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Le diplôme étranger un remède au chômage des diplômés marocains ?

Chloe-Pellegrini-Le-diplome-etranger11

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2.2.3. Motivations <strong>au</strong> retour <strong>des</strong> je<strong>un</strong>es Marocains <strong>diplômés</strong> de l’<strong>étranger</strong><br />

D’après l’étude ARES (cité par Gérard dir. 2008), les pourcentages <strong>des</strong> prévisions de retour après<br />

l’obtention de leur <strong>diplôme</strong> chez les étudiants <strong>marocains</strong> en situation d’étu<strong>des</strong> en France se présentent<br />

ainsi : 28 % d’entre eux voudraient rentrer après l’obtention de leur <strong>diplôme</strong> ; 50 % ne<br />

savent pas ; 12 % veulent rester en France. De son côté, selon l’étude menée par l’association Maroc<br />

Entrepreneurs (2006) <strong>au</strong>près de 1 823 Marocains résidant à l’<strong>étranger</strong> (en France, <strong>au</strong> Canada,<br />

<strong>au</strong>x États-Unis et en Belgique), toutes catégories confondues, 86.4 % <strong>des</strong> personnes interrogées<br />

envisagent de rentrer <strong>au</strong> Maroc. En revanche, parmi les étudiants <strong>marocains</strong> en cours d’étu<strong>des</strong> à<br />

l’<strong>étranger</strong> interrogés, 37.4 % envisagent de rentrer <strong>au</strong> Maroc à moyen terme (c’est-à-dire entre<br />

deux et quatre ans après l’obtention de leur <strong>diplôme</strong>). Quant <strong>au</strong>x <strong>diplômés</strong> <strong>marocains</strong> à l’<strong>étranger</strong>,<br />

le souhait du retour concerne davantage les personnes en situation de recherche d’emploi (57.6 %)<br />

que celles déjà insérés sur le marché de l’emploi de leur pays d’accueil. Par ailleurs, l’enquête montre<br />

que plus de 67 % <strong>des</strong> enquêtés qui envisagent le retour, souhaitent faire le choix de s’installer à<br />

Casablanca, voire Rabat, moins par choix personnel que par souci d’opport<strong>un</strong>ités professionnelles.<br />

Ce même choix de ces deux villes se retrouve dans l’enquête du Club France Maroc (2012).<br />

L’étude menée par l’ETF (2013) ne porte pas en particulier sur les <strong>diplômés</strong> mais sur les migrants<br />

(ou aspirants migrants) <strong>marocains</strong> en général (4 000 personnes dont 2 600 migrants potentiels<br />

et 1 400 migrants de retour). Cependant, elle peut être à titre de comparaison <strong>un</strong> bon indicateur<br />

<strong>des</strong> motivations <strong>des</strong> étudiants et <strong>diplômés</strong> à rester durablement ou non à l’<strong>étranger</strong> et <strong>des</strong> raisons<br />

invoquées pour retourner <strong>au</strong> Maroc ou non, d’<strong>au</strong>tant plus qu’<strong>un</strong> bon nombre <strong>des</strong> raisons qu’elle<br />

présente se retrouvent également chez Sadik (2008) et dans l’enquête de l’association Maroc Entrepreneurs<br />

(2006), ainsi que dans les entretiens que nous avons menés avec <strong>des</strong> <strong>diplômés</strong> de<br />

retour à Marrakech (voir chapitre 5). En effet, concernant les deux populations interrogées par<br />

l’étude ETF (2013), <strong>un</strong>e majorité (72 % <strong>des</strong> migrants potentiels et la totalité <strong>des</strong> migrants de retour)<br />

déclarent ne pas souhaiter rester définitivement à l’<strong>étranger</strong>, mais pour <strong>un</strong>e période en<br />

moyenne de dix ans. <strong>Le</strong>ur motivation <strong>au</strong> retour sont essentiellement <strong>des</strong> raisons familiales, les<br />

motivations professionnelles venant en seconde place. Enfin, selon cette enquête, 93 % <strong>des</strong><br />

hommes et 84 % <strong>des</strong> femmes dans la catégorie <strong>des</strong> migrants potentiels, qui envisagent leur retour,<br />

souhaitent que leur séjour à l’<strong>étranger</strong> leur permette d’améliorer leurs compétences pour trouver<br />

de meilleurs emplois <strong>au</strong> retour. De même, plus de 60 % <strong>des</strong> migrants de retour affirment avoir pu,<br />

grâce à leur expérience à l’<strong>étranger</strong>, trouver de meilleurs emplois <strong>au</strong> retour, surtout lorsqu’ils sont<br />

<strong>diplômés</strong>, et ainsi avoir pu obtenir <strong>un</strong>e meilleure situation sociale et professionnelle <strong>au</strong> Maroc<br />

qu’avant leur départ. Ainsi, la motivation <strong>des</strong> personnes interrogées à améliorer leur employabilité<br />

et leur compétitivité sur le marché de l’emploi national <strong>au</strong> retour est-elle <strong>un</strong> motif récurrent.<br />

D’<strong>au</strong>tre part, en ce qui concerne les motivations <strong>au</strong> retour, les résultats <strong>des</strong> différentes étu<strong>des</strong><br />

concordent partiellement. L’enquête Maroc Entrepreneurs (2006), toutes catégories de migrants<br />

confondues, présente les motivations suivantes à partir de son échantillon de 1 823 migrants : en<br />

premier lieu <strong>des</strong> « raisons personnelles et familiales » (34.45 %) ; en second « la volonté de contribuer<br />

<strong>au</strong> développement du pays » (25.23 %), en troisième « le confort et la qualité de vie »<br />

(19.09 %), en quatrième <strong>des</strong> « raisons professionnelles » (13.82 %). Viennent ensuite de façon minime<br />

« les difficultés d’intégration à l’<strong>étranger</strong> » (3.40 %) ; « le sentiment d’avoir assez appris »<br />

(2.69 %) ; « l’absence d’opport<strong>un</strong>ités dans le pays d’accueil » (1.32 %). L’enquête conclut que « le<br />

retour [de ces migrants] est conditionné par la situation que leur offre le Maroc, et non pas par celle<br />

dont ils disposent à l’<strong>étranger</strong> ».<br />

MIM-AMERM/CHLOE PELLEGRINI (rapport final version janvier 2016) 25

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