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Le Quai - brochure de saison 17/18

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MA 13<br />

MARS<br />

20:00<br />

ME 14<br />

MARS<br />

20:00<br />

JE 15<br />

MARS<br />

20:00<br />

VE 16<br />

MARS<br />

20:00<br />

SA <strong>17</strong><br />

MARS<br />

<strong>18</strong>:00<br />

LU 19<br />

MARS<br />

20:00<br />

MA 20<br />

MARS<br />

20:00<br />

ME 21<br />

MARS<br />

20:00<br />

JE 22<br />

MARS<br />

20:00<br />

VE 23<br />

MARS<br />

20:00<br />

T900<br />

DURÉE ESTIMÉE 1H50<br />

PRODUCTION LE QUAI CDN<br />

THÉÂTRE<br />

LA TRAGÉDIE<br />

SHAKESPEARE<br />

DE MACBETH<br />

FRÉDÉRIC BÉLIER-GARCIA<br />

Dans la foulée <strong>de</strong> la création <strong>de</strong> l’opéra <strong>de</strong> Verdi<br />

Macbetto créé en 2016, Frédéric Bélier-Garcia<br />

met en scène une adaptation <strong>de</strong> La Tragédie <strong>de</strong><br />

Macbeth <strong>de</strong> William Shakespeare dans la très<br />

belle et dangereusement soyeuse traduction<br />

d’Yves Bonnefoy. Dans le décor créé pour l’opéra,<br />

et s’inspirant <strong>de</strong> la vigueur que lui assène Verdi,<br />

le texte <strong>de</strong> Shakespeare y trouve une résonnance<br />

nouvelle, dans ces espaces confinés, étranges et<br />

inquiétants, à l’instar <strong>de</strong> longues lances crevant<br />

les murs comme une poupée traversée d’aiguilles<br />

maléfiques, fouillant l’âme <strong>de</strong> ce couple aussi<br />

terrible que proche.<br />

C'EST L'HISTOIRE DE -<br />

Au retour d’une bataille opposant la Norvège à l’Écosse,<br />

au cours <strong>de</strong> laquelle Macbeth, valeureux chevalier<br />

<strong>de</strong>s armées <strong>de</strong> Duncan, roi d’Écosse, s’est illustré par<br />

son courage, Macbeth rencontre trois sorcières qui lui<br />

prédisent qu’il sera Seigneur, puis… Roi d’Écosse. Peu<br />

<strong>de</strong> temps après, <strong>de</strong>s seigneurs envoyés par Duncan<br />

viennent annoncer à Macbeth que le roi le nomme<br />

baron <strong>de</strong> Cawdor en guise <strong>de</strong> récompense… Troublé,<br />

Macbeth fait part <strong>de</strong> sa rencontre insolite à son épouse,<br />

Lady Macbeth, qui le pousse à accomplir l’oracle en<br />

assassinant le Roi Duncan, qui vient faire escale dans leur<br />

palais. Mais un crime en entraîne un autre pour assurer<br />

la sureté <strong>de</strong> leur pouvoir. Et les conseils ambigus <strong>de</strong>s<br />

sorcières ne font qu’amplifier cette marche inexorable<br />

conduisant le peuple au martyre puis à la révolte, et les<br />

protagonistes, dévorés par la culpabilité et la paranoïa,<br />

vers la folie et le final combat.<br />

MACBETH - La vie n’est qu’une ombre qui passe,<br />

un pauvre acteur<br />

Qui s’agite et para<strong>de</strong> une heure, sur la scène,<br />

Puis on ne l’entend plus. C’est un récit<br />

Plein <strong>de</strong> bruit et <strong>de</strong> fureur, qu’un idiot raconte<br />

Et qui n’a pas <strong>de</strong> sens.<br />

La Tragédie <strong>de</strong> Macbeth est une pièce écrite en 1605 par<br />

William Shakespeare. <strong>Le</strong> sujet est inspiré d’un personnage<br />

réel – Macbeth, roi d’Écosse, picte, qui régna en Écosse <strong>de</strong><br />

1040 à 1057 – mais la tragédie, quant à elle, est totalement<br />

fictive. Au Royaume-Uni, une légen<strong>de</strong> veut que Macbeth<br />

soit une pièce apportant le malheur. Ainsi, les acteurs<br />

l’appellent « La pièce écossaise » (« The Scottish Play »),<br />

plutôt que par son nom. Lady Macbeth, brûlée par l’ambition<br />

avant d’être irradiée par la culpabilité jusqu’à la folie, est<br />

l’un <strong>de</strong>s plus magnifiques et fascinants rôles féminins du<br />

répertoire.<br />

Dire : Macbeth c’est l’ambition, c’est ne rien dire. Macbeth,<br />

c’est la faim. Quelle faim ? La faim du monstre toujours<br />

possible dans l’homme. Certaines âmes ont <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts.<br />

N’éveillez pas leur faim.<br />

Victor Hugo<br />

DE SHAKESPEARE<br />

MISE EN SCÈNE FRÉDÉRIC BÉLIER-GARCIA<br />

COLLABORATION ARTISTIQUE CAROLINE GONCE. AVEC DOMINIQUE VALADIÉ,<br />

JEAN-CHARLES CLICHET, SÉBASTIEN EVENO. DISTRIBUTION EN COURS.<br />

SCÉNOGRAPHIE JACQUES GABEL. CRÉATION LUMIÈRE ROBERTO VENTURI.<br />

CRÉATION VIDÉO PIERRE NOUVEL. COSTUMES SARAH LETERRIER. CRÉATION<br />

SON SÉBASTIEN TROUVÉ. PRODUCTION LE QUAI CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL<br />

ANGERS PAYS DE LA LOIRE.<br />

LA TERRIBLE MALADIE DU DÉSIR<br />

Macbeth est la pièce du désir. Non du désir <strong>de</strong> quelque<br />

chose, mais du désir d’être quelqu’un d’autre que soi<br />

(plus grand, plus haut, ou simplement différent). Désir<br />

maudit, mais qui nous hante pourtant tous. Comme si,<br />

en nous, une voix confuse, intérieure, insomniaque, ne<br />

cessait <strong>de</strong> se proclamer insatisfaite <strong>de</strong> la place qui nous<br />

est assignée sur cette terre.<br />

Nous sommes à la fois ce vœu d’être autre, et la peur,<br />

l’inquiétu<strong>de</strong> affolante que cette envie nous inspire.<br />

Comment en effet prétendre dépasser ce que nous<br />

sommes sans craindre la chute, l’abandon et la calamité ?<br />

Macbeth raconte cette voix sombre et terrifiante qui nous<br />

susurre à nous-mêmes à la fois l’audace et la dépression,<br />

le courage et la cruauté.<br />

C’est une œuvre « fantastique » qui creuse pourtant au plus<br />

intime <strong>de</strong> nous-mêmes, comme s’il fallait <strong>de</strong>s sorcières,<br />

<strong>de</strong>s forêts qui avancent, <strong>de</strong>s meurtres, <strong>de</strong>s fantômes et<br />

<strong>de</strong>s apparitions pour pouvoir (nous) représenter notre<br />

désir et notre effroi les plus confi<strong>de</strong>ntiels. C’est pourquoi<br />

je monterai la pièce dans la traduction lumineuse d’Yves<br />

Bonnefoy, et dans l’écrin spectaculaire que j’ai utilisé<br />

pour l’opéra.<br />

Macbeth est la pièce la plus métaphysique et à la fois la<br />

plus enfantine <strong>de</strong> Shakespeare, sous le terrible extrême<br />

<strong>de</strong> sa narration, elle met en branle les sentiments les<br />

plus archaïques du cœur humain, l’envie, la peur, la<br />

lâcheté ; ses personnages sautillent <strong>de</strong> joie et grelottent<br />

d’angoisse comme un enfant solitaire dans sa chambre<br />

obscure au milieu <strong>de</strong> ses rêves et <strong>de</strong> ses effrois, guettant<br />

parmi les ombres changeantes <strong>de</strong> la nuit les clefs <strong>de</strong> son<br />

<strong>de</strong>stin.<br />

C’est pourquoi elle s’avivera <strong>de</strong> beaucoup d’images, <strong>de</strong><br />

films, <strong>de</strong> musique.<br />

Mettre en scène Macbeth, c’est tenter <strong>de</strong> mettre en images<br />

ce désir venimeux d’une autre vie qui nous empoisonne<br />

nous-mêmes jusqu’à la faute, jusqu’à la mélancolie ; c’est<br />

essayer <strong>de</strong> faire humer, sous la fable pleine <strong>de</strong> bruits et<br />

<strong>de</strong> fureur ce battement, ce martèlement plein <strong>de</strong> terreur,<br />

fébrile et sourd du gosse épouvanté en nous.<br />

Frédéric Bélier-Garcia<br />

© JACQUES GABEL<br />

© THOMAS JORION<br />

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