Qualité Références n°73
Le point sur le marché de la formation suite à la réforme
Le point sur le marché de la formation suite à la réforme
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
LE MODÈLE EFQM EN 2017<br />
LES OUTILS DE LA QUALITÉ<br />
FRANCE<br />
AFNOR : un correspondant<br />
de la fondation EFQM<br />
Patrick Paris, le délégué général EFQM en France, présente le fonctionnement de l’évaluation<br />
EFQM et les services proposés par le groupe AFNOR. Explications.<br />
© DR<br />
Patrick PARIS,<br />
délégué général<br />
EFQM en France<br />
<strong>Qualité</strong> <strong>Références</strong> : Sur quels critères le<br />
modèle d’évaluation EFQM est-il basé ?<br />
Patrick Paris : Cinq critères concernent<br />
les pratiques de management : leadership,<br />
personnel, stratégie, partenariat<br />
et ressource, processus produit et service.<br />
Quatre autres critères sont liés aux résultats.<br />
Quand on s’intéresse aux résultats<br />
Client, Personnel et Société, on prend en<br />
compte la perception de la partie prenante<br />
considérée et la mesure de performance<br />
mesurée en interne. La quatrième dimension<br />
de résultats d’activités est centrée sur<br />
la partie prenante économique, celle qui<br />
assure les fonds pour l’organisation (actionnaire<br />
pour le secteur privé, élus, institutions<br />
pour le secteur public). On analyse<br />
dans ce critère les résultats stratégiques financiers<br />
et non financiers qui illustrent<br />
la réussite du déploiement de la stratégie<br />
(performance financière, budgétaire, performance<br />
des partenaires, …), la perception<br />
des parties prenantes économiques<br />
et les résultats liés à la performance opérationnelle<br />
(coûts des projets, des performances<br />
des processus clés…).<br />
Cette double lecture de perception et de<br />
mesure interne permet d’assurer un parfait<br />
alignement entre l’image perçue par<br />
la partie prenante et l’image voulue.<br />
L’utilisation du modèle EFQM est contex-<br />
tuelle. L’évaluation d’une organisation selon<br />
le modèle EFQM repose sur la prise en<br />
compte du contexte de cette organisation, de<br />
sa vision, de ses enjeux, et des résultats clés visés<br />
pour identifier sur quoi repose la performance<br />
actuelle, les pratiques de management<br />
à renforcer et celles qu’il faut améliorer pour<br />
atteindre durablement les résultats visés. L’alignement<br />
entre le contexte, la stratégie, les tableaux<br />
de bord sur les quatre dimensions (Résultats<br />
d’activités, Client, Personnel, Société)<br />
et les pratiques de management sur les cinq<br />
domaines (Leadership, Stratégie, Personnel,<br />
Partenariats & Ressources, Processus, Produits<br />
& Services) sont analysés lors de l’évaluation.<br />
La valeur ajoutée principale de l’évaluation<br />
consiste à identifier la pertinence de l’alignement,<br />
les pratiques de management qui<br />
construisent la performance (points forts) et<br />
celles qu’il faut renforcer au regard des enjeux<br />
visés et les pratiques de management<br />
qu’il faut nécessairement développer, améliorer<br />
pour atteindre durablement les résultats<br />
visés à court, moyen, long termes. Cette<br />
logique de priorisation permet de mettre les<br />
ressources là où cela est réellement nécessaire<br />
(obtenir des niveaux remarquables de performance<br />
pour satisfaire et dépasser les attentes<br />
et besoins de toutes les parties prenantes : modèle<br />
d’excellence).<br />
Q.R : Comment l’évaluation EFQM se déroulet-elle<br />
?<br />
P.P. : Deux choix d’évaluation sont possibles :<br />
soit celles effectuées par des organismes tiers<br />
(AFNOR), soit l’auto-évaluation par l’organisation<br />
elle-même. Leur intérêt commun est de<br />
prendre du recul sur l’organisation et d’analyser<br />
les résultats obtenus, les facteurs internes<br />
et externes qui ont construits les résultats et<br />
ceux qui les ont limités. - (lien de cause à effet,<br />
facteurs conjoncturels, ….). On ne se limite<br />
plus à analyser pourquoi les objectifs ne sont<br />
pas atteints mais à expliquer tous les résultats<br />
et les facteurs qui les ont produits. Ceci développe<br />
une culture d’apprentissage, de capitalisation<br />
des succès et d’analyse des échecs (autonomie<br />
des équipes, dynamique de progrès<br />
et de prise de décision).<br />
La recherche d’amélioration et d’innovation<br />
des bonnes pratiques de management repose<br />
également sur le benchmark. Cela consiste à<br />
rencontrer des organisations qui incarnent<br />
ce qui se fait de mieux en termes de performance<br />
sur un domaine donné pour partager<br />
les pratiques développées : culture bien développée<br />
au niveau des organisations en démarche<br />
EFQM (au plan européen et national).<br />
Il existe 5 clubs de benchmark en France regroupant<br />
plus de 120 organisations.<br />
Q.R : Quels sont les différents niveaux de<br />
reconnaissance ?<br />
P.P. : Le premier niveau est l’engagement<br />
dans l’excellence « Committee to Excellence »<br />
Pour obtenir ce diplôme, il faut d’abord définir<br />
une stratégie et les résultats clés visés, réaliser<br />
une analyse du contexte de l’entreprise et<br />
effectuer une autoévaluation des pratiques de<br />
management et des résultats. L’organisation<br />
identifie trois actions de progrès qui viennent<br />
en soutien stratégie et pour lesquels les résultats<br />
visés seront atteints en 9 mois (approche<br />
RADAR de l’EFQM).<br />
L’organisation peut déposer un dossier auprès<br />
du groupe AFNOR. Une évaluation est<br />
réalisée au bout des 9 mois pour vérifier la<br />
bonne intégration des pratiques EFQM et l’atteinte<br />
des résultats visés pour 2 des 3 actions.<br />
Cette approche la plus pédagogique ne demande<br />
pas de connaissances particulières de<br />
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°73 • Juillet-Août-Septembre 2017 I49