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Extrait du Feuillet rapide fiscal social - janviers 2016

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Social PAIE<br />

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[ 8 ]<br />

Paie et détermination <strong>du</strong> plafond<br />

de la sécurité <strong>social</strong>e : questions<br />

à « L’appel expert »<br />

La détermination <strong>du</strong> plafond de la sécurité <strong>social</strong>e est une problématique tout à la fois<br />

fréquente et essentielle pour les praticiens de la paie puisqu’elle a une incidence sur le montant<br />

des cotisations patronales et salariales. La solution nécessite, le plus souvent, une lecture<br />

combinée <strong>du</strong> Code <strong>du</strong> travail et <strong>du</strong> CSS. « L’appel expert », notre service de renseignement<br />

juridique par téléphone, vous propose un décryptage des questions fréquemment posées.<br />

12<br />

Généralités<br />

A quoi sert le plafond de la sécurité <strong>social</strong>e ?<br />

1 Les cotisations <strong>social</strong>es sont dites déplafonnées lorsque<br />

leur assiette est constituée par la totalité <strong>du</strong> salaire ou plafonnées<br />

lorsqu’elle est limitée à un certain montant de salaire. Par<br />

exemple, une partie de la cotisation vieillesse de sécurité <strong>social</strong>e<br />

est calculée sur un salaire limité à 1 plafond. Au-delà des<br />

cotisations de base de la sécurité <strong>social</strong>e, les cotisations alignées<br />

sont également impactées (chômage, retraite complémentaire,<br />

prévoyance...). S’agissant des cotisations de retraite complémentaire,<br />

l’assiette est plafonnée et segmentée en tranches (T1/T2,<br />

TA/TB/TC) définies en référence au plafond, chaque tranche étant<br />

soumise à des taux distincts.<br />

Quel est l’impact sur le montant<br />

des charges <strong>social</strong>es ?<br />

2 Prenons par hypothèse un salarié non cadre percevant une<br />

rémunération de 4 000 3.<br />

S’agissant des cotisations de retraite complémentaire, par<br />

application d’un plafond mensuel, le coût des charges <strong>social</strong>es<br />

salariales et patronales est de 489,32 3 :<br />

(3 218 Z 9,75 %) + (782 Z 22,45 %).<br />

Même exemple, mais avec application d’un plafond par<br />

quinzaine, le coût de ces charges <strong>social</strong>es est de 693,66 3 :<br />

(1 609 Z 9,75 %) + (2 391 Z 22,45 %).<br />

Comment déterminer le plafond applicable ?<br />

3 La détermination <strong>du</strong> plafond applicable résulte non pas d’un<br />

choix de l’employeur, mais de la périodicité de paiement de<br />

la rémunération qui, elle-même, doit être en rapport avec les<br />

modalités réelles d’emploi <strong>du</strong> salarié. La valeur <strong>du</strong> plafond est<br />

déterminée en fonction de la valeur mensuelle fixée, chaque<br />

année, par arrêté et ajusté en fonction de la période d’emploi (CSS<br />

art. D 242-16 à D 242-19). Ainsi, par exemple, la rémunération<br />

<strong>du</strong> salarié employé <strong>du</strong> 1 er janvier au 31 décembre sera soumise<br />

à cotisations en prenant en compte un plafond annuel (sous<br />

réserve qu’une rémunération soit versée régulièrement), un<br />

plafond équivalent à 5 fois le plafond mensuel si le contrat de<br />

travail est rompu au 31 mai, etc.<br />

La définition de la période d’emploi peut révéler des surprises.<br />

Ainsi, quelle est la différence, à rémunération identique, entre un<br />

salarié embauché en CDD <strong>du</strong> 1 er au 29 février <strong>2016</strong> pour un<br />

travail le lundi uniquement (soit 5 jours de travail) et un salarié<br />

FR 4/16 e / Editions Francis Lefebvre<br />

embauché en CDD <strong>du</strong> 1 er au 5 février <strong>2016</strong> (soit 5 jours de<br />

travail) ? Dans le premier cas, il y a lieu d’appliquer un plafond<br />

mensuel proratisé tenant compte de la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> travail <strong>du</strong> salarié,<br />

et dans le second cas, 5 trentièmes <strong>du</strong> plafond mensuel.<br />

Temps partiel<br />

Quel impact sur les indemnités de rupture ?<br />

4 Pour neutraliser le supplément de cotisations plafonnées<br />

entraîné par l’emploi de salariés à temps partiel dont la<br />

rémunération ramenée à un temps plein dépasserait le plafond<br />

de la sécurité <strong>social</strong>e, les cotisations plafonnées peuvent être<br />

calculées dans la limite d’un plafond ré<strong>du</strong>it (CSS art. L 242-8).<br />

L’abattement d’assiette ne peut être effectué que si la rémunération<br />

que le salarié aurait perçue s’il avait occupé son poste ou<br />

son emploi à temps complet avait été supérieure au plafond<br />

applicable, pour la période considérée, au calcul des cotisations<br />

de sécurité <strong>social</strong>e (CSS art. R 242-7, al. 2).<br />

Lorsqu’il s’agit de reconstituer le salaire à temps partiel en un<br />

salaire à temps complet, quels sont les éléments à prendre en<br />

considération ? En particulier, les éléments de rémunération liés<br />

à la rupture <strong>du</strong> contrat de travail (indemnité compensatrice de<br />

congés payés, indemnité de fin de contrat...) doivent-ils être<br />

appréhendés ?<br />

La rémunération brute prise en compte, afin de reconstituer le<br />

salaire à temps complet, est constituée des rémunérations<br />

soumises à cotisations de sécurité <strong>social</strong>e, telles que définies à<br />

l’article L 242-1 <strong>du</strong> CSS, versées au salarié au titre de la période<br />

d’activité considérée (CSS art. R 242-7, al. 3).<br />

Exemple<br />

Un salarié embauché en CDD <strong>du</strong> 1 er janvier <strong>2016</strong> au 30 avril <strong>2016</strong><br />

perçoit une rémunération de 2 000 euros pour 104 heures mensuelles.<br />

Si l’on rétablit la rémunération mensuelle sur la base d’un temps plein<br />

(2 000 Z 151,67 / 104 = 2 916,73), le plafond mensuel (3 218 3)<br />

n’est pas atteint. La pratique de l’abattement d’assiette est impossible.<br />

En fin de période, un constat identique s’impose puisque la<br />

rémunération d’activité rétablie sur un temps plein est de 11 666,92 3<br />

alors que le plafond temps plein de la période est de 12 872 3 (3 218<br />

Z 4). Néanmoins, dans le cadre de la rupture, le salarié perçoit une<br />

indemnité de fin de contrat ainsi qu’une indemnité compensatrice de<br />

congés payés d’un montant global de 1 680 3, ce qui permet un<br />

dépassement <strong>du</strong> plafond de la sécurité <strong>social</strong>e (11 666,92 +<br />

1 680 O 12 872).

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