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JOURNAL ASMAC No 1 - février 2018

Relève - Gériatrie/Dépressions TripAdvisor de l'emploi

Relève -
Gériatrie/Dépressions
TripAdvisor de l'emploi

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<strong>No</strong> 1 <strong>février</strong> <strong>2018</strong><br />

Verband Schweizerischer Assistenz- und Oberärztinnen und -ärzte<br />

Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />

Associazione svizzera dei medici assistenti e capiclinica<br />

<strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

Relève<br />

• Gériatrie/Dépressions<br />

• TripAdvisor de l’emploi


Merci pour<br />

votre confiance.<br />

MÉDECIN-ASSISTANT OU CHEF DE CLINIQUE<br />

Dans tous les cas, nous vous apportons plus. Grâce au partenariat conclu entre<br />

MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> et SWICA ainsi qu’au système de bonus BENEVITA, vous<br />

bénéficiez non seulement d’une grande sécurité financière, mais également d’une qualité<br />

de service hors pair et d’avantages collectifs attrayants. Contactez-nous pour WEIL examiner GESUNDHEIT<br />

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MÉDECINE<br />

INTERNE GÉNÉRALE<br />

Update Refresher<br />

13 – 16 juin <strong>2018</strong><br />

32 h<br />

MÉDECINE INTERNE<br />

Update Refresher<br />

29 mai – 2 juin <strong>2018</strong><br />

40 h<br />

DIABÈTE<br />

Update Refresher<br />

31 mai – 1 juin <strong>2018</strong><br />

15 crédits SSMIG pour la formation continue<br />

essentielle – MIG / 14 crédits SSED-SGED<br />

Localité<br />

Centre de Congrès Beaulieu, Lausanne<br />

Information / Inscription<br />

tél. 041 567 29 80 | fax 041 567 29 81<br />

info@fomf.ch | www.fomf.ch


SOMMAIRE<br />

Page de couverture: aebi, grafik & illustration, berne<br />

ÉDITORIAL<br />

5 De la pilule contraceptive aux Zofingiens<br />

POLITIQUE<br />

6 Politique de la santé: L’œuf de Colomb –<br />

ou comment faire du neuf avec du vieux<br />

8 L’essentiel en bref<br />

Pas de recours aux forceps<br />

10 « Les enjeux sont de taille »<br />

12 Le mieux reste encore d’éviter<br />

les maladies<br />

FORMATION POSTGRADUÉE /<br />

CONDITIONS DE TRAVAIL<br />

14 « Un TripAdvisor de l’emploi »<br />

<strong>ASMAC</strong><br />

18 Section Berne<br />

18 Section Grisons<br />

19 Section Tessin<br />

20 Section Zurich / Schaffhouse<br />

21 Conseil juridique <strong>ASMAC</strong><br />

PERSPECTIVES<br />

37 Série disciplines médicales – Actualités<br />

en gériatrie – le syndrome confusionnel:<br />

Passager, mais durable<br />

39 Aus der «Therapeutischen Umschau»:<br />

Suizidalität bei psychischen Erkrankungen<br />

– Prävention und Behandlung<br />

45 L’objet choisi:<br />

Le steak parmi les cerveaux<br />

MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

47 Boîte aux lettres<br />

48 Partenaires de conseil de<br />

MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

49 Protégez ce qui est précieux<br />

50 Impressum<br />

POINT DE MIRE ▶ RELÈVE<br />

23 Il faut persévérer pour réaliser<br />

des miracles<br />

25 Une progéniture incroyablement<br />

puissante<br />

28 La «Rolls-Royce» des concours de danse<br />

30 La pilule pour l’hippopotame ?<br />

32 Cultiver l’amitié au-delà des études<br />

34 Il fait froid dans l’arche moderne<br />

Geborgenheit<br />

CH-3860 Meiringen<br />

Telefon +41 33 972 81 11<br />

www.privatklinik-meiringen.ch<br />

Ein Unternehmen der Michel Gruppe<br />

Ärztliche Leitung:<br />

Prof. Dr. med. Thomas J. Müller<br />

Wo Patienten auch Gäste sind.<br />

N o 1 Février <strong>2018</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

3


STS 0292<br />

App Viollier<br />

Partout et à tout moment<br />

Résultats de laboratoire, de pathologie, de cardiologie et de pneumologie en temps réel<br />

Statut des demandes<br />

Provisoire, définitif, dans et en dehors du domaine<br />

de référence<br />

09:45<br />

Résultats (POCT via la v-box® inclus)<br />

Sous forme de graphiques ou de tableaux, cumulatifs ou<br />

non, également en format PDF<br />

<strong>No</strong>tifications push<br />

Communication automatique de résultats critiques<br />

(‘Critical values’) et lors de demandes urgentes<br />

Rajout d’analyse<br />

Par simple pression du doigt, avec prise en compte<br />

automatique des échantillons prélevés et de leur stabilité<br />

Equipe consiliaire<br />

Répertoire pour contact direct<br />

Mustermann, Felix<br />

18.11.1953<br />

Entnahmedatum / -zeit 21.11.2017 / 10:28<br />

Analyse Resultat Referenz<br />

Stoffwechsel<br />

Ferritin<br />

Kreatinin<br />

GFR (CKD-EPI)<br />

CRP<br />

AST (GOT)<br />

ALT (GPT)<br />

Methylmalonsäure<br />

Vit. B12, aktiv (Holo-Tc)<br />

35<br />

71<br />

93<br />

169<br />

28<br />

26<br />

469<br />

34<br />

Der Befund ist vereinbar mit einem funktionellen oder<br />

klinischen Vitamin B12 Mangel.<br />

30 – 300<br />

µg/L<br />

< 104<br />

µmg/L<br />

> 60<br />

2<br />

mL/min/1.73m2<br />

< 10<br />

mg/L<br />

< 41<br />

U/L<br />

< 41<br />

U/L<br />

73 – 271<br />

nmol/L<br />

> 40<br />

pmol/L<br />

Analyses A – Z<br />

Répertoire des analyses<br />

Folsäure (Ery)<br />

PDF<br />

833<br />

366 – 1496<br />

nmol/L<br />

Nachverordnen<br />

viollier.ch


ÉDITORIAL<br />

Photo: Severin <strong>No</strong>vacki<br />

Catherine Aeschbacher<br />

Rédactrice en chef du Journal <strong>ASMAC</strong><br />

De la pilule contraceptive<br />

aux Zofingiens<br />

Apparemment, ce sont les associations sportives qui se soucient<br />

le plus de la relève. C’est en tout cas l’impression que l’on a en<br />

cherchant le terme «relève» sur Google. Viennent ensuite diverses<br />

universités, qui présentent leurs programmes pour le corps<br />

intermédiaire académique et les jardins zoologiques qui se<br />

réjouissent de la progéniture chez les éléphants, les ouistitis ou<br />

les rats-taupes nus, et autres.<br />

Dans notre Point de mire, nous abordons le thème de la relève<br />

de A à Z. <strong>No</strong>us donnons aussi la parole à un jardin zoologique,<br />

toutefois pas pour nous conter de jolies histoires<br />

d’animaux, mais nous parler de leur contraception. Quant au<br />

Prix de Lausanne, qui permet aux meilleurs jeunes danseuses<br />

et danseurs de présenter leur savoir-faire à un jury sévère, il a<br />

pour finalité de promouvoir la jeunesse. Et les chercheurs dans<br />

le domaine de la médecine régénérative visent l’excellence<br />

d’une toute autre nature. Vous découvrirez à la rubrique<br />

«Point de mire» leurs avancées et les défis qu’il reste à surmonter.<br />

Les experts de l’Institut fédéral de recherches sur la forêt,<br />

la neige et le paysage nous parlent d’«une progéniture incroyablement<br />

puissante». Leur article montre pourquoi la forêt<br />

suisse doit malgré cela faire face à un problème de relève. Et<br />

la Société suisse de Zofingue existe depuis bientôt 200 ans. Une<br />

procédure d’admission réglementée garantit que les nouveaux<br />

membres perpétuent ses traditions et valeurs. La perpétuation<br />

est aussi l’idée qui se cache derrière CRYO-BREHM. La banque<br />

de cellules pour animaux sauvages est une sorte d’arche moderne<br />

qui n’aspire pas en premier lieu à cloner les espèces<br />

menacées, mais à sauvegarder à long terme les informations<br />

biologiques.<br />

A la rubrique Politique de la santé, nous nous intéressons notamment<br />

au rapport du groupe d’experts dirigé par l’ancienne<br />

conseillère aux Etats Verena Diener. Le groupe a élaboré 38<br />

mesures à l’intention du Département fédéral de l’intérieur<br />

censées contribuer à endiguer l’augmentation des coûts de la<br />

santé. Ce rapport a pour conséquence que nous nous trouvons<br />

actuellement dans «une période politiquement très intéressante»,<br />

comme le constate la nouvelle présidente de l’<strong>ASMAC</strong> Anja<br />

Zyska. Vous lirez aussi à la rubrique Politique quels sont ses<br />

objectifs et sur quoi elle souhaite à l’avenir davantage se focaliser.<br />

Pour finir, nous présentons à la rubrique Formation postgraduée/conditions<br />

de travail le portail internet Reviewed. Il remplace<br />

la plate-forme hospitalière de l’<strong>ASMAC</strong> et se veut, d’après<br />

ses concepteurs, «un TripAdvisor de l’emploi».<br />

N o 1 Février <strong>2018</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

5


POLITIQUE<br />

POLITIQUE DE LA SANTÉ<br />

L’œuf de Colomb – ou comment<br />

faire du neuf avec du vieux<br />

Nul ne sait si au final il s’agira de 38 commandements ou de 38 faux espoirs. Mais une chose est<br />

sûre : quand il s’agit de réduire les coûts de la santé, tous les regards se portent vers les propositions<br />

du groupe d’expert Diener. Les premières décisions sont attendues au printemps. L’<strong>ASMAC</strong> soutient<br />

le rapport sur le fond, malgré certaines réserves et critiques.<br />

Marcel Marti, responsable politique et communication/directeur adjoint de l’<strong>ASMAC</strong><br />

« La patience a atteint ses limites », pouvait-on<br />

lire à cet endroit dans le dernier<br />

numéro du Journal. Il était question de la<br />

patience du Parlement quand il s’agit de<br />

la croissance apparemment inéluctable<br />

des dépenses pour les prestations médicales.<br />

Parallèlement à cette augmentation<br />

des coûts, le nombre et la dureté des propositions<br />

pour y remédier s’intensifient<br />

aussi. « Au Palais fédéral, le corps médical<br />

est souvent considéré comme faisant partie<br />

du problème plutôt que de la solution »,<br />

constate avec regret Angelo Barrile,<br />

vice-président de l’<strong>ASMAC</strong> et conseiller<br />

national PS. « Avec le refus par sa propre<br />

base de la révision tarifaire (Tarmed) élaborée<br />

par la FMH, l’ambiance a définitivement<br />

changé en 2016. »<br />

14 experts de 4 pays, …<br />

Actuellement, il y a un petit peu de répit.<br />

Il s’agit d’attendre de voir ce qu’il adviendra<br />

du rapport du groupe d’experts dirigé<br />

par l’ancienne conseillère aux Etats Verena<br />

Diener (PVL/ZH). Le Département<br />

fédéral de l’intérieur (DFI) avait mis en<br />

place à la fin 2016 cette équipe de 14 experts<br />

en médecine et en économie de la<br />

santé. Les membres venaient de Suisse,<br />

d’Allemagne, de France et des Pays-Bas.<br />

Leur mandat : proposer des mesures rapidement<br />

réalisables pour endiguer l’augmentation<br />

des coûts dans l’assurance<br />

obligatoire des soins (AOS). Afin d’y parvenir,<br />

le groupe a évalué les expériences<br />

faites sur le plan national et international<br />

pour piloter la croissance du volume.<br />

… 131 pages et 38 idées<br />

Il en a résulté un rapport de 131 pages.<br />

Lors de sa présentation en automne dernier,<br />

les auteurs ont tiré un bilan accablant<br />

: « De toute évidence, la réaction à<br />

l’explosion des coûts de la santé a été insuffisante<br />

et trop tardive. » Des mesures et<br />

réformes connues de longue date ont<br />

L’état des lieux est fait, la palette de propositions est grande. Parmi les idées proposées dans le rapport d’experts pour maîtriser<br />

les coûts dans le domaine médical, il reste à voir lesquelles bénéficieront finalement d’un large consensus.<br />

6 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>


POLITIQUE<br />

traîné pendant des années. Le groupe a<br />

même parlé « d’échec systématique ». De<br />

leur point de vue, les incitations prévues<br />

au sein du système pour promouvoir<br />

l’efficience sont insuffisantes et les acteurs<br />

impliqués ne se considèrent pas suffisamment<br />

responsables des coûts. De plus, il<br />

n’est pas assez fait usage de la marge de<br />

manœuvre existante. A cela viennent<br />

s’ajouter de nombreuses incitations inopportunes.<br />

Le groupe d’experts mise donc sur davantage<br />

d’interventions qui ne doivent toutefois<br />

pas se faire au détriment des patientes<br />

et des patients. Il se concentre sur les<br />

quatre principaux groupes de coûts :<br />

traitements dans les cabinets médicaux,<br />

traitements hospitaliers stationnaires,<br />

médicaments et traitements hospitaliers<br />

ambulatoires. Un paquet de 38 mesures<br />

est maintenant sur la table. Deux d’entre<br />

elles sont des mesures phare. D’une part,<br />

un nouvel instrument de pilotage est<br />

Et la prochaine fois :<br />

Dans le prochain numéro du Journal <strong>ASMAC</strong>, il sera<br />

notamment question de deux nouvelles initiatives populaires<br />

soutenues par l’association – dont une même avec<br />

la récolte de signatures. Par ailleurs, un sujet particulièrement<br />

brûlant pour les jeunes médecins est celui du<br />

nombre de cas minimum pour les opérations dans les<br />

hôpitaux. Les efforts en cours dans ce domaine peuvent<br />

mettre en péril des places de formation postgraduée –<br />

cela justifie un compte-rendu détaillé à ce sujet.<br />

prévu, consistant à instaurer des plafonds<br />

contraignants pour l’augmentation des<br />

coûts dans les différents domaines de prestations.<br />

Si les plafonds sont dépassés, des<br />

sanctions sont prévues. D’autre part, le<br />

groupe d’experts recommande l’introduction<br />

d’un article expérimental pour tester<br />

des projets-pilotes innovants.<br />

Le Conseil fédéral a déjà mis en œuvre<br />

certaines mesures proposées, par exemple<br />

dans le domaine des coûts pour les médicaments<br />

ou de la liste des moyens et appareils.<br />

Au total, environ un tiers des<br />

38 points sont en cours de réalisation ou<br />

de planification. Cela inclut aussi l’intensification<br />

de l’évaluation des technologies<br />

de la santé (HTA ou health technology<br />

assessment), le renforcement de la qualité,<br />

le transfert du domaine stationnaire vers<br />

l’ambulatoire et un système de prix de<br />

référence dans le secteur des médicaments.<br />

Le Gouvernement fédéral veut<br />

maintenant intensifier ces mesures.<br />

« Se montrer constructif »<br />

Par ailleurs, il a chargé le Département<br />

fédéral de l’intérieur (DFI) de présenter<br />

jusqu’au printemps <strong>2018</strong> de nouvelles idées<br />

également susceptibles d’être mises en<br />

œuvre. Celles-ci seront ensuite mises en<br />

consultation dans les plus brefs délais.<br />

« Sur ce point, nous voulons faire part du<br />

point de vue des jeunes médecins de façon<br />

constructive et différenciée », annonce<br />

Angelo Barrile. Il estime toutefois qu’une<br />

prise de position détaillée sur le travail du<br />

groupe Diener ne sera appropriée qu’au<br />

moment où le DFI présentera un plan de<br />

mesures concrètes.<br />

Fondamentalement, le Comité directeur de<br />

l’<strong>ASMAC</strong> a bien accueilli le rapport d’experts,<br />

par exemple la proposition d’un article<br />

expérimental, le renforcement des<br />

HTA, l’extension dans le domaine ambulatoire,<br />

une meilleure coordination pour<br />

les soins et la promotion de la transparence.<br />

« Aussi, en principe, rien ne s’oppose<br />

à promouvoir les directives thérapeutiques,<br />

à renforcer la transparence et à éviter les<br />

pertes de temps dues aux erreurs de saisie<br />

et aux doublons », conclut Angelo Barrile.<br />

Toutefois, la concrétisation du paquet de<br />

mesures ne devrait pas seulement se focaliser<br />

sur les coûts et les économies : « Un<br />

poids suffisant doit être accordé à l’appréciation<br />

médicale. <strong>No</strong>us ne voulons pas de<br />

médecine à deux voire trois vitesses. Et le<br />

domaine de la prévention est jusqu’ici<br />

totalement absent. » Bon nombre de mesures<br />

paraissent bonnes et prometteuses.<br />

Mais leur mise en œuvre soulève certaines<br />

questions et il ne faudrait pas qu’elles entraînent<br />

un surcroît de bureaucratie. « Ce<br />

n’est pas pour rien que notre campagne<br />

lancée en été 2017 s’intitule « Plus de<br />

médecine, moins de bureaucratie ! ».<br />

Vous trouverez plus d’informations sur<br />

le sujet sur : www.bag.admin.ch/Thèmes/<br />

Assurances/Assurance-maladie/Maîtrise<br />

des coûts<br />

■<br />

N o 1 Février <strong>2018</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

7


POLITIQUE<br />

L’essentiel en BREF<br />

Pas de recours aux forceps<br />

Simon Stettler, Directeur de l’<strong>ASMAC</strong><br />

Je ne sais pas s’il y a déjà une fois eu autant<br />

de nouvelles idées, approches et revendications<br />

pour changer notre système de<br />

santé. Ma revue de la presse nationale et<br />

mon monitoring politique des initiatives<br />

parlementaires débordent depuis plusieurs<br />

semaines. Si seulement la moitié de ces<br />

propositions étaient mises en œuvre, cela<br />

changerait durablement la face du système<br />

de santé suisse.<br />

La plupart des acteurs s’accordent à dire<br />

que des mesures radicales et un changement<br />

des mentalités sont maintenant<br />

nécessaires. Pour ce qui est de la voie à<br />

emprunter, les avis divergent par contre<br />

fortement.<br />

Pour éviter tout malentendu : oui, notre<br />

système de santé est confronté à des problèmes<br />

et fait face à des défis. Il y a sans<br />

aucun doute un certain potentiel d’amélioration<br />

et cela dans plus d’un domaine.<br />

Des changements sont donc nécessaires et<br />

je me garderai bien de dénigrer toutes les<br />

idées et approches. Je peux comprendre<br />

que certains ont un sentiment d’impuissance,<br />

car malgré des années de discussions<br />

et débats, on n’est pas parvenu à<br />

frapper un grand coup (certains feraient<br />

peut-être bien de faire preuve d’un peu<br />

plus d’autocritique …).<br />

Malgré cela, j’estime qu’il faudrait davantage<br />

de prudence et de circonspection pour<br />

les changements dans le système de santé<br />

helvétique. D’une part, il est inutile de<br />

procéder à des changements dans le seul<br />

but d’avoir enfin changé quelque chose.<br />

D’autre part, il n’est pas nécessaire d’adapter<br />

notre système parce que d’autres pays<br />

le font. Ni la volonté de changement, ni les<br />

différences de système par rapport à<br />

l’étranger ne sont des motifs suffisants<br />

pour bricoler notre système de santé. Les<br />

idées et les approches doivent toujours être<br />

considérées dans un contexte global,<br />

sinon, on risque, notamment lorsque l’on<br />

regarde de l’autre côté de la frontière, de<br />

comparer des pommes avec des poires. De<br />

toute façon, le recours aux forceps à des<br />

fins punitives n’est pas admissible. Car il<br />

s’agit ni plus ni moins de l’approvisionnement<br />

en soins en Suisse. On pourrait<br />

presque parler d’une opération sur le<br />

patient vivant qui ne laisse que peu de<br />

place aux expériences et autres propositions<br />

irréfléchies. Malgré tous les débats<br />

houleux, accusations et défenses d’intérêts<br />

particuliers, n’oublions pas qu’au final, ce<br />

sont les individus qui profiteront ou feront<br />

les frais d’éventuels changements – les<br />

patients et le personnel. Et parmi ces derniers,<br />

il s’agit en premier lieu des futurs et<br />

jeunes professionnels de la santé. Pour<br />

eux, ce n’est ni motivant, ni juste de devoir<br />

maintenant payer les erreurs d’autrui.<br />

Il est donc fondamental que les propositions<br />

de changement soient étroitement<br />

liées à la pratique. Cela renforce (ou<br />

assure) la faisabilité d’une mesure et<br />

l’acceptation par les acteurs impliqués,<br />

c’est-à-dire par ceux qui doivent finalement<br />

la mettre en pratique au quotidien.<br />

Les idées tirées de la théorie, élaborées par<br />

des bureaucrates et propagées à la tribune<br />

doivent donc absolument être soumises au<br />

test de réalité. Un simple calcul de prétendues<br />

économies ne suffit pas. Ce n’est pas<br />

parce qu’un modèle a permis des gains<br />

d’efficience dans une usine Toyota qu’il<br />

produira le même effet dans un hôpital.<br />

Les théories et les grilles doivent être adaptées<br />

au fonctionnement complexe d’un<br />

hôpital. Ce faisant, il ne faut jamais perdre<br />

de vue que dans un hôpital ou un cabinet<br />

médical, chaque produit (pardonnez-moi<br />

l’expression) est différent de l’autre. Les<br />

patients sont individuels et le resteront<br />

aussi à l’avenir.<br />

■<br />

8 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>


Kurs in angewandter Schicksalsanalyse<br />

Ein therapeutischer Weg – mit den<br />

Trieben leiden und lieben<br />

Der Kurs in schicksalsanalytischer Trieblehre richtet sich an Personen im Gesundheits-,<br />

Medizinal- und Sozialbereich in beraterischer Tätigkeit. Personen die öfters in die Lage<br />

kommen, in Ergänzung zu den üblichen Verfahren der Anamnese noch weitere Abklärungen<br />

vornehmen zu müssen, sind die Zielgruppe unseres Kurses. Voraussetzung<br />

zum Besuch des Kurses ist eine abgeschlossene Ausbildung in den genannten Bereichen.<br />

Die schicksalsanalytische Methode ist erstens ausdrücklich eine Ergänzung der vorabklärenden<br />

Methoden zum Befinden des Klienten, der Klientin und zweitens eine<br />

Erweiterung des therapeutischen Instrumentariums. Sie öffnet einen besonderen<br />

Blickwinkel auf die Biografie und die psychische Struktur des Klienten, der Klientin.<br />

Themen des Kurses:<br />

• Die schicksalsanalytische Trieblehre<br />

• Träume als therapeutisches Instrument<br />

• Das Unbewusste<br />

• Szondi-Test und Krankheitslehre<br />

• Drei ausgewählte psychische Schwerpunkte<br />

(Das Böse, die Akzeptations problematik,<br />

der Narzissmus)<br />

Lesen Sie das ausführliche Kursprogramm bei<br />

www.szondi.ch/Aus- und Weiterbildung<br />

Triebe liegen miteinander im Kampf<br />

©Alois Altenweger<br />

Aufwand: Strukturiertes Selbststudium und 5 Unterrichtshalbtage am Institut<br />

(jede Woche ein Nachmittag, 13.30–17.30 Uhr)<br />

Abschluss: Zertifikat in angewandter Schicksalsanalyse<br />

Kosten: Fr. 1280.–<br />

Beginn: 12. April <strong>2018</strong><br />

Sie können sich im Institut für eine Besprechung anmelden (Tel. 044 252 46 55)<br />

Kontakt:<br />

Szondi-Institut Zürich, Studienleiter: Alois Altenweger, lic. rer. pol.,<br />

direkt Tel. 079 669 26 03 oder E-Mail: studienleitung@szondi.ch<br />

Szondi-Institut • Krähbühlstrasse 30 • 8044 Zürich<br />

www.szondi.ch • Telefon 044 252 46 55


POLITIQUE<br />

« Les enjeux sont de taille »<br />

Fin novembre 2017, Anja Zyska a été la première femme à être élue à la présidence de l’<strong>ASMAC</strong>.<br />

Elle veut davantage mettre l’accent sur la formation postgraduée, sans toutefois négliger la<br />

politique de la santé et les conditions de travail. Son entrée en fonction tombe dans une période<br />

politiquement très intéressante où beaucoup de choses sont en mutation.<br />

Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du Journal <strong>ASMAC</strong>. Photos : Severin <strong>No</strong>wacki.<br />

Fin novembre 2017, le Comité<br />

central de l’<strong>ASMAC</strong> t’a élue<br />

à la présidence. Auparavant,<br />

tu as été vice-présidente.<br />

A ton avis, qu’est-ce qui va<br />

changer à l’avenir ?<br />

Anja Zyska : Dans un premier temps,<br />

ce n’est que le titre (elle rit) qui a changé,<br />

les contenus ne vont probablement pas<br />

beaucoup changer. La charge de travail<br />

sera peut-être un peu plus élevée. J’espère<br />

pour l’<strong>ASMAC</strong> pouvoir poursuivre dignement<br />

le très bon travail de mon prédécesseur.<br />

Qu’est-ce qui t’as incitée<br />

à être candidate à ce poste ?<br />

Quand Daniel Schröpfer m’a dit qu’il allait<br />

se retirer, j’ai considéré que ma candidature<br />

était quasiment la suite logique de<br />

mon engagement à l’<strong>ASMAC</strong>. La section<br />

avait été le point de départ de ma « carrière<br />

à l’<strong>ASMAC</strong> ». Dans la section Vaud, je<br />

me suis d’abord engagée au comité,<br />

ensuite je suis devenue vice-présidente et<br />

présidente de la section. Finalement, j’ai<br />

été élue au Comité directeur de l’<strong>ASMAC</strong><br />

qui m’a élue au poste de vice-présidente.<br />

L’élection par le Comité central a en<br />

quelque sorte été la dernière étape. Je ne<br />

l’avais cependant pas planifié.<br />

Qu’est-ce qui t’intéresse<br />

à ce poste ?<br />

Actuellement, nous nous trouvons dans<br />

une période politiquement très intéressante.<br />

Je ne donnerai que quelques motsclés<br />

: pilotage des admissions, attaques<br />

contre la loi sur le travail, interventions<br />

tarifaires, pression aux économies dans<br />

les cantons et les hôpitaux, etc. <strong>No</strong>tamment<br />

pour les médecins en formation<br />

postgraduée, la situation est difficile. Il y<br />

a du pain sur la planche.<br />

Dans les situations critiques,<br />

le risque d’échouer est grand.<br />

C’est vrai, beaucoup de choses peuvent<br />

aller de travers. Les enjeux sont de taille,<br />

comme la pression aux économies est très<br />

forte. La formation postgraduée va-t-elle<br />

à l’avenir faire l’objet d’économies ? Pouvons-nous<br />

maintenir la loi sur le travail<br />

avec des conditions de travail modernes<br />

pour les médecins employés ? Heureusement<br />

que je ne suis pas seule, mais que<br />

j’ai plusieurs camarades actifs au secrétariat<br />

central et dans divers organes.<br />

Dans quel état se trouve<br />

actuellement l’<strong>ASMAC</strong> ?<br />

L’<strong>ASMAC</strong> se trouve dans une situation très<br />

favorable. <strong>No</strong>us avons atteint une position<br />

et une réputation dans la politique de santé<br />

nationale qui ne permettent plus de<br />

nous ignorer. D’autres acteurs nous considèrent<br />

comme une valeur importante et<br />

fiable.<br />

C’est la vue de l’extérieur.<br />

Comment apprécies-tu l’état<br />

intérieur ?<br />

<strong>No</strong>us avons un excellent secrétariat central<br />

qui me soutient avec professionnalisme.<br />

En ce qui concerne les sections,<br />

beaucoup d’entre elles sont actives, même<br />

s’il y a (eu) des différences, notamment<br />

dues à leur taille. L’encouragement de la<br />

relève est un objectif stratégique de l’AS-<br />

MAC. Mais si je regarde par exemple la<br />

Suisse romande, je constate que les plus<br />

petites sections comme Fribourg, Neuchâtel<br />

ou le Valais ont depuis des années des<br />

comités engagés et actifs. J’ai donc bon<br />

espoir que cela se poursuive ainsi. Bien<br />

entendu, cela reste un défi d’établir un<br />

pont entre le Comité directeur et les<br />

sections d’une part, mais aussi entre les<br />

sections fortes et moins fortes. Chacun doit<br />

disposer de sa marge de manœuvre.<br />

10 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>


POLITIQUE<br />

Cite-moi tes trois objectifs<br />

principaux.<br />

<strong>No</strong>tre principal objectif est sans aucun<br />

doute de devenir ou d’être de bons médecins.<br />

J’attache donc une grande importance<br />

à la qualité de la formation<br />

postgraduée ; nous devons faire en sorte<br />

que les jeunes médecins puissent se<br />

concentrer sur leur formation postgraduée.<br />

En même temps, je suis d’avis que<br />

nous devrions regarder plus loin que le<br />

bout de notre nez et nous intéresser aux<br />

structures dans lesquelles ils travaillent.<br />

Il est essentiel de s’engager politiquement,<br />

car nous ne pouvons pas laisser les<br />

autres dicter nos conditions de travail<br />

futures.<br />

Je viens du ressort formation postgraduée,<br />

ces thèmes me tiennent donc particulièrement<br />

à cœur. <strong>No</strong>us n’allons bien<br />

évidemment pas mettre de côté les conditions<br />

de travail et la loi sur le travail pour<br />

lesquelles nous nous sommes tant engagés<br />

par le passé. Mais je veux m’engager<br />

pour une formation postgraduée de qualité<br />

pouvant être accomplie dans un délai<br />

raisonnable. <strong>No</strong>tre campagne contre la<br />

surcharge administrative « Plus de médecine,<br />

moins de bureaucratie ! » montre<br />

à quel point ces sujets sont imbriqués. Si<br />

le travail non médical prend trop de<br />

Biographie express<br />

Anja Zyska Cherix (née en 1971) a étudié la médecine à<br />

Heidelberg et Lausanne et passé son examen final en<br />

2002 à Heidelberg. Elle a suivi sa formation de spécialiste<br />

en médecine interne en Suisse romande, écrit sa thèse<br />

de doctorat sur le thème de la prévention au cabinet<br />

médical à l’Université de Lausanne et effectué une deuxième<br />

formation de spécialiste en médecine du travail à<br />

l’Institut universitaire romand de Santé au Travail à<br />

Lausanne. Depuis 2010, elle est membre du comité de la<br />

section Vaud et depuis 2015 membre du Comité directeur<br />

de l’<strong>ASMAC</strong>. Anja Zyska travaille comme médecin employée<br />

à l’Institut de médecine du travail à Pampigny<br />

pour différentes entreprises. Elle est mariée et mère de<br />

quatre enfants.<br />

place, c’est finalement aussi le temps qui<br />

pourrait être utilisé pour la formation<br />

postgraduée qui se trouve réduit.<br />

Enfin, je suis la première femme à occuper<br />

ce poste. Je veux donc encourager les<br />

femmes à viser dans tous les domaines,<br />

sociaux et professionnels, des positions<br />

dirigeantes. Cela dépend bien sûr aussi<br />

de la compatibilité entre profession et<br />

famille. Encourager cette compatibilité<br />

est aussi un sujet qui me tient à cœur.<br />

Que penses-tu faire pour<br />

la formation postgraduée ?<br />

Une bonne formation postgraduée n’est<br />

pas seulement une revendication des<br />

jeunes médecins. Les médecins, les hôpitaux<br />

et la société en général ont un intérêt<br />

vital à ce que la relève médicale soit bien<br />

formée. Il faut donc montrer aux autres<br />

acteurs que cela relève de l’intérêt général<br />

et ensuite forger des alliances pour<br />

atteindre l’objectif.<br />

Il est certain que personne<br />

ne s’opposera à une bonne<br />

formation postgraduée. Mais<br />

quand il s’agit des coûts, la<br />

situation est différente. A<br />

quel niveau faut-il intervenir ?<br />

Les hôpitaux doivent disposer des fonds<br />

nécessaires à cela. Dans un premier<br />

temps, il s’agit d’encourager un nombre<br />

suffisant de cantons à ratifier la « Convention<br />

intercantonale sur le financement<br />

de la formation médicale postgraduée »,<br />

pour qu’elle puisse entrer en vigueur.<br />

Cette convention a déjà été<br />

conclue il y a trois ans. Quand<br />

les choses vont-elles bouger ?<br />

J’espère que cela se fera encore dans le<br />

courant de cette année. <strong>2018</strong> est d’une<br />

manière générale une année cruciale du<br />

point de vue de la politique de santé.<br />

Jusqu’en été, les propositions de l’ancienne<br />

conseillère aux Etats Verena Diener seront<br />

discutées. Quant à savoir si des décisions<br />

seront ensuite prises, cela reste à voir.<br />

En Suisse alémanique, environ<br />

la moitié de tous les médecins<br />

hospitaliers est d’origine<br />

étrangère. Le tableau est semblable<br />

dans d’autres régions.<br />

Ces collègues ne sont souvent<br />

pas membres de l’<strong>ASMAC</strong>.<br />

L’<strong>ASMAC</strong> tente-t-elle de remédier<br />

à cela ?<br />

<strong>No</strong>us avons élaboré et adopté la stratégie<br />

2020. Parmi les objectifs figure celui, très<br />

ambitieux, visant à ce qu’à l’avenir tous<br />

les médecins-assistant(e)s en Suisse soient<br />

membres de l’<strong>ASMAC</strong>. Même si nous ne<br />

parvenons pas à l’atteindre à 100%, il reste<br />

important. <strong>No</strong>us avons déjà un assez bon<br />

contact avec les étudiants en Suisse, là,<br />

le problème est moins aigu. Il s’agit<br />

plus d’interpeller tous ceux qui viennent<br />

en Suisse après les études et qui ne<br />

connaissent pas bien les particularités<br />

locales. Les efforts doivent donc se focaliser<br />

à ce niveau, par exemple par des manifestations<br />

dans des hôpitaux régionaux pour<br />

également y faire connaître l’<strong>ASMAC</strong>.<br />

Parlons de toi. Es-tu membre<br />

d’un parti ?<br />

<strong>No</strong>n. Politiquement parlant, je me sens<br />

bien avec la majorité des principes du<br />

Parti socialiste. J’attache cependant aussi<br />

de l’importance aux questions écologiques.<br />

Tu es mère de quatre enfants,<br />

tu travailles à temps partiel<br />

et t’engages depuis longtemps<br />

à l’<strong>ASMAC</strong>. Comment<br />

parviens- tu à gérer tout ça ?<br />

La plupart du temps, j’arrive assez bien à<br />

accomplir toutes ces tâches parce que<br />

j’organise et anticipe les choses le plus<br />

possible. Cela peut se faire pour le travail<br />

à l’association et dans ma profession. Pour<br />

les imprévus, je dois avoir un plan B et C.<br />

Trois de mes enfants sont déjà âgés de 11<br />

à 16 ans et peuvent donc beaucoup m’aider.<br />

Finalement, mon mari, qui est médecin<br />

adjoint en orthopédie au CHUV, me<br />

soutient. J’ai toujours adapté l’organisation<br />

en fonction de l’âge des enfants et de<br />

mon activité professionnelle. Quand les<br />

enfants étaient petits, nous avions une<br />

excellente nounou, en plus de la crèche. Je<br />

souhaite que la prise en charge externe<br />

des enfants soit renforcée, tant en ville<br />

qu’à la campagne.<br />

As-tu aussi des passe-temps ?<br />

Le hockey est notre passe-temps familial.<br />

Mon fils âgé de 11 ans joue au hockey et<br />

nous l’accompagnons souvent aux matchs<br />

et parfois à l’entraînement. Ma plus jeune<br />

fille a reçu une paire de patins à glace.<br />

Maintenant elle essaie de se tenir debout<br />

sur la glace. Finalement, nous assistons<br />

en famille aux matchs de hockey, de préférence<br />

du Lausanne Hockey Club. ■<br />

N o 1 Février <strong>2018</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

11


POLITIQUE<br />

Le mieux reste encore d’éviter<br />

les maladies<br />

En mars <strong>2018</strong>, le canton de Berne élira les nouveaux députés au Grand Conseil. Belinda Nazan<br />

Walpoth a été nominée par son parti, le PS du canton de Berne, et figure en première place<br />

sur la liste des nouveaux. Elle a maintenant entamé sa campagne électorale avec l’appui du<br />

coaching politique que l’<strong>ASMAC</strong> propose gratuitement à ses membres.<br />

Lisa Loretan, assistante de projets politique et communication<br />

Son esprit ouvert nous entraîne immédiatement<br />

dans son sillage et avant que l’on<br />

ne le remarque, on se trouve déjà pris dans<br />

une conversation stimulante, bien qu’il<br />

s’agisse de la première rencontre. Louis<br />

Perron, coach politique de Zurich, qui<br />

accompagne Belinda Walpoth dans sa<br />

campagne a raison lorsqu’il dit : « Il ne<br />

faut sous-estimer personne, surtout pas<br />

elle. » Agée de 52 ans, elle vit depuis plus<br />

de 30 ans en Suisse et travaille depuis<br />

25 ans à l’Hôpital de l’Ile. « En Suisse, on<br />

ne nous fait pas de cadeau », déclare<br />

Belinda en parlant de sa propre expérience.<br />

Mère célibataire d’un fils, elle a<br />

réussi à concilier son parcours privé, sa<br />

formation pré- et postgraduée et sa carrière.<br />

Sa mère et sa grand-mère lui ont<br />

servi d’exemple. Les deux étaient déjà<br />

professionnellement actives, ce qui était<br />

une exception à leur époque.<br />

Belinda Walpoth est prête pour l’étape<br />

suivante : « Il y a longtemps que je m’intéresse<br />

à la politique, elle fait partie de la<br />

vie et j’estime qu’il est important de<br />

s’informer, de réfléchir et de se montrer<br />

critique. » Autrefois sympathisante du PS,<br />

elle est membre depuis dix ans. D’une<br />

part, au comité du PS Berne Holligen et,<br />

Le coaching politique,<br />

une prestation de l’<strong>ASMAC</strong><br />

L’<strong>ASMAC</strong> soutient Belinda Nazan Walpoth dans sa campagne<br />

électorale par un coaching politique. Cette prestation<br />

s’adresse aux membres intéressés qui souhaitent<br />

s’engager dans la politique cantonale ou fédérale. Dans<br />

le cadre d’un atelier, Louis Perron, coach politique expérimenté<br />

(www.perroncampaigns.ch), analyse le parcours<br />

politique des candidats et leur montre dans quels<br />

domaines ils peuvent s’améliorer, comment ils peuvent<br />

renforcer leur notoriété et quelles activités peuvent être<br />

utiles pour leur campagne.<br />

D r Belinda Nazan Walpoth – candidate au Grand Conseil du canton de Berne<br />

d’autre part, en tant que président des<br />

migrant(e)s du PS du canton de Berne,<br />

poste auquel elle a été élue récemment.<br />

Rien d’étonnant donc que le PS l’ait placée<br />

sur la liste des candidats au Grand Conseil.<br />

Elle cite trois priorités qu’elle veut aborder<br />

au Grand Conseil :<br />

• La compatibilité entre profession et<br />

famille : elle travaille depuis 25 ans à<br />

l’Hôpital de l’Ile. Comme elle a longtemps<br />

été la seule femme à travailler en<br />

cardiologie, elle se considère comme<br />

une pionnière dans ce domaine. Pour<br />

elle, ce sujet est également étroitement<br />

lié à l’égalité entre hommes et femmes,<br />

que ce soit sur le plan financier ou en<br />

ce qui concerne le travail à temps<br />

partiel.<br />

• La formation postgraduée des jeunes<br />

médecins et leurs postes de travail sont<br />

un autre sujet qui lui tient à cœur. Car<br />

les dispositions de la loi sur le travail ne<br />

sont en partie pas respectées, une situation<br />

à laquelle elle souhaite remédier.<br />

12 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>


POLITIQUE<br />

Prénom/nom : D r Belinda Nazan Walpoth<br />

Année de naissance : 1965<br />

• Chargée de cours à la faculté de médecine de l’Université<br />

de Berne<br />

• Chargée de cours au Berner Bildungszentrum Pflege<br />

• Depuis 2003, cheffe de clinique I, médecin cadre en<br />

cardiologie, responsable suppléante du service de<br />

cardiologie ambulatoire, spécialisée en échocardiographie,<br />

Clinique et policlinique universitaire de<br />

cardiologie, Hôpital de l’Ile Berne<br />

• Formation postgraduée en vue de l’obtention du titre<br />

de spécialiste en cardiologie à la Clinique universitaire,<br />

Hôpital de l’Ile Berne<br />

• Formation postgraduée en médecine interne et anesthésiologie/médecine<br />

intensive à la Clinique universitaire,<br />

Hôpital de l’Ile Berne<br />

• Médecin-assistante scientifique, Clinique universitaire<br />

de chirurgie cardio-vasculaire, Hôpital de l’Ile Berne<br />

Lien avec l’<strong>ASMAC</strong> : membre de la section Berne<br />

• Pour finir, elle considère aussi que la<br />

migration est un sujet brûlant. Elle<br />

montre d’ailleurs l’exemple : un lundi<br />

sur deux, elle propose à l’Hôpital<br />

Lindenhof une consultation pour<br />

migrantes et migrants. « Parfois, il<br />

suffit de discuter ou simplement<br />

d’écouter », résume-t-elle son travail.<br />

« Belinda est un membre engagé et<br />

motivé de notre section. Elle s’engage<br />

pour des conditions de travail modernes<br />

et la compatibilité entre profession<br />

et famille. » ( Janine Junker, directrice<br />

de la section Berne de l’<strong>ASMAC</strong> )<br />

Fidèle à sa devise, Belinda Walpoth est<br />

d’avis que « la meilleure politique de la<br />

santé est celle qui promeut la santé et<br />

empêche la maladie » et que la promotion<br />

de la santé est particulièrement efficace<br />

quand elle s’effectue sur place, par exemple<br />

à la crèche, à l’école ou au travail. L’emprise<br />

croissante de l’économie sur la santé<br />

ne s’oppose pas seulement à des soins de<br />

qualité, mais aussi à de bonnes conditions<br />

de travail. « Il est depuis longtemps prouvé<br />

qu’il existe un lien entre la bonne qualité<br />

des soins et le nombre et la qualification<br />

du personnel soignant. » Pour assurer les<br />

soins, il faut donc suffisamment de personnel<br />

dans les hôpitaux. Elle souhaite<br />

faire une politique honnête et ouverte. Elle<br />

ne se considère pas comme inflexible, au<br />

contraire, elle est très ouverte au compromis.<br />

Le fait de pouvoir représenter sa<br />

profession est un grand honneur, et celui<br />

d’être nominée un grand succès.<br />

Elle constate d’ailleurs que suite au dépôt<br />

de sa candidature, les demandes d’amitié<br />

sur Facebook ont déjà fortement augmenté.<br />

Il y en aura sûrement encore plus<br />

si elle est élue. <br />

■<br />

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1 Février <strong>2018</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> 13


FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL<br />

« Un TripAdvisor de l’emploi »<br />

Nicola Rüegsegger a lancé le portail internet Reviewed. L’objectif de la plate-forme née de l’idée<br />

de la communauté des médecins est de simplifier l’échange d’expériences entre collègues. De<br />

plus, elle a pour fonction de réunir toutes les informations pertinentes sur le marché de l’emploi<br />

médical. Fin septembre 2017, l’<strong>ASMAC</strong> a remplacé sa propre plate-forme hospitalière par Reviewed.<br />

Lisa Loretan, assistante de projets politique et communication, s’est entretenue avec Nicola Rüegsegger,<br />

initiateur de la nouvelle plate-forme.<br />

Qu’est-ce qui t’a donné l’idée<br />

de créer une telle plate-forme ?<br />

Nicola Rüegsegger : L’idée a mûri au<br />

fil du temps. Finalement, c’est l’idée de<br />

certains de mes collègues, qui voulaient<br />

créer une sorte de TripAdvisor de l’emploi<br />

pour les médecins en Suisse, qui a été<br />

déterminante. L’équipe de Reviewed, à<br />

savoir initialement Pascal Wecker, développeur<br />

web, et moi-même, avons finalement<br />

décidé d’aller plus loin afin de non<br />

seulement permettre un review de postes<br />

de travail, mais de regrouper en un endroit<br />

la totalité des informations pertinentes<br />

pour les médecins à la recherche<br />

d’un emploi.<br />

Quel est le lien entre<br />

ton travail de médecin et<br />

le nouveau portail ?<br />

Le plaisir de travailler dépend pour l’essentiel<br />

du poste de travail. Mais comment<br />

connaître les conditions du poste en question<br />

? Dans le meilleur des cas, on s’y est<br />

déjà rendu ou on a des amis qui y ont<br />

travaillé. Mais si ce n’est pas le cas, on a<br />

un problème. <strong>No</strong>us essayons de le résoudre<br />

le mieux possible avec Reviewed.<br />

A qui s’adresse la plate-forme ?<br />

En premier lieu aux médecins en formation<br />

postgraduée, car ce sont eux qui<br />

changent régulièrement de poste. Mais<br />

comme chez Reviewed, un poste est évalué<br />

comme un tout, la plate-forme est ouverte<br />

aux médecins de tous les échelons de<br />

carrière, c’est-à-dire du sous-assistant(e)<br />

au médecin-chef(fe), contrairement à<br />

l’enquête de l’ISFM auprès des médecins-assistant(e)s.<br />

Chez Reviewed, même<br />

le responsable de la formation postgraduée<br />

peut déposer un review de son poste<br />

de travail.<br />

Qu’est-ce qui caractérise<br />

la plate-forme ?<br />

A notre connaissance, Reviewed est en<br />

Suisse, et aussi sur le plan international,<br />

la première plate-forme qui regroupe de<br />

manière ciblée toutes les informations sur<br />

des postes de médecin : reviews, annonces<br />

d’emplois, profils d’employeurs et les faits<br />

et chiffres mis à disposition par l’<strong>ASMAC</strong><br />

concernant les conditions de travail,<br />

notamment les salaires et la durée de<br />

travail. Comme sur Reviewed, vous trouvez<br />

tous les hôpitaux et établissements de<br />

formation postgraduée de Suisse, on peut<br />

s’informer globalement sur les offres<br />

d’emploi et, nous l’espérons, faire le bon<br />

choix lors d’un changement de poste.<br />

Qu’est-ce qui rend Reviewed<br />

convivial ?<br />

Comme nous disposons de bonnes<br />

connaissances de l’informatique, nous<br />

www.reviewed.ch<br />

La plate-forme hospitalière développée par l’<strong>ASMAC</strong> était en ligne depuis 2011. Au fil du temps, elle a<br />

atteint ses limites en termes de fonctionnalité et de convivialité. En été 2017, alors qu’il s’agissait de<br />

décider pour ou contre un remaniement complet, l’<strong>ASMAC</strong> a été invitée à participer à la nouvelle plateforme<br />

Reviewed. Par la suite, le Comité directeur a décidé à l’unanimité de remplacer le système à la<br />

fin septembre 2017. Les faits et chiffres de Reviewed proviennent toujours de l’association.<br />

Evidemment, cette plate-forme vit de son utilisation active. Les reviews sont les principales contributions,<br />

c’est-à-dire les évaluations d’établissements de formation postgraduée par les médecins. Votre participation<br />

sur www.reviewed.ch permet à l’offre de rester à jour. Vous souhaitez participer au développement<br />

futur de la plate-forme ? Alors envoyez vos idées directement à l’équipe de développement de Reviewed :<br />

feedback@reviewed.ch.<br />

avions la prétention de construire le site<br />

rapidement et de façon intuitive grâce aux<br />

technologies de pointe. Durant la phase<br />

de développement, nous avons donc fait<br />

tester le site par des personnes prétendument<br />

« très peu compétentes dans le<br />

domaine informatique ».<br />

Quel a été l’écho jusqu’ici ?<br />

Depuis le lancement, les réactions ont été<br />

dans l’ensemble réjouissantes, car positives.<br />

La plupart étaient du genre « enfin,<br />

cela faisait longtemps que l’on attendait<br />

un tel outil ! » Et bien sûr que nous sautons<br />

de joie pour chaque nouveau review<br />

rédigé. Jusqu’ici, nous en avons heureusement<br />

déjà compté beaucoup.<br />

Quels objectifs poursuivezvous<br />

avec la plate-forme ?<br />

<strong>No</strong>tre souhait est de simplifier la recherche<br />

d’emploi au plus grand nombre possible<br />

en leur permettant de trouver ce qui leur<br />

convient, de manière à ce qu’ils puissent<br />

exercer leur profession avec plaisir. C’est<br />

pourquoi nous essayons de fournir toutes<br />

les informations disponibles, afin que<br />

chacun puisse prendre la meilleure décision<br />

qui soit lors du prochain changement<br />

d’emploi. Bien évidemment, notre contribution<br />

reste modeste. Les reviews constituent<br />

la principale contribution, contribution<br />

qui ne peut être apportée que par<br />

celles et ceux qui ont déjà travaillé dans<br />

l’établissement en question.<br />

L’état actuel est-il définitif<br />

ou le point de départ pour<br />

de futurs développements ?<br />

<strong>No</strong>us constatons que Reviewed nous apprend<br />

une certaine humilité. <strong>No</strong>us réfléchissons<br />

bien à la manière de mettre en<br />

œuvre quelque chose. Ensuite, nous discutons<br />

avec divers collègues et sollicitons<br />

leur avis. Généralement, nous devons<br />

ensuite plus ou moins fortement adapter<br />

l’orientation à prendre. <strong>No</strong>us ne pouvons<br />

14 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>


FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL<br />

donc pas dire avec certitude ce que l’avenir<br />

nous apportera. Mais il est clair qu’il s’agit<br />

du point de départ pour d’autres développements.<br />

Combien de temps<br />

as-tu jusqu’ici consacré<br />

à la plate-forme ?<br />

C’est une bonne question et je ne suis pas<br />

sûr de vouloir connaître la réponse. La<br />

charge de travail correspond actuellement<br />

environ à un emploi à 50%. Mais ce n’est<br />

finalement pas un critère. L’important,<br />

c’est d’avoir du plaisir dans ce travail et de<br />

fournir un site utile aux utilisateurs.<br />

Biographie express<br />

Nicola (« Nicu »)Rüegsegger (*1987) a passé<br />

son examen fédéral en 2013 à Bâle. Depuis lors,<br />

il a occupé différents postes de médecin-assistant<br />

dans des services d’urgence interdisciplinaires.<br />

Actuellement, il travaille comme<br />

médecin- assistant dans le service d’urgence ambulatoire<br />

à Berne. Parallèlement, il suit des<br />

études d’informatique à l’EPF de Zurich. Pendant<br />

ses études, il a été délégué de la swimsa auprès<br />

du Comité directeur et du Comité central de<br />

l’<strong>ASMAC</strong> Suisse durant près de six ans.<br />

Qu’est-ce qui vous motive ?<br />

Le développement de Reviewed nous procure<br />

une grande satisfaction parce que<br />

nous mettons simplement en pratique ce<br />

que l’on attend de nous. <strong>No</strong>us nous considérons<br />

d’ailleurs comme une start-up<br />

informatique et adorons le rythme auquel<br />

nous pouvons faire avancer les choses. Un<br />

exemple : le soir à 21h05, nous avons reçu<br />

un e-mail de Lausanne nous indiquant<br />

que quelque chose ne fonctionnait pas<br />

dans la version française. En tout juste<br />

une heure, nous avons reproduit et identifié<br />

le problème, trouvé une solution et à<br />

22h00, la mise à jour remédiant au problème<br />

était en ligne. Travailler ainsi est<br />

un plaisir.<br />

Vous proposez votre service<br />

gratuitement, comment<br />

financez-vous la plate-forme?<br />

C’est juste. Et nous sommes même un peu<br />

fiers de n’avoir rien sur la plate-forme qui<br />

nous permettrait de gagner de l’argent.<br />

Mais bien sûr, il ne faut pas être naïf. Un<br />

portail comme Reviewed ne peut être<br />

exploité bénévolement que pour une<br />

courte période. Par conséquent, nous<br />

avons prévu des fonctions premium<br />

payantes offrant des avantages ciblés aux<br />

employeurs, par exemple par la mise en<br />

évidence d’offres d’emploi. Pour les médecins<br />

par contre, le site restera bien sûr<br />

gratuit.<br />

Comment assurez-vous<br />

l’existence et la mise à jour de<br />

la plate-forme à long terme ?<br />

Reviewed is here to stay. Beaucoup de<br />

projets informatiques s’enlisent parce<br />

qu’ils sont réalisés trop vite et que l’on<br />

n’investit pas suffisamment de temps<br />

dans la phase de planification. Le lancement<br />

en septembre 2017 a été précédé<br />

d’une phase de planification et de développement<br />

de plus d’une année. Pendant<br />

N o 1 Février <strong>2018</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

15


FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL<br />

ce temps, Reviewed a fortement évolué<br />

grâce à d’innombrables suggestions et<br />

idées de collègues, parfois au grand<br />

dam de notre développeur web. <strong>No</strong>n,<br />

sérieusement, grâce à l’informatique, la<br />

mise à jour continuelle de nombreuses<br />

données, par exemple sur les environ<br />

2500 établissements de formation postgraduée,<br />

peut être largement automatisée.<br />

Mais pour que Reviewed fonctionne<br />

et reste à jour malgré tout, il faut surtout<br />

que des reviews soient rédigés.<br />

Chacun est donc invité à apporter sa<br />

contribution à la communauté en rédigeant<br />

un review. <br />

■<br />

Feedback-Pool<br />

Une contribution modeste, mais<br />

utile pour une formation<br />

post-graduée et continue de<br />

bonne qualité<br />

Pour une activité ayant trait à la formation médicale postgraduée<br />

et continue, il est très utile de pouvoir sonder régulièrement<br />

l’avis des membres sur un sujet précis. C’est pour ça que<br />

le Feedback-Pool a été mis en place. Faites partie et permettez<br />

à l’<strong>ASMAC</strong> d’élargir quelque peu son horizon dans le ressort<br />

Formation postgraduée et d’appuyer plus largement ses réflexions.<br />

Plus d’informations sur www.asmac.ch et inscription par<br />

e-mail à l’adresse ribeaud@asmac.ch.<br />

Ton expérience compte !<br />

Les visites sont un instrument pour vérifier et garantir la qualité<br />

de la formation postgraduée dans les établissements de<br />

formation postgraduée. Une équipe de visiteurs composée de<br />

représentants de l’ISFM, de la société de discipline médicale<br />

correspondante et de l’<strong>ASMAC</strong>, visitent une clinique ; le concept<br />

et les conditions de formation postgraduée peuvent ainsi être<br />

vérifiés sur place. L’objectif est de détecter et de mettre à profit<br />

les éventuels potentiels d’amélioration, le tout dans le sens<br />

d’un feedback constructif et positif.<br />

Les médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique qui souhaitent<br />

accompagner des visites pour l’<strong>ASMAC</strong> sont priés de<br />

s’annoncer chez Sabrina Ribeaud, notre gestionnaire pour la<br />

formation postgraduée et les visites à l’<strong>ASMAC</strong> (ribeaud@<br />

asmac.ch).<br />

Photo: Pierre-Yves Massot. Espace publicitaire offert.<br />

Du rire et du rêve pour nos enfants hospitalisés<br />

Grâce à vos dons, les enfants hospitalisés reçoivent<br />

chaque semaine la visite des docteurs Rêves.<br />

Merci pour votre soutien.<br />

CCP 10-61645-5 | theodora.org<br />

16VSAOJournal_178x133_CH-F-D.indd <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> 1 N o 111.04.17 Février 16:15 <strong>2018</strong>


<strong>ASMAC</strong><br />

SECTION BERNE<br />

<strong>No</strong>uveau site<br />

internet et<br />

présence sur<br />

Facebook<br />

Depuis le 1 er janvier <strong>2018</strong>, nous avons un<br />

nouveau site internet (www.vsao-bern.ch)<br />

et sommes présents sur Facebook. Lors de<br />

la mise en place de notre nouveau site,<br />

nous avons veillé à ce que nos membres<br />

puissent, d’une part, accéder sans difficultés<br />

aux informations pertinentes et,<br />

d’autre part, obtenir un rapide aperçu des<br />

activités et prestations de notre association.<br />

<strong>No</strong>us attachons une grande importance<br />

à atteindre tous les membres et à<br />

répondre à leurs besoins.<br />

Les clips vidéo sont toujours disponibles<br />

sur YouTube et apportent de façon divertissante<br />

des informations importantes en<br />

matière de droit du travail. <strong>No</strong>us vous<br />

invitons à les visionner.<br />

Les retours concernant notre nouvelle<br />

présence sur Internet sont les bienvenus.<br />

<strong>No</strong>us sommes aussi ouverts à la critique<br />

et aux propositions d’amélioration et pouvons<br />

obtenir une large diffusion si vous<br />

nous rendez visite sur Facebook.<br />

Négociations<br />

salariales<br />

Dans le courant du mois de <strong>février</strong> <strong>2018</strong>,<br />

les résultats des négociations salariales<br />

<strong>2018</strong> seront publiés sur notre site internet.<br />

Il faut s’attendre à des négociations difficiles<br />

en raison de la situation économique<br />

des cliniques et hôpitaux. <strong>No</strong>us nous<br />

efforçons d’obtenir avec nos partenaires<br />

sociaux un bon résultat, valorisant suffisamment<br />

le travail du personnel. ■<br />

Janine Junker,<br />

directrice de l’<strong>ASMAC</strong> Berne<br />

Save the date –<br />

assemblée<br />

générale <strong>2018</strong><br />

L’assemblée générale ordinaire <strong>2018</strong><br />

se déroulera le jeudi 26 avril <strong>2018</strong><br />

à 19 h au Restaurant Tramdepot à<br />

Berne.<br />

SECTION GRISONS<br />

Rétrospective<br />

et perspectives<br />

Pour la section Grisons, l’année 2017 a été<br />

riche en évènements.<br />

Ainsi, nous avons obtenu certains succès<br />

concernant la notoriété et le contact avec<br />

nos membres. Début 2017, nous avons<br />

visité les Hôpitaux de Samedan et Illanz<br />

et présenté notre association. A la fin de<br />

l’année, nous nous sommes encore rendus<br />

à Davos et Scuol. Il en a résulté beaucoup<br />

de bons contacts avec les médecins-assistant(e)s<br />

et chef(fe)s de clinique, également<br />

avec les médecins-cadres. Actuellement,<br />

nous travaillons à l’élaboration d’un flyer<br />

pour la section, le but étant de rendre notre<br />

section plus visible et tangible pour les<br />

membres.<br />

Un autre succès a été la remise de la<br />

« Rose d’hôpital » par le Comité central de<br />

l’<strong>ASMAC</strong> à la direction de l’Hôpital cantonal<br />

des Grisons pour son engagement en<br />

faveur de bonnes conditions de travail<br />

(voir Journal <strong>ASMAC</strong> n° 4/17). Cela s’est<br />

aussi traduit par de nombreux précieux<br />

contacts et discussions. <strong>No</strong>us continuons<br />

bien évidemment de surveiller la mise en<br />

œuvre systématique des mesures. Seule<br />

ombre au tableau : nous n’avons hélas pas<br />

enregistré de progrès en ce qui concerne<br />

une CCT. Les hôpitaux sont d’avis qu’elle<br />

n’apporterait pas d’avantages et qu’il ne<br />

s’agit donc pas d’une nécessité.<br />

En 2017, nous n’avons hélas pas pu organiser<br />

de rencontre avec les représentants<br />

hospitaliers. <strong>No</strong>us espérons que nous<br />

pourrons réaliser cette manifestation<br />

cette année et nous réjouissons déjà d’y<br />

accueillir de nombreux participants.<br />

Comme j’ai décidé de quitter temporairement<br />

le canton des Grisons pour des<br />

raisons professionnelles, j’ai démissionné<br />

du comité. Une nouvelle présidence et<br />

de nouveaux membres du comité ont été<br />

élus à l’occasion de l’assemblée générale<br />

de fin janvier, ce qui amène du sang frais<br />

au comité de la section Grisons. ■<br />

Patrizia Kündig,<br />

ancienne présidente<br />

de la section Grisons<br />

18 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>


<strong>ASMAC</strong><br />

SECTION TESSIN<br />

Bilan d’une<br />

année positive<br />

Pour la section Tessin de l’<strong>ASMAC</strong>, l’année<br />

2017 a été intense et décisive, car marquée<br />

par l’entrée en vigueur de la convention<br />

collective de travail avec l’Ente ospedaliero<br />

cantonale (CCT EOC). En parallèle se sont<br />

déroulés les premiers entretiens avec les<br />

cliniques privées de notre canton, auprès<br />

desquelles nous nous efforçons aussi<br />

d’obtenir des conditions de travail plus<br />

conformes aux dispositions de la loi fédérale<br />

sur le travail. L’organe de pilotage qui<br />

se réunit chaque mois a été actif sur plusieurs<br />

fronts pour renforcer l’autorité de<br />

notre association dans divers organes institutionnels<br />

et spécialisés. De concert avec<br />

l’Ente ospedaliero cantonale (EOC), nous<br />

avons organisé des soirées d’information<br />

au sujet de la CCT dans ses quatre bureaux<br />

régionaux. Les médecins-assistant(e)s et<br />

chef(fe)s de clinique, mais aussi des médecins-chef(fe)s<br />

et leurs suppléants, des<br />

médecins cadre compétents pour la planification<br />

des services à l’hôpital, y ont assisté.<br />

Durant la première année de validité de<br />

la CCT EOC, nous avons rassemblé les avis<br />

et remarques concernant les problèmes<br />

rencontrés dans la mise en œuvre. Ces<br />

retours seront prochainement discutés par<br />

la commission paritaire spécialement<br />

mise en place à cet effet. Dans notre dialogue<br />

avec l’EOC, nous avons en permanence<br />

cherché des solutions pragmatiques<br />

tenant compte du rôle du médecin et de<br />

l’importance de l’approvisionnement en<br />

soins. Ce faisant, nous avons fait preuve de<br />

flexibilité et d’engagement. Par un représentant<br />

issu de nos rangs, nous avons pu<br />

prendre position sur des problèmes de<br />

politique professionnelle dans le cadre des<br />

séances de la direction de l’ordre des<br />

médecins du canton du Tessin (OMCT).<br />

Grâce à notre membre du comité, Simone<br />

Ghisla, élu en 2015 au parlement cantonal,<br />

nous avons pu suivre la révision de la<br />

loi cantonale sur la santé adoptée le<br />

11 décembre 2017 par le parlement et<br />

lancer une initiative parlementaire pour<br />

créer un hôpital de référence dans notre<br />

canton. Dans le cadre du renforcement de<br />

la collaboration avec l’association centrale,<br />

notre vice-président, Nicola Bianda,<br />

participe régulièrement aux séances du<br />

Comité central de l’<strong>ASMAC</strong>. <strong>No</strong>tre juriste<br />

de la section, l’avocate Lorenza Pedrazzini<br />

Ghisla, nous représente lors des rencontres<br />

des juristes de l’<strong>ASMAC</strong> qui se déroulent<br />

trois fois par année. A l’une de ces séances,<br />

les présidents des différentes sections<br />

sont également présents. Le président Davide<br />

Giunzoni, le vice-président Nicola<br />

Bianda et les membres du comité Simone<br />

Ghisla et Andrea Farrugia ont été élus<br />

délégués de l’<strong>ASMAC</strong> à la Chambre médicale<br />

de la FMH. Finalement, nous avons<br />

pu, dans le cadre de notre dernière séance<br />

du comité de l’année, accueillir la directrice<br />

adjointe et juriste de l’<strong>ASMAC</strong>, Simone<br />

Burkhard Schneider, et le président de la<br />

section Argovie et responsable du conseil<br />

en matière de planification des services,<br />

Philipp Rahm. Tous deux nous ont apporté<br />

d’importantes impulsions pour notre<br />

travail. A l’interne, nous avons, notamment<br />

en raison de la charge de travail<br />

accrue et des nouvelles compétences que<br />

nous assumons, élaboré et adopté au<br />

comité un règlement fixant des jetons de<br />

présence symboliques. <strong>No</strong>us voulons ainsi<br />

maintenir le système de milice qui a<br />

toujours caractérisé notre association.<br />

D’autre part, ce règlement permet de<br />

professionnaliser davantage les prestations<br />

proposées. Personnellement, je<br />

suis d’avis que l’année écoulée a été positive,<br />

qu’elle a permis à l’association d’accroître<br />

ses effectifs et notamment aussi<br />

d’aborder les problèmes auxquels nos<br />

membres sont confrontés dans leur travail<br />

quotidien. <br />

■<br />

Davide Giunzioni,<br />

président de l’<strong>ASMAC</strong> Tessin<br />

Vous cherchez une place<br />

de crèche – l’<strong>ASMAC</strong> vous apporte son soutien<br />

Si vous cherchez une place de crèche pour votre enfant, n’oubliez pas que depuis 2011, votre association vous<br />

apporte son soutien pour cette tâche importante. Une demande au moyen du formulaire en ligne auprès de l’<strong>ASMAC</strong><br />

suffit, et vous recevrez des informations relatives à des places disponibles dans la région de votre choix ainsi que les données<br />

de contact correspondantes des crèches. Vous trouverez d’autres informations importantes et le formulaire dans<br />

la nouvelle rubrique Profession de médecin et famille sur le site web de l’<strong>ASMAC</strong> www.asmac.ch.<br />

N o 1 Février <strong>2018</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

19


<strong>ASMAC</strong><br />

SECTION ZURICH /<br />

SCHAFFHOUSE<br />

Le calculateur<br />

des salaires<br />

en ligne est<br />

un succès<br />

Après une phase de développement et de<br />

test de plusieurs mois, la section Zurich a<br />

lancé à la mi-novembre un calculateur des<br />

salaires en ligne. Cet outil permet de vérifier<br />

rapidement le salaire de base ou le<br />

classement dans la grille des salaires en<br />

tant que médecin-assistant(e) ou chef(fe)<br />

de clinique dans les hôpitaux et établissements<br />

de formation postgraduée zurichois.<br />

Le résultat fournit la classe et l’échelon de<br />

salaire habituel (grille des salaires cantonale)<br />

ou la chaîne et le degré de fonction<br />

(grille des salaires de la ville de Zurich) et<br />

montre dans quelle mesure l’employeur<br />

doit s’y conformer. De plus, on peut comparer<br />

son classement à l’échelle intercantonale,<br />

p. ex. « Je gagne combien au<br />

Triemli ? Combien gagnerais-je à l’Hôpital<br />

universitaire ? »<br />

Cette offre a déjà été sollicitée 3500 fois<br />

durant son premier mois de fonctionnement.<br />

Dans la première semaine qui a<br />

suivi la mise en service, il y a eu 2500 demandes,<br />

dans les semaines suivantes en<br />

moyenne 200 par semaine. <strong>No</strong>us avons<br />

donc de toute évidence répondu à un véritable<br />

besoin et encouragé les membres à<br />

contrôler et remettre en question leurs<br />

salaires. De plus, le bureau permanent de<br />

l’<strong>ASMAC</strong> ZURICH a été déchargé d’innombrables<br />

conseils individuels en matière de<br />

salaire, ce qui libère des ressources pour<br />

d’autres projets.<br />

Cela nous a aussi permis de constater que<br />

notre newsletter était lue, si elle est intéressante,<br />

par la majorité de nos 4800 membres.<br />

D’après notre expérience et les réactions de<br />

nos membres, il apparaît qu’une progression<br />

salariale n’est possible qu’avec de<br />

fréquents changements de postes. Les collaborateurs<br />

de longue date ne sont généralement<br />

pas assez récompensés. Sur ce<br />

point, l’<strong>ASMAC</strong> ZURICH a obtenu un petit<br />

succès dans les négociations avec les RH<br />

et la direction médicale de l’Hôpital universitaire<br />

de Zurich : une augmentation<br />

des échelons et donc une augmentation de<br />

salaire pour les médecins-assistant(e)s<br />

employés de longue date à l’Hôpital universitaire<br />

(plus de 4 ans). Cela concernait<br />

environ 70 médecins-assistant(e)s sur un<br />

total de 700. Les membres doivent aussi<br />

prendre conscience du fait que les privatisations<br />

des hôpitaux dans le canton de<br />

Zurich et la pénurie croissante de médecins<br />

augmentent toujours plus la marge<br />

de manœuvre des employés en ce qui<br />

concerne les salaires. Il s’agit d’en tirer<br />

profit ; l’<strong>ASMAC</strong> ZURICH vous apporte son<br />

appui.<br />

Afin que nous puissions optimiser notre<br />

prestation et notre calculateur des salaires,<br />

pour savoir si le calculateur correspond à<br />

la pratique ainsi qu’en ce qui concerne les<br />

données salariales des hôpitaux privés et<br />

des établissements de formation postgraduée<br />

ambulatoires qui ne se conforment à<br />

aucune des grilles mentionnées, nous<br />

sommes tributaires de vos données salariales.<br />

<strong>No</strong>us vous invitons donc à nous<br />

annoncer vos salaires au moyen du formulaire<br />

correspondant du calculateur des<br />

salaires ! Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons<br />

obtenir des avancées en votre faveur.<br />

Dès que le calculateur des salaires aura<br />

terminé sa phase-pilote, cette prestation<br />

sera probablement réservée exclusivement<br />

à nos membres.<br />

■<br />

Susanne Hasse, directrice,<br />

et Jana Siroka, présidente<br />

de l’<strong>ASMAC</strong> ZURICH<br />

COACHING<br />

Profession de<br />

médecin & famille /vie privée<br />

Conseil téléphonique :<br />

044 462 71 23 • info@und-online.ch<br />

Comment puis-je concilier famille, loisirs et profession ? Comment puis-je reprendre mon travail après mon congé<br />

maternité ? Comment puis-je surmonter les défis quotidiens ? L’<strong>ASMAC</strong> propose à ses membres les réponses et<br />

solutions à ces questions, et à bien d’autres encore, dans le cadre d’un coaching gratuit. Le conseil téléphonique<br />

est assuré par le Bureau UND. Vous trouverez plus de détails au sujet de cette offre de conseil de l’<strong>ASMAC</strong> sur<br />

notre site web www2.asmac.ch, dans la rubrique Profession de médecin & famille/vie privée.<br />

20 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>


<strong>ASMAC</strong><br />

Samuel Nadig, juriste et<br />

directeur de l’<strong>ASMAC</strong> Grisons<br />

<strong>No</strong>n-entrée en service<br />

L’hôpital C m’a proposé<br />

un poste de médecinassistante.<br />

J’ai donné<br />

mon accord oralement.<br />

Entre-temps, j’ai reçu une<br />

meilleure proposition<br />

qui m’offrirait davantage<br />

de possibilités de formation<br />

postgraduée et un<br />

salaire plus élevé. J’aimerais<br />

donc opter pour cette<br />

deuxième offre d’emploi.<br />

Puis-je retirer mon accord<br />

oral ? De quoi dois-je tenir<br />

compte ?<br />

En donnant votre accord oral, vous avez<br />

conclu un contrat de travail valable, pour<br />

autant que vous ayez pu vous mettre d’accord<br />

avec l’employeur sur les points essentiels<br />

du contrat. Les éléments d’un contrat<br />

de travail sont : mise à disposition du temps<br />

de travail, intégration dans une organisation<br />

de travail étrangère et droit au salaire.<br />

Si vous avez trouvé un accord sur ces<br />

points, un contrat de travail valable a été<br />

établi. La forme écrite n’est pas requise.<br />

Vous ne pouvez pas simplement vous<br />

retirer d’un contrat de travail valable.<br />

Le principe pacta sunt servanda (les<br />

contrats doivent être respectés) s’applique.<br />

Le contrat de travail peut être dénoncé par<br />

la résiliation d’une des parties ou d’un<br />

commun accord.<br />

En cas de résiliation, les délais de congé<br />

légaux ou convenus s’appliquent. Si vous<br />

communiquez votre résiliation à l’employeur<br />

avant votre entrée en service,<br />

celle-ci prend effet à compter du premier<br />

jour de travail convenu. Généralement, les<br />

contrats prévoient un temps d’essai avec<br />

des délais de congé plus courts. D’après le<br />

Code des obligations (CO), le premier mois<br />

d’un rapport de travail est considéré<br />

comme temps d’essai durant lequel s’applique<br />

un délai de congé de sept jours. Des<br />

dispositions différentes peuvent être<br />

prévues. Le temps d’essai peut aussi être<br />

supprimé. Dans ce cas les délais de résiliation<br />

ordinaires s’appliquent. Durant la<br />

première année de service, le délai de<br />

congé est d’un mois. Des dispositions<br />

différentes sont possibles.<br />

L’employé a l’obligation de fournir la prestation<br />

de travail pendant ce délai de congé.<br />

Comme il n’est généralement pas dans<br />

l’intérêt de l’employeur que les rapports de<br />

travail se terminent déjà peu après la prise<br />

de fonction, l’employeur approuvera le plus<br />

souvent de mettre fin aux rapports de<br />

travail d’un commun accord. Si cette résiliation<br />

d’un commun accord s’effectue<br />

avant la prise de fonction, l’employé est libéré<br />

de l’obligation de prendre ses fonctions.<br />

Si l’employeur n’est toutefois pas d’accord<br />

de résilier le contrat de travail valable et<br />

qu’il maintient son exécution, vous devrez<br />

prendre vos fonctions. Si vous ne le faites<br />

pas, par exemple parce que vous avez déjà<br />

commencé à travailler ailleurs, cela sera<br />

considéré comme une résiliation immédiate<br />

sans justes motifs par l’employé. Une<br />

meilleure offre d’emploi n’est alors pas<br />

considérée comme un juste motif qui<br />

légitimerait la non-entrée en service. Cela<br />

a pour conséquence que vous êtes redevable<br />

de dommages-intérêts. L’employeur<br />

peut demander par voie d’action en justice<br />

ou de poursuites dans les 30 jours à compter<br />

de la non-entrée en place une indemnité<br />

égale au quart du salaire mensuel. Il<br />

a en outre droit à la réparation du dommage<br />

supplémentaire.<br />

Pour résumer, vous devez immédiatement<br />

informer l’employeur de vos intentions. De<br />

préférence par écrit. Il est donc recommandé<br />

de négocier une résiliation du<br />

contrat d’un commun accord.<br />

Si vous avez des questions ou des doutes<br />

sur la question de savoir si un contrat de<br />

travail valable a été conclu, n’hésitez pas à<br />

vous mettre en rapport avec votre section<br />

<strong>ASMAC</strong>. Vous éviterez ainsi des inconvénients<br />

et conséquences financières considérables.<br />

■<br />

N o 1 Février <strong>2018</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

21


<strong>No</strong>us conseillons les médecins, parce que nous les comprenons bien.<br />

Laissez-nous vous prescrire un check-up des assurances gratuit. Ensuite, nous<br />

parlerons de vos assurances de personnes, de chose et de patrimoine et accidents.<br />

www.mediservice-asmac.ch


POINT DE MIRE ▶ RELÈVE<br />

Il faut persévérer pour réaliser<br />

des miracles<br />

Les thérapies régénératives se fondent sur le rétablissement de cellules, tissus et organes rendus<br />

non fonctionnels selon le principe de la guérison. Il peut s’agir du remplacement biologique ou<br />

de la stimulation des processus régénératifs et réparateurs du corps. On espère p. ex. remplacer des<br />

cellules mortes ou endommagées au moyen de la thérapie cellulaire et ainsi rétablir leur fonction.<br />

D r ès sc. nat. Steffen Michael Zeisberger, Wyss Zurich, Université de Zurich et Ecole Polytechnique Fédérale de Zurich (EPF Zurich)<br />

Prof. D r méd. Simon Philipp Hoerstrup, PhD, Institut de médecine régénérative (IREM), Université de Zurich ; Wyss Zurich,<br />

Université de Zurich et Ecole Polytechnique Fédérale de Zurich (EPF Zurich)<br />

Grâce aux thérapies régénératives, on obtient<br />

aujourd’hui des succès qui, quelques<br />

décennies plus tôt, relevaient de la fantaisie.<br />

Outre des perspectives prometteuses<br />

pour l’avenir, il reste cependant d’importants<br />

défis à surmonter. Aux obstacles<br />

biomédicaux et physiologiques viennent<br />

s’ajouter ceux de nature économique et<br />

politique. Un des principaux défis pour la<br />

mise en œuvre future de nouvelles thérapies<br />

dans la médecine régénérative sera<br />

d’établir conjointement avec les décideurs<br />

académiques, commerciaux et officiels<br />

des procédés de fabrication très onéreux<br />

et réglementés par les autorités.<br />

Afin de promouvoir ce développement sur<br />

le plan de l’infrastructure, l’Institut de<br />

médecine régénérative (IREM) de l’Université<br />

de Zurich a, sous la direction du<br />

Prof. Simon P. Hoerstrup, pu établir une<br />

infrastructure de salles blanches. Déjà<br />

aujourd’hui, cela facilite considérablement<br />

le transfert d’applications cellulaires<br />

dans la médecine régénérative de la phase<br />

préclinique à la difficile phase clinique.<br />

Cette unité de prestation universitaire centralisée<br />

avec un système de contrôle et de<br />

gestion de la qualité intégré est pour la<br />

place scientifique suisse, de par sa structure,<br />

à la fois unique en son genre et décisive<br />

pour les investissements futurs dans<br />

ce domaine pour d’autres sites potentiels.<br />

Une percée fondamentale<br />

Dans la médecine régénérative, les cellules<br />

souches représentent, par leur capacité<br />

de l’auto-renouvellement et de différenciation,<br />

une technologie essentielle.<br />

La possibilité de fabriquer à partir des<br />

propres cellules corporelles du patient des<br />

cellules souches pluripotentes et de réaliser<br />

ainsi des thérapies régénératives<br />

cellulaires constitue l’une des principales<br />

innovations pour la médecine régénérative<br />

du futur et changera durablement<br />

la médecine actuelle.<br />

Les cellules souches pluripotentes induites<br />

(CSPi) ont pour la première fois<br />

été décrites en 2006 par le Prof. Shinya<br />

Yamanaka de l’Université de Kyoto<br />

(Japon) par la reprogrammation de<br />

cellules somatiques au moyen de quatre<br />

facteurs de transcription présents chez<br />

les cellules souches embryonnaires<br />

(Takahashi et Yamanaka, 2006 ; Takahashi<br />

et al. 2007). Le Comité <strong>No</strong>bel suédois<br />

a immédiatement reconnu la portée<br />

biomédicale de cette avancée et lui a<br />

décerné seulement six ans plus tard, en<br />

2012, le prix <strong>No</strong>bel de médecine pour sa<br />

découverte révolutionnaire.<br />

La technologie CSPi ouvre véritablement<br />

une nouvelle ère de la biologie cellulaire.<br />

Cette technique présente un énorme<br />

potentiel pour la modélisation de maladies,<br />

le développement de nouveaux médicaments,<br />

l’établissement de nouveaux<br />

tests de toxicité pour les médicaments ou<br />

pour la thérapie cellulaire. Les cellules<br />

somatiques des patients peuvent être<br />

reprogrammées en CSPi et différenciées<br />

en un grand nombre d’autres types de<br />

cellules qui sont d’une importance fondamentale<br />

pour le diagnostic et traitement<br />

de maladies très diverses. On espère<br />

notamment dans un proche avenir établir<br />

de nouvelles approches pour les thérapies<br />

régénératives ainsi que de nouvelles possibilités<br />

pour développer des modèles de<br />

maladie basés sur des cellules de patients.<br />

N o 1 Février <strong>2018</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

23


POINT DE MIRE ▶ RELÈVE<br />

Contrairement à la technologie de cellules<br />

souches embryonnaires (CSE),<br />

jusqu’ici la seule possibilité de générer des<br />

cellules souches pluripotentes, les CSPi ne<br />

posent pas de problèmes éthiques, car leur<br />

fabrication n’implique pas la destruction<br />

du jeune embryon comme c’est le cas<br />

pour les CSE. De plus, les cellules souches<br />

autologues ne présentent, contrairement<br />

aux cellules souches hétérologues de<br />

donneurs, pas de risque de rejet. On peut<br />

donc renoncer à une immunosuppression<br />

qui s’accompagne d’un risque accru de<br />

maladies infectieuses et de tumeurs<br />

malignes.<br />

Obstacles endogènes<br />

La reprogrammation de cellules somatiques<br />

en CSPi en utilisant des facteurs<br />

Yamanaka inclut l’incorporation permanente<br />

ou transitoire de vecteurs dans le<br />

génome cellulaire, ce qui implique un<br />

risque de mutagénèse insertionnelle.<br />

Cette cancérogénicité potentielle représentait<br />

une restriction évidente pour<br />

l’utilisation thérapeutique sur le patient.<br />

C’est pourquoi de nombreuses études<br />

réalisées récemment visaient à pouvoir<br />

fabriquer les CSPi au moyen de méthodes<br />

non intégrées. Un groupe à l’IREM a<br />

également pu, sur la base des facteurs de<br />

Yu et al. 2009 reprogrammer avec succès<br />

des cellules amniotiques en CSPi au<br />

moyen de trois vecteurs plasmidiques<br />

épisomiques non intégrés oriP/EBNA1<br />

(Slamecka et al., 2016). C’est une approche<br />

importante pour réduire la cancérogénicité<br />

potentielle et rapprocher les<br />

cellules de l’utilisation clinique.<br />

Au cours des dernières années, de nombreuses<br />

études expérimentales et cliniques<br />

avec différentes cellules souches et progénitrices<br />

ont été réalisées. Les métaanalyses<br />

des études réalisées montrent,<br />

p. ex. pour le cœur, une amélioration de<br />

la fonction cardiaque par rapport aux<br />

patients témoins, même si les valeurs ne<br />

dépassent pas le pourcentage à un chiffre.<br />

Globalement, les résultats en partie très<br />

positifs de travaux d’expérimentation animale<br />

n’ont toutefois pas pu être confirmés<br />

cliniquement dans les mêmes proportions.<br />

Dans ce contexte, différentes questions<br />

sans réponse (type de cellule, voie<br />

d’administration, quantité de cellules,<br />

format de cellules, moment, critères<br />

d’évaluation) semblent responsables de la<br />

translation clinique limitée. Les futures<br />

études doivent également montrer si<br />

l’optimisation de la thérapie à base de<br />

cellules souches chez l’adulte et du mécanisme<br />

d’action paracrine des cellules permettra<br />

d’obtenir un avantage à long<br />

terme. <strong>No</strong>tamment à cet égard, les CSPi,<br />

en tant que cellules endogènes présentant<br />

une forte plasticité, font figure d’espoir<br />

pour de futures thérapies.<br />

Les CSPi ont par exemple été utilisées pour<br />

régénérer des structures vasculaires primaires<br />

telles que les vaisseaux sanguins<br />

ou les valves cardiaques. Hibino et al.<br />

(2012) ont pour la première fois rapporté<br />

l’utilisation avec succès de CSPi comme<br />

source cellulaire alternative pour le « tissue<br />

engineering » vasculaire. Les cellules<br />

obtenues présentaient l’expression de<br />

marqueurs vasculaires ou endothéliaux<br />

tels que VEGF, PECAM-1 et E-cadhérine.<br />

Entre-temps, plusieurs groupes ont publié<br />

différents protocoles relatifs à la différenciation<br />

des CSPi en cellules endothéliales<br />

(Kachamakova et al., 2016, Liu et al.,<br />

2016) et interstitielles vasculaires (Dash et<br />

al., 2016, Gui et al., 2016), qui sont potentiellement<br />

importants, p. ex. dans le<br />

domaine de la régénération vasculaire.<br />

<strong>No</strong>tamment les cellules souches mésenchymateuses<br />

(CSM) ont été analysées<br />

dans de nombreuses études cliniques en<br />

ce qui concerne leur potentiel pour la<br />

régénération de cellules somatiques. Pour<br />

ce faire, on s’est principalement servi de<br />

CSM de la moelle épinière en plus des cellules<br />

hématopoïétiques pour de premières<br />

études cliniques. Pourtant, ces cellules<br />

sont associées à de nombreux inconvénients<br />

tels qu’un grand nombre de marqueurs<br />

de surface qui sont utilisés pour<br />

isoler et caractériser ces cellules et se<br />

traduisent par des populations cellulaires<br />

très hétérogènes (Kalka et al., 2008). A<br />

cela s’ajoute que ces cellules sont assez<br />

rares chez des patients souffrant de comorbidités<br />

à des stades avancés, qu’elles<br />

n’ont des capacités réplicatives que limitées<br />

et sont souvent dysfonctionnelles<br />

(Kalka et al., 2008 ; Spinetti et al., 2008).<br />

De plus, les tissus artificiels (organoïdes)<br />

fabriqués au moyen de technologies du<br />

« tissue engineering », obtenus sur la<br />

base de CSM, présentaient in vivo une<br />

fonctionnalité limitée dans les modèles<br />

utilisant de gros animaux, notamment<br />

par des processus de dédifférenciation<br />

fibroblastique (Schmidt et al., 2010, Weber<br />

et al., 2011).<br />

Obstacles exogènes<br />

Outre les obstacles purement biomédicaux<br />

et physiologiques décrits plus haut,<br />

un des défis fondamentaux pour mettre<br />

en œuvre avec succès de nouvelles thérapies<br />

de la médecine régénérative réside<br />

dans le fait que les procédés de fabrication,<br />

p. ex. dans la thérapie cellulaire,<br />

sont déjà aujourd’hui très onéreux et le<br />

seront encore davantage à l’avenir, en<br />

raison de la complexité croissante. Même<br />

si au début de la phase clinique 1, un<br />

nombre relativement faible de patients est<br />

inclus, il est décisif de mettre en évidence<br />

durant cette première phase d’étude les<br />

défis potentiels en ce qui concerne la<br />

scalabilité des processus. C’est particulièrement<br />

important, étant donné que le<br />

nombre de patients dans les phases 2 et<br />

3 et suivantes augmentera considérablement<br />

avec la commercialisation des produits<br />

autorisés. Comme pour d’autres<br />

domaines de la biotechnologie, p. ex. la<br />

fabrication de peptides ou d’anticorps,<br />

les bioréacteurs joueront un rôle déterminant<br />

pour la suite du développement<br />

de la médecine régénérative. Dans le<br />

domaine du « tissue engineering » cardiovasculaire,<br />

l’IREM travaille p. ex.<br />

étroitement avec différentes entreprises<br />

biotechnologiques et les autorités en vue<br />

de conjointement transférer la stratégie<br />

de fabrication en bioréacteur du domaine<br />

préclinique dans le domaine clinique.<br />

Les progrès dans ce domaine ne pourront<br />

être réalisés que si le dialogue entre les<br />

chercheurs universitaires, les investisseurs<br />

intéressés et les fournisseurs commerciaux<br />

de technologie peut être intensifié<br />

afin d’examiner de nouvelles innovations<br />

quant à leur aptitude pratique.<br />

Comme dans de nombreux autres champs<br />

d’activité interdisciplinaires et complexes,<br />

le chemin est très exigeant. Le développement<br />

d’un remplacement de la méthode<br />

de traitement somatique vers une méthode<br />

causale devrait cependant être une motivation<br />

suffisante pour assurer la persévérance<br />

nécessaire. <br />

■<br />

24 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>


POINT DE MIRE ▶ PÉRIPHÉRIE<br />

Illustration 1. Hêtres âgés de quelques mois qui germent même à l’ombre.<br />

Une progéniture incroyablement<br />

puissante<br />

Les forêts suisses comptaient 558 millions d’arbres dans la période 2009 à 2013. Ces estimations<br />

de l’Inventaire forestier national englobaient les arbres avec un diamètre du tronc d’au moins 12 mm<br />

et une taille d’au moins 1,3 m au-dessus du sol. Les arbres inférieurs à 1,3 m représentent presque<br />

50 fois ce chiffre. La forêt suisse a-t-elle malgré cela un problème de relève ?<br />

Peter Brang, Kathrin Streit, Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage WSL<br />

L’évolution démographique touche tous les<br />

êtres vivants, aussi les arbres. La forêt, que<br />

les profanes perçoivent comme immuable<br />

et qui n’est qu’occasionnellement dérangée<br />

par les tronçonneuses ou les tempêtes est<br />

en réalité soumise à une dynamique<br />

constante : les arbres grandissent, meurent<br />

et se régénèrent, c’est-à-dire qu’ils ont une<br />

progéniture.<br />

Sur une durée prolongée, les surfaces<br />

forestières couvertes par des arbres<br />

changent aussi. Après la fin de la dernière<br />

période glacière, la Suisse s’est transformée<br />

jusqu’à une altitude moyenne en pays<br />

forestier à forte densité, seulement interrompu<br />

ici et là par des cours d’eau. Ensuite,<br />

l’homme a transformé la forêt en mosaïque<br />

et défriché de grandes surfaces forestières<br />

jusqu’au 19 e siècle. Plus tard, d’énormes<br />

surfaces ont été reboisées. Au cours des<br />

dernières décennies, les agriculteurs ont<br />

abandonné des surfaces autrefois exploitées,<br />

notamment dans des terrains montagneux.<br />

Les arbres ne se sont pas fait<br />

prier : ils colonisent aussi des surfaces où<br />

l’on préférerait ne pas les voir, comme les<br />

jardins. Leur progéniture est très puissante,<br />

ce qui explique aussi pourquoi les forêts<br />

sont des écosystèmes aussi efficaces.<br />

D’innombrables petits,<br />

peu de grands<br />

Aux 558 millions de grands arbres inventoriés<br />

viennent s’ajouter, d’après l’Inventaire<br />

forestier national, environ 25 milliards<br />

d’arbrisseaux de 10 cm de hauteur<br />

et d’un diamètre du tronc de 12 mm.<br />

Si l’on répartissait ces arbres sur l’ensemble<br />

du territoire, montagnes, lacs et<br />

routes inclus, il y aurait un arbre tous les<br />

129 cm. Le nombre de plantules (illustration<br />

1) qui sont encore plus petits est<br />

inconnu ; il s’agit probablement d’un<br />

nombre quasi équivalent, sans parler des<br />

graines produites. Par rapport à cela, les<br />

558 millions d’arbres d’un diamètre d’au<br />

moins 12 cm représentent une petite<br />

minorité. La progéniture n’est-elle pas<br />

trop nombreuse ?<br />

Le gaspillage est utile<br />

Dans les forêts vierges qui ne sont pas<br />

influencées par l’homme, on trouve aussi<br />

plus de petits que de grands arbres,<br />

comme le montrent des analyses dans des<br />

forêts vierges de hêtres en Ukraine. Bien<br />

évidemment, les essences ne peuvent<br />

rajeunir que si les vieux arbres producteurs<br />

de graines se trouvent à proximité.<br />

La plupart des plantules meurent cependant<br />

rapidement : elles n’ont pas suffisamment<br />

de lumière et d’eau. Suivant l’essence,<br />

les petits arbres survivent plus ou<br />

moins longtemps à l’ombre : les sapins<br />

blancs et les hêtres sont peu gourmands<br />

en lumière alors que les chênes, les<br />

mélèzes ou les bouleaux ont besoin de<br />

lumière. Les petits arbres ne peuvent grandir<br />

que si les grands leur laissent la place.<br />

Cela peut se produire en raison de la<br />

faiblesse liée à l’âge, mais le plus souvent,<br />

ce sont des forces extérieures, p. ex. une<br />

tempête ou des parasites comme les<br />

bostryches qui interrompent le flux de sève<br />

sous l’écorce.<br />

N o 1 Février <strong>2018</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

25


POINT DE MIRE ▶ RELÈVE<br />

diffuser des essences rares. Les gardes<br />

forestiers ne se servent donc que rarement<br />

de la plantation pour encourager la<br />

relève, parce qu’elle coûte cher, alors que<br />

la nature travaille gratuitement et parce<br />

que les plants doivent souvent être protégés<br />

à grands frais des attaques d’ongulés<br />

sauvages tels que le cerf ou le chevreuil.<br />

Les gardes forestiers s’appuient sur des<br />

moyens plus subtils pour influencer efficacement<br />

la régénération : ils créent des<br />

clairières plus ou moins grandes lors de<br />

l’exploitation de la forêt. Suivant le<br />

contexte, ce sont alors d’autres essences<br />

qui se régénèrent. Dans les grandes clairières,<br />

la lumière atteint le sol de la forêt<br />

et les essences avides de lumière peuvent<br />

prospérer, dans les petites clairières par<br />

contre, ce ne sont que les essences supportant<br />

l’ombre qui ont une chance de<br />

survie.<br />

Illustration 2. Progéniture d’arolle arrivée dans une forêt de mélèzes en Engadine<br />

sans l’intervention de l’homme.<br />

Le nombre apparemment énorme de<br />

graines et d’arbrisseaux a pourtant sa<br />

raison d’être. Il permet à chaque génération<br />

une forte sélection et donne lieu aux<br />

arbres très résistants de s’adapter aux<br />

changements environnementaux. Grâce<br />

à la nombreuse progéniture, les essences<br />

peuvent rapidement coloniser de nouveaux<br />

habitats et les descendants d’essences<br />

rares et peu compétitives peuvent<br />

trouver des niches dans les forêts qui leur<br />

permettent d’atteindre leur maturité à<br />

l’abri des essences plus compétitives. Dans<br />

la forêt, le « gaspillage » fait donc partie<br />

de la clé du succès.<br />

Les gardes forestiers<br />

misent sur la nature<br />

Les petits arbres qui naissent à partir de<br />

graines d’arbres sans l’intervention de<br />

l’homme sont des régénérateurs. Cela<br />

peut surprendre que cette régénération<br />

naturelle soit aussi la règle dans les forêts<br />

exploitées, alors que la plantation constitue<br />

l’exception (illustration 2). Chaque<br />

année, ce ne sont environ qu’un million<br />

de plantules élevées dans des pépinières<br />

qui sont plantées dans la forêt suisse. On<br />

se sert principalement d’essences économiquement<br />

intéressantes. La plantation<br />

est souvent aussi animée par l’envie de<br />

Le gibier met en péril<br />

la progéniture<br />

Les ongulés sauvages trouvent beaucoup<br />

de nourriture dans nos forêts et sur les<br />

champs ; leurs prédateurs naturels<br />

comme le loup et le lynx gagnent du terrain,<br />

mais restent encore absents dans de<br />

nombreuses régions. Ce sont donc les<br />

ongulés sauvages qui peuplent nos forêts.<br />

<strong>No</strong>tamment en hiver, ils mangent les<br />

bourgeons des jeunes arbres. Ils agissent<br />

de façon très sélective. Les sapins blancs,<br />

érables, sorbiers et chênes (illustration 3)<br />

sont très prisés, contrairement aux hêtres<br />

et épicéas. La conséquence : si l’influence<br />

des ongulés est importante, il ne reste que<br />

des épicéas pour la relève – une espèce<br />

mise en péril par le changement climatique.<br />

C’est le cas dans beaucoup de forêts<br />

montagneuses où la diversité est déjà<br />

faible.<br />

Une progéniture mobile<br />

Les arbres sont sédentaires. Ils ne peuvent<br />

se déplacer que par leur progéniture qui<br />

tombe et germe sous forme de graines à<br />

proximité des arbres mères ou qui est<br />

transportée plus loin par le vent et les animaux.<br />

Le changement climatique va bouleverser<br />

les forêts en l’espace de quelques<br />

décennies. Les périodes estivales de sécheresse<br />

et de chaleur plus fréquentes sont<br />

synonymes de stress – les essences ne<br />

réagissent pas toutes de la même manière.<br />

Les arbres affaiblis sont plus facilement<br />

26 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>


POINT DE MIRE ▶ RELÈVE<br />

Le changement climatique a pour conséquence<br />

que certaines essences se trouvent<br />

actuellement dans des endroits trop secs<br />

et trop chauds. Leur progéniture se déplace<br />

donc vers des altitudes supérieures,<br />

où les jeunes arbres trouvent de nouveau<br />

des conditions plus humides et froides<br />

auxquelles ils se sont adaptés au fil de<br />

l’évolution. Ces mouvements sont déjà en<br />

cours (illustration 3). Dans les zones les<br />

plus chaudes, on assistera probablement<br />

à l’arrivée d’essences méditerranéennes.<br />

Pour minimiser les risques, les gardes<br />

forestiers misent aujourd’hui sur la mixité<br />

des essences en créant des essences<br />

adaptées à la sécheresse et donc viables.<br />

Dans certains cas, ils encouragent le mouvement<br />

migratoire naturel des essences<br />

avec leurs plantations.<br />

Illustration 3. Un chêne sessile s’est ensemencé loin au-dessus de son arbre mère dans une<br />

forêt de sapins et d’épicéas près de Malbun (principauté de Liechtenstein). En tant qu’avantposte<br />

d’un climat plus chaud, il a été protégé par un treillis métallique contre les ongulés<br />

sauvages.<br />

victimes de parasites. Certes, ce ne sont<br />

que certains arbres qui meurent, mais<br />

notamment durant la deuxième moitié du<br />

21 e siècle, il faut s’attendre à une mort des<br />

forêts étendue telle que nous la connaissons<br />

des tempêtes. Heureusement, beaucoup<br />

de forêts suisses y sont bien préparées,<br />

parce qu’elles sont constituées de<br />

nombreuses essences de sensibilité différente<br />

et que les propriétés du sol varient<br />

fortement. Les conditions météorologiques<br />

extrêmes provoqueront certes des dégâts,<br />

mais ne laisseront probablement pas<br />

d’énormes surfaces dénudées. Malgré tout,<br />

il s’agit de trouver une progéniture résistante,<br />

qui prospère rapidement et assure<br />

la pérennité de la forêt.<br />

La régénération est-elle<br />

suffisante ?<br />

La progéniture dans la forêt suisse est<br />

riche, mais la distribution et la composition<br />

des essences laissent à désirer.<br />

Ainsi, dans certaines forêts, la régénération<br />

rencontre des difficultés en raison<br />

de la sécheresse ou des dégâts causés par<br />

les ongulés sauvages. Il y a donc un<br />

risque qu’à long terme, la forêt n’arrive<br />

plus à satisfaire aux attentes de l’homme.<br />

Là où la forêt remplit une fonction importante<br />

telle que la protection contre les<br />

avalanches et les chutes de pierres, mais<br />

aussi là où le propriétaire d’une forêt<br />

souhaite produire du bois, les exigences<br />

quant à une progéniture diverse d’essences<br />

viables sont élevées. Cela n’est plus<br />

le cas sur des surfaces considérables de<br />

la forêt depuis déjà quelques décennies,<br />

une situation que seul le spécialiste peut<br />

reconnaître. Il y a donc un problème de<br />

relève dans la forêt suisse, malgré les<br />

chiffres impressionnants cités plus haut.<br />

Le résoudre est un défi pour les responsables<br />

de la forêt et la recherche sur la<br />

forêt. <br />

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Kathrin Grüneis se réjouira de vous rencontrer.<br />

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N o 1 Février <strong>2018</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

27


POINT DE MIRE ▶ RELÈVE<br />

© Gregory Batardon<br />

La «Rolls-Royce» des concours<br />

de danse<br />

Chaque année, les futures étoiles de la danse se retrouvent à Lausanne. Les jeunes danseuses<br />

et danseurs montrent leur savoir-faire. Le Prix de Lausanne sert de plate-forme à la relève et<br />

a pour objectif de repérer, promouvoir et aider les meilleurs talents. Cette année, le concours<br />

se déroule pour la 45 e fois.<br />

Pauline Daragon, Communications, Marketing & Press Manager, Prix de Lausanne<br />

© Rodrigo Buas<br />

Créé en 1973 par Philippe Braunschweig<br />

et sa femme Elvire Braunschweig-<br />

Krémis, le Prix de Lausanne est un<br />

concours international annuel pour<br />

jeunes danseurs âgés de 14 à 19 ans. Son<br />

objectif est de repérer, promouvoir et aider<br />

les meilleurs talents. Unique en son<br />

genre, le Prix de Lausanne représente une<br />

extraordinaire plate-forme de découverte<br />

de jeunes talents ouverte aux professionnels<br />

de la danse qui peuvent observer et<br />

rencontrer les candidat(e)s. Lausanne<br />

devient ainsi la capitale mondiale des<br />

jeunes danseurs durant la semaine du<br />

concours.<br />

68 des plus prestigieuses écoles et compagnies<br />

de danse, telles que le Royal Ballet<br />

à Londres, l’Académie de danse Vaganova<br />

à Saint-Pétersbourg, la San Francisco Ballet<br />

School et l’Australian Ballet, sont associés<br />

au Prix de Lausanne et soutiennent<br />

ses activités. Depuis sa création, le Prix de<br />

Lausanne n’a cessé de révéler des<br />

talents pour leur offrir un complément de<br />

formation. Trois écoles mettaient des<br />

bourses d’étude à disposition lors de la<br />

première édition, celle de Rosella Hightower,<br />

à Cannes, Mudra de Maurice Béjart,<br />

à Bruxelles et la Royal Ballet School,<br />

à Londres. Il y en a 68 aujourd’hui. Huit<br />

nationalités étaient représentées aux<br />

éliminatoires 1973. 36 l’ont été lors de la<br />

dernière sélection vidéo. L’excellence de<br />

l’organisation et la probité des palmarès<br />

sont accréditées par de prestigieux jurés :<br />

d’Alicia Markova à Yvette Chauviré et à<br />

John Neumeier. Et par les carrières ultérieures<br />

des lauréats, étoiles comme Alessandra<br />

Ferri, Marcelo Gomes et Sergei<br />

Polunin, ou chorégraphes comme Chris-<br />

28 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>


POINT DE MIRE ▶ RELÈVE<br />

topher Wheeldon, Jean-Christophe Maillot<br />

et Benjamin Millepied.<br />

Ainsi que le préconisaient ses fondateurs,<br />

le Prix de Lausanne se remet régulièrement<br />

en question pour offrir aux jeunes<br />

danseurs une expérience à vivre d’une<br />

semaine, coaching individuel et «networking<br />

forum» à la clé. A trois reprises, la<br />

finale a été «délocalisée» : New York<br />

(1985), Tokyo (1989) et Moscou (1995).<br />

Mais dans le monde connecté qui est le<br />

nôtre, nul besoin désormais de déplacer la<br />

compé tition. De partout, les internautes<br />

peuvent la suivre en direct. Autant d’innovations<br />

qui confirment que le Prix de Lausanne<br />

reste la «Rolls-Royce des concours<br />

de danse». (Jean Pierre Pastori, thank<br />

you for quoting.) <br />

■<br />

© Gregory Batardon<br />

© Rodrigo Buas<br />

N o 1 Février <strong>2018</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

29


POINT DE MIRE ▶ RELÈVE<br />

La pilule pour l’hippopotame ?<br />

Dans les écosystèmes sains, les populations d’animaux sauvages sont naturellement régulées.<br />

Les prédateurs, les combats entre rivaux, la faim et les maladies déciment les jeunes animaux<br />

surnuméraires. Au Zoo, ces facteurs sont plus ou moins inexistants. Comme l’espace disponible<br />

est limité et qu’un retour à la vie sauvage n’est généralement pas approprié, il faut procéder<br />

à une régulation des effectifs chez certains animaux. Il n’existe toutefois pas de solution miracle.<br />

Christian Wenker, D r méd. vét., vétérinaire responsable du Zoo de Bâle<br />

La vie dans la nature est dangereuse, il y<br />

règne une lutte permanente pour la survie.<br />

Il s’agit de trouver de la nourriture et<br />

des partenaires sur des territoires clairement<br />

délimités et en même temps d’éviter<br />

les prédateurs. Les jeunes animaux sont<br />

exposés à des risques particuliers. Leur<br />

survie jusqu’à leur maturité sexuelle est<br />

souvent l’exception plutôt que la règle.<br />

Dans une portée de quatre lionceaux, un<br />

meurt de faim, l’autre d’une maladie et le<br />

troisième est tué par des hyènes. Le quatrième<br />

s’en sort de justesse avec des blessures<br />

d’un combat avec un mâle rival.<br />

Dans l’environnement protégé du zoo, ces<br />

facteurs de régulation font défaut et les<br />

conditions de vie optimales avec de la<br />

nourriture et un suivi médical sont assurées.<br />

Dans ces conditions, les animaux se<br />

reproduisent avec succès, pour le plus<br />

grand plaisir du zoo et de ses visiteurs.<br />

Mais l’espace dans les zoos est limité et un<br />

retour à la vie sauvage n’est généralement<br />

pas judicieux voire impossible.<br />

Chez certaines espèces animales, il faut<br />

donc prendre des mesures pour réguler les<br />

effectifs. De quelles possibilités un zoo<br />

moderne dispose-t-il ?<br />

Contraception réversible<br />

Il y a d’une part les méthodes qui empêchent<br />

la reproduction. La séparation des<br />

sexes n’entre pas en ligne de compte chez<br />

des animaux sociaux. La castration ou<br />

stérilisation est une autre option. Si l’on<br />

procède à l’ablation des testicules ou<br />

ovaires, il faut aussi s’attendre à des changements<br />

de comportement indésirables.<br />

De plus, ces animaux sont ensuite pour<br />

toujours exclus de l’élevage. Le plus souvent,<br />

les zoos utilisent donc des moyens<br />

contraceptifs réversibles qui empêchent la<br />

reproduction chez la femelle, mais qui<br />

après leur suppression permettent à nouveau<br />

une gestation. Autrefois, certaines femelles<br />

chimpanzé recevaient la pilule au<br />

Zoo de Bâle, alors que beaucoup de macaques<br />

de Java portaient un implant en forme<br />

de bâtonnet sous la peau. Après arrêt des<br />

médicaments ou le retrait de l’implant, les<br />

animaux retrouvent leur capacité de procréer.<br />

Actuellement, le Zoo de Bâle n’utilise<br />

aucun moyen contraceptif chimique chez<br />

les singes. La reproduction est encouragée<br />

partout.<br />

Il existe même une pilule pour l’hippopotame<br />

qui est temporairement utilisée<br />

au Zoo de Bâle pour rallonger les intervalles<br />

entre les naissances. Ces substances<br />

Grandir et jouer dans un environnement sûr (Source : © Zoo Basel)<br />

30 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>


POINT DE MIRE ▶ RELÈVE<br />

La pilule pour l’hippopotame (Source : © Zoo Basel)<br />

la consanguinité, encouragent la variété<br />

génétique et donc la santé de la population<br />

animale. Chaque animal qui ne peut plus<br />

procréer représente une perte de patrimoine<br />

génétique pour l’élevage d’espèces<br />

menacées.<br />

L’alternative est de décimer les jeunes animaux<br />

en les tuant ou les euthanasiant.<br />

Souvent, ces interventions sont effectuées<br />

à la naissance ou lors du sevrage. Avec<br />

cette stratégie, le comportement de reproduction<br />

reste possible et la perte d’un ou<br />

plusieurs jeunes animaux correspond à la<br />

situation rencontrée dans la nature. Alors<br />

que l’abattage d’ongulés surnuméraires est<br />

largement accepté par le public, les réactions<br />

pour des espèces animales charismatiques<br />

telles que les jeunes lions sont<br />

parfois émotionnelles. Les jeunes animaux<br />

sont un vecteur publicitaire qui<br />

permet au zoo de susciter des émotions par<br />

lesquelles il peut faire passer son message<br />

en faveur de la protection de la nature. Un<br />

dilemme pour lequel il n’existe pas de<br />

solution miracle. Le Zoo de Bâle veut<br />

informer le public et susciter le débat sur<br />

ce sujet pour contribuer à une attitude<br />

différenciée en la matière. ■<br />

Atèle et son petit (Source : © Zoo Basel)<br />

hormonales s’accompagnent d’un risque<br />

d’effets indésirables. On constate souvent<br />

une prise de poids, et chez les animaux<br />

qui sont traités sur une durée prolongée,<br />

notamment chez les grands félins, un<br />

risque pour des modifications pathologiques<br />

de l’utérus.<br />

Agence matrimoniale<br />

pour animaux<br />

Cependant, la raison principale de l’utilisation<br />

modérée de moyens contraceptifs<br />

au Zoo de Bâle réside ailleurs : la procréation,<br />

avec parade, recherche de partenaire,<br />

accouplement, gestation et élevage des<br />

petits, est un élément important du comportement<br />

animal. Une maman singe<br />

s’occupe de son petit 24 heures sur 24 et le<br />

nourrit pendant une période pouvant aller<br />

jusqu’à cinq ans. En leur donnant la<br />

pilule, nous leur enlevons non seulement<br />

cette partie du comportement naturel,<br />

mais aussi leur occupation à plein temps.<br />

Une telle décision doit donc être mûrement<br />

réfléchie. Les programmes européens<br />

pour les espèces menacées (EEP), une<br />

sorte d’agence matrimoniale pour les<br />

animaux de zoo, sont une autre raison<br />

importante. Avec leur aide, les zoos évitent<br />

Programme européen<br />

pour les espèces<br />

menacées (EEP)<br />

Plusieurs espèces animales sont fortement<br />

menacées dans la nature. Les<br />

zoos s’efforcent à l’aide des programmes<br />

européens d’élevage de<br />

constituer des populations saines et<br />

autonomes. Le Zoo de Bâle coordonne<br />

les programmes européens pour les<br />

espèces menacées (EEP/ESB) pour les<br />

hippopotames nains, les ânes sauvages<br />

de Somalie, les sapajous, les<br />

petits koudous et les rhinocéros indiens.<br />

Comme la consanguinité favorise<br />

l’apparition de maladies héréditaires,<br />

un des objectifs principaux du<br />

programme d’élevage est de les éviter.<br />

Le service de rencontre EEP ne tient<br />

donc pas compte des préférences personnelles,<br />

mais du patrimoine génétique.<br />

Les relations familiales et l’arbre<br />

généalogique des animaux EEP sont<br />

consignés dans les livres généalogiques<br />

pour trouver et rassembler des<br />

couples sans lien de parenté.<br />

N o 1 Février <strong>2018</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

31


POINT DE MIRE ▶ RELÈVE<br />

Les Zofingiens de Lucerne lors de la fête centrale<br />

Cultiver l’amitié au-delà des études<br />

La Société suisse de Zofingue (Zofinigia) est présente dans les universités et dans certains gymnases.<br />

Elle constitue la société d’étudiants la plus ancienne et la plus grande de Suisse. Avec 400 actifs, plus<br />

de 3000 Vieux-Zofingiens et près de 200 ans de traditions, elle maintient le principe de la sélection :<br />

les candidats doivent se soumettre à une procédure d’admission réglementée.<br />

André Kuhn v/o Picasso, secrétaire central de la Société suisse de Zofingue<br />

« <strong>No</strong>n scholae sed vitae discimus. » (<strong>No</strong>us<br />

n’apprenons pas pour l’école mais pour la<br />

vie). Cette citation du philosophe, poète et<br />

homme politique romain Sénèque (4 av.<br />

J.-C.–65 ap. J.-C.) tirée des « Epistulae<br />

Morales ad Lucilium 106 » prouve qu’il y<br />

a toujours eu des réserves vis-à-vis des<br />

institutions de formation. Les lectrices et<br />

lecteurs attentifs seront probablement<br />

d’accord qu’aujourd’hui, encore plus<br />

qu’autrefois, on apprend pour la vie et que<br />

nous sommes condamnés à l’apprentissage<br />

à vie.<br />

Comment une société d’étudiants traditionnelle<br />

doit-elle se positionner aujourd’hui<br />

par rapport à la sélection dans<br />

le quotidien estudiantin?<br />

La sélection, on pourrait aussi dire la capacité<br />

de réussir ses examens, fait aujourd’hui<br />

partie du quotidien de chaque<br />

étudiant et le faisait probablement déjà<br />

autrefois. Avec le système de Bologne, les<br />

étudiants sont confrontés semestriellement<br />

à une orgie d’examens répétés et<br />

fragmentés.<br />

Outre les inconvénients d’une fragmentation<br />

générale des filières d’études en petits<br />

modules, on constate que les « grandes »<br />

facultés procèdent à une sélection au<br />

moyen de questions à choix multiples faciles<br />

à analyser. Les forces d’autrefois d’un<br />

système universitaire, notamment la promotion<br />

de la pensée systémique (interdisciplinaire?)<br />

et l’échange entre les disciplines,<br />

sont totalement étrangères au<br />

Bachelor actuel. Chaque chaire construit<br />

des examens de son propre chef censés<br />

catégoriser le plus vite et efficacement<br />

possible des centaines d’étudiants en<br />

« aptes » et « inaptes » à poursuivre leurs<br />

études.<br />

En tant que Zofingiens, nous considérons<br />

que la sélection est juste et importante.<br />

Seule la question du combien et du comment<br />

reste ouverte. A notre avis, les examens<br />

au cours des deux à quatre premiers<br />

semestres devraient être très sélectifs. Celui<br />

qui a effectué un mauvais choix, doit<br />

pouvoir s’en rendre compte rapidement.<br />

Ceci est juste vis-à-vis des étudiants qui ne<br />

devraient pas gaspiller inutilement du<br />

temps et de l’énergie pour des études inadaptées<br />

; et c’est juste aussi vis-à-vis de la<br />

société qui soutient financièrement et par<br />

d’autres moyens la formation universitaire<br />

et la recherche scientifique.<br />

Après cette première sélection, il s’agit<br />

d’encourager les étudiants qui se sont avérés<br />

aptes pour des études dans la branche<br />

choisie selon leurs intérêts et de faire en<br />

sorte qu’ils assurent la pérennité de notre<br />

société ou méritocratie.<br />

Faire preuve d’engagement<br />

L’affiliation à la Société suisse de Zofingue<br />

est réservée aux personnes engagées. La<br />

sélection des membres dans notre société<br />

fonctionne de la manière suivante et ne<br />

32 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>


POINT DE MIRE ▶ RELÈVE<br />

Assemblée des délégués à Lucerne<br />

tient pas seulement compte de cognitions<br />

profondes vérifiables par des questions à<br />

choix multiples : durant les premiers semestres,<br />

le futur membre doit d’abord<br />

faire ses preuves et passer un rite d’admission.<br />

Après un défi généralement sous<br />

forme d’une présentation humoristique et<br />

publique, le membre devient un « Fuchs »<br />

(apprenti, aspirant) pendant les premiers<br />

semestres et doit résoudre de petits travaux<br />

pour la société afin de pouvoir passer à<br />

l’étape suivante. Finalement, il est testé et,<br />

en cas de succès, promu « Bursch » (étudiant<br />

avancé), à condition d’avoir assimilé<br />

les pratiques de la société d’étudiants,<br />

de connaître et savoir remettre en question<br />

les us et coutumes de la société et d’être<br />

disposé à assumer davantage de responsabilités<br />

pour la communauté.<br />

Assumer ses responsabilités<br />

Le « Bursch » fraîchement promu assume<br />

généralement déjà des fonctions au comité<br />

de sa section durant le Bachelor, organise<br />

des manifestations et représente la<br />

société vers l’extérieur.<br />

La Société suisse de Zofingue et sa devise<br />

« Patriae, Amicitiae, Litteris » (à la patrie,<br />

à l’amitié, à la science) prête une attention<br />

particulière à deux aspects :<br />

• Le membre doit prouver par son comportement<br />

qu’il est apte à assumer un<br />

lien à vie et qu’au-delà des études aussi,<br />

il est prêt à se tenir à disposition et à<br />

rendre quelque chose à la communauté.<br />

• Il doit témoigner de son intérêt pour les<br />

affaires et les pratiques de la société et<br />

pouvoir reproduire ses connaissances<br />

du « Comment », des statuts et des<br />

chants dans des « conditions difficiles ».<br />

Les critères de sélection appliqués dans ce<br />

contexte ne sont pas sans importance.<br />

Dans le courant de sa carrière au sein de<br />

la Société suisse de Zofingue, le membre<br />

doit payer de sa personne, connaître par<br />

cœur un grand nombre de chants et se<br />

conformer dans la communauté aux<br />

« Comment » et statuts. De plus, il doit<br />

régulièrement participer aux conventions<br />

et y apporter sa contribution.<br />

Renforcer l’appartenance<br />

Le fait que la notion de communauté apparaisse<br />

régulièrement dans ce processus<br />

n’est pas un hasard. Bien qu’un membre<br />

soit traité et admis à titre individuel, son<br />

aptitude à la collaboration communautaire<br />

avec les membres existants et autres<br />

candidats ou « Fuchs » est aussi prise en<br />

compte. Aujourd’hui, l’époque glorieuse de<br />

nombreuses sociétés d’étudiants est révolue<br />

et les effectifs sont en constant recul. Il est<br />

donc d’autant plus important que les<br />

membres existants collaborent judicieusement<br />

et constituent des équipes solides,<br />

s’aident dans la vie et aux études et apportent<br />

ainsi une valeur ajoutée à la communauté<br />

au fil des générations.<br />

Motiver la relève<br />

Au début du semestre, le recrutement débute<br />

dans les universités, notamment aussi<br />

avec l’appui des canaux d’information<br />

généraux de ces dernières. Généralement,<br />

les étudiants se retrouvent à l’une des nombreuses<br />

manifestations de notre société<br />

consacrées aux évènements dans le<br />

monde, à la politique ou à des thèmes régionaux<br />

et font connaissance de notre<br />

société. Si leur curiosité est réveillée, ils<br />

entrent en contact avec les membres et<br />

reçoivent des invitations à d’autres manifestations.<br />

Au fil du temps, une relation de<br />

confiance s’établit avec l’un ou l’autre<br />

membre et les étudiants susceptibles de<br />

nous rejoindre choisissent avant ou pendant<br />

leur initiation un « Bursch » expérimenté<br />

comme parrain. Celui-ci est alors<br />

responsable de transmettre au nouveau<br />

membre les traditions et valeurs de la société<br />

et de le représenter à l’interne. Cela<br />

donne souvent naissance à des liens de<br />

longue durée qui sont ensuite entretenus<br />

dans le cadre de la société.<br />

Créer une valeur ajoutée<br />

De notre point de vue, l’ouverture des universités<br />

et hautes écoles est un processus<br />

démocratique important qui assure l’égalité<br />

des chances et libère un potentiel considérable<br />

pour la communauté. Eu égard au<br />

nombre croissant d’étudiants et au traitement<br />

de masse qui en résulte, l’université<br />

a fortement perdu de sa valeur émotionnelle<br />

et s’est transformée en machine à<br />

former qui distribue des crédits sous forme<br />

de points. Les sociétés d’étudiants apportent<br />

une valeur ajoutée à leurs<br />

membres, car les crédits des universités<br />

sont très éphémères, ne sont que rarement<br />

reconnus voire pris en compte. Oui, au plus<br />

tard lors de l’entrée tant attendue dans la<br />

vie professionnelle, les crédits et notes n’ont<br />

plus qu’une valeur historique. ■<br />

Zofingue (Société suisse de<br />

Zofingue)<br />

Année de fondation : 1819 à Zofingue<br />

But : Outre entretenir l’amitié, former des personnalités<br />

responsables<br />

Devise : Patriae, Amicitiae, Litteris<br />

Sections : Dans chaque université de Suisse, sections<br />

cantonales Vieux-Zofingiens.<br />

Membres : 400 étudiants universitaires et gymnasiens<br />

Anciens : 3000 Vieux-Zofingiens<br />

La Société suisse de Zofingue est non violente et ne<br />

connaît pas d’obligation de boire, elle est neutre sur le plan politique et confessionnel,<br />

et concilie traditions et valeurs actuelles.<br />

Contact : www.zofingia.ch<br />

N o 1 Février <strong>2018</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

33


POINT DE MIRE ▶ RELÈVE<br />

Il fait froid dans l’arche moderne<br />

Les ravages écologiques menacent la biodiversité. Et les techniques modernes permettent de sauvegarder<br />

cet héritage naturel. La nouvelle arche s’appelle CRYO-BREHM. Il s’agit d’une banque de<br />

cellules pour animaux sauvages. Les cultures cellulaires sont cryoconservées et mises à disposition<br />

de la recherche. L’objectif n’est pas de cloner des animaux, mais de permettre la sauvegarde à long<br />

terme des informations biologiques, le développement de technologies utiles et de résoudre des<br />

questions de recherche importantes.<br />

D r ès sc. nat. Sandra Schumann ; D r ès sc. nat. Philipp Ciba, Fraunhofer Einrichtung für Marine Biotechnologie<br />

und Zelltechnik EMB, Lübeck<br />

La biodiversité sur terre diminue. Le<br />

changement climatique, la pollution de<br />

l’environnement, la destruction d’espaces<br />

vitaux, la surexploitation de ressources<br />

naturelles et la diffusion d’espèces envahissantes<br />

menacent de nombreuses espèces<br />

animales et végétales. Même si le<br />

développement futur et l’ampleur exacte<br />

de l’extinction des espèces font l’objet de<br />

débats controversés, il n’y a aucun doute<br />

sur le fait qu’un grand nombre d’espèces<br />

disparaîtront dans un avenir proche.<br />

Une idée ancienne<br />

L’homme a compris depuis longtemps<br />

qu’il était nécessaire d’explorer et de sauvegarder<br />

la biodiversité de notre planète.<br />

Les pionniers tels que Carl von Linné<br />

(1707–1778) ou Alfred Brehm (1829–<br />

1884) ont posé les bases de la recherche<br />

sur la biodiversité avec leurs importantes<br />

collections de matériel biologique. Ces<br />

collections ont permis d’établir un classement<br />

et une analyse grâce à la description<br />

exacte des organismes. Généralement, ces<br />

archives étaient constituées d’un dépôt<br />

d’objets morts. En revanche, la collection<br />

d’animaux et de plantes vivantes a été<br />

pour la première fois constituée dans les<br />

jardins zoologiques et botaniques. Alors<br />

qu’à l’origine, l’intérêt était avant tout de<br />

collectionner et présenter des espèces exotiques,<br />

les jardins zoologiques, parcs animaliers<br />

et jardins botaniques s’engagent<br />

aujourd’hui également dans des programmes<br />

d’élevage et apportent une<br />

contribution essentielle à la sensibilisation<br />

du grand public pour la nécessité de protéger<br />

les espèces et l’environnement. Dans<br />

Immunofluorescence, protéines du cytosquelette dans des cellules d’un tigre de Sibérie<br />

ce contexte, les frontières entre zoo, musée<br />

et collection scientifique s’estompent de<br />

plus en plus. Par ailleurs, il existe<br />

aujourd’hui des initiatives consacrées à la<br />

sauvegarde de la biodiversité du bétail et<br />

des plantes agricoles. Le Tierpark Arche<br />

Warder dans le Schleswig-Holstein, où l’on<br />

trouve des races d’animaux domestiques<br />

et de rente menacées d’extinction, en est<br />

un exemple. La réserve mondiale de semences,<br />

qui stocke des semences à long<br />

terme pour sauvegarder la biodiversité, est<br />

par contre un projet du Global Crop Diversity<br />

Trust (CGDT).<br />

Une nouvelle approche<br />

Les nouvelles approches biotechnologiques<br />

permettent aujourd’hui de développer<br />

ces initiatives et de mettre à profit<br />

des procédés modernes tels que la technologie<br />

cellulaire et la cryoconservation pour<br />

maintenir la biodiversité. La Deutsche<br />

Zellbank für Wildtiere « Alfred Brehm »,<br />

CRYO-BREHM, est une collection de<br />

cellules vivantes d’animaux sauvages.<br />

Considérée comme l’une des bioarchives<br />

les plus modernes au monde, elle conserve<br />

des informations biologiques complètes<br />

par la collection et la cryoconservation de<br />

cultures de cellules d’animaux sauvages<br />

et complète les archives classiques par des<br />

possibilités d’exploitation scientifique des<br />

plus modernes.<br />

Il y a une bonne dizaine d’années, le<br />

2 novembre 2007, les initiateurs ont signé<br />

le contrat de coopération pour la mise<br />

en place de la cryobanque à l’Hôtel de<br />

ville de Lübeck. Les membres fondateurs<br />

sont la Fraunhofer-Gesellschaft für<br />

angewandte Forschung e.V. Sa Einrichtung<br />

für Marine Biotechnologie und Zelltechnik<br />

(EMB) et l’Institut für biomedizinische<br />

Technik (IBMT), en collaboration<br />

avec le Tierpark Hagenbeck et le Zoo<br />

34 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>


POINT DE MIRE ▶ RELÈVE<br />

Rostock. Le zoologue Alfred Brehm<br />

(1829–1884), qui a publié en 1863 l’encyclopédie<br />

« Brehms Tierleben », a donné<br />

son nom à la biobanque. Avec l’archivage<br />

d’informations biologiques sous forme de<br />

cultures de cellules, la CRYO-BREHM est<br />

la continuation de cette œuvre au moyen<br />

de technologies dernier cri. L’EMB à Lübeck<br />

coordonne le projet CRYO-BREHM<br />

sous la direction du Prof. Charli Kruse et<br />

du Dr ès sc. nat. Philipp Ciba.<br />

Du léopard à l’esturgeon<br />

Les cellules sont isolées de tissus différents<br />

d’animaux juste morts ou à partir du<br />

placenta, du cordon ombilical ou du tissu<br />

amniotique lors d’une naissance. Les<br />

cellules sont préparées selon un procédé<br />

breveté par Fraunhofer (DE 10328280 B3,<br />

EP1636347B1). Le tissu est traité dans une<br />

solution enzymatique qui provoque, en<br />

association avec un traitement mécanique,<br />

l’isolement des cellules. Ensuite, la<br />

suspension cellulaire est distribuée dans<br />

des flacons de culture cellulaire. Dès<br />

qu’une couche cellulaire composée de<br />

cellules vitales et proliférantes apparaît,<br />

on fabrique à partir de cela à nouveau une<br />

suspension cellulaire qui est cryoconservée<br />

dans un cryoprotecteur dans la phase<br />

gazeuse de l’azote liquide. Le procédé<br />

convient particulièrement à l’obtention de<br />

cellules souches. Pour des cultures cellulaires<br />

humaines à partir de glandes exocrines<br />

(pancréas, glande salivaire, glande<br />

sudoripare), les propriétés des cellules<br />

cultivées ont déjà pu être décrites (Kruse<br />

et al., Rapoport et al., Gorjup et al., Nagel<br />

et al.). Elles présentent des taux de division<br />

stables et peuvent donc être multipliées à<br />

long terme et disposent d’un potentiel de<br />

différenciation multipotente. Actuellement,<br />

la collection d’échantillons de la<br />

Deutsche Zellbank für Wildtiere comprend<br />

plus de 6100 cultures cellulaires obtenues<br />

à partir de 120 espèces différentes. Les<br />

cellules d’espèces menacées telles que le<br />

léopard des neiges, l’orang-outan et<br />

l’esturgeon sibérien sont cryoconservées<br />

dans cette arche réfrigérée. Souvent, les<br />

échantillons sont reliés par des livres généalogiques<br />

et la documentation médicale<br />

à des données complètes sur le contexte<br />

génétique et les particularités de l’animal<br />

à partir duquel l’échantillon a été obtenu.<br />

Alors que l’isolement et la culture cellulaires<br />

manuels sont réalisés par des spécialistes<br />

expérimentés, la conservation<br />

permanente et la gestion des échantillons<br />

cryoconservés s’effectue dans une infrastructure<br />

robotisée afin de maintenir<br />

la chaîne du froid. Cela permet une<br />

conservation permanente soigneuse et<br />

donc sûre et à long terme des échantillons<br />

dans un état stable.<br />

La conservation de cellules vivantes qui<br />

sont multipliées et analysées dans une<br />

culture in vitro après la décongélation<br />

présente des avantages notables. Sur ce<br />

point, la CRYO-BREHM se distingue de<br />

nombreuses autres biobanques qui ne font<br />

que cryoconserver des tissus et qui sauvegardent<br />

ainsi principalement l’information<br />

génétique de l’ADN contenu dans le<br />

noyau cellulaire. La technologie Fraunhofer<br />

permet de conserver des cellules<br />

vivantes qui comprennent non seulement<br />

le génome (ADN), mais aussi des parties<br />

du transcriptome (ARN), du protéome<br />

(protéines) et du métabolome (métabolites).<br />

La recherche pour l’avenir<br />

Les possibilités d’utilisation de la biobanque<br />

sont très diverses. La question du<br />

clonage d’animaux, qui est souvent posée,<br />

est une vision, mais pas le premier<br />

domaine d’utilisation des cellules. Théoriquement,<br />

il serait possible de cloner des<br />

animaux avec des noyaux cellulaires de<br />

cellules conservées dans la CRYO-BREHM.<br />

La Fraunhofer EMB se focalise cependant<br />

sur différents domaines de recherche qui<br />

utilisent et perfectionnent les technologies<br />

cellulaires. Les cultures cellulaires d’animaux<br />

sauvages peuvent être soumises à<br />

d’innombrables méthodes d’analyse, ce<br />

N o 1 Février <strong>2018</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

35


POINT DE MIRE ▶ RELÈVE<br />

réaliser dans le domaine technologique.<br />

Peut-être que nos enfants découvriront des<br />

possibilités qui paraissent aujourd’hui<br />

encore inimaginables. ■<br />

A propos de la Frauenhofer EMB<br />

Les travaux de recherche et de développement de la<br />

Fraunhofer-Einrichtung für Marine Biotechnologie und<br />

Zelltechnik EMB se focalisent sur l’utilisation biotechnologie<br />

des cellules. En étroite collaboration avec l’industrie<br />

et les cliniques, on y développe des innovations dans les<br />

domaines de la technologie cellulaire et de la biotechnologie<br />

aquatique. Ces technologies, procédés et appareils<br />

sont utilisés dans les domaines du diagnostic et de la<br />

prévention, de la médecine, de la cosmétique et de la<br />

santé animale. L’établissement travaille également sur<br />

les possibilités d’exploiter les matières premières aquatiques<br />

dans la technologie alimentaire et est équipé<br />

d’imposantes installations d’aquaculture dans lesquelles<br />

sont élevés des organismes marins pour différents projets.<br />

qui permet ensuite de développer de nouveaux<br />

tests et modèles cellulaires.<br />

Le développement de vaccins est une autre<br />

piste intéressante. La Fraunhofer EMB<br />

participe actuellement à un projet soutenu<br />

par la Bundesanstalt für Landwirtschaft<br />

und Ernährung visant à développer des<br />

vaccins contre le virus de l’herpès des koïs.<br />

Le virus ne touche pas seulement les célèbres<br />

poissons d’ornement, mais aussi les<br />

carpes élevées en piscicultures, ce qui<br />

entraîne d’importantes pertes économiques<br />

pour les éleveurs. De plus, il menace<br />

l’existence même d’espèces de carpes<br />

anciennes et rares. Pour que le virus<br />

puisse être analysé, il doit être multiplié in<br />

vitro dans des cellules hôtes. La Fraunhofer<br />

EMB développe des protocoles pour<br />

établir des lignées cellulaires de carpes<br />

stables qui peuvent ensuite être vaccinées<br />

avec le virus et permettent donc d’analyser<br />

l’effet du vaccin. Des méthodes d’analyse<br />

similaires seraient nécessaires si les populations<br />

d’animaux sauvages étaient menacées<br />

par des virus. On disposera alors<br />

éventuellement déjà du modèle cellulaire<br />

adapté dans la CRYO-BREHM.<br />

Les contenus cellulaires présentent aussi un<br />

potentiel d’utilisation important pour les<br />

cellules CRYO-BREHM. Ils pourraient<br />

contribuer au traitement de pathologies<br />

humaines. On a par exemple découvert<br />

dans le poison des conidae des conotoxines<br />

qui peuvent atténuer de fortes douleurs<br />

chroniques (Olivera et al.). Avec chaque<br />

espèce qui disparaît, c’est non seulement<br />

un élément écologique important qui disparaît<br />

pour toujours, mais éventuellement<br />

aussi un potentiel d’innovation technologique.<br />

La Deutsche Zellbank für Wildtiere peut<br />

soutenir utilement la protection des espèces<br />

et de l’environnement et complète donc ces<br />

mesures. Les possibilités d’exploitation dans<br />

les domaines de la recherche médicale et<br />

biotechnologique ne sont pas encore épuisées<br />

et l’avenir montrera ce que l’on peut<br />

Bibliographie<br />

Kruse C, Kajahn J, Petschnik AE, Maass A, Klink<br />

E, Rapoport DH, Wedel T. Adult pancreatic<br />

stem/progenitor cells spontaneously differentiate<br />

in vitro into multiple cell lineages<br />

and form teratoma-like structures. Ann<br />

Anat. 2006 <strong>No</strong>v ; 188(6) : 503–17.<br />

Rapoport DH, Schicktanz S, Gürleyik E, Zühlke<br />

C, Kruse C. Isolation and in vitro cultivation<br />

turns cells from exocrine human pancreas<br />

into multipotent stem-cells. Ann Anat. 2009<br />

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aanat.2009.07.002. Epub 2009 Jul 21.<br />

Nagel S, Rohr F, Weber C, Kier J, Siemers F, Kruse<br />

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AE. Multipotent nestin-positive stem cells<br />

reside in the stroma of human eccrine and<br />

apocrine sweat glands and can be propagated<br />

robustly in vitro. PLoS One. 2013 Oct<br />

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pone.0078365.<br />

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H. Glandular tissue from human pancreas<br />

and salivary gland yields similar stem cell<br />

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Epub 2009 May 2. Erratum in : Eur J Cell<br />

Biol. 2010 Apr ; 89(4) : 349.<br />

Olivera BM, Cruz LJ, de Santos V, LeCheminant<br />

GW, Griffin D, Zeikus R, McIntosh JM, Galyean<br />

R, Varga J, Gray WR, et al. Neuronal<br />

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between calcium channel subtypes<br />

usingomega-conotoxin from Conus magus<br />

venom. Biochemistry. 1987 Apr 21 ; 26(8) :<br />

2086–90.<br />

36 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>


PERSPECTIVES<br />

SÉRIE DISCIPLINES MÉDICALES : ACTUALITÉS EN GÉRIATRIE – LE SYNDROME CONFUSIONNEL<br />

Passager, mais durable<br />

Le syndrome confusionnel est un défi pour la gériatrie. Le patient qui « déraille » momentanément<br />

souffre souvent de dommages à long terme. Les hôpitaux pour soins aigus prennent en charge un<br />

nombre croissant de personnes âgées. Le risque qu’elles soient atteintes d’un syndrome confusionnel<br />

est élevé, ce qui peut mettre en péril le traitement de l’affection à l’origine de l’hospitalisation.<br />

Roland Kunz, médecin-chef, Clinique universitaire de gériatrie aiguë, Stadtspital Waid<br />

L’espérance de vie croissante associée à des<br />

hospitalisations fréquentes dans les dernières<br />

années de la vie s’accompagnent<br />

d’une part de plus en plus élevée de patients<br />

âgés dans quasiment tous les services<br />

des hôpitaux pour soins aigus. Le<br />

nombre d’interventions chez les personnes<br />

âgées a très fortement augmenté au cours<br />

des dernières années du fait que grâce aux<br />

méthodes mini-invasives, l’âge ne représente<br />

aujourd’hui plus une limite. Ces<br />

succès de la médecine ont toutefois amené<br />

de nouveaux défis dans la prise en charge<br />

de ces patientes et patients : la survenance<br />

d’un syndrome confusionnel menace les<br />

succès et met à l’épreuve les médecins et<br />

les soignants.<br />

11 à 25% des patients âgés de plus de<br />

65 ans présentent un syndrome confusionnel<br />

au moment de l’hospitalisation et<br />

30% en développent un pendant le traitement.<br />

Chez les patients fraîchement opérés,<br />

la prévalence augmente à 50% et aux<br />

soins intensifs jusqu’à 80% (1). L’importance<br />

du syndrome confusionnel ne réside<br />

pas seulement dans la morbidité accrue<br />

pendant l’hospitalisation et le défi pour<br />

l’équipe de soins, mais aussi dans les<br />

conséquences pour les patients. Environ<br />

un tiers d’entre eux présente des déficits<br />

cognitifs persistants, notamment en cas<br />

de détérioration cognitive préexistante (2).<br />

La mortalité à court et moyen terme est<br />

nettement plus élevée et le taux de placement<br />

en institution après un syndrome<br />

confusionnel également (3).<br />

Clinique<br />

Le syndrome confusionnel est l’expression<br />

d’une dysfonction cérébrale aiguë et n’est<br />

pas une maladie à proprement parler.<br />

D’après la classification CIM-10, elle englobe<br />

un trouble cognitif et de l’attention,<br />

accompagné d’une détérioration des fonctions<br />

cognitives et de la perception (illusions<br />

et hallucinations). Il survient en<br />

l’espace de quelques heures voir quelques<br />

jours et fluctue au cours de la journée (4).<br />

On distingue deux sous-types psychomoteurs.<br />

Le syndrome confusionnel hyperactif<br />

associé à l’agitation, à une motricité<br />

accrue avec déambulation, à un comportement<br />

impatient et parfois agressif est<br />

généralement vite détecté. La forme hypoactive<br />

se caractérise par un ralentissement,<br />

une apathie et une motricité réduite.<br />

Elle passe souvent inaperçue. Les<br />

formes mixtes avec alternance des symptômes<br />

hyper- et hypoactifs sont les plus<br />

fréquentes.<br />

Pathophysiologie<br />

A ce jour, la physiopathologie du syndrome<br />

confusionnel n’est que partiellement élucidée.<br />

Trois mécanismes se trouvent actuellement<br />

au premier plan : la dysfonction<br />

neuronale induite directement (par<br />

ex. par une hypoxémie ou une hyponatrémie),<br />

l’inflammation (neuro-inflammation<br />

causée par une inflammation systémique<br />

suite à une infection ou une opération)<br />

et le stress (réaction à un stress<br />

physique ou psychique aigu). Il en résulte<br />

un déséquilibre des neurotransmetteurs,<br />

notamment une carence en acétylcholine<br />

et un excès en dopamine. De plus, des<br />

troubles de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien<br />

et une hypoperfusion cérébrale<br />

semblent aussi jouer un rôle (5).<br />

Facteurs de risque<br />

Outre les antécédents de troubles cognitifs,<br />

qui ne se manifestent souvent pas cliniquement<br />

et passent donc inaperçus, l’âge<br />

est le principal facteur de risque pour développer<br />

un syndrome confusionnel. Les<br />

antécédents de syndrome confusionnel,<br />

plusieurs comorbidités, des douleurs non<br />

traitées, la dépression, des troubles de la<br />

vue et de l’ouïe, la déshydratation, les carences<br />

alimentaires et l’abus d’alcool sont<br />

d’autres facteurs de risque importants. Les<br />

cathéters et autres conduites peuvent aussi<br />

provoquer la confusion. Dans le cadre<br />

de la polypharmacie, les patients prennent<br />

souvent des médicaments qui ont un effet<br />

hallucinogène délirant. En premier lieu,<br />

il s’agit de médicaments anticholinergiques,<br />

mais aussi d’antalgiques opiacés<br />

ou d’autres substances à action centrale<br />

(6). Finalement, les facteurs environnementaux<br />

jouent un rôle important : environnement<br />

étranger et changeant, agitation,<br />

lumière vive, changement fréquent<br />

du personnel.<br />

Evaluation<br />

En raison de l’évolution rapide et de la<br />

fréquente fluctuation, les patientes et les<br />

patients âgés doivent être évalués à chaque<br />

changement d’équipe du personnel soignant.<br />

Dans notre institution, nous employons<br />

DOS (Delirium Observation Screening<br />

Scale) qui saisit les comportements<br />

observés au quotidien. DOS n’a hélas<br />

qu’une faible sensibilité pour le syndrome<br />

confusionnel hypoactif. CAM (Confusion<br />

Assessment Method) est utilisé par le médecin<br />

dans une interview structurée et<br />

fournit une réponse oui/non à la question<br />

d’un éventuel syndrome confusionnel. Par<br />

ailleurs, différents autres outils d’évaluation<br />

sont également utilisés.<br />

Prévention<br />

La prévention est l’intervention la plus<br />

efficace. Les risques tels que les problèmes<br />

cognitifs ou médicaments hallucinogènes<br />

délirants doivent déjà être déterminés au<br />

moment de l’hospitalisation. Les mesures<br />

non pharmacologiques sont les plus efficaces<br />

et comprennent les aides à l’orientation,<br />

la stimulation cognitive, l’amélio-<br />

N o 1 Février <strong>2018</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

37


PERSPECTIVES<br />

ration de la perception et de la communication<br />

(lunettes, appareil auditif), la<br />

mobilisation rapide, un sommeil suffisant<br />

et l’implication des proches (7). D’après<br />

l’état actuel des connaissances, la prise<br />

d’inhibiteurs de la cholinestérase n’est<br />

recommandée ni pour la prévention ni<br />

pour le traitement du syndrome confusionnel.<br />

Pour l’administration préventive<br />

d’halopéridol à faible dose, on dispose de<br />

données montrant que cela permet peutêtre<br />

de réduire la durée et la gravité du<br />

syndrome confusionnel (8). Cette mesure<br />

peut donc être envisagée chez les patients<br />

présentant un fort risque de développer un<br />

syndrome confusionnel.<br />

Traitement<br />

A ce jour, il n’existe pas de traitement miracle.<br />

Le principal message est : le traitement<br />

médicamenteux se trouve au bout<br />

de la chaîne thérapeutique. Le traitement<br />

causal des déclencheurs, la prévention et<br />

les interventions non pharmacologiques<br />

(voir plus haut) sont les plus efficaces et<br />

donc prioritaires. Il faut absolument éviter<br />

de fixer le patient, car cela accentue le<br />

syndrome confusionnel et met en danger<br />

le patient. Des lits de soins bas et, si nécessaire,<br />

un veilleur sont la meilleure solution.<br />

Pour traiter le syndrome confusionnel<br />

hypoactif, il n’existe jusqu’ici pas de<br />

traitement médicamenteux établi. Les<br />

psychotropes sont principalement utilisés<br />

en cas d’agitation ou de symptômes psychotiques<br />

(9). L’effet de l’halopéridol sur<br />

la durée et la gravité est le mieux documenté.<br />

Les neuroleptiques atypiques sont<br />

moins bien documentés, mais sont de plus<br />

en plus utilisés « off label », parce qu’ils<br />

présentent moins d’effets indésirables. Le<br />

plus important est d’opérer avec de très<br />

faibles doses. Les benzodiazépines ne sont<br />

indiquées que pour des cas spéciaux pour<br />

une sédation contrôlée. Dans ce cas, il faut<br />

de préférence utiliser ceux avec une demi-vie<br />

courte (lorazépam). ■<br />

Bibliographie :<br />

1. Vasilevskis EE, Han JH, Hughes CG, Ely EW.<br />

Epidemiology and risk factors for delirium<br />

across hospital settings. Best Prac Res Clin<br />

Anaesthesiol 2012 ; 26 : 277–287.<br />

2. Mc Cusker J, Cole M, Dendukuri N, Belzile E,<br />

Primeau F. Delirium in older medical inpatients<br />

and subsequent cognitive and functional<br />

status : a prospective study. CMAJ 2001 ;<br />

165 : 575–583.<br />

3. Siddiqi N, House AO, Holmes JD. Occurrence<br />

and outcome of delirium in medical in-patients<br />

: as systematic literature review. Age<br />

Ageing 2006 ; 35 : 350–364.<br />

4. Dilling H, Mombour W, Schmidt MH, World<br />

Health Organisation (WHO) : Internationale<br />

Klassifikation psychischer Störungen, ICD-<br />

10 Kapitel V (F), Klinisch-diagnostische<br />

Leitlinien, 9. Aufl. Verlag Hans Huber Bern<br />

2014.<br />

5. Maldonado JR. Neuropathogenesis of delirium<br />

: review of current etiologic theories and<br />

common pathways. Am J Geriatr Psychiatry<br />

2013 ; 21 : 1190–1222.<br />

6. Juliebo V, Bjoro K, Krogseth M et al. Risk factors<br />

for preoperative and postoperative delirium<br />

in elderly patients with hip fracture. J<br />

Am Geriatr Soc 2009 ; 57 : 1354–1361.<br />

7. Baumgartner M. Delir im Alter. Swiss Medical<br />

Forum 2016 ;16 : 832–835.<br />

8. Kalisvaart KJ, de Jonghe JFM, Bogaards Mj et<br />

al. Haloperidol prophylaxis for elderly hip<br />

fracture patients at risk for delirium : a randomized,<br />

placebo-controlled study. J Am<br />

Geriat Soc 2005 ; 53 : 1658–1666.<br />

9. Savaskan E, Baumgartner M, Georgescu D et<br />

al. Empfehlungen zur Prävention, Diagnostik<br />

und Therapie des Delirs im Alter. Praxis<br />

2016 ;105 : 941–952.<br />

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38 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>


PERSPECTIVES<br />

AUS DER «THERAPEUTISCHEN UMSCHAU»<br />

Suizidalität bei psychischen<br />

Erkrankungen – Prävention und<br />

Behandlung<br />

Suizidversuche und Suizide finden üblicherweise im Rahmen psychischer Erkrankungen statt. Als<br />

besonders gefährdet gelten Menschen mit Depressionen, Psychosen, Abhängigkeitserkrankungen,<br />

Persönlichkeits- und Traumafolgestörungen. Oft suchen sie vor einer Handlung Kontakt zum<br />

Gesundheitswesen. Wichtig ist daher, das Augenmerk bei bestimmten Konstellationen auf die<br />

mög liche Gefährdung zu richten und diese aktiv anzusprechen. Diese präventive Tätigkeit findet<br />

in der Grundversorgung statt. Modelle und Hilfsmittel zur Einschätzung von Suizidalität, deren<br />

Einsatz sinnvoll sein kann, werden vorgestellt. Von übergreifender Bedeutung sind Empathie, die<br />

knappe Ressource Zeit und die situationsabhängige Über- oder Einweisung an Fachkollegen/innen<br />

oder Kliniken.<br />

Sabine Röcker, Silke Bachmann, Clienia Privatklinik Littenheid<br />

Einleitung<br />

Seit 1980 ist ein starker Rückgang der Suizidraten<br />

in den westlichen Industriestaaten<br />

zu beobachten. Dennoch werden in<br />

der Schweiz mit 1300 Suiziden/Jahr dreimal<br />

mehr Todesfälle durch Suizid als<br />

durch Verkehrsunfälle verzeichnet [1]. Die<br />

Zahl der Suizidversuche liegt wahrscheinlich<br />

um einen Faktor 10 – 20 darüber, hier<br />

sind die Angaben aufgrund der hohen<br />

Dunkelziffer ungenau [2]. Etwa 90 % aller<br />

Suizide geschehen im Zusammenhang<br />

mit psychischen Erkrankungen [1,3]. Als<br />

besonders gefährdet gelten Menschen mit<br />

Depressionen, Psychosen, Substanzmissbrauch<br />

oder -abhängigkeit, insbesondere<br />

von Alkohol, sowie mit Persönlichkeitsund<br />

Traumafolgestörungen [4,5].<br />

Suizidalität bei einzelnen<br />

Krankheiten<br />

Die Todesursachenmeldungen bei Suizid<br />

enthalten in der Hälfte der Fälle keine<br />

Angaben zu den Begleitkrankheiten. Liegt<br />

eine Nennung vor, weist sie in 56 % auf<br />

eine Depression hin. Bei den übrigen 44 %<br />

wird eine körperliche Krankheit genannt.<br />

Somit kann davon ausgegangen werden,<br />

* Der Artikel erschien ursprünglich in der «Therapeutischen<br />

Umschau» (2015; 72 [10]: S. 611–617). MEDI-<br />

SERVICE VSAO-Mitglieder können die «Therapeutische<br />

Umschau» zu äusserst günstigen Konditionen abonnieren.<br />

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dass eine gute Depressionsbehandlung<br />

gleichzeitig eine gute Suizidprävention<br />

darstellt, stellt das Schweizer Bundesamt<br />

für Gesundheit 2013 fest [5]. Eine depressive<br />

Krise mit Verlust von Lebensenergie,<br />

Selbstwert und Sinnhaftigkeit geht so gut<br />

wie immer einher mit Einschränkungen<br />

des Lebenswillens. Auch i. R. von bipolaren<br />

Störungen kann eine hohe Suizidgefährdung<br />

vorliegen. Insbesondere, wenn<br />

eine depressive einer manischen Episode<br />

folgt und die stattgehabte Selbstüberschätzung<br />

und deren Folgen erkannt werden<br />

oder psychosoziale Einschränkungen wie<br />

Verlust von sozialen Bindungen, Arbeitsplatzverlust,<br />

Verschuldung oder gar Einrichtung<br />

einer Beistandschaft eingetreten<br />

sind. In den genannten Situationen stellen<br />

die Fragen nach Suizidgedanken oder<br />

auch -absichten ein zentrales Element im<br />

ärztlichen Gespräch dar.<br />

Bei Menschen mit Psychosen kann die<br />

Entwicklung von Suizidalität jenseits der<br />

Nachvollziehbarkeit liegen. Impulshaft<br />

einschiessende Suizidalität, die für Angehörige<br />

und Behandelnde nicht ableitbar<br />

oder verstehbar ist, entsteht oft im Zusammenhang<br />

mit paranoiden Ängsten oder<br />

imperativen Stimmen. Letztgenannte<br />

Symptome müssen direkt erfragt werden,<br />

werden aber häufig dissimuliert, selbst<br />

wenn eine therapeutische Beziehung besteht.<br />

Eine fürsorgerische Unterbringung<br />

(FU) kann daher erforderlich werden, um<br />

einen ausreichenden Schutz vor Selbstschädigung<br />

zu gewährleisten und eine<br />

medikamentöse Behandlung einzuleiten.<br />

Allerdings begehen psychotisch Erkrankte<br />

auch Bilanzsuizide, die mit Anspielungen<br />

oder Ankündigungen («wenn es nicht<br />

besser wird, beende ich mein Leben») einhergehen.<br />

Diese Situation tritt am häufigsten<br />

nach der remittierten Ersterkrankung<br />

auf und basiert auf dem Erkennen<br />

der eigenen Defizite, der reduzierten Lebensqualität<br />

und der beschränkten Möglichkeiten<br />

in Bezug auf Ausbildung, Beruf<br />

und soziale Kontakte.<br />

Auf die Persönlichkeitsstörungen lassen<br />

sich in der Regel die allgemeinen Hinweise<br />

zum Umgang mit Suizidalität (s. u.)<br />

anwenden. Ausnahmen stellen in gewisser<br />

Weise die emotional instabile Persönlichkeitsstörung<br />

vom Borderline-Typ (Borderline-PS)<br />

und die narzisstische Persönlichkeit<br />

dar. Bei Menschen, die unter einer<br />

Borderline-PS leiden wird die Suizidrate<br />

mit 9 % angegeben [6]. Suizidversuche<br />

und Selbstschädigungen bestimmen das<br />

Verhalten einer überwiegenden Zahl der<br />

Betroffenen, das Drohen mit Suizid gehört<br />

sogar zu den diagnostischen Kriterien<br />

nach ICD-10 [7]. Die Behandelnden erleben<br />

die Patientin oft als «manipulativ»<br />

und sich selber als «erpressbar». Wie also<br />

eine Suizidankündigung ernst nehmen,<br />

ohne in einen Teufelskreis von stationärer<br />

Einweisung, Entlassung nach Krisenintervention<br />

und erneuter Drohung zu geraten?<br />

Längerfristig ist eine psychothera-<br />

N o 1 Février <strong>2018</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

39


PERSPECTIVES<br />

peutische Behandlung indiziert. In der<br />

Zwischenzeit sollten sich die Behandelnden<br />

vergegenwärtigen, dass sich die motivationale<br />

Einordnung von Suizidäusserungen<br />

bei Borderline-PS allgemein<br />

schwierig gestaltet, denn wechselnde,<br />

unberechenbare Stimmungen sind Teil<br />

der Pathologie. Es kann daher sinnvoll<br />

sein, mündliche oder schriftliche Vereinbarungen<br />

zu treffen und zu dokumentieren.<br />

Im Rahmen einer narzisstischen Persönlichkeitspathologie<br />

gründet die – oft chronische<br />

– Suizidalität in sehr leichter<br />

Kränkbarkeit. Patienten «verführen» das<br />

Gegenüber dazu, sich als die beste Therapeutin<br />

zu empfinden. Wird diese Erwartung<br />

nicht erfüllt, kommt es zur Kränkung,<br />

und es erfolgt eine (meist vollständige)<br />

Abwertung der Behandlerin. Entwickelt<br />

sich eine solche Dynamik weiter,<br />

kann sich der Patient als Opfer empfinden.<br />

Besonders wenn eine stationäre Einweisung<br />

erfolgt, wird die Regression, d. h. die<br />

Opferrolle, verstärkt anstelle der alltagsorientierten,<br />

unabhängigen Persönlichkeitsanteile<br />

[8].<br />

Fallbeispiel Teil 1<br />

Als Konsiliarpsychiaterin im Spital lernte ich die 49-jährige Fr. B. im <strong>No</strong>vember 2011 auf der chirurgischen<br />

Intensivstation kennen. Sie war an einem Montagvormittag von der Brücke einer befahrenen<br />

Strasse gesprungen. Diesen Sprung hatte sie durch das beherzte Eingreifen eines Mannes überlebt, der<br />

sie zwar nicht aufhalten, aber den Verkehr umleiten konnte. Fr. B. erlitt schwere Knochenbrüche am<br />

gesamten Bewegungsapparat, was zu einem langwierigen, mehrmonatigen Aufenthalt in der Chirurgie<br />

führte. Sie trug jedoch keine gravierenden Verletzungen des ZNS davon, so dass von Anfang an<br />

Gespräche möglich waren. Im gesamten Verlauf bedauerte Fr. B. immer wieder, auch unter Tränen,<br />

dass ihr Sprung nicht im Tod geendet sei. Beide Kinder und der Ehemann empfanden die Situation<br />

als sehr belastend.<br />

Fr. B. hatte vor dem Suizidversuch eine wochenlange Odyssee durch verschiedene Arztpraxen hinter<br />

sich, eine als quälend erlebte Suche nach Hilfe, zu der sie sich immer weniger aufraffen konnte. Eine<br />

Zeitlang fand sie Halt durch eine Therapeutin, die sie vom gemeinsamen Chorsingen kannte. Die erteilten<br />

Ratschläge halfen unzureichend. Ihre Arbeit in der Buchhaltung einer Hochschule fiel ihr<br />

zunehmend schwer, den Haushalt bewältigte sie nicht mehr. Ein ärztlicher Kollege hielt sie nur<br />

kurzzeitig für arbeitsunfähig, drängte sie zurück an den Arbeitsplatz: «dann werde es schon wieder<br />

besser gehen». Nach längerer Suche fand sie eine Psychotherapeutin, von der sie sich verstanden<br />

fühlte, die aber aufgrund begrenzter Kapazität nur wenige Gespräche mit ihr führen konnte. Mit der<br />

erneuten Therapeuten-Suche habe sie sich komplett überfordert gefühlt. Kleinste Belastungen habe<br />

sie als riesige Herausforderung erlebt, habe z.B. «hysterisch» auf das Entdecken von Flöhen reagiert<br />

und einen Schreikrampf bekommen. Die Familie habe darauf allenfalls etwas irritiert reagiert, sie<br />

habe sich in ihrer <strong>No</strong>t von niemandem verstanden gefühlt. An dem Morgen des Suizidversuchs sei sie<br />

alleine zuhause gewesen und habe unvermittelt einen unwiderstehlichen Sog wahrgenommen, auf<br />

die Brücke zu gehen. Was konkret passiert sei, könne sie sich nicht erinnern. Sie habe keine Vorbereitungen<br />

getroffen, keinen Abschiedsbrief hinterlassen, der Impuls sei spontan aufgetreten.<br />

Etwa 6 Monate nach dem «Unfall» übernahmen wir Fr. B. unter den Diagnosen «Z.n. Suizidversuch<br />

durch Sprung aus Höhe, Polytrauma, Schwere depressive Episode, Anpassungsstörung» in die stationäre<br />

psychotherapeutische Behandlung. Fr. B. war auf den Rollator angewiesen, konnte nur Spezialschuhe<br />

tragen. Sie zeigte sich regressiv, beklagte ihre Behinderungen und konnte nicht für eine versöhnliche<br />

Haltung im Umgang mit den Ereignissen gewonnen werden, auch Dankbarkeit hinsichtlich<br />

ihres Überlebens stellte sich nicht ein. Wiederholt hatte das Behandlungsteam Sorge, die Pat. könne<br />

einen erneuten Suizidversuch unternehmen. Nach 3 Monaten konnte die Behandlung ambulant<br />

fortgesetzt werden. Trotz kontinuierlicher Betreuung einschliesslich Hausbesuchen durch den Sozialdienst<br />

und umfassender Vernetzung aller Massnahmen verlief die Behandlung zäh und war von depressiven<br />

Krisen geprägt. Erst nach etwa 18 Monaten gelang die Integration des Suizidversuchs und<br />

der resultierenden körperlichen Einschränkungen.<br />

Als letzte Gruppe soll auf Personen mit<br />

Substanzmissbrauch oder -abhängigkeit,<br />

eingegangen werden. In Studien, die mit<br />

der Methode der psychologischen Autopsie<br />

durchgeführt wurden, fand sich bei<br />

19 % – 63 % aller Suizidopfer eine Suchterkrankung,<br />

zumeist Alkoholabhängigkeit<br />

[9]. Es ist davon auszugehen, dass in<br />

etwa 10 % dieser Fälle das Suchtmittel in<br />

suizidaler Absicht überdosiert wurde [10].<br />

Suizidwünsche entstehen häufig im intoxikierten<br />

Zustand und haben dann einen<br />

impulsiven Charakter. Wenn die Betroffenen<br />

– oft nächtliche – Hilferufe senden,<br />

sollten diese ernst genommen werden.<br />

Den Primärversorgenden kommt die<br />

schwierige Aufgabe zu, Betroffene zu einer<br />

Behandlung der Grund erkrankung zu<br />

motivieren. Suchtmittel, insbesondere<br />

Alkohol, werden aber auch von Menschen<br />

in akuten Krisen oder depressiven Episoden<br />

genutzt, um die Hemmschwelle zu<br />

überwinden und Suizidabsichten in die<br />

Tat umzusetzen [9].<br />

In einer Studie zu Suizidgedanken kamen<br />

Bernal et al. [11] zu dem Ergebnis, dass<br />

diese am häufigsten bei Menschen mit<br />

posttraumatischer Belastungsstörung<br />

(33 %), generalisierter Angststörung<br />

(32 %) und affektiven Erkrankungen<br />

(26 – 31 %) auftreten. Für alle Erkrankungen<br />

mit erhöhtem Suizidrisiko gilt,<br />

dass die Gefährdung mit jeder Co-Morbidität<br />

steigt [12].<br />

Prävention<br />

Die Prävention von Suizidalität durch die<br />

Behandlung psychiatrischer Erkrankungen<br />

ist historisch gesehen eine Entwicklung<br />

des späten 19. Jahrhunderts und im<br />

interkulturellen Vergleich auf die Einflusssphäre<br />

der europäischen Aufklärung<br />

beschränkt [13]. Aufgrund der hohen<br />

Inzidenz von Suiziden und Suizidversuchen<br />

im Rahmen psychischer Erkrankungen<br />

stellt die Behandlung der jeweiligen<br />

Grunderkrankung das wichtigste<br />

Element der Sekundär- und Tertiärprävention<br />

dar. Darauf soll im Folgenden<br />

eingegangen werden. Als Primärprävention<br />

gelten in diesem Kontext Massnahmen,<br />

die Suizidenten den Zugang zu<br />

Hilfsmitteln erschweren oder verunmöglichen<br />

[14], z. B. Sicherheitsmassnahmen<br />

an Brücken und Bahngleisen, Einschränkung<br />

von Waffenbesitz, Abgabe von Medikamenten<br />

wie Paracetamol oder Ibuprofen<br />

nur mit Verordnung.<br />

Eine wesentliche Voraussetzung für Prävention<br />

und Behandlung von Suizidalität<br />

ist das Erkennen derselben. Die Abklärung<br />

einer möglichen Gefährdung sollte in einer<br />

krisenhaft zugespitzten Lebenssituation<br />

immer erfolgen. In den Tagen oder<br />

Wochen vor einem Suizidversuch suchen<br />

viele Menschen einen Arzt auf, oft jedoch<br />

ohne ihre Absichten mitzuteilen [15]. Ent-<br />

40 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>


PERSPECTIVES<br />

gegen dem immer noch verbreiteten Vorurteil,<br />

dass das Ansprechen oder Erfragen<br />

von Suizidalität diese induzieren oder<br />

verstärken könnte, fühlen sich Betroffene<br />

üblicherweise durch aktives Ansprechen<br />

in ihrer Verzweiflung verstanden [2]. Entsprechend<br />

den Leitlinien zur Behandlung<br />

affektiver Störungen [16] werden für das<br />

Management bei Suizidgefährdung folgende<br />

Massnahmen empfohlen: a) Direktes<br />

Ansprechen des Themas Suizid und b) Intensivierung<br />

des zeitlichen Engagements<br />

und der therapeutischen Bindung.<br />

Das direkte Ansprechen bei entsprechendem<br />

Verdacht sollte gezielt und taktvoll<br />

erfolgen. Zur Abschätzung der konkreten<br />

Gefährdung hilft es, das Gesagte auf<br />

Schlüssigkeit und Nachvollziehbarkeit zu<br />

prüfen. Der Einsatz eines Fragebogens<br />

oder das Stellen einer einzelnen, allgemeinen<br />

Frage sind nicht ausreichend [2].<br />

Bewährt hat sich, Fragen an den Äusserungen<br />

des Patienten zu orientieren und<br />

diese möglichst offen zu formulieren,<br />

ohne einengend oder suggestiv zu sein,<br />

z. B.: «Sie haben gesagt, dass Sie keinen<br />

Ausweg und keinen Sinn mehr in Ihrem<br />

Leben sehen. Gibt es vielleicht auch Gedanken,<br />

dass es besser wäre, nicht mehr<br />

zu leben? Welche Gedanken sind das?»<br />

Gefragt werden soll u. a. nach dem Ausmass<br />

der Beschäftigung mit dem Thema,<br />

nach konkreten Über legungen zur Umsetzung,<br />

ggf. nach Vorbereitungen wie<br />

Rückzug aus Aufgaben, Abschiedsbrief,<br />

nach einschiessenden Impulsen. Angaben<br />

über den Besuch entsprechender Internetforen<br />

können wichtige Hinweise liefern.<br />

Ausserdem sollte, wenn irgend möglich,<br />

das so ziale Umfeld einbezogen werden<br />

und nach Hinweisen auf Veränderungen<br />

des sozialen Verhaltens gefragt werden.<br />

Geschlechtsspezifische Unterschiede in<br />

1. Haben Sie in letzter Zeit daran denken müssen, sich das Leben zu<br />

nehmen ?<br />

2. Häufig ?<br />

3. Haben Sie auch daran denken müssen, ohne es zu wollen ?<br />

Haben sich Selbstmordgedanken aufgedrängt ?<br />

4. Haben Sie konkrete Ideen, wie Sie es machen würden ?<br />

5. Haben Sie Vorbereitungen getroffen ?<br />

6. Haben Sie schon zu jemandem über Ihre Selbstmordabsicht* gesprochen ?<br />

7. Haben Sie einmal einen Selbstmordversuch* unternommen ?<br />

8. Hat sich in Ihrer Familie oder Ihrem Freundes- oder Bekanntenkreis<br />

schon jemand das Leben genommen ?<br />

9. Halten Sie Ihre Situation für aussichts- oder hoffnungslos ?<br />

10. Fällt es Ihnen schwer, an etwas anderes als an Ihre Probleme zu denken ?<br />

11. Haben Sie in letzter Zeit weniger Kontakte zu Ihren Verwandten, Bekannten<br />

oder Freunden ?<br />

12. Haben Sie noch Interesse daran, was in Ihrem Beruf und in Ihrer Umgebung<br />

vorgeht ? Interessieren Sie noch Ihre Hobbies ?<br />

13. Haben Sie jemanden, mit dem Sie offen und vertraulich über Ihre Probleme<br />

sprechen können ?<br />

14. Wohnen Sie zusammen mit Familienmitgliedern oder Bekannten ?<br />

15. Fühlen Sie sich unter starken familiären oder beruflichen Verpflichtungen<br />

stehend ?<br />

16. Fühlen Sie sich in einer religiösen bzw. weltanschaulichen Gemeinschaft<br />

verwurzelt ?<br />

Tabelle 1: Fragebogen zur Abschätzung der Suizidalität (nach Pöldinger<br />

1982, [18])<br />

* Die Autorinnen empfehlen, den Begriff «Selbstmord» nicht mehr zu verwenden, sondern von<br />

Suizid oder Selbsttötung zu sprechen.<br />

der Kommunikation von Suizidalität und<br />

in Bezug auf Suizidmethoden [17] sollten<br />

ebenfalls beachtet werden. Bekannt ist,<br />

dass bei Männern vollendete Suizide häufiger<br />

sind, bei Frauen hingegen die Suizidversuche.<br />

Frauen bevorzugen weichere<br />

Methoden (Tabletten u./o. Alkohol) und<br />

teilen sich im Vorfeld wesentlich häufiger<br />

mit oder suchen aktiv Hilfe [14].<br />

Modelle und<br />

diagnostische Hilfsmittel<br />

Standardisierte Fragebögen (z. B. [18], s.<br />

Tab. 1) oder ein Suizidmonitoring (z. B.<br />

Diary Card: ein Selbstrating in Form eines<br />

Wochenplans, mindestens 1×/d wird die<br />

Ausprägung von Suizidgedanken, Selbstverletzungen,<br />

Gegenmassnahmen u. ä.<br />

auf einer Skala bewertet) können probate<br />

Hilfsmittel sein und sogar einheitliche<br />

Versorgungsqualität sichern. Es empfiehlt<br />

sich jedoch nicht, Patienten/innen standardisierte<br />

Bögen zum Ausfüllen zu überlassen<br />

oder den Inhalt «abzufragen».<br />

Vielmehr dienen sie als Anregung oder<br />

Grundlage für ein Gespräch, das auf die<br />

jeweils persönliche Situation ausgerichtet<br />

sein sollte.<br />

Wichtig ist, die sogenannte Basissuizidalität<br />

[19] zu berücksichtigen. Sie setzt sich<br />

zusammen aus früheren Suizidversuchen,<br />

psychiatrischen Diagnosen mit hohem<br />

Risiko, Häufigkeit sta tionärer Vorbehandlungen<br />

und dem Vorhandensein<br />

suizidalen Verhaltens. Für die klinische<br />

Praxis ist das Modell von Pöldinger [18]<br />

immer noch relevant. Es teilt die Stadien<br />

der suizidalen Entwicklung ein in (a) das<br />

Stadium der Erwägung, (b) das Stadium<br />

der Ambivalenz und (c) das Stadium des<br />

Entschlusses. Insbesondere im Stadium<br />

der Ambivalenz werden dem Umfeld Suizidgedanken<br />

oder -ankündigungen mitgeteilt,<br />

leider oft in verschlüsselter Form.<br />

Werden die Signale nicht wahr- und ernst<br />

genommen, fühlt sich die betroffene Person<br />

unverstanden und die Gefahr des<br />

Übertritts ins sogenannte Entschlussstadium<br />

vergrössert sich. Mit dem gefassten<br />

Entschluss geht dann die «Ruhe vor dem<br />

Sturm» einher, die nicht selten mit einer<br />

Besserung der Symptomatik verwechselt<br />

wird. Prototypisch zeigt sich das von Pöldinger<br />

beschriebene Syndrom oft bei depressiv<br />

Erkrankten. Vergleichbare Entwicklungen<br />

finden sich aber auch bei<br />

anderen psychischen Erkrankungen so-<br />

N o 1 Février <strong>2018</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

41


PERSPECTIVES<br />

• nicht(-mehr)-Aushalten-können einer subjektiv « unerträglichen » Belastung und/oder Kränkung<br />

• subjektiv unerträglicher psychischer Schmerz<br />

• Glaube, Überzeugung, keine Freiheitsgrade mehr zu haben<br />

• schwer kontrollierbar erscheinende aggressive (selbst- und fremdaggressive) Impulse<br />

• Gefühle von Hoffnungs- und Perspektivlosigkeit<br />

• Gefühle von Zorn, Wut, Rachewünsche<br />

• Rigides Denken, Einengung im Denken<br />

Tabelle 2 : Präsuizidales Syndrom – motivationale Inhalte (nach Wolfersdorf und<br />

Etzersdorfer [14])<br />

Objektive<br />

Einschätzung<br />

Sujektive<br />

Einschätzung<br />

Einschätzung<br />

des Patienten/<br />

der Patientin<br />

• Basis-Suizidalität<br />

• Standardisierte Erhebung<br />

(NGASR)<br />

• 16 evidenzbasierte Risikofaktoren<br />

• Fachperson beurteilt<br />

• Fachperson (dieselbe) beurteilt<br />

• Skala 1 – 4<br />

• Basis : klinische Erfahrung,<br />

Intuition<br />

• Durchführung ab einem<br />

Schwellenwert<br />

• Patientin/Patient im Gespräch<br />

mit Fachperson<br />

• 10 standardisierte Fragen (SSF II)<br />

• Gründe und Motive, die für das<br />

Leben sprechen vs. solche, die<br />

für den Tod sprechen<br />

Tabelle 3 : Systematische Einschätzung der Suizidalität<br />

in der stationären Psychiatrie, ambulant<br />

ebenfalls gut einzusetzen (nach Kozel [22])<br />

NGASR : Nurses Assessment of Suicidal Risk, validierte deutsche Version<br />

SSF II : Suicide Status Form II, validierte deutsche Version<br />

wie bei krisenhaften Zuspitzungen infolge<br />

psychosozialer Belastungen oder bei körperlichen<br />

Erkrankungen, besonders wenn<br />

diese maligne, chronisch oder entstellend<br />

sind oder aus anderen Gründen zu Isolation<br />

zwingen.<br />

Weitere Modelle zum Präsuizidalen Syndrom<br />

stammen von Ringel [20], sowie von<br />

Wolfersdorf und Etzersdorfer [14]. Ringel<br />

beschrieb 1953 erstmals ein zeitlich nicht<br />

eingegrenztes Syndrom. Die ersten beiden<br />

Stadien der Einengung können sich über<br />

Monate bis Jahre erstrecken. Wichtig zu<br />

wissen ist, dass die anschliessende Entwicklung<br />

mit fehlender Aggressionsabfuhr<br />

und der Wendung der Aggression<br />

gegen die eigene Person rasch verlaufen<br />

kann. Aktive und passive Suizidphantasien<br />

bzw. -gedanken können sogar impulsiv<br />

auftreten, wie beispielsweise beim<br />

Vorliegen einer Psychose oder im Rahmen<br />

einer Intoxikation.<br />

Das Modell von Wolfersdorf und Etzersdorfer<br />

[14] (Tab. 2) zielt demgegenüber<br />

auf die motivationalen Inhalte. Dabei<br />

stellen sich folgende oder ähnliche<br />

Fragen: Was will diese Person mir mit<br />

ihrer Mitteilung oder Handlung sagen?<br />

Welchen Zielen könnte das suizidale Denken<br />

oder Handeln dienen? Da sich die<br />

suizidale Person selbst oft nicht über ihre<br />

Motivation im Klaren ist, kann die Wahrnehmung<br />

von Gefühlen der Gegenübertragung<br />

eine wesentliche diagnostische<br />

und therapeutische Funktion einnehmen.<br />

Dies sei am Beispiel einer Äusserung von<br />

Hilflosigkeit und Hilfsbedürftigkeit erläutert.<br />

Eine solche Äusserung kann beim<br />

Gegenüber ebenfalls Hilfslosigkeit auslösen<br />

– wie es im Kontakt mit einem psychotisch<br />

erkrankten Menschen möglich<br />

ist. Sie könnte Aktivität induzieren – wie<br />

es vielleicht gegenüber einer depressiv erkrankten<br />

Person passiert. Die Äusserung<br />

könnte auch, bei manipulativ-intentionalen<br />

Motiven, das Gegenüber unter Druck<br />

setzen – wie es bei narzistischer Persönlichkeitsproblematik<br />

vorkommt. Wichtig<br />

ist also, auch motivationale Aspekte von<br />

Suizidalität zu beachten und das Verstehen<br />

in die Behandlung einfliessen zu<br />

lassen.<br />

Zeitgemäss und umfassend ist das Konzept<br />

«Systematische Einschätzung der<br />

Suizidalität in der stationären Psychiatrie»<br />

aus Bern ([21], s. Tab. 3). Es kann<br />

weitgehend auf ambulante Situationen<br />

übertragen werden und besteht aus mehreren,<br />

komplementären Bausteinen: objektive<br />

Einschätzung, subjektive Einschätzung,<br />

interdisziplinäre Einschätzung<br />

(Behandlungsteam), Einschätzung der<br />

akuten Suizidalität. Die objektive Einschätzung<br />

wird mit der Nurses Assessment<br />

of Suicidal Risk, validierte deutsche Version<br />

(NGARS, [22]) vorgenommen und<br />

bildet die Basissuizidalität in Form von 16<br />

evidenzbasierten Risikofaktoren ab. Als<br />

subjektive Einschätzung wird die intuitive<br />

Wertung der beurteilenden Fachperson<br />

bezeichnet. Ergibt sich aus diesen beiden<br />

Ratings ein Wert oberhalb einer festgelegten<br />

Schwelle, wird mit der Patientin zusammen<br />

die akute Suizidalität anhand<br />

des Suicide Status Form II German Version<br />

(SSF II, [22]) bearbeitet. Hierzu bearbeiten<br />

Patientin und Fachperson zusammen<br />

10 Fragen und sammeln Gründe<br />

oder Motive, die für das Leben bzw. für den<br />

Tod sprechen. Die Materialien sind kostenlos<br />

online abrufbar [22] und erhalten<br />

neben den angegebenen Instrumenten<br />

weitere wertvolle Hinweise sowie einen<br />

Überwachungsbogen zur Intensivbetreuung.<br />

Allgemein empfehlen Homburger et al.<br />

[23] Wiederholungs-Einschätzungen bei<br />

jeder Verschlechterung, ohne Hinweise<br />

nach 4 Wochen, bei unklarer Beurteilungslage<br />

nach einer Woche und bei akuter<br />

Suizidalität täglich. Vieles hängt bei<br />

der Beurteilung von Suizidalität davon ab,<br />

ob ein tragfähiger, emotionaler Kontakt<br />

hergestellt wird. Sollte Letzteres nicht gelingen,<br />

darf dies nicht als persönliches<br />

Versagen gewertet werden. Vielmehr sollte<br />

die Nicht-Beziehung als ein diagnostisches<br />

Instrument genutzt werden, nämlich<br />

als Hinweis darauf, dass weiter reichende<br />

Massnahmen wie z. B. eine stationäre<br />

Einweisung oder gar eine Zwangseinweisung<br />

nötig sein könnten [2].<br />

Behandlung<br />

Um das Suizidrisiko zu erkennen und<br />

adäquat einschätzen zu können, sind<br />

Kompetenz, Empathie und Zeit [15] unabdingbar,<br />

was eine grosse Herausforderung<br />

darstellt. Das Mass an Verantwortung,<br />

das in der Primärbehandlung übernommen<br />

werden kann, liegt jedoch situationsabhängig<br />

im jeweiligen Ermessen. So<br />

ist es vorstellbar, dass eine depressive Patientin,<br />

die dem Hausarzt gut bekannt ist,<br />

und die offen flüchtige, nicht konkrete<br />

Suizidgedanken infolge einer Belastung<br />

mitteilt, die Krise mit einigen stützenden<br />

Gesprächen gut bewältigt. Ein pychotisch<br />

erkrankter junger Mann, der sich bedroht<br />

fühlt, möglicherweise Stimmen hört und<br />

42 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>


PERSPECTIVES<br />

Fallbeispiel Teil 2<br />

Fr. B.: Im Rahmen des dreimonatigen stationären Aufenthalts in der Psychiatrischen Klinik wurde die<br />

schon begonnene antidepressive Medikation fortgeführt. Neben psychotherapeutischen Gesprächen,<br />

Gruppentherapie, Bewegungstherapie und Ergotherapie konnte Fr. B. mithilfe der Physiotherapie wieder<br />

mehr Bewegungsfreiheit erlangen. Ihre psychische Verfassung verschlechterte sich wiederholt, als<br />

sie sich ihrer schweren, wohl dauerhaften körperlichen Einschränkungen bewusst wurde. Andererseits<br />

verbesserte sie ihre Selbstwahrnehmung, besonders hinsichtlich eigener Bedürfnisse, und nahm frühere<br />

Aktivitäten wie das Chorsingen wieder auf. Im weiteren Verlauf gelang es Frau B., das kontinuierliche<br />

therapeutische Beziehungsangebot anzunehmen und einer Vernetzung aller an der Behandlung<br />

Beteiligten zuzustimmen. Nach Entlassung wurde die ambulante Behandlung durch die stationär<br />

behandelnde Therapeutin kontinuierlich fortgesetzt. Der sozialpsychiatrische Dienst führte Hausbesuche<br />

durch. Versuche der beruflichen Reintegration waren über insgesamt 1,5 Jahre nicht erfolgreich<br />

und mit auslösend für einen weiteren depressiven Einbruch mit ernsthaften Suizidgedanken. Erst nach<br />

einem zweiten psychiatrischen Klinikaufenthalt Ende 2013 und anschliessender beruflicher Rehabilitation<br />

gelang die Reintegration an den noch bestehenden Arbeitsplatz, was eine deutliche psychische<br />

Stabilisierung mit sich brachte.<br />

Suicidality in mental illness – prevention and therapy<br />

The great majority of suicides and suicide attempts are related to mental illness. Special risk has been<br />

attributed to depression, psychosis, substance use, personality, and trauma-related disorders. Many<br />

affected persons seek medical attention prior to taking action. Primary care therefor plays an outstanding<br />

role in suicide prevention. Doctors should pay attention to potential risk constellations and actively<br />

address the issue. This paper presents possibly helpful models and instruments for everyday use. Most<br />

importantly, however, professionals' empathy and time are required as well as appropriate decisions<br />

concerning a referral to a psychiatrist or psychiatric inpatient treatment.<br />

wenig Einblick in sein Erleben nehmen<br />

lässt, sollte jedoch stationär eingewiesen<br />

werden, ggf. auch per FU. Bei Menschen<br />

mit Persönlichkeitsproblematik gilt es<br />

zumeist abzuwägen, wie gross die Gefährdung<br />

ist, und eher zu früh als zu spät eine<br />

Fachärztin einzubeziehen. Das längerfristige<br />

Ziel wäre eine fundierte Psychotherapie.<br />

Auch die Frage, ob ein <strong>No</strong>n-Suizidvertrag<br />

als mündliche oder schriftliche Vereinbarung<br />

abgeschlossen werden sollte, ist nur<br />

im Einzelfall abzuwägen. Im Umgang mit<br />

einer Borderline-PS Patientin kann dies<br />

ein probates Mittel sein. Generell bietet ein<br />

Vertrag jedoch keine Sicherheit, da er in<br />

einer akuten Zuspitzung nicht mehr als<br />

tragfähige Verbindlichkeit wahrgenommen<br />

wird, so wie auch wichtige Bindungen,<br />

wie z. B. zum Partner oder zu den<br />

eigenen Kindern, keinen Halt mehr geben<br />

können.<br />

Im Wissen, dass die Verfügbarkeit von<br />

Mitteln wie Medikamenten oder Waffen<br />

[14] die Wahrscheinlichkeit einer Suizidhandlung<br />

erhöhen, sollten potentiell toxische<br />

Medikamente wie z. B. trizyklische<br />

Antidepressiva im Zweifelsfall nicht verordnet<br />

werden [24].<br />

Spezielle Medikamente zur Behandlung<br />

von Suizidalität existieren bisher nicht.<br />

Behandelt wird die zugrunde liegende<br />

Erkrankung. Als <strong>No</strong>tfallmedikation eignen<br />

sich sedierende Neuroleptika (z. B.<br />

Chlorprotixen) oder Benzodiazepine (z. B.<br />

Lorazepam für 1 – 2 Wochen). Eine Sonderstellung<br />

nimmt Lithium ein, dem als<br />

Langzeitmedikation eine antisuizidale<br />

Wirkung zugesprochen wird [25]. Die Indikation<br />

besteht in erster Linie bei affektiven<br />

Erkrankungen, sie sollte fachärztlich<br />

gestellt werden und, aufgrund der<br />

geringen therapeutischen Breite, nur bei<br />

Personen mit hoher Compliance. Ketamin<br />

wird derzeit als möglicher medikamentöser<br />

Ansatz geprüft [26].<br />

Eine herausragende Bedeutung kommt<br />

dem sozialen Beziehungsgefüge zu, da die<br />

Entscheidung zum Suizid immer vor diesem<br />

Hintergrund getroffen wird. Wenn<br />

aktuell eine tragfähige Bindung besteht,<br />

sollte diese Bezugsperson unter allen Umständen<br />

einbezogen werden, z. B. indem<br />

der Arzt Kontakt aufnimmt oder die Abholung<br />

aus der Praxis/der <strong>No</strong>taufnahme<br />

verlangt. Sollten keine drängenden Suizidgedanken<br />

oder -impulse vorliegen, der<br />

emotionale Kontakt zur Patientin herstellbar<br />

sein und die Bezugsperson sich zur<br />

Betreuung in der Lage fühlen, kann eine<br />

Begleitung über die kommenden 24 Stunden<br />

bzw. bis zum nächsten Termin vereinbart<br />

werden. Je nach Einschätzung<br />

können der Bezugsperson auch die <strong>No</strong>tfall-Medikamente<br />

ausgehändigt werden.<br />

In jedem Fall sollten <strong>No</strong>tfall-Telefonnummern<br />

mitgegeben werden. Gibt es keine<br />

tragfähigen sozialen Beziehungen, ist die<br />

Indikation zur stationären Einweisung<br />

sehr viel enger zu stellen.<br />

Die Tertiärprävention findet häufig im<br />

psychiatrischen Krankenhaus oder im<br />

Konsiliardienst nach bereits erfolgtem Suizidversuch<br />

statt. Sie hat das Ziel, weitere<br />

Suizidversuche zu verhindern. Im Allgemeinspital<br />

entscheidet sich die längerfristige<br />

Prognose anhand der Frage, ob eine<br />

adäquate Krisenintervention erfolgt oder<br />

nicht. Bei Entlassung ohne psychiatrische<br />

Beratung, Diagnostik und ggf. Behandlungseinleitung<br />

steigt das Risiko eines erneuten<br />

Suizidversuchs oder gar eines vollendeten<br />

Suizids deutlich [27]. ■<br />

Korrespondenzadresse<br />

Prof. Dr. med. Silke Bachmann<br />

Clienia Privatklinik Littenheid<br />

Hauptstrasse 1<br />

9573 Littenheid<br />

silke.bachmann@clienia.ch<br />

Literatur<br />

1. Bundesamt für Statistik: Todesursachenstatistik.<br />

www.projuventute.ch/…/Suizid_<br />

und_Suizidversuch_OBSAN-2009.pdf. Statistik<br />

des jährlichen Bevölkerungsstandes<br />

ESPOP, Universitäre Psychiatrische Dienste<br />

Bern/Bundesamt für Gesundheit: Monitoring<br />

des suizidalen Verhaltens in der Agglomeration<br />

Bern, Erhebung 2003 – 2006. Bern<br />

2009: Schweizerisches Gesundheitsobservatorium.<br />

2. Etzersdorfer E. Therapeutische Ansätze bei<br />

akuter Suizidalität. Neurol Psychiat 2010; 2:<br />

34 – 40.<br />

3. Bertolote JM, Fleischmann A. Suicide and<br />

psychiatric diagnosis: a worldwide perspective.<br />

World Psychiat 2002; 1 (3): 181 – 185.<br />

4. Driessen M, Veltrup C, Weber J et al. Psychiatric<br />

co-morbidity, suicidal behaviour and<br />

suicidal ideation in alcoholics seeking treatment.<br />

Addiction 1998; 93: 889 – 894.<br />

N o 1 Février <strong>2018</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

43


PERSPECTIVES<br />

5. Bundesamt für Gesundheit BAG. Bundesamt<br />

für Gesundheit – Suizidprävention und<br />

Früherkennung. 29.05.2013. www.bag.admin.ch<br />

abgerufen am 12.08.2015<br />

6. Linehan M. Dialektisch-Behaviorale Therapie<br />

der Borderline-Persönlichkeitsstörung.<br />

München 1996: CIP-Medien.<br />

7. Weltgesundheitsorganisation (WHO). International<br />

Statistical Classification of Diseases<br />

and Related Health Problems. World Health<br />

Organisation 2015.<br />

8. Dammann G, Gerisch B. Narzisstische Persönlichkeitsstörungen<br />

und Suizidalität:<br />

Behandlungs schwierigkeiten aus psychodynamischer<br />

Perspektive. Schweiz Arch Neurol<br />

Psychiat. 2005; 156 (6): 299 – 309.<br />

9. Schneider B, Roland T, Grebner K et al. Suizidalität<br />

bei Patienten mit Suchterkrankung.<br />

SUCHT – Zeitschrift für Wissenschaft<br />

und Praxis: J Addiction Res Pract 2011; 57<br />

(5): 393.<br />

10. Pfab R. Cause and motivation in cases of<br />

non-fatal drug overdoses in opiate addicts.<br />

Clin Toxicol 2006; 44 (3): 255 – 59.<br />

11. Bernal M, Haro J, Bernert S et al. Risk factors<br />

for suicidility in Europe: Results from the<br />

EXEMED study. J Affect Dis 2007; 101: 27 – 34.<br />

12. Buckley P, Brown ES. Prevalence and consequences<br />

of dual diagnosis. J Clin Psychiatry<br />

2006; 67 (7): e01.<br />

13. Schonauer K. Suizidalität im interkulturellen<br />

Vergleich. Theorie Prax Suizidpräv 2007;<br />

19: 120 – 124.<br />

14. Wolfersdorf M, Etzersdorfer E. Suizid und<br />

Suizidprävention. Stuttgart: Kohlhammer<br />

2011.<br />

15. Mahnkopf A. Umgang mit suizidalen Patienten<br />

in Zeiten wirtschaftlicher Zwänge.<br />

Suizidologie 2007; 19: 60 – 73.<br />

16. Gaebel W. Behandlungsleitlinie Affektive<br />

Erkrankungen (Praxis leitlinien in Psychiatrie<br />

und Psychotherapie Bd. 5). Darmstadt:<br />

Steinkopf 2000.<br />

17. Lindner R, Fiedler G, Götze P. Dia gnostik der<br />

Suizidalität. Dtsch Arztebl 2003; 100 (15):<br />

A-1004/B-840/C-785.<br />

18. Pöldinger W. Erkennung und Beurteilung<br />

der Suizidalität. In: Reimer D. Suizid. Springer<br />

Berlin Heidelberg 1982: 13 – 23.<br />

19. Finzen A. Suizidprophylaxe bei psychischen<br />

Störungen. 1. Neuauflage. Bonn: Psychiatrieverlag<br />

1997.<br />

20. Ringel E. Der Selbstmord. Abschluss einer<br />

krankhaften psychischen Entwicklung.<br />

Wien: Maudrich 1953.<br />

21. Abderhalden C, Grieser M, Kozel B et al. Wie<br />

kann der pflegerische Beitrag zur Einschätzung<br />

der Suizidalität systematisiert werden?<br />

Bericht über ein Praxisprojekt. Psych. Pflege<br />

2005; 11: 160 – 164.<br />

22. Kozel B. Professionelle Pflege bei Suizidalität,<br />

2014. Abgerufen am 14. August 2015<br />

von Psychiatrie Verlag: http://www.google.<br />

ch/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=<br />

web&cd=1&ved=0CB8QFjAAahUKEwjfno6<br />

djqnHAhVJ6xQKHSsxCvI&url=http%3A%2<br />

F%2Fwww.psychiatrie-verlag.de%2Ffilead<br />

min%2Fstorage%2Ffiles%2Fpv_<br />

book%2F578_PPS_download.<br />

pdf&ei=ESfOVZ_SIcnWU6viqJAP&usg=AF<br />

QjCNEgkoWfs5OikgHFaIvfePD6h9Bj-<br />

A&bvm=bv.99804247,d.d24<br />

23. Homburger P, Lehle B, Ebner G. Hilfestellungen<br />

zur Einschätzung und Beurteilung suizidaler<br />

Patienten im stationären und ambulanten<br />

Betreuungssetting – Ein Projektbericht.<br />

Suizidprophyl 2003; 1: 13 – 22.<br />

24. Röcker S. Intoxikationstrends auf einer internistischen<br />

Intensivstation – eine retrospektive<br />

Längs schnittstudie von 1980 bis<br />

2010. Greifswald: Dissertation 2014.<br />

25. Lewitzka U, Jabs B, Fülle M et al. Does<br />

lithium reduce acute suicidal ideation<br />

and behavior? A protocol for a randomized,<br />

placebo-controlled multicenter<br />

trial of lithium plus Treatment As Usual<br />

(TAU) in patients with suicidal major depressive<br />

episode. BMC Psychiatry 2015; 15:<br />

17.<br />

26. Murrough J, Soleimani L, De Wilde K et al.<br />

Ketamine for rapid reduction of suicidal<br />

ideation: a randomized controlled trial. Psychol<br />

Med. 2015; 12: 1 – 10.<br />

27. Hickey L, H. K. Deliberate self-harm patients<br />

who leave the accident and emergency<br />

department without a psychiatric<br />

assessment. A neglected population at risk<br />

of suicide. J Psychosom Res 2001; 50:<br />

87 – 93.<br />

Engagement, motivation, compétence<br />

Voila ce qui définit le Service Croix-Rouge.<br />

Vous aussi, vous souhaitez faire bénéficier le Service<br />

Croix-Rouge de vos compétences techniques et de votre<br />

sens de l’engagement?<br />

Pour plus d’informations:<br />

Service Croix-Rouge, 058 400 41 70<br />

info@rkd-scr.ch, www.rkd-scr.ch<br />

44 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>


PERSPECTIVES<br />

L’objet choisi<br />

Le steak parmi les cerveaux<br />

Prof. Iris Ritzmann, historienne de la médecine, Zurich<br />

En cet été, un steak n’était rien de plus<br />

qu’un morceau de viande qui pouvait servir<br />

de support amusant pour tester le nouvel<br />

outil. Seulement quelques semaines après<br />

leur rencontre survint le krach boursier qui<br />

allait conduire à la plus grave crise économique<br />

de l’histoire. Si le congrès s’était<br />

déroulé plus tard, le steak aurait probablement<br />

fini dans un estomac plutôt que dans<br />

un bocal.<br />

Préparation R49 dans le Cushing Brain Tumor Registry. Cushing Center,<br />

Yale University<br />

Photographié en été 2017 avec mes remerciements à John Harley Warner et<br />

Naomi Rogers.<br />

Il n’est plus possible de déterminer s’il s’agit<br />

vraiment d’un steak qui a été conservé dans<br />

ce bocal. Mais l’inscription reste lisible : le<br />

21 août 1929, Ivan Petrovitsch Pavlov aurait<br />

signé un steak avec un « electrosurgical<br />

apparatus » dans la salle d’opération du D r<br />

Cushing.<br />

En 1929, Boston accueillit le 13 e Congrès<br />

international des neurologues. Deux<br />

hommes s’y retrouvèrent, les deux avaient<br />

fortement changé la médecine par leur<br />

idées : Pavlov, âgé de 80 ans, s’était risqué à<br />

entreprendre encore une fois un voyage<br />

outre-mer après avoir quitté sa chaire en<br />

1924 pour protester contre la discrimination<br />

de certains collègues. Le physiologiste<br />

russe était devenu célèbre par sa recherche<br />

sur le réflexe conditionné. Il y rencontra<br />

donc le neurochirurgien américain Harvey<br />

Cushing, âgé lui de 60 ans, qui avait déjà<br />

pu, plusieurs années avant, réduire la mortalité<br />

liée à la narcose grâce à la surveillance<br />

des fonctions vitales. Il travaillait à la<br />

célèbre Harvard Medical School et dirigeait<br />

depuis 1923 le premier service de soins intensifs.<br />

Outre des recherches sur les maladies<br />

du cerveau et de l’hypophyse, Cushing<br />

a également développé l’électrocautérisation.<br />

Le bocal ne contient d’ailleurs peut-être<br />

plus de steak, étant donné que le morceau<br />

de viande et la signature de la célébrité<br />

russe ont été victimes des outrages du<br />

temps. Mais au fait, ne faudrait-il pas plutôt<br />

s’intéresser au bocal lui-même ? En regardant<br />

de près, on constate qu’outre la description<br />

de son ancien contenu, l’étiquette<br />

comporte encore d’autres informations :<br />

« CUSHING TUMOR REGISTRY » figure en<br />

haut sur l’étiquette et le texte tapé à la machine<br />

commence avec une signature<br />

« R49 ». Le bocal fait partie du célèbre<br />

« Cushing Brain Tumor Registry », une<br />

gigantesque collection de cerveaux et<br />

échantillons tissulaires conservés, enregistrements<br />

et photographies que Cushing a<br />

lui-même constituée et ensuite emportée<br />

à l’Université de Yale.<br />

Et au beau milieu de ces objets héroïques<br />

se trouve R49. Une question reste toutefois<br />

sans réponse : le steak dans la collection<br />

de cerveaux est-il une farce ou une<br />

relique ? <br />

■<br />

Cushing Center<br />

dans la Cushing/<br />

Whitney Medical<br />

Library<br />

Yale University, 333 Cedar St,<br />

New Haven, CT 06510, USA<br />

Lu–ve 10–12 et 13h–16h30<br />

pendant le semestre<br />

N o 1 Février <strong>2018</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

45


• Gériatrie/Dépressions<br />

• TripAdvisor de l’emploi<br />

<strong>No</strong> 1 <strong>février</strong> <strong>2018</strong><br />

CERTIFIÉ HAUTE QUALITÉ:<br />

Verband Schweizerischer Assistenz- und Oberärztinnen und -ärzte<br />

Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />

Associazione svizzera dei medici assistenti e capiclinica<br />

<strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

Relève<br />

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MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

BOÎTE<br />

AUX LETTRES<br />

J’ai été renversé par un skieur ivre qui fonçait sur la piste et je me suis<br />

retrouvé avec une déchirure des ligaments. Qui me paiera les frais<br />

d’hospitalisation et de rééducation?<br />

Vous pouvez demander au casse-cou des pistes qu’il compense vos frais de guérison et<br />

votre perte de gain, dans la mesure où votre propre assureur accidents ou votre caisse<br />

maladie ne s’en charge pas. Cette assurance elle-même se retournera naturellement<br />

contre le skieur. L’auteur de l’accident constatera que les prestations de son assurance<br />

responsabilité civile (RC) privée seront réduites en raison de la faute grave qu’il a commise;<br />

il devra donc payer de sa poche une part significative du dommage. Si vous avez<br />

conclu une couverture d’assurance protection juridique (PJ) en matière de circulation<br />

routière, cette assurance vous aidera à faire valoir vos revendications à l’égard du chauffard.<br />

Celui-ci devra en outre s’attendre à devoir répondre de son acte pénalement pour<br />

avoir contrevenu à toutes les règles admises en matière de comportement à ski.<br />

Dix règles FIS à respecter<br />

Les tribunaux qui doivent juger de collisions ou autres accidents sur les pistes de ski<br />

fondent régulièrement leurs arrêts sur les dix règles de comportement édictées par la<br />

Fédération internationale de ski (FIS). Le skieur qui vous a fauché a incontestablement<br />

enfreint ces règles FIS et doit donc compter avec des conséquences judiciaires tant civiles<br />

que pénales. ■<br />

Source:<br />

Association Suisse d’Assurances ASA<br />

N o 1 Février <strong>2018</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

47


MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

Partenaires de conseil de<br />

MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> a restructuré son réseau de partenaires de conseil en Suisse<br />

alémanique. Pourquoi l’organisation de prestations de service de l’<strong>ASMAC</strong> collabore-t-elle<br />

avec des partenaires externes et quel est leur rôle?<br />

Marc Schällebaum, directeur de MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

L’objectif de notre travail est d’accompagner<br />

nos membres dans toutes les phases<br />

de vie avec des prestations de service et<br />

offres. Une grande partie de ces prestations<br />

et services sont directement fournis<br />

par notre secrétariat à Berne. Il y a toutefois<br />

certains domaines dans lesquels nous<br />

comptons sur des partenaires externes,<br />

car ceux-ci disposent de connaissances<br />

spécifiques qui leur permettent de mieux<br />

satisfaire aux attentes de nos membres.<br />

Un conseil compétent et<br />

neutre<br />

Pour les questions complexes d’assurance,<br />

de prévoyance et fiscales, le secrétariat ME-<br />

DISERVICE dirige les membres, à leur demande,<br />

vers les partenaires de conseil régionaux.<br />

Ces partenaires de conseil sont des<br />

entreprises indépendantes qui ont été sélectionnées<br />

par MEDISERVICE sur la base de<br />

certains critères. Ils doivent satisfaire aux<br />

exigences élevées en matière de qualité<br />

concernant l’orientation selon la clientèle et<br />

l’éthique de conseil. Cela inclut notamment<br />

aussi la compétence et l’indépendance.<br />

Entretien d’évaluation<br />

gratuit<br />

Un premier entretien d’évaluation (env. 1<br />

heure) gratuit pour les membres peut se<br />

dérouler par téléphone ou chez le partenaire<br />

de conseil. Il permet de déterminer<br />

les besoins et aussi de régler immédiatement<br />

certaines questions. La prise en<br />

charge directe par le partenaire de conseil<br />

garantit un conseil compétent et neutre.<br />

Les centres de conseil peuvent, d’entente<br />

avec le membre, convenir d’honoraires<br />

pour leurs prestations.<br />

Une aide judicieuse en cas<br />

de passage à une activité<br />

en cabinet<br />

Sur le chemin vers l’indépendance professionnelle<br />

dans un cabinet individuel ou de<br />

groupe, les partenaires de conseil vous<br />

apportent également leur appui compétent.<br />

Ils vous aident à prendre les bonnes<br />

décisions et vous montrent de quoi il faut<br />

tenir compte dans ce contexte. ■<br />

Avec nos partenaires, nous nous engageons pour la qualité,<br />

l’indépendance et un conseil compétent. Seuls les partenaires suivants<br />

travaillent officiellement pour nous:<br />

Allcons AG, Reinach – www. Allcons.ch<br />

assidu sa, Lugano – www.assidu.ch<br />

assidu sa, Montfaucon – www.assidu.ch<br />

BTAG, Wabern – www.btag-bern.ch<br />

UFS Insurance Broker AG, Horgen – www.ufsag.ch<br />

VM-F, Wittenbach – www.vmf.ch<br />

Vorsorge Wirz, Basel – www.vorsorge-wirz.ch<br />

48 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>


MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

Protégez ce qui est précieux<br />

La carrière d’un médecin jusqu’à l’obtention de son titre de spécialiste est longue et exige beaucoup<br />

d’efforts, d’ambition et de persévérance. Durant leur formation, bon nombre d’étudiants sont en<br />

outre contraints de se débrouiller avec des moyens financiers limités. Il est donc particulièrement<br />

important qu’ils assurent leur existence financière dès le début de leur période d’assistanat.<br />

Rafael Girbés, innova Versicherungen SA<br />

Assurance dommages ou de sommes? En cas de survenue d’un sinistre,<br />

il faut tenir compte de ce qui suit:<br />

Assurance dommages<br />

Groupe cible: médecins-assistant(e)s et<br />

chef(fe)s de clinique, médecins employés<br />

par un hôpital<br />

– Le paiement s’effectue sur la base du<br />

justificatif du décompte AVS des<br />

douze derniers mois et des frais<br />

d’exploitation générés.<br />

Assurance de sommes<br />

Groupe cible: propriétaires de cabinet<br />

médical<br />

– Le salaire assuré (somme) est payé.<br />

Aucun justificatif de l’AVS ou des<br />

frais d’exploitation générés n’est nécessaire.<br />

L’indemnité journalière est coordonnée<br />

avec les prestations des autres assurances<br />

sociales (AI, LPP).<br />

Pour les médecins-assistant(e)s, la<br />

garantie du minimum vital en cas d’incapacité<br />

de travail liée à une maladie ou<br />

un accident est primordiale. En règle générale,<br />

durant son assistanat, le médecin<br />

change souvent d’employeur, mais aussi<br />

de lieu de travail au cours d’une année.<br />

En tant qu’employeur, les hôpitaux sont<br />

tenus de se conformer au règlement cantonal<br />

en vigueur concernant le traitement<br />

du personnel. Ces règlements varient d’un<br />

canton à l’autre et prévoient un délai de<br />

90 à 730 jours pour le maintien du salaire<br />

en cas de maladie ou d’accident. Si un<br />

médecin-assistant est incapable de travailler<br />

en raison d’une maladie ou d’un<br />

accident, il se peut que son droit au maintien<br />

du salaire prenne fin à l’expiration du<br />

contrat de travail à durée déterminée. Des<br />

difficultés financières peuvent dès lors<br />

surgir, mettant en danger sa carrière professionnelle.<br />

En souscrivant une assurance perte de<br />

gain avec délai d’attente variable, le médecin-assistant<br />

est bien protégé: celle-ci<br />

s’adapte au maintien du salaire de chaque<br />

employeur (règlement cantonal concernant<br />

le traitement du personnel) et lui<br />

garantit que son revenu lui sera versé durant<br />

les deux premières années de son<br />

incapacité de travail. Le maintien du salaire<br />

(indemnités journalières) du médecin<br />

est assuré par la souscription d’une<br />

assurance dommages.<br />

Une fois la période d’assistanat terminée<br />

avec succès, de nombreuses possibilités<br />

s’offrent au médecin. S’il décide par la<br />

suite d’ouvrir son propre cabinet, il peut<br />

adapter son assurance perte de gain à sa<br />

nouvelle situation. Il est essentiel qu’en<br />

plus de son revenu, il veille également à<br />

assurer les frais d’exploitation générés par<br />

son cabinet, comme le loyer, le téléphone,<br />

un leasing, etc. Le maintien du salaire du<br />

propriétaire d’un cabinet médical<br />

est possible en souscrivant une assurance<br />

dommages ou de sommes.<br />

MEDISERVICE recommande à ses<br />

membres de souscrire une assurance perte<br />

de gain ainsi qu’une assurance d’indemnités<br />

journalières d’exploitation. Le paiement<br />

des indemnités journalières compense<br />

la perte de salaire et l’arrêt d’activité<br />

du médecin en cas de maladie ou<br />

d’accident et permet de lui garantir un<br />

revenu minimal, de sa formation<br />

postgrade à la fin de sa carrière. ■<br />

MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> et innova Versicherungen collaborent avec succès depuis<br />

de nombreuses années. La valeur ajoutée dont vous bénéficiez en tant que<br />

membre de MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong>: des primes attrayantes pour l’assurance<br />

perte de gain, un Case Management professionnel et une couverture d’assurance<br />

optimale tout au long de votre carrière, que vous soyez médecin salarié ou propriétaire<br />

d’un cabinet médical indépendant! Avec innova, MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> a<br />

développé une assurance perte de gain unique en son genre, qui s’adapte au maintien<br />

du salaire de l’employeur/l’hôpital et garantit le versement du salaire durant les<br />

deux premières années d’une incapacité de travail.<br />

Cette solution d’assurance innovante vous intéresse?<br />

Contactez MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> par téléphone au 031 350 44 22 ou par e-mail<br />

à l’adresse info@mediservice-asmac.ch.<br />

N o 1 Février <strong>2018</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

49


IMPRESSUM<br />

ADRESSES DE CONTACT DES SECTIONS<br />

N o 1 • 37 e année • Février <strong>2018</strong><br />

Editeur<br />

MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

Bahnhofplatz 10A, case postale, 3001 Berne<br />

Téléphone 031 350 44 88<br />

journal@asmac.ch, journal@vsao.ch<br />

www.asmac.ch, www.vsao.ch<br />

Sur mandat de l’<strong>ASMAC</strong><br />

Rédaction<br />

Catherine Aeschbacher (rédactrice en chef),<br />

Franziska Holzner-Arnold, Kerstin Jost, Lukas Staub,<br />

Denis Uffer, Anna Wang, Sophie Yammine<br />

Comité directeur<br />

Anja Zyska (présidente), Angelo Barrile<br />

(vice-président), <strong>No</strong>ra Bienz, Christoph Bosshard,<br />

Michel Clément, Marc Oliver Eich (swimsa),<br />

Karin Etter, Lars Frauchiger, Marius Grädel-Suter,<br />

Dina-Maria Jakob, Patrizia Kündig, Gert Printzen,<br />

Miodrag Savic, Sergio Sesia, Hervé Spechbach<br />

Impression et expédition<br />

Stämpfli AG, Wölflistrasse 1, CH-3001 Bern<br />

Téléphone +41 31 300 66 66, info@staempfli.com<br />

www.staempfli.com<br />

Maquette<br />

Tom Wegner<br />

Annonces<br />

Zürichsee Werbe AG, Fachmedien, Markus Haas<br />

Laubisrütistrasse 44, 8712 Stäfa<br />

Telefon 044 928 56 53<br />

E-Mail vsao@fachmedien.ch<br />

Tirage<br />

Exemplaires imprimés: 22 150<br />

Certification des tirages par la REMP/FRP 2017:<br />

21 842 exemplaires<br />

Fréquence de parution: 6 numéros par année<br />

L’abonnement est inclus dans la contribution<br />

annuelle pour les membres de l’<strong>ASMAC</strong><br />

ISSN 1422-2086<br />

L’édition n o 2/<strong>2018</strong> paraîtra en avril <strong>2018</strong>.<br />

Sujet: Equilibre<br />

© <strong>2018</strong> by <strong>ASMAC</strong>, 3001 Berne<br />

Printed in Switzerland<br />

Label de qualité Q-publication<br />

de l’association média suisses<br />

AG VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier, Auf der Mauer 2,<br />

8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch, tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

BL/BS<br />

VSAO Sektion beider Basel,<br />

Geschäftsleiterin und Sekretariat: lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin,<br />

Hauptstrasse 104, 4102 Binningen, tél. 061 421 05 95,<br />

fax 061 421 25 60, sekretariat@vsao-basel.ch, www.vsao-basel.ch<br />

BE VSAO Sektion Bern, Schwarztorstrasse 7, 3007 Berne, tél. 031 381 39 39,<br />

bern@asmac.ch, www.vsao-bern.ch<br />

FR <strong>ASMAC</strong> section fribourgeoise, Gabriela Kaufmann-Hostettler, Wattenwylweg 21,<br />

3006 Berne, tél. 031 332 41 10, fax 031 332 41 12, info@gkaufmann.ch<br />

GE Associations des Médecins d’Institutions de Genève, case postale 23,<br />

Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 14, amig@amig.ch, www.amig.ch<br />

GR<br />

JU<br />

VSAO Sektion Graubünden, 7000 Chur, Samuel B. Nadig, lic. iur. HSG,<br />

RA Geschäftsführer/Sektionsjurist, tél. 078 880 81 64, info@vsao-gr.ch,<br />

www.vsao-gr.ch<br />

<strong>ASMAC</strong> Jura, 6, chemin des Fontaines, 2800 Delémont, marie.maulini@h-ju.ch<br />

NE <strong>ASMAC</strong> section neuchâteloise, Joël Vuilleumier, avocat, Rue du Musée 6,<br />

Case postale 2247, 2001 Neuchâtel, tél. 032 725 10 11, vuilleumier@valegal.ch<br />

SG/AI/AR VSAO Sektion St. Gallen-Appenzell, Bettina Surber, Oberer Graben 44,<br />

9000 St. Gallen, tél. 071 228 41 11, fax 071 228 41 12,<br />

Surber@anwaelte44.ch<br />

SO<br />

TI<br />

VSAO Sektion Solothurn, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

<strong>ASMAC</strong> Ticino, Via Cantonale 8-Stabile Qi, 6805 Mezzovico-Vira,<br />

segretariato@asmact.ch<br />

TG VSAO Sektion Thurgau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier, Auf der Mauer 2,<br />

8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch, tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

VD<br />

VS<br />

ASMAV, case postale 9, 1011 Lausanne-CHUV,<br />

asmav@asmav.ch, www.asmav.ch<br />

ASMAVal, p.a. Maître Valentine Gétaz Kunz,<br />

Ruelle du Temple 4, CP 20, 1096 Cully, contact@asmaval.ch<br />

Suisse centrale (LU, ZG, SZ, GL, OW, NW, UR)<br />

VSAO Sektion Zentralschweiz, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

ZH/SH VSAO ZURICH/SCHAFFHOUSE, avocate Susanne Hasse, Rämistrasse 31,<br />

case postale 160, 8024 Zurich, tél. 044 941 46 78, info@vsao-zh.ch<br />

50 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>

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