l'objet de la sécurité routière - Club innovations transports des ...

18métrique serait de permettre une évaluation des contrastes entre recherchefrançaise et recherche européenne ou mondiale -évaluation des groupes ouéventuellement des chercheurs eux-mêmes.Toutefois, ce n’est pas l’approche que nous avons choisie –même si nousespérons fournir des cartes assez complètes de la recherche passée et de sesthèmes. En effet, l’approche scientométrique suppose un ensemble sinon homogènedu moins de niveau comparable : en gros, des laboratoires, des expérimentations,des prototypes, des retours d’expérience, des réseaux de pairs,des suivis d’application et de diffusion. Or, comme nous l’avons vu, ce n’est pasdu tout le cas en sécurité routière à cause non seulement de l’extension desdisciplines, mais aussi des niveaux d’intervention qui vont des savoirs les plusspécialisés aux rumeurs les plus diffuses en passant par des lois et règlementsprécis, des changements mystérieux d’attitude, des équipements silencieux etainsi de suite. Il est clair que la scientométrie, même si nous disposions desdonnées, ne pourrait capter qu’une fraction des informations pertinentes.2.2 Un objet « sécurité routière » difficile à identifierC’est donc la deuxième voie qu’il nous faut suivre : au lieu de reconstituer lesystème de recherche lui-même, trop lacunaire, trop éparpillé et trop hétérogène,c’est l’objet auquel s’applique ces recherches qu’il nous faut apprendre àréanalyser. Il faut partir de l’hypothèse assez radicale qu’il n’y a pas forcémentde relation claire, nécessaire entre l’objet -le système de la sécurité routière- etles recherches effectués à son propos. En tous cas, pour répondre à la demandequi nous a été faite, nous allons dans ce qui suit supposer que la recherchesuit son cours en fonction d’habitudes, de paradigmes, de questionnement,de méthodes, d’information, sans rapport direct avec le système ‘sécuritéroutière’. Il s’agit bien évidemment d’une exagération sans autre but que derouvrir les questions et de donner du mou à la politique scientifique. Pour reprendrele cliché des clefs et du réverbère : il y a bien des zones éclairées,mais rien ne prouve que les clefs du problème s’y dissimulent.