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Avant-propos - Ined

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GENRE POPULATION PARITÉqu’elles n’ont pas le choix et qu'en aucune circonstance elles ne peuvent renoncer à ce rôle,qui est un élément de leur statut social.La violence subie par les femmes constitue un tout autre type de contrainte. Il s’agitd’une des manifestations possibles de la domination masculine. De même qu’une part dutravail féminin accompli dans le cadre domestique peut être invisible, une grande part de laviolence que subissent les femmes dans l’univers domestique ou dans d’autres moments deleur vie quotidienne, reste peu connue, voire délibérément cachée. Les plaintes pour violenceconjugale (près de 17000) ou pour viol (environ 6000), bien qu'en augmentation, continuent àne refléter qu’une toute petite partie du phénomène, de même que les plaintes pourharcèlement sexuel, qui restent très rares. Subir la violence n’incite en effet pas forcémentcelles qui la subissent à réagir. A la différence d’un conflit, qui peut être posé etéventuellement résolu, la violence s’inscrit dans une logique globale, qui vise à annihiler la(résistance de la) victime. Un des enjeux de l’enquête sur les violences à l’encontre desfemmes, présentée plus haut, est de faire parler les personnes interrogées de faits et desituations que parfois elles n’ont jamais mentionnés à personne. Il est aussi de faire apparaîtrel’unité du continuum des violences, qui englobe des coups, des menaces de mort, desépisodes de violence sexuelle ou de chantage mais aussi une violence psychologique plusinsidieuse, destinée à détruire toute estime de soi chez la personne visée. Une des raisons del’invisibilité de la violence subie par les femmes et de la difficulté à s’y opposer estparadoxalement son caractère souvent banal et routinier, et le fait qu’elle ne laisse pastoujours de traces extérieures. Les résultats de l’enquête pilote préparatoire font apparaître desfréquences relativement élevées de cette forme de violence silencieuse.La France est sans doute le pays où la proportion de femmes qui ont recours à uneméthode de contraception réversible et médicalisée est la plus élevée au monde. Commel’indique Nathalie Bajos dans sa contribution, la part des grossesses, des naissances et desavortements parmi les jeunes est faible, comparée aux autres pays européens ou aux Etats-Unis. Cependant, contrairement aux attentes des militants de la planification familiale, lenombre des avortements n’a pas baissé depuis la mise en place de la législation quil’autorisait en 1975, ce qui correspond d’ailleurs plus au maintien d’une certaine proportiond’échecs de contraception qu’à une banalisation de l’avortement lui-même. La fragilité ducontexte dans lequel l’interruption volontaire de grossesse (ivg) est <strong>propos</strong>ée est égalementproblématique: les services hospitaliers qui pratiquent l’ivg fonctionnent aujourd’hui dans des- 25 -

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