artisans 13 - Chambre de Métiers et de l'Artisanat des Bouches-du ...

RÉACTION À LA PUBLICATION DU PUBLI-REPORTAGE
FOTOLIA PARU DANS LE MONDE DES ARTISANS N°80
Photographe publicitaire et d’illustration,
j’ai été très surpris de découvrir,
en page nationale un publi-reportage
vantant les mérites de la société Fotolia, qui
propose des images, tous droits cédés, à
partir de 0,75 € ! Quel manque de considération,
au regard du travail des photographes
!
Cette société, comme bien d’autres de ce
type, est généralement sous juridiction
américaine, et à ce titre ne respectent pas la
réglementation française en termes de droits
d’auteurs et de droits à l’image. Est-elle en
mesure de produire les autorisations de diffusions
originales de tous les personnages
photographiés? Cela me semble peu probable.
Je ne vous parle même pas de charges
sociales, caisses de retraite, TVA etc. Les artisans
y sont, eux, assujettis.
Bien entendu, sur la quantité cette société
engrange des bénéfices conséquents, complètement
défiscalisés en France. De plus les
contrats passés avec les photographes «
contributeurs « sont pour le moins léonins
et abscons. Le mode de rémunération est lui
aussi assez intriguant, il s’agit du «Crédit
Fotolia»! Une nouvelle monnaie?
La concurrence est saine et nécessaire, encore
faut-il qu’elle reste dans un cadre équilibré
et surtout légal. Ce nivellement par le bas,
ce « dumping » iconographique, émanant
d’une multinationale me semble bien éloigné
des intérêts des artisans photographes.
Je vous rappelle que votre revue représente
une institution censée promouvoir et défendre
le « Monde des Artisans et des Métiers ».
Aussi je m’étonne que votre magazine, destiné
à la base aux PME PMI et artisans régionaux,
fasse la promotion d’une multinationale
plus que douteuse au regard du droit
français. Ne vous faites pas complice de cette
société. Et merci de vérifier la crédibilité de
vos annonceurs.
Jean Luc Viardin,
artisan photographe dans l’Aisne
Réponse de Guillaume Le Bleis, directeur général de Fotolia France
Fotolia agirait au mépris de la législation sur les droits d’auteur et le droit à l’image, un comble pour une banque d’images ! Nos contrats sont effectivement
de droit américain mais leur application se fait bien entendu dans le plus grand respect de la réglementation française, qu’il s’agisse des droits d’auteur,
du droit à l’image ou des autres droits de propriété intellectuelle. À ce titre, nous sommes en mesure de produire pour chaque cliché toutes les
autorisations nécessaires à son exploitation (auteur, modèle(s)…). Fotolia est parfaitement à jour tant sur le plan social que fiscal. Concernant le fond,
le principal reproche tient à la méconnaissance de son modèle économique. C’est le volume qui génère du revenu et non le prix. Chaque photo de notre site
a vocation à être achetée des milliers de fois. Par exemple, la photo 8653783 a rapporté en deux ans plus de 13 000 € à son auteur. Oui, il s’agit bien d’euros
(1 crédit = 1 euro) et force est de constater que ce modèle convient parfaitement aux milliers de photographes professionnels qui ont choisi Fotolia.
Loin de nuire à la profession, les microstocks ont assaini le marché en permettant aux auteurs de percevoir des revenus toujours plus importants et aux
utilisateurs de communiquer à moindre coût et en toute légalité. Les artisans, TPE, PME… ne sont pas en mesure de consacrer plusieurs jours de chiffre
d’affaires pour illustrer une simple brochure. Doivent-ils dès lors abandonner tout espoir de se faire connaître ? Toutes les entreprises ont le droit de
communiquer dès lors que les droits des auteurs sont respectés et que ces derniers tirent de leur activité les revenus auxquels ils ont droit. Enfin, il faut
bien noter que les microstocks apportent une solution pratique aux utilisateurs mais qu’en aucun cas elles ne peuvent proposer les services qu’offrent
les photographes indépendants (exclusivité, shooting personnalisé…).