Bien dans son livre<strong>Le</strong>s joies du garde-mangerLa grande bouffeLa chronique d’Hélène SimardOn sait aujourd’hui qu’une pomme par jour ne suffit pas à éloigner le docteur pour toujours. En fait, le principal apport nutritionnelde ce fruit réside dans son appréciable teneur en fibres alimentaires. Depuis quelques années, l’on a donc vu les étals desmarchés se parer d’une incroyable variété d’aliments, produits au Québec ou venus d’ailleurs. L’engouement pour la cuisine a bondien flèche, parallèlement à l’intérêt pour la saine alimentation. Des émissions comme L’Épicerie et À la di Stasio en font foi. Idempour les rayons cuisine des librairies, qui n’ont jamais pesé si lourd.À l’automne 2006, le nouveau Guide alimentairecanadien pour manger sainement,dont la dernière édition est parue en1992, sera dévoilé. Il sera plus simple etplus flexible, intégrera davantage d’aliments,prônera l’accord nutrition-activitéphysique, bref, sera adapté à la réalitésocioéconomique et culturelle d’aujourd’hui.Chose certaine, nos repas ne se bornentplus au pâté chinois.Deux poids, deux mesures<strong>Le</strong>s besoins nutritionnels se modifient aucours de l’existence. Cela est particulièrementvrai pour les femmes. Au lieu de sepréoccuper maladivement de l’aiguille surla balance, ces dernières devraient privilégierun menu équilibré pour s’assurer desnutriments essentiels. Subdivisé pargroupes d’âge, La Nutrition au féminin.<strong>Le</strong> guide complet de l’alimentationpour les femmes de tous âges proposeune synthèse intelligemment construitequi permet de franchir les étapesde la vie (adolescence, grossesse,ménopause, vieillesse) sans trop d’embûches.L’information étant délivréepar sujets, on se repère aisément. Parexemple, dans le chapitre intitulé« Prévention des maladies cardiovasculaires», les auteures, deux spécialistesde la nutrition, condensent ce qu’ily a à savoir pour garder un cœur enforme. Basé sur le principe de l’« assiettebien-être » (santé, énergie,découverte, partage, plaisir), ce guideregorge de conseils faciles à mettre enpratique. J’ai entre autres trouvé trèséclairant le chapitre consacré auxrepas pris à l’extérieur de la maison,dans lequel on présente les pires et lesmeilleurs choix à faire à l’italien, la pizzeriaet l’asiatique ainsi qu’au resto rapide.Une question d’équilibreDans la même veine mais nettement plusexhaustif, Bien manger pour mieux vivreconstitue une bible de la nutrition de lapetite enfance à l’âge adulte. On dénombreà ce jour 300 millions d’adultes obèses dansle monde. Un tiers d’entre eux souffre deproblèmes médicaux liés à leur surchargepondérale. Et le pire est à venir. C’est enayant à l’esprit cet alarmant constat que j’aidévoré cet ouvrage traitant des mille et unaspects de l’alimentation, émaillé d’unefoule de photos, de tableaux et degraphiques en couleurs, et qui livre lesfondements d’une nutrition adéquate enplus d’apporter un grand soin à démontrerl’impact de l’alimentation sur la santé. Traduitde l’américain mais préfacé par la nutritionnistequébécoise Isabelle Huot, Bien mangerpour mieux vivre s’avère indispensable pourtrois raisons. D’abord, pour ses répertoires devitamines et de minéraux, des plus instructifs.Ensuite, pour son chapitre dédié à l’analysenutritionnelle de denrées familières, des plusprécis (que contient le hareng? le chou vert?l’orge? un pain au chocolat?). Finalement,pour sa liste de quarante-cinq régimesamaigrissants disséqués impartialement etméthodiquement.Jamais sans MontignacBien qu’un peu égratignée dans le précédentguide, la méthode Montignac,qui fête ses vingt ans, méritequ’on s’y attarde, ne serait-cequ’en raison de la publicationd’une versionvulgarisée.La Méthode Montignac expliquée et illustréerevient sur ce régime ayant fait 25 millionsd’adeptes qui, jusqu’au milieu desannées 90, était sur toutes les lèvres àdéfaut d’être au bout de chaque fourchette.Basé sur la notion d’index glycémique (bonset mauvais glucides, bonnes et mauvaisesgraisses), ce régime en deux phases (perte depoids et stabilisation du poids) est populairecar peu restrictif. Aucune calorie à calculer,le droit de croquer du chocolat et de succomberau vice de Bacchus : franchement,qui s’en plaindrait? Cinquante recettesinédites, traditionnelles ou inventives, complètentcette version remise au goût du jour.De l’importance du ritueldes repas en familleParents, courez acheter À table en famille.Recettes et stratégies pour relever le défi, quidévoile les secrets pour éviter que les repas neprennent l’allure d’un combat. <strong>Le</strong>s autres,courez aussi, car la centaine de recettes qu’ilcontient sont simples et alléchantes. Avec leshoraires de travail variables, les activitésparascolaires, les cours et les réunions,rassembler toute la famille lors du repasrelève de l’exploit. Mais ce moment agréablevaut les efforts qu’on y met. C’est l’un desmessages que transmettent Marie Breton etIsabelle Émond, à qui l’on doit égalementBoîte à lunch emballante et À table, lesenfants! En envisageant le quotidien desfamilles modernes avec réalisme, les auteuresabordent de front ce problème : commentélever un bon mangeur? Une série de recommandations(« ne pas le forcer à manger unnouvel aliment, il y goûtera à force d’y êtreexposé », « respecter ses signaux de faim etde satiété », « le laisser manger ce qu’il veutdans son assiette », « favoriser la variété »,« ne pas offrir autre chose », etc.) semblentpeut-être impraticables pour leparent qui, las de s’acharner,préfère sortir le pot de beurred’arachides pour que sa progéniturene se couche pas le ventrevide, mais rappelons-nous quel’éducation suppose patience etpersévérance.À table en famille s’attarde enoutre au partage des responsabilités.Si l’enfant s’implique, il enretirera de la fierté et, par conséquent,sera plus tenté de goûter ce brocoli tanthonni. Vérité de La Palice, dites-vous? Tout ledéfi réside dans l’art d’intégrer les petits dansla confection des mets. Pour ce faire, gardez àl’esprit que votre cuisine est une aire de jeu…contrôlée. Autrement, ce livre plein de grosbon sens m’a séduite par le respect montréenvers l’apprenti bon mangeur, l’attentionportée aux besoins nutritionnels sans laisserde côté les préférences de chacun et l’approche« déculpabilisante » du parent, quipeut être découragé devant ce petit diable quifronce le nez devant la lasagne... auxépinards. Enfin, les illustrations de PhilippeBéha ne sont pas étrangères à mon coup decœur et au malin plaisir que prendront vosenfants à feuilleter ce livre, voire à vous donnerun coup de main de leur chef. Bonappétit!La Nutrition auféminin. <strong>Le</strong> guidecomplet de l’alimentationpour lesfemmes de tous âgesNathalie Jobin etMarilyn Manceau,Caractère,256 p., 24,95$Bien manger pourmieux vivre. Tout cequ’il faut savoir enmatière d’alimentationet de santéLisa Hark et DarwinDeen, Trécarré,336 p., 32,95$La MéthodeMontignac expliquéeet illustréeMichel Montignac,Flammarion Québec,256 p., 29,95$À table en famille.Recettes et stratégiespour relever le défiMarie Breton etIsabelle Émond,Flammarion Québec,192 p., 29,95$J U I L L E T - A O Û T 2 0 0 634
Beaux livresNouveautésOn a beau jeu de s’étonner des interdits alimentaires du voisin qui nemange pas de bacon. Il n’y a pas si longtemps, dans nos campagnescomme en ville, le carême imposait sa loi. Pendant quarante jours, àl’exception du dimanche, pas question de toucher à de la viande, à dulait ou à du fromage. Parce que les poules, mauvaises chrétiennes,pondaient quand même, on décorait leurs œufs, également proscrits,pour les offrir à Pâques. <strong>Le</strong> jeudi de la troisième semaine, on marquaitune petite pause. C’était la mi-carême : on s’empiffrait, on buvait, ondansait, et pour se livrer à ces mauvaises habitudes sous couvertd’anonymat, on se déguisait. Aujourd’hui, on ne se prive plus guèrede rien. C’est étrange. À regarder les photos de Pierre Dunnigan et le texte bien tourné etdocumenté de Francine Saint-Laurent, on a le goût de se passer un peu de sucre…MI-CARÊME. UNE FÊTE QUÉBÉCOISE À DÉCOUVRIRPierre Dunnigan et Francine Saint-Laurent, <strong>Le</strong>s 400 coups, 118 p., 36,95$« Demain si la mer est docile / Je partirai de grand matin /J’irai chercher une île / Celle que tu montres avec ta main » :cette île verdoyante que chante Félix <strong>Le</strong>clerc est celle queJacques Cartier, en 15<strong>35</strong>, a vue au loin et surnommée l’Islede Bacchus en raison des nombreuses vignes sauvages larecouvrant. L’âme de l’île d’Orléans, rebaptisée en 1536 enl’honneur du duc du même nom, est mise en lumière dansce recueil d’aquarelles de l’artiste-peintre Faber. Après lesCarnets des îles de la Madeleine, <strong>Le</strong>s heures bleues poursuivent en douceur leurtournée insulaire, en dessins et en haïkus. <strong>Le</strong>s courts poèmes de tradition japonaisecélèbrent, en toute simplicité, la beauté des 67 km de champs, de vent et de pommes. Ilest surprenant de constater qu’on ne se lasse jamais de redécouvrir ce joyau patrimonialau gré d’un tour de l’île, de Saint-François à Sainte-Pétronille.CARNETS DE L’ÎLE D’ORLÉANSFaber (aquarelles) et Lise Julien et Marc <strong>Le</strong>bel (haïkus),<strong>Le</strong>s heures bleues, 128 p., 39,95$le <strong>libraire</strong> CRAQUELa Flouve. <strong>Le</strong> parfum de BalzacLise Bissonnette, Hurtubise HMH, 128 p., 27,95$«Il était une fois une petite maison bleue… » : ainsi auraitpu débuter le dernier opus de Lise Bissonnette. Inclassable,cet objet est un hymne, tant aux gens de peu qui ont bâti, ily a presque deux siècles, cette maison sise sur ce qu’onappelait jadis la Côte de la Misère, sur le flanc nord de l’îlede Montréal, qu’au somptueux travail de l’architecte Pierre Thibault. De la belleouvrage, peut-on clamer en parlant de ce morceau de notre patrimoine et de sonprolongement au XXI e siècle, mais aussi en admirant le magnifique travail d’édition,avec photographies d’époque, reproductions de documents, croquis d’architecte etphotographies récentes. M me Bissonnette, avec l’élégance qu’on lui connaît, nousrend attachants ces bâtisseurs d’un autre siècle tout en offrant une nouvelle inspiréede la flouve --- le scientifique anthoxanthum odoratum, vulgairement appelé foind’odeur ---, qui a donné son nom à la maison. On espère de tout cela un large sentimentd’émulation… Yves Guillet <strong>Le</strong> FureteurMarguerite Duras. La vie comme un romanJean Vallier, Textuel, coll. Passion, 191 p., 79,95$<strong>Le</strong>s fous de Marguerite Duras trouveront amplement leurcompte avec ce beau livre sur cette auteure hors norme ethors catégorie. Marguerite Duras. La vie comme unroman retrace sa vie en images avec peu de mots à l’appui(juste assez pour bien situer le lecteur). Cartes géographiques d’époque, photos del’auteure et de ses proches, programme de théâtre auxquels elle a participé, extraitsde textes inédits, tapuscrits raturés et corrigés de sa main et davantage nous permettentde remettre dans un contexte concret le parcours particulier de cette grandeauteure du vingtième siècle. Évitant le piège de la redite, Jean Vallier nous offre unsuperbe complément à toutes les biographies qui ont pu être écrites sur elle. Un livrequ’on ne se lasse pas de parcourir et qui nous redonne diablement envie de nousreplonger dans l’œuvre littéraire de Duras. Éric Simard PantouteNature | AnimauxNouveautés<strong>Le</strong> Québec possède l’une des avifaunes les plus riches au pays.Pourquoi ne pas en profiter? Parfait compagnon du néophyte oude l’observateur occasionnel doublé d’un complément pour l’ornithologueaguerri, Où observer les oiseaux du Québec. <strong>Le</strong>smeilleurs sites propose, à grand renfort de photos en couleurs,un tour de la Belle Province sur les traces --- ou les ailes! --- du bruanthudsonien, du fou de Bassan et du roselin pourpré. En fait,c’est à la rencontre de plus de 400 volatiles et à la découverte de130 sites disséminés dans les belles régions du Québec que nousinvite l’ouvrage de Jean Paquin, ancien rédacteur en chef de larevue QuébecOiseaux et auteur de quatre autres guides d’ornithologie.Une manière inusitée de voyager, de contribuer à l’essor économique desrégions et de rencontrer d’autres passionnés : bravo!OÙ OBSERVER LES OISEAUX AU QUÉBEC.LES MEILLEURS SITESJean Paquin, Éditions Michel Quintin, coll. Guides nature Quintin, 344 p., 34,95$Objets de dégoût ou de fascination --- parfois d’effroi! --- , lesinsectes ne laissent pas indifférent. Sources de préoccupationsconstantes pour ceux qui désirent à tout prix protéger leursjardins, criquets, vers, mouches et perce-oreilles ne sont certespas aussi mignons que les coccinelles, mais néanmoins pas aussinuisibles qu’on ne le croit. En fait, seulement 1% des« bibittes » s’avèrent dangereuses pour les fleurs! Conservatricedu Musée d’entomologie Lyman de l’Université McGill,Stéphanie Boucher nous apprend comment séparer le bon grainde l’ivraie parmi ces bestioles dont 99% sont là pour donner uncoup de main aux humains. Pratique et de consultation facile,<strong>Le</strong>s Insectes de nos jardins constitue une précieuse source d’enseignements.LES INSECTES DE NOS JARDINSStéphanie Boucher, Broquet, 208 p., 22,95$le <strong>libraire</strong> CRAQUEPetites scènes de jardinBénédicte Boudassou, Rustica, 159 p., 41,95$Vous avez un jardin entier à aménager et vous ne savez pas paroù commencer? Avant de vous lancer dans des travaux compliqués,il est toujours plus sage de lire, de consulter et de selaisser inspirer. Avec Petites scènes de jardin, BénédicteBoudassou nous invite à jouer le rôle d’artiste paysager, de metteuren scène de la nature. Ici, rien de technique, uniquement des idées pour allerplus loin dans l’art de l’aménagement. Selon les goûts, les espaces disponibles et lesstyles désirés, les 150 compositions regroupées autour de 20 thèmes (entrées, passageset ouvertures, escaliers, sculptures et ornements, couleurs, volumes et autres)nous font voir le jardin comme un espace de création d’une richesse insoupçonnée.Trop européen comme livre, direz-vous? Il est toujours facile d’adapter des idées dedécor ou d’intégrer quelques éléments dans nos aménagements. Bref, un très beaulivre, agréable à feuilleter et qui nous donne envie de réinventer notre paysage!René Paquin Clément MorinÎles. Paradis d’ici et d’ailleursAnnie Mercier et Jean-Francois Hamel,Éditions de l’Homme, 181 p., 32,95$À la fois mystérieuses et terrifiantes, objets de désirs inaccessibles,paradisiaques ou initiatiques, ces parcelles de terresperdues au cœur de la mer suscitent curiosité et soif dedécouvertes. Ma fascination pour les îles est née, commepour plusieurs, de ma lecture de L’Île au trésor deStevenson. À ce jour, elle m’a menée à la rencontre des îles du Saint-Laurent, de laMartinique et de la Corse. <strong>Le</strong>s auteurs des Rivières du Québec n’ont pas échappé à cetenvoûtement et renouvellent notre plaisir en partageant avec nous, en passion et en sublimesphotographies, terrestres ou sous-marines, l’exploration de dix coins de beautésfragiles : de la Nouvelle-Zélande aux Îles de la Madeleine en passant par les légendairesGalápagos. C’est parti pour un inoubliable tour du monde en îles! Annie Mercier le <strong>libraire</strong>J U I L L E T - A O Û T 2 0 0 6<strong>35</strong>