Le rock progressif anglais
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non plus, de créativité.<br />
Plus encore, Ian McDonald, le multi-instrumentiste de King Crimson, introduit la flûte (que<br />
l’on peut entendre en solo à la fin de I Talk to the Wind sur In the Court of the Crimson King) mais<br />
aussi la clarinette et le vibraphone. Notons enfin que les cinq albums de Genesis enregistrés entre<br />
1969 et 1973 comportent tous des instruments issus de la musique classique, à commencer par la<br />
flûte de Peter Gabriel, qui figure sur tous ces albums. Deux autres instruments de la tradition<br />
classique apparaissent plus épisodiquement : le violoncelle de Mike Rutherford sur Trespass et<br />
Foxtrot, ainsi que le hautbois, que l’on retrouve sur le dernier album cité ainsi que sur Selling<br />
England by the Pound ; un album phare qui fait aussi appel au sitar électrique, un instrument extraeuropéen<br />
(déjà exploité notamment par les Beatles dans Sgt. Pepper) joué par Mike Rutherford.<br />
<strong>Le</strong>s collaborations avec des orchestres classiques<br />
Plus encore, avec l’avènement du genre, on assiste à la multiplication des projets associant<br />
des orchestres classiques et des groupes de <strong>rock</strong> ; une démarche inaugurée, entre autres, par des<br />
groupes qui participent à la genèse du <strong>rock</strong> <strong>progressif</strong> – comme les Nice avec la suite Five Bridges<br />
ou les Moody Blues avec Days of Future Passed, l’un des premiers albums conceptuels de l’histoire<br />
du <strong>rock</strong> – et qui est reprise notamment par Pink Floyd avec Atom Heart Mother dès le début des<br />
années 1970.<br />
Pour l’une de ses pièces les plus célèbres, le groupe fait effectivement appel à Ron Geesin,<br />
un musicien/compositeur/architecte sonore qui arrange et co-écrit ce qui deviendra la plage titulaire<br />
de l’album du même nom : une pièce orchestrale épique ambitieuse comprenant des cors<br />
d’harmonie, un tuba, des trompettes, des trombones, un violoncelle solo et une vingtaine de<br />
choristes de haut niveau (le John Alldis Choir) ; une instrumentation si éloignée de la tradition du<br />
<strong>rock</strong> que l'on peut légitimement se demander si cette musique est encore du <strong>rock</strong> .<br />
Adapter des œuvres classiques<br />
Une dernière pratique musicale caractéristique du <strong>rock</strong> <strong>progressif</strong>, qui voit le jour à la fin des<br />
années 1960, en particulier avec les Nice, consiste à adapter des œuvres issues du répertoire<br />
classique à l’aide d’instruments <strong>rock</strong>. Emerson, Lake & Palmer (né justement de la scission des<br />
Nice), dont le répertoire comprend une partie importante de reprises classiques, adaptent des œuvres<br />
classiques comme « Tableaux d’une Exposition », un cycle de pièce pour piano du compositeur<br />
Modeste Moussorgski que l’on retrouve sur l’album live Pictures at an Exhibition, lequel se termine<br />
d’ailleurs par une reprise du célèbre ballet « Casse-Noisette » de Tchaïkovski. Parmi les autres