Echo de la Réhab - N°14 - Décembre 2014
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L'exclusion vécue <strong>de</strong> l'intérieur...<br />
Très jeune, j'ai connu l’alcool et le cannabis, ce qui ne m'a pas empêché <strong>de</strong><br />
décrocher un DEUG d'ang<strong>la</strong>is.<br />
Les drogues dures sont arrivées plus tard avec <strong>de</strong>s voyages pathologiques qui<br />
m'ont amené à être hors <strong>la</strong> loi, à mendier et à consommer divers toxiques <strong>de</strong><br />
façon importante.<br />
Peu à peu, je me suis désocialisé, j'ai arrêté les étu<strong>de</strong>s, j'ai démissionné <strong>de</strong> mon<br />
statut <strong>de</strong> « surveil<strong>la</strong>nt » <strong>de</strong> collège.<br />
Une histoire <strong>de</strong> vie compliquée et douloureuse n'a fait que m'isoler un peu plus.<br />
Les conduites à risques m'ont amené à l'hospitalisation que quelquefois je<br />
<strong>de</strong>mandais comme un refuge : le lieu <strong>de</strong> soin <strong>de</strong>venait lieu <strong>de</strong> vie.<br />
Le sentiment d'exclusion je connais, une désocialisation lente et douloureuse,<br />
progressive.<br />
Beaucoup d'aventures, sans len<strong>de</strong>main, pour me retrouver finalement tout seul.<br />
La souffrance entraînant <strong>de</strong>s tentatives <strong>de</strong> suici<strong>de</strong>, et <strong>de</strong>s états délirants, m'isole<br />
et m'éloigne du mon<strong>de</strong> dit « normal ».<br />
P.A<br />
Parfois, même<br />
souvent, quand je sors<br />
<strong>de</strong> chez moi, je me sens<br />
menacé par le mon<strong>de</strong> qui<br />
m'entoure.<br />
Je me sens harcelé par un mon<strong>de</strong> qui me<br />
paraît hostile.<br />
Il me semble que le mon<strong>de</strong> est plutôt bête<br />
et méchant. Tout me paraît violent et je<br />
ressens beaucoup <strong>de</strong> haine <strong>de</strong> <strong>la</strong> part<br />
<strong>de</strong>s autres.<br />
C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> S.<br />
C’est à sa tristesse quotidienne et durable qu’on reconnaît<br />
d’abord <strong>la</strong> personne déprimée. La personne se sent seule et<br />
désespérée; elle n’a plus d’intérêt pour son entourage, elle se<br />
sent isolée, fatiguée et pleure facilement.<br />
À ces signes extérieurs <strong>de</strong> dépression, il faut ajouter <strong>la</strong><br />
culpabilité et <strong>la</strong> dépréciation <strong>de</strong> soi-même.<br />
La personne déprimée peut <strong>de</strong>venir très critique envers ellemême<br />
et s’accuser <strong>de</strong> tous les torts, elle se sent très<br />
coupable. En conséquence, elle se dévalorise sévèrement et<br />
perd l’estime d’elle-même. Il y a une importante perte<br />
d’intérêt pour tout ce qui l’intéressait jusque-là.<br />
La personne très déprimée doit faire un effort surhumain<br />
pour chaque activité <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie : se lever, manger et même<br />
parler semblent au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ses forces.<br />
Une autre forme <strong>de</strong> dépression se reconnaît par l’intensité <strong>de</strong><br />
certains symptômes et par <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> caractéristiques<br />
telles que <strong>de</strong> « fausses » croyances ou le fait d’entendre <strong>de</strong>s<br />
voix.<br />
La personne peut aussi être accablée <strong>de</strong> pensées qui <strong>la</strong> font<br />
se sentir exagérément indigne <strong>de</strong> vivre, coupable d’une telle<br />
indignité ou alors, elle pourra se sentir persécutée. Ces<br />
sentiments d’indignité, <strong>de</strong> culpabilité et <strong>de</strong> persécution, bien<br />
que non fondés en réalité, sont très intenses.<br />
D'après « <strong>la</strong> dépression » par « La fondation <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong>dies<br />
mentales »