ON AIR MAGAZINE #6

BON AIR ANTILLES N°6 1 FEV 2012_bd:Mise en page 1 07/03/12 16:43 Page19
1. Aux abords des marais, des milliers d'oiseaux s'envolent...
2. Petit caïman en surface du marais
3. Zoom sur le marais de Kaw
4. Une des nombreuses rives végétalisées
5. Couple d'hoazins
6. Atipa
7. Cabiaï
Où commence vraiment
l'eau, où finit vraiment la
terre ferme ?
Les marais guyanais recouvrent
1500 km² du département, installés
principalement sur les communes
disséminées entre Cayenne et
l'Oyapock et entre Sinnamary, Saint-
Laurent du Maroni et Macouria. Pas
toujours faciles d'abord, ils restent
assez méconnus des populations
citadines, se laissant davantage
approchés par les villageois qui ont
appris de père en fils à les amadouer,
et plus récemment par les scientifiques
et les touristes qui tentent de mieux
les connaître et les apprivoiser. Car,
ne croyez pas qu'il soit simple d'entrer
en contact avec ces étendues d'eau
végétalisée. Au contraire, la première
rencontre est rustre, presque
décourageante... Il y a toute cette
humidité environnante, toutes ces
nuées d'insectes et, à la nuit tombée,
tous ces bruits incongrus, stridents,
perturbants. Il plane une atmosphère
assez insolite dans cette sorte de
savane terriblement dense et mouillée,
tapissée de hauts brins d'herbe qui
s'inclinent sous les vents. Mais là
n'est pas la plus grande surprise à
découvrir... Ce décor incroyable
dissimule bien d'autres merveilles
naturelles, autant de vies animales et
végétales qui, selon leur tempérament,
s'animent ou se cachent à notre
passage. Les marais de Guyane
foisonnent d'écosystèmes
s'épanouissant au gré des fortes
précipitations - jusqu'à 3000
millimètres par an - et des saisons
sèches durant lesquelles l'eau qui
s'évapore à une vitesse folle peut
arriver à manquer.
Pripris de Yiyi et Kaw, l'eldo-"radeau"
des végétaux et animaux :
En Guyane, les deux marais les plus
fréquentés en existences humaines,
animales et végétales sont ceux situés
près des bourgs de Sinnamary/Iracoubo
et Régina/Roura. Le premier porte le
nom créolisé de la famille qui s'installa
au 19 ème siècle sur la plaine qu'il
recouvre désormais. Le second relie
sa dénomination à celle de la
montagne verdoyante qui le surplombe.
Tout deux comptent parmi les endroits
les plus inédits pour entrevoir faune et
2
Voyage
flore incontournables de la Guyane,
parfois même pour discerner, de
loin, les derniers individus d'espèces
en voie d'extinction que les parcs
nationaux essayent de ménager.
Entre vastes étangs, forêts-galeries,
savanes inondables, marécages et
mangroves, des îlets verts, pérennes
ou ponctuels, émergent, tels des
prairies flottantes. Pour un temps, ils
abritent des milliers d'oiseaux,
d'animaux et végétaux se côtoyant
dans des conditions plus ou moins
favorables à leur émancipation. En
effet, tous ces organismes doivent
réussir à se nourrir, à grandir,
survivre et se reproduire. Orchidées
sauvages rares, canards musqués,
jacanas noirs, aigrettes neigeuses,
atipas, prapras, yayas, cabiaïs, tapirs,
hoazins, caïmans, lamantins,
spatules, cigognes, tantales,
toucans tocos, tortues
matamatas..., tous tentent de
perpétuer leur règne aux abords de
collines, criques et fleuves qui
entourent leurs chers marais,
démontrant à l'homme qu'il se doit
de sauvegarder ces zones humides
qui s'inscrivent dans les plus
importantes du globe avec celles
hébergées par les autres pays
d'Amérique du Sud.
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Le Bon Air. Mars/Avril 2012 19