Christophe Chantelot chef du service de traumatologie Martine Moura directrice des soins du CHRU « Les personnes âgées se sentent un peu perdues. D’où les chansons, entre autres... », explique Jeanne-Marie Wallart, cadre infirmier dans le service. C’est elle qui, après avoir effectué un diplôme universitaire en gérontologie, a suscité la mise en place la formation. En regard, une forte demande de la part des équipes, parfois déstabilisées par les réactions de ces patients. « Les troubles cognitifs et les confusions que peuvent présenter les sujets âgés représentent une grande difficulté dans la communication avec les soignants », explique Jeanne-Marie Wallart. « Lorsqu’une dame de 80 ans tout juste opérée vous assure qu’elle doit partir chercher ses enfants à l’école à 17 h, ce n’est pas évident de trouver les bonnes paroles, de ne pas la contrarier... », témoigne Catherine Lesschave, infirmière. « Ou lorsqu’une personne ne veut pas déjeuner, ajoute Alain Sagot, aide-soignant, il ne faut pas la forcer, mais faire passer le message aux collègues et prévoir une collation un peu plus importante à 16 heures ». Savoir les aborder, adopter les bons gestes, ne pas les brusquer, passer plus de temps, rester calme... Autant de notions qui paraissent simples, mais qui réclame un véritable travail de fond de la part des soignants, dans un contexte hospitalier toujours plus tendu. Une formation de 3 jours qui concerne tout le service Aujourd’hui, 93 % des agents du service ont suivi la formation, inscrite au plan de formation tri-annuel 2009/2012. L’action se répartit sur deux jours consécutifs, plus une journée trois semaines plus tard. « Le cahier des charges a été établi sur la base des remontées du terrain : kinésithérapeutes, aides-soignants, infirmières, assistante sociale, agents hospitaliers et cadres de santé... tous ont été écoutés », explique Catherine Libert, responsable formation du CHU. Il fallait que l’action réponde à des besoins concrets, à des situations vécues. Autre point important, la pluridisciplinarité des stagiaires. « Il fallait que tous les agents accordent leurs pratiques, que le “prendre soin” signifie la même chose pour tous », précise Marie-Andrée Petit, cadre supérieur du pôle appareil locomoteur. « Et puis, dégager 10 à 12 personnes en même temps n’est pas simple dans un service hospitalier. Il a fallu que tout le monde y mette du sien ! ». C’est la même formatrice (organisme AGD), choisie par le comité de pilotage de la formation, qui assure toutes les sessions. Elle s’appuie sur la méthode Montessori adaptée à la personne âgée. Celle-ci met l’accent sur le fait que ce n’est pas la maladie (Alzheimer par exemple) qui peut définir l’individu, et rappelle que ces malades sont avant tout des personnes. En changeant de regard sur eux, en 34
Pour Gwenaëlle Deleu, aide-soignante, l’important est de prendre plus de temps et de donner plus d’attention à ces patients particuliers.