le petit fils <strong>de</strong> celui-ci connu sous le nom <strong>de</strong> Ali Ibn ou Ghaniyya qui fut tué en 584 <strong>de</strong>l’hégire (1188 ap.JC) . Mais il faudrait, plutôt, voir dans ces récits, une allusion à un autrepetit fils du rebelle <strong>de</strong>s îles Baléares.En effet , Ali, censé être l’ancêtre <strong>de</strong>s A<strong>la</strong>ouites, avait un frère qui portait le même nom queYahya Ibn ou Ghaniyya et qui s’est distingué, lui aussi, par <strong>la</strong> forte résistance qu’il a livrée,jusqu’à 619 <strong>de</strong> l’hégire ( vers 1222 ap.JC) aux Almoha<strong>de</strong>s.Il convient <strong>de</strong> souligner que cette <strong>de</strong>rnière date est assez proche <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> fondation parles tribus Idawa Ali <strong>de</strong> l’actuelle cité <strong>de</strong> Shinguitt et correspond à <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> déca<strong>de</strong>nce<strong>de</strong> l’ancienne cité Abbeir qui fut abandonnée par les mêmes tribus.Ce<strong>la</strong> dit, il ne faudrait pas confondre le noyau <strong>de</strong>s A<strong>la</strong>ouites (Ida wali) venus <strong>de</strong> Tablbalet etles autres groupements alliés ‘’venant’’ d’autres tribus et qui ont, avec le temps, porté le nom<strong>de</strong> <strong>la</strong> tribu’’ d’origine’’Les Ida wali font remonter leur filiation à Ali Al bilbaly , un chérif <strong>de</strong> Telemçan ( Algérie) quiappartient à <strong>la</strong> lignée <strong>de</strong> Souleymane Ibn ou Abdul<strong>la</strong>h Al Kamil et dont les fils ont émigrévers le Touat avant <strong>de</strong> se dép<strong>la</strong>cer en direction <strong>de</strong> l’actuel territoire mauritanien, encompagnie d’autres groupements toua tiens comme les Agh<strong>la</strong>l ( Bakri tes) et Les Ndaghchoumma. Ces <strong>de</strong>rniers se sont dirigés, chez les Tandgha, vers le littoral at<strong>la</strong>ntiqueToujours est il que le mythe <strong>de</strong> Ibn ou Ghaniyya se trouve au coeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> mémoire <strong>de</strong>sfondateurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> vieille cité <strong>de</strong> Abbeir et il est, en tout cas, bien établi que <strong>de</strong>s personnageshistoriques liés à ce mythe ont été au centre <strong>de</strong>s événements qui avaient conduit à <strong>la</strong>déca<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> cette cité.Il reste que pour l’histoire, l’intérêt <strong>de</strong>s récits re<strong>la</strong>tifs au mythe <strong>de</strong> Yahya Ibn ou Ghaniyyas’i<strong>de</strong>ntifie aux échos <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance que les Almoravi<strong>de</strong>s avaient opposé aux Almoha<strong>de</strong>sdans l’actuel Sahara mauritanien.Dans <strong>la</strong> mémoire locale les traces <strong>de</strong>s Bani ghaniyya se limitent à un nom simi<strong>la</strong>ire porté parune famille appartenant à <strong>la</strong> tribu <strong>de</strong>s actuels I<strong>de</strong>y Shilli et qui s’appelle Ahl Gannaya. Unecurieuse coïnci<strong>de</strong>nce, quand on sait que cette tribu conserve une importante accumu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>l’histoire et <strong>de</strong>s filiations <strong>de</strong>s Almoravi<strong>de</strong>s ainsi que <strong>de</strong> celles <strong>de</strong>s tribus Lemtounas postalmoravi<strong>de</strong>s.A <strong>la</strong> résistance que les Bani ghaniyya ont opposée aux Almoha<strong>de</strong>s dans le désert et qui<strong>de</strong>vait avoir un rôle fondateur dans l’émergence <strong>de</strong>s anciennes cités <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Mauritanie</strong> actuelle,il conviendrait d’ajouter l’impact <strong>de</strong>s migrations en provenance du Nord que <strong>la</strong> mémoiresaharienne conserve en tant que faits intimement liés à <strong>la</strong> chute <strong>de</strong>s Almoravi<strong>de</strong>s et auxconséquences <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique <strong>de</strong> discrimination adoptée par le nouveau pouvoir almoha<strong>de</strong>.En effet cette politique dirigée contre <strong>de</strong> nombreuses tribus a abouti à un exo<strong>de</strong> massif vers leSahara. Ainsi <strong>de</strong> nombreuses personnes ou <strong>de</strong>s groupements d’origine arabe qui étaient <strong>de</strong>salliés du régime almoravi<strong>de</strong> déchu ont fui vers l’actuel territoire mauritanien pour échapper auclimat <strong>de</strong> guerre et <strong>de</strong> discor<strong>de</strong>.C’est à cette époque que l’on fait remonter l’arrivée <strong>de</strong>s certaines éminentes personnalités àl’instar <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux disciples du cadi Ayyad <strong>de</strong> Ceuta –( m. 544 <strong>de</strong> l’hégire -1146 ap.JC) ils’agit respectivement <strong>de</strong> Ab<strong>de</strong>l Moumin ben Saleh , le fondateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> cité <strong>de</strong> Tichitt en 536<strong>de</strong> l’hégire ( 1141 ap.JC) et <strong>de</strong> Al hadj Ousmane Al Ansary (ancêtre d’une branche <strong>de</strong>sactuels Idawa Al hadj) et fondateur, à <strong>la</strong> même date, <strong>de</strong> <strong>la</strong> cité <strong>de</strong> Ouadane .C’est, aussi, à <strong>la</strong> même époque que les Tajakanet fondèrent <strong>la</strong> célèbre cité <strong>de</strong> Tinigui et il est,en tout cas, remarquable que les principales anciennes cités <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Mauritanie</strong> actuelle, ont vule jour dans ce contexte marqué par <strong>la</strong> déca<strong>de</strong>nce almoravi<strong>de</strong> et ont été, en quelque sorte, le
produit <strong>de</strong> l’immigration forcée qui a suivi <strong>la</strong> chute du régime almoravi<strong>de</strong>.A ce sujet, l’illustre historien Mohamed saleh Ibn ou Ab<strong>de</strong>l Wahab Annassiry (m. 1271 <strong>de</strong>l’hégire- 1854 ap.JC) rapporte que <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s dites cités ont été fondées, exclusivement,par les Zawiyas <strong>de</strong>s Massouffa. Mais cette affirmation, digne <strong>de</strong> confiance, n’empêche pas <strong>de</strong>croire à <strong>la</strong> thèse d’une fondation qui s’est effectué en plusieurs phases et dont le noyau a été lefait <strong>de</strong>s groupements Masouffa. C’est, d’ailleurs, ce qui résulte <strong>de</strong>s traditions conservées parles tribus qui avaient fondé ces cités. Ainsi le récit <strong>de</strong>s Idawa Al hadj , par exemple, distingueentre les <strong>de</strong>scendants <strong>de</strong> Al Hadj et ceux <strong>de</strong>s anciennes tribus autochtones : Tevrel<strong>la</strong>,Tamkouna etc.De toute manière, l’ensemble <strong>de</strong>s récits locaux et ‘’externes’’ ainsi que <strong>la</strong> déduction résultant<strong>de</strong>s comparaisons contemporaines conduisent à penser à l’ambiguïté <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation auSahara qu a suivi <strong>la</strong> chute <strong>de</strong>s Almoravi<strong>de</strong>s et qui avait annoncé ce qu’on peut appeler leSecond temps <strong>de</strong>s Sanhadja.Sid