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VOL. 65, NO. 2 Mars – March 2006 - AAFI-AFICS, Geneva - UNOG

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par l'absence de rivalité dans leur consommation etla non-exclusion de consommateurs potentiels: laprotection de la couche d'ozone en est un bonexemple, mais on peut y ajouter notamment lesréserves internationales de pêche ou la pollution del'air.Les lieux où s'inscrit l'action internationale sont uneautre catégorie conceptuelle importante. La régionpeut être le cadre d'une première approche de ladémocratie alternationale car elle permet, plusfacilement qu'au plan mondial, d'identifier un espacede vie commun. Le plan où se situe cette actionpeut être défini par la notion de subsidiarité, quipermet de mener les politiques au niveau où l'on ena besoin et où elles peuvent avoir un effet, ce quileur assure la légitimité, conciliant proximitédémocratique avec le citoyen et efficacité. Enfin, ilfaut ce que l'auteur appelle des lieux de cohérencepour remédier au handicap résultant de l'isolementdes institutions, car deux organisations n'ont pasnécessairement des actions compatibles du seul faitque ce sont les mêmes Etats qui les animent. Quel'on songe par exemple à la question de lacohérence entre l'Organisation internationale duTravail et l'Organisation mondiale du Commerce.Une vraie communauté internationale n'émergeraque si l'on dispose d'un espace commun dereprésentation et de débat. Dans cet espace, il fautdes acteurs globaux: les grands sommetsinternationaux ne sont plus des lieux pour l'actionpolitique, ils sont surtout "le théâtre de négociationssubtiles, d'amendements ambigus sur des textespréparés des mois à l'avance, d'avancéesmillimétriques ou de reculs obscurs, enveloppésdans des formulations supposées permettre àchacun de rentrer victorieux chez lui". Lesparticipants défendent les intérêts de leursmandants mais ne sont pas des acteurs capablesde porter des questions globales. La scène doitdonc être élargie pour que les débats et les enjeuxsoient visibles de tous, pour qu'elle accueille desacteurs connus, des figures symboliques capablesde porter des enjeux politiques devant les citoyensdu monde. Sur cette scène, les objets de l'actionseront débattus et identifiés. On pourra également yprésenter les résultats obtenus, et pas seulementles résultats finaux, mais aussi les résultatsintermédiaires, afin que l'opinion puisse juger del'efficacité de l'action entreprise.Pour construire la démocratie comme principed'organisation des pouvoirs mondiaux, il faut définirdes majorités fonctionnelles qui, tout engarantissant la démocratie, assurent néanmoinsl'efficacité. Il faudrait également qu'un acteur neutrepuisse être doté d'une capacité d'initiative, afin desurmonter les effets paralysants de la méfiance quirègne entre les Etats. Dans chaque organisationdevrait exister un tiers de confiance qui proposeraitdes initiatives, dégagerait des compromis,suggérerait des solutions. Il faudrait de plus desmécanismes d'arbitrage des différends.Enfin, l'action alternationale démocratique doit êtresous-tendue par deux principes, et tout d'abord lasolidarité. En effet, pas de démocratie sanssolidarité. La mondialisation ne doit pas être unemachine de destruction de toutes les solidarités. Lapremière mondialisation, celle du 19 ème siècle et dudébut du 20 ème , a vu les gouvernants concilierouverture des échanges et solidarité: la premièreapportait la croissance, la deuxième assurait laredistribution qui réparait les effets négatifs de lapremière. Il faut persévérer dans cette voie. Quant àl'autre principe, la transparence, l'auteur y voitsurtout un moyen de permettre aux contre-pouvoirsde jouer leur rôle. Parmi ces contre-pouvoirs, lesreprésentants de la société civile devraient êtresystématiquement consultés.A nous, anciens fonctionnaires internationauxretournés à la société civile, ayant cependant gardétout notre intérêt et notre goût pour l'actioninternationale, cet ouvrage apporte le fruit d'uneanalyse nourrie de l'expérience de son auteur, à lafois homme politique et représentant de la hautefonction publique internationale. Ce livre dense peutfaire plus en nous indiquant les voies possibles denotre propre action en tant que citoyens et quemembres de cette communauté internationalequ'ambitionne de soutenir la Fédération desAssociations d'anciens Fonctionnairesinternationaux à laquelle appartient notre propreassociation. Il y faudrait un projet précis et concret,dont la définition gagnerait beaucoup à s'inspirerdes réflexions du Directeur général del'Organisation mondiale du Commerce.J.HanusEditions du Seuil, collection ‘’La République des idées’’, prix € 10.50►►►◄◄22

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