l'objet de la sécurité routière - Club innovations transports des ...

30Le rôle des totalisateurs et détotalisateursLe troisième repère est fourni justement par les totalisateurs. Ce point estcentral même si le terme peut paraître étrange. Encore une fois, il n’y a pas unsystème, mais il y a des effets de système : d’où viennent alors les effets desystème ? Des efforts multiples pour proposer des totalisations qui attachentensemble des éléments divers en proposant ainsi une ‘vue d’ensemble’, maisbien sûr cette vue d’ensemble circule elle-même sous la forme de l’une seulementde ces logiques sur-jacentes et ne peut, par définition, ‘embrasser la réalité’(c’est une bulle et non un dôme). A moins que, on le verra plus bas, ellene devienne par diffusion des équipements la métrologie commune à tous del’ensemble. Pour être complet, il faudrait aussi inclure les opérations de détotalisationsqui en sont en quelque sorte le complément : ‘le système n’est pasfait de x et y’ –détotalisation-, ‘mais de z et w’ -retotalisation.Ces totalisateurs sont implicites ou explicites mais on les trouve dans toutesles descriptions et contre-descriptions proposés par les acteurs : il n’y a pas deproblème de sécurité routière il y a des mauvais équipements ; il n’y a pas deproblème de la sécurité routière, il y a le lobby de la vitesse ; on a déjà toutl’appareillage juridique mais il n’est pas appliqué ; on demande aux opérateursdes tâches qui sont cognitivement et ergonomiquement impossibles et contradictoires.C’est là que l’on peut situer les grands paradigmes qui inspirent lesdifférentes définitions du problème de la ‘sécurité routière’ –et là évidemmentoù il faudra apprendre à détotaliser pour qu’une politique scientifique puissereprendre la main.Le problème de la détotalisation est d’autant plus important dans le domainede la ‘sécurité routière’ que, à cause même de l’ampleur des déplacements etde l’immense distribution des compétences, tout le monde a un avis sur laquestion. C’est là un des traits propres de l’objet. Avant de produire desconnaissances, il faut donc, en quelque sorte, produire de l’ignorance, rendreopaque, difficile l’expression d’une preuve pour sortir du ‘tout le monde sait bienque’. Ce mouvement pour rendre enfin les données contre-intuitives est