Le rock progressif anglais
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milieu de Toccata (sur Brain Salad Surgery).<br />
Notons aussi que, comme pour les bassistes, les batteurs de <strong>rock</strong> <strong>progressif</strong> ont tendance<br />
à s’extirper de leur rôle exclusivement rythmique pour adopter une approche plus mélodique<br />
de leur instrument. Sur certains titres de Pink Floyd, Nick Mason, davantage considéré comme un<br />
créateur de climats que comme un soliste avide d’exhibitions, au lieu de marteler successivement la<br />
grosse caisse et la caisse claire, procède par exemple de manière décorative en basant l’essentiel de<br />
son accompagnement sur des roulements, des descentes de toms ou des accents ; un style de jeu que<br />
l’on retrouve notamment sur A Saucerful of Secrets.<br />
La voix<br />
Enfin, si le style vocal du <strong>rock</strong> <strong>progressif</strong> se distingue réellement des autres, c’est avant tout<br />
grâce au fait que ses chanteurs peuvent s’appuyer sur des instrumentistes capables d’assurer<br />
les chœurs ; une polyvalence qui s’explique largement par la pratique précoce de la musique<br />
religieuse au sein de chorales. Ainsi, Jon Anderson bénéfice des talents de choriste de Chris Squire,<br />
Peter Banks puis Steve Howe au sein de Yes. Dans Your Move (le premier mouvement de I’ve Seen<br />
All Good People sur The Yes Album), la ligne vocale de Jon Anderson (« Dit-it dit-it did-it… ») se<br />
superpose par exemple à celle chantée par les instrumentistes (« Don’t surround yourself with<br />
yourself »).<br />
Notons aussi que grâce à l’influence de groupes vocaux comme Simon & Garfunkel, les<br />
Fifth Dimension ou surtout les Beach Boys et les Beatles (qui soignent particulièrement leurs<br />
arrangements vocaux), les membres de Yes développent souvent des constructions homophoniques<br />
à deux ou trois voix ; et que Gentle Giant, un groupe de <strong>rock</strong> <strong>progressif</strong> réputé pour ses arrangement<br />
vocaux et ses influences baroques et renaissantes, propose même, avec Knots (sur Octopus), un<br />
contrepoint à quatre voix d’une complexité rarement atteinte dans le cadre de la musique populaire.<br />
2 ) L’insertion d’instruments et de sons extra-<strong>rock</strong><br />
Mais ce qui fait incontestablement la spécificité sonore du <strong>rock</strong> <strong>progressif</strong>, c’est le recours<br />
fréquent à des instruments issus de la musique classique. Ian Anderson, le<br />
chanteur/guitariste/flûtiste de Jethro Tull, est par exemple l’un des premiers leaders d’une formation<br />
en vogue à s’imposer avec un instrument n’étant pas directement issu de la tradition du <strong>rock</strong>. Avec<br />
sa flûte, un instrument peu courant dans le <strong>rock</strong> de la fin des années 1960, il est même à l’origine de<br />
l’over-blowing, une technique qui consiste à souffler très fort pour obtenir un son saturé ; preuve par<br />
ailleurs que ceux qui pratiquent des instruments issus de la musique classique ne manquent pas, eux