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ARH Info N° 52 mai 2009 - Parhtage santé

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25Cette année le séminaire annuel de la Mission nationaled'appui en santé mentale a choisi pour thème de réflexion :" La psychiatrie vue par ses utilisateurs professionnels "Jean-Louis Bonnet, en discours d'ouverture, passe en revue l'évolution des interactions entre la psychiatrie et ses partenairesprofessionnels. Nous reprenons ici certains passages.“La psychiatrie vue par ses utilisateursprofessionnels : sujet d'actualité et sujetdifficile à un moment où la psychiatrie seretrouve sous la lumière des projecteursen raison de faits divers tragiques et fortementmédiatisés qui ont suscité l'émotiondans l'espace social et politique. Onne peut vraiment aborder le sujet sanss'interroger sur le regard que chacunporte sur la personne malade mentale etsur la conception que l'on peut avoir surl'irrationalité./…/ L'irrationnel fait partiede la nature hu<strong>mai</strong>ne et de chaque individu.Cette parcelle qui peut nourrir lacréativité, l'invention <strong>mai</strong>s qui peut pousseraussi à commettre des actes abominables.Dans ce contexte, le malademental focalise sur lui tous les regards. Ilfait peur, il dérange, il nous renvoie àune image d'impuissance, à la foissociale et scientifique.N'oublions pas, toutefois, que lamaladie psychiatrique touche environ8 % de la population adulte.Il ne s'agit pas, ici, d'ouvrir le débat del'émotion et de la polémique, <strong>mai</strong>s derechercher entre professionnels à faireconnaître le regard que chacun pose surla psychiatrie et si possible d'en faireconverger la portée. Quatre grandescomposantes professionnelles vont pouvoirdébattre sur leur conception de lapsychiatrie pendant ce séminaire : la justice,la police, le secteur médico-social etle secteur social.Cette représentation est significative dela dualité qui entoure l'action de la psychiatrieet de la façon dont elle a évolué.L'histoire de la psychiatrie s'est écrite àpartir d'un système social où le " fou "devait être mis à l'écart. /…/ La psychiatriemoderne s'est bâtie en réaction, surdes concepts humanistes de " bientraitance", d'égalité de l'accès aux soins etsur l'apport des progrès de la science.La rupture avec le passé s 'exprime alorspar l'idée de l'ouverture : à la fois l'ouverturedes structures d'accueil des personnesatteintes de maladie mentalevers la société et l'ouverture du corpssocial à leur accueil.De façon schématique, ilest possible de caractériserla prise en charge psychiatriqueautour de cesdeux idées :* la psychiatrie n'est qu'unélément de réponse parmid'autres dans la luttecontre la maladie mentale,voire dans la recherche du bien-être psychique,et dans la capacité de respecterla vie en société ;* la psychiatrie, plus que d'autres disciplinesmédicales, a vocation à appréhenderla globalité de la prise en chargedes patients : de la prévention à laréadaptation et réinsertion sociale dupatient, qu'il se trouve à l'intérieur ou àl'extérieur de l'hôpital.La psychiatrie se retrouve donc toujourspeu ou prou à ce carrefour quirevient à se poser la question du traitementde l'individu au sein de lasociété et de l'interaction entre lesdeux. /…/“...le malade mentalfocalise sur lui tousles regards. Il faitpeur, il dérange, ilnous renvoie à uneimage d'impuissance,à la fois sociale etscientifique.”Malade mental et troubleà l'ordre public ?Que prévoit le dispositif législatif etréglementaire ?La loi pose le principe général duconsentement du malade./…/ Unemesure d'hospitalisation sans consentementest mise en œuvre quand un maladeprésente un trouble mental qui l'empêchede se prendre encharge ou qui induit uncomportement dangereuxpour lui ou pour son entourage./…/Dans ce contexte, le malademental, surtout s'il estpotentiellement dangereux,focalise sur lui tousles regards. L'évolution duconcept de responsabilitépénale et de sa plus grandeapplicabilité se traduit par une augmentationdu nombre de malades mentauxjusticiables et incarcérables. Lenombre important de malades mentauxdétenus est une illustration de cette évolution.Par ailleurs, la prison et ses conditionsde vie souvent difficiles, n'estellepas iatrogène, avec son lot desyndromes dépressifs et plus gravementde suicides ?Il apparaît qu'à chaque événement, dramatiqueou non, l'absence de communicationentre acteurs, la méconnaissancedu rôle et des contraintes de l'autre peutconstituer un facteur aggravant ouamplificateur dans la survenue de l'événement.suite page 26

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