Le diplôme étranger un remède au chômage des diplômés marocains ?
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3. <strong>Le</strong>s politiques publiques marocaines concernant la mobilité<br />
internationale <strong>des</strong> étudiants (Hassan Sahib)<br />
L’étude et l’analyse <strong>des</strong> politiques publiques sur la mobilité internationale <strong>des</strong> étudiants <strong>marocains</strong><br />
nous permettra de connaître à travers le cadre politique et juridique général qui l’organise,<br />
la situation de cette mobilité dans le discours institutionnel, les dispositifs juridiques qui l’encadrent,<br />
la position <strong>des</strong> diverses institutions concernées par la mobilité étudiante marocaine et la<br />
question du devenir de ces étudiants à la fin de leurs étu<strong>des</strong> à l’<strong>étranger</strong>, qu’il s’agisse de les inciter<br />
<strong>au</strong> retour <strong>au</strong> Maroc après l’obtention de leurs <strong>diplôme</strong>s à l'<strong>étranger</strong>, ou qu’il s’agisse <strong>des</strong> enjeux<br />
liés à la « fuite <strong>des</strong> cerve<strong>au</strong>x ». Or, il est important de souligner qu’<strong>un</strong>e <strong>des</strong> limites que nous avons<br />
immédiatement rencontrées dans notre recherche est le manque <strong>des</strong> données empiriques exactes<br />
et fiables sur la mobilité internationale étudiante.<br />
Nous constatons d’abord que les textes juridiques <strong>marocains</strong> n’abordent les questions sur la mobilité<br />
internationale <strong>des</strong> étudiants <strong>marocains</strong> que d’<strong>un</strong>e façon générale. En effet, la loi sur la réforme<br />
de l’enseignement supérieur (dahir 19 mai 2000 portant promulgation de la loi n° 01-00<br />
portant sur l’organisation de l'enseignement supérieur), qui est <strong>un</strong> texte essentiel sur l'enseignement<br />
supérieur marocain, ne comprend <strong>au</strong>c<strong>un</strong>e disposition sur la mobilité internationale <strong>des</strong> étudiants<br />
<strong>marocains</strong>, bien que celle-ci soit <strong>un</strong> phénomène de grande ampleur (voir chapitre 2). De<br />
son côté, le décret du 15 février 1993 fixant les attributions et l’organisation du Ministère de l’Enseignement<br />
Supérieur, de la Formation <strong>des</strong> Cadres et de la Recherche Scientifique ne comporte<br />
que <strong>des</strong> dispositions générales <strong>des</strong>tinées à entretenir <strong>un</strong>e coopération culturelle dynamique, bilatérale<br />
et internationale entre le Maroc et les pays <strong>étranger</strong>s.<br />
De même, la Charte Nationale sur l’Éducation de 2000 évoque <strong>un</strong>iquement de façon générale les<br />
programmes de coopération internationale dans les domaines de l'éducation et de la formation<br />
(prêts, ai<strong>des</strong> et assistance technique) qui font l'objet d'<strong>un</strong>e rationalisation et d'<strong>un</strong>e coordination<br />
globales <strong>des</strong>tinées à tirer le maximum de profit de cette coopération, tout en donnant la priorité à<br />
l'expertise nationale afin de renforcer le rayonnement du Maroc par l'exportation, à son tour, de<br />
ses propres compétences et expertises. À nouve<strong>au</strong>, nous constatons que ce sont seulement <strong>des</strong><br />
dispositions générales qui font mention de la coopération internationale, mais qui ne consacrent<br />
pas de dispositions à la mobilité internationale étudiante précisément.<br />
3.1. <strong>Le</strong>s lois sur les équivalences de <strong>diplôme</strong>s <strong>étranger</strong>s<br />
• D’après le décret du 21 juin 2001 relatif <strong>au</strong>x conditions et à la procédure de l'octroi <strong>des</strong> équivalences<br />
de <strong>diplôme</strong>s de l'enseignement supérieur entré en vigueur par l’arrêté du Ministère<br />
de l’Enseignement Supérieur, de la Formation <strong>des</strong> Cadres et de la Recherche Scientifique du<br />
17 février 2003, la reconnaissance du <strong>diplôme</strong> <strong>étranger</strong> <strong>au</strong> Maroc se fait par l'étude <strong>des</strong> équivalences<br />
qui sont accordées, parfois avec la nécessité de compléter les modules ou matières<br />
qui seraient estimés manquer. La procédure d’octroi <strong>des</strong> équivalences se base sur <strong>un</strong> processus<br />
rigoureux de différentes phases à travers la constitution de dossiers d’équivalences de <strong>diplôme</strong>s<br />
de tous gra<strong>des</strong> <strong>un</strong>iversitaires, titres, <strong>diplôme</strong>s, attestations ou certificats de scolarité<br />
sanctionnant <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> ou formations supérieures qui doivent être adressés à l'<strong>au</strong>torité gouvernementale<br />
chargée de l'enseignement supérieur.<br />
MIM-AMERM/CHLOE PELLEGRINI (rapport final version janvier 2016) 29