logistiques magazine - WK Transport Logistique
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( )<br />
LOGISTIQUE URBAINE<br />
72<br />
La Cave Vagabonde,<br />
du vin sur l’eau<br />
« Capitaine, à la vôtre ! » Derrière le gouvernail, un<br />
tire-bouchon. À côté du hublot, un Bourgogne<br />
aligoté, un Petit Chablis, un epineuil Rosé… la<br />
péniche d’elio achache n’est pas une péniche<br />
comme les autres. Caroline est une cave à vin qui<br />
remonte les fleuves d’auxerre à Paris, et propose,<br />
au gré de ses escales, une dégustation des vins de<br />
l’Yonne pour 3 €, et si affinités, la bouteille est à la<br />
vente. Depuis 2011, sur une idée du vigneron<br />
Philippe testut, établi à Chablis, cet infographiste<br />
reconverti vogue sur les canaux d’Île-de-France<br />
jusqu’à ce que sa cave soit vide et que le ravitaillement<br />
au nord de la Bourgogne se fasse sentir. « Je<br />
programme notamment mes escales en fonction<br />
des marchés à proximité d’un canal », explique cet<br />
ancien vendangeur, rencontré un samedi matin de<br />
février, sur le quai de l’aisne, à Pantin, en seinesaint-Denis,<br />
juste à côté du marché sur l’eau.<br />
« mais je fais aussi du bord à bord quand je vais<br />
dans les zones des bateaux-logements : je navigue,<br />
on m’appelle et j’accoste ». la péniche a été<br />
construite en 2009 aux dimensions des canaux<br />
bourguignons, peu larges, et permettant à elio<br />
d’avancer facilement en Île-de-France et de franchir<br />
sans difficulté toutes les écluses. tous les<br />
jours, le Capitaine assure voir une vingtaine de<br />
clients pour un millier de bouteilles vendues tous<br />
les mois. si la Cave Vagabonde fait plaisir aux habitants<br />
des quartiers qu’elle traverse, pour que la<br />
saRl aux 70 associés – parmi lesquels des vignerons,<br />
amis et parents – survive, il faudrait atteindre<br />
les 2 000 bouteilles. « une fois cet objectif atteint,<br />
nous pourrions, pourquoi pas, développer l’idée<br />
pour d’autres régions viticoles, avec d’autres<br />
péniches… ». et réaliser les rêves de certains en<br />
transformant l’eau en vin ?<br />
E.L.<br />
Les Triporteurs Rennais<br />
alors que le centre de Rennes est de plus en<br />
plus difficile d’accès pour les véhicules de<br />
livraison, Fabrice marteaux a lancé, il y a 4 ans,<br />
les triporteurs rennais. après avoir créé<br />
quelques années plus tôt « Formule Courses »<br />
et après la perte d’un client qui faisait 70 % de<br />
son chiffre d’affaires, le jeune Rennais fait l’acquisition<br />
d’un triporteur et essaye de rebondir<br />
dans le même secteur d’activité. « mon premier<br />
client était Colissimo, raconte le dirigeant.<br />
Cette branche colis de la Poste a commencé<br />
par me confier une rue, puis un quartier, puis<br />
tout le centre-ville. très vite, j’ai signé avec<br />
d’autres entreprises de livraison, comme DHl,<br />
car le concept intéressait : livraison écologique<br />
<strong>logistiques</strong> <strong>magazine</strong> // AVRIL 2013 // n° 278<br />
Focus<br />
Aquarelle s’appuie sur trois bases <strong>logistiques</strong><br />
franciliennes<br />
Pour livrer ses bouquets de fleurs commandés sur internet depuis son site de<br />
production de Brasseuse dans l’oise, le site marchand s’appuie sur trois platesformes,<br />
celle de gonesse qui couvre les départements 93, 91, 78,77 et 95 et gérée<br />
par le prestataire JP France, celle de Cap 18 assurée par Colizen qui dessert Paris<br />
et celle de gennevilliers, base logistique de star’s service qui couvre les départements<br />
92 et 94. « nos trois prestataires traitent et livrent chacun à peu près le<br />
même nombre de colis par jour, soit de 150 à 200. il s’agit pour eux d’opérer rapidement<br />
en raison des commandes tardives de nos clients. Du coup, on leur remet nos<br />
flux de livraison assez tard, deux heures avant la première tournée de livraison en<br />
général », explique geoffroy gohin, responsable<br />
du site de production de Brasseuse.<br />
mais la principale difficulté pour aquarelle<br />
est de répondre aux pics d’activités de noël,<br />
lors de la fête des mères ou de la saint-<br />
Valentin, qui demandent de livrer de 1 000 à<br />
3 000 colis par jour. B.M.<br />
Un Marché sur l’eau pour consommer local<br />
Durable et équitable. l’association marché sur l’eau, créée en 2011, soutient les agriculteurs<br />
d’Île-de-France, encourage la consommation de bons produits de saison et protège<br />
l’environnement. Comment ? en proposant aux consommateurs d’Île-de-France des fruits<br />
et légumes produits en Île-de-France et acheminés par voie fluviale. après avoir adhéré à<br />
l’association marché sur l’eau, sur internet ou sur place, le consommateur vient retirer<br />
son panier, petit (9 € en hiver, 10 € en été), moyen (12 € en hiver, 14 € en été) ou grand<br />
(15 € en hiver, 17 € en été), le mardi et/ou le samedi sur le quai de l’aisne, à Pantin, ou sur<br />
la place de la rotonde à stalingrad dans le 19 e arrondissement.<br />
les étals sont remplis grâce à une petite<br />
embarcation qui remonte les canaux parisiens, depuis<br />
les lieux de production jusqu’aux places de marché. en<br />
s’inscrivant pour des paniers, l’acheteur s’engage sur<br />
une année, avec 10 paniers répartis sur 15 semaines,<br />
et la possibilité de reporter la commande d’une<br />
semaine sur l’autre et de modifier le jour de livraison,<br />
du mardi au samedi et réciproquement. s’abonner aux<br />
paniers permet en effet à la douzaine de producteurs<br />
de seine-et-marne qui font partie de la structure de<br />
connaître la demande de l’année et donc d’anticiper les semences, d’éviter la sur ou sousproduction<br />
et de stocker de trop grandes quantités de fruits et légumes. Pour l’instant, une<br />
centaine de paniers sont vendus toutes les semaines. ainsi, laurence propose des<br />
tomates anciennes, des poivrons, des aubergines et de courgettes, quand Pierre s’est<br />
spécialisé dans les pommes de terre nouvelles et Renaud dans la bière de l’ourcq. la<br />
composition du panier se fait en fonction des saisons et permet à certains de découvrir de<br />
nouveaux produits…<br />
E.L<br />
transforment le cœur de la ville<br />
dans des zones pas toujours accessibles en<br />
voiture. » Depuis le mois d’octobre, l’entreprise<br />
– composée de six collaborateurs, six triporteurs<br />
et deux utilitaires 100 % électriques –<br />
s’est étendue à nantes, sous le nom « les<br />
transporteurs nantais », avec deux triporteurs.<br />
elle lance également une nouvelle offre sur<br />
Rennes. « Face à la concurrence de la vente en<br />
ligne, nous voulons permettre aux commerçants<br />
du centre-ville d’offrir un nouveau service<br />
à leurs clients : après être passé dans plusieurs<br />
boutiques de la ville, le consommateur peut<br />
être livré, par nos soins, à son domicile ou sur<br />
un parking, moyennant quelques euros et dans<br />
la limite des 250 kg, capacité maximale de nos<br />
véhicules ». Pour Fabrice marteaux, il s’agit<br />
également d’aider les petits commerces à se<br />
maintenir face aux centres commerciaux. les<br />
triporteurs Rennais livre quotidiennement 700<br />
à 800 colis.<br />
E.L.<br />
<strong>Logistique</strong> Magazine : Comment se<br />
conçoit un bon système d’information<br />
pour la logistique urbaine ?<br />
Gilles Manuelle : Concernant la<br />
distribution en ville, nous parlons de<br />
« mobilité urbaine » : nous devons<br />
savoir gérer tous types de flux de<br />
marchandises sur un territoire dense et<br />
de plus en plus protégé. Nous sommes<br />
donc confrontés à la problématique de<br />
la distribution multicanal. Les<br />
chargeurs ont des flux qui partent vers<br />
leurs clients depuis leurs magasins,<br />
leur site internet, leurs entrepôts, nos<br />
entrepôts, et doivent gérer la reprise de<br />
produit… Notre outil informatique se<br />
devait donc de répondre à une<br />
problématique de traçabilité quel que<br />
soit le point de départ. Grâce à cette<br />
application, Greengo, 100 % web et<br />
100 % smartphone, un particulier ou<br />
une entreprise peut déclencher un acte<br />
de transport avec une traçabilité<br />
associée, depuis son téléphone ou son<br />
ordinateur. Nous optimisons ensuite<br />
nos moyens techniques et humains par<br />
rapport à ces demandes. Notre outil est<br />
en capacité d’intégrer et de lire tous<br />
types de formats de fichiers et de<br />
codes-barres et il nous permet de<br />
garantir une traçabilité 100 % temps<br />
réel et transparente, y compris pour les<br />
litiges, grâce à l’utilisation des<br />
smartphones par les livreurs. Cette<br />
traçabilité démarre dès la prise en<br />
charge de la marchandise par Vert<br />
Chez Vous, avec la possibilité de traiter<br />
une information de dernière minute.<br />
Enfin, la géolocalisation des véhicules<br />
et des expéditions permet<br />
à chaque instant de conserver la<br />
maîtrise du rythme de circulation des<br />
marchandises.<br />
L. M. : Quelles sont les difficultés à se<br />
doter d’un tel outil informatique ?<br />
G.M. : La principale difficulté était<br />
qu’aucune solution clé en main<br />
n’existait sur le marché ! Il nous a fallu<br />
concevoir notre propre système pour<br />
l’adapter aux enjeux de la distribution<br />
muticanal, mais au final, c’est un<br />
avantage. Aujourd’hui, nous disposons<br />
véritablement d’un outil sur mesure.<br />
Outre le temps et la rigueur nécessaires<br />
au projet, nous avons bénéficié de<br />
l’assise technique de nos principaux<br />
actionnaires, les groupes Labatut et<br />
Tendron, qui nous ont permis de faire<br />
ce type de développement.<br />
L. M. : La taille de l’entreprise et-elle<br />
déterminante pour la livraison<br />
urbaine ?<br />
Interview<br />
Gilles Manuelle,<br />
fondateur et dirigeant de Vert Chez Vous<br />
« En labellisant Vert Chez Vous dans la catégorie<br />
« Distribution urbaine », l’agence opère une première en<br />
France. Il s’agit de noter une prestation logistique<br />
globale, mettant en avant les efforts environnementaux<br />
et sociaux réalisés dans le domaine du transport. »<br />
© VNF - Vincent Colin<br />
G.M. : Toutes les initiatives sont<br />
intéressantes et je pense qu’il y a de la<br />
place pour tous les modèles. Les villes<br />
sont très différentes les unes des autres<br />
et ont des problématiques propres. Les<br />
besoins sont hétérogènes, il ne peut<br />
pas y avoir de solution unique et<br />
universelle. Ce qui est sûr, néanmoins,<br />
c’est que ce sont les petits acteurs qui<br />
proposeront les prochaines<br />
innovations. Ils sont souvent plus<br />
souples, plus réactifs et plus proches<br />
des besoins de leurs clients.<br />
L. M. : En mars, vous avez été<br />
labellisé dans la catégorie<br />
« Distribution urbaine » par la jeune<br />
agence de notation TK’Blue. Qu’est-ce<br />
que cela représente pour vous ?<br />
G.M. : TK’Blue ne notait, jusqu’à<br />
présent, que les modes de transport. En<br />
labellisant Vert Chez Vous dans la<br />
catégorie « Distribution urbaine »,<br />
l’agence opère donc une première en<br />
France puisqu’il s’agit-là de noter une<br />
prestation logistique globale, mettant<br />
en avant les efforts environnementaux<br />
et sociaux réalisés dans le domaine du<br />
transport. Une vingtaine de critères ont<br />
été pris en compte, portant sur<br />
l’équipement, la formation des<br />
collaborateurs et la bonne gestion des<br />
ressources de l’entreprise. Cette<br />
labellisation bénéficie à Vert Chez Vous<br />
en validant notre ligne de conduite,<br />
mais elle nous permet aussi d’en faire<br />
profiter nos clients, qui peuvent ainsi<br />
faire valoir leur utilisation de transports<br />
vertueux, preuve à l’appui.<br />
Propos recueillis par Éloïse Leydier<br />
N ° 278 \\ AVRIL 2013 \\ LOGISTIQUES MAGAZINE 73