Il est bien probable que le second <strong>Bertrix</strong>, le <strong>Bertrix</strong> germaniquetrouve son origine dans l’installation <strong>de</strong>s Lètes dans une portion dudomaine <strong>de</strong> Berticus. Ces Francs vivront cependant sans aucunesujétion envers les propriétaires fonciers qui n’auront nulle autoritésur eux. Le chef franc s’appelait Bertho, ses domaines furent lesBertriciae.Le texte <strong>de</strong> l’Abbaye <strong>de</strong> Saint-Hubert semble désigner plutôt la partiegermanique <strong>de</strong>s <strong>Bertrix</strong> et le nom <strong>de</strong> la localité actuelle aura prévaluégalement par Saint-Hubert dont il formait le lot principal.Dès 380, les guerriers barbares sont admis en grand nombre parmiles troupes impériales, ils peuvent accé<strong>de</strong>r aux gra<strong>de</strong>s. Nous trouvonsmême quelque dix ans plus tard, comme ministre principal <strong>de</strong>Valentinien, le Franc Argobast qui usera <strong>de</strong> sa situation pour remplird’hommes <strong>de</strong> sa race tous les offices civils et militaires.L’assimilation <strong>de</strong>s Francs colons ou guerriers sera telle et si profondleur attachement à leur nouvelle patrie que lorsque se produira lagran<strong>de</strong> invasion <strong>de</strong>s Huns, ils seront tous là, à Châlons, aux côtésdu romain Aetus et <strong>de</strong> toutes les peupla<strong>de</strong>s germaines <strong>de</strong> la Gaule,dans la lutte et la victoire pour une liberté qui ne sera plus unefaveur, une munificence d’étrangers mais un dû, une récompenseméritée.Pendant les siècles qui suivirent immédiatement la conquête <strong>de</strong>l’Ar<strong>de</strong>nne, il est à supposer que la petite cité <strong>de</strong> Berticus vécut uneère <strong>de</strong> paix et <strong>de</strong> prospérité. Le domaine se peupla davantage ets’agrandit par la mise en culture <strong>de</strong> nouveaux terrains boisés.L’élevage du bétail, <strong>de</strong>s porcs, <strong>de</strong>s abeilles poussa à l’extension ducommerce avec les domaines voisins. Un grand chemin fut créé,probablement dès le 1er siècle. Son tracé subsiste encore partiellement,il reliait Glaumont à Orgeo qui n’étaient que <strong>de</strong>ux étapes <strong>de</strong>cette longue voie. C’est ce chemin qui amena sans doute lesBarbares lors <strong>de</strong>s invasions. Combien <strong>de</strong> fois le domaine fut-ildétruit et relevé ? Nul ne peut le dire, mais il est probable qu’il survécutà tous les désastres. Dépeuplé par la fuite <strong>de</strong>s habitants, restauréaprès la torna<strong>de</strong> par les propriétaires ou leurs <strong>de</strong>scendants, ledomaine dut faire appel à la main-d’œuvre <strong>de</strong>s prisonniers <strong>de</strong> guerre.Isolés, séparés à jamais <strong>de</strong> leur famille, ces <strong>de</strong>rniers s’assimilèrentrapi<strong>de</strong>ment.Ainsi pourrait-on se figurer la naissance <strong>de</strong> ce Bertry et admettre lapersistance <strong>de</strong> cette appellation.Après l’éclatante victoire <strong>de</strong> Constance Chlore en 286, un contingentimportant <strong>de</strong> Germains est transporté en Trévirie. Ceshommes, quoique prisonniers, jouissent d’une certaine liberté.L’Empire duquel ils relèvent au titre <strong>de</strong> Lètes ou serfs militaires, leurassigne <strong>de</strong>s territoires pris en partie dans les domaines gallosromains,à la condition <strong>de</strong> les mettre en valeur et <strong>de</strong> les défendreeux-mêmes par les armes. Ces soldats laboureurs, issus le plussouvent <strong>de</strong> la même tribu, forment une milice territoriale qui a mission<strong>de</strong> surveiller les points vulnérables. (Les fortins <strong>de</strong> Lesehan et<strong>de</strong> Renauhan, près <strong>de</strong> la Girgaine, ne seraient-ils pas confiés à leurvigilance ?). Elle est commandée par un <strong>de</strong>s leurs, mais dépendd’un préfet dit Préfet <strong>de</strong>s Lètes. La « Noticia dignitatum » ouAnnuaire romain <strong>de</strong> l’an 400 (environ) cite le Préfet <strong>de</strong>s Lètesd’Epoïssum (Carignan).Mais où donc se trouvaient les terres <strong>de</strong> Bertho ?Comme les anciens chemins et les rivières formaient bien souventlimites, nous les placerions au nord-ouest <strong>de</strong> la voie Ochamps-Cugnon. Elles englobaient donc le Batchai, et Haloup jusqu’à l’oasise la Girgaine, sans dépasser les Alleines, ni débor<strong>de</strong>r au nord lalimite <strong>de</strong>s diocèses, passant aux Fèches.Bertho est incontestablement un nom germain, la présence franqueest certaine en ces lieux, beaucoup <strong>de</strong> toponymes l’attestent. Dansl’étu<strong>de</strong> sur cette voie O-C.., M. Marchot décelait le long du parcours« <strong>de</strong>s vestiges indéniables <strong>de</strong> culture intensive franque ». Il sembleque ce territoire jouit longtemps d’un statut spécial, l’affranchissement<strong>de</strong> toute autorité étrangère. Le terme Haloup touchantl’Aumônerie, maison <strong>de</strong>s Templiers, exonérée <strong>de</strong> la dîme, renforcecette idée. Les Lètes, venus <strong>de</strong> Carignan, auraient été installés dansles terres touchant cette voie qui aurait servi <strong>de</strong> liaison directe etfacile avec la Préfecture dont ils dépendaient…A moins que tout cela ne soit dû à l’occupation postérieure <strong>de</strong>sFrancs ?Yves GOURDINNoss Vî BertryBibliographie• Terres franches – <strong>Bertrix</strong> – Louis HECTOR – Edition du Sorbier – Arlon – 1965• Chartes <strong>de</strong> l’Abbaye <strong>de</strong> Saint-Hubert en Ar<strong>de</strong>nne – Bruxelles – 1903• Les Communes luxembourgeoises – Emile TANDEL• La toponymie française – A. DAUZAT – Editions Payot – Paris – 1946• Les noms <strong>de</strong> personnes en France – P. LEBEL – Presses Universitaires – 1946• Une terre neutre en Ar<strong>de</strong>nne au XVIIIème siècle, <strong>Bertrix</strong> – L. Le FEBVE <strong>de</strong> VIVY – in « Annuaire<strong>de</strong> l’Académie royale d’Archéologie <strong>de</strong> Belgique – 1929• Dictionnaire éthymologique du nom <strong>de</strong>s communes <strong>de</strong> Belgique <strong>de</strong> A. CARNOY – EditionsUniversitas – 1939• Les noms <strong>de</strong> lieux – A. DAUZAT – Delagrave – Paris – 1947• Ar<strong>de</strong>nne et Famenne – 1965 – N° 3• Chez les Maccas – Wavre – La Libre Belgique – 5 octobre 1964• Les Gallos-romains – Emile THEVENOT – PUF – 1948• A.I.A.L – Paul MARCHOT – 1923 et 1924• L’Ar<strong>de</strong>nne belgo-romaine – DEMARTEAU• Essai d’explication historique <strong>de</strong>s noms <strong>de</strong> lieux composés avec « Han » - A. PIERRETJanvier - Février 2009 • n° <strong>98</strong> — page n° 27
LES NOCES D’OR DE L’ACBBS (suite et fin)5. A l’aube du vingt-et-unième siècleLes résultats ne se font pas attendre avec <strong>de</strong>s records ou <strong>de</strong>s titres<strong>de</strong> champions <strong>de</strong> Belgique pour la génération Michel Saussus(entraîneur ayant marquéla vie du club) : SylvieDenay, Sabrina Vagner,Sabine Bancu, AntoinePetit, Jean-Philippe Piron,Aline Remacle,Christophe Collin, AlainJean-Philippe Piron aux intercercles 97 à MonsGuillaume, etc….Certains, parmi ces athlètes,font toujours lesbeaux jours <strong>de</strong> notre club.Le <strong>de</strong>mi-fond n’est pasen reste, avec fin <strong>de</strong>sannées 90, Jérôme Collotet Jonathan Dekeysercomme chefs <strong>de</strong> file.La progression individuelle <strong>de</strong>s athlètes transcen<strong>de</strong> les équipesintercercles participant aux championnats <strong>de</strong> Belgique :- <strong>de</strong> 1993 à 1997, les filles gravissent 3 échelons (<strong>de</strong> la D3 francophoneà l’élite francophone)- <strong>de</strong> 1<strong>98</strong>6 à 19<strong>98</strong>, même progression chez les garçons.En 1996, une certaine Nathalie Bran<strong>de</strong>rs-Loubele s’affilie à l’ACBBS6. Le vingt-et-unième siècleLa fin <strong>de</strong>s années 90marque un léger fléchissementquant au nombred’affiliations (99 athlètesen 2003). Une restructuration<strong>de</strong>s entraînements,l’apport <strong>de</strong> sang neuf aucomité et la présence <strong>de</strong>quelques « locomotives »vont assez rapi<strong>de</strong>ment retirerle club vers le haut.Ainsi actuellement, pasmoins <strong>de</strong> 180 membresactifs se retrouvent régulièrementpour les entraînementset les compétitions.Après un départAlain Guillaume en actionquelque peu…poussif, nous sommes contents <strong>de</strong> voir notre challenged’allures libres « Centre Ar<strong>de</strong>nne » se stabiliser avec, chaqueannée, une vingtaine d’épreuves au programme.- Alain Guillaume qui, après une éclipse <strong>de</strong> quelques années,nous revient en 2004. Il <strong>de</strong>vient d’ailleurs champion <strong>de</strong> Belgique2007 senior du lancer <strong>de</strong> poids. Il vient <strong>de</strong> prendre également encharge l’élaboration <strong>de</strong> la revue du club : le « Bleu et Blanc »- Jonathan Dekeyser qui fut champion francophone <strong>de</strong> crosssenior l’année <strong>de</strong>rnière et qui brille régulièrement dans les différentesmanches du Challenge Delhalle.- Antoine Gillet, plusieurs fois champion <strong>de</strong> Belgique en 400m et400 m haies. En 2007, lors <strong>de</strong>s championnats d’Europe juniorsà Hengelo, il fait partie du quatuor belge du relais 4x400m.- Myriam Nicolas qui, en marche athlétique, est championne <strong>de</strong>Belgique (toutes catégories) <strong>de</strong>s 10 et 100 km, médaille <strong>de</strong>bronze au championnats d’Europe <strong>de</strong>s 10 km. Le 19 octobre2008, à Tilburg, elle bat le record <strong>de</strong> Belgique <strong>de</strong>s 50 km.Cette liste n’est naturellement pas exhaustive et au rayon <strong>de</strong>s satisfactions,notons également un gros potentiel <strong>de</strong> jeunes et notammentune relève féminine qui promet. Epinglons la toute récente victoire<strong>de</strong> l’équipe bertrigeoise au challenge provincial <strong>de</strong>s jeunes(benj, pup, min) qui, fait unique dans les annales, se permet <strong>de</strong><strong>de</strong>vancer son homologue <strong>de</strong> l’AC Dampicourt.C’est aussi en 2008, 93 athlètes BBS dans un cross provincial (unrecord ?), 2 stages (un en Italie, l’autre à Spa), une récente victoireen championnat <strong>de</strong> Belgique intercercles cad-scol, <strong>de</strong>ux équipesseniors et <strong>de</strong>ux équipes masters (<strong>de</strong>puis 2005) alignées aux championnats<strong>de</strong> Belgique intercercles.Et l’avenir <strong>de</strong> l’ACBBS ?C’est d’abord le présent avec un comité qui attend du sang neuf et…un prési<strong>de</strong>nt. Faute <strong>de</strong> candidat, nous fonctionnons actuellementsans cet oiseau rare. Et s’il convient <strong>de</strong> féliciter les nombreux bénévolesqui répon<strong>de</strong>nt présents pour <strong>de</strong>s tâches ponctuelles, il est parcontre plus difficile <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s personnes acceptant <strong>de</strong> vivrel’ACBBS au jour le jour.Et dans le futur, ce sera <strong>de</strong> continuer à insuffler à tous ces jeunesl’épanouissement <strong>de</strong> la personne par la pratique du sport afin <strong>de</strong>conjuguer à tous les temps et à tous les mo<strong>de</strong>s la <strong>de</strong>vise « Menssana in corpore sano » (Ame saine dans un corps sain).Nathalie Loubele Jonathan Dekeyser Antoine GilletLes personnalités sportives actuelles ont pour nom :- Nathalie Loubele, plusieurs fois championne du mon<strong>de</strong> qui,avec son mari Rudy Bran<strong>de</strong>rs, s’implique <strong>de</strong> plus en plus dansla vie quotidienne du club.Janvier - Février 2009 • n° <strong>98</strong> — page n° 28