08.03.2015 Views

Femmes_de_mer_web-2

Femmes_de_mer_web-2

Femmes_de_mer_web-2

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

SONIA MÉHAULT<br />

Ingénieur en technologie halieutique, Bretagne<br />

ENFANT, je m’intéressais aux poissons et à toutes<br />

les petites bêtes qu’on trouve au bord <strong>de</strong> l’eau.<br />

Puis, en grandissant, c’est la biologie qui m’a<br />

attirée. Tout naturellement, j’ai fait <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s supérieures<br />

dans la biologie marine. Je formulais le souhait<br />

d’intégrer l’école <strong>de</strong> technicien supérieur <strong>de</strong> la <strong>mer</strong> à<br />

Cherbourg. Cependant la sélection <strong>de</strong>s jeunes bacheliers<br />

était ru<strong>de</strong>, elle exigeait à la fois un bon dossier scolaire<br />

et un projet professionnel réfléchi. » Sonia Méhault<br />

redouble sa <strong>de</strong>rnière année <strong>de</strong> lycée <strong>de</strong> façon à réaliser<br />

plusieurs stages en milieu professionnel. Elle obtient le<br />

Bac avec mention. « Admise dans cette formation, j’y ai<br />

découvert les disciplines qu’offre la <strong>mer</strong> ! » Sonia<br />

accepte plusieurs missions. Elle participe notamment au<br />

suivi du stock <strong>de</strong> moules du Cotentin à bord d’un navire<br />

<strong>de</strong> pêche. C’est cette expérience <strong>de</strong> terrain qui détermine<br />

le sens <strong>de</strong> ses étu<strong>de</strong>s. « De la biologie dépendait une partie<br />

du travail <strong>de</strong>s hommes avec lesquels j’étais embarquée.<br />

Mon projet professionnel <strong>de</strong>venait <strong>de</strong> plus en plus<br />

limpi<strong>de</strong>. »<br />

« Je voulais <strong>de</strong>venir halieute. Autrement dit, la scientifique<br />

<strong>de</strong>s pêches. »<br />

Le diplôme <strong>de</strong> Sonia Méhault lui permet <strong>de</strong> démarrer<br />

comme technicienne à l’Ifre<strong>mer</strong> (l’Institut Français <strong>de</strong><br />

Recherche pour l’Exploitation <strong>de</strong> la Mer). « J’y ai découvert<br />

les missions à bord <strong>de</strong>s navires scientifiques et le travail<br />

d’observation <strong>de</strong>s captures à bord <strong>de</strong>s navires <strong>de</strong><br />

pêche. » Les projets en réseau avec les autres instituts <strong>de</strong><br />

recherche européens furent également pour elle une<br />

manière très stimulante <strong>de</strong> travailler. « C’est ainsi que je<br />

me suis rendue compte <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> parler l’anglais,<br />

et aussi d’approfondir mes connaissances en<br />

halieutique. Je voulais me diriger plus particulièrement<br />

vers la technologie <strong>de</strong>s engins <strong>de</strong> pêche qui me semblait<br />

être la clé entre la ressource et les pêcheurs. » Elle<br />

reprend donc ses étu<strong>de</strong>s en faisant un Master en Ecosse<br />

où rési<strong>de</strong> un important institut <strong>de</strong> recherche halieutique.<br />

« J’ai travaillé sur la sélectivité <strong>de</strong>s chaluts au large <strong>de</strong>s<br />

Orca<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s Hébri<strong>de</strong>s. Il s’agissait <strong>de</strong> concevoir et <strong>de</strong><br />

tester <strong>de</strong>s dispositifs qui permettaient <strong>de</strong> pêcher la langoustine<br />

tout en réduisant les prises <strong>de</strong> juvéniles. »<br />

« J’ai aussi voulu voir ailleurs, pour savoir comment<br />

ça se passait. »<br />

Sonia Méhault part pour la Grèce où elle observe une<br />

pêche artisanale. Elle commence ensuite un doctorat en<br />

Galice en Espagne, puis entre à l’Ifre<strong>mer</strong> <strong>de</strong> Lorient.<br />

« J’ai eu la chance <strong>de</strong> mener un parcours ponctué <strong>de</strong><br />

belles rencontres humaines et géographiques, liées au<br />

mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la pêche. A présent, je suis ingénieur en technologie<br />

halieutique. Je travaille sur le développement<br />

<strong>de</strong>s nasses à poissons, sur l’amélioration <strong>de</strong> la sélectivité<br />

<strong>de</strong>s chaluts et sur la conception <strong>de</strong> nouveaux engins<br />

moins « impactants sur la ressource ». Tout cela en collaboration<br />

avec les pêcheurs, les biologistes, les technologistes<br />

et les économistes. »<br />

78

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!