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La scène suisse dans tous ses éclats - Mouvement

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Ah les beauxjours !/ Jean-Marc AdolpheAu sein d'un territoire scénique <strong>suisse</strong>en pleine expansion, de jeunes pous<strong>ses</strong>continuent d'éclore à un rythme soutenu.puis à l'Arsenic, elle proposait « une expérimentation sur le contacthumain » en s'enfermant avec un spectateur à la fois, pendant cinqminutes où « tout était possible ». Egalement interprète auprès de <strong>La</strong>Ribot et tout récemment de Marco Berrettini, <strong>La</strong>etitia Dosch appartientà une génération qui a appris à brouiller les genres, piochant aussi bien<strong>dans</strong> l'art conceptuel que <strong>dans</strong> la tradition du cabaret.Mais au fait, comment émerge-t-on, en Suisse ? Jusqu'en 2007, le théâtrede l'Usine offrait avec le Festival Local une rampe de lancement dont abénéficié <strong>La</strong>etitia Dosch. Une fois le projet sélectionné, les artistesétaient accompagnés par des intervenants tels que <strong>La</strong> Ribot ou YanDuyvendak. Tous les 15 jours, ils devaient montrer et partager l'avancéede leur création. A l'école de la Manufacture, Sandrine Kuster, directricede l'Arsenic, joue un rôle similaire à travers des ateliers de« dramaturgie active ». On ignore le profit qu'a pu en tirer AlexandreDoublet, mais à l'issue de sa formation, en 2007, il a illico entrepris uncycle sur le Platonov de Tchekhov, prévu pour se dérouler sur quatreans, en quatre épisodes, interprétés par la même équipe de comédiens.« Depuis quelques années, écrivent Jean-Paul Felley et Olivier Kaeser<strong>dans</strong> le journal du Centre culturel <strong>suisse</strong> de Paris, des formes scéniqueshybrides sont développées avec des langages novateurs, défricheurs etaudacieux. » « Cette nouvelle scène en plein essor est en danger et pourraitvite battre de l'aile », estiment cependant les deux directeurs du CCS.Soulignant que cette émergence a été soutenue par des lieux et festivalstels que le GRÜ, l'ADC le théâtre de l'Usine, l'Arsenic, le festival desarts de Nyon, <strong>La</strong> Bâtie ou encore la Comédie de Genève, ils s'inquiètentde ce que les changements de direction intervenus au GRÜ et à laComédie de Genève ne sonnent « le retour de formes plus classiques,préférant revisiter le répertoire ».Une génération qui a appris à brouiller les genres<strong>La</strong>etitia Dosch est l'une des jeunes représentantes de cette « nouvellescène en plein essor ». Après avoir fait « péter Ardanthé » (sic) au théâtrede Vanves, en février dernier, elle va revenir en mai à Paris, sur la scènedu CCS, avec un « one woman show en décomposition » qu'elle ditadapter à chaque situation nouvelle. Elle y joue « un personnage qui ne vapas réussir à tenir le rôle de divertisseur qu'elle devait assurer ». Dans cequ'elle dit être « un travail sur le cynisme », il s'agit de questionner « lesattentes du public, de savoir ce qu'on attend de l'humour et jusqu'où on peutaller ». Cette comédienne franco-<strong>suisse</strong>, issue de l'école de laManufacture, a un début de parcours atypique. Du théâtre commeil se doit, avec Jean-Yves Ruf, Eric Vigner, Krystian Lupa et Oskar GómezMata. Mais aussi, et simultanément, des embardées bien plusétonnantes : en femme à barbe chanteuse réaliste pour des soiréesFavela Chic à l'Elysée Montmartre en 2004, à la réalisation d'un docufictioninteractif sur Youtube, aux commandes d'une invasion massivede personnages géants semant la zizanie lors du festival LUFF à <strong>La</strong>usanneen 2007. Le nom de la compagnie qu'elle a fondée à sa sortie de laManufacture est tout un programme : « Viande Hachée des Grisons. »Avec sa première création, BRRRUU, présentée au théâtre de l'Usinescène <strong>suisse</strong> / 30

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