Nouveaux outils au servicede <strong>la</strong> lutte <strong>contre</strong> <strong>la</strong> <strong>faim</strong>UNŒILDANSLECIELUne multitude de satellites d’observation et detélédétection, constamment en orbite, constituentl’œil du PAM <strong>dans</strong> <strong>le</strong> ciel. Dans <strong>le</strong>ur rotationincessante autour du globe, ces satellitestransforment rapidement <strong>la</strong> façon dont travail<strong>le</strong><strong>le</strong> PAM et ont mis à sa disposition toute une sériede technologies novatrices qui lui permettent demieux se préparer à intervenir en cas d’urgenceet à <strong>le</strong> faire plus rapidement et plus efficacementquand survient une crise.L’information est essentiel<strong>le</strong> lorsque surgit unecatastrophe: pour p<strong>la</strong>nifier <strong>le</strong>s opérations de secours,<strong>le</strong> PAM doit avoir une idée c<strong>la</strong>ire du dérou<strong>le</strong>ment desévénements sur <strong>le</strong> terrain. De même, pour accélérer<strong>le</strong>s secours, <strong>le</strong> PAM doit pouvoir disposerd’informations exactes concernant, entre autres, <strong>le</strong>nombre de personnes qui vivent <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s régionsaffectées, l’endroit où el<strong>le</strong>s se trouvent et quels sont<strong>le</strong>s routes et <strong>le</strong>s ponts qui sont encore praticab<strong>le</strong>s.Jusqu’à une date toute récente encore, obtenirce type d’information représentait un travail long etparfois coûteux. Les cartes c<strong>la</strong>ssiques imprimées sontsouvent dépassées. Les missions d’évaluation peuventêtre longues et diffici<strong>le</strong>s si el<strong>le</strong>s doivent se dép<strong>la</strong>cerpar terre, ou d’un coût prohibitif lorsqu’el<strong>le</strong>s sontmenées par hélicoptère.a permis à des sociétés commercia<strong>le</strong>s de s’imp<strong>la</strong>ntersur ce marché. Il existe éga<strong>le</strong>ment de nouveauxprotoco<strong>le</strong>s internationaux qui facilitent <strong>la</strong> col<strong>le</strong>cteet un partage plus rapides d’images plus nombreuseset plus diverses. Des organismes humanitairescomme <strong>le</strong> PAM peuvent même aujourd’hui demanderl’activation de satellites spécifiques ou <strong>le</strong>urorientation <strong>dans</strong> une direction donnée.Tel peut être <strong>le</strong> cas non seu<strong>le</strong>ment après unecatastrophe, comme un tremb<strong>le</strong>ment de terre, maisaussi lorsqu’une crise se dessine. Le PAM peut, s’ilpeut prédire <strong>le</strong> cours d’une tempête tropica<strong>le</strong>, mieuxprévoir et se préparer. Lorsque trois tempêtestropica<strong>le</strong>s ont déferlé sur <strong>le</strong>s Philippines en un peuplus d’un mois en 2009, <strong>le</strong> PAM a utilisé <strong>le</strong>s imagesprises du ciel par satellite pour identifier <strong>le</strong>s régionsrura<strong>le</strong>s peu peuplées et centrer son attention sur<strong>le</strong>s régions plus urbanisées. Ces technologies ont ainsiaidé <strong>le</strong> PAM à cib<strong>le</strong>r son assistance.Les satellites, qui ont été activés conformément auxprotoco<strong>le</strong>s internationaux, ont éga<strong>le</strong>ment suivi <strong>le</strong>scyclones à <strong>la</strong> trace et <strong>le</strong>s informations rassembléespar <strong>le</strong>s satellites d’observation et de télédétectionconcernant l’endroit où <strong>le</strong> cyclone risquait de toucherterre et <strong>le</strong>s localités où <strong>le</strong> sol était si saturé que desinondations seraient inévitab<strong>le</strong>s ont été d’uneimmense utilité pour <strong>le</strong> PAM, qui a ainsi pu préparerson intervention.Nombre de ces méthodes cèdent peu à peu <strong>le</strong> pasaux progrès récents des technologies satellitaires etde <strong>la</strong> cartographie analytique. Pour tirer <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>urparti possib<strong>le</strong> de ces progrès de <strong>la</strong> technologie, <strong>le</strong>PAM a mobilisé <strong>le</strong> concours d’un vaste réseaud’universitaires et de scientifiques et utilise de plus enplus des cartes analytiques et <strong>le</strong>s cartes établiesau moyen de l’imagerie satellitaire à <strong>la</strong> fois pourmettre sur pied une nouvel<strong>le</strong> opération et pour enpréparer <strong>le</strong>s phases suivantes.Il est aujourd’hui plus faci<strong>le</strong> d’obtenir et d’analyser <strong>le</strong>simages prises par satellite, en particulier parce que<strong>le</strong>s gouvernements et <strong>le</strong>s agences spatia<strong>le</strong>s ontrécemment ouvert <strong>le</strong>urs satellites à un plus grandenombre d’utilisations civi<strong>le</strong>s, ce qui, à son tour,Les compétences et <strong>le</strong>s ressources acquises par <strong>le</strong>PAM se sont avérées essentiel<strong>le</strong>s lors du séisme quia secoué Haïti. Quelques heures seu<strong>le</strong>ment après <strong>le</strong>tremb<strong>le</strong>ment de terre, <strong>le</strong>s premières cartesanalytiques avaient déjà été établies par l’équipede cartographie du Service de préparation desinterventions en cas d’urgence du Siège. Ces cartesindiquaient <strong>le</strong>s épicentres du séisme et <strong>le</strong> nombrede personnes qui risquaient d’être sinistrées, donnantainsi une première vue d’ensemb<strong>le</strong> de <strong>la</strong> situation,élément indispensab<strong>le</strong> à <strong>la</strong> mise en route immédiatede l’intervention. Le PAM s’est alors adressé à l’un deses partenaires du secteur universitaire etscientifique, ITHACA (Information Technology forHumanitarian Assistance, Cooperation and Action),et a ainsi obtenu rapidement <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>ures26
photographies prises par satellite, qui lui ont permisde commencer à analyser l’impact de <strong>la</strong> catastrophe.Alors que d’autres photographies n’étaient que d’uneutilité limitée en raison du couvert nuageux, <strong>le</strong>simages prises par ITHACA étaient d’une tel<strong>le</strong> c<strong>la</strong>rté etd’une tel<strong>le</strong> résolution (1 pixel = 50 cm sur <strong>le</strong> terrain)que l’on pouvait aisément identifier <strong>le</strong>s bâtimentseffondrés ou endommagés et <strong>le</strong>s rues bloquées. Uneanalyse rapide de l’impact de <strong>la</strong> catastrophe a alorsété réalisée pour <strong>la</strong> capita<strong>le</strong>, Port-au-Prince. Ceprocessus comp<strong>le</strong>xe consiste à surimposer une carteinformatisée comportant <strong>le</strong>s informations clés auxphotographies prises par satellite afin d’obtenir ainsiimmédiatement une image de <strong>la</strong> situation sur <strong>le</strong>terrain.Ces cartes pouvaient éga<strong>le</strong>ment être utilisées dès quede nouvel<strong>le</strong>s informations étaient disponib<strong>le</strong>s, parexemp<strong>le</strong> au sujet de questions comme l’endroit où serassemb<strong>la</strong>ient spontanément <strong>le</strong>s personnes dép<strong>la</strong>céesou l’endroit où avait été aménagé un point dedistribution de vivres. Lorsque <strong>la</strong> sécurité autour deces points de distribution est devenue préoccupante,<strong>le</strong>s cartes montraient quels autres itinérairespouvaient être utilisés en sécurité. Les cartes enquestion, répondant à des besoins de personnelconcret, ont permis au PAM de distribuer <strong>le</strong>s secoursà ceux qui en avaient <strong>le</strong> plus besoin.BURKINAFASO:TRANSFERTSMONÉTAIRES/BONSD’ALIMENTATIONPour autant qu’il s’en souvînt, Abdul<strong>la</strong>h n’avaitjamais vu tant de <strong>monde</strong> <strong>dans</strong> son magasin.Contournant bidons d’hui<strong>le</strong> et sacs de maïs, il a peineà satisfaire sa nouvel<strong>le</strong> clientè<strong>le</strong>, qui fait <strong>la</strong> queue àl’intérieur comme à l’extérieur de sa petite échoppe,<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s faubourgs de <strong>la</strong> capita<strong>le</strong> du Burkina Faso,Ouagadougou.Ses nouveaux clients sont <strong>le</strong>s premiers bénéficiairesde bons d’alimentation du PAM en Afrique. Ilsarrivent à peine d’un centre de distribution procheet, avec un bon d’une va<strong>le</strong>ur d’environ 3 dol<strong>la</strong>rs, ilspeuvent acheter du maïs, de l’hui<strong>le</strong>, du sucre, du se<strong>le</strong>t du savon.Comme l’explique Annalisa Conte, directeur de paysdu PAM au Burkina Faso, “nous nous sommesrendus compte que <strong>la</strong> hausse des prix des produitsalimentaires avait créé une grave vulnérabilité <strong>dans</strong><strong>le</strong>s quartiers urbains. Le pouvoir d’achat des citadinss’était trouvé à tel point érodé qu’ils devaient acheter<strong>le</strong>ur savon à crédit <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s mêmes magasins queceux qui faisaient partie du programme dedistribution de bons”.Lepremierprogrammededistributiondebonsd’alimentationorganisépar<strong>le</strong>PAMenAfriqueaété<strong>la</strong>ncéauBurkinaFaso,où<strong>le</strong>prixdesproduitsalimentairesdegrandeconsommationavaiténormémentaugmenté.Lesfamil<strong>le</strong>sreçoiventdesbonsqu’el<strong>le</strong>speuventutiliserpouracheterdumaïs,del’hui<strong>le</strong>,dusucre,duse<strong>le</strong>tdusavon<strong>dans</strong><strong>le</strong>smagasinsagrééspar<strong>le</strong>PAM.27