Le Quai - brochure de saison 17/18
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T900<br />
DURÉE ESTIMÉE 1H50<br />
PRODUCTION LE QUAI CDN<br />
THÉÂTRE<br />
LA TRAGÉDIE<br />
SHAKESPEARE<br />
DE MACBETH<br />
FRÉDÉRIC BÉLIER-GARCIA<br />
Dans la foulée <strong>de</strong> la création <strong>de</strong> l’opéra <strong>de</strong> Verdi<br />
Macbetto créé en 2016, Frédéric Bélier-Garcia<br />
met en scène une adaptation <strong>de</strong> La Tragédie <strong>de</strong><br />
Macbeth <strong>de</strong> William Shakespeare dans la très<br />
belle et dangereusement soyeuse traduction<br />
d’Yves Bonnefoy. Dans le décor créé pour l’opéra,<br />
et s’inspirant <strong>de</strong> la vigueur que lui assène Verdi,<br />
le texte <strong>de</strong> Shakespeare y trouve une résonnance<br />
nouvelle, dans ces espaces confinés, étranges et<br />
inquiétants, à l’instar <strong>de</strong> longues lances crevant<br />
les murs comme une poupée traversée d’aiguilles<br />
maléfiques, fouillant l’âme <strong>de</strong> ce couple aussi<br />
terrible que proche.<br />
C'EST L'HISTOIRE DE -<br />
Au retour d’une bataille opposant la Norvège à l’Écosse,<br />
au cours <strong>de</strong> laquelle Macbeth, valeureux chevalier<br />
<strong>de</strong>s armées <strong>de</strong> Duncan, roi d’Écosse, s’est illustré par<br />
son courage, Macbeth rencontre trois sorcières qui lui<br />
prédisent qu’il sera Seigneur, puis… Roi d’Écosse. Peu<br />
<strong>de</strong> temps après, <strong>de</strong>s seigneurs envoyés par Duncan<br />
viennent annoncer à Macbeth que le roi le nomme<br />
baron <strong>de</strong> Cawdor en guise <strong>de</strong> récompense… Troublé,<br />
Macbeth fait part <strong>de</strong> sa rencontre insolite à son épouse,<br />
Lady Macbeth, qui le pousse à accomplir l’oracle en<br />
assassinant le Roi Duncan, qui vient faire escale dans leur<br />
palais. Mais un crime en entraîne un autre pour assurer<br />
la sureté <strong>de</strong> leur pouvoir. Et les conseils ambigus <strong>de</strong>s<br />
sorcières ne font qu’amplifier cette marche inexorable<br />
conduisant le peuple au martyre puis à la révolte, et les<br />
protagonistes, dévorés par la culpabilité et la paranoïa,<br />
vers la folie et le final combat.<br />
MACBETH - La vie n’est qu’une ombre qui passe,<br />
un pauvre acteur<br />
Qui s’agite et para<strong>de</strong> une heure, sur la scène,<br />
Puis on ne l’entend plus. C’est un récit<br />
Plein <strong>de</strong> bruit et <strong>de</strong> fureur, qu’un idiot raconte<br />
Et qui n’a pas <strong>de</strong> sens.<br />
La Tragédie <strong>de</strong> Macbeth est une pièce écrite en 1605 par<br />
William Shakespeare. <strong>Le</strong> sujet est inspiré d’un personnage<br />
réel – Macbeth, roi d’Écosse, picte, qui régna en Écosse <strong>de</strong><br />
1040 à 1057 – mais la tragédie, quant à elle, est totalement<br />
fictive. Au Royaume-Uni, une légen<strong>de</strong> veut que Macbeth<br />
soit une pièce apportant le malheur. Ainsi, les acteurs<br />
l’appellent « La pièce écossaise » (« The Scottish Play »),<br />
plutôt que par son nom. Lady Macbeth, brûlée par l’ambition<br />
avant d’être irradiée par la culpabilité jusqu’à la folie, est<br />
l’un <strong>de</strong>s plus magnifiques et fascinants rôles féminins du<br />
répertoire.<br />
Dire : Macbeth c’est l’ambition, c’est ne rien dire. Macbeth,<br />
c’est la faim. Quelle faim ? La faim du monstre toujours<br />
possible dans l’homme. Certaines âmes ont <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts.<br />
N’éveillez pas leur faim.<br />
Victor Hugo<br />
DE SHAKESPEARE<br />
MISE EN SCÈNE FRÉDÉRIC BÉLIER-GARCIA<br />
COLLABORATION ARTISTIQUE CAROLINE GONCE. AVEC DOMINIQUE VALADIÉ,<br />
JEAN-CHARLES CLICHET, SÉBASTIEN EVENO. DISTRIBUTION EN COURS.<br />
SCÉNOGRAPHIE JACQUES GABEL. CRÉATION LUMIÈRE ROBERTO VENTURI.<br />
CRÉATION VIDÉO PIERRE NOUVEL. COSTUMES SARAH LETERRIER. CRÉATION<br />
SON SÉBASTIEN TROUVÉ. PRODUCTION LE QUAI CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL<br />
ANGERS PAYS DE LA LOIRE.<br />
LA TERRIBLE MALADIE DU DÉSIR<br />
Macbeth est la pièce du désir. Non du désir <strong>de</strong> quelque<br />
chose, mais du désir d’être quelqu’un d’autre que soi<br />
(plus grand, plus haut, ou simplement différent). Désir<br />
maudit, mais qui nous hante pourtant tous. Comme si,<br />
en nous, une voix confuse, intérieure, insomniaque, ne<br />
cessait <strong>de</strong> se proclamer insatisfaite <strong>de</strong> la place qui nous<br />
est assignée sur cette terre.<br />
Nous sommes à la fois ce vœu d’être autre, et la peur,<br />
l’inquiétu<strong>de</strong> affolante que cette envie nous inspire.<br />
Comment en effet prétendre dépasser ce que nous<br />
sommes sans craindre la chute, l’abandon et la calamité ?<br />
Macbeth raconte cette voix sombre et terrifiante qui nous<br />
susurre à nous-mêmes à la fois l’audace et la dépression,<br />
le courage et la cruauté.<br />
C’est une œuvre « fantastique » qui creuse pourtant au plus<br />
intime <strong>de</strong> nous-mêmes, comme s’il fallait <strong>de</strong>s sorcières,<br />
<strong>de</strong>s forêts qui avancent, <strong>de</strong>s meurtres, <strong>de</strong>s fantômes et<br />
<strong>de</strong>s apparitions pour pouvoir (nous) représenter notre<br />
désir et notre effroi les plus confi<strong>de</strong>ntiels. C’est pourquoi<br />
je monterai la pièce dans la traduction lumineuse d’Yves<br />
Bonnefoy, et dans l’écrin spectaculaire que j’ai utilisé<br />
pour l’opéra.<br />
Macbeth est la pièce la plus métaphysique et à la fois la<br />
plus enfantine <strong>de</strong> Shakespeare, sous le terrible extrême<br />
<strong>de</strong> sa narration, elle met en branle les sentiments les<br />
plus archaïques du cœur humain, l’envie, la peur, la<br />
lâcheté ; ses personnages sautillent <strong>de</strong> joie et grelottent<br />
d’angoisse comme un enfant solitaire dans sa chambre<br />
obscure au milieu <strong>de</strong> ses rêves et <strong>de</strong> ses effrois, guettant<br />
parmi les ombres changeantes <strong>de</strong> la nuit les clefs <strong>de</strong> son<br />
<strong>de</strong>stin.<br />
C’est pourquoi elle s’avivera <strong>de</strong> beaucoup d’images, <strong>de</strong><br />
films, <strong>de</strong> musique.<br />
Mettre en scène Macbeth, c’est tenter <strong>de</strong> mettre en images<br />
ce désir venimeux d’une autre vie qui nous empoisonne<br />
nous-mêmes jusqu’à la faute, jusqu’à la mélancolie ; c’est<br />
essayer <strong>de</strong> faire humer, sous la fable pleine <strong>de</strong> bruits et<br />
<strong>de</strong> fureur ce battement, ce martèlement plein <strong>de</strong> terreur,<br />
fébrile et sourd du gosse épouvanté en nous.<br />
Frédéric Bélier-Garcia<br />
© JACQUES GABEL<br />
© THOMAS JORION<br />
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