écoles en arrivèrent à former une ville dans <strong>la</strong>ville. L’université accapara, au XIII e et XIV e siècle,à peu près tout le Paris <strong>de</strong> <strong>la</strong> rive gauche.Marcel Poëte l’a décrit dans Une vie <strong>de</strong> cité.Paris <strong>de</strong> sa naissance à nos jours. Pourrait-il enadvenir <strong>de</strong> même entre La Doua et VilleurbanneNord : un franchissement <strong>du</strong> boulevardEinstein ?Les hypothèses, qui intéressent autant lestrois équipes <strong>de</strong> recherche que les mo<strong>de</strong>spédagogiques souhaités avec nos étudiants <strong>de</strong>M2 (ENSAL, INSA, ENTPE), sont les suivantes :● Prendre le territoire comme une atmosphère<strong>de</strong> <strong>la</strong> multitu<strong>de</strong>, un volume d’air encommun, partageable et partagé entre uneculture urbaine locale et une culture urbaineétudiante, où l’accès à <strong>la</strong> lumière naturelle, ausoleil, à un environnement sonore naturel (quicorrespond à ce qui est donné à voir, qui estcohérent avec l’espace dans lequel on évolue)ainsi que l’accès à l’ombre, à l’air non pollué, à <strong>la</strong>venti<strong>la</strong>tion naturelle et l’accès au végétal sontà <strong>la</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong> connaissance et <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation<strong>du</strong> sol commun <strong>du</strong> territoire en question.● Dire que <strong>la</strong> société urbaine vers <strong>la</strong>quellenous allons vivra <strong>de</strong> plus en plus à l’extérieur,<strong>de</strong>hors. Le contexte économique poussera à uncoût <strong>de</strong> construction <strong>de</strong> l’habitat qui seramodique. D’où l’idée d’un territoire où l’espacepublic se parcourt à pied ; où <strong>la</strong> surface habitablene sera plus seulement intérieure ; oùl’architecture, légère, ayant peu <strong>de</strong> surfacefermée, construite avec <strong>de</strong>s matériaux économiqueset <strong>du</strong>rables, donnera sur <strong>de</strong>s espacesextérieurs ayant une gran<strong>de</strong> capacité d'usageet d'appropriation ; où l’inertie et <strong>la</strong> venti<strong>la</strong>tionnaturelle seront particulièrement recherchées; où <strong>de</strong>s organisations culturelles inhabituelles(<strong>de</strong>s proxémies) auront p<strong>la</strong>ce.> MéthodologieNous nous donnons quatre objectifs méthodologiquespour conforter nos hypothèses.1/ Faire appel à <strong>la</strong> mémoire.Les chercheurs (pendant l’été), les étudiants(après les vacances d’été), mais aussiquelques grands connaisseurs <strong>du</strong> territoireétudié, expérimentent indivi<strong>du</strong>ellement uncertain nombre <strong>de</strong> positions jugées intéressantes (réputation<strong>de</strong>s situations) <strong>du</strong> point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche.Elles seront recensées lors d’une réunion <strong>de</strong> synthèse. Chacunira à <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong>s configurations topo végétales, locales ouextra locales (au croisement <strong>de</strong>s configurations spatiales, sensibleset sociales), les plus remarquables pour accueillir <strong>de</strong>sambiances extérieures appropriables et confortables à proximité<strong>du</strong> logement. Atten<strong>du</strong>e : <strong>la</strong> sélection d’une dizaine <strong>de</strong> terrainsreprésentatifs <strong>de</strong> configurations topo végétales intéressant <strong>la</strong>ville <strong>de</strong>nse <strong>de</strong> <strong>de</strong>main et leur <strong>de</strong>scription.2/ Faire appel à l’analyse environnementale, à <strong>la</strong> <strong>de</strong>scriptionsensible, à <strong>la</strong> métrologie et à <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s conditionsenvironnementales :Sur l’ensemble <strong>du</strong> territoire étudié et <strong>de</strong>s dix terrains envisagés,les métho<strong>de</strong>s utilisées pour les diagnostics seront <strong>de</strong> troistypes, celles utilisées par le CRESSON (accès à un environnementsonore <strong>de</strong> qualité, <strong>de</strong>scription sensible <strong>du</strong> territoire…), le LASH(accès à <strong>la</strong> lumière naturelle, au soleil), EDU (étu<strong>de</strong> <strong>du</strong> dép<strong>la</strong>cementà pied sur le terrain étudié, son sol et son accompagnementvégétal), et enfin celles <strong>du</strong> département AA_DD (analyseenvironnementale <strong>de</strong>s sites, analyse éco-reponsable <strong>de</strong>scontextes urbains…). La métrologie sera convoquée pour <strong>de</strong>smesures d’ambiances et <strong>de</strong>s simu<strong>la</strong>tions. Les mesures serviront<strong>de</strong> données d’entrée et <strong>de</strong> validation <strong>de</strong>s simu<strong>la</strong>tions. Celles-cipermettront <strong>de</strong> comparer les différents facteurs physiques <strong>de</strong>sambiances étudiées avec les points <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s utilisateurs.3/ Faire appel à <strong>la</strong> perception :Mise en route d’une enquête sur <strong>la</strong> réalité et l’avenir <strong>de</strong> <strong>la</strong>perception sensible <strong>du</strong> végétal, <strong>de</strong> l’architecture et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sociétésur le territoire en question. On utilisera pour ce faire <strong>la</strong> technique<strong>de</strong> l’enquête sur supports (graphiques, photographiques,sonores, révé<strong>la</strong>nt l’existant et le futur) : comment les citadinslocaux (et les étudiants) construisent-ils une vie <strong>de</strong>hors, avec lesol et le végétal, dans l’espace public et dans l’espace privé ?Quel imaginaire les citadins ont-ils <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie avec les étudiants,et réciproquement ? Atten<strong>du</strong>s : premièrement, décrire le vécu<strong>de</strong>s configurations topo végétales remarquables pour l’accueilqu’elles réservent aux cultures habitantes, y compris les facteursphysiques <strong>de</strong>s ambiances re<strong>la</strong>tivement à <strong>la</strong> lumière, l’ensoleillement,<strong>la</strong> chaleur, le vent, le son, l’ombre, etc. Deuxièmement,anticiper le vécu sensible <strong>de</strong>s cultures étudiantes et locales pour<strong>de</strong>main, selon les configurations spatiales, sociales et végétalesproposées sur les dix terrains concernés (utilisation <strong>de</strong>s supportsavant/après).4/ Faire appel à l’interprétation.En visant le projet d’aménagement, on tentera une interprétationpluridisciplinaire à <strong>la</strong> fois narrative et schématique<strong>de</strong>s configurations étudiées ; on désignera quelques conceptsou notions opératoires capables <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>r un aménagement <strong>du</strong>territoire <strong>de</strong> <strong>de</strong>main, où <strong>la</strong> vie sera <strong>de</strong> plus en plus à l’extérieur.On testera <strong>de</strong>s hypothèses d’aménagement avec les étudiants.51
Retour <strong>de</strong>s villes ?Mobilités / Déspatialités :l'hypothèse “North WesternEuropean Megalopolis”> Objet <strong>de</strong> <strong>la</strong> propositionProjet <strong>de</strong> recherche n° 14Responsable scientifique :Patrice NOVIANT, directeur <strong>de</strong> recherche au <strong>la</strong>boratoire ACS(Architecture Culture Société), professeur à l'ENSA <strong>de</strong> VersaillesPetites Ecuries <strong>du</strong> Roy5 avenue <strong>de</strong> SceauxBP 674 78006 Versailles ce<strong>de</strong>xMail : noviant@free.frOrganisme <strong>de</strong> rattachement :Laboratoire ACS - UMR CNRS/MCC - 7136École Nationale Supérieure d’architecture <strong>de</strong> Paris-Ma<strong>la</strong>quais14 rue Bonaparte, 75006 ParisTél. : 01 55 04 56 62Membres <strong>de</strong> l’équipe :Daniel BÉHAR, géographe, enseignant-chercheur à l’IUP,Laurent DAVEZIES, enseignant-chercheur à l’IUP,Anne LAFFANOUR, sociologue <strong>de</strong>s organisations, chercheur-associéau <strong>la</strong>boratoire ACS,Jean-Louis VIOLEAU, chercheur ACS CNRS.Cette équipe sera complétée <strong>de</strong> doctorants <strong>du</strong> <strong>la</strong>boratoireet <strong>de</strong> stagiaires.Membres associésLes enseignants <strong>de</strong>s studios <strong>de</strong> projet associés à ce travail<strong>de</strong> recherche proposent un 2 e niveau <strong>de</strong> col<strong>la</strong>boration.ENSA <strong>de</strong> Paris Ma<strong>la</strong>quais + ENSA <strong>de</strong> Versailles :Patrice NOVIANT, Bradley KLIGERMAN, Steven MELEMIS,Marc ARMENGAUD, Antoine SANTIARD.U Gent : Floris ALKEMADE, Pieter UYTHENHOVE.Hafencity U Hamburg : Michael KOCH, Angelus EISINGER,Hartmut FRANK.Autour <strong>de</strong> l’idée notamment d’un séminaire ouvert, cette liste<strong>de</strong>vrait être complétée par l’ouverture <strong>du</strong> séminaire aux invitéset conférenciers, <strong>la</strong> séance d’ouverture présidée par Jean-PierreORFEUIL (IUP).La recherche prend acte <strong>du</strong> distinguométhodologique intro<strong>du</strong>it par HenriLefebvre entre <strong>la</strong> ville et l’urbain. Ellequestionne un nouvel état <strong>de</strong> cette <strong>du</strong>alité,que l’on pourrait considérer commepost-urbain. Ainsi, l’établissement humainconnecté retrouverait <strong>la</strong> question <strong>de</strong> <strong>la</strong>ville : notre hypothèse est que pourraientêtre observés <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> villes comme <strong>de</strong>figures locales d’i<strong>de</strong>ntification.Objectif : engager une pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>recherche interdisciplinaire organisée surles nouveaux établissements humains, ces“villes en réalité” dont <strong>la</strong> continuité s’établiten connexions récurrentes, au <strong>de</strong>là<strong>de</strong>s discontinuités <strong>de</strong> l’espace physique <strong>de</strong>l’archipel urbain…Le projet reconnaît ici le contexte fondamental<strong>de</strong>s mobilités, voire <strong>de</strong> ce quel’on appelle hypermobilité pour les établissementshumains, mais <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’enconfronter les effets spatiaux dans uncontexte qui est notamment celui <strong>de</strong>s économiespost-carbone et <strong>de</strong>s retours queleurs nouvelles exigences politiques in<strong>du</strong>isentsur ces objets essentiels <strong>de</strong>s lieux, <strong>de</strong>ssols, <strong>de</strong>s matières.On cherche, selon plusieurs échelles oumo<strong>de</strong>s, une personnalité contemporaine<strong>de</strong> ville, bassins <strong>de</strong> vie, métropoles, mégalopolis,là même où ce que l’on observed’abord, c’est que <strong>la</strong> ville, selon ses co<strong>de</strong>straditionnels, n’existe plus en globalité.La question initiale est simple : commentdécrire et comprendre une situation territorialecaractérisée par <strong>de</strong>s pratiquesgénéralisées à l’ensemble <strong>du</strong> territoire, par<strong>de</strong>s usages dont l’horizon est universel ?52