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Extrait du Feuillet rapide fiscal social - janviers 2016

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PAIE<br />

..........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................I Social<br />

Social<br />

Employeurs multiples<br />

Quel est le principe ?<br />

5 Le principe <strong>du</strong> prorata de plafond en cas d’employeurs<br />

multiples est posé par l’article L 242-3 <strong>du</strong> CSS, qui précise que<br />

pour tout assuré qui travaille régulièrement et simultanément<br />

pour le compte de deux ou plusieurs employeurs, la part des<br />

cotisations incombant à chacun d’eux est déterminée au prorata<br />

des rémunérations qu’ils ont respectivement versées dans<br />

la limite des maxima fixés en application de l’article L 241-3.<br />

Ce mécanisme permet de limiter les cotisations plafonnées <strong>du</strong>es<br />

sur la tranche A en les calculant sur la masse globale de<br />

rémunération versée par tous les employeurs.<br />

L’application <strong>du</strong> prorata est-elle obligatoire ?<br />

6 L’application pratique <strong>du</strong> prorata est aisée lorsqu’un même<br />

service paie centralise la paie de l’ensemble des employeurs<br />

concernés (par exemple, un salarié embauché par plusieurs filiales<br />

d’un groupe). Cela devient plus contraignant lorsque les employeurs<br />

respectifs n’ont pas de lien de proximité. En effet,<br />

le prorata de plafond nécessite de connaître le montant des<br />

rémunérations versées par les autres entreprises (les aléas et<br />

l’organisation de chaque service paie peuvent alourdir cette gestion).<br />

D’ailleurs, le salarié concerné est tenu de faire connaître à<br />

chacun de ses employeurs, à la fin de chaque mois ou de chaque<br />

trimestre, le total de la rémunération qu’il a reçue au cours de ce<br />

mois ou de ce trimestre en utilisant un imprimé fourni par les<br />

Urssaf. Or, cet imprimé n’a, à notre connaissance, jamais été établi.<br />

7 Compte tenu de ces contraintes d’organisation et <strong>du</strong><br />

formalisme impératif, certains employeurs font le choix de ne pas<br />

appliquer le prorata de plafond. Si le salarié ne pro<strong>du</strong>it pas<br />

la déclaration exigée, chaque employeur calcule les cotisations<br />

sur la rémunération qu’il verse sans s’exposer à un quelconque<br />

risque de redressement. Il en va de même si le salarié travaille<br />

à temps partiel, chaque entreprise occupant à temps partiel le<br />

salarié pouvant alors calculer les cotisations sur les rémunérations<br />

qu’elle verse en appliquant un plafond ré<strong>du</strong>it dans les conditions<br />

prévues par l’article L 242-8 <strong>du</strong> CSS précité. Mais si le salarié<br />

travaille à temps plein et pro<strong>du</strong>it la déclaration exigée,<br />

son employeur ne peut pas s’opposer à l’application <strong>du</strong><br />

mécanisme de prorata. Dans cette situation, en cas de difficulté,<br />

l’Urssaf fixe la fraction de la rémunération sur laquelle doivent<br />

être calculées les cotisations de sécurité <strong>social</strong>e (CSS art. R 242-4)<br />

et l’employeur comme le salarié peuvent lui demander de<br />

rembourser les cotisations versées en trop (CSS art. R 242-3).<br />

Les mandataires sociaux sont-ils concernés ?<br />

8 Rien ne l’exclut dès lors que les mandataires sont assimilés<br />

salariés au sens de la sécurité <strong>social</strong>e (président de SA, dirigeant de<br />

SAS, gérant minoritaire ou égalitaire de SARL...). L’article L 242-3 <strong>du</strong><br />

CSS vise « tout assuré qui travaille régulièrement et simultanément<br />

pour le compte de deux ou plusieurs employeurs ». Certains praticiens<br />

considèrent que la notion de travail régulier pour le compte de<br />

plusieurs employeurs cantonnerait la mesure au périmètre « salarié<br />

titulaire d’un contrat de travail ». Afin de sécuriser l’opération, les<br />

employeurs peuvent faire le choix de ne pas appliquer le prorata de<br />

plafond ou de former un rescrit auprès de l’Urssaf.<br />

Peut-on effectuer un prorata si l’un des employeurs<br />

pratique le décalage de la paie sans rattachement ?<br />

9 Oui, rien ne s’oppose à la pratique d’un prorata en cas de<br />

décalage de la paie sans rattachement à la période d’emploi. Mais<br />

son application nécessite une attention particulière soit lors de<br />

l’institution ou de la suppression <strong>du</strong> décalage, soit lors de<br />

l’embauche en cours d’année <strong>du</strong> salarié.<br />

Dans toutes ces situations, il faut considérer que le salarié n’est<br />

pas occupé par plusieurs employeurs <strong>du</strong>rant le mois au cours<br />

<strong>du</strong>quel il ne perçoit qu’une rémunération.<br />

Exemple<br />

Un salarié est embauché le 1 er octobre 2015 par un employeur A et un<br />

employeur B et perçoit un salaire mensuel brut de 3 000 3 dans les 2<br />

entreprises. Le décalage de la paie est pratiqué par l’entreprise B. Il y a lieu<br />

dès lors de pratiquer comme suit pour déterminer le plafond de 2015 :<br />

Entreprise A : (3 170 Z 3) Z (9 000 / 15 000).<br />

Entreprise B : (3 170 Z 2) Z (6 000 / 15 000)<br />

Rupture de contrat<br />

Quel plafond appliquer en cas de rappel de salaire<br />

l’année suivant celle de la rupture <strong>du</strong> contrat ?<br />

10 L’hypothèse est la suivante : un salarié, dont la démission<br />

est effective au 30 juin 2014, réclame le paiement d’heures<br />

supplémentaires. L’employeur acquiesce et verse en 2015 un<br />

rappel de salaire correspondant à la demande <strong>du</strong> salarié. Quel<br />

est le plafond applicable ? En principe, l’employeur doit appliquer<br />

les paramètres de paie (taux et plafond) correspondant à<br />

l’année de versement, c’est-à-dire le plafond annuel 2015, sauf<br />

s’il est en mesure d’établir que le rappel se rapporte à une période<br />

d’emploi inférieure à un an (Cass. soc. 13-12-1973 n o 71-14.064).<br />

Toutefois, l’Acoss admet, par tolérance, que les rappels de salaire<br />

versés après la rupture <strong>du</strong> contrat de travail soient rattachés à la<br />

dernière période d’emploi, dans la limite <strong>du</strong> plafond de l’exercice<br />

de rattachement (Lettre Acoss 19-3-1984). Cette tolérance<br />

présente l’avantage de ne verser les cotisations plafonnées sur le<br />

rappel que dans la mesure où les autres rémunérations de l’année<br />

n’ont pas déjà atteint le plafond de cette année.<br />

Et si le rappel d’heures supplémentaires était imposé<br />

par une décision de justice?<br />

11 Le principe est le même. Mais, là encore, une tolérance de<br />

l’Acoss permet d’y déroger. Celle-ci admet en effet que les rappels<br />

ordonnés par décision de justice donnent lieu à cotisations sur la<br />

base <strong>du</strong> plafond et des taux applicables pendant la période à laquelle<br />

ils se rapportent, quelle que soit leur date de versement. Cette<br />

tolérance vise à rétablir le salarié dans la situation qui aurait été la<br />

sienne si son employeur avait respecté la réglementation relative<br />

aux salaires (Lettre Acoss 19-3-1984 ; Circ. Acoss 62 <strong>du</strong> 23-5-2012).<br />

En pratique, en cas d’application de la tolérance, il convient de<br />

rajouter les éléments de paie à la période d’emploi correspondante.<br />

Ainsi, si le juge ordonne un rappel d’heures supplémentaires<br />

pour la période <strong>du</strong> 1 er janvier 2013 au 31 décembre 2013,<br />

il y a lieu de rajouter le rappel de rémunération aux différentes<br />

paies de la période.<br />

Quid <strong>du</strong> licenciement pour faute grave requalifié en<br />

licenciement pour cause réelle et sérieuse ?<br />

12 Si j’applique la tolérance ministérielle, dois-je majorer la<br />

période d’emploi d’une <strong>du</strong>rée équivalente à l’indemnité compensatrice<br />

<strong>du</strong> préavis lorsque les juges requalifient le licenciement<br />

prononcé pour faute grave en licenciement pour cause<br />

réelle et sérieuse ?<br />

Cette solution n’est pas expressément visée par la tolérance<br />

ministérielle. Mais au regard <strong>du</strong> principe selon lequel le salarié<br />

est rétabli dans la situation qui aurait été la sienne si son<br />

13<br />

/ Editions Francis Lefebvre e FR 4/16

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