Histoire de la Mauritanie: - accueil
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Cette expérience a, d’ailleurs, permis à Wegag <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>r un ribat dénommé ’’maison <strong>de</strong>smurabitounes’’. Il se peut que cette fondation ait constitué <strong>la</strong> forme <strong>la</strong> plus achevée<strong>de</strong>s traditions ’’murabata ’’ dans le pays du Maghreb. Compte tenu <strong>de</strong> ce qui précè<strong>de</strong>, il estpermis <strong>de</strong> penser que l’expression Mourabitounes désigne, en fait, l’ensemble <strong>de</strong>senseignements liés à <strong>la</strong> prédication <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité ( Dawatou al Haq) qui constituait un sloganpour les a<strong>de</strong>ptes du mouvement. L’idée d’un Ribat conceptuel nous parait plus fondée quecelle d’un Ribat physique ( école ou fortification) qui n’a jamais été démontré. Ce<strong>la</strong> dit, il fautsignaler que <strong>la</strong> cité <strong>de</strong> Ar teneny (Terenny, actuellement) située à l’Est <strong>de</strong> l’actuelle<strong>Mauritanie</strong> a connu l’un <strong>de</strong>s plus anciens Ribat, dont l’historicité n’est pas contestée, <strong>de</strong>sAlmoravi<strong>de</strong>s. De même l’usage <strong>de</strong> l’expression qui se trouve, assez souvent, dans les sourcesmédiévales et à travers les récits locaux, semble viser un trait distinctif <strong>de</strong>s tribus ayant portél’étendard <strong>de</strong> <strong>la</strong> prédication par opposition aux tribus ayant réfuté cette nouvelle prédicationdés sa prime apparition au Nord. Les premiers Mourabitounes objet <strong>de</strong> l’usage en questionseraient , exclusivement, les Lemtouna qui se sont distingués dans <strong>la</strong> formation dumouvement almoravi<strong>de</strong>, par rapport aux autres tribus, notamment les Messoufa , qui ont étéimpliquées dans <strong>la</strong> prédication inaugurale. La raison <strong>de</strong> cette distinction accordéeaux Lemtouna, précurseurs <strong>de</strong> l’Is<strong>la</strong>m almoravi<strong>de</strong>, découle du rôle d’avant-gar<strong>de</strong> qu’ils ontjoué aussi bien dans le comman<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l’aile militaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> prédication que dans l’exercicedu pouvoir au Nord puis au Sud. D’ailleurs, comme le souligne Sidi Mohamed Al Khalifa AlKounty (m.1826) dans son livre intitulé ’’Al Ghal<strong>la</strong>wia’’ dans lequel il évoque les Emiratslemtouna au Sahara du XIV eme siècle le terme lemtouna restera, bien après l’effondrement<strong>de</strong> l’état central <strong>de</strong>s Almoravi<strong>de</strong>s et durant long temps, accolé à l’ensemble <strong>de</strong>stribus mourabitounes. Toujours est-il que <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> ce ribat qui correspond au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong> chutedu premier Etat almoravi<strong>de</strong> au Sahara <strong>de</strong>s Hommes voilés, à un déclin d’un é<strong>la</strong>n unificateuranimé par un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> pensée rigoureusement djihadien, s’est traduite par une recompositiondu paysage politique Sanhadja qui <strong>de</strong>vrait, plus tard, aboutir à <strong>la</strong> guerre entre les Lemtouna etles Hassanes.La fin du Ribat (IIeme partie) : Le déclin <strong>de</strong>s MourabitounesLes circonstances <strong>de</strong> <strong>la</strong> chute du pouvoir unificateur <strong>de</strong>s almoravi<strong>de</strong>s au Sahara, <strong>de</strong>meurentassez inconnues. A ce sujet, nous disposons, tout au plus, <strong>de</strong> certaines indications utiles. Onsait que le conflit qui opposa Abu Bakr ibnou Amir à son Commandant Youssef autour <strong>de</strong> <strong>la</strong>royauté du Maghrib (actuel Maroc) a, finalement, débouché sur un partage <strong>de</strong> l’empire. Lepremier se contenta <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie Sud tandis que le second se proc<strong>la</strong>ma roi au Nord.Néanmoins, <strong>la</strong> mémoire <strong>de</strong>s gens du Sahara, habitants <strong>de</strong> l’actuelle <strong>Mauritanie</strong>, ne conserveque l’événement consécutif au retour <strong>de</strong> l’émir Almoravi<strong>de</strong> vers le Sahara que <strong>la</strong> traditionorale assimile, exagérément, à une conquête du Sahara Qu’Abou Bekr ibnou Amir Al<strong>la</strong>mtouny, aurait effectuée à partir du Nord. Cette interprétation qui glorifie les conquêtes dusud serait due à <strong>la</strong> volonté <strong>de</strong> masquer les déboires <strong>de</strong> l’émir dans <strong>la</strong> partie nord <strong>de</strong> sonempire. De même les traditions locales ont conservé le retour <strong>de</strong>’’ Mhal<strong>la</strong>t Abou Bakr ibnouAmir’’. Dans le <strong>la</strong>ngage popu<strong>la</strong>ire, ce concept évoque l’origine même <strong>de</strong>s émirats lemtounaqui ont surgi au Sahara après <strong>la</strong> chute <strong>de</strong> l’Etat almoravi<strong>de</strong>.Ce concept, toujours d’usage sous le vocable Hil<strong>la</strong>, revêtait, à l’époque concernée, uneimportance particulière dans <strong>la</strong> mesure où il équivaut à une arabisation du terme berbère’’Tagraret ’’ lequel se dit d’une base militaire.Cette appel<strong>la</strong>tion arabe a été attribuée par les Almoravi<strong>de</strong>s à <strong>la</strong> plus part <strong>de</strong>s lieux qu’ils ontoccupés ainsi qu’aux premiers quartiers qu’ils ont édifiés. Dans ce sens Ibnou Khaldoun