Complications associées aux instruments chirurgicaux ... - INESSS
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RÉSUMÉ<br />
L’amygdalectomie, c’est‐à‐dire l’exérèse des amygdales palatines, est une chirurgie ancienne<br />
dont la fréquence a diminué, notamment depuis la commercialisation d’antibiotiques pouvant<br />
contrecarrer les amygdalites. Au Québec comme ailleurs, elle demeure néanmoins l’une des<br />
chirurgies pédiatriques les plus communes. En 2009‐2010, près de 9 000 amygdalectomies ont<br />
été pratiquées au Québec chez les enfants et les jeunes de 0 à 18 ans, et 89 % d’entre elles l’ont<br />
été en chirurgie d’un jour.<br />
L’amygdalectomie peut être complète ou partielle (dans ce cas, ni la capsule ni les muscles<br />
pharyngés ne sont touchés) et être associée à l’ablation des végétations adénoïdes (on parle<br />
alors d’adénoamygdalectomie). Plusieurs <strong>instruments</strong> chirurgic<strong>aux</strong> peuvent être utilisés pour<br />
pratiquer les amygdalectomies complètes ou partielles. Ces <strong>instruments</strong> sont chauds<br />
(<strong>instruments</strong> d’électrochirurgie, bistouris ultrasoniques, etc.) ou froids (scalpel, etc.), selon qu’ils<br />
font respectivement appel ou non à une forme d’énergie pour l’ablation. Le microdébrideur est<br />
un cas particulier : l’effet mécanique de ses lames rotatives, accompagné d’une succion, permet<br />
de réaliser des amygdalectomies partielles ou intracapsulaires. Les <strong>instruments</strong><br />
d’électrochirurgie, pour leur part, sont soit monopolaires, soit bipolaires (les pinces ou cise<strong>aux</strong><br />
de l’instrument font alors office d’électrodes actives et de retour). Il existe une variante de<br />
l’électrochirurgie bipolaire qui se nomme Coblation.<br />
La morbidité associée <strong>aux</strong> amygdalectomies se présente le plus souvent sous forme de douleur,<br />
et la complication la plus fréquente de cette chirurgie est l’hémorragie. Les hémorragies peuvent<br />
survenir pendant (intraopératoires) et après (postopératoires) l’intervention. Parmi les<br />
hémorragies postopératoires, on distingue les primaires ou immédiates (qui surviennent dans les<br />
24 heures suivant l’amygdalectomie) des secondaires ou tardives (qui se produisent par la suite).<br />
Les hémorragies postopératoires graves sont rares mais elles peuvent provoquer le décès du<br />
patient.<br />
Au Québec, trois enfants sont décédés en cinq ans des suites d’une amygdalectomie, ce qui<br />
représente un t<strong>aux</strong> de décès d’environ 1 : 20 000 chirurgies. Malgré que ce t<strong>aux</strong> soit similaire à<br />
celui de plusieurs pays, il est plus élevé qu’<strong>aux</strong> Pays‐Bas, par exemple; on y pratique environ<br />
49 000 amygdalectomies par année et aucun décès consécutif à cette intervention n’est survenu<br />
en 10 ans. Le plus récent décès survenu au Québec a donné lieu à une enquête du coroner. Dans<br />
ses recommandations, celui‐ci demandait à l’AETMIS (maintenant devenue l’<strong>INESSS</strong>) de se<br />
pencher sur les <strong>instruments</strong> chirurgic<strong>aux</strong> utilisés pour les amygdalectomies. Dans le présent<br />
rapport, l’accent est mis sur les hémorragies et les décès survenant pendant ou après<br />
l’intervention selon les <strong>instruments</strong> utilisés.<br />
Méthodologie<br />
Une revue systématique de la littérature scientifique a été réalisée afin d’apprécier les données<br />
probantes disponibles sur les hémorragies et les décès postamygdalectomie. La recherche<br />
documentaire a été faite en explorant les bases de données Medline (par PubMed) et The<br />
Cochrane Library. Seuls les articles publiés en anglais et en français ont été retenus. En<br />
appliquant des critères d’inclusion et d’exclusion prédéfinis, un rapport d’évaluation, quatre<br />
revues systématiques (dont une qui fait état de trois rapports d’audits), un guide de pratique<br />
clinique et vingt‐quatre études originales ont été sélectionnés et inclus dans l’analyse.<br />
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