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0.4. MÉTHODOLOGIE 33épistémologie, l’analyste peut plus aisément assumer d’accentuer certains traits de<strong>la</strong> réalité et d’en minorer d’autres, ce choix relevant de sa problématique, c’està-direde <strong>la</strong> dimension de <strong>la</strong> réalité qu’il cherche à expliquer. Ces descriptions etobservations auront pour objectif d’avoir un degré de précision suffisant pour quele lecteur puisse saisir l’ambiguïté des décisions à l’œuvre, tout en évitant d’atteindreun degré de détail qui risquerait d’alourdir <strong>la</strong> démonstration. Ainsi, à <strong>la</strong>question que pose Jean-Michel Berthelot (2008) : « Jusqu’où aller [dans <strong>la</strong> description],et pourquoi ? », nous posons c<strong>la</strong>irement <strong>la</strong> ligne de démarcation entre leséléments livrés au lecteur et ceux qui ne le sont pas : ce sont ceux qui permettentde comprendre comment les décisions engagent les responsabilités individuelles etqui dès lors alimentent <strong>la</strong> problématique de l’autonomie au travail.Cette précision méthodologique est très importante pour l’observateur de terrain,qui peut parfois être perplexe devant « <strong>la</strong> confusion du réel ». Devant lesformes toujours différentes que pouvait prendre un terme comme celui d’initiative,entre <strong>la</strong> façon dont on l’observe et comment les gens en parle (il faudrait préciserqui, et dans quel contexte), il nous semble important que l’analyste explicite le faitqu’il a construit des concepts à partir de <strong>la</strong> réalité, et non qu’il cherche à décrire demanière exhaustive et parfaite <strong>la</strong> réalité. Nous avons ainsi pu poser deux grandstypes d’initiative : celle dont les acteurs parlent (celle qu’ils n’ont plus, qu’ilsavaient par le passé, qu’ils regrettent, peut-être même qu’ils fantasment) et celleque l’observateur parvient à observer (des initiatives permanentes et quasimentcollectives, qu’il est délicat d’isoler du flux continu de l’activité).Il convient de se méfier tout de même de l’idéal-type. Pour Jacques Coenen-Huther (2003), ce concept est utilisé par les chercheurs de terrain comme un instrumentpermettant de légitimer leurs analyses, voire des généralisations qui neseraient pas toujours parfaitement contrôlées : « Loin des débats érudits, dans <strong>la</strong>pratique de <strong>la</strong> recherche empirique, une telle méthode idéal-typique se confond trèsfréquemment avec de banales opérations de typologie. La distinction entre idéal-typeet type moyen s’estompe alors et l’invocation de Max Weber ne sert plus qu’à parerle reproche de simplification abusive dans l’analyse. Le type-idéal devient ainsitrop souvent le terme fétiche du chercheur de terrain en position défensive [puis,en note] Au cours d’un colloque récent, Jean-C<strong>la</strong>ude Passeron al<strong>la</strong> jusqu’à dire quele terme est souvent utilisé pour défendre une définition insuffisante (Troisièmecycle romand, Morges, avril 2001) » (Coenen-Huther, op. cit., p. 532). Il nous faudradonc nous méfier d’un tel risque de dérive et veiller à n’utiliser cette notionque dans son sens véritable. L’auteur poursuit son article - entièrement consacréà ce concept - en précisant ce qu’est l’idéal-type et ce qu’il n’est pas. Il se basepour ce<strong>la</strong> sur le travail des nombreux commentateurs de l’œuvre de Weber. Nousretiendront particulièrement l’idée de Philippe Raynaud, pour qui « le type idéalsuggère le déroulement de l’action « qu’il aurait fallu attendre dans l’hypo<strong>thèse</strong>d’un comportement rationnel » et met a contrario en évidence les « irrationalitésde toutes sortes » qui interviennent dans l’activité réelle (Raynaud, 1987, p.

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