09.03.2015 Views

Face-au-FN

Face-au-FN

Face-au-FN

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

« La réponse <strong>au</strong>x inquiétudes de la<br />

population repose sur une action à tous<br />

les nive<strong>au</strong>x, et particulièrement les<br />

pouvoirs publics, et les élus. Le combat<br />

est à mener sur les valeurs et sur les<br />

réponses concrètes à apporter.<br />

[…]<br />

Il nous f<strong>au</strong>t ouvrir une deuxième<br />

reconversion, celle de l’implication<br />

des acteurs dans leur diversité, celle<br />

de l’innovation, et donc celle d’un<br />

véritable projet partagé, porteur de<br />

la transformation et de l’avenir du<br />

territoire.<br />

[…]<br />

C’est par le projet que nous répondrons<br />

<strong>au</strong>x gens, à leurs inquiétudes. Il nous<br />

f<strong>au</strong>t enclencher ensemble, avec toutes<br />

les personnes de bonne volonté, quels<br />

Appel à la mobilisation pour le bassin minier<br />

L’impuissance des partis politiques traditionnels à répondre<br />

à la montée du <strong>FN</strong> est parfois teintée de résignation. C’est<br />

ce défaitisme qu’a décidé de combattre Jean-François Caron,<br />

maire de Loos-en-Gohelle et conseiller régional écologiste. Un<br />

appel citoyen contre le <strong>FN</strong> est publié le 12 avril, trois semaines<br />

après le second tour des élections cantonales. Son titre est sans<br />

équivoque : « <strong>Face</strong> <strong>au</strong> <strong>FN</strong>, halte à l’impuissance ! Indignonsnous,<br />

engageons-nous ! Appel citoyen de personnalités<br />

engagées ». Il est signé par une vingtaine de personnalités du<br />

territoire : élus, acteurs culturels, syndicalistes, universitaires,<br />

sportifs, etc.<br />

Texte de l’appel (extraits)<br />

que soient leurs orientations politiques<br />

et leurs domaines d’intervention, une<br />

dynamique collective de construction de<br />

cet avenir. Impliquer, associer, mobiliser,<br />

inlassablement…<br />

[…]<br />

La conférence permanente du bassin<br />

minier avait, dans les années 1990,<br />

mobilisé près de 2 000 personnes, <strong>au</strong> long<br />

cours. Cette dynamique de réflexion et<br />

de construction collective avait donné<br />

lieu à l’élaboration d’un diagnostic<br />

partagé sur le territoire, avait permis<br />

de construire un projet collectif et donné<br />

lieu à la signature d’un volet particulier<br />

du contrat de plan État/région, doté de<br />

vrais moyens d’action. La reprise de<br />

la dynamique pourrait mobiliser dans<br />

l’action, <strong>au</strong>tour de la construction d’un<br />

projet pour l’après charbon. »<br />

L’appel propose de faire de la révolution démocratique la<br />

première des priorités, pour sortir par le h<strong>au</strong>t des affaires<br />

judiciaires et de la défiance des citoyens. Il est fait notamment<br />

référence à la Conférence permanente du bassin minier<br />

initiée par Jean-François Caron sous la présidence de Marie-<br />

Christine Blandin <strong>au</strong> conseil régional Nord - Pas-de-Calais et<br />

qui avait abouti à la publication d’un livre blanc en 1998, puis<br />

à l’installation de la Mission bassin minier. Symboliquement,<br />

l’appel jette les prémices d’une union large de la g<strong>au</strong>che<br />

communiste et socialiste et des écologistes sur tout le territoire<br />

pour riposter <strong>au</strong> Front national. La droite étant inexistante, il<br />

s’agit donc bien de reconstituer un front républicain dans les<br />

esprits, et dans les urnes.<br />

Les raisons d’un échec<br />

Deux ans après son lancement, la Mission République est<br />

tombée en sommeil, de l’aveu même du premier signataire.<br />

Malgré les articles de presse et les nombreux relais de l’appel<br />

localement, la dynamique est <strong>au</strong> point mort. Certes, l’élection<br />

présidentielle, puis les législatives ont minoré les initiatives<br />

trans-partis ; mais l’explication n’est pas suffisante.<br />

L’effondrement du front républicain<br />

Des élus dans une posture attentiste, des militants peu<br />

enthousiastes et des citoyens absents : l’appel n’a pas<br />

réussi à rassembler largement des citoyens, même avertis<br />

et sensibilisés sur la question. Et pour répondre <strong>au</strong> « Que<br />

faire ? », c’est l’impuissance qui domine. Qu’il s’agisse d’un<br />

« collectif antifasciste » ou d’une « Mission République », les<br />

réunions ne drainent plus les foules des années 1990. Se<br />

réunir pour dénoncer ne suffit plus et s’avère même parfois<br />

contre-productif.<br />

Par ailleurs, à l’évidence l’électorat frontiste évolue : un vote<br />

d’adhésion s’ajoute <strong>au</strong> vote de protestation. À cela s’ajoute<br />

également un vote de ralliement d’entre-deux-tours totalement<br />

nouve<strong>au</strong>. Les cartes du jeu politique en sont profondément<br />

rebattues. <strong>Face</strong> à ce nouve<strong>au</strong> comportement de l’électorat, la<br />

reconstitution d’un front républicain homogène ne peut être<br />

suffisante. Pour certains élus, elle n’apparait même plus<br />

comme nécessaire : si le front républicain n’engage pas à<br />

grand-chose quand le <strong>FN</strong> est à 15 %, il en est <strong>au</strong>trement quand<br />

il avoisine les 45 %.<br />

En sus, la Mission République a connu une série<br />

d’intimidations qui n’ont pas permis d’inst<strong>au</strong>rer un climat de<br />

travail apaisé : des tentatives de piratage de la messagerie<br />

électronique <strong>au</strong>x dégradations sur des véhicules stationnés à<br />

proximité des lieux de réunion, ces pressions ont pu avoir un<br />

effet démobilisateur.<br />

La fin du discours antifasciste traditionnel<br />

Les enquêtes d’opinion montrent un Front national de plus<br />

en plus toléré voire accepté par la population, certains de ses<br />

constats étant même partagés par une majorité de Français.<br />

48 49

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!