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NAM B Epeup<strong>le</strong>s nguni et zoulou qui passent ainsi del'organisation triba<strong>le</strong> dispersée à des royaumesmilitaires fortement structurés.C'est avec <strong>le</strong> « grand trek » (trek : déplacement),qui débute en 1830, que s'accélère <strong>le</strong>rythme d'occupation des territoires. Il se soldepar l'écrasement des Zoulous con<strong>du</strong>its parDingaan <strong>le</strong> 16 décembre 1838 (<strong>le</strong> 16 décembreest à ce jour « fête nationa<strong>le</strong>» en Afrique<strong>du</strong> Sud). La Grande-Bretagne a décidél'abolition de l'esclavage en 1832, en ayantpar ail<strong>le</strong>urs pris <strong>le</strong> soin de faire venir quelque4 000 colons britanniques. Les Boers, soucieuxde préserver la compétitivité de <strong>le</strong>urspro<strong>du</strong>its agrico<strong>le</strong>s en conservant l'esclavageet fascinés par la supériorité racia<strong>le</strong> dont ilssont convaincus, s'agitent. Après l'éliminationde l'obstac<strong>le</strong> constitué par la résistancezouloue, <strong>le</strong>s Anglais signent avec <strong>le</strong>s boers uneconvention reconnaissant l'indépendance <strong>du</strong>Transvaal et de l'Etat d'Orange. Ce qui signifieune gestion directe de ces territoires par<strong>le</strong>s Boers. Tandis que <strong>le</strong> Natal occupé par l'arméedevient colonie britannique comme parun accord tacite. Des milliers d'Indiens serontamenés à la fin <strong>du</strong> XIX' sièc<strong>le</strong> pour y cultiverla canne à sucre. Les deux républiquesBoers préfigurent par <strong>le</strong>urs fondements ce quesera plus tard l'Afrique <strong>du</strong> Sud régie parl'apartheid: une religion d'Etat, <strong>le</strong> calvinisme; l'exclusivité <strong>du</strong> néerlandais comme langue;la discrimination constitutionnel<strong>le</strong>. Lelibéralisme britannique se résume politiquementen une tactique simp<strong>le</strong>: s'assurer aumaximum la domination sur la région, en utilisanttoutes <strong>le</strong>s divisions.Au début <strong>du</strong> XIX' sièc<strong>le</strong>, un jeune chef, Chaka,prend la direction des Zoulous qui entendentregrouper <strong>le</strong>s autres tribus. Bien qu'assassinéen 1828, la structure militaroadministrative(s'étendant sur <strong>le</strong> sud <strong>du</strong> Mozambique,<strong>le</strong> Natal, l'Est de la province <strong>du</strong>Cap, <strong>le</strong> Lesotho, <strong>le</strong> Swaziland) poursuivra larésistance anticolonia<strong>le</strong> jusqu'en 1906. A cettedate, la création d' « un impôt sur <strong>le</strong>s casesafricaines » entraîne <strong>le</strong>s Zoulous et <strong>le</strong>ur chefBambata dans une révolte qui sera sauvagementréprimée par l'armée britannique appuyéedes Boers. Ici comme ail<strong>le</strong>urs où sévissent<strong>le</strong>s armées colonia<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s têtes décapitéessont exposées comme butin de guerre et <strong>le</strong>ssoldats blancs se font photographier devant<strong>le</strong>s corps mutilés. Avant cette ultime guerretraditionnel<strong>le</strong>, d'autres royaumes avaientcombattu contre <strong>le</strong>s occupants tout en effectuantla restructuration socio-politique évoquéeplus haut : <strong>le</strong> royaume Basotho de Mosheh(qui finit par s'allier aux Britanniquespour former l'actuel Lesotho) et Mswatli (quiest à l'origine <strong>du</strong> Swaziland). En fait de 1779à 1906, neuf guerres opposent colonisateurset colonisés, ce qui infirme la thèse d'un peup<strong>le</strong>africain passif exclusivement occupé à sesguerres triba<strong>le</strong>s.LA GUERRE DES BOERSQuant au conflit qu'il est convenu d'appe<strong>le</strong>rla guerre des Boers (1899) qui fonde aux yeuxdes Afrikaners une sorte de « légitimité nationa<strong>le</strong>», el<strong>le</strong> est directement <strong>le</strong> fruit de laconjonction entre la concurrence qui <strong>le</strong>s opposeaux Britanniques et la découverte à uneannée d'interval<strong>le</strong> des diamants à Kimber<strong>le</strong>y(sur la frontière <strong>du</strong> Cap et de l'Etat d'Orange)et des mines d'or dans <strong>le</strong> Transvaal (1867et 1868). En quelques mois, la petite bourgadede Johannesbourg atteint 100 000 habitantset l'appétit <strong>du</strong> capital financier britanniquese fait intransigeant. Le Transvaal estinvesti par <strong>le</strong>s Anglais à l'occasion d'une nouvel<strong>le</strong>guerre entre Boers et Xhosas. Les Anglaissont vite écrasés par <strong>le</strong>s Boers. Mais ilsne capitu<strong>le</strong>nt pas pour autant. Leur objectifest ferme: forcer <strong>le</strong>s Africains à quitter <strong>le</strong> travailde la terre pour s'employer dans <strong>le</strong>s mines.Résultat: <strong>le</strong> Transkei et <strong>le</strong>s territoireszoulous sont annexés en 1897 ; <strong>le</strong>s terres sontconfisquées aux Africains; <strong>le</strong> nombre de mineursnoirs passe de 3 000 à 100 000 entre1887 et 1889. Le pass est instauré. La concurrenceanglo-boer s'aiguise <strong>du</strong> fait de la volontéde la puissance colonia<strong>le</strong> de s'assurer <strong>le</strong>contrô<strong>le</strong> exclusif des richesses minières. Leconflit armée éclate <strong>le</strong> Il octobre 1899. Laguerre anglaise contre <strong>le</strong>s boers est tota<strong>le</strong>.Mais <strong>le</strong> racisme anti-africain, la xénophobievis-à-vis des Britanniques, l'appétit de l'orsoudent la communauté Boer. La Grande­Bretagne est battue <strong>le</strong> 31 mai 1902. Depuis,la guerre des Boers nourrit tous <strong>le</strong>s mythesafrikaners.L'UNION SUD-AFRICAINELes Anglais sont loin de désarmer malgrél'amp<strong>le</strong>ur de <strong>le</strong>ur défaite. Ils passent un compromisavec <strong>le</strong>urs vainqueurs : c'est la naissanceen 1910 de l'Union sud-africaine qui regroupe<strong>le</strong>s quatre anciens territoires (<strong>le</strong>s deuxrépubliques boers et <strong>le</strong>s deux colonies britanniques).Un Etat par<strong>le</strong>mentaire unitaire detype par<strong>le</strong>mentaire à l'anglaise est créé dontsont évidemment exclus <strong>le</strong>s non-Blancs. CetEtat est quasi-indépendant avec statut de dominionde la Couronne britannique.La création de l'Union renforce la suprématiede la population blanche. La Constitutionest élaborée sans que <strong>le</strong>s Noirs soient consultéset, lorsqu'ils protestent, <strong>le</strong> Par<strong>le</strong>ment britanniquequi s'était chargé de proclamerl'Union ne <strong>le</strong>s entend pas. Ainsi, <strong>le</strong> droit devote fut limité aux Blancs, sauf dans la province<strong>du</strong> Cap où <strong>le</strong>s Noirs étaient é<strong>le</strong>cteurs,pou<strong>voir</strong> qui <strong>le</strong>ur est réaffirmé par une dispositionléga<strong>le</strong> stipulant que toute modificationde ces droits était soumise à l'approbation <strong>du</strong>Par<strong>le</strong>ment sud-africain, à une majorité desdeux tiers. Toutefois, <strong>le</strong>s événements ultérieursgrignotèrent peu à peu l'influencequ'auraient pu a<strong>voir</strong> ces é<strong>le</strong>cteurs noirs. En1925, l'afrikaans devient langue officiel<strong>le</strong> aumême titre que l'anglais et un décret concernantla représentation des indigènes, promulguéen 1930 par <strong>le</strong> Par<strong>le</strong>ment avec la majoritédes deux tiers requise, rayait <strong>le</strong>s Noirs deslistes é<strong>le</strong>ctora<strong>le</strong>s communes au Cap. Ceux desAfricains qui remplissaient <strong>le</strong>s conditions nécessairespour pou<strong>voir</strong> voter furent placés surune liste é<strong>le</strong>ctora<strong>le</strong> séparée et autorisés à éliretrois députés ... blancs à l'Assemblée.Cette période ouvre de toutes <strong>le</strong>s façons lavoie aux luttes politiques de type moderne(création de partis politiques, combats syndicaux,grèves, manifestations de masse ... ) laquel<strong>le</strong>aboutira fina<strong>le</strong>ment à la victoire en1948 aux é<strong>le</strong>ctions <strong>du</strong> Parti national dont lafiliation nazie est clairement affirmée. Il instaureraune ségrégation complète et totalitaire: c'est « <strong>le</strong> développement séparé}) ouapartheid.De <strong>le</strong>ur côté, <strong>le</strong>s Noirs confrontés au <strong>du</strong>rcissementde la ségrégation racia<strong>le</strong> (avec notamment<strong>le</strong> Native Land Act qui crée <strong>le</strong>s réserves)opèrent sur <strong>le</strong> plan politique un saut qualitatifavec la création <strong>du</strong> Natal Indian Congress(congrès indien <strong>du</strong> Natal) et l'AfricanPeop<strong>le</strong>'s Organization (APO, Organisation<strong>du</strong> peup<strong>le</strong> africain) qui restent par ail<strong>le</strong>urs surdes positions très communautaristes et se refusentà faire jonction avec <strong>le</strong>s Noirs. Laconférence <strong>du</strong> 8 janvier 1912 constitue l'événementmajeur puisqu'el<strong>le</strong> réunit pour la premièrefois la plupart des représentants des tri-UNE SIbus africaines. El<strong>le</strong> est l'acte fondateur <strong>du</strong>South African Native National Congress, quiprend en 1923, <strong>le</strong> nom d'ANC (African NationalCongress). « Nous sommes un seulpeup<strong>le</strong> », tel<strong>le</strong> est la philosophie fondamenta<strong>le</strong>de la constitution <strong>du</strong> mouvement antiapartheiddont l'influence est cel<strong>le</strong> que l'onsait aujourd'hui.Les luttes menées par l'ANC ou influencéespar el<strong>le</strong> reposent sur cet esprit, non racial,contenu dans la Charte de la liberté (3). Lepoint culminant des résistances antiségrégationnistesd'avant 1948 est atteint parla grève des mineurs de 1946 : 74 000 mineursnoirs la suivent: on relève 12 morts et 1 200b<strong>le</strong>ssés après que la police eut chargé <strong>le</strong>s manifestants.La répression vio<strong>le</strong>nte, meurtrière,massive et chronique s'instal<strong>le</strong>. •Chérifa Benabdessadok(1) Ure artic<strong>le</strong> sur l'idéologie de l'apartheid page(2) « Cap sur la liberté », Maurice Cukierman, éditionsMessidor.(3) Texte intégral au dos de la revue.:::";:.~~~j\,)Township de Katura. Les partisans de la Swapo marquent <strong>le</strong> 20· anniversaire <strong>du</strong> déc<strong>le</strong>nchement de la lutte armée.LONGUESi l'on ne connaît pas l'histoirede la Namibie rien de ce quis'y passe aujourd'hui ne peutêtre compris. MarianneCornevin* raconte.ourquoi la Namibie (ex­Sud-Ouest africain), dernièrecolonie de l'Afrique,accédera-t-el<strong>le</strong> si tard àl'indépendance programméepour <strong>le</strong> I·T avril 1990,dix années après cel<strong>le</strong> <strong>du</strong> Zimbabwe (ex­Rhodésie) célèbré <strong>le</strong> 18 avril 1980, et quelquetrente ans après cel<strong>le</strong> des autres anciennes coloniesal<strong>le</strong>mandes: Cameroun et Togo, 1960 ;Tanzanie, Rwanda, Burundi (ex-Afriqueorienta<strong>le</strong> al<strong>le</strong>mande) 1961 et 1962 ?La réponse à cette question se trouve évidemmentdans l'histoire très particulière de ce territoirequ'on peut diviser en -quatre grandespériodes.A l'exception de sa frange septentriona<strong>le</strong> (environ5 % de la surface tota<strong>le</strong>) où plus de lamoitié des Namibiens vit misérab<strong>le</strong>ment enautosubsistance, la Namibie grande commela France et l'Italie réunies (842 00 km l) estun pays désespérément sec et vide. Entre <strong>le</strong>désert de Namib, bande de 30 à 80 km <strong>le</strong> longde la côte atlantique, et <strong>le</strong> désert <strong>du</strong> Kalahariqui s'étend sur la plus grande partie <strong>du</strong> Botswanavoisin (c'est là qu'habitent <strong>le</strong>s Bushmenhéros des films Les dieux sont tombés sur latête), <strong>le</strong> plateau central qui recouvre la moiti~<strong>du</strong> territoire ne convient qu'à l'é<strong>le</strong>vage extensif.Du point de vue africain, la période colonia<strong>le</strong>al<strong>le</strong>mande se résume en quelques mots. LesBlancs sont venus vo<strong>le</strong>r <strong>le</strong>ur bétail et <strong>le</strong>ur terreARCHEaux Nama, é<strong>le</strong>veurs de moutons et de chèvres,et aux Herero, é<strong>le</strong>veurs de bovidés (dans lapartie nord la mieux arrosée <strong>du</strong> plateau) ...Aux Africains révoltés contre ces spoliationsinsuportab<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s Al<strong>le</strong>mands ont fait uneguerre impitoyab<strong>le</strong>; ils ont tué 20 000 Namaet 60 000 Herero, un véritab<strong>le</strong> génocide de cepeup<strong>le</strong> fier dont <strong>le</strong>s trois quarts ont disparuentre 1904 et 1905. Sur <strong>le</strong>urs terres sont venuss'instal<strong>le</strong>r des colons, beaucoup plusnombreux que dans <strong>le</strong>s autres colonies al<strong>le</strong>mandes:12000 en 1913 contre 5 300 en Afriqueorienta<strong>le</strong>; 1 870 au Cameroun; 368 auTogo.Du point de vue européen, l'actuel<strong>le</strong> Namibieprésente un caractère exceptionnel en Afrique<strong>du</strong> fait de la pérennité de la présence al<strong>le</strong>mande.En 1989, soixante-dix ans après <strong>le</strong> traité deVersail<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s Al<strong>le</strong>mands représentent près <strong>du</strong>tiers de la population européenne de Namibie: 25 000 sur 78 000. L'al<strong>le</strong>mand - casunique en Afrique - est langue officiel<strong>le</strong>,après l'afrikaans mais avant l'anglais. Il existe14lS

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