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Le diplôme étranger un remède au chômage des diplômés marocains ?

Chloe-Pellegrini-Le-diplome-etranger11

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« évolution de carrière pas à pas depuis le bas de l’échelle grâce à <strong>un</strong> système de formation continue<br />

organisée par l’Etat ». De la sorte, sont recrutés préférentiellement <strong>des</strong> <strong>diplômés</strong> de nive<strong>au</strong> bac+2<br />

ou +3 issus <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> écoles de gestion nationales (l’ENCG est à nouve<strong>au</strong> citée, ainsi que l’IS-<br />

CAE 22 ) qui, selon ce DRH, sont « directement opérationnels ». Il s’agit donc, comme pour la banque<br />

B, d’<strong>un</strong> processus de formation continue qui assure la promotion interne <strong>des</strong> employés <strong>au</strong> nive<strong>au</strong><br />

régional. A l’issue de plusieurs années d’ancienneté et, selon la motivation et les performances de<br />

l’employé, lui est offerte la possibilité de se voir financer <strong>un</strong>e formation supérieure en techniques<br />

bancaires qui peut mener les plus méritants à l’obtention d’<strong>un</strong> master en double diplômation (Maroc-France).<br />

Selon ce DRH, ce sont ces détenteurs d’<strong>un</strong> double <strong>diplôme</strong> qui peuvent ensuite parvenir<br />

<strong>au</strong>x « postes les plus élevés ». Il considère donc que les doubles <strong>diplôme</strong>s sont les plus performants,<br />

et non les <strong>diplôme</strong>s <strong>étranger</strong>s, ni les <strong>diplôme</strong>s purement nation<strong>au</strong>x. Pour lui, comme<br />

pour le DRH de la banque B, les compétences qui priment sont moins les contenus techniques<br />

dispensés par toutes les formations à égalité que « la comm<strong>un</strong>ication orale et écrite », « le sens<br />

commercial », « le savoir-être » et « l’ouverture d’esprit large sur son pays et les <strong>au</strong>tres pays » qu’il<br />

dit rencontrer davantage chez les titulaires de doubles <strong>diplôme</strong>s que chez les <strong>diplômés</strong> de l’enseignement<br />

<strong>un</strong>iversitaire national ou les titulaires de <strong>diplôme</strong>s <strong>étranger</strong>s.<br />

Enfin, interrogé sur la présence dans les agences de la région de trois employés <strong>diplômés</strong> de<br />

l’<strong>étranger</strong> (voir table<strong>au</strong>), il les caractérise de « rares cas isolés de chargés de clientèle » qui ont été<br />

recrutés pour leur profil plutôt que pour la provenance de leurs <strong>diplôme</strong>s.<br />

Enfin, de son côté, le discours du DRH de la banque A diffère davantage de ceux <strong>des</strong> DRH <strong>des</strong> deux<br />

banques présentés précédemment. En effet, pour celui-ci, les Marocains <strong>diplômés</strong> de l’<strong>étranger</strong><br />

« ont de bien meilleures compétences linguistiques et techniques » que ceux <strong>des</strong> <strong>diplômés</strong> du système<br />

national.<br />

Il fait cependant <strong>un</strong>e distinction entre les pays d’origine <strong>des</strong> <strong>diplôme</strong>s. <strong>Le</strong>s <strong>diplômés</strong> d’Europe de<br />

l’Ouest sont, selon lui, plus performants à tel point que, dans cette banque, il n’est pas demandé<br />

d’équivalence pour les <strong>diplôme</strong>s en provenance de ces pays alors qu’il en est systématiquement<br />

demandé <strong>un</strong>e pour les <strong>diplôme</strong>s provenant d’Europe de l’Est et <strong>des</strong> pays anglo-saxons. Cela s’oppose<br />

<strong>au</strong>x deux <strong>au</strong>tres banques qui demandent <strong>des</strong> équivalences pour tous les <strong>diplôme</strong>s <strong>étranger</strong>s.<br />

Selon ce DRH, les <strong>diplômés</strong> d’Europe du Nord ont « la même culture de l’entreprise » et les<br />

mêmes capacités d’intégration à l’entreprise que celles exigées par les besoins du « Maroc moderne<br />

». Ils détiennent, notamment, la « compétence majeure » de maîtriser la langue française.<br />

Par opposition, les <strong>diplômés</strong> <strong>des</strong> pays d’Europe de l’Est (il cite les exemples de la Russie et de<br />

l’Ukraine) n’ont pas cette « culture ». Quant <strong>au</strong>x <strong>diplômés</strong> <strong>des</strong> pays anglo-saxons (Canada et Etats-<br />

Unis), selon lui, même s’ils ont <strong>un</strong>e formation de qualité, celle-ci est orientée vers <strong>des</strong> pratiques d’entreprises<br />

encore trop éloignées de celles qui sont actuellement comm<strong>un</strong>es à l’Europe et <strong>au</strong> Maroc.<br />

<strong>Le</strong>s préférences pour recruter <strong>des</strong> <strong>diplômés</strong> d’Europe (en fait essentiellement les pays francophones)<br />

s’expliquent donc pour lui par leur « meilleure formation », les compétences linguistiques,<br />

de gestion et de relation commerciale, leur « esprit d’initiative, d’innovation et de créativité<br />

», et leurs capacités à « s’adapter <strong>au</strong>x différents interlocuteurs ». Lui <strong>au</strong>ssi met en avant l’importance<br />

de la formation continue en interne pour développer les compétences <strong>des</strong> employés, mais<br />

22<br />

Institut Supérieur de Commerce et d’Administration <strong>des</strong> Entreprises.<br />

MIM-AMERM/CHLOE PELLEGRINI (rapport final version janvier 2016) 47

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