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lemonde - Chambre de Métiers et de l'Artisanat des Bouches-du ...

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Prendre un associéLa vie communeest-elle possible ?On compare souvent l’arrivée d’un associé à un mariage. Il y a <strong>de</strong> ça, mais pas seulement. Laréussite, qui se juge sur le long terme, dépend en eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> facteurs affectifs. À condition d’yajouter une bonne dose <strong>de</strong> raison <strong>et</strong> d’organisation.un associé,c’est comme se marier: le temps vient «Prendreà bout <strong>de</strong> toutes lespassions. » Pierre F. vientd’obtenir <strong>de</strong> son ex-associéJean-Marc R.,un accord <strong>de</strong>licenciement. Entré dansl’entreprise <strong>de</strong> plomberiechauffage (18 salariés) en1998, il n’aura pas tenudix ans,malgré une participation(minoritaire) au capital.Et quand on lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>la raison <strong>de</strong> l’échec,il botte en touche :« Il fautun patron, <strong>et</strong> un seul. Lepartage <strong>du</strong> pouvoir n’estpas possible. » La vie, désormais? « Je vais rach<strong>et</strong>erune entreprise dans le secteur.Mais pas à proximité: il ne manquerait plusque je r<strong>et</strong>rouve Jean-Marcen face <strong>de</strong> moi sur un appeld’offres ! »Ce qu’il en pense Frédéric Leroy,peintre décorateur à Saint-Carné (Côtes-d’Armor)« Il faut bien se connaître »« Mon association avec Laurent Monnier s’est concrétisée en 2001, alors que monentreprise grandissait vite. J’étais seul pour gérer les questions administratives, <strong>et</strong>pour parler franchement, je commençais à péter les plombs.Laurent est mon beau-frère. Il a un profil bâtiment à l’origine.Mais, après une école <strong>de</strong> commerce, il avait rejoint la gran<strong>de</strong>distribution jusqu’à ce que nous envisagions <strong>de</strong> nousassocier. Ce fut le bon choix, car nous nous entendons <strong>et</strong>connaissons très bien, tout en ayant pris soin <strong>de</strong> bien répartirles tâches <strong>et</strong> les responsabilités. »Partage <strong>de</strong>s tâches<strong>et</strong> autonomieUn échec exemplaire,l’histoire<strong>de</strong> Pierre <strong>et</strong> Jean-Marc ? Non.Mais sans douteun mariage hâtif, sanscontrat clair, entre <strong>de</strong>uxpersonnalités trop prochespour que leur amitié supportela rigueur <strong>de</strong>s rapportsprofessionnels.Car lapremière cause <strong>de</strong> divorceentre associés, c’est souventl’incapacité à se défaire<strong>de</strong> ses habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> solitaire.Diriger seul est unechose. Répartir les responsabilités,les risques, lescontraintes <strong>de</strong> la vie professionnelleen est une autre.Là, pas <strong>de</strong> place pourl’à-peu-près. Surtout dansl’artisanat,où le patron est,par nature, « l’homme quisait tout faire ».Partager lestâches suppose d’en abandonnercertaines,pour lesquelleschacun,au fond <strong>de</strong>soi, est persuadé d’être lemeilleur.«Au départ,je <strong>de</strong>vais m’occuper<strong>de</strong>s achats, <strong>de</strong> l’approvisionnement<strong>de</strong>s chantiers,<strong>et</strong> <strong>de</strong>s contrats d’entr<strong>et</strong>ien.Mais il contestaitsouvent mes choix,<strong>et</strong> allaitLMAjusqu’à modifier <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>sen téléphonant directementau fournisseur,sans m’avertir. » Perte d’efficacité,<strong>de</strong>temps,<strong>et</strong> <strong>de</strong> crédibilité,avec, au bout, uneséparation.La vie communes’arrête le vendredi« Quand on passe 10 heurespar jour ensemble,il nefaut pas en plus sortir lesoir ou partir en week-endavec nos épouses.» BernardP. est formel : si son associationavec <strong>de</strong>ux autrescompagnons charpentierstient la route <strong>de</strong>puis dixhuitans, c’est parce quechacun évite <strong>de</strong> mélangerles genres.« On le fait rare-12LE MONDE DES ARTISANS / JANVIER-FÉVRIER 2007

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