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Revue Communale de Bertrix n° 98

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Noss Vî BertrySuite et fin <strong>de</strong>s articles parus dansnos revues précé<strong>de</strong>ntes.Le cadastre ordonné par Auguste englobait tout l’empire.Commencé vers – 25 J-C, il <strong>de</strong>manda plus d’unsiècle pour son exécution. Ses bases furent leschemins gaulois restaurés. Le but <strong>de</strong> ce travailétait double : mesurer les distances afin <strong>de</strong> percerd’autres routes qui permettraient un commerceplus intense entre provinces et recenserles domaines pour les imposer avec plus d’équité.Le domaine ou fundus <strong>de</strong>vient une réalitésensible, il reste immuable et ne se partage pas.Il porte le nom du fondateur même quand il appartient à plusieurs,mais dans ce cas, les revenus sont répartis judicieusement entreles copropriétaires.Il ne serait pas impossible que le domaine <strong>de</strong> Berticus ne se trouvâtêtre une fraction d’un domaine plus vaste encore dont Orgeo eutété pièce principale. Dans la charte <strong>de</strong> Sigebert II à Saint Remacle,la limite orientale du territoire accordé à l’église traverse la forêtactuelle <strong>de</strong> <strong>Bertrix</strong>, reprise dans la charte sous le nom <strong>de</strong> « sylviaUricensis », forêt d’Orgeo. Le roi dit « … nous donnons… en toutepropriété… notre forêt d’Orgeo… notre domaine.. ». Il dispose à saguise, il est propriétaire. Or, les souverains francs n’ont fait que succé<strong>de</strong>raux empereurs romains sur les sièges que ces <strong>de</strong>rniers occupaient,d’où ces immenses « fundis » mérovingiens et carolingiensdans notre Ar<strong>de</strong>nne à <strong>de</strong>mi désertique. On peut se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r sitoutes les forêts n’ont pas été domanialisées sous l’empire au profit<strong>de</strong> l’empereur.Le propriétaire romain vivait sur la terre et <strong>de</strong> la terre qui lui étaitéchue. Il habitait la villa, construction habile <strong>de</strong> pierres et <strong>de</strong> briques,bâtie à flanc <strong>de</strong> coteau, face au soleil. De par sa position, elle <strong>de</strong>vaitembrasser du regard une vaste étendue, bien souvent celle dudomaine tout entier. Très spacieuse avec ses annexes, elle faisaitfigure <strong>de</strong> palais à côté <strong>de</strong>s huttes en bois et en torchis <strong>de</strong>s Gaulois,ses voisins. C’était <strong>de</strong> là que partaient les ordres journaliers, dictantà chacun la tâcheà accomplir.Toute l’organisationintérieure dudomaine, le fasteaffiché par le propriétaire<strong>de</strong> la villa,aussi bien dans samaison que sur sapersonne <strong>de</strong>même que la création<strong>de</strong> voies <strong>de</strong>communicationsdont profitaient les voisins gaulois, firent gran<strong>de</strong> impression surceux-ci, misérables et arriérés. Le Romain, l’étranger ne les traitaitpas en ennemis, mais en alliés et les prenait même à son service.Ainsi, peu à peu ce qui les divisait perdit <strong>de</strong> sa rigueur, s’estompaavec le temps. Des unions jadis obligatoires entre jeunes gens <strong>de</strong> lamême tribu se contractèrent entre voisins que ne séparaient plus lespréjugés. Le vocabulaire latin pénétra dans la langue gauloise. Lesclasses laborieuses égales dans le travail eurent <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong>plus en plus étroits, se concluant par <strong>de</strong>s alliances. Ces <strong>de</strong>rnièrescréèrent une communauté d’intérêts, une unité <strong>de</strong> langue, un mélange<strong>de</strong> races qui subsistent encore <strong>de</strong> nos jours. L’agglomérationgallo-romaine n’était plus connue à la ron<strong>de</strong> que sous le nom <strong>de</strong>Bertica… Bertiss… Bertriss…Laissons un moment Berticus et ses sujets à leurs paisibles travaux<strong>de</strong> défrichement et voyons ce qui se passe en Gaule…Jusqu’à la moitié du IIIème siècle, l’Empire romain, qui, par sonadministration, son gouvernement et ses institutions était arrivé aufaite <strong>de</strong> sa puissance vit, peu à peu, l’anarchie s’installer en son seinet sa sécurité mise en péril par l’extérieur. Le colosse s’affaissait surlui-même, lentement, inexorablement…Le sentant déca<strong>de</strong>nt, divisé, les barbares qui étaient restés sur ladéfensive pendant <strong>de</strong>s siècles vont se réveiller et tenter sans relâche<strong>de</strong>s attaques contre les postes permanents réduits déjà par crainte<strong>de</strong> mutinerie. Partout, les frontières sont violées. Francs, Goths,Alamans paraissent s’être ligués dans un but commun : user lesforces <strong>de</strong> l’adversaire par une guerre perpétuelle. Poussés par <strong>de</strong>shor<strong>de</strong>s innombrables venues du Nord et <strong>de</strong> l’est <strong>de</strong> l’Europe, lesFrancs sont acculés aux limites <strong>de</strong> l’Empire qu’ils franchissent parla force et par la ruse. Pour se débarrasser <strong>de</strong> ces envahisseurspossibles, les Romains les acceptent par tribus entières et leur assignent<strong>de</strong>s territoires déterminés parfois loin à l’intérieur. Mais telleest la vitalité <strong>de</strong> ces Germains, que les terres <strong>de</strong>venues libres sontaussi réoccupées par <strong>de</strong> nouvelles populations : c’est un fleuve quitoujours charrie <strong>de</strong> nouvelles vagues…En 260, les Francs assiègent Toul.Vers 280, Probus bat les Francs, leur reprend 60 villes et les poursuitau-<strong>de</strong>là du Rhin. Seize mille jeunes guerriers sont livrés au vainqueurqui les enrôle dans ses troupes en les dispersant.En 287-289, les Francs ayant récidivé, sont <strong>de</strong> nouveau rejetés auRhin par Constance Chlore et Maximilien. Alors, une masse <strong>de</strong> prisonniers<strong>de</strong> guerre francs sont introduits en pays trévire, à Amiens,Troyes, Langres et distribués dans les domaines manquant <strong>de</strong> bras.La guerre est une gran<strong>de</strong> mangeuse d’hommes; d’autres sont établiscomme colons sur <strong>de</strong>s terres vierges ou sur d’anciensdomaines ruinés.En 290, les Francs saliens sont autorisés à se fixer dans l’île <strong>de</strong>sBataves, d’où ils gagnent la Ménapie et la Taxandrie. Déjà, l’empireles reçoit comme soldats dans <strong>de</strong>s services auxiliaires.En 357, nouvelle ruée germaine <strong>de</strong> Cologne jusque Bâle. Julienl’Apostat les défait à Strasbourg. Mais l’empire est sur son déclin.Les longues luttes ont épuisé son armée qui fait appel aux mercenaires.Janvier - Février 2009 • n° <strong>98</strong> — page n° 26

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