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VOL. 65, NO. 2 Mars – March 2006 - AAFI-AFICS, Geneva - UNOG

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système digne de notre grand standing. Saddam Hussein l’aurait appelé la mère de tous les systèmes desécurité.Pendant que cette pièce en cinq actes se déroulait, l’immeuble de notre appartement de vacances était enémoi. Jusqu’alors, la porte de devant et celle de derrière avaient des serrures mais on les laissaittraditionnellement ouvertes pour se simplifier la vie. Cela ne pouvait durer. Aussi de nouvelles serruresfurent installées qui se fermaient automatiquement. Le premier jour, je descendis chercher quelque chosedans ma voiture et découvris que j’étais enfermé dehors. J’appelai ma femme à grands cris dans l’espoirque, telle Juliette, elle apparût au balcon ; elle n’en fit rien. J’imaginai un moment faire comme Roméo etgrimper le long de la gouttière, mais elle me parut peu solide. Tout comme moi, d’ailleurs. Quelquessemaines plus tard, ma femme fit match nul en se voyant refuser l’accès de notre immeuble de Genève.Comme le disait Sir Francis Walsingham, célèbre maître espion d’Elizabeth I : Il n’y a rien de plus dangereuxque la sécurité.Pourquoi avons nous besoin de nous enfermer dans une forteresse ? demandai-je. Craignons-nousqu’Oussama ben Laden ne nous attaque ?Ne dîtes pas de bêtises, me répondit-on. C’est pour empêcher tous ces gamins de se baigner dans notrepiscine avec leurs cheveux gras et sales.Retour à Genève. La clef de la porte extérieure n’est pas vraiment une clé ; elle ressemble plutôt à un ouvreboîte.Vous introduisez une sorte de bouton de porte dans une cavité et une voix désincarnée annonce :Vous pouvez entrer. Et, en entrant, vous murmurez poliment Merci beaucoup, comme c’est aimable de melaisser entrer dans ma propre maison.Alors que ce système commençait à fonctionner, une barrière était mise en place à l’entrée de notre parking.Nous découvrîmes que nous avions besoin d’une télécommande, comme celle d’une télévision mais bientrop grande pour entrer dans une poche, même trouée. Ou encore une autre clé ; ou les deux. Mon portecléscommençait à ressembler à celui d’un geôlier de Sing Sing. Il faisait des trous dans mes poches, d’oùma monnaie finissait par s’échapper.J’étais en train de manipuler précautionneusement mon ouvre-boîte afin de donner la parole à la voix dufantôme lorsque l’un de mes voisins sortit. Il tenait à la main une élégante et légère serviette en cuir. Jel’admirais.Je l’utilise depuis des années, dit-il. Mais elle est devenue trop petite. J’y transporte mes clés et autresmachins pour notre appartement, la porte du garage, celle de la cave, les portes d’entrée, l’ascenseur, leparking, mon badge des Nations Unies et celui de mon organisation. J’ai besoin aujourd’hui d’une bien plusgrande sacoche, sans doute une valise. Justement, je vais en acheter une.Puis-je vous accompagner ? demandai-je. J’en ai besoin d’une aussi.Bien sûr, dit-il. Il nous faut en trouver d’assez grandes. Il va y avoir une nouvelle clé pour le garage du soussol.Et, bien entendu, il vous faudra une clef pour la sacoche elle-même.Je vais m’acheter une malle-cabine, comme celle que j’utilisais dans ma jeunesse, dis-je.Elles ont de très grandes clefs, remarqua-t-il. Rien que pour elles, vous aurez besoin d’une deuxièmesacoche.15 janvier <strong>2006</strong> Aamir Ali►►►◄◄18

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