ock arty Feu Robertson les troubles de l’amour romantique
0 rock arty Feu Robertson traine dans ses pas un univers rock, arty, utopiste, anticonformiste, poétique et politique. Un rock de nuit pluvieuse et d’arrière-cour trempé à l’art contemporain. Un rock d’insurgés et de résidence entourée de barbelés électrifiés, entre rage et retenue. Le groupe rémois de 4 musiciens venus en partie des musiques expérimentales, mené par Charlotte Ganache qui signe toutes les lyrics et les compositions, a récemment sorti son 2 e album studio « Sticky Situations with Trouble » sur le label Partycul System. Les 9 morceaux de cet album sont tous liés par le même thème : les troubles de l’amour romantique et de ses tourments inévitables. Le 10 mars dernier, Feu Robertson se produisait sur la scène du club de la Cartonnerie à Reims. Entrevue avec Charlotte Ganache autour d’un café. Quelles sont les influences de Feu Robertson ? La musique des années 60 et 70, c’està-dire le rock qui devient adulte. Ça va de Bob Dylan aux Beatles, en passant par les Rolling Stones avec 2 groupes essentiels qui sont The Doors et The Velvet Underground. Autre musique qui nous influence : la noise et la pop des 90’s avec Sonic Youth et Beck. Pourquoi le nom Feu Robertson ? C’est parti d’un personnage historique complexe, qui s’appelait Etienne-Gaspard Robert, qui a vécu à mi-chemin entre les 18 e et 19 e siècles. Ce personnage, qui prend le pseudo de Robertson, est fascinant parce qu’à la fois très connu et inconnu et j’aime beaucoup ce genre de personnage historique que tout le monde croit connaître, comme certains grands de l’histoire. C’est un ecclésiastique très cultivé, professeur de physique et d’astronomie qui vit dans le Paris des Lumières et qui se lance en 1783 dans la course aux ballons volants en concurrence avec les frères Montgolfier alors qu’il a seulement 20 ans. Dans cette compétition effrénée à l’innovation, il va mettre au point la nacelle, mais hélas il n’arrivera que second avec son coéquipier appelé le « professeur Charles », car il volera 2 mois après les frères Montgolfier. Ensuite il va changer son orbite de vie et va devenir Fantasmagore, une profession du spectacle de cette époque. Ce sont des gens, ancêtres du cinéma, qui recréaient avec des lanternes magiques des scènes, peintes, en projection. Robertson va améliorer le système pour en faire un spectacle total en y ajoutant de la musique et les premiers effets spéciaux en brulant des écorces pour générer des parfums et recréer des brouillards artificiels. Ce qui est assez drôle c’est que Robertson va être cité au milieu des 60’s en tant que précurseur du cinéma par Jim Morrison dans son mémoire de fin d’études à l’Université de Californie de Los Angeles. Et quelques années après, Jim Morrison sera enterré au cimetière du Père Lachaise, par hasard à 40 m de Robertson. Le terme « Feu » est lié à ma rencontre avec ce personnage disparu lorsque je suis allé sur la tombe de Jim Morrison. J’avais alors remarqué en quittant la tombe de Morrison un très beau monument funéraire sur lequel étaient inscrits 3 mots énigmatiques : Physique, Aérostat, Fantasmagorie… et Etienne Robertson - On voit d’ailleurs que jusque sur sa pierre tombale Robertson est présenté sous son pseudo : C’est un personnage qui a toujours été dans la recréation de lui-même et dans l’image. Après cette intrigante découverte je me suis renseigné sur ce personnage qui va rester toute sa vie à Paris où il mourra en 1837 à l’âge de 74 ans. Quand j’ai dû trouver un nom au groupe pour lancer le projet, j’ai alors voulu faire revivre le nom de ce personnage comme un chamane, un esprit qui pourrait venir nous guider. C’est ainsi que Feu Robertson est né en 2010. Comment faites-vous évoluer votre musique entre la sérénité, relative, du studio et l’effervescence du Live ? La musique c’est avant tout du jeu. Le groupe est à géométrie variable, on peut jouer sur une grosse scène ou dans un petit bar, en groupe ou en duo. Quand