BEAST #7
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#Business | Startups<br />
Dans le cadre du Women Business Manager of the Year, nous<br />
avons lancé le prix de l’innovation qui récompense un projet<br />
professionnel innovant porté par une femme de talent. Tout cela<br />
contribuera au rayonnement de cet écosystème dont nous ne<br />
sommes qu’un des nombreux acteurs.<br />
Que pensez-vous de la scène start-up<br />
et innovation au Luxembourg ?<br />
Pierre-Olivier Rotheval : La scène start-up est très dynamique,<br />
il se passe beaucoup de choses, les projets se multiplient. Ils sont<br />
beaucoup plus diversifiées aujourd’hui qu’ils ne l’étaient deux<br />
ans auparavant. C’est naturel, la première vague de projets était<br />
liée à la spécialisation financière de la place. Mais la politique de<br />
diversification de l’économie lancée depuis quelques années et<br />
soutenue par les différents gouvernements porte ses fruits. Et elle<br />
contribue à la création d’emplois dans les nouvelles technologies<br />
et à l’émergence d’initiatives innovantes crédibles à l’international.<br />
Frank Hollerich : Nous voyons cette diversité dans les projets<br />
que nous finançons et les dossiers que nous recevons. Si l’on<br />
regarde les financements « InnovFin » que nous avons accordés,<br />
donc pour des projets innovants, une grande partie touche à l’IT<br />
mais dans des domaines très variés: la cryptographie, la sécurité,<br />
le reporting , le gaming, le secteur médical, la publicité…<br />
Le financement est souvent le nerf de la guerre pour<br />
les créateurs d’entreprise. Comment vous positionnez-vous<br />
à la BIL et comment se positionne le Luxembourg par rapport<br />
aux autres pays ?<br />
Frank Hollerich : les besoins d’une start-up ne sont pas les mêmes<br />
que ceux d’une grosse PME. Notre objectif est d’être présents<br />
à tous les stades du développement des sociétés et d’avoir la<br />
solution adaptée à leurs besoins, en travaillant étroitement<br />
avec tous nos partenaires. Pour les créateurs d’entreprise nous<br />
proposons un service d’accompagnement baptisé BIL Start.<br />
Vous avez besoin de « seed fund » (fonds d’amorçage) pour<br />
tester votre « proof of concept »? Alors nous pouvons vous<br />
diriger vers le Digital Tech Fund dont la BIL est un des financeurs.<br />
Votre produit ou service, innovant, a fait ses preuves et vous avez<br />
besoin de fonds pour en accélérer la commercialisation ? Nous<br />
pouvons vous proposer un prêt couvert en partie par la garantie<br />
InnovFin et/ou par la Mutualité des PME ou de la Mutualité de<br />
Cautionnement et d’Aide aux Commerçants. Vous êtes en phase<br />
d’expansion nationale voire internationale ? Un prêt bancaire<br />
classique, éventuellement cofinancé par la SNCI (Société Nationale<br />
de Crédit et d’Investissement), peut être la solution.<br />
Pierre-Olivier Rotheval : il est vrai qu’une des faiblesses du<br />
Luxembourg par rapport aux autres hubs technologiques était<br />
le manque de Seed fund. Mais cela est en train de changer.<br />
Le Digital Tech Fund a fait bouger les choses. Nous sommes la<br />
seule banque parmi les parties prenantes de ce fonds d’amorçage<br />
pour les start-ups lancé sur initiative du ministère de l’Économie<br />
dans le cadre de « Digital Lëtzebuerg ».<br />
Vous avez signé un accord avec le Fonds européen<br />
d’investissement en 2015 pour accroitre les prêts aux petites<br />
et moyennes entreprises (PME) innovantes, grâce à la garantie<br />
InnovFin. Pouvez-vous nous dresser un bilan de la situation ?<br />
Frank Hollerich : La philosophie d’InnovFin est de réduire la part<br />
de risque supportée par les banques pour accroitre les prêts<br />
aux entreprises innovantes, entreprises qui sont par nature plus<br />
risquées, et ainsi contribuer au développement de l’économie<br />
européenne. Ce dispositif couvre les prêts bancaires à hauteur<br />
de 50%. À ce jour, nous avons financé 28 sociétés, pour un total<br />
de prêts de près de 28 millions d’euros. Les montants sont très<br />
variables. Nous avons 26 autres dossiers en cours d’analyse. Une<br />
grande partie de ces projets sont en lien avec l’IT, mais on retrouve<br />
aussi des PME traditionnelles ayant développé des produits,<br />
processus ou services nouveaux. Nous sommes en discussions<br />
avec le FEI pour prolonger la période de tirage jusqu’en juillet<br />
2018.<br />
Je tiens à préciser que les critères d’innovation à respecter sont<br />
suffisamment larges pour que beaucoup d’entreprises soient<br />
éligibles.<br />
Quand vous recevez un dossier ou que vous rencontrez<br />
les porteurs de projet, quelles sont les premières informations<br />
que vous recherchez ?<br />
Frank Hollerich : En tant que banquier, il est primordial de<br />
comprendre l’activité de la société. Et le défi pour le porteur d’un<br />
projet innovant est d’expliquer une matière souvent complexe en<br />
relativement peu de temps, qui plus est à un « non averti ». Une<br />
présentation claire et structurée qui ne se perd pas dans des<br />
détails techniques est cruciale. Par ailleurs, il est important de<br />
savoir où la société se situe dans son développement : le proof of<br />
concept est-il déjà terminé ? Est-ce que la start-up génère déjà<br />
des premiers revenus ? Quels sont les objectifs de revenus et sur<br />
quelles hypothèses reposent-ils ?<br />
Pierre-Olivier Rotheval : je m’attache beaucoup à l’équipe<br />
qui porte le projet : quel est le parcours des associés ? Leur<br />
niveau d’expérience ? Je suis aussi très sensible à la dimension<br />
internationale des projets et à la stratégie d’expansion des acteurs<br />
que nous soutenons.<br />
SAVE THE DATE<br />
27 JUNE 2017<br />
LE ROYAL HOTEL<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#7</strong><br />
www.insurtech.lu