JOURNAL ASMAC No 1 - février 2018
Relève - Gériatrie/Dépressions TripAdvisor de l'emploi
Relève -
Gériatrie/Dépressions
TripAdvisor de l'emploi
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<strong>No</strong> 1 <strong>février</strong> <strong>2018</strong><br />
Verband Schweizerischer Assistenz- und Oberärztinnen und -ärzte<br />
Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />
Associazione svizzera dei medici assistenti e capiclinica<br />
<strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
Relève<br />
• Gériatrie/Dépressions<br />
• TripAdvisor de l’emploi
Merci pour<br />
votre confiance.<br />
MÉDECIN-ASSISTANT OU CHEF DE CLINIQUE<br />
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MÉDECINE<br />
INTERNE GÉNÉRALE<br />
Update Refresher<br />
13 – 16 juin <strong>2018</strong><br />
32 h<br />
MÉDECINE INTERNE<br />
Update Refresher<br />
29 mai – 2 juin <strong>2018</strong><br />
40 h<br />
DIABÈTE<br />
Update Refresher<br />
31 mai – 1 juin <strong>2018</strong><br />
15 crédits SSMIG pour la formation continue<br />
essentielle – MIG / 14 crédits SSED-SGED<br />
Localité<br />
Centre de Congrès Beaulieu, Lausanne<br />
Information / Inscription<br />
tél. 041 567 29 80 | fax 041 567 29 81<br />
info@fomf.ch | www.fomf.ch
SOMMAIRE<br />
Page de couverture: aebi, grafik & illustration, berne<br />
ÉDITORIAL<br />
5 De la pilule contraceptive aux Zofingiens<br />
POLITIQUE<br />
6 Politique de la santé: L’œuf de Colomb –<br />
ou comment faire du neuf avec du vieux<br />
8 L’essentiel en bref<br />
Pas de recours aux forceps<br />
10 « Les enjeux sont de taille »<br />
12 Le mieux reste encore d’éviter<br />
les maladies<br />
FORMATION POSTGRADUÉE /<br />
CONDITIONS DE TRAVAIL<br />
14 « Un TripAdvisor de l’emploi »<br />
<strong>ASMAC</strong><br />
18 Section Berne<br />
18 Section Grisons<br />
19 Section Tessin<br />
20 Section Zurich / Schaffhouse<br />
21 Conseil juridique <strong>ASMAC</strong><br />
PERSPECTIVES<br />
37 Série disciplines médicales – Actualités<br />
en gériatrie – le syndrome confusionnel:<br />
Passager, mais durable<br />
39 Aus der «Therapeutischen Umschau»:<br />
Suizidalität bei psychischen Erkrankungen<br />
– Prävention und Behandlung<br />
45 L’objet choisi:<br />
Le steak parmi les cerveaux<br />
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
47 Boîte aux lettres<br />
48 Partenaires de conseil de<br />
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
49 Protégez ce qui est précieux<br />
50 Impressum<br />
POINT DE MIRE ▶ RELÈVE<br />
23 Il faut persévérer pour réaliser<br />
des miracles<br />
25 Une progéniture incroyablement<br />
puissante<br />
28 La «Rolls-Royce» des concours de danse<br />
30 La pilule pour l’hippopotame ?<br />
32 Cultiver l’amitié au-delà des études<br />
34 Il fait froid dans l’arche moderne<br />
Geborgenheit<br />
CH-3860 Meiringen<br />
Telefon +41 33 972 81 11<br />
www.privatklinik-meiringen.ch<br />
Ein Unternehmen der Michel Gruppe<br />
Ärztliche Leitung:<br />
Prof. Dr. med. Thomas J. Müller<br />
Wo Patienten auch Gäste sind.<br />
N o 1 Février <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
3
STS 0292<br />
App Viollier<br />
Partout et à tout moment<br />
Résultats de laboratoire, de pathologie, de cardiologie et de pneumologie en temps réel<br />
Statut des demandes<br />
Provisoire, définitif, dans et en dehors du domaine<br />
de référence<br />
09:45<br />
Résultats (POCT via la v-box® inclus)<br />
Sous forme de graphiques ou de tableaux, cumulatifs ou<br />
non, également en format PDF<br />
<strong>No</strong>tifications push<br />
Communication automatique de résultats critiques<br />
(‘Critical values’) et lors de demandes urgentes<br />
Rajout d’analyse<br />
Par simple pression du doigt, avec prise en compte<br />
automatique des échantillons prélevés et de leur stabilité<br />
Equipe consiliaire<br />
Répertoire pour contact direct<br />
Mustermann, Felix<br />
18.11.1953<br />
Entnahmedatum / -zeit 21.11.2017 / 10:28<br />
Analyse Resultat Referenz<br />
Stoffwechsel<br />
Ferritin<br />
Kreatinin<br />
GFR (CKD-EPI)<br />
CRP<br />
AST (GOT)<br />
ALT (GPT)<br />
Methylmalonsäure<br />
Vit. B12, aktiv (Holo-Tc)<br />
35<br />
71<br />
93<br />
169<br />
28<br />
26<br />
469<br />
34<br />
Der Befund ist vereinbar mit einem funktionellen oder<br />
klinischen Vitamin B12 Mangel.<br />
30 – 300<br />
µg/L<br />
< 104<br />
µmg/L<br />
> 60<br />
2<br />
mL/min/1.73m2<br />
< 10<br />
mg/L<br />
< 41<br />
U/L<br />
< 41<br />
U/L<br />
73 – 271<br />
nmol/L<br />
> 40<br />
pmol/L<br />
Analyses A – Z<br />
Répertoire des analyses<br />
Folsäure (Ery)<br />
PDF<br />
833<br />
366 – 1496<br />
nmol/L<br />
Nachverordnen<br />
viollier.ch
ÉDITORIAL<br />
Photo: Severin <strong>No</strong>vacki<br />
Catherine Aeschbacher<br />
Rédactrice en chef du Journal <strong>ASMAC</strong><br />
De la pilule contraceptive<br />
aux Zofingiens<br />
Apparemment, ce sont les associations sportives qui se soucient<br />
le plus de la relève. C’est en tout cas l’impression que l’on a en<br />
cherchant le terme «relève» sur Google. Viennent ensuite diverses<br />
universités, qui présentent leurs programmes pour le corps<br />
intermédiaire académique et les jardins zoologiques qui se<br />
réjouissent de la progéniture chez les éléphants, les ouistitis ou<br />
les rats-taupes nus, et autres.<br />
Dans notre Point de mire, nous abordons le thème de la relève<br />
de A à Z. <strong>No</strong>us donnons aussi la parole à un jardin zoologique,<br />
toutefois pas pour nous conter de jolies histoires<br />
d’animaux, mais nous parler de leur contraception. Quant au<br />
Prix de Lausanne, qui permet aux meilleurs jeunes danseuses<br />
et danseurs de présenter leur savoir-faire à un jury sévère, il a<br />
pour finalité de promouvoir la jeunesse. Et les chercheurs dans<br />
le domaine de la médecine régénérative visent l’excellence<br />
d’une toute autre nature. Vous découvrirez à la rubrique<br />
«Point de mire» leurs avancées et les défis qu’il reste à surmonter.<br />
Les experts de l’Institut fédéral de recherches sur la forêt,<br />
la neige et le paysage nous parlent d’«une progéniture incroyablement<br />
puissante». Leur article montre pourquoi la forêt<br />
suisse doit malgré cela faire face à un problème de relève. Et<br />
la Société suisse de Zofingue existe depuis bientôt 200 ans. Une<br />
procédure d’admission réglementée garantit que les nouveaux<br />
membres perpétuent ses traditions et valeurs. La perpétuation<br />
est aussi l’idée qui se cache derrière CRYO-BREHM. La banque<br />
de cellules pour animaux sauvages est une sorte d’arche moderne<br />
qui n’aspire pas en premier lieu à cloner les espèces<br />
menacées, mais à sauvegarder à long terme les informations<br />
biologiques.<br />
A la rubrique Politique de la santé, nous nous intéressons notamment<br />
au rapport du groupe d’experts dirigé par l’ancienne<br />
conseillère aux Etats Verena Diener. Le groupe a élaboré 38<br />
mesures à l’intention du Département fédéral de l’intérieur<br />
censées contribuer à endiguer l’augmentation des coûts de la<br />
santé. Ce rapport a pour conséquence que nous nous trouvons<br />
actuellement dans «une période politiquement très intéressante»,<br />
comme le constate la nouvelle présidente de l’<strong>ASMAC</strong> Anja<br />
Zyska. Vous lirez aussi à la rubrique Politique quels sont ses<br />
objectifs et sur quoi elle souhaite à l’avenir davantage se focaliser.<br />
Pour finir, nous présentons à la rubrique Formation postgraduée/conditions<br />
de travail le portail internet Reviewed. Il remplace<br />
la plate-forme hospitalière de l’<strong>ASMAC</strong> et se veut, d’après<br />
ses concepteurs, «un TripAdvisor de l’emploi».<br />
N o 1 Février <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
5
POLITIQUE<br />
POLITIQUE DE LA SANTÉ<br />
L’œuf de Colomb – ou comment<br />
faire du neuf avec du vieux<br />
Nul ne sait si au final il s’agira de 38 commandements ou de 38 faux espoirs. Mais une chose est<br />
sûre : quand il s’agit de réduire les coûts de la santé, tous les regards se portent vers les propositions<br />
du groupe d’expert Diener. Les premières décisions sont attendues au printemps. L’<strong>ASMAC</strong> soutient<br />
le rapport sur le fond, malgré certaines réserves et critiques.<br />
Marcel Marti, responsable politique et communication/directeur adjoint de l’<strong>ASMAC</strong><br />
« La patience a atteint ses limites », pouvait-on<br />
lire à cet endroit dans le dernier<br />
numéro du Journal. Il était question de la<br />
patience du Parlement quand il s’agit de<br />
la croissance apparemment inéluctable<br />
des dépenses pour les prestations médicales.<br />
Parallèlement à cette augmentation<br />
des coûts, le nombre et la dureté des propositions<br />
pour y remédier s’intensifient<br />
aussi. « Au Palais fédéral, le corps médical<br />
est souvent considéré comme faisant partie<br />
du problème plutôt que de la solution »,<br />
constate avec regret Angelo Barrile,<br />
vice-président de l’<strong>ASMAC</strong> et conseiller<br />
national PS. « Avec le refus par sa propre<br />
base de la révision tarifaire (Tarmed) élaborée<br />
par la FMH, l’ambiance a définitivement<br />
changé en 2016. »<br />
14 experts de 4 pays, …<br />
Actuellement, il y a un petit peu de répit.<br />
Il s’agit d’attendre de voir ce qu’il adviendra<br />
du rapport du groupe d’experts dirigé<br />
par l’ancienne conseillère aux Etats Verena<br />
Diener (PVL/ZH). Le Département<br />
fédéral de l’intérieur (DFI) avait mis en<br />
place à la fin 2016 cette équipe de 14 experts<br />
en médecine et en économie de la<br />
santé. Les membres venaient de Suisse,<br />
d’Allemagne, de France et des Pays-Bas.<br />
Leur mandat : proposer des mesures rapidement<br />
réalisables pour endiguer l’augmentation<br />
des coûts dans l’assurance<br />
obligatoire des soins (AOS). Afin d’y parvenir,<br />
le groupe a évalué les expériences<br />
faites sur le plan national et international<br />
pour piloter la croissance du volume.<br />
… 131 pages et 38 idées<br />
Il en a résulté un rapport de 131 pages.<br />
Lors de sa présentation en automne dernier,<br />
les auteurs ont tiré un bilan accablant<br />
: « De toute évidence, la réaction à<br />
l’explosion des coûts de la santé a été insuffisante<br />
et trop tardive. » Des mesures et<br />
réformes connues de longue date ont<br />
L’état des lieux est fait, la palette de propositions est grande. Parmi les idées proposées dans le rapport d’experts pour maîtriser<br />
les coûts dans le domaine médical, il reste à voir lesquelles bénéficieront finalement d’un large consensus.<br />
6 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>
POLITIQUE<br />
traîné pendant des années. Le groupe a<br />
même parlé « d’échec systématique ». De<br />
leur point de vue, les incitations prévues<br />
au sein du système pour promouvoir<br />
l’efficience sont insuffisantes et les acteurs<br />
impliqués ne se considèrent pas suffisamment<br />
responsables des coûts. De plus, il<br />
n’est pas assez fait usage de la marge de<br />
manœuvre existante. A cela viennent<br />
s’ajouter de nombreuses incitations inopportunes.<br />
Le groupe d’experts mise donc sur davantage<br />
d’interventions qui ne doivent toutefois<br />
pas se faire au détriment des patientes<br />
et des patients. Il se concentre sur les<br />
quatre principaux groupes de coûts :<br />
traitements dans les cabinets médicaux,<br />
traitements hospitaliers stationnaires,<br />
médicaments et traitements hospitaliers<br />
ambulatoires. Un paquet de 38 mesures<br />
est maintenant sur la table. Deux d’entre<br />
elles sont des mesures phare. D’une part,<br />
un nouvel instrument de pilotage est<br />
Et la prochaine fois :<br />
Dans le prochain numéro du Journal <strong>ASMAC</strong>, il sera<br />
notamment question de deux nouvelles initiatives populaires<br />
soutenues par l’association – dont une même avec<br />
la récolte de signatures. Par ailleurs, un sujet particulièrement<br />
brûlant pour les jeunes médecins est celui du<br />
nombre de cas minimum pour les opérations dans les<br />
hôpitaux. Les efforts en cours dans ce domaine peuvent<br />
mettre en péril des places de formation postgraduée –<br />
cela justifie un compte-rendu détaillé à ce sujet.<br />
prévu, consistant à instaurer des plafonds<br />
contraignants pour l’augmentation des<br />
coûts dans les différents domaines de prestations.<br />
Si les plafonds sont dépassés, des<br />
sanctions sont prévues. D’autre part, le<br />
groupe d’experts recommande l’introduction<br />
d’un article expérimental pour tester<br />
des projets-pilotes innovants.<br />
Le Conseil fédéral a déjà mis en œuvre<br />
certaines mesures proposées, par exemple<br />
dans le domaine des coûts pour les médicaments<br />
ou de la liste des moyens et appareils.<br />
Au total, environ un tiers des<br />
38 points sont en cours de réalisation ou<br />
de planification. Cela inclut aussi l’intensification<br />
de l’évaluation des technologies<br />
de la santé (HTA ou health technology<br />
assessment), le renforcement de la qualité,<br />
le transfert du domaine stationnaire vers<br />
l’ambulatoire et un système de prix de<br />
référence dans le secteur des médicaments.<br />
Le Gouvernement fédéral veut<br />
maintenant intensifier ces mesures.<br />
« Se montrer constructif »<br />
Par ailleurs, il a chargé le Département<br />
fédéral de l’intérieur (DFI) de présenter<br />
jusqu’au printemps <strong>2018</strong> de nouvelles idées<br />
également susceptibles d’être mises en<br />
œuvre. Celles-ci seront ensuite mises en<br />
consultation dans les plus brefs délais.<br />
« Sur ce point, nous voulons faire part du<br />
point de vue des jeunes médecins de façon<br />
constructive et différenciée », annonce<br />
Angelo Barrile. Il estime toutefois qu’une<br />
prise de position détaillée sur le travail du<br />
groupe Diener ne sera appropriée qu’au<br />
moment où le DFI présentera un plan de<br />
mesures concrètes.<br />
Fondamentalement, le Comité directeur de<br />
l’<strong>ASMAC</strong> a bien accueilli le rapport d’experts,<br />
par exemple la proposition d’un article<br />
expérimental, le renforcement des<br />
HTA, l’extension dans le domaine ambulatoire,<br />
une meilleure coordination pour<br />
les soins et la promotion de la transparence.<br />
« Aussi, en principe, rien ne s’oppose<br />
à promouvoir les directives thérapeutiques,<br />
à renforcer la transparence et à éviter les<br />
pertes de temps dues aux erreurs de saisie<br />
et aux doublons », conclut Angelo Barrile.<br />
Toutefois, la concrétisation du paquet de<br />
mesures ne devrait pas seulement se focaliser<br />
sur les coûts et les économies : « Un<br />
poids suffisant doit être accordé à l’appréciation<br />
médicale. <strong>No</strong>us ne voulons pas de<br />
médecine à deux voire trois vitesses. Et le<br />
domaine de la prévention est jusqu’ici<br />
totalement absent. » Bon nombre de mesures<br />
paraissent bonnes et prometteuses.<br />
Mais leur mise en œuvre soulève certaines<br />
questions et il ne faudrait pas qu’elles entraînent<br />
un surcroît de bureaucratie. « Ce<br />
n’est pas pour rien que notre campagne<br />
lancée en été 2017 s’intitule « Plus de<br />
médecine, moins de bureaucratie ! ».<br />
Vous trouverez plus d’informations sur<br />
le sujet sur : www.bag.admin.ch/Thèmes/<br />
Assurances/Assurance-maladie/Maîtrise<br />
des coûts<br />
■<br />
N o 1 Février <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
7
POLITIQUE<br />
L’essentiel en BREF<br />
Pas de recours aux forceps<br />
Simon Stettler, Directeur de l’<strong>ASMAC</strong><br />
Je ne sais pas s’il y a déjà une fois eu autant<br />
de nouvelles idées, approches et revendications<br />
pour changer notre système de<br />
santé. Ma revue de la presse nationale et<br />
mon monitoring politique des initiatives<br />
parlementaires débordent depuis plusieurs<br />
semaines. Si seulement la moitié de ces<br />
propositions étaient mises en œuvre, cela<br />
changerait durablement la face du système<br />
de santé suisse.<br />
La plupart des acteurs s’accordent à dire<br />
que des mesures radicales et un changement<br />
des mentalités sont maintenant<br />
nécessaires. Pour ce qui est de la voie à<br />
emprunter, les avis divergent par contre<br />
fortement.<br />
Pour éviter tout malentendu : oui, notre<br />
système de santé est confronté à des problèmes<br />
et fait face à des défis. Il y a sans<br />
aucun doute un certain potentiel d’amélioration<br />
et cela dans plus d’un domaine.<br />
Des changements sont donc nécessaires et<br />
je me garderai bien de dénigrer toutes les<br />
idées et approches. Je peux comprendre<br />
que certains ont un sentiment d’impuissance,<br />
car malgré des années de discussions<br />
et débats, on n’est pas parvenu à<br />
frapper un grand coup (certains feraient<br />
peut-être bien de faire preuve d’un peu<br />
plus d’autocritique …).<br />
Malgré cela, j’estime qu’il faudrait davantage<br />
de prudence et de circonspection pour<br />
les changements dans le système de santé<br />
helvétique. D’une part, il est inutile de<br />
procéder à des changements dans le seul<br />
but d’avoir enfin changé quelque chose.<br />
D’autre part, il n’est pas nécessaire d’adapter<br />
notre système parce que d’autres pays<br />
le font. Ni la volonté de changement, ni les<br />
différences de système par rapport à<br />
l’étranger ne sont des motifs suffisants<br />
pour bricoler notre système de santé. Les<br />
idées et les approches doivent toujours être<br />
considérées dans un contexte global,<br />
sinon, on risque, notamment lorsque l’on<br />
regarde de l’autre côté de la frontière, de<br />
comparer des pommes avec des poires. De<br />
toute façon, le recours aux forceps à des<br />
fins punitives n’est pas admissible. Car il<br />
s’agit ni plus ni moins de l’approvisionnement<br />
en soins en Suisse. On pourrait<br />
presque parler d’une opération sur le<br />
patient vivant qui ne laisse que peu de<br />
place aux expériences et autres propositions<br />
irréfléchies. Malgré tous les débats<br />
houleux, accusations et défenses d’intérêts<br />
particuliers, n’oublions pas qu’au final, ce<br />
sont les individus qui profiteront ou feront<br />
les frais d’éventuels changements – les<br />
patients et le personnel. Et parmi ces derniers,<br />
il s’agit en premier lieu des futurs et<br />
jeunes professionnels de la santé. Pour<br />
eux, ce n’est ni motivant, ni juste de devoir<br />
maintenant payer les erreurs d’autrui.<br />
Il est donc fondamental que les propositions<br />
de changement soient étroitement<br />
liées à la pratique. Cela renforce (ou<br />
assure) la faisabilité d’une mesure et<br />
l’acceptation par les acteurs impliqués,<br />
c’est-à-dire par ceux qui doivent finalement<br />
la mettre en pratique au quotidien.<br />
Les idées tirées de la théorie, élaborées par<br />
des bureaucrates et propagées à la tribune<br />
doivent donc absolument être soumises au<br />
test de réalité. Un simple calcul de prétendues<br />
économies ne suffit pas. Ce n’est pas<br />
parce qu’un modèle a permis des gains<br />
d’efficience dans une usine Toyota qu’il<br />
produira le même effet dans un hôpital.<br />
Les théories et les grilles doivent être adaptées<br />
au fonctionnement complexe d’un<br />
hôpital. Ce faisant, il ne faut jamais perdre<br />
de vue que dans un hôpital ou un cabinet<br />
médical, chaque produit (pardonnez-moi<br />
l’expression) est différent de l’autre. Les<br />
patients sont individuels et le resteront<br />
aussi à l’avenir.<br />
■<br />
8 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>
Kurs in angewandter Schicksalsanalyse<br />
Ein therapeutischer Weg – mit den<br />
Trieben leiden und lieben<br />
Der Kurs in schicksalsanalytischer Trieblehre richtet sich an Personen im Gesundheits-,<br />
Medizinal- und Sozialbereich in beraterischer Tätigkeit. Personen die öfters in die Lage<br />
kommen, in Ergänzung zu den üblichen Verfahren der Anamnese noch weitere Abklärungen<br />
vornehmen zu müssen, sind die Zielgruppe unseres Kurses. Voraussetzung<br />
zum Besuch des Kurses ist eine abgeschlossene Ausbildung in den genannten Bereichen.<br />
Die schicksalsanalytische Methode ist erstens ausdrücklich eine Ergänzung der vorabklärenden<br />
Methoden zum Befinden des Klienten, der Klientin und zweitens eine<br />
Erweiterung des therapeutischen Instrumentariums. Sie öffnet einen besonderen<br />
Blickwinkel auf die Biografie und die psychische Struktur des Klienten, der Klientin.<br />
Themen des Kurses:<br />
• Die schicksalsanalytische Trieblehre<br />
• Träume als therapeutisches Instrument<br />
• Das Unbewusste<br />
• Szondi-Test und Krankheitslehre<br />
• Drei ausgewählte psychische Schwerpunkte<br />
(Das Böse, die Akzeptations problematik,<br />
der Narzissmus)<br />
Lesen Sie das ausführliche Kursprogramm bei<br />
www.szondi.ch/Aus- und Weiterbildung<br />
Triebe liegen miteinander im Kampf<br />
©Alois Altenweger<br />
Aufwand: Strukturiertes Selbststudium und 5 Unterrichtshalbtage am Institut<br />
(jede Woche ein Nachmittag, 13.30–17.30 Uhr)<br />
Abschluss: Zertifikat in angewandter Schicksalsanalyse<br />
Kosten: Fr. 1280.–<br />
Beginn: 12. April <strong>2018</strong><br />
Sie können sich im Institut für eine Besprechung anmelden (Tel. 044 252 46 55)<br />
Kontakt:<br />
Szondi-Institut Zürich, Studienleiter: Alois Altenweger, lic. rer. pol.,<br />
direkt Tel. 079 669 26 03 oder E-Mail: studienleitung@szondi.ch<br />
Szondi-Institut • Krähbühlstrasse 30 • 8044 Zürich<br />
www.szondi.ch • Telefon 044 252 46 55
POLITIQUE<br />
« Les enjeux sont de taille »<br />
Fin novembre 2017, Anja Zyska a été la première femme à être élue à la présidence de l’<strong>ASMAC</strong>.<br />
Elle veut davantage mettre l’accent sur la formation postgraduée, sans toutefois négliger la<br />
politique de la santé et les conditions de travail. Son entrée en fonction tombe dans une période<br />
politiquement très intéressante où beaucoup de choses sont en mutation.<br />
Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du Journal <strong>ASMAC</strong>. Photos : Severin <strong>No</strong>wacki.<br />
Fin novembre 2017, le Comité<br />
central de l’<strong>ASMAC</strong> t’a élue<br />
à la présidence. Auparavant,<br />
tu as été vice-présidente.<br />
A ton avis, qu’est-ce qui va<br />
changer à l’avenir ?<br />
Anja Zyska : Dans un premier temps,<br />
ce n’est que le titre (elle rit) qui a changé,<br />
les contenus ne vont probablement pas<br />
beaucoup changer. La charge de travail<br />
sera peut-être un peu plus élevée. J’espère<br />
pour l’<strong>ASMAC</strong> pouvoir poursuivre dignement<br />
le très bon travail de mon prédécesseur.<br />
Qu’est-ce qui t’as incitée<br />
à être candidate à ce poste ?<br />
Quand Daniel Schröpfer m’a dit qu’il allait<br />
se retirer, j’ai considéré que ma candidature<br />
était quasiment la suite logique de<br />
mon engagement à l’<strong>ASMAC</strong>. La section<br />
avait été le point de départ de ma « carrière<br />
à l’<strong>ASMAC</strong> ». Dans la section Vaud, je<br />
me suis d’abord engagée au comité,<br />
ensuite je suis devenue vice-présidente et<br />
présidente de la section. Finalement, j’ai<br />
été élue au Comité directeur de l’<strong>ASMAC</strong><br />
qui m’a élue au poste de vice-présidente.<br />
L’élection par le Comité central a en<br />
quelque sorte été la dernière étape. Je ne<br />
l’avais cependant pas planifié.<br />
Qu’est-ce qui t’intéresse<br />
à ce poste ?<br />
Actuellement, nous nous trouvons dans<br />
une période politiquement très intéressante.<br />
Je ne donnerai que quelques motsclés<br />
: pilotage des admissions, attaques<br />
contre la loi sur le travail, interventions<br />
tarifaires, pression aux économies dans<br />
les cantons et les hôpitaux, etc. <strong>No</strong>tamment<br />
pour les médecins en formation<br />
postgraduée, la situation est difficile. Il y<br />
a du pain sur la planche.<br />
Dans les situations critiques,<br />
le risque d’échouer est grand.<br />
C’est vrai, beaucoup de choses peuvent<br />
aller de travers. Les enjeux sont de taille,<br />
comme la pression aux économies est très<br />
forte. La formation postgraduée va-t-elle<br />
à l’avenir faire l’objet d’économies ? Pouvons-nous<br />
maintenir la loi sur le travail<br />
avec des conditions de travail modernes<br />
pour les médecins employés ? Heureusement<br />
que je ne suis pas seule, mais que<br />
j’ai plusieurs camarades actifs au secrétariat<br />
central et dans divers organes.<br />
Dans quel état se trouve<br />
actuellement l’<strong>ASMAC</strong> ?<br />
L’<strong>ASMAC</strong> se trouve dans une situation très<br />
favorable. <strong>No</strong>us avons atteint une position<br />
et une réputation dans la politique de santé<br />
nationale qui ne permettent plus de<br />
nous ignorer. D’autres acteurs nous considèrent<br />
comme une valeur importante et<br />
fiable.<br />
C’est la vue de l’extérieur.<br />
Comment apprécies-tu l’état<br />
intérieur ?<br />
<strong>No</strong>us avons un excellent secrétariat central<br />
qui me soutient avec professionnalisme.<br />
En ce qui concerne les sections,<br />
beaucoup d’entre elles sont actives, même<br />
s’il y a (eu) des différences, notamment<br />
dues à leur taille. L’encouragement de la<br />
relève est un objectif stratégique de l’AS-<br />
MAC. Mais si je regarde par exemple la<br />
Suisse romande, je constate que les plus<br />
petites sections comme Fribourg, Neuchâtel<br />
ou le Valais ont depuis des années des<br />
comités engagés et actifs. J’ai donc bon<br />
espoir que cela se poursuive ainsi. Bien<br />
entendu, cela reste un défi d’établir un<br />
pont entre le Comité directeur et les<br />
sections d’une part, mais aussi entre les<br />
sections fortes et moins fortes. Chacun doit<br />
disposer de sa marge de manœuvre.<br />
10 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>
POLITIQUE<br />
Cite-moi tes trois objectifs<br />
principaux.<br />
<strong>No</strong>tre principal objectif est sans aucun<br />
doute de devenir ou d’être de bons médecins.<br />
J’attache donc une grande importance<br />
à la qualité de la formation<br />
postgraduée ; nous devons faire en sorte<br />
que les jeunes médecins puissent se<br />
concentrer sur leur formation postgraduée.<br />
En même temps, je suis d’avis que<br />
nous devrions regarder plus loin que le<br />
bout de notre nez et nous intéresser aux<br />
structures dans lesquelles ils travaillent.<br />
Il est essentiel de s’engager politiquement,<br />
car nous ne pouvons pas laisser les<br />
autres dicter nos conditions de travail<br />
futures.<br />
Je viens du ressort formation postgraduée,<br />
ces thèmes me tiennent donc particulièrement<br />
à cœur. <strong>No</strong>us n’allons bien<br />
évidemment pas mettre de côté les conditions<br />
de travail et la loi sur le travail pour<br />
lesquelles nous nous sommes tant engagés<br />
par le passé. Mais je veux m’engager<br />
pour une formation postgraduée de qualité<br />
pouvant être accomplie dans un délai<br />
raisonnable. <strong>No</strong>tre campagne contre la<br />
surcharge administrative « Plus de médecine,<br />
moins de bureaucratie ! » montre<br />
à quel point ces sujets sont imbriqués. Si<br />
le travail non médical prend trop de<br />
Biographie express<br />
Anja Zyska Cherix (née en 1971) a étudié la médecine à<br />
Heidelberg et Lausanne et passé son examen final en<br />
2002 à Heidelberg. Elle a suivi sa formation de spécialiste<br />
en médecine interne en Suisse romande, écrit sa thèse<br />
de doctorat sur le thème de la prévention au cabinet<br />
médical à l’Université de Lausanne et effectué une deuxième<br />
formation de spécialiste en médecine du travail à<br />
l’Institut universitaire romand de Santé au Travail à<br />
Lausanne. Depuis 2010, elle est membre du comité de la<br />
section Vaud et depuis 2015 membre du Comité directeur<br />
de l’<strong>ASMAC</strong>. Anja Zyska travaille comme médecin employée<br />
à l’Institut de médecine du travail à Pampigny<br />
pour différentes entreprises. Elle est mariée et mère de<br />
quatre enfants.<br />
place, c’est finalement aussi le temps qui<br />
pourrait être utilisé pour la formation<br />
postgraduée qui se trouve réduit.<br />
Enfin, je suis la première femme à occuper<br />
ce poste. Je veux donc encourager les<br />
femmes à viser dans tous les domaines,<br />
sociaux et professionnels, des positions<br />
dirigeantes. Cela dépend bien sûr aussi<br />
de la compatibilité entre profession et<br />
famille. Encourager cette compatibilité<br />
est aussi un sujet qui me tient à cœur.<br />
Que penses-tu faire pour<br />
la formation postgraduée ?<br />
Une bonne formation postgraduée n’est<br />
pas seulement une revendication des<br />
jeunes médecins. Les médecins, les hôpitaux<br />
et la société en général ont un intérêt<br />
vital à ce que la relève médicale soit bien<br />
formée. Il faut donc montrer aux autres<br />
acteurs que cela relève de l’intérêt général<br />
et ensuite forger des alliances pour<br />
atteindre l’objectif.<br />
Il est certain que personne<br />
ne s’opposera à une bonne<br />
formation postgraduée. Mais<br />
quand il s’agit des coûts, la<br />
situation est différente. A<br />
quel niveau faut-il intervenir ?<br />
Les hôpitaux doivent disposer des fonds<br />
nécessaires à cela. Dans un premier<br />
temps, il s’agit d’encourager un nombre<br />
suffisant de cantons à ratifier la « Convention<br />
intercantonale sur le financement<br />
de la formation médicale postgraduée »,<br />
pour qu’elle puisse entrer en vigueur.<br />
Cette convention a déjà été<br />
conclue il y a trois ans. Quand<br />
les choses vont-elles bouger ?<br />
J’espère que cela se fera encore dans le<br />
courant de cette année. <strong>2018</strong> est d’une<br />
manière générale une année cruciale du<br />
point de vue de la politique de santé.<br />
Jusqu’en été, les propositions de l’ancienne<br />
conseillère aux Etats Verena Diener seront<br />
discutées. Quant à savoir si des décisions<br />
seront ensuite prises, cela reste à voir.<br />
En Suisse alémanique, environ<br />
la moitié de tous les médecins<br />
hospitaliers est d’origine<br />
étrangère. Le tableau est semblable<br />
dans d’autres régions.<br />
Ces collègues ne sont souvent<br />
pas membres de l’<strong>ASMAC</strong>.<br />
L’<strong>ASMAC</strong> tente-t-elle de remédier<br />
à cela ?<br />
<strong>No</strong>us avons élaboré et adopté la stratégie<br />
2020. Parmi les objectifs figure celui, très<br />
ambitieux, visant à ce qu’à l’avenir tous<br />
les médecins-assistant(e)s en Suisse soient<br />
membres de l’<strong>ASMAC</strong>. Même si nous ne<br />
parvenons pas à l’atteindre à 100%, il reste<br />
important. <strong>No</strong>us avons déjà un assez bon<br />
contact avec les étudiants en Suisse, là,<br />
le problème est moins aigu. Il s’agit<br />
plus d’interpeller tous ceux qui viennent<br />
en Suisse après les études et qui ne<br />
connaissent pas bien les particularités<br />
locales. Les efforts doivent donc se focaliser<br />
à ce niveau, par exemple par des manifestations<br />
dans des hôpitaux régionaux pour<br />
également y faire connaître l’<strong>ASMAC</strong>.<br />
Parlons de toi. Es-tu membre<br />
d’un parti ?<br />
<strong>No</strong>n. Politiquement parlant, je me sens<br />
bien avec la majorité des principes du<br />
Parti socialiste. J’attache cependant aussi<br />
de l’importance aux questions écologiques.<br />
Tu es mère de quatre enfants,<br />
tu travailles à temps partiel<br />
et t’engages depuis longtemps<br />
à l’<strong>ASMAC</strong>. Comment<br />
parviens- tu à gérer tout ça ?<br />
La plupart du temps, j’arrive assez bien à<br />
accomplir toutes ces tâches parce que<br />
j’organise et anticipe les choses le plus<br />
possible. Cela peut se faire pour le travail<br />
à l’association et dans ma profession. Pour<br />
les imprévus, je dois avoir un plan B et C.<br />
Trois de mes enfants sont déjà âgés de 11<br />
à 16 ans et peuvent donc beaucoup m’aider.<br />
Finalement, mon mari, qui est médecin<br />
adjoint en orthopédie au CHUV, me<br />
soutient. J’ai toujours adapté l’organisation<br />
en fonction de l’âge des enfants et de<br />
mon activité professionnelle. Quand les<br />
enfants étaient petits, nous avions une<br />
excellente nounou, en plus de la crèche. Je<br />
souhaite que la prise en charge externe<br />
des enfants soit renforcée, tant en ville<br />
qu’à la campagne.<br />
As-tu aussi des passe-temps ?<br />
Le hockey est notre passe-temps familial.<br />
Mon fils âgé de 11 ans joue au hockey et<br />
nous l’accompagnons souvent aux matchs<br />
et parfois à l’entraînement. Ma plus jeune<br />
fille a reçu une paire de patins à glace.<br />
Maintenant elle essaie de se tenir debout<br />
sur la glace. Finalement, nous assistons<br />
en famille aux matchs de hockey, de préférence<br />
du Lausanne Hockey Club. ■<br />
N o 1 Février <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
11
POLITIQUE<br />
Le mieux reste encore d’éviter<br />
les maladies<br />
En mars <strong>2018</strong>, le canton de Berne élira les nouveaux députés au Grand Conseil. Belinda Nazan<br />
Walpoth a été nominée par son parti, le PS du canton de Berne, et figure en première place<br />
sur la liste des nouveaux. Elle a maintenant entamé sa campagne électorale avec l’appui du<br />
coaching politique que l’<strong>ASMAC</strong> propose gratuitement à ses membres.<br />
Lisa Loretan, assistante de projets politique et communication<br />
Son esprit ouvert nous entraîne immédiatement<br />
dans son sillage et avant que l’on<br />
ne le remarque, on se trouve déjà pris dans<br />
une conversation stimulante, bien qu’il<br />
s’agisse de la première rencontre. Louis<br />
Perron, coach politique de Zurich, qui<br />
accompagne Belinda Walpoth dans sa<br />
campagne a raison lorsqu’il dit : « Il ne<br />
faut sous-estimer personne, surtout pas<br />
elle. » Agée de 52 ans, elle vit depuis plus<br />
de 30 ans en Suisse et travaille depuis<br />
25 ans à l’Hôpital de l’Ile. « En Suisse, on<br />
ne nous fait pas de cadeau », déclare<br />
Belinda en parlant de sa propre expérience.<br />
Mère célibataire d’un fils, elle a<br />
réussi à concilier son parcours privé, sa<br />
formation pré- et postgraduée et sa carrière.<br />
Sa mère et sa grand-mère lui ont<br />
servi d’exemple. Les deux étaient déjà<br />
professionnellement actives, ce qui était<br />
une exception à leur époque.<br />
Belinda Walpoth est prête pour l’étape<br />
suivante : « Il y a longtemps que je m’intéresse<br />
à la politique, elle fait partie de la<br />
vie et j’estime qu’il est important de<br />
s’informer, de réfléchir et de se montrer<br />
critique. » Autrefois sympathisante du PS,<br />
elle est membre depuis dix ans. D’une<br />
part, au comité du PS Berne Holligen et,<br />
Le coaching politique,<br />
une prestation de l’<strong>ASMAC</strong><br />
L’<strong>ASMAC</strong> soutient Belinda Nazan Walpoth dans sa campagne<br />
électorale par un coaching politique. Cette prestation<br />
s’adresse aux membres intéressés qui souhaitent<br />
s’engager dans la politique cantonale ou fédérale. Dans<br />
le cadre d’un atelier, Louis Perron, coach politique expérimenté<br />
(www.perroncampaigns.ch), analyse le parcours<br />
politique des candidats et leur montre dans quels<br />
domaines ils peuvent s’améliorer, comment ils peuvent<br />
renforcer leur notoriété et quelles activités peuvent être<br />
utiles pour leur campagne.<br />
D r Belinda Nazan Walpoth – candidate au Grand Conseil du canton de Berne<br />
d’autre part, en tant que président des<br />
migrant(e)s du PS du canton de Berne,<br />
poste auquel elle a été élue récemment.<br />
Rien d’étonnant donc que le PS l’ait placée<br />
sur la liste des candidats au Grand Conseil.<br />
Elle cite trois priorités qu’elle veut aborder<br />
au Grand Conseil :<br />
• La compatibilité entre profession et<br />
famille : elle travaille depuis 25 ans à<br />
l’Hôpital de l’Ile. Comme elle a longtemps<br />
été la seule femme à travailler en<br />
cardiologie, elle se considère comme<br />
une pionnière dans ce domaine. Pour<br />
elle, ce sujet est également étroitement<br />
lié à l’égalité entre hommes et femmes,<br />
que ce soit sur le plan financier ou en<br />
ce qui concerne le travail à temps<br />
partiel.<br />
• La formation postgraduée des jeunes<br />
médecins et leurs postes de travail sont<br />
un autre sujet qui lui tient à cœur. Car<br />
les dispositions de la loi sur le travail ne<br />
sont en partie pas respectées, une situation<br />
à laquelle elle souhaite remédier.<br />
12 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>
POLITIQUE<br />
Prénom/nom : D r Belinda Nazan Walpoth<br />
Année de naissance : 1965<br />
• Chargée de cours à la faculté de médecine de l’Université<br />
de Berne<br />
• Chargée de cours au Berner Bildungszentrum Pflege<br />
• Depuis 2003, cheffe de clinique I, médecin cadre en<br />
cardiologie, responsable suppléante du service de<br />
cardiologie ambulatoire, spécialisée en échocardiographie,<br />
Clinique et policlinique universitaire de<br />
cardiologie, Hôpital de l’Ile Berne<br />
• Formation postgraduée en vue de l’obtention du titre<br />
de spécialiste en cardiologie à la Clinique universitaire,<br />
Hôpital de l’Ile Berne<br />
• Formation postgraduée en médecine interne et anesthésiologie/médecine<br />
intensive à la Clinique universitaire,<br />
Hôpital de l’Ile Berne<br />
• Médecin-assistante scientifique, Clinique universitaire<br />
de chirurgie cardio-vasculaire, Hôpital de l’Ile Berne<br />
Lien avec l’<strong>ASMAC</strong> : membre de la section Berne<br />
• Pour finir, elle considère aussi que la<br />
migration est un sujet brûlant. Elle<br />
montre d’ailleurs l’exemple : un lundi<br />
sur deux, elle propose à l’Hôpital<br />
Lindenhof une consultation pour<br />
migrantes et migrants. « Parfois, il<br />
suffit de discuter ou simplement<br />
d’écouter », résume-t-elle son travail.<br />
« Belinda est un membre engagé et<br />
motivé de notre section. Elle s’engage<br />
pour des conditions de travail modernes<br />
et la compatibilité entre profession<br />
et famille. » ( Janine Junker, directrice<br />
de la section Berne de l’<strong>ASMAC</strong> )<br />
Fidèle à sa devise, Belinda Walpoth est<br />
d’avis que « la meilleure politique de la<br />
santé est celle qui promeut la santé et<br />
empêche la maladie » et que la promotion<br />
de la santé est particulièrement efficace<br />
quand elle s’effectue sur place, par exemple<br />
à la crèche, à l’école ou au travail. L’emprise<br />
croissante de l’économie sur la santé<br />
ne s’oppose pas seulement à des soins de<br />
qualité, mais aussi à de bonnes conditions<br />
de travail. « Il est depuis longtemps prouvé<br />
qu’il existe un lien entre la bonne qualité<br />
des soins et le nombre et la qualification<br />
du personnel soignant. » Pour assurer les<br />
soins, il faut donc suffisamment de personnel<br />
dans les hôpitaux. Elle souhaite<br />
faire une politique honnête et ouverte. Elle<br />
ne se considère pas comme inflexible, au<br />
contraire, elle est très ouverte au compromis.<br />
Le fait de pouvoir représenter sa<br />
profession est un grand honneur, et celui<br />
d’être nominée un grand succès.<br />
Elle constate d’ailleurs que suite au dépôt<br />
de sa candidature, les demandes d’amitié<br />
sur Facebook ont déjà fortement augmenté.<br />
Il y en aura sûrement encore plus<br />
si elle est élue. <br />
■<br />
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1 Février <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> 13
FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL<br />
« Un TripAdvisor de l’emploi »<br />
Nicola Rüegsegger a lancé le portail internet Reviewed. L’objectif de la plate-forme née de l’idée<br />
de la communauté des médecins est de simplifier l’échange d’expériences entre collègues. De<br />
plus, elle a pour fonction de réunir toutes les informations pertinentes sur le marché de l’emploi<br />
médical. Fin septembre 2017, l’<strong>ASMAC</strong> a remplacé sa propre plate-forme hospitalière par Reviewed.<br />
Lisa Loretan, assistante de projets politique et communication, s’est entretenue avec Nicola Rüegsegger,<br />
initiateur de la nouvelle plate-forme.<br />
Qu’est-ce qui t’a donné l’idée<br />
de créer une telle plate-forme ?<br />
Nicola Rüegsegger : L’idée a mûri au<br />
fil du temps. Finalement, c’est l’idée de<br />
certains de mes collègues, qui voulaient<br />
créer une sorte de TripAdvisor de l’emploi<br />
pour les médecins en Suisse, qui a été<br />
déterminante. L’équipe de Reviewed, à<br />
savoir initialement Pascal Wecker, développeur<br />
web, et moi-même, avons finalement<br />
décidé d’aller plus loin afin de non<br />
seulement permettre un review de postes<br />
de travail, mais de regrouper en un endroit<br />
la totalité des informations pertinentes<br />
pour les médecins à la recherche<br />
d’un emploi.<br />
Quel est le lien entre<br />
ton travail de médecin et<br />
le nouveau portail ?<br />
Le plaisir de travailler dépend pour l’essentiel<br />
du poste de travail. Mais comment<br />
connaître les conditions du poste en question<br />
? Dans le meilleur des cas, on s’y est<br />
déjà rendu ou on a des amis qui y ont<br />
travaillé. Mais si ce n’est pas le cas, on a<br />
un problème. <strong>No</strong>us essayons de le résoudre<br />
le mieux possible avec Reviewed.<br />
A qui s’adresse la plate-forme ?<br />
En premier lieu aux médecins en formation<br />
postgraduée, car ce sont eux qui<br />
changent régulièrement de poste. Mais<br />
comme chez Reviewed, un poste est évalué<br />
comme un tout, la plate-forme est ouverte<br />
aux médecins de tous les échelons de<br />
carrière, c’est-à-dire du sous-assistant(e)<br />
au médecin-chef(fe), contrairement à<br />
l’enquête de l’ISFM auprès des médecins-assistant(e)s.<br />
Chez Reviewed, même<br />
le responsable de la formation postgraduée<br />
peut déposer un review de son poste<br />
de travail.<br />
Qu’est-ce qui caractérise<br />
la plate-forme ?<br />
A notre connaissance, Reviewed est en<br />
Suisse, et aussi sur le plan international,<br />
la première plate-forme qui regroupe de<br />
manière ciblée toutes les informations sur<br />
des postes de médecin : reviews, annonces<br />
d’emplois, profils d’employeurs et les faits<br />
et chiffres mis à disposition par l’<strong>ASMAC</strong><br />
concernant les conditions de travail,<br />
notamment les salaires et la durée de<br />
travail. Comme sur Reviewed, vous trouvez<br />
tous les hôpitaux et établissements de<br />
formation postgraduée de Suisse, on peut<br />
s’informer globalement sur les offres<br />
d’emploi et, nous l’espérons, faire le bon<br />
choix lors d’un changement de poste.<br />
Qu’est-ce qui rend Reviewed<br />
convivial ?<br />
Comme nous disposons de bonnes<br />
connaissances de l’informatique, nous<br />
www.reviewed.ch<br />
La plate-forme hospitalière développée par l’<strong>ASMAC</strong> était en ligne depuis 2011. Au fil du temps, elle a<br />
atteint ses limites en termes de fonctionnalité et de convivialité. En été 2017, alors qu’il s’agissait de<br />
décider pour ou contre un remaniement complet, l’<strong>ASMAC</strong> a été invitée à participer à la nouvelle plateforme<br />
Reviewed. Par la suite, le Comité directeur a décidé à l’unanimité de remplacer le système à la<br />
fin septembre 2017. Les faits et chiffres de Reviewed proviennent toujours de l’association.<br />
Evidemment, cette plate-forme vit de son utilisation active. Les reviews sont les principales contributions,<br />
c’est-à-dire les évaluations d’établissements de formation postgraduée par les médecins. Votre participation<br />
sur www.reviewed.ch permet à l’offre de rester à jour. Vous souhaitez participer au développement<br />
futur de la plate-forme ? Alors envoyez vos idées directement à l’équipe de développement de Reviewed :<br />
feedback@reviewed.ch.<br />
avions la prétention de construire le site<br />
rapidement et de façon intuitive grâce aux<br />
technologies de pointe. Durant la phase<br />
de développement, nous avons donc fait<br />
tester le site par des personnes prétendument<br />
« très peu compétentes dans le<br />
domaine informatique ».<br />
Quel a été l’écho jusqu’ici ?<br />
Depuis le lancement, les réactions ont été<br />
dans l’ensemble réjouissantes, car positives.<br />
La plupart étaient du genre « enfin,<br />
cela faisait longtemps que l’on attendait<br />
un tel outil ! » Et bien sûr que nous sautons<br />
de joie pour chaque nouveau review<br />
rédigé. Jusqu’ici, nous en avons heureusement<br />
déjà compté beaucoup.<br />
Quels objectifs poursuivezvous<br />
avec la plate-forme ?<br />
<strong>No</strong>tre souhait est de simplifier la recherche<br />
d’emploi au plus grand nombre possible<br />
en leur permettant de trouver ce qui leur<br />
convient, de manière à ce qu’ils puissent<br />
exercer leur profession avec plaisir. C’est<br />
pourquoi nous essayons de fournir toutes<br />
les informations disponibles, afin que<br />
chacun puisse prendre la meilleure décision<br />
qui soit lors du prochain changement<br />
d’emploi. Bien évidemment, notre contribution<br />
reste modeste. Les reviews constituent<br />
la principale contribution, contribution<br />
qui ne peut être apportée que par<br />
celles et ceux qui ont déjà travaillé dans<br />
l’établissement en question.<br />
L’état actuel est-il définitif<br />
ou le point de départ pour<br />
de futurs développements ?<br />
<strong>No</strong>us constatons que Reviewed nous apprend<br />
une certaine humilité. <strong>No</strong>us réfléchissons<br />
bien à la manière de mettre en<br />
œuvre quelque chose. Ensuite, nous discutons<br />
avec divers collègues et sollicitons<br />
leur avis. Généralement, nous devons<br />
ensuite plus ou moins fortement adapter<br />
l’orientation à prendre. <strong>No</strong>us ne pouvons<br />
14 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>
FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL<br />
donc pas dire avec certitude ce que l’avenir<br />
nous apportera. Mais il est clair qu’il s’agit<br />
du point de départ pour d’autres développements.<br />
Combien de temps<br />
as-tu jusqu’ici consacré<br />
à la plate-forme ?<br />
C’est une bonne question et je ne suis pas<br />
sûr de vouloir connaître la réponse. La<br />
charge de travail correspond actuellement<br />
environ à un emploi à 50%. Mais ce n’est<br />
finalement pas un critère. L’important,<br />
c’est d’avoir du plaisir dans ce travail et de<br />
fournir un site utile aux utilisateurs.<br />
Biographie express<br />
Nicola (« Nicu »)Rüegsegger (*1987) a passé<br />
son examen fédéral en 2013 à Bâle. Depuis lors,<br />
il a occupé différents postes de médecin-assistant<br />
dans des services d’urgence interdisciplinaires.<br />
Actuellement, il travaille comme<br />
médecin- assistant dans le service d’urgence ambulatoire<br />
à Berne. Parallèlement, il suit des<br />
études d’informatique à l’EPF de Zurich. Pendant<br />
ses études, il a été délégué de la swimsa auprès<br />
du Comité directeur et du Comité central de<br />
l’<strong>ASMAC</strong> Suisse durant près de six ans.<br />
Qu’est-ce qui vous motive ?<br />
Le développement de Reviewed nous procure<br />
une grande satisfaction parce que<br />
nous mettons simplement en pratique ce<br />
que l’on attend de nous. <strong>No</strong>us nous considérons<br />
d’ailleurs comme une start-up<br />
informatique et adorons le rythme auquel<br />
nous pouvons faire avancer les choses. Un<br />
exemple : le soir à 21h05, nous avons reçu<br />
un e-mail de Lausanne nous indiquant<br />
que quelque chose ne fonctionnait pas<br />
dans la version française. En tout juste<br />
une heure, nous avons reproduit et identifié<br />
le problème, trouvé une solution et à<br />
22h00, la mise à jour remédiant au problème<br />
était en ligne. Travailler ainsi est<br />
un plaisir.<br />
Vous proposez votre service<br />
gratuitement, comment<br />
financez-vous la plate-forme?<br />
C’est juste. Et nous sommes même un peu<br />
fiers de n’avoir rien sur la plate-forme qui<br />
nous permettrait de gagner de l’argent.<br />
Mais bien sûr, il ne faut pas être naïf. Un<br />
portail comme Reviewed ne peut être<br />
exploité bénévolement que pour une<br />
courte période. Par conséquent, nous<br />
avons prévu des fonctions premium<br />
payantes offrant des avantages ciblés aux<br />
employeurs, par exemple par la mise en<br />
évidence d’offres d’emploi. Pour les médecins<br />
par contre, le site restera bien sûr<br />
gratuit.<br />
Comment assurez-vous<br />
l’existence et la mise à jour de<br />
la plate-forme à long terme ?<br />
Reviewed is here to stay. Beaucoup de<br />
projets informatiques s’enlisent parce<br />
qu’ils sont réalisés trop vite et que l’on<br />
n’investit pas suffisamment de temps<br />
dans la phase de planification. Le lancement<br />
en septembre 2017 a été précédé<br />
d’une phase de planification et de développement<br />
de plus d’une année. Pendant<br />
N o 1 Février <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
15
FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL<br />
ce temps, Reviewed a fortement évolué<br />
grâce à d’innombrables suggestions et<br />
idées de collègues, parfois au grand<br />
dam de notre développeur web. <strong>No</strong>n,<br />
sérieusement, grâce à l’informatique, la<br />
mise à jour continuelle de nombreuses<br />
données, par exemple sur les environ<br />
2500 établissements de formation postgraduée,<br />
peut être largement automatisée.<br />
Mais pour que Reviewed fonctionne<br />
et reste à jour malgré tout, il faut surtout<br />
que des reviews soient rédigés.<br />
Chacun est donc invité à apporter sa<br />
contribution à la communauté en rédigeant<br />
un review. <br />
■<br />
Feedback-Pool<br />
Une contribution modeste, mais<br />
utile pour une formation<br />
post-graduée et continue de<br />
bonne qualité<br />
Pour une activité ayant trait à la formation médicale postgraduée<br />
et continue, il est très utile de pouvoir sonder régulièrement<br />
l’avis des membres sur un sujet précis. C’est pour ça que<br />
le Feedback-Pool a été mis en place. Faites partie et permettez<br />
à l’<strong>ASMAC</strong> d’élargir quelque peu son horizon dans le ressort<br />
Formation postgraduée et d’appuyer plus largement ses réflexions.<br />
Plus d’informations sur www.asmac.ch et inscription par<br />
e-mail à l’adresse ribeaud@asmac.ch.<br />
Ton expérience compte !<br />
Les visites sont un instrument pour vérifier et garantir la qualité<br />
de la formation postgraduée dans les établissements de<br />
formation postgraduée. Une équipe de visiteurs composée de<br />
représentants de l’ISFM, de la société de discipline médicale<br />
correspondante et de l’<strong>ASMAC</strong>, visitent une clinique ; le concept<br />
et les conditions de formation postgraduée peuvent ainsi être<br />
vérifiés sur place. L’objectif est de détecter et de mettre à profit<br />
les éventuels potentiels d’amélioration, le tout dans le sens<br />
d’un feedback constructif et positif.<br />
Les médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique qui souhaitent<br />
accompagner des visites pour l’<strong>ASMAC</strong> sont priés de<br />
s’annoncer chez Sabrina Ribeaud, notre gestionnaire pour la<br />
formation postgraduée et les visites à l’<strong>ASMAC</strong> (ribeaud@<br />
asmac.ch).<br />
Photo: Pierre-Yves Massot. Espace publicitaire offert.<br />
Du rire et du rêve pour nos enfants hospitalisés<br />
Grâce à vos dons, les enfants hospitalisés reçoivent<br />
chaque semaine la visite des docteurs Rêves.<br />
Merci pour votre soutien.<br />
CCP 10-61645-5 | theodora.org<br />
16VSAOJournal_178x133_CH-F-D.indd <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> 1 N o 111.04.17 Février 16:15 <strong>2018</strong>
<strong>ASMAC</strong><br />
SECTION BERNE<br />
<strong>No</strong>uveau site<br />
internet et<br />
présence sur<br />
Facebook<br />
Depuis le 1 er janvier <strong>2018</strong>, nous avons un<br />
nouveau site internet (www.vsao-bern.ch)<br />
et sommes présents sur Facebook. Lors de<br />
la mise en place de notre nouveau site,<br />
nous avons veillé à ce que nos membres<br />
puissent, d’une part, accéder sans difficultés<br />
aux informations pertinentes et,<br />
d’autre part, obtenir un rapide aperçu des<br />
activités et prestations de notre association.<br />
<strong>No</strong>us attachons une grande importance<br />
à atteindre tous les membres et à<br />
répondre à leurs besoins.<br />
Les clips vidéo sont toujours disponibles<br />
sur YouTube et apportent de façon divertissante<br />
des informations importantes en<br />
matière de droit du travail. <strong>No</strong>us vous<br />
invitons à les visionner.<br />
Les retours concernant notre nouvelle<br />
présence sur Internet sont les bienvenus.<br />
<strong>No</strong>us sommes aussi ouverts à la critique<br />
et aux propositions d’amélioration et pouvons<br />
obtenir une large diffusion si vous<br />
nous rendez visite sur Facebook.<br />
Négociations<br />
salariales<br />
Dans le courant du mois de <strong>février</strong> <strong>2018</strong>,<br />
les résultats des négociations salariales<br />
<strong>2018</strong> seront publiés sur notre site internet.<br />
Il faut s’attendre à des négociations difficiles<br />
en raison de la situation économique<br />
des cliniques et hôpitaux. <strong>No</strong>us nous<br />
efforçons d’obtenir avec nos partenaires<br />
sociaux un bon résultat, valorisant suffisamment<br />
le travail du personnel. ■<br />
Janine Junker,<br />
directrice de l’<strong>ASMAC</strong> Berne<br />
Save the date –<br />
assemblée<br />
générale <strong>2018</strong><br />
L’assemblée générale ordinaire <strong>2018</strong><br />
se déroulera le jeudi 26 avril <strong>2018</strong><br />
à 19 h au Restaurant Tramdepot à<br />
Berne.<br />
SECTION GRISONS<br />
Rétrospective<br />
et perspectives<br />
Pour la section Grisons, l’année 2017 a été<br />
riche en évènements.<br />
Ainsi, nous avons obtenu certains succès<br />
concernant la notoriété et le contact avec<br />
nos membres. Début 2017, nous avons<br />
visité les Hôpitaux de Samedan et Illanz<br />
et présenté notre association. A la fin de<br />
l’année, nous nous sommes encore rendus<br />
à Davos et Scuol. Il en a résulté beaucoup<br />
de bons contacts avec les médecins-assistant(e)s<br />
et chef(fe)s de clinique, également<br />
avec les médecins-cadres. Actuellement,<br />
nous travaillons à l’élaboration d’un flyer<br />
pour la section, le but étant de rendre notre<br />
section plus visible et tangible pour les<br />
membres.<br />
Un autre succès a été la remise de la<br />
« Rose d’hôpital » par le Comité central de<br />
l’<strong>ASMAC</strong> à la direction de l’Hôpital cantonal<br />
des Grisons pour son engagement en<br />
faveur de bonnes conditions de travail<br />
(voir Journal <strong>ASMAC</strong> n° 4/17). Cela s’est<br />
aussi traduit par de nombreux précieux<br />
contacts et discussions. <strong>No</strong>us continuons<br />
bien évidemment de surveiller la mise en<br />
œuvre systématique des mesures. Seule<br />
ombre au tableau : nous n’avons hélas pas<br />
enregistré de progrès en ce qui concerne<br />
une CCT. Les hôpitaux sont d’avis qu’elle<br />
n’apporterait pas d’avantages et qu’il ne<br />
s’agit donc pas d’une nécessité.<br />
En 2017, nous n’avons hélas pas pu organiser<br />
de rencontre avec les représentants<br />
hospitaliers. <strong>No</strong>us espérons que nous<br />
pourrons réaliser cette manifestation<br />
cette année et nous réjouissons déjà d’y<br />
accueillir de nombreux participants.<br />
Comme j’ai décidé de quitter temporairement<br />
le canton des Grisons pour des<br />
raisons professionnelles, j’ai démissionné<br />
du comité. Une nouvelle présidence et<br />
de nouveaux membres du comité ont été<br />
élus à l’occasion de l’assemblée générale<br />
de fin janvier, ce qui amène du sang frais<br />
au comité de la section Grisons. ■<br />
Patrizia Kündig,<br />
ancienne présidente<br />
de la section Grisons<br />
18 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>
<strong>ASMAC</strong><br />
SECTION TESSIN<br />
Bilan d’une<br />
année positive<br />
Pour la section Tessin de l’<strong>ASMAC</strong>, l’année<br />
2017 a été intense et décisive, car marquée<br />
par l’entrée en vigueur de la convention<br />
collective de travail avec l’Ente ospedaliero<br />
cantonale (CCT EOC). En parallèle se sont<br />
déroulés les premiers entretiens avec les<br />
cliniques privées de notre canton, auprès<br />
desquelles nous nous efforçons aussi<br />
d’obtenir des conditions de travail plus<br />
conformes aux dispositions de la loi fédérale<br />
sur le travail. L’organe de pilotage qui<br />
se réunit chaque mois a été actif sur plusieurs<br />
fronts pour renforcer l’autorité de<br />
notre association dans divers organes institutionnels<br />
et spécialisés. De concert avec<br />
l’Ente ospedaliero cantonale (EOC), nous<br />
avons organisé des soirées d’information<br />
au sujet de la CCT dans ses quatre bureaux<br />
régionaux. Les médecins-assistant(e)s et<br />
chef(fe)s de clinique, mais aussi des médecins-chef(fe)s<br />
et leurs suppléants, des<br />
médecins cadre compétents pour la planification<br />
des services à l’hôpital, y ont assisté.<br />
Durant la première année de validité de<br />
la CCT EOC, nous avons rassemblé les avis<br />
et remarques concernant les problèmes<br />
rencontrés dans la mise en œuvre. Ces<br />
retours seront prochainement discutés par<br />
la commission paritaire spécialement<br />
mise en place à cet effet. Dans notre dialogue<br />
avec l’EOC, nous avons en permanence<br />
cherché des solutions pragmatiques<br />
tenant compte du rôle du médecin et de<br />
l’importance de l’approvisionnement en<br />
soins. Ce faisant, nous avons fait preuve de<br />
flexibilité et d’engagement. Par un représentant<br />
issu de nos rangs, nous avons pu<br />
prendre position sur des problèmes de<br />
politique professionnelle dans le cadre des<br />
séances de la direction de l’ordre des<br />
médecins du canton du Tessin (OMCT).<br />
Grâce à notre membre du comité, Simone<br />
Ghisla, élu en 2015 au parlement cantonal,<br />
nous avons pu suivre la révision de la<br />
loi cantonale sur la santé adoptée le<br />
11 décembre 2017 par le parlement et<br />
lancer une initiative parlementaire pour<br />
créer un hôpital de référence dans notre<br />
canton. Dans le cadre du renforcement de<br />
la collaboration avec l’association centrale,<br />
notre vice-président, Nicola Bianda,<br />
participe régulièrement aux séances du<br />
Comité central de l’<strong>ASMAC</strong>. <strong>No</strong>tre juriste<br />
de la section, l’avocate Lorenza Pedrazzini<br />
Ghisla, nous représente lors des rencontres<br />
des juristes de l’<strong>ASMAC</strong> qui se déroulent<br />
trois fois par année. A l’une de ces séances,<br />
les présidents des différentes sections<br />
sont également présents. Le président Davide<br />
Giunzoni, le vice-président Nicola<br />
Bianda et les membres du comité Simone<br />
Ghisla et Andrea Farrugia ont été élus<br />
délégués de l’<strong>ASMAC</strong> à la Chambre médicale<br />
de la FMH. Finalement, nous avons<br />
pu, dans le cadre de notre dernière séance<br />
du comité de l’année, accueillir la directrice<br />
adjointe et juriste de l’<strong>ASMAC</strong>, Simone<br />
Burkhard Schneider, et le président de la<br />
section Argovie et responsable du conseil<br />
en matière de planification des services,<br />
Philipp Rahm. Tous deux nous ont apporté<br />
d’importantes impulsions pour notre<br />
travail. A l’interne, nous avons, notamment<br />
en raison de la charge de travail<br />
accrue et des nouvelles compétences que<br />
nous assumons, élaboré et adopté au<br />
comité un règlement fixant des jetons de<br />
présence symboliques. <strong>No</strong>us voulons ainsi<br />
maintenir le système de milice qui a<br />
toujours caractérisé notre association.<br />
D’autre part, ce règlement permet de<br />
professionnaliser davantage les prestations<br />
proposées. Personnellement, je<br />
suis d’avis que l’année écoulée a été positive,<br />
qu’elle a permis à l’association d’accroître<br />
ses effectifs et notamment aussi<br />
d’aborder les problèmes auxquels nos<br />
membres sont confrontés dans leur travail<br />
quotidien. <br />
■<br />
Davide Giunzioni,<br />
président de l’<strong>ASMAC</strong> Tessin<br />
Vous cherchez une place<br />
de crèche – l’<strong>ASMAC</strong> vous apporte son soutien<br />
Si vous cherchez une place de crèche pour votre enfant, n’oubliez pas que depuis 2011, votre association vous<br />
apporte son soutien pour cette tâche importante. Une demande au moyen du formulaire en ligne auprès de l’<strong>ASMAC</strong><br />
suffit, et vous recevrez des informations relatives à des places disponibles dans la région de votre choix ainsi que les données<br />
de contact correspondantes des crèches. Vous trouverez d’autres informations importantes et le formulaire dans<br />
la nouvelle rubrique Profession de médecin et famille sur le site web de l’<strong>ASMAC</strong> www.asmac.ch.<br />
N o 1 Février <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
19
<strong>ASMAC</strong><br />
SECTION ZURICH /<br />
SCHAFFHOUSE<br />
Le calculateur<br />
des salaires<br />
en ligne est<br />
un succès<br />
Après une phase de développement et de<br />
test de plusieurs mois, la section Zurich a<br />
lancé à la mi-novembre un calculateur des<br />
salaires en ligne. Cet outil permet de vérifier<br />
rapidement le salaire de base ou le<br />
classement dans la grille des salaires en<br />
tant que médecin-assistant(e) ou chef(fe)<br />
de clinique dans les hôpitaux et établissements<br />
de formation postgraduée zurichois.<br />
Le résultat fournit la classe et l’échelon de<br />
salaire habituel (grille des salaires cantonale)<br />
ou la chaîne et le degré de fonction<br />
(grille des salaires de la ville de Zurich) et<br />
montre dans quelle mesure l’employeur<br />
doit s’y conformer. De plus, on peut comparer<br />
son classement à l’échelle intercantonale,<br />
p. ex. « Je gagne combien au<br />
Triemli ? Combien gagnerais-je à l’Hôpital<br />
universitaire ? »<br />
Cette offre a déjà été sollicitée 3500 fois<br />
durant son premier mois de fonctionnement.<br />
Dans la première semaine qui a<br />
suivi la mise en service, il y a eu 2500 demandes,<br />
dans les semaines suivantes en<br />
moyenne 200 par semaine. <strong>No</strong>us avons<br />
donc de toute évidence répondu à un véritable<br />
besoin et encouragé les membres à<br />
contrôler et remettre en question leurs<br />
salaires. De plus, le bureau permanent de<br />
l’<strong>ASMAC</strong> ZURICH a été déchargé d’innombrables<br />
conseils individuels en matière de<br />
salaire, ce qui libère des ressources pour<br />
d’autres projets.<br />
Cela nous a aussi permis de constater que<br />
notre newsletter était lue, si elle est intéressante,<br />
par la majorité de nos 4800 membres.<br />
D’après notre expérience et les réactions de<br />
nos membres, il apparaît qu’une progression<br />
salariale n’est possible qu’avec de<br />
fréquents changements de postes. Les collaborateurs<br />
de longue date ne sont généralement<br />
pas assez récompensés. Sur ce<br />
point, l’<strong>ASMAC</strong> ZURICH a obtenu un petit<br />
succès dans les négociations avec les RH<br />
et la direction médicale de l’Hôpital universitaire<br />
de Zurich : une augmentation<br />
des échelons et donc une augmentation de<br />
salaire pour les médecins-assistant(e)s<br />
employés de longue date à l’Hôpital universitaire<br />
(plus de 4 ans). Cela concernait<br />
environ 70 médecins-assistant(e)s sur un<br />
total de 700. Les membres doivent aussi<br />
prendre conscience du fait que les privatisations<br />
des hôpitaux dans le canton de<br />
Zurich et la pénurie croissante de médecins<br />
augmentent toujours plus la marge<br />
de manœuvre des employés en ce qui<br />
concerne les salaires. Il s’agit d’en tirer<br />
profit ; l’<strong>ASMAC</strong> ZURICH vous apporte son<br />
appui.<br />
Afin que nous puissions optimiser notre<br />
prestation et notre calculateur des salaires,<br />
pour savoir si le calculateur correspond à<br />
la pratique ainsi qu’en ce qui concerne les<br />
données salariales des hôpitaux privés et<br />
des établissements de formation postgraduée<br />
ambulatoires qui ne se conforment à<br />
aucune des grilles mentionnées, nous<br />
sommes tributaires de vos données salariales.<br />
<strong>No</strong>us vous invitons donc à nous<br />
annoncer vos salaires au moyen du formulaire<br />
correspondant du calculateur des<br />
salaires ! Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons<br />
obtenir des avancées en votre faveur.<br />
Dès que le calculateur des salaires aura<br />
terminé sa phase-pilote, cette prestation<br />
sera probablement réservée exclusivement<br />
à nos membres.<br />
■<br />
Susanne Hasse, directrice,<br />
et Jana Siroka, présidente<br />
de l’<strong>ASMAC</strong> ZURICH<br />
COACHING<br />
Profession de<br />
médecin & famille /vie privée<br />
Conseil téléphonique :<br />
044 462 71 23 • info@und-online.ch<br />
Comment puis-je concilier famille, loisirs et profession ? Comment puis-je reprendre mon travail après mon congé<br />
maternité ? Comment puis-je surmonter les défis quotidiens ? L’<strong>ASMAC</strong> propose à ses membres les réponses et<br />
solutions à ces questions, et à bien d’autres encore, dans le cadre d’un coaching gratuit. Le conseil téléphonique<br />
est assuré par le Bureau UND. Vous trouverez plus de détails au sujet de cette offre de conseil de l’<strong>ASMAC</strong> sur<br />
notre site web www2.asmac.ch, dans la rubrique Profession de médecin & famille/vie privée.<br />
20 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>
<strong>ASMAC</strong><br />
Samuel Nadig, juriste et<br />
directeur de l’<strong>ASMAC</strong> Grisons<br />
<strong>No</strong>n-entrée en service<br />
L’hôpital C m’a proposé<br />
un poste de médecinassistante.<br />
J’ai donné<br />
mon accord oralement.<br />
Entre-temps, j’ai reçu une<br />
meilleure proposition<br />
qui m’offrirait davantage<br />
de possibilités de formation<br />
postgraduée et un<br />
salaire plus élevé. J’aimerais<br />
donc opter pour cette<br />
deuxième offre d’emploi.<br />
Puis-je retirer mon accord<br />
oral ? De quoi dois-je tenir<br />
compte ?<br />
En donnant votre accord oral, vous avez<br />
conclu un contrat de travail valable, pour<br />
autant que vous ayez pu vous mettre d’accord<br />
avec l’employeur sur les points essentiels<br />
du contrat. Les éléments d’un contrat<br />
de travail sont : mise à disposition du temps<br />
de travail, intégration dans une organisation<br />
de travail étrangère et droit au salaire.<br />
Si vous avez trouvé un accord sur ces<br />
points, un contrat de travail valable a été<br />
établi. La forme écrite n’est pas requise.<br />
Vous ne pouvez pas simplement vous<br />
retirer d’un contrat de travail valable.<br />
Le principe pacta sunt servanda (les<br />
contrats doivent être respectés) s’applique.<br />
Le contrat de travail peut être dénoncé par<br />
la résiliation d’une des parties ou d’un<br />
commun accord.<br />
En cas de résiliation, les délais de congé<br />
légaux ou convenus s’appliquent. Si vous<br />
communiquez votre résiliation à l’employeur<br />
avant votre entrée en service,<br />
celle-ci prend effet à compter du premier<br />
jour de travail convenu. Généralement, les<br />
contrats prévoient un temps d’essai avec<br />
des délais de congé plus courts. D’après le<br />
Code des obligations (CO), le premier mois<br />
d’un rapport de travail est considéré<br />
comme temps d’essai durant lequel s’applique<br />
un délai de congé de sept jours. Des<br />
dispositions différentes peuvent être<br />
prévues. Le temps d’essai peut aussi être<br />
supprimé. Dans ce cas les délais de résiliation<br />
ordinaires s’appliquent. Durant la<br />
première année de service, le délai de<br />
congé est d’un mois. Des dispositions<br />
différentes sont possibles.<br />
L’employé a l’obligation de fournir la prestation<br />
de travail pendant ce délai de congé.<br />
Comme il n’est généralement pas dans<br />
l’intérêt de l’employeur que les rapports de<br />
travail se terminent déjà peu après la prise<br />
de fonction, l’employeur approuvera le plus<br />
souvent de mettre fin aux rapports de<br />
travail d’un commun accord. Si cette résiliation<br />
d’un commun accord s’effectue<br />
avant la prise de fonction, l’employé est libéré<br />
de l’obligation de prendre ses fonctions.<br />
Si l’employeur n’est toutefois pas d’accord<br />
de résilier le contrat de travail valable et<br />
qu’il maintient son exécution, vous devrez<br />
prendre vos fonctions. Si vous ne le faites<br />
pas, par exemple parce que vous avez déjà<br />
commencé à travailler ailleurs, cela sera<br />
considéré comme une résiliation immédiate<br />
sans justes motifs par l’employé. Une<br />
meilleure offre d’emploi n’est alors pas<br />
considérée comme un juste motif qui<br />
légitimerait la non-entrée en service. Cela<br />
a pour conséquence que vous êtes redevable<br />
de dommages-intérêts. L’employeur<br />
peut demander par voie d’action en justice<br />
ou de poursuites dans les 30 jours à compter<br />
de la non-entrée en place une indemnité<br />
égale au quart du salaire mensuel. Il<br />
a en outre droit à la réparation du dommage<br />
supplémentaire.<br />
Pour résumer, vous devez immédiatement<br />
informer l’employeur de vos intentions. De<br />
préférence par écrit. Il est donc recommandé<br />
de négocier une résiliation du<br />
contrat d’un commun accord.<br />
Si vous avez des questions ou des doutes<br />
sur la question de savoir si un contrat de<br />
travail valable a été conclu, n’hésitez pas à<br />
vous mettre en rapport avec votre section<br />
<strong>ASMAC</strong>. Vous éviterez ainsi des inconvénients<br />
et conséquences financières considérables.<br />
■<br />
N o 1 Février <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
21
<strong>No</strong>us conseillons les médecins, parce que nous les comprenons bien.<br />
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parlerons de vos assurances de personnes, de chose et de patrimoine et accidents.<br />
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POINT DE MIRE ▶ RELÈVE<br />
Il faut persévérer pour réaliser<br />
des miracles<br />
Les thérapies régénératives se fondent sur le rétablissement de cellules, tissus et organes rendus<br />
non fonctionnels selon le principe de la guérison. Il peut s’agir du remplacement biologique ou<br />
de la stimulation des processus régénératifs et réparateurs du corps. On espère p. ex. remplacer des<br />
cellules mortes ou endommagées au moyen de la thérapie cellulaire et ainsi rétablir leur fonction.<br />
D r ès sc. nat. Steffen Michael Zeisberger, Wyss Zurich, Université de Zurich et Ecole Polytechnique Fédérale de Zurich (EPF Zurich)<br />
Prof. D r méd. Simon Philipp Hoerstrup, PhD, Institut de médecine régénérative (IREM), Université de Zurich ; Wyss Zurich,<br />
Université de Zurich et Ecole Polytechnique Fédérale de Zurich (EPF Zurich)<br />
Grâce aux thérapies régénératives, on obtient<br />
aujourd’hui des succès qui, quelques<br />
décennies plus tôt, relevaient de la fantaisie.<br />
Outre des perspectives prometteuses<br />
pour l’avenir, il reste cependant d’importants<br />
défis à surmonter. Aux obstacles<br />
biomédicaux et physiologiques viennent<br />
s’ajouter ceux de nature économique et<br />
politique. Un des principaux défis pour la<br />
mise en œuvre future de nouvelles thérapies<br />
dans la médecine régénérative sera<br />
d’établir conjointement avec les décideurs<br />
académiques, commerciaux et officiels<br />
des procédés de fabrication très onéreux<br />
et réglementés par les autorités.<br />
Afin de promouvoir ce développement sur<br />
le plan de l’infrastructure, l’Institut de<br />
médecine régénérative (IREM) de l’Université<br />
de Zurich a, sous la direction du<br />
Prof. Simon P. Hoerstrup, pu établir une<br />
infrastructure de salles blanches. Déjà<br />
aujourd’hui, cela facilite considérablement<br />
le transfert d’applications cellulaires<br />
dans la médecine régénérative de la phase<br />
préclinique à la difficile phase clinique.<br />
Cette unité de prestation universitaire centralisée<br />
avec un système de contrôle et de<br />
gestion de la qualité intégré est pour la<br />
place scientifique suisse, de par sa structure,<br />
à la fois unique en son genre et décisive<br />
pour les investissements futurs dans<br />
ce domaine pour d’autres sites potentiels.<br />
Une percée fondamentale<br />
Dans la médecine régénérative, les cellules<br />
souches représentent, par leur capacité<br />
de l’auto-renouvellement et de différenciation,<br />
une technologie essentielle.<br />
La possibilité de fabriquer à partir des<br />
propres cellules corporelles du patient des<br />
cellules souches pluripotentes et de réaliser<br />
ainsi des thérapies régénératives<br />
cellulaires constitue l’une des principales<br />
innovations pour la médecine régénérative<br />
du futur et changera durablement<br />
la médecine actuelle.<br />
Les cellules souches pluripotentes induites<br />
(CSPi) ont pour la première fois<br />
été décrites en 2006 par le Prof. Shinya<br />
Yamanaka de l’Université de Kyoto<br />
(Japon) par la reprogrammation de<br />
cellules somatiques au moyen de quatre<br />
facteurs de transcription présents chez<br />
les cellules souches embryonnaires<br />
(Takahashi et Yamanaka, 2006 ; Takahashi<br />
et al. 2007). Le Comité <strong>No</strong>bel suédois<br />
a immédiatement reconnu la portée<br />
biomédicale de cette avancée et lui a<br />
décerné seulement six ans plus tard, en<br />
2012, le prix <strong>No</strong>bel de médecine pour sa<br />
découverte révolutionnaire.<br />
La technologie CSPi ouvre véritablement<br />
une nouvelle ère de la biologie cellulaire.<br />
Cette technique présente un énorme<br />
potentiel pour la modélisation de maladies,<br />
le développement de nouveaux médicaments,<br />
l’établissement de nouveaux<br />
tests de toxicité pour les médicaments ou<br />
pour la thérapie cellulaire. Les cellules<br />
somatiques des patients peuvent être<br />
reprogrammées en CSPi et différenciées<br />
en un grand nombre d’autres types de<br />
cellules qui sont d’une importance fondamentale<br />
pour le diagnostic et traitement<br />
de maladies très diverses. On espère<br />
notamment dans un proche avenir établir<br />
de nouvelles approches pour les thérapies<br />
régénératives ainsi que de nouvelles possibilités<br />
pour développer des modèles de<br />
maladie basés sur des cellules de patients.<br />
N o 1 Février <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
23
POINT DE MIRE ▶ RELÈVE<br />
Contrairement à la technologie de cellules<br />
souches embryonnaires (CSE),<br />
jusqu’ici la seule possibilité de générer des<br />
cellules souches pluripotentes, les CSPi ne<br />
posent pas de problèmes éthiques, car leur<br />
fabrication n’implique pas la destruction<br />
du jeune embryon comme c’est le cas<br />
pour les CSE. De plus, les cellules souches<br />
autologues ne présentent, contrairement<br />
aux cellules souches hétérologues de<br />
donneurs, pas de risque de rejet. On peut<br />
donc renoncer à une immunosuppression<br />
qui s’accompagne d’un risque accru de<br />
maladies infectieuses et de tumeurs<br />
malignes.<br />
Obstacles endogènes<br />
La reprogrammation de cellules somatiques<br />
en CSPi en utilisant des facteurs<br />
Yamanaka inclut l’incorporation permanente<br />
ou transitoire de vecteurs dans le<br />
génome cellulaire, ce qui implique un<br />
risque de mutagénèse insertionnelle.<br />
Cette cancérogénicité potentielle représentait<br />
une restriction évidente pour<br />
l’utilisation thérapeutique sur le patient.<br />
C’est pourquoi de nombreuses études<br />
réalisées récemment visaient à pouvoir<br />
fabriquer les CSPi au moyen de méthodes<br />
non intégrées. Un groupe à l’IREM a<br />
également pu, sur la base des facteurs de<br />
Yu et al. 2009 reprogrammer avec succès<br />
des cellules amniotiques en CSPi au<br />
moyen de trois vecteurs plasmidiques<br />
épisomiques non intégrés oriP/EBNA1<br />
(Slamecka et al., 2016). C’est une approche<br />
importante pour réduire la cancérogénicité<br />
potentielle et rapprocher les<br />
cellules de l’utilisation clinique.<br />
Au cours des dernières années, de nombreuses<br />
études expérimentales et cliniques<br />
avec différentes cellules souches et progénitrices<br />
ont été réalisées. Les métaanalyses<br />
des études réalisées montrent,<br />
p. ex. pour le cœur, une amélioration de<br />
la fonction cardiaque par rapport aux<br />
patients témoins, même si les valeurs ne<br />
dépassent pas le pourcentage à un chiffre.<br />
Globalement, les résultats en partie très<br />
positifs de travaux d’expérimentation animale<br />
n’ont toutefois pas pu être confirmés<br />
cliniquement dans les mêmes proportions.<br />
Dans ce contexte, différentes questions<br />
sans réponse (type de cellule, voie<br />
d’administration, quantité de cellules,<br />
format de cellules, moment, critères<br />
d’évaluation) semblent responsables de la<br />
translation clinique limitée. Les futures<br />
études doivent également montrer si<br />
l’optimisation de la thérapie à base de<br />
cellules souches chez l’adulte et du mécanisme<br />
d’action paracrine des cellules permettra<br />
d’obtenir un avantage à long<br />
terme. <strong>No</strong>tamment à cet égard, les CSPi,<br />
en tant que cellules endogènes présentant<br />
une forte plasticité, font figure d’espoir<br />
pour de futures thérapies.<br />
Les CSPi ont par exemple été utilisées pour<br />
régénérer des structures vasculaires primaires<br />
telles que les vaisseaux sanguins<br />
ou les valves cardiaques. Hibino et al.<br />
(2012) ont pour la première fois rapporté<br />
l’utilisation avec succès de CSPi comme<br />
source cellulaire alternative pour le « tissue<br />
engineering » vasculaire. Les cellules<br />
obtenues présentaient l’expression de<br />
marqueurs vasculaires ou endothéliaux<br />
tels que VEGF, PECAM-1 et E-cadhérine.<br />
Entre-temps, plusieurs groupes ont publié<br />
différents protocoles relatifs à la différenciation<br />
des CSPi en cellules endothéliales<br />
(Kachamakova et al., 2016, Liu et al.,<br />
2016) et interstitielles vasculaires (Dash et<br />
al., 2016, Gui et al., 2016), qui sont potentiellement<br />
importants, p. ex. dans le<br />
domaine de la régénération vasculaire.<br />
<strong>No</strong>tamment les cellules souches mésenchymateuses<br />
(CSM) ont été analysées<br />
dans de nombreuses études cliniques en<br />
ce qui concerne leur potentiel pour la<br />
régénération de cellules somatiques. Pour<br />
ce faire, on s’est principalement servi de<br />
CSM de la moelle épinière en plus des cellules<br />
hématopoïétiques pour de premières<br />
études cliniques. Pourtant, ces cellules<br />
sont associées à de nombreux inconvénients<br />
tels qu’un grand nombre de marqueurs<br />
de surface qui sont utilisés pour<br />
isoler et caractériser ces cellules et se<br />
traduisent par des populations cellulaires<br />
très hétérogènes (Kalka et al., 2008). A<br />
cela s’ajoute que ces cellules sont assez<br />
rares chez des patients souffrant de comorbidités<br />
à des stades avancés, qu’elles<br />
n’ont des capacités réplicatives que limitées<br />
et sont souvent dysfonctionnelles<br />
(Kalka et al., 2008 ; Spinetti et al., 2008).<br />
De plus, les tissus artificiels (organoïdes)<br />
fabriqués au moyen de technologies du<br />
« tissue engineering », obtenus sur la<br />
base de CSM, présentaient in vivo une<br />
fonctionnalité limitée dans les modèles<br />
utilisant de gros animaux, notamment<br />
par des processus de dédifférenciation<br />
fibroblastique (Schmidt et al., 2010, Weber<br />
et al., 2011).<br />
Obstacles exogènes<br />
Outre les obstacles purement biomédicaux<br />
et physiologiques décrits plus haut,<br />
un des défis fondamentaux pour mettre<br />
en œuvre avec succès de nouvelles thérapies<br />
de la médecine régénérative réside<br />
dans le fait que les procédés de fabrication,<br />
p. ex. dans la thérapie cellulaire,<br />
sont déjà aujourd’hui très onéreux et le<br />
seront encore davantage à l’avenir, en<br />
raison de la complexité croissante. Même<br />
si au début de la phase clinique 1, un<br />
nombre relativement faible de patients est<br />
inclus, il est décisif de mettre en évidence<br />
durant cette première phase d’étude les<br />
défis potentiels en ce qui concerne la<br />
scalabilité des processus. C’est particulièrement<br />
important, étant donné que le<br />
nombre de patients dans les phases 2 et<br />
3 et suivantes augmentera considérablement<br />
avec la commercialisation des produits<br />
autorisés. Comme pour d’autres<br />
domaines de la biotechnologie, p. ex. la<br />
fabrication de peptides ou d’anticorps,<br />
les bioréacteurs joueront un rôle déterminant<br />
pour la suite du développement<br />
de la médecine régénérative. Dans le<br />
domaine du « tissue engineering » cardiovasculaire,<br />
l’IREM travaille p. ex.<br />
étroitement avec différentes entreprises<br />
biotechnologiques et les autorités en vue<br />
de conjointement transférer la stratégie<br />
de fabrication en bioréacteur du domaine<br />
préclinique dans le domaine clinique.<br />
Les progrès dans ce domaine ne pourront<br />
être réalisés que si le dialogue entre les<br />
chercheurs universitaires, les investisseurs<br />
intéressés et les fournisseurs commerciaux<br />
de technologie peut être intensifié<br />
afin d’examiner de nouvelles innovations<br />
quant à leur aptitude pratique.<br />
Comme dans de nombreux autres champs<br />
d’activité interdisciplinaires et complexes,<br />
le chemin est très exigeant. Le développement<br />
d’un remplacement de la méthode<br />
de traitement somatique vers une méthode<br />
causale devrait cependant être une motivation<br />
suffisante pour assurer la persévérance<br />
nécessaire. <br />
■<br />
24 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>
POINT DE MIRE ▶ PÉRIPHÉRIE<br />
Illustration 1. Hêtres âgés de quelques mois qui germent même à l’ombre.<br />
Une progéniture incroyablement<br />
puissante<br />
Les forêts suisses comptaient 558 millions d’arbres dans la période 2009 à 2013. Ces estimations<br />
de l’Inventaire forestier national englobaient les arbres avec un diamètre du tronc d’au moins 12 mm<br />
et une taille d’au moins 1,3 m au-dessus du sol. Les arbres inférieurs à 1,3 m représentent presque<br />
50 fois ce chiffre. La forêt suisse a-t-elle malgré cela un problème de relève ?<br />
Peter Brang, Kathrin Streit, Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage WSL<br />
L’évolution démographique touche tous les<br />
êtres vivants, aussi les arbres. La forêt, que<br />
les profanes perçoivent comme immuable<br />
et qui n’est qu’occasionnellement dérangée<br />
par les tronçonneuses ou les tempêtes est<br />
en réalité soumise à une dynamique<br />
constante : les arbres grandissent, meurent<br />
et se régénèrent, c’est-à-dire qu’ils ont une<br />
progéniture.<br />
Sur une durée prolongée, les surfaces<br />
forestières couvertes par des arbres<br />
changent aussi. Après la fin de la dernière<br />
période glacière, la Suisse s’est transformée<br />
jusqu’à une altitude moyenne en pays<br />
forestier à forte densité, seulement interrompu<br />
ici et là par des cours d’eau. Ensuite,<br />
l’homme a transformé la forêt en mosaïque<br />
et défriché de grandes surfaces forestières<br />
jusqu’au 19 e siècle. Plus tard, d’énormes<br />
surfaces ont été reboisées. Au cours des<br />
dernières décennies, les agriculteurs ont<br />
abandonné des surfaces autrefois exploitées,<br />
notamment dans des terrains montagneux.<br />
Les arbres ne se sont pas fait<br />
prier : ils colonisent aussi des surfaces où<br />
l’on préférerait ne pas les voir, comme les<br />
jardins. Leur progéniture est très puissante,<br />
ce qui explique aussi pourquoi les forêts<br />
sont des écosystèmes aussi efficaces.<br />
D’innombrables petits,<br />
peu de grands<br />
Aux 558 millions de grands arbres inventoriés<br />
viennent s’ajouter, d’après l’Inventaire<br />
forestier national, environ 25 milliards<br />
d’arbrisseaux de 10 cm de hauteur<br />
et d’un diamètre du tronc de 12 mm.<br />
Si l’on répartissait ces arbres sur l’ensemble<br />
du territoire, montagnes, lacs et<br />
routes inclus, il y aurait un arbre tous les<br />
129 cm. Le nombre de plantules (illustration<br />
1) qui sont encore plus petits est<br />
inconnu ; il s’agit probablement d’un<br />
nombre quasi équivalent, sans parler des<br />
graines produites. Par rapport à cela, les<br />
558 millions d’arbres d’un diamètre d’au<br />
moins 12 cm représentent une petite<br />
minorité. La progéniture n’est-elle pas<br />
trop nombreuse ?<br />
Le gaspillage est utile<br />
Dans les forêts vierges qui ne sont pas<br />
influencées par l’homme, on trouve aussi<br />
plus de petits que de grands arbres,<br />
comme le montrent des analyses dans des<br />
forêts vierges de hêtres en Ukraine. Bien<br />
évidemment, les essences ne peuvent<br />
rajeunir que si les vieux arbres producteurs<br />
de graines se trouvent à proximité.<br />
La plupart des plantules meurent cependant<br />
rapidement : elles n’ont pas suffisamment<br />
de lumière et d’eau. Suivant l’essence,<br />
les petits arbres survivent plus ou<br />
moins longtemps à l’ombre : les sapins<br />
blancs et les hêtres sont peu gourmands<br />
en lumière alors que les chênes, les<br />
mélèzes ou les bouleaux ont besoin de<br />
lumière. Les petits arbres ne peuvent grandir<br />
que si les grands leur laissent la place.<br />
Cela peut se produire en raison de la<br />
faiblesse liée à l’âge, mais le plus souvent,<br />
ce sont des forces extérieures, p. ex. une<br />
tempête ou des parasites comme les<br />
bostryches qui interrompent le flux de sève<br />
sous l’écorce.<br />
N o 1 Février <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
25
POINT DE MIRE ▶ RELÈVE<br />
diffuser des essences rares. Les gardes<br />
forestiers ne se servent donc que rarement<br />
de la plantation pour encourager la<br />
relève, parce qu’elle coûte cher, alors que<br />
la nature travaille gratuitement et parce<br />
que les plants doivent souvent être protégés<br />
à grands frais des attaques d’ongulés<br />
sauvages tels que le cerf ou le chevreuil.<br />
Les gardes forestiers s’appuient sur des<br />
moyens plus subtils pour influencer efficacement<br />
la régénération : ils créent des<br />
clairières plus ou moins grandes lors de<br />
l’exploitation de la forêt. Suivant le<br />
contexte, ce sont alors d’autres essences<br />
qui se régénèrent. Dans les grandes clairières,<br />
la lumière atteint le sol de la forêt<br />
et les essences avides de lumière peuvent<br />
prospérer, dans les petites clairières par<br />
contre, ce ne sont que les essences supportant<br />
l’ombre qui ont une chance de<br />
survie.<br />
Illustration 2. Progéniture d’arolle arrivée dans une forêt de mélèzes en Engadine<br />
sans l’intervention de l’homme.<br />
Le nombre apparemment énorme de<br />
graines et d’arbrisseaux a pourtant sa<br />
raison d’être. Il permet à chaque génération<br />
une forte sélection et donne lieu aux<br />
arbres très résistants de s’adapter aux<br />
changements environnementaux. Grâce<br />
à la nombreuse progéniture, les essences<br />
peuvent rapidement coloniser de nouveaux<br />
habitats et les descendants d’essences<br />
rares et peu compétitives peuvent<br />
trouver des niches dans les forêts qui leur<br />
permettent d’atteindre leur maturité à<br />
l’abri des essences plus compétitives. Dans<br />
la forêt, le « gaspillage » fait donc partie<br />
de la clé du succès.<br />
Les gardes forestiers<br />
misent sur la nature<br />
Les petits arbres qui naissent à partir de<br />
graines d’arbres sans l’intervention de<br />
l’homme sont des régénérateurs. Cela<br />
peut surprendre que cette régénération<br />
naturelle soit aussi la règle dans les forêts<br />
exploitées, alors que la plantation constitue<br />
l’exception (illustration 2). Chaque<br />
année, ce ne sont environ qu’un million<br />
de plantules élevées dans des pépinières<br />
qui sont plantées dans la forêt suisse. On<br />
se sert principalement d’essences économiquement<br />
intéressantes. La plantation<br />
est souvent aussi animée par l’envie de<br />
Le gibier met en péril<br />
la progéniture<br />
Les ongulés sauvages trouvent beaucoup<br />
de nourriture dans nos forêts et sur les<br />
champs ; leurs prédateurs naturels<br />
comme le loup et le lynx gagnent du terrain,<br />
mais restent encore absents dans de<br />
nombreuses régions. Ce sont donc les<br />
ongulés sauvages qui peuplent nos forêts.<br />
<strong>No</strong>tamment en hiver, ils mangent les<br />
bourgeons des jeunes arbres. Ils agissent<br />
de façon très sélective. Les sapins blancs,<br />
érables, sorbiers et chênes (illustration 3)<br />
sont très prisés, contrairement aux hêtres<br />
et épicéas. La conséquence : si l’influence<br />
des ongulés est importante, il ne reste que<br />
des épicéas pour la relève – une espèce<br />
mise en péril par le changement climatique.<br />
C’est le cas dans beaucoup de forêts<br />
montagneuses où la diversité est déjà<br />
faible.<br />
Une progéniture mobile<br />
Les arbres sont sédentaires. Ils ne peuvent<br />
se déplacer que par leur progéniture qui<br />
tombe et germe sous forme de graines à<br />
proximité des arbres mères ou qui est<br />
transportée plus loin par le vent et les animaux.<br />
Le changement climatique va bouleverser<br />
les forêts en l’espace de quelques<br />
décennies. Les périodes estivales de sécheresse<br />
et de chaleur plus fréquentes sont<br />
synonymes de stress – les essences ne<br />
réagissent pas toutes de la même manière.<br />
Les arbres affaiblis sont plus facilement<br />
26 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>
POINT DE MIRE ▶ RELÈVE<br />
Le changement climatique a pour conséquence<br />
que certaines essences se trouvent<br />
actuellement dans des endroits trop secs<br />
et trop chauds. Leur progéniture se déplace<br />
donc vers des altitudes supérieures,<br />
où les jeunes arbres trouvent de nouveau<br />
des conditions plus humides et froides<br />
auxquelles ils se sont adaptés au fil de<br />
l’évolution. Ces mouvements sont déjà en<br />
cours (illustration 3). Dans les zones les<br />
plus chaudes, on assistera probablement<br />
à l’arrivée d’essences méditerranéennes.<br />
Pour minimiser les risques, les gardes<br />
forestiers misent aujourd’hui sur la mixité<br />
des essences en créant des essences<br />
adaptées à la sécheresse et donc viables.<br />
Dans certains cas, ils encouragent le mouvement<br />
migratoire naturel des essences<br />
avec leurs plantations.<br />
Illustration 3. Un chêne sessile s’est ensemencé loin au-dessus de son arbre mère dans une<br />
forêt de sapins et d’épicéas près de Malbun (principauté de Liechtenstein). En tant qu’avantposte<br />
d’un climat plus chaud, il a été protégé par un treillis métallique contre les ongulés<br />
sauvages.<br />
victimes de parasites. Certes, ce ne sont<br />
que certains arbres qui meurent, mais<br />
notamment durant la deuxième moitié du<br />
21 e siècle, il faut s’attendre à une mort des<br />
forêts étendue telle que nous la connaissons<br />
des tempêtes. Heureusement, beaucoup<br />
de forêts suisses y sont bien préparées,<br />
parce qu’elles sont constituées de<br />
nombreuses essences de sensibilité différente<br />
et que les propriétés du sol varient<br />
fortement. Les conditions météorologiques<br />
extrêmes provoqueront certes des dégâts,<br />
mais ne laisseront probablement pas<br />
d’énormes surfaces dénudées. Malgré tout,<br />
il s’agit de trouver une progéniture résistante,<br />
qui prospère rapidement et assure<br />
la pérennité de la forêt.<br />
La régénération est-elle<br />
suffisante ?<br />
La progéniture dans la forêt suisse est<br />
riche, mais la distribution et la composition<br />
des essences laissent à désirer.<br />
Ainsi, dans certaines forêts, la régénération<br />
rencontre des difficultés en raison<br />
de la sécheresse ou des dégâts causés par<br />
les ongulés sauvages. Il y a donc un<br />
risque qu’à long terme, la forêt n’arrive<br />
plus à satisfaire aux attentes de l’homme.<br />
Là où la forêt remplit une fonction importante<br />
telle que la protection contre les<br />
avalanches et les chutes de pierres, mais<br />
aussi là où le propriétaire d’une forêt<br />
souhaite produire du bois, les exigences<br />
quant à une progéniture diverse d’essences<br />
viables sont élevées. Cela n’est plus<br />
le cas sur des surfaces considérables de<br />
la forêt depuis déjà quelques décennies,<br />
une situation que seul le spécialiste peut<br />
reconnaître. Il y a donc un problème de<br />
relève dans la forêt suisse, malgré les<br />
chiffres impressionnants cités plus haut.<br />
Le résoudre est un défi pour les responsables<br />
de la forêt et la recherche sur la<br />
forêt. <br />
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N o 1 Février <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
27
POINT DE MIRE ▶ RELÈVE<br />
© Gregory Batardon<br />
La «Rolls-Royce» des concours<br />
de danse<br />
Chaque année, les futures étoiles de la danse se retrouvent à Lausanne. Les jeunes danseuses<br />
et danseurs montrent leur savoir-faire. Le Prix de Lausanne sert de plate-forme à la relève et<br />
a pour objectif de repérer, promouvoir et aider les meilleurs talents. Cette année, le concours<br />
se déroule pour la 45 e fois.<br />
Pauline Daragon, Communications, Marketing & Press Manager, Prix de Lausanne<br />
© Rodrigo Buas<br />
Créé en 1973 par Philippe Braunschweig<br />
et sa femme Elvire Braunschweig-<br />
Krémis, le Prix de Lausanne est un<br />
concours international annuel pour<br />
jeunes danseurs âgés de 14 à 19 ans. Son<br />
objectif est de repérer, promouvoir et aider<br />
les meilleurs talents. Unique en son<br />
genre, le Prix de Lausanne représente une<br />
extraordinaire plate-forme de découverte<br />
de jeunes talents ouverte aux professionnels<br />
de la danse qui peuvent observer et<br />
rencontrer les candidat(e)s. Lausanne<br />
devient ainsi la capitale mondiale des<br />
jeunes danseurs durant la semaine du<br />
concours.<br />
68 des plus prestigieuses écoles et compagnies<br />
de danse, telles que le Royal Ballet<br />
à Londres, l’Académie de danse Vaganova<br />
à Saint-Pétersbourg, la San Francisco Ballet<br />
School et l’Australian Ballet, sont associés<br />
au Prix de Lausanne et soutiennent<br />
ses activités. Depuis sa création, le Prix de<br />
Lausanne n’a cessé de révéler des<br />
talents pour leur offrir un complément de<br />
formation. Trois écoles mettaient des<br />
bourses d’étude à disposition lors de la<br />
première édition, celle de Rosella Hightower,<br />
à Cannes, Mudra de Maurice Béjart,<br />
à Bruxelles et la Royal Ballet School,<br />
à Londres. Il y en a 68 aujourd’hui. Huit<br />
nationalités étaient représentées aux<br />
éliminatoires 1973. 36 l’ont été lors de la<br />
dernière sélection vidéo. L’excellence de<br />
l’organisation et la probité des palmarès<br />
sont accréditées par de prestigieux jurés :<br />
d’Alicia Markova à Yvette Chauviré et à<br />
John Neumeier. Et par les carrières ultérieures<br />
des lauréats, étoiles comme Alessandra<br />
Ferri, Marcelo Gomes et Sergei<br />
Polunin, ou chorégraphes comme Chris-<br />
28 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>
POINT DE MIRE ▶ RELÈVE<br />
topher Wheeldon, Jean-Christophe Maillot<br />
et Benjamin Millepied.<br />
Ainsi que le préconisaient ses fondateurs,<br />
le Prix de Lausanne se remet régulièrement<br />
en question pour offrir aux jeunes<br />
danseurs une expérience à vivre d’une<br />
semaine, coaching individuel et «networking<br />
forum» à la clé. A trois reprises, la<br />
finale a été «délocalisée» : New York<br />
(1985), Tokyo (1989) et Moscou (1995).<br />
Mais dans le monde connecté qui est le<br />
nôtre, nul besoin désormais de déplacer la<br />
compé tition. De partout, les internautes<br />
peuvent la suivre en direct. Autant d’innovations<br />
qui confirment que le Prix de Lausanne<br />
reste la «Rolls-Royce des concours<br />
de danse». (Jean Pierre Pastori, thank<br />
you for quoting.) <br />
■<br />
© Gregory Batardon<br />
© Rodrigo Buas<br />
N o 1 Février <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
29
POINT DE MIRE ▶ RELÈVE<br />
La pilule pour l’hippopotame ?<br />
Dans les écosystèmes sains, les populations d’animaux sauvages sont naturellement régulées.<br />
Les prédateurs, les combats entre rivaux, la faim et les maladies déciment les jeunes animaux<br />
surnuméraires. Au Zoo, ces facteurs sont plus ou moins inexistants. Comme l’espace disponible<br />
est limité et qu’un retour à la vie sauvage n’est généralement pas approprié, il faut procéder<br />
à une régulation des effectifs chez certains animaux. Il n’existe toutefois pas de solution miracle.<br />
Christian Wenker, D r méd. vét., vétérinaire responsable du Zoo de Bâle<br />
La vie dans la nature est dangereuse, il y<br />
règne une lutte permanente pour la survie.<br />
Il s’agit de trouver de la nourriture et<br />
des partenaires sur des territoires clairement<br />
délimités et en même temps d’éviter<br />
les prédateurs. Les jeunes animaux sont<br />
exposés à des risques particuliers. Leur<br />
survie jusqu’à leur maturité sexuelle est<br />
souvent l’exception plutôt que la règle.<br />
Dans une portée de quatre lionceaux, un<br />
meurt de faim, l’autre d’une maladie et le<br />
troisième est tué par des hyènes. Le quatrième<br />
s’en sort de justesse avec des blessures<br />
d’un combat avec un mâle rival.<br />
Dans l’environnement protégé du zoo, ces<br />
facteurs de régulation font défaut et les<br />
conditions de vie optimales avec de la<br />
nourriture et un suivi médical sont assurées.<br />
Dans ces conditions, les animaux se<br />
reproduisent avec succès, pour le plus<br />
grand plaisir du zoo et de ses visiteurs.<br />
Mais l’espace dans les zoos est limité et un<br />
retour à la vie sauvage n’est généralement<br />
pas judicieux voire impossible.<br />
Chez certaines espèces animales, il faut<br />
donc prendre des mesures pour réguler les<br />
effectifs. De quelles possibilités un zoo<br />
moderne dispose-t-il ?<br />
Contraception réversible<br />
Il y a d’une part les méthodes qui empêchent<br />
la reproduction. La séparation des<br />
sexes n’entre pas en ligne de compte chez<br />
des animaux sociaux. La castration ou<br />
stérilisation est une autre option. Si l’on<br />
procède à l’ablation des testicules ou<br />
ovaires, il faut aussi s’attendre à des changements<br />
de comportement indésirables.<br />
De plus, ces animaux sont ensuite pour<br />
toujours exclus de l’élevage. Le plus souvent,<br />
les zoos utilisent donc des moyens<br />
contraceptifs réversibles qui empêchent la<br />
reproduction chez la femelle, mais qui<br />
après leur suppression permettent à nouveau<br />
une gestation. Autrefois, certaines femelles<br />
chimpanzé recevaient la pilule au<br />
Zoo de Bâle, alors que beaucoup de macaques<br />
de Java portaient un implant en forme<br />
de bâtonnet sous la peau. Après arrêt des<br />
médicaments ou le retrait de l’implant, les<br />
animaux retrouvent leur capacité de procréer.<br />
Actuellement, le Zoo de Bâle n’utilise<br />
aucun moyen contraceptif chimique chez<br />
les singes. La reproduction est encouragée<br />
partout.<br />
Il existe même une pilule pour l’hippopotame<br />
qui est temporairement utilisée<br />
au Zoo de Bâle pour rallonger les intervalles<br />
entre les naissances. Ces substances<br />
Grandir et jouer dans un environnement sûr (Source : © Zoo Basel)<br />
30 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>
POINT DE MIRE ▶ RELÈVE<br />
La pilule pour l’hippopotame (Source : © Zoo Basel)<br />
la consanguinité, encouragent la variété<br />
génétique et donc la santé de la population<br />
animale. Chaque animal qui ne peut plus<br />
procréer représente une perte de patrimoine<br />
génétique pour l’élevage d’espèces<br />
menacées.<br />
L’alternative est de décimer les jeunes animaux<br />
en les tuant ou les euthanasiant.<br />
Souvent, ces interventions sont effectuées<br />
à la naissance ou lors du sevrage. Avec<br />
cette stratégie, le comportement de reproduction<br />
reste possible et la perte d’un ou<br />
plusieurs jeunes animaux correspond à la<br />
situation rencontrée dans la nature. Alors<br />
que l’abattage d’ongulés surnuméraires est<br />
largement accepté par le public, les réactions<br />
pour des espèces animales charismatiques<br />
telles que les jeunes lions sont<br />
parfois émotionnelles. Les jeunes animaux<br />
sont un vecteur publicitaire qui<br />
permet au zoo de susciter des émotions par<br />
lesquelles il peut faire passer son message<br />
en faveur de la protection de la nature. Un<br />
dilemme pour lequel il n’existe pas de<br />
solution miracle. Le Zoo de Bâle veut<br />
informer le public et susciter le débat sur<br />
ce sujet pour contribuer à une attitude<br />
différenciée en la matière. ■<br />
Atèle et son petit (Source : © Zoo Basel)<br />
hormonales s’accompagnent d’un risque<br />
d’effets indésirables. On constate souvent<br />
une prise de poids, et chez les animaux<br />
qui sont traités sur une durée prolongée,<br />
notamment chez les grands félins, un<br />
risque pour des modifications pathologiques<br />
de l’utérus.<br />
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pour animaux<br />
Cependant, la raison principale de l’utilisation<br />
modérée de moyens contraceptifs<br />
au Zoo de Bâle réside ailleurs : la procréation,<br />
avec parade, recherche de partenaire,<br />
accouplement, gestation et élevage des<br />
petits, est un élément important du comportement<br />
animal. Une maman singe<br />
s’occupe de son petit 24 heures sur 24 et le<br />
nourrit pendant une période pouvant aller<br />
jusqu’à cinq ans. En leur donnant la<br />
pilule, nous leur enlevons non seulement<br />
cette partie du comportement naturel,<br />
mais aussi leur occupation à plein temps.<br />
Une telle décision doit donc être mûrement<br />
réfléchie. Les programmes européens<br />
pour les espèces menacées (EEP), une<br />
sorte d’agence matrimoniale pour les<br />
animaux de zoo, sont une autre raison<br />
importante. Avec leur aide, les zoos évitent<br />
Programme européen<br />
pour les espèces<br />
menacées (EEP)<br />
Plusieurs espèces animales sont fortement<br />
menacées dans la nature. Les<br />
zoos s’efforcent à l’aide des programmes<br />
européens d’élevage de<br />
constituer des populations saines et<br />
autonomes. Le Zoo de Bâle coordonne<br />
les programmes européens pour les<br />
espèces menacées (EEP/ESB) pour les<br />
hippopotames nains, les ânes sauvages<br />
de Somalie, les sapajous, les<br />
petits koudous et les rhinocéros indiens.<br />
Comme la consanguinité favorise<br />
l’apparition de maladies héréditaires,<br />
un des objectifs principaux du<br />
programme d’élevage est de les éviter.<br />
Le service de rencontre EEP ne tient<br />
donc pas compte des préférences personnelles,<br />
mais du patrimoine génétique.<br />
Les relations familiales et l’arbre<br />
généalogique des animaux EEP sont<br />
consignés dans les livres généalogiques<br />
pour trouver et rassembler des<br />
couples sans lien de parenté.<br />
N o 1 Février <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
31
POINT DE MIRE ▶ RELÈVE<br />
Les Zofingiens de Lucerne lors de la fête centrale<br />
Cultiver l’amitié au-delà des études<br />
La Société suisse de Zofingue (Zofinigia) est présente dans les universités et dans certains gymnases.<br />
Elle constitue la société d’étudiants la plus ancienne et la plus grande de Suisse. Avec 400 actifs, plus<br />
de 3000 Vieux-Zofingiens et près de 200 ans de traditions, elle maintient le principe de la sélection :<br />
les candidats doivent se soumettre à une procédure d’admission réglementée.<br />
André Kuhn v/o Picasso, secrétaire central de la Société suisse de Zofingue<br />
« <strong>No</strong>n scholae sed vitae discimus. » (<strong>No</strong>us<br />
n’apprenons pas pour l’école mais pour la<br />
vie). Cette citation du philosophe, poète et<br />
homme politique romain Sénèque (4 av.<br />
J.-C.–65 ap. J.-C.) tirée des « Epistulae<br />
Morales ad Lucilium 106 » prouve qu’il y<br />
a toujours eu des réserves vis-à-vis des<br />
institutions de formation. Les lectrices et<br />
lecteurs attentifs seront probablement<br />
d’accord qu’aujourd’hui, encore plus<br />
qu’autrefois, on apprend pour la vie et que<br />
nous sommes condamnés à l’apprentissage<br />
à vie.<br />
Comment une société d’étudiants traditionnelle<br />
doit-elle se positionner aujourd’hui<br />
par rapport à la sélection dans<br />
le quotidien estudiantin?<br />
La sélection, on pourrait aussi dire la capacité<br />
de réussir ses examens, fait aujourd’hui<br />
partie du quotidien de chaque<br />
étudiant et le faisait probablement déjà<br />
autrefois. Avec le système de Bologne, les<br />
étudiants sont confrontés semestriellement<br />
à une orgie d’examens répétés et<br />
fragmentés.<br />
Outre les inconvénients d’une fragmentation<br />
générale des filières d’études en petits<br />
modules, on constate que les « grandes »<br />
facultés procèdent à une sélection au<br />
moyen de questions à choix multiples faciles<br />
à analyser. Les forces d’autrefois d’un<br />
système universitaire, notamment la promotion<br />
de la pensée systémique (interdisciplinaire?)<br />
et l’échange entre les disciplines,<br />
sont totalement étrangères au<br />
Bachelor actuel. Chaque chaire construit<br />
des examens de son propre chef censés<br />
catégoriser le plus vite et efficacement<br />
possible des centaines d’étudiants en<br />
« aptes » et « inaptes » à poursuivre leurs<br />
études.<br />
En tant que Zofingiens, nous considérons<br />
que la sélection est juste et importante.<br />
Seule la question du combien et du comment<br />
reste ouverte. A notre avis, les examens<br />
au cours des deux à quatre premiers<br />
semestres devraient être très sélectifs. Celui<br />
qui a effectué un mauvais choix, doit<br />
pouvoir s’en rendre compte rapidement.<br />
Ceci est juste vis-à-vis des étudiants qui ne<br />
devraient pas gaspiller inutilement du<br />
temps et de l’énergie pour des études inadaptées<br />
; et c’est juste aussi vis-à-vis de la<br />
société qui soutient financièrement et par<br />
d’autres moyens la formation universitaire<br />
et la recherche scientifique.<br />
Après cette première sélection, il s’agit<br />
d’encourager les étudiants qui se sont avérés<br />
aptes pour des études dans la branche<br />
choisie selon leurs intérêts et de faire en<br />
sorte qu’ils assurent la pérennité de notre<br />
société ou méritocratie.<br />
Faire preuve d’engagement<br />
L’affiliation à la Société suisse de Zofingue<br />
est réservée aux personnes engagées. La<br />
sélection des membres dans notre société<br />
fonctionne de la manière suivante et ne<br />
32 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>
POINT DE MIRE ▶ RELÈVE<br />
Assemblée des délégués à Lucerne<br />
tient pas seulement compte de cognitions<br />
profondes vérifiables par des questions à<br />
choix multiples : durant les premiers semestres,<br />
le futur membre doit d’abord<br />
faire ses preuves et passer un rite d’admission.<br />
Après un défi généralement sous<br />
forme d’une présentation humoristique et<br />
publique, le membre devient un « Fuchs »<br />
(apprenti, aspirant) pendant les premiers<br />
semestres et doit résoudre de petits travaux<br />
pour la société afin de pouvoir passer à<br />
l’étape suivante. Finalement, il est testé et,<br />
en cas de succès, promu « Bursch » (étudiant<br />
avancé), à condition d’avoir assimilé<br />
les pratiques de la société d’étudiants,<br />
de connaître et savoir remettre en question<br />
les us et coutumes de la société et d’être<br />
disposé à assumer davantage de responsabilités<br />
pour la communauté.<br />
Assumer ses responsabilités<br />
Le « Bursch » fraîchement promu assume<br />
généralement déjà des fonctions au comité<br />
de sa section durant le Bachelor, organise<br />
des manifestations et représente la<br />
société vers l’extérieur.<br />
La Société suisse de Zofingue et sa devise<br />
« Patriae, Amicitiae, Litteris » (à la patrie,<br />
à l’amitié, à la science) prête une attention<br />
particulière à deux aspects :<br />
• Le membre doit prouver par son comportement<br />
qu’il est apte à assumer un<br />
lien à vie et qu’au-delà des études aussi,<br />
il est prêt à se tenir à disposition et à<br />
rendre quelque chose à la communauté.<br />
• Il doit témoigner de son intérêt pour les<br />
affaires et les pratiques de la société et<br />
pouvoir reproduire ses connaissances<br />
du « Comment », des statuts et des<br />
chants dans des « conditions difficiles ».<br />
Les critères de sélection appliqués dans ce<br />
contexte ne sont pas sans importance.<br />
Dans le courant de sa carrière au sein de<br />
la Société suisse de Zofingue, le membre<br />
doit payer de sa personne, connaître par<br />
cœur un grand nombre de chants et se<br />
conformer dans la communauté aux<br />
« Comment » et statuts. De plus, il doit<br />
régulièrement participer aux conventions<br />
et y apporter sa contribution.<br />
Renforcer l’appartenance<br />
Le fait que la notion de communauté apparaisse<br />
régulièrement dans ce processus<br />
n’est pas un hasard. Bien qu’un membre<br />
soit traité et admis à titre individuel, son<br />
aptitude à la collaboration communautaire<br />
avec les membres existants et autres<br />
candidats ou « Fuchs » est aussi prise en<br />
compte. Aujourd’hui, l’époque glorieuse de<br />
nombreuses sociétés d’étudiants est révolue<br />
et les effectifs sont en constant recul. Il est<br />
donc d’autant plus important que les<br />
membres existants collaborent judicieusement<br />
et constituent des équipes solides,<br />
s’aident dans la vie et aux études et apportent<br />
ainsi une valeur ajoutée à la communauté<br />
au fil des générations.<br />
Motiver la relève<br />
Au début du semestre, le recrutement débute<br />
dans les universités, notamment aussi<br />
avec l’appui des canaux d’information<br />
généraux de ces dernières. Généralement,<br />
les étudiants se retrouvent à l’une des nombreuses<br />
manifestations de notre société<br />
consacrées aux évènements dans le<br />
monde, à la politique ou à des thèmes régionaux<br />
et font connaissance de notre<br />
société. Si leur curiosité est réveillée, ils<br />
entrent en contact avec les membres et<br />
reçoivent des invitations à d’autres manifestations.<br />
Au fil du temps, une relation de<br />
confiance s’établit avec l’un ou l’autre<br />
membre et les étudiants susceptibles de<br />
nous rejoindre choisissent avant ou pendant<br />
leur initiation un « Bursch » expérimenté<br />
comme parrain. Celui-ci est alors<br />
responsable de transmettre au nouveau<br />
membre les traditions et valeurs de la société<br />
et de le représenter à l’interne. Cela<br />
donne souvent naissance à des liens de<br />
longue durée qui sont ensuite entretenus<br />
dans le cadre de la société.<br />
Créer une valeur ajoutée<br />
De notre point de vue, l’ouverture des universités<br />
et hautes écoles est un processus<br />
démocratique important qui assure l’égalité<br />
des chances et libère un potentiel considérable<br />
pour la communauté. Eu égard au<br />
nombre croissant d’étudiants et au traitement<br />
de masse qui en résulte, l’université<br />
a fortement perdu de sa valeur émotionnelle<br />
et s’est transformée en machine à<br />
former qui distribue des crédits sous forme<br />
de points. Les sociétés d’étudiants apportent<br />
une valeur ajoutée à leurs<br />
membres, car les crédits des universités<br />
sont très éphémères, ne sont que rarement<br />
reconnus voire pris en compte. Oui, au plus<br />
tard lors de l’entrée tant attendue dans la<br />
vie professionnelle, les crédits et notes n’ont<br />
plus qu’une valeur historique. ■<br />
Zofingue (Société suisse de<br />
Zofingue)<br />
Année de fondation : 1819 à Zofingue<br />
But : Outre entretenir l’amitié, former des personnalités<br />
responsables<br />
Devise : Patriae, Amicitiae, Litteris<br />
Sections : Dans chaque université de Suisse, sections<br />
cantonales Vieux-Zofingiens.<br />
Membres : 400 étudiants universitaires et gymnasiens<br />
Anciens : 3000 Vieux-Zofingiens<br />
La Société suisse de Zofingue est non violente et ne<br />
connaît pas d’obligation de boire, elle est neutre sur le plan politique et confessionnel,<br />
et concilie traditions et valeurs actuelles.<br />
Contact : www.zofingia.ch<br />
N o 1 Février <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
33
POINT DE MIRE ▶ RELÈVE<br />
Il fait froid dans l’arche moderne<br />
Les ravages écologiques menacent la biodiversité. Et les techniques modernes permettent de sauvegarder<br />
cet héritage naturel. La nouvelle arche s’appelle CRYO-BREHM. Il s’agit d’une banque de<br />
cellules pour animaux sauvages. Les cultures cellulaires sont cryoconservées et mises à disposition<br />
de la recherche. L’objectif n’est pas de cloner des animaux, mais de permettre la sauvegarde à long<br />
terme des informations biologiques, le développement de technologies utiles et de résoudre des<br />
questions de recherche importantes.<br />
D r ès sc. nat. Sandra Schumann ; D r ès sc. nat. Philipp Ciba, Fraunhofer Einrichtung für Marine Biotechnologie<br />
und Zelltechnik EMB, Lübeck<br />
La biodiversité sur terre diminue. Le<br />
changement climatique, la pollution de<br />
l’environnement, la destruction d’espaces<br />
vitaux, la surexploitation de ressources<br />
naturelles et la diffusion d’espèces envahissantes<br />
menacent de nombreuses espèces<br />
animales et végétales. Même si le<br />
développement futur et l’ampleur exacte<br />
de l’extinction des espèces font l’objet de<br />
débats controversés, il n’y a aucun doute<br />
sur le fait qu’un grand nombre d’espèces<br />
disparaîtront dans un avenir proche.<br />
Une idée ancienne<br />
L’homme a compris depuis longtemps<br />
qu’il était nécessaire d’explorer et de sauvegarder<br />
la biodiversité de notre planète.<br />
Les pionniers tels que Carl von Linné<br />
(1707–1778) ou Alfred Brehm (1829–<br />
1884) ont posé les bases de la recherche<br />
sur la biodiversité avec leurs importantes<br />
collections de matériel biologique. Ces<br />
collections ont permis d’établir un classement<br />
et une analyse grâce à la description<br />
exacte des organismes. Généralement, ces<br />
archives étaient constituées d’un dépôt<br />
d’objets morts. En revanche, la collection<br />
d’animaux et de plantes vivantes a été<br />
pour la première fois constituée dans les<br />
jardins zoologiques et botaniques. Alors<br />
qu’à l’origine, l’intérêt était avant tout de<br />
collectionner et présenter des espèces exotiques,<br />
les jardins zoologiques, parcs animaliers<br />
et jardins botaniques s’engagent<br />
aujourd’hui également dans des programmes<br />
d’élevage et apportent une<br />
contribution essentielle à la sensibilisation<br />
du grand public pour la nécessité de protéger<br />
les espèces et l’environnement. Dans<br />
Immunofluorescence, protéines du cytosquelette dans des cellules d’un tigre de Sibérie<br />
ce contexte, les frontières entre zoo, musée<br />
et collection scientifique s’estompent de<br />
plus en plus. Par ailleurs, il existe<br />
aujourd’hui des initiatives consacrées à la<br />
sauvegarde de la biodiversité du bétail et<br />
des plantes agricoles. Le Tierpark Arche<br />
Warder dans le Schleswig-Holstein, où l’on<br />
trouve des races d’animaux domestiques<br />
et de rente menacées d’extinction, en est<br />
un exemple. La réserve mondiale de semences,<br />
qui stocke des semences à long<br />
terme pour sauvegarder la biodiversité, est<br />
par contre un projet du Global Crop Diversity<br />
Trust (CGDT).<br />
Une nouvelle approche<br />
Les nouvelles approches biotechnologiques<br />
permettent aujourd’hui de développer<br />
ces initiatives et de mettre à profit<br />
des procédés modernes tels que la technologie<br />
cellulaire et la cryoconservation pour<br />
maintenir la biodiversité. La Deutsche<br />
Zellbank für Wildtiere « Alfred Brehm »,<br />
CRYO-BREHM, est une collection de<br />
cellules vivantes d’animaux sauvages.<br />
Considérée comme l’une des bioarchives<br />
les plus modernes au monde, elle conserve<br />
des informations biologiques complètes<br />
par la collection et la cryoconservation de<br />
cultures de cellules d’animaux sauvages<br />
et complète les archives classiques par des<br />
possibilités d’exploitation scientifique des<br />
plus modernes.<br />
Il y a une bonne dizaine d’années, le<br />
2 novembre 2007, les initiateurs ont signé<br />
le contrat de coopération pour la mise<br />
en place de la cryobanque à l’Hôtel de<br />
ville de Lübeck. Les membres fondateurs<br />
sont la Fraunhofer-Gesellschaft für<br />
angewandte Forschung e.V. Sa Einrichtung<br />
für Marine Biotechnologie und Zelltechnik<br />
(EMB) et l’Institut für biomedizinische<br />
Technik (IBMT), en collaboration<br />
avec le Tierpark Hagenbeck et le Zoo<br />
34 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>
POINT DE MIRE ▶ RELÈVE<br />
Rostock. Le zoologue Alfred Brehm<br />
(1829–1884), qui a publié en 1863 l’encyclopédie<br />
« Brehms Tierleben », a donné<br />
son nom à la biobanque. Avec l’archivage<br />
d’informations biologiques sous forme de<br />
cultures de cellules, la CRYO-BREHM est<br />
la continuation de cette œuvre au moyen<br />
de technologies dernier cri. L’EMB à Lübeck<br />
coordonne le projet CRYO-BREHM<br />
sous la direction du Prof. Charli Kruse et<br />
du Dr ès sc. nat. Philipp Ciba.<br />
Du léopard à l’esturgeon<br />
Les cellules sont isolées de tissus différents<br />
d’animaux juste morts ou à partir du<br />
placenta, du cordon ombilical ou du tissu<br />
amniotique lors d’une naissance. Les<br />
cellules sont préparées selon un procédé<br />
breveté par Fraunhofer (DE 10328280 B3,<br />
EP1636347B1). Le tissu est traité dans une<br />
solution enzymatique qui provoque, en<br />
association avec un traitement mécanique,<br />
l’isolement des cellules. Ensuite, la<br />
suspension cellulaire est distribuée dans<br />
des flacons de culture cellulaire. Dès<br />
qu’une couche cellulaire composée de<br />
cellules vitales et proliférantes apparaît,<br />
on fabrique à partir de cela à nouveau une<br />
suspension cellulaire qui est cryoconservée<br />
dans un cryoprotecteur dans la phase<br />
gazeuse de l’azote liquide. Le procédé<br />
convient particulièrement à l’obtention de<br />
cellules souches. Pour des cultures cellulaires<br />
humaines à partir de glandes exocrines<br />
(pancréas, glande salivaire, glande<br />
sudoripare), les propriétés des cellules<br />
cultivées ont déjà pu être décrites (Kruse<br />
et al., Rapoport et al., Gorjup et al., Nagel<br />
et al.). Elles présentent des taux de division<br />
stables et peuvent donc être multipliées à<br />
long terme et disposent d’un potentiel de<br />
différenciation multipotente. Actuellement,<br />
la collection d’échantillons de la<br />
Deutsche Zellbank für Wildtiere comprend<br />
plus de 6100 cultures cellulaires obtenues<br />
à partir de 120 espèces différentes. Les<br />
cellules d’espèces menacées telles que le<br />
léopard des neiges, l’orang-outan et<br />
l’esturgeon sibérien sont cryoconservées<br />
dans cette arche réfrigérée. Souvent, les<br />
échantillons sont reliés par des livres généalogiques<br />
et la documentation médicale<br />
à des données complètes sur le contexte<br />
génétique et les particularités de l’animal<br />
à partir duquel l’échantillon a été obtenu.<br />
Alors que l’isolement et la culture cellulaires<br />
manuels sont réalisés par des spécialistes<br />
expérimentés, la conservation<br />
permanente et la gestion des échantillons<br />
cryoconservés s’effectue dans une infrastructure<br />
robotisée afin de maintenir<br />
la chaîne du froid. Cela permet une<br />
conservation permanente soigneuse et<br />
donc sûre et à long terme des échantillons<br />
dans un état stable.<br />
La conservation de cellules vivantes qui<br />
sont multipliées et analysées dans une<br />
culture in vitro après la décongélation<br />
présente des avantages notables. Sur ce<br />
point, la CRYO-BREHM se distingue de<br />
nombreuses autres biobanques qui ne font<br />
que cryoconserver des tissus et qui sauvegardent<br />
ainsi principalement l’information<br />
génétique de l’ADN contenu dans le<br />
noyau cellulaire. La technologie Fraunhofer<br />
permet de conserver des cellules<br />
vivantes qui comprennent non seulement<br />
le génome (ADN), mais aussi des parties<br />
du transcriptome (ARN), du protéome<br />
(protéines) et du métabolome (métabolites).<br />
La recherche pour l’avenir<br />
Les possibilités d’utilisation de la biobanque<br />
sont très diverses. La question du<br />
clonage d’animaux, qui est souvent posée,<br />
est une vision, mais pas le premier<br />
domaine d’utilisation des cellules. Théoriquement,<br />
il serait possible de cloner des<br />
animaux avec des noyaux cellulaires de<br />
cellules conservées dans la CRYO-BREHM.<br />
La Fraunhofer EMB se focalise cependant<br />
sur différents domaines de recherche qui<br />
utilisent et perfectionnent les technologies<br />
cellulaires. Les cultures cellulaires d’animaux<br />
sauvages peuvent être soumises à<br />
d’innombrables méthodes d’analyse, ce<br />
N o 1 Février <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
35
POINT DE MIRE ▶ RELÈVE<br />
réaliser dans le domaine technologique.<br />
Peut-être que nos enfants découvriront des<br />
possibilités qui paraissent aujourd’hui<br />
encore inimaginables. ■<br />
A propos de la Frauenhofer EMB<br />
Les travaux de recherche et de développement de la<br />
Fraunhofer-Einrichtung für Marine Biotechnologie und<br />
Zelltechnik EMB se focalisent sur l’utilisation biotechnologie<br />
des cellules. En étroite collaboration avec l’industrie<br />
et les cliniques, on y développe des innovations dans les<br />
domaines de la technologie cellulaire et de la biotechnologie<br />
aquatique. Ces technologies, procédés et appareils<br />
sont utilisés dans les domaines du diagnostic et de la<br />
prévention, de la médecine, de la cosmétique et de la<br />
santé animale. L’établissement travaille également sur<br />
les possibilités d’exploiter les matières premières aquatiques<br />
dans la technologie alimentaire et est équipé<br />
d’imposantes installations d’aquaculture dans lesquelles<br />
sont élevés des organismes marins pour différents projets.<br />
qui permet ensuite de développer de nouveaux<br />
tests et modèles cellulaires.<br />
Le développement de vaccins est une autre<br />
piste intéressante. La Fraunhofer EMB<br />
participe actuellement à un projet soutenu<br />
par la Bundesanstalt für Landwirtschaft<br />
und Ernährung visant à développer des<br />
vaccins contre le virus de l’herpès des koïs.<br />
Le virus ne touche pas seulement les célèbres<br />
poissons d’ornement, mais aussi les<br />
carpes élevées en piscicultures, ce qui<br />
entraîne d’importantes pertes économiques<br />
pour les éleveurs. De plus, il menace<br />
l’existence même d’espèces de carpes<br />
anciennes et rares. Pour que le virus<br />
puisse être analysé, il doit être multiplié in<br />
vitro dans des cellules hôtes. La Fraunhofer<br />
EMB développe des protocoles pour<br />
établir des lignées cellulaires de carpes<br />
stables qui peuvent ensuite être vaccinées<br />
avec le virus et permettent donc d’analyser<br />
l’effet du vaccin. Des méthodes d’analyse<br />
similaires seraient nécessaires si les populations<br />
d’animaux sauvages étaient menacées<br />
par des virus. On disposera alors<br />
éventuellement déjà du modèle cellulaire<br />
adapté dans la CRYO-BREHM.<br />
Les contenus cellulaires présentent aussi un<br />
potentiel d’utilisation important pour les<br />
cellules CRYO-BREHM. Ils pourraient<br />
contribuer au traitement de pathologies<br />
humaines. On a par exemple découvert<br />
dans le poison des conidae des conotoxines<br />
qui peuvent atténuer de fortes douleurs<br />
chroniques (Olivera et al.). Avec chaque<br />
espèce qui disparaît, c’est non seulement<br />
un élément écologique important qui disparaît<br />
pour toujours, mais éventuellement<br />
aussi un potentiel d’innovation technologique.<br />
La Deutsche Zellbank für Wildtiere peut<br />
soutenir utilement la protection des espèces<br />
et de l’environnement et complète donc ces<br />
mesures. Les possibilités d’exploitation dans<br />
les domaines de la recherche médicale et<br />
biotechnologique ne sont pas encore épuisées<br />
et l’avenir montrera ce que l’on peut<br />
Bibliographie<br />
Kruse C, Kajahn J, Petschnik AE, Maass A, Klink<br />
E, Rapoport DH, Wedel T. Adult pancreatic<br />
stem/progenitor cells spontaneously differentiate<br />
in vitro into multiple cell lineages<br />
and form teratoma-like structures. Ann<br />
Anat. 2006 <strong>No</strong>v ; 188(6) : 503–17.<br />
Rapoport DH, Schicktanz S, Gürleyik E, Zühlke<br />
C, Kruse C. Isolation and in vitro cultivation<br />
turns cells from exocrine human pancreas<br />
into multipotent stem-cells. Ann Anat. 2009<br />
<strong>No</strong>v ; 191(5) : 446–58. doi : 10.1016/j.<br />
aanat.2009.07.002. Epub 2009 Jul 21.<br />
Nagel S, Rohr F, Weber C, Kier J, Siemers F, Kruse<br />
C, Danner S, Brandenburger M, Matthiessen<br />
AE. Multipotent nestin-positive stem cells<br />
reside in the stroma of human eccrine and<br />
apocrine sweat glands and can be propagated<br />
robustly in vitro. PLoS One. 2013 Oct<br />
24 ; 8(10) : e78365. doi : 10.1371/journal.<br />
pone.0078365.<br />
Gorjup E, Danner S, Rotter N, Habermann J,<br />
Brassat U, Brummendorf TH, Wien S, Meyerhans<br />
A, Wollenberg B, Kruse C, von Briesen<br />
H. Glandular tissue from human pancreas<br />
and salivary gland yields similar stem cell<br />
populations. Eur J Cell Biol. 2009 Jul ; 88(7) :<br />
409–21. doi : 10.1016/j.ejcb.2009.02.187.<br />
Epub 2009 May 2. Erratum in : Eur J Cell<br />
Biol. 2010 Apr ; 89(4) : 349.<br />
Olivera BM, Cruz LJ, de Santos V, LeCheminant<br />
GW, Griffin D, Zeikus R, McIntosh JM, Galyean<br />
R, Varga J, Gray WR, et al. Neuronal<br />
calcium channel antagonists. Discrimination<br />
between calcium channel subtypes<br />
usingomega-conotoxin from Conus magus<br />
venom. Biochemistry. 1987 Apr 21 ; 26(8) :<br />
2086–90.<br />
36 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>
PERSPECTIVES<br />
SÉRIE DISCIPLINES MÉDICALES : ACTUALITÉS EN GÉRIATRIE – LE SYNDROME CONFUSIONNEL<br />
Passager, mais durable<br />
Le syndrome confusionnel est un défi pour la gériatrie. Le patient qui « déraille » momentanément<br />
souffre souvent de dommages à long terme. Les hôpitaux pour soins aigus prennent en charge un<br />
nombre croissant de personnes âgées. Le risque qu’elles soient atteintes d’un syndrome confusionnel<br />
est élevé, ce qui peut mettre en péril le traitement de l’affection à l’origine de l’hospitalisation.<br />
Roland Kunz, médecin-chef, Clinique universitaire de gériatrie aiguë, Stadtspital Waid<br />
L’espérance de vie croissante associée à des<br />
hospitalisations fréquentes dans les dernières<br />
années de la vie s’accompagnent<br />
d’une part de plus en plus élevée de patients<br />
âgés dans quasiment tous les services<br />
des hôpitaux pour soins aigus. Le<br />
nombre d’interventions chez les personnes<br />
âgées a très fortement augmenté au cours<br />
des dernières années du fait que grâce aux<br />
méthodes mini-invasives, l’âge ne représente<br />
aujourd’hui plus une limite. Ces<br />
succès de la médecine ont toutefois amené<br />
de nouveaux défis dans la prise en charge<br />
de ces patientes et patients : la survenance<br />
d’un syndrome confusionnel menace les<br />
succès et met à l’épreuve les médecins et<br />
les soignants.<br />
11 à 25% des patients âgés de plus de<br />
65 ans présentent un syndrome confusionnel<br />
au moment de l’hospitalisation et<br />
30% en développent un pendant le traitement.<br />
Chez les patients fraîchement opérés,<br />
la prévalence augmente à 50% et aux<br />
soins intensifs jusqu’à 80% (1). L’importance<br />
du syndrome confusionnel ne réside<br />
pas seulement dans la morbidité accrue<br />
pendant l’hospitalisation et le défi pour<br />
l’équipe de soins, mais aussi dans les<br />
conséquences pour les patients. Environ<br />
un tiers d’entre eux présente des déficits<br />
cognitifs persistants, notamment en cas<br />
de détérioration cognitive préexistante (2).<br />
La mortalité à court et moyen terme est<br />
nettement plus élevée et le taux de placement<br />
en institution après un syndrome<br />
confusionnel également (3).<br />
Clinique<br />
Le syndrome confusionnel est l’expression<br />
d’une dysfonction cérébrale aiguë et n’est<br />
pas une maladie à proprement parler.<br />
D’après la classification CIM-10, elle englobe<br />
un trouble cognitif et de l’attention,<br />
accompagné d’une détérioration des fonctions<br />
cognitives et de la perception (illusions<br />
et hallucinations). Il survient en<br />
l’espace de quelques heures voir quelques<br />
jours et fluctue au cours de la journée (4).<br />
On distingue deux sous-types psychomoteurs.<br />
Le syndrome confusionnel hyperactif<br />
associé à l’agitation, à une motricité<br />
accrue avec déambulation, à un comportement<br />
impatient et parfois agressif est<br />
généralement vite détecté. La forme hypoactive<br />
se caractérise par un ralentissement,<br />
une apathie et une motricité réduite.<br />
Elle passe souvent inaperçue. Les<br />
formes mixtes avec alternance des symptômes<br />
hyper- et hypoactifs sont les plus<br />
fréquentes.<br />
Pathophysiologie<br />
A ce jour, la physiopathologie du syndrome<br />
confusionnel n’est que partiellement élucidée.<br />
Trois mécanismes se trouvent actuellement<br />
au premier plan : la dysfonction<br />
neuronale induite directement (par<br />
ex. par une hypoxémie ou une hyponatrémie),<br />
l’inflammation (neuro-inflammation<br />
causée par une inflammation systémique<br />
suite à une infection ou une opération)<br />
et le stress (réaction à un stress<br />
physique ou psychique aigu). Il en résulte<br />
un déséquilibre des neurotransmetteurs,<br />
notamment une carence en acétylcholine<br />
et un excès en dopamine. De plus, des<br />
troubles de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien<br />
et une hypoperfusion cérébrale<br />
semblent aussi jouer un rôle (5).<br />
Facteurs de risque<br />
Outre les antécédents de troubles cognitifs,<br />
qui ne se manifestent souvent pas cliniquement<br />
et passent donc inaperçus, l’âge<br />
est le principal facteur de risque pour développer<br />
un syndrome confusionnel. Les<br />
antécédents de syndrome confusionnel,<br />
plusieurs comorbidités, des douleurs non<br />
traitées, la dépression, des troubles de la<br />
vue et de l’ouïe, la déshydratation, les carences<br />
alimentaires et l’abus d’alcool sont<br />
d’autres facteurs de risque importants. Les<br />
cathéters et autres conduites peuvent aussi<br />
provoquer la confusion. Dans le cadre<br />
de la polypharmacie, les patients prennent<br />
souvent des médicaments qui ont un effet<br />
hallucinogène délirant. En premier lieu,<br />
il s’agit de médicaments anticholinergiques,<br />
mais aussi d’antalgiques opiacés<br />
ou d’autres substances à action centrale<br />
(6). Finalement, les facteurs environnementaux<br />
jouent un rôle important : environnement<br />
étranger et changeant, agitation,<br />
lumière vive, changement fréquent<br />
du personnel.<br />
Evaluation<br />
En raison de l’évolution rapide et de la<br />
fréquente fluctuation, les patientes et les<br />
patients âgés doivent être évalués à chaque<br />
changement d’équipe du personnel soignant.<br />
Dans notre institution, nous employons<br />
DOS (Delirium Observation Screening<br />
Scale) qui saisit les comportements<br />
observés au quotidien. DOS n’a hélas<br />
qu’une faible sensibilité pour le syndrome<br />
confusionnel hypoactif. CAM (Confusion<br />
Assessment Method) est utilisé par le médecin<br />
dans une interview structurée et<br />
fournit une réponse oui/non à la question<br />
d’un éventuel syndrome confusionnel. Par<br />
ailleurs, différents autres outils d’évaluation<br />
sont également utilisés.<br />
Prévention<br />
La prévention est l’intervention la plus<br />
efficace. Les risques tels que les problèmes<br />
cognitifs ou médicaments hallucinogènes<br />
délirants doivent déjà être déterminés au<br />
moment de l’hospitalisation. Les mesures<br />
non pharmacologiques sont les plus efficaces<br />
et comprennent les aides à l’orientation,<br />
la stimulation cognitive, l’amélio-<br />
N o 1 Février <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
37
PERSPECTIVES<br />
ration de la perception et de la communication<br />
(lunettes, appareil auditif), la<br />
mobilisation rapide, un sommeil suffisant<br />
et l’implication des proches (7). D’après<br />
l’état actuel des connaissances, la prise<br />
d’inhibiteurs de la cholinestérase n’est<br />
recommandée ni pour la prévention ni<br />
pour le traitement du syndrome confusionnel.<br />
Pour l’administration préventive<br />
d’halopéridol à faible dose, on dispose de<br />
données montrant que cela permet peutêtre<br />
de réduire la durée et la gravité du<br />
syndrome confusionnel (8). Cette mesure<br />
peut donc être envisagée chez les patients<br />
présentant un fort risque de développer un<br />
syndrome confusionnel.<br />
Traitement<br />
A ce jour, il n’existe pas de traitement miracle.<br />
Le principal message est : le traitement<br />
médicamenteux se trouve au bout<br />
de la chaîne thérapeutique. Le traitement<br />
causal des déclencheurs, la prévention et<br />
les interventions non pharmacologiques<br />
(voir plus haut) sont les plus efficaces et<br />
donc prioritaires. Il faut absolument éviter<br />
de fixer le patient, car cela accentue le<br />
syndrome confusionnel et met en danger<br />
le patient. Des lits de soins bas et, si nécessaire,<br />
un veilleur sont la meilleure solution.<br />
Pour traiter le syndrome confusionnel<br />
hypoactif, il n’existe jusqu’ici pas de<br />
traitement médicamenteux établi. Les<br />
psychotropes sont principalement utilisés<br />
en cas d’agitation ou de symptômes psychotiques<br />
(9). L’effet de l’halopéridol sur<br />
la durée et la gravité est le mieux documenté.<br />
Les neuroleptiques atypiques sont<br />
moins bien documentés, mais sont de plus<br />
en plus utilisés « off label », parce qu’ils<br />
présentent moins d’effets indésirables. Le<br />
plus important est d’opérer avec de très<br />
faibles doses. Les benzodiazépines ne sont<br />
indiquées que pour des cas spéciaux pour<br />
une sédation contrôlée. Dans ce cas, il faut<br />
de préférence utiliser ceux avec une demi-vie<br />
courte (lorazépam). ■<br />
Bibliographie :<br />
1. Vasilevskis EE, Han JH, Hughes CG, Ely EW.<br />
Epidemiology and risk factors for delirium<br />
across hospital settings. Best Prac Res Clin<br />
Anaesthesiol 2012 ; 26 : 277–287.<br />
2. Mc Cusker J, Cole M, Dendukuri N, Belzile E,<br />
Primeau F. Delirium in older medical inpatients<br />
and subsequent cognitive and functional<br />
status : a prospective study. CMAJ 2001 ;<br />
165 : 575–583.<br />
3. Siddiqi N, House AO, Holmes JD. Occurrence<br />
and outcome of delirium in medical in-patients<br />
: as systematic literature review. Age<br />
Ageing 2006 ; 35 : 350–364.<br />
4. Dilling H, Mombour W, Schmidt MH, World<br />
Health Organisation (WHO) : Internationale<br />
Klassifikation psychischer Störungen, ICD-<br />
10 Kapitel V (F), Klinisch-diagnostische<br />
Leitlinien, 9. Aufl. Verlag Hans Huber Bern<br />
2014.<br />
5. Maldonado JR. Neuropathogenesis of delirium<br />
: review of current etiologic theories and<br />
common pathways. Am J Geriatr Psychiatry<br />
2013 ; 21 : 1190–1222.<br />
6. Juliebo V, Bjoro K, Krogseth M et al. Risk factors<br />
for preoperative and postoperative delirium<br />
in elderly patients with hip fracture. J<br />
Am Geriatr Soc 2009 ; 57 : 1354–1361.<br />
7. Baumgartner M. Delir im Alter. Swiss Medical<br />
Forum 2016 ;16 : 832–835.<br />
8. Kalisvaart KJ, de Jonghe JFM, Bogaards Mj et<br />
al. Haloperidol prophylaxis for elderly hip<br />
fracture patients at risk for delirium : a randomized,<br />
placebo-controlled study. J Am<br />
Geriat Soc 2005 ; 53 : 1658–1666.<br />
9. Savaskan E, Baumgartner M, Georgescu D et<br />
al. Empfehlungen zur Prävention, Diagnostik<br />
und Therapie des Delirs im Alter. Praxis<br />
2016 ;105 : 941–952.<br />
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38 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>
PERSPECTIVES<br />
AUS DER «THERAPEUTISCHEN UMSCHAU»<br />
Suizidalität bei psychischen<br />
Erkrankungen – Prävention und<br />
Behandlung<br />
Suizidversuche und Suizide finden üblicherweise im Rahmen psychischer Erkrankungen statt. Als<br />
besonders gefährdet gelten Menschen mit Depressionen, Psychosen, Abhängigkeitserkrankungen,<br />
Persönlichkeits- und Traumafolgestörungen. Oft suchen sie vor einer Handlung Kontakt zum<br />
Gesundheitswesen. Wichtig ist daher, das Augenmerk bei bestimmten Konstellationen auf die<br />
mög liche Gefährdung zu richten und diese aktiv anzusprechen. Diese präventive Tätigkeit findet<br />
in der Grundversorgung statt. Modelle und Hilfsmittel zur Einschätzung von Suizidalität, deren<br />
Einsatz sinnvoll sein kann, werden vorgestellt. Von übergreifender Bedeutung sind Empathie, die<br />
knappe Ressource Zeit und die situationsabhängige Über- oder Einweisung an Fachkollegen/innen<br />
oder Kliniken.<br />
Sabine Röcker, Silke Bachmann, Clienia Privatklinik Littenheid<br />
Einleitung<br />
Seit 1980 ist ein starker Rückgang der Suizidraten<br />
in den westlichen Industriestaaten<br />
zu beobachten. Dennoch werden in<br />
der Schweiz mit 1300 Suiziden/Jahr dreimal<br />
mehr Todesfälle durch Suizid als<br />
durch Verkehrsunfälle verzeichnet [1]. Die<br />
Zahl der Suizidversuche liegt wahrscheinlich<br />
um einen Faktor 10 – 20 darüber, hier<br />
sind die Angaben aufgrund der hohen<br />
Dunkelziffer ungenau [2]. Etwa 90 % aller<br />
Suizide geschehen im Zusammenhang<br />
mit psychischen Erkrankungen [1,3]. Als<br />
besonders gefährdet gelten Menschen mit<br />
Depressionen, Psychosen, Substanzmissbrauch<br />
oder -abhängigkeit, insbesondere<br />
von Alkohol, sowie mit Persönlichkeitsund<br />
Traumafolgestörungen [4,5].<br />
Suizidalität bei einzelnen<br />
Krankheiten<br />
Die Todesursachenmeldungen bei Suizid<br />
enthalten in der Hälfte der Fälle keine<br />
Angaben zu den Begleitkrankheiten. Liegt<br />
eine Nennung vor, weist sie in 56 % auf<br />
eine Depression hin. Bei den übrigen 44 %<br />
wird eine körperliche Krankheit genannt.<br />
Somit kann davon ausgegangen werden,<br />
* Der Artikel erschien ursprünglich in der «Therapeutischen<br />
Umschau» (2015; 72 [10]: S. 611–617). MEDI-<br />
SERVICE VSAO-Mitglieder können die «Therapeutische<br />
Umschau» zu äusserst günstigen Konditionen abonnieren.<br />
Details s. unter www.hogrefe.ch/downloads/vsao.<br />
dass eine gute Depressionsbehandlung<br />
gleichzeitig eine gute Suizidprävention<br />
darstellt, stellt das Schweizer Bundesamt<br />
für Gesundheit 2013 fest [5]. Eine depressive<br />
Krise mit Verlust von Lebensenergie,<br />
Selbstwert und Sinnhaftigkeit geht so gut<br />
wie immer einher mit Einschränkungen<br />
des Lebenswillens. Auch i. R. von bipolaren<br />
Störungen kann eine hohe Suizidgefährdung<br />
vorliegen. Insbesondere, wenn<br />
eine depressive einer manischen Episode<br />
folgt und die stattgehabte Selbstüberschätzung<br />
und deren Folgen erkannt werden<br />
oder psychosoziale Einschränkungen wie<br />
Verlust von sozialen Bindungen, Arbeitsplatzverlust,<br />
Verschuldung oder gar Einrichtung<br />
einer Beistandschaft eingetreten<br />
sind. In den genannten Situationen stellen<br />
die Fragen nach Suizidgedanken oder<br />
auch -absichten ein zentrales Element im<br />
ärztlichen Gespräch dar.<br />
Bei Menschen mit Psychosen kann die<br />
Entwicklung von Suizidalität jenseits der<br />
Nachvollziehbarkeit liegen. Impulshaft<br />
einschiessende Suizidalität, die für Angehörige<br />
und Behandelnde nicht ableitbar<br />
oder verstehbar ist, entsteht oft im Zusammenhang<br />
mit paranoiden Ängsten oder<br />
imperativen Stimmen. Letztgenannte<br />
Symptome müssen direkt erfragt werden,<br />
werden aber häufig dissimuliert, selbst<br />
wenn eine therapeutische Beziehung besteht.<br />
Eine fürsorgerische Unterbringung<br />
(FU) kann daher erforderlich werden, um<br />
einen ausreichenden Schutz vor Selbstschädigung<br />
zu gewährleisten und eine<br />
medikamentöse Behandlung einzuleiten.<br />
Allerdings begehen psychotisch Erkrankte<br />
auch Bilanzsuizide, die mit Anspielungen<br />
oder Ankündigungen («wenn es nicht<br />
besser wird, beende ich mein Leben») einhergehen.<br />
Diese Situation tritt am häufigsten<br />
nach der remittierten Ersterkrankung<br />
auf und basiert auf dem Erkennen<br />
der eigenen Defizite, der reduzierten Lebensqualität<br />
und der beschränkten Möglichkeiten<br />
in Bezug auf Ausbildung, Beruf<br />
und soziale Kontakte.<br />
Auf die Persönlichkeitsstörungen lassen<br />
sich in der Regel die allgemeinen Hinweise<br />
zum Umgang mit Suizidalität (s. u.)<br />
anwenden. Ausnahmen stellen in gewisser<br />
Weise die emotional instabile Persönlichkeitsstörung<br />
vom Borderline-Typ (Borderline-PS)<br />
und die narzisstische Persönlichkeit<br />
dar. Bei Menschen, die unter einer<br />
Borderline-PS leiden wird die Suizidrate<br />
mit 9 % angegeben [6]. Suizidversuche<br />
und Selbstschädigungen bestimmen das<br />
Verhalten einer überwiegenden Zahl der<br />
Betroffenen, das Drohen mit Suizid gehört<br />
sogar zu den diagnostischen Kriterien<br />
nach ICD-10 [7]. Die Behandelnden erleben<br />
die Patientin oft als «manipulativ»<br />
und sich selber als «erpressbar». Wie also<br />
eine Suizidankündigung ernst nehmen,<br />
ohne in einen Teufelskreis von stationärer<br />
Einweisung, Entlassung nach Krisenintervention<br />
und erneuter Drohung zu geraten?<br />
Längerfristig ist eine psychothera-<br />
N o 1 Février <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
39
PERSPECTIVES<br />
peutische Behandlung indiziert. In der<br />
Zwischenzeit sollten sich die Behandelnden<br />
vergegenwärtigen, dass sich die motivationale<br />
Einordnung von Suizidäusserungen<br />
bei Borderline-PS allgemein<br />
schwierig gestaltet, denn wechselnde,<br />
unberechenbare Stimmungen sind Teil<br />
der Pathologie. Es kann daher sinnvoll<br />
sein, mündliche oder schriftliche Vereinbarungen<br />
zu treffen und zu dokumentieren.<br />
Im Rahmen einer narzisstischen Persönlichkeitspathologie<br />
gründet die – oft chronische<br />
– Suizidalität in sehr leichter<br />
Kränkbarkeit. Patienten «verführen» das<br />
Gegenüber dazu, sich als die beste Therapeutin<br />
zu empfinden. Wird diese Erwartung<br />
nicht erfüllt, kommt es zur Kränkung,<br />
und es erfolgt eine (meist vollständige)<br />
Abwertung der Behandlerin. Entwickelt<br />
sich eine solche Dynamik weiter,<br />
kann sich der Patient als Opfer empfinden.<br />
Besonders wenn eine stationäre Einweisung<br />
erfolgt, wird die Regression, d. h. die<br />
Opferrolle, verstärkt anstelle der alltagsorientierten,<br />
unabhängigen Persönlichkeitsanteile<br />
[8].<br />
Fallbeispiel Teil 1<br />
Als Konsiliarpsychiaterin im Spital lernte ich die 49-jährige Fr. B. im <strong>No</strong>vember 2011 auf der chirurgischen<br />
Intensivstation kennen. Sie war an einem Montagvormittag von der Brücke einer befahrenen<br />
Strasse gesprungen. Diesen Sprung hatte sie durch das beherzte Eingreifen eines Mannes überlebt, der<br />
sie zwar nicht aufhalten, aber den Verkehr umleiten konnte. Fr. B. erlitt schwere Knochenbrüche am<br />
gesamten Bewegungsapparat, was zu einem langwierigen, mehrmonatigen Aufenthalt in der Chirurgie<br />
führte. Sie trug jedoch keine gravierenden Verletzungen des ZNS davon, so dass von Anfang an<br />
Gespräche möglich waren. Im gesamten Verlauf bedauerte Fr. B. immer wieder, auch unter Tränen,<br />
dass ihr Sprung nicht im Tod geendet sei. Beide Kinder und der Ehemann empfanden die Situation<br />
als sehr belastend.<br />
Fr. B. hatte vor dem Suizidversuch eine wochenlange Odyssee durch verschiedene Arztpraxen hinter<br />
sich, eine als quälend erlebte Suche nach Hilfe, zu der sie sich immer weniger aufraffen konnte. Eine<br />
Zeitlang fand sie Halt durch eine Therapeutin, die sie vom gemeinsamen Chorsingen kannte. Die erteilten<br />
Ratschläge halfen unzureichend. Ihre Arbeit in der Buchhaltung einer Hochschule fiel ihr<br />
zunehmend schwer, den Haushalt bewältigte sie nicht mehr. Ein ärztlicher Kollege hielt sie nur<br />
kurzzeitig für arbeitsunfähig, drängte sie zurück an den Arbeitsplatz: «dann werde es schon wieder<br />
besser gehen». Nach längerer Suche fand sie eine Psychotherapeutin, von der sie sich verstanden<br />
fühlte, die aber aufgrund begrenzter Kapazität nur wenige Gespräche mit ihr führen konnte. Mit der<br />
erneuten Therapeuten-Suche habe sie sich komplett überfordert gefühlt. Kleinste Belastungen habe<br />
sie als riesige Herausforderung erlebt, habe z.B. «hysterisch» auf das Entdecken von Flöhen reagiert<br />
und einen Schreikrampf bekommen. Die Familie habe darauf allenfalls etwas irritiert reagiert, sie<br />
habe sich in ihrer <strong>No</strong>t von niemandem verstanden gefühlt. An dem Morgen des Suizidversuchs sei sie<br />
alleine zuhause gewesen und habe unvermittelt einen unwiderstehlichen Sog wahrgenommen, auf<br />
die Brücke zu gehen. Was konkret passiert sei, könne sie sich nicht erinnern. Sie habe keine Vorbereitungen<br />
getroffen, keinen Abschiedsbrief hinterlassen, der Impuls sei spontan aufgetreten.<br />
Etwa 6 Monate nach dem «Unfall» übernahmen wir Fr. B. unter den Diagnosen «Z.n. Suizidversuch<br />
durch Sprung aus Höhe, Polytrauma, Schwere depressive Episode, Anpassungsstörung» in die stationäre<br />
psychotherapeutische Behandlung. Fr. B. war auf den Rollator angewiesen, konnte nur Spezialschuhe<br />
tragen. Sie zeigte sich regressiv, beklagte ihre Behinderungen und konnte nicht für eine versöhnliche<br />
Haltung im Umgang mit den Ereignissen gewonnen werden, auch Dankbarkeit hinsichtlich<br />
ihres Überlebens stellte sich nicht ein. Wiederholt hatte das Behandlungsteam Sorge, die Pat. könne<br />
einen erneuten Suizidversuch unternehmen. Nach 3 Monaten konnte die Behandlung ambulant<br />
fortgesetzt werden. Trotz kontinuierlicher Betreuung einschliesslich Hausbesuchen durch den Sozialdienst<br />
und umfassender Vernetzung aller Massnahmen verlief die Behandlung zäh und war von depressiven<br />
Krisen geprägt. Erst nach etwa 18 Monaten gelang die Integration des Suizidversuchs und<br />
der resultierenden körperlichen Einschränkungen.<br />
Als letzte Gruppe soll auf Personen mit<br />
Substanzmissbrauch oder -abhängigkeit,<br />
eingegangen werden. In Studien, die mit<br />
der Methode der psychologischen Autopsie<br />
durchgeführt wurden, fand sich bei<br />
19 % – 63 % aller Suizidopfer eine Suchterkrankung,<br />
zumeist Alkoholabhängigkeit<br />
[9]. Es ist davon auszugehen, dass in<br />
etwa 10 % dieser Fälle das Suchtmittel in<br />
suizidaler Absicht überdosiert wurde [10].<br />
Suizidwünsche entstehen häufig im intoxikierten<br />
Zustand und haben dann einen<br />
impulsiven Charakter. Wenn die Betroffenen<br />
– oft nächtliche – Hilferufe senden,<br />
sollten diese ernst genommen werden.<br />
Den Primärversorgenden kommt die<br />
schwierige Aufgabe zu, Betroffene zu einer<br />
Behandlung der Grund erkrankung zu<br />
motivieren. Suchtmittel, insbesondere<br />
Alkohol, werden aber auch von Menschen<br />
in akuten Krisen oder depressiven Episoden<br />
genutzt, um die Hemmschwelle zu<br />
überwinden und Suizidabsichten in die<br />
Tat umzusetzen [9].<br />
In einer Studie zu Suizidgedanken kamen<br />
Bernal et al. [11] zu dem Ergebnis, dass<br />
diese am häufigsten bei Menschen mit<br />
posttraumatischer Belastungsstörung<br />
(33 %), generalisierter Angststörung<br />
(32 %) und affektiven Erkrankungen<br />
(26 – 31 %) auftreten. Für alle Erkrankungen<br />
mit erhöhtem Suizidrisiko gilt,<br />
dass die Gefährdung mit jeder Co-Morbidität<br />
steigt [12].<br />
Prävention<br />
Die Prävention von Suizidalität durch die<br />
Behandlung psychiatrischer Erkrankungen<br />
ist historisch gesehen eine Entwicklung<br />
des späten 19. Jahrhunderts und im<br />
interkulturellen Vergleich auf die Einflusssphäre<br />
der europäischen Aufklärung<br />
beschränkt [13]. Aufgrund der hohen<br />
Inzidenz von Suiziden und Suizidversuchen<br />
im Rahmen psychischer Erkrankungen<br />
stellt die Behandlung der jeweiligen<br />
Grunderkrankung das wichtigste<br />
Element der Sekundär- und Tertiärprävention<br />
dar. Darauf soll im Folgenden<br />
eingegangen werden. Als Primärprävention<br />
gelten in diesem Kontext Massnahmen,<br />
die Suizidenten den Zugang zu<br />
Hilfsmitteln erschweren oder verunmöglichen<br />
[14], z. B. Sicherheitsmassnahmen<br />
an Brücken und Bahngleisen, Einschränkung<br />
von Waffenbesitz, Abgabe von Medikamenten<br />
wie Paracetamol oder Ibuprofen<br />
nur mit Verordnung.<br />
Eine wesentliche Voraussetzung für Prävention<br />
und Behandlung von Suizidalität<br />
ist das Erkennen derselben. Die Abklärung<br />
einer möglichen Gefährdung sollte in einer<br />
krisenhaft zugespitzten Lebenssituation<br />
immer erfolgen. In den Tagen oder<br />
Wochen vor einem Suizidversuch suchen<br />
viele Menschen einen Arzt auf, oft jedoch<br />
ohne ihre Absichten mitzuteilen [15]. Ent-<br />
40 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>
PERSPECTIVES<br />
gegen dem immer noch verbreiteten Vorurteil,<br />
dass das Ansprechen oder Erfragen<br />
von Suizidalität diese induzieren oder<br />
verstärken könnte, fühlen sich Betroffene<br />
üblicherweise durch aktives Ansprechen<br />
in ihrer Verzweiflung verstanden [2]. Entsprechend<br />
den Leitlinien zur Behandlung<br />
affektiver Störungen [16] werden für das<br />
Management bei Suizidgefährdung folgende<br />
Massnahmen empfohlen: a) Direktes<br />
Ansprechen des Themas Suizid und b) Intensivierung<br />
des zeitlichen Engagements<br />
und der therapeutischen Bindung.<br />
Das direkte Ansprechen bei entsprechendem<br />
Verdacht sollte gezielt und taktvoll<br />
erfolgen. Zur Abschätzung der konkreten<br />
Gefährdung hilft es, das Gesagte auf<br />
Schlüssigkeit und Nachvollziehbarkeit zu<br />
prüfen. Der Einsatz eines Fragebogens<br />
oder das Stellen einer einzelnen, allgemeinen<br />
Frage sind nicht ausreichend [2].<br />
Bewährt hat sich, Fragen an den Äusserungen<br />
des Patienten zu orientieren und<br />
diese möglichst offen zu formulieren,<br />
ohne einengend oder suggestiv zu sein,<br />
z. B.: «Sie haben gesagt, dass Sie keinen<br />
Ausweg und keinen Sinn mehr in Ihrem<br />
Leben sehen. Gibt es vielleicht auch Gedanken,<br />
dass es besser wäre, nicht mehr<br />
zu leben? Welche Gedanken sind das?»<br />
Gefragt werden soll u. a. nach dem Ausmass<br />
der Beschäftigung mit dem Thema,<br />
nach konkreten Über legungen zur Umsetzung,<br />
ggf. nach Vorbereitungen wie<br />
Rückzug aus Aufgaben, Abschiedsbrief,<br />
nach einschiessenden Impulsen. Angaben<br />
über den Besuch entsprechender Internetforen<br />
können wichtige Hinweise liefern.<br />
Ausserdem sollte, wenn irgend möglich,<br />
das so ziale Umfeld einbezogen werden<br />
und nach Hinweisen auf Veränderungen<br />
des sozialen Verhaltens gefragt werden.<br />
Geschlechtsspezifische Unterschiede in<br />
1. Haben Sie in letzter Zeit daran denken müssen, sich das Leben zu<br />
nehmen ?<br />
2. Häufig ?<br />
3. Haben Sie auch daran denken müssen, ohne es zu wollen ?<br />
Haben sich Selbstmordgedanken aufgedrängt ?<br />
4. Haben Sie konkrete Ideen, wie Sie es machen würden ?<br />
5. Haben Sie Vorbereitungen getroffen ?<br />
6. Haben Sie schon zu jemandem über Ihre Selbstmordabsicht* gesprochen ?<br />
7. Haben Sie einmal einen Selbstmordversuch* unternommen ?<br />
8. Hat sich in Ihrer Familie oder Ihrem Freundes- oder Bekanntenkreis<br />
schon jemand das Leben genommen ?<br />
9. Halten Sie Ihre Situation für aussichts- oder hoffnungslos ?<br />
10. Fällt es Ihnen schwer, an etwas anderes als an Ihre Probleme zu denken ?<br />
11. Haben Sie in letzter Zeit weniger Kontakte zu Ihren Verwandten, Bekannten<br />
oder Freunden ?<br />
12. Haben Sie noch Interesse daran, was in Ihrem Beruf und in Ihrer Umgebung<br />
vorgeht ? Interessieren Sie noch Ihre Hobbies ?<br />
13. Haben Sie jemanden, mit dem Sie offen und vertraulich über Ihre Probleme<br />
sprechen können ?<br />
14. Wohnen Sie zusammen mit Familienmitgliedern oder Bekannten ?<br />
15. Fühlen Sie sich unter starken familiären oder beruflichen Verpflichtungen<br />
stehend ?<br />
16. Fühlen Sie sich in einer religiösen bzw. weltanschaulichen Gemeinschaft<br />
verwurzelt ?<br />
Tabelle 1: Fragebogen zur Abschätzung der Suizidalität (nach Pöldinger<br />
1982, [18])<br />
* Die Autorinnen empfehlen, den Begriff «Selbstmord» nicht mehr zu verwenden, sondern von<br />
Suizid oder Selbsttötung zu sprechen.<br />
der Kommunikation von Suizidalität und<br />
in Bezug auf Suizidmethoden [17] sollten<br />
ebenfalls beachtet werden. Bekannt ist,<br />
dass bei Männern vollendete Suizide häufiger<br />
sind, bei Frauen hingegen die Suizidversuche.<br />
Frauen bevorzugen weichere<br />
Methoden (Tabletten u./o. Alkohol) und<br />
teilen sich im Vorfeld wesentlich häufiger<br />
mit oder suchen aktiv Hilfe [14].<br />
Modelle und<br />
diagnostische Hilfsmittel<br />
Standardisierte Fragebögen (z. B. [18], s.<br />
Tab. 1) oder ein Suizidmonitoring (z. B.<br />
Diary Card: ein Selbstrating in Form eines<br />
Wochenplans, mindestens 1×/d wird die<br />
Ausprägung von Suizidgedanken, Selbstverletzungen,<br />
Gegenmassnahmen u. ä.<br />
auf einer Skala bewertet) können probate<br />
Hilfsmittel sein und sogar einheitliche<br />
Versorgungsqualität sichern. Es empfiehlt<br />
sich jedoch nicht, Patienten/innen standardisierte<br />
Bögen zum Ausfüllen zu überlassen<br />
oder den Inhalt «abzufragen».<br />
Vielmehr dienen sie als Anregung oder<br />
Grundlage für ein Gespräch, das auf die<br />
jeweils persönliche Situation ausgerichtet<br />
sein sollte.<br />
Wichtig ist, die sogenannte Basissuizidalität<br />
[19] zu berücksichtigen. Sie setzt sich<br />
zusammen aus früheren Suizidversuchen,<br />
psychiatrischen Diagnosen mit hohem<br />
Risiko, Häufigkeit sta tionärer Vorbehandlungen<br />
und dem Vorhandensein<br />
suizidalen Verhaltens. Für die klinische<br />
Praxis ist das Modell von Pöldinger [18]<br />
immer noch relevant. Es teilt die Stadien<br />
der suizidalen Entwicklung ein in (a) das<br />
Stadium der Erwägung, (b) das Stadium<br />
der Ambivalenz und (c) das Stadium des<br />
Entschlusses. Insbesondere im Stadium<br />
der Ambivalenz werden dem Umfeld Suizidgedanken<br />
oder -ankündigungen mitgeteilt,<br />
leider oft in verschlüsselter Form.<br />
Werden die Signale nicht wahr- und ernst<br />
genommen, fühlt sich die betroffene Person<br />
unverstanden und die Gefahr des<br />
Übertritts ins sogenannte Entschlussstadium<br />
vergrössert sich. Mit dem gefassten<br />
Entschluss geht dann die «Ruhe vor dem<br />
Sturm» einher, die nicht selten mit einer<br />
Besserung der Symptomatik verwechselt<br />
wird. Prototypisch zeigt sich das von Pöldinger<br />
beschriebene Syndrom oft bei depressiv<br />
Erkrankten. Vergleichbare Entwicklungen<br />
finden sich aber auch bei<br />
anderen psychischen Erkrankungen so-<br />
N o 1 Février <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
41
PERSPECTIVES<br />
• nicht(-mehr)-Aushalten-können einer subjektiv « unerträglichen » Belastung und/oder Kränkung<br />
• subjektiv unerträglicher psychischer Schmerz<br />
• Glaube, Überzeugung, keine Freiheitsgrade mehr zu haben<br />
• schwer kontrollierbar erscheinende aggressive (selbst- und fremdaggressive) Impulse<br />
• Gefühle von Hoffnungs- und Perspektivlosigkeit<br />
• Gefühle von Zorn, Wut, Rachewünsche<br />
• Rigides Denken, Einengung im Denken<br />
Tabelle 2 : Präsuizidales Syndrom – motivationale Inhalte (nach Wolfersdorf und<br />
Etzersdorfer [14])<br />
Objektive<br />
Einschätzung<br />
Sujektive<br />
Einschätzung<br />
Einschätzung<br />
des Patienten/<br />
der Patientin<br />
• Basis-Suizidalität<br />
• Standardisierte Erhebung<br />
(NGASR)<br />
• 16 evidenzbasierte Risikofaktoren<br />
• Fachperson beurteilt<br />
• Fachperson (dieselbe) beurteilt<br />
• Skala 1 – 4<br />
• Basis : klinische Erfahrung,<br />
Intuition<br />
• Durchführung ab einem<br />
Schwellenwert<br />
• Patientin/Patient im Gespräch<br />
mit Fachperson<br />
• 10 standardisierte Fragen (SSF II)<br />
• Gründe und Motive, die für das<br />
Leben sprechen vs. solche, die<br />
für den Tod sprechen<br />
Tabelle 3 : Systematische Einschätzung der Suizidalität<br />
in der stationären Psychiatrie, ambulant<br />
ebenfalls gut einzusetzen (nach Kozel [22])<br />
NGASR : Nurses Assessment of Suicidal Risk, validierte deutsche Version<br />
SSF II : Suicide Status Form II, validierte deutsche Version<br />
wie bei krisenhaften Zuspitzungen infolge<br />
psychosozialer Belastungen oder bei körperlichen<br />
Erkrankungen, besonders wenn<br />
diese maligne, chronisch oder entstellend<br />
sind oder aus anderen Gründen zu Isolation<br />
zwingen.<br />
Weitere Modelle zum Präsuizidalen Syndrom<br />
stammen von Ringel [20], sowie von<br />
Wolfersdorf und Etzersdorfer [14]. Ringel<br />
beschrieb 1953 erstmals ein zeitlich nicht<br />
eingegrenztes Syndrom. Die ersten beiden<br />
Stadien der Einengung können sich über<br />
Monate bis Jahre erstrecken. Wichtig zu<br />
wissen ist, dass die anschliessende Entwicklung<br />
mit fehlender Aggressionsabfuhr<br />
und der Wendung der Aggression<br />
gegen die eigene Person rasch verlaufen<br />
kann. Aktive und passive Suizidphantasien<br />
bzw. -gedanken können sogar impulsiv<br />
auftreten, wie beispielsweise beim<br />
Vorliegen einer Psychose oder im Rahmen<br />
einer Intoxikation.<br />
Das Modell von Wolfersdorf und Etzersdorfer<br />
[14] (Tab. 2) zielt demgegenüber<br />
auf die motivationalen Inhalte. Dabei<br />
stellen sich folgende oder ähnliche<br />
Fragen: Was will diese Person mir mit<br />
ihrer Mitteilung oder Handlung sagen?<br />
Welchen Zielen könnte das suizidale Denken<br />
oder Handeln dienen? Da sich die<br />
suizidale Person selbst oft nicht über ihre<br />
Motivation im Klaren ist, kann die Wahrnehmung<br />
von Gefühlen der Gegenübertragung<br />
eine wesentliche diagnostische<br />
und therapeutische Funktion einnehmen.<br />
Dies sei am Beispiel einer Äusserung von<br />
Hilflosigkeit und Hilfsbedürftigkeit erläutert.<br />
Eine solche Äusserung kann beim<br />
Gegenüber ebenfalls Hilfslosigkeit auslösen<br />
– wie es im Kontakt mit einem psychotisch<br />
erkrankten Menschen möglich<br />
ist. Sie könnte Aktivität induzieren – wie<br />
es vielleicht gegenüber einer depressiv erkrankten<br />
Person passiert. Die Äusserung<br />
könnte auch, bei manipulativ-intentionalen<br />
Motiven, das Gegenüber unter Druck<br />
setzen – wie es bei narzistischer Persönlichkeitsproblematik<br />
vorkommt. Wichtig<br />
ist also, auch motivationale Aspekte von<br />
Suizidalität zu beachten und das Verstehen<br />
in die Behandlung einfliessen zu<br />
lassen.<br />
Zeitgemäss und umfassend ist das Konzept<br />
«Systematische Einschätzung der<br />
Suizidalität in der stationären Psychiatrie»<br />
aus Bern ([21], s. Tab. 3). Es kann<br />
weitgehend auf ambulante Situationen<br />
übertragen werden und besteht aus mehreren,<br />
komplementären Bausteinen: objektive<br />
Einschätzung, subjektive Einschätzung,<br />
interdisziplinäre Einschätzung<br />
(Behandlungsteam), Einschätzung der<br />
akuten Suizidalität. Die objektive Einschätzung<br />
wird mit der Nurses Assessment<br />
of Suicidal Risk, validierte deutsche Version<br />
(NGARS, [22]) vorgenommen und<br />
bildet die Basissuizidalität in Form von 16<br />
evidenzbasierten Risikofaktoren ab. Als<br />
subjektive Einschätzung wird die intuitive<br />
Wertung der beurteilenden Fachperson<br />
bezeichnet. Ergibt sich aus diesen beiden<br />
Ratings ein Wert oberhalb einer festgelegten<br />
Schwelle, wird mit der Patientin zusammen<br />
die akute Suizidalität anhand<br />
des Suicide Status Form II German Version<br />
(SSF II, [22]) bearbeitet. Hierzu bearbeiten<br />
Patientin und Fachperson zusammen<br />
10 Fragen und sammeln Gründe<br />
oder Motive, die für das Leben bzw. für den<br />
Tod sprechen. Die Materialien sind kostenlos<br />
online abrufbar [22] und erhalten<br />
neben den angegebenen Instrumenten<br />
weitere wertvolle Hinweise sowie einen<br />
Überwachungsbogen zur Intensivbetreuung.<br />
Allgemein empfehlen Homburger et al.<br />
[23] Wiederholungs-Einschätzungen bei<br />
jeder Verschlechterung, ohne Hinweise<br />
nach 4 Wochen, bei unklarer Beurteilungslage<br />
nach einer Woche und bei akuter<br />
Suizidalität täglich. Vieles hängt bei<br />
der Beurteilung von Suizidalität davon ab,<br />
ob ein tragfähiger, emotionaler Kontakt<br />
hergestellt wird. Sollte Letzteres nicht gelingen,<br />
darf dies nicht als persönliches<br />
Versagen gewertet werden. Vielmehr sollte<br />
die Nicht-Beziehung als ein diagnostisches<br />
Instrument genutzt werden, nämlich<br />
als Hinweis darauf, dass weiter reichende<br />
Massnahmen wie z. B. eine stationäre<br />
Einweisung oder gar eine Zwangseinweisung<br />
nötig sein könnten [2].<br />
Behandlung<br />
Um das Suizidrisiko zu erkennen und<br />
adäquat einschätzen zu können, sind<br />
Kompetenz, Empathie und Zeit [15] unabdingbar,<br />
was eine grosse Herausforderung<br />
darstellt. Das Mass an Verantwortung,<br />
das in der Primärbehandlung übernommen<br />
werden kann, liegt jedoch situationsabhängig<br />
im jeweiligen Ermessen. So<br />
ist es vorstellbar, dass eine depressive Patientin,<br />
die dem Hausarzt gut bekannt ist,<br />
und die offen flüchtige, nicht konkrete<br />
Suizidgedanken infolge einer Belastung<br />
mitteilt, die Krise mit einigen stützenden<br />
Gesprächen gut bewältigt. Ein pychotisch<br />
erkrankter junger Mann, der sich bedroht<br />
fühlt, möglicherweise Stimmen hört und<br />
42 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>
PERSPECTIVES<br />
Fallbeispiel Teil 2<br />
Fr. B.: Im Rahmen des dreimonatigen stationären Aufenthalts in der Psychiatrischen Klinik wurde die<br />
schon begonnene antidepressive Medikation fortgeführt. Neben psychotherapeutischen Gesprächen,<br />
Gruppentherapie, Bewegungstherapie und Ergotherapie konnte Fr. B. mithilfe der Physiotherapie wieder<br />
mehr Bewegungsfreiheit erlangen. Ihre psychische Verfassung verschlechterte sich wiederholt, als<br />
sie sich ihrer schweren, wohl dauerhaften körperlichen Einschränkungen bewusst wurde. Andererseits<br />
verbesserte sie ihre Selbstwahrnehmung, besonders hinsichtlich eigener Bedürfnisse, und nahm frühere<br />
Aktivitäten wie das Chorsingen wieder auf. Im weiteren Verlauf gelang es Frau B., das kontinuierliche<br />
therapeutische Beziehungsangebot anzunehmen und einer Vernetzung aller an der Behandlung<br />
Beteiligten zuzustimmen. Nach Entlassung wurde die ambulante Behandlung durch die stationär<br />
behandelnde Therapeutin kontinuierlich fortgesetzt. Der sozialpsychiatrische Dienst führte Hausbesuche<br />
durch. Versuche der beruflichen Reintegration waren über insgesamt 1,5 Jahre nicht erfolgreich<br />
und mit auslösend für einen weiteren depressiven Einbruch mit ernsthaften Suizidgedanken. Erst nach<br />
einem zweiten psychiatrischen Klinikaufenthalt Ende 2013 und anschliessender beruflicher Rehabilitation<br />
gelang die Reintegration an den noch bestehenden Arbeitsplatz, was eine deutliche psychische<br />
Stabilisierung mit sich brachte.<br />
Suicidality in mental illness – prevention and therapy<br />
The great majority of suicides and suicide attempts are related to mental illness. Special risk has been<br />
attributed to depression, psychosis, substance use, personality, and trauma-related disorders. Many<br />
affected persons seek medical attention prior to taking action. Primary care therefor plays an outstanding<br />
role in suicide prevention. Doctors should pay attention to potential risk constellations and actively<br />
address the issue. This paper presents possibly helpful models and instruments for everyday use. Most<br />
importantly, however, professionals' empathy and time are required as well as appropriate decisions<br />
concerning a referral to a psychiatrist or psychiatric inpatient treatment.<br />
wenig Einblick in sein Erleben nehmen<br />
lässt, sollte jedoch stationär eingewiesen<br />
werden, ggf. auch per FU. Bei Menschen<br />
mit Persönlichkeitsproblematik gilt es<br />
zumeist abzuwägen, wie gross die Gefährdung<br />
ist, und eher zu früh als zu spät eine<br />
Fachärztin einzubeziehen. Das längerfristige<br />
Ziel wäre eine fundierte Psychotherapie.<br />
Auch die Frage, ob ein <strong>No</strong>n-Suizidvertrag<br />
als mündliche oder schriftliche Vereinbarung<br />
abgeschlossen werden sollte, ist nur<br />
im Einzelfall abzuwägen. Im Umgang mit<br />
einer Borderline-PS Patientin kann dies<br />
ein probates Mittel sein. Generell bietet ein<br />
Vertrag jedoch keine Sicherheit, da er in<br />
einer akuten Zuspitzung nicht mehr als<br />
tragfähige Verbindlichkeit wahrgenommen<br />
wird, so wie auch wichtige Bindungen,<br />
wie z. B. zum Partner oder zu den<br />
eigenen Kindern, keinen Halt mehr geben<br />
können.<br />
Im Wissen, dass die Verfügbarkeit von<br />
Mitteln wie Medikamenten oder Waffen<br />
[14] die Wahrscheinlichkeit einer Suizidhandlung<br />
erhöhen, sollten potentiell toxische<br />
Medikamente wie z. B. trizyklische<br />
Antidepressiva im Zweifelsfall nicht verordnet<br />
werden [24].<br />
Spezielle Medikamente zur Behandlung<br />
von Suizidalität existieren bisher nicht.<br />
Behandelt wird die zugrunde liegende<br />
Erkrankung. Als <strong>No</strong>tfallmedikation eignen<br />
sich sedierende Neuroleptika (z. B.<br />
Chlorprotixen) oder Benzodiazepine (z. B.<br />
Lorazepam für 1 – 2 Wochen). Eine Sonderstellung<br />
nimmt Lithium ein, dem als<br />
Langzeitmedikation eine antisuizidale<br />
Wirkung zugesprochen wird [25]. Die Indikation<br />
besteht in erster Linie bei affektiven<br />
Erkrankungen, sie sollte fachärztlich<br />
gestellt werden und, aufgrund der<br />
geringen therapeutischen Breite, nur bei<br />
Personen mit hoher Compliance. Ketamin<br />
wird derzeit als möglicher medikamentöser<br />
Ansatz geprüft [26].<br />
Eine herausragende Bedeutung kommt<br />
dem sozialen Beziehungsgefüge zu, da die<br />
Entscheidung zum Suizid immer vor diesem<br />
Hintergrund getroffen wird. Wenn<br />
aktuell eine tragfähige Bindung besteht,<br />
sollte diese Bezugsperson unter allen Umständen<br />
einbezogen werden, z. B. indem<br />
der Arzt Kontakt aufnimmt oder die Abholung<br />
aus der Praxis/der <strong>No</strong>taufnahme<br />
verlangt. Sollten keine drängenden Suizidgedanken<br />
oder -impulse vorliegen, der<br />
emotionale Kontakt zur Patientin herstellbar<br />
sein und die Bezugsperson sich zur<br />
Betreuung in der Lage fühlen, kann eine<br />
Begleitung über die kommenden 24 Stunden<br />
bzw. bis zum nächsten Termin vereinbart<br />
werden. Je nach Einschätzung<br />
können der Bezugsperson auch die <strong>No</strong>tfall-Medikamente<br />
ausgehändigt werden.<br />
In jedem Fall sollten <strong>No</strong>tfall-Telefonnummern<br />
mitgegeben werden. Gibt es keine<br />
tragfähigen sozialen Beziehungen, ist die<br />
Indikation zur stationären Einweisung<br />
sehr viel enger zu stellen.<br />
Die Tertiärprävention findet häufig im<br />
psychiatrischen Krankenhaus oder im<br />
Konsiliardienst nach bereits erfolgtem Suizidversuch<br />
statt. Sie hat das Ziel, weitere<br />
Suizidversuche zu verhindern. Im Allgemeinspital<br />
entscheidet sich die längerfristige<br />
Prognose anhand der Frage, ob eine<br />
adäquate Krisenintervention erfolgt oder<br />
nicht. Bei Entlassung ohne psychiatrische<br />
Beratung, Diagnostik und ggf. Behandlungseinleitung<br />
steigt das Risiko eines erneuten<br />
Suizidversuchs oder gar eines vollendeten<br />
Suizids deutlich [27]. ■<br />
Korrespondenzadresse<br />
Prof. Dr. med. Silke Bachmann<br />
Clienia Privatklinik Littenheid<br />
Hauptstrasse 1<br />
9573 Littenheid<br />
silke.bachmann@clienia.ch<br />
Literatur<br />
1. Bundesamt für Statistik: Todesursachenstatistik.<br />
www.projuventute.ch/…/Suizid_<br />
und_Suizidversuch_OBSAN-2009.pdf. Statistik<br />
des jährlichen Bevölkerungsstandes<br />
ESPOP, Universitäre Psychiatrische Dienste<br />
Bern/Bundesamt für Gesundheit: Monitoring<br />
des suizidalen Verhaltens in der Agglomeration<br />
Bern, Erhebung 2003 – 2006. Bern<br />
2009: Schweizerisches Gesundheitsobservatorium.<br />
2. Etzersdorfer E. Therapeutische Ansätze bei<br />
akuter Suizidalität. Neurol Psychiat 2010; 2:<br />
34 – 40.<br />
3. Bertolote JM, Fleischmann A. Suicide and<br />
psychiatric diagnosis: a worldwide perspective.<br />
World Psychiat 2002; 1 (3): 181 – 185.<br />
4. Driessen M, Veltrup C, Weber J et al. Psychiatric<br />
co-morbidity, suicidal behaviour and<br />
suicidal ideation in alcoholics seeking treatment.<br />
Addiction 1998; 93: 889 – 894.<br />
N o 1 Février <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
43
PERSPECTIVES<br />
5. Bundesamt für Gesundheit BAG. Bundesamt<br />
für Gesundheit – Suizidprävention und<br />
Früherkennung. 29.05.2013. www.bag.admin.ch<br />
abgerufen am 12.08.2015<br />
6. Linehan M. Dialektisch-Behaviorale Therapie<br />
der Borderline-Persönlichkeitsstörung.<br />
München 1996: CIP-Medien.<br />
7. Weltgesundheitsorganisation (WHO). International<br />
Statistical Classification of Diseases<br />
and Related Health Problems. World Health<br />
Organisation 2015.<br />
8. Dammann G, Gerisch B. Narzisstische Persönlichkeitsstörungen<br />
und Suizidalität:<br />
Behandlungs schwierigkeiten aus psychodynamischer<br />
Perspektive. Schweiz Arch Neurol<br />
Psychiat. 2005; 156 (6): 299 – 309.<br />
9. Schneider B, Roland T, Grebner K et al. Suizidalität<br />
bei Patienten mit Suchterkrankung.<br />
SUCHT – Zeitschrift für Wissenschaft<br />
und Praxis: J Addiction Res Pract 2011; 57<br />
(5): 393.<br />
10. Pfab R. Cause and motivation in cases of<br />
non-fatal drug overdoses in opiate addicts.<br />
Clin Toxicol 2006; 44 (3): 255 – 59.<br />
11. Bernal M, Haro J, Bernert S et al. Risk factors<br />
for suicidility in Europe: Results from the<br />
EXEMED study. J Affect Dis 2007; 101: 27 – 34.<br />
12. Buckley P, Brown ES. Prevalence and consequences<br />
of dual diagnosis. J Clin Psychiatry<br />
2006; 67 (7): e01.<br />
13. Schonauer K. Suizidalität im interkulturellen<br />
Vergleich. Theorie Prax Suizidpräv 2007;<br />
19: 120 – 124.<br />
14. Wolfersdorf M, Etzersdorfer E. Suizid und<br />
Suizidprävention. Stuttgart: Kohlhammer<br />
2011.<br />
15. Mahnkopf A. Umgang mit suizidalen Patienten<br />
in Zeiten wirtschaftlicher Zwänge.<br />
Suizidologie 2007; 19: 60 – 73.<br />
16. Gaebel W. Behandlungsleitlinie Affektive<br />
Erkrankungen (Praxis leitlinien in Psychiatrie<br />
und Psychotherapie Bd. 5). Darmstadt:<br />
Steinkopf 2000.<br />
17. Lindner R, Fiedler G, Götze P. Dia gnostik der<br />
Suizidalität. Dtsch Arztebl 2003; 100 (15):<br />
A-1004/B-840/C-785.<br />
18. Pöldinger W. Erkennung und Beurteilung<br />
der Suizidalität. In: Reimer D. Suizid. Springer<br />
Berlin Heidelberg 1982: 13 – 23.<br />
19. Finzen A. Suizidprophylaxe bei psychischen<br />
Störungen. 1. Neuauflage. Bonn: Psychiatrieverlag<br />
1997.<br />
20. Ringel E. Der Selbstmord. Abschluss einer<br />
krankhaften psychischen Entwicklung.<br />
Wien: Maudrich 1953.<br />
21. Abderhalden C, Grieser M, Kozel B et al. Wie<br />
kann der pflegerische Beitrag zur Einschätzung<br />
der Suizidalität systematisiert werden?<br />
Bericht über ein Praxisprojekt. Psych. Pflege<br />
2005; 11: 160 – 164.<br />
22. Kozel B. Professionelle Pflege bei Suizidalität,<br />
2014. Abgerufen am 14. August 2015<br />
von Psychiatrie Verlag: http://www.google.<br />
ch/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=<br />
web&cd=1&ved=0CB8QFjAAahUKEwjfno6<br />
djqnHAhVJ6xQKHSsxCvI&url=http%3A%2<br />
F%2Fwww.psychiatrie-verlag.de%2Ffilead<br />
min%2Fstorage%2Ffiles%2Fpv_<br />
book%2F578_PPS_download.<br />
pdf&ei=ESfOVZ_SIcnWU6viqJAP&usg=AF<br />
QjCNEgkoWfs5OikgHFaIvfePD6h9Bj-<br />
A&bvm=bv.99804247,d.d24<br />
23. Homburger P, Lehle B, Ebner G. Hilfestellungen<br />
zur Einschätzung und Beurteilung suizidaler<br />
Patienten im stationären und ambulanten<br />
Betreuungssetting – Ein Projektbericht.<br />
Suizidprophyl 2003; 1: 13 – 22.<br />
24. Röcker S. Intoxikationstrends auf einer internistischen<br />
Intensivstation – eine retrospektive<br />
Längs schnittstudie von 1980 bis<br />
2010. Greifswald: Dissertation 2014.<br />
25. Lewitzka U, Jabs B, Fülle M et al. Does<br />
lithium reduce acute suicidal ideation<br />
and behavior? A protocol for a randomized,<br />
placebo-controlled multicenter<br />
trial of lithium plus Treatment As Usual<br />
(TAU) in patients with suicidal major depressive<br />
episode. BMC Psychiatry 2015; 15:<br />
17.<br />
26. Murrough J, Soleimani L, De Wilde K et al.<br />
Ketamine for rapid reduction of suicidal<br />
ideation: a randomized controlled trial. Psychol<br />
Med. 2015; 12: 1 – 10.<br />
27. Hickey L, H. K. Deliberate self-harm patients<br />
who leave the accident and emergency<br />
department without a psychiatric<br />
assessment. A neglected population at risk<br />
of suicide. J Psychosom Res 2001; 50:<br />
87 – 93.<br />
Engagement, motivation, compétence<br />
Voila ce qui définit le Service Croix-Rouge.<br />
Vous aussi, vous souhaitez faire bénéficier le Service<br />
Croix-Rouge de vos compétences techniques et de votre<br />
sens de l’engagement?<br />
Pour plus d’informations:<br />
Service Croix-Rouge, 058 400 41 70<br />
info@rkd-scr.ch, www.rkd-scr.ch<br />
44 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>
PERSPECTIVES<br />
L’objet choisi<br />
Le steak parmi les cerveaux<br />
Prof. Iris Ritzmann, historienne de la médecine, Zurich<br />
En cet été, un steak n’était rien de plus<br />
qu’un morceau de viande qui pouvait servir<br />
de support amusant pour tester le nouvel<br />
outil. Seulement quelques semaines après<br />
leur rencontre survint le krach boursier qui<br />
allait conduire à la plus grave crise économique<br />
de l’histoire. Si le congrès s’était<br />
déroulé plus tard, le steak aurait probablement<br />
fini dans un estomac plutôt que dans<br />
un bocal.<br />
Préparation R49 dans le Cushing Brain Tumor Registry. Cushing Center,<br />
Yale University<br />
Photographié en été 2017 avec mes remerciements à John Harley Warner et<br />
Naomi Rogers.<br />
Il n’est plus possible de déterminer s’il s’agit<br />
vraiment d’un steak qui a été conservé dans<br />
ce bocal. Mais l’inscription reste lisible : le<br />
21 août 1929, Ivan Petrovitsch Pavlov aurait<br />
signé un steak avec un « electrosurgical<br />
apparatus » dans la salle d’opération du D r<br />
Cushing.<br />
En 1929, Boston accueillit le 13 e Congrès<br />
international des neurologues. Deux<br />
hommes s’y retrouvèrent, les deux avaient<br />
fortement changé la médecine par leur<br />
idées : Pavlov, âgé de 80 ans, s’était risqué à<br />
entreprendre encore une fois un voyage<br />
outre-mer après avoir quitté sa chaire en<br />
1924 pour protester contre la discrimination<br />
de certains collègues. Le physiologiste<br />
russe était devenu célèbre par sa recherche<br />
sur le réflexe conditionné. Il y rencontra<br />
donc le neurochirurgien américain Harvey<br />
Cushing, âgé lui de 60 ans, qui avait déjà<br />
pu, plusieurs années avant, réduire la mortalité<br />
liée à la narcose grâce à la surveillance<br />
des fonctions vitales. Il travaillait à la<br />
célèbre Harvard Medical School et dirigeait<br />
depuis 1923 le premier service de soins intensifs.<br />
Outre des recherches sur les maladies<br />
du cerveau et de l’hypophyse, Cushing<br />
a également développé l’électrocautérisation.<br />
Le bocal ne contient d’ailleurs peut-être<br />
plus de steak, étant donné que le morceau<br />
de viande et la signature de la célébrité<br />
russe ont été victimes des outrages du<br />
temps. Mais au fait, ne faudrait-il pas plutôt<br />
s’intéresser au bocal lui-même ? En regardant<br />
de près, on constate qu’outre la description<br />
de son ancien contenu, l’étiquette<br />
comporte encore d’autres informations :<br />
« CUSHING TUMOR REGISTRY » figure en<br />
haut sur l’étiquette et le texte tapé à la machine<br />
commence avec une signature<br />
« R49 ». Le bocal fait partie du célèbre<br />
« Cushing Brain Tumor Registry », une<br />
gigantesque collection de cerveaux et<br />
échantillons tissulaires conservés, enregistrements<br />
et photographies que Cushing a<br />
lui-même constituée et ensuite emportée<br />
à l’Université de Yale.<br />
Et au beau milieu de ces objets héroïques<br />
se trouve R49. Une question reste toutefois<br />
sans réponse : le steak dans la collection<br />
de cerveaux est-il une farce ou une<br />
relique ? <br />
■<br />
Cushing Center<br />
dans la Cushing/<br />
Whitney Medical<br />
Library<br />
Yale University, 333 Cedar St,<br />
New Haven, CT 06510, USA<br />
Lu–ve 10–12 et 13h–16h30<br />
pendant le semestre<br />
N o 1 Février <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
45
• Gériatrie/Dépressions<br />
• TripAdvisor de l’emploi<br />
<strong>No</strong> 1 <strong>février</strong> <strong>2018</strong><br />
CERTIFIÉ HAUTE QUALITÉ:<br />
Verband Schweizerischer Assistenz- und Oberärztinnen und -ärzte<br />
Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />
Associazione svizzera dei medici assistenti e capiclinica<br />
<strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
Relève<br />
A_171454_<strong>ASMAC</strong>_6_Editorial_(001_005).indd 1 30.01.18 07:57<br />
Publication<strong>2018</strong><br />
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• Etabli et reconnu pour son lectorat<br />
• Réputé pour son contenu indépendant<br />
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MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
BOÎTE<br />
AUX LETTRES<br />
J’ai été renversé par un skieur ivre qui fonçait sur la piste et je me suis<br />
retrouvé avec une déchirure des ligaments. Qui me paiera les frais<br />
d’hospitalisation et de rééducation?<br />
Vous pouvez demander au casse-cou des pistes qu’il compense vos frais de guérison et<br />
votre perte de gain, dans la mesure où votre propre assureur accidents ou votre caisse<br />
maladie ne s’en charge pas. Cette assurance elle-même se retournera naturellement<br />
contre le skieur. L’auteur de l’accident constatera que les prestations de son assurance<br />
responsabilité civile (RC) privée seront réduites en raison de la faute grave qu’il a commise;<br />
il devra donc payer de sa poche une part significative du dommage. Si vous avez<br />
conclu une couverture d’assurance protection juridique (PJ) en matière de circulation<br />
routière, cette assurance vous aidera à faire valoir vos revendications à l’égard du chauffard.<br />
Celui-ci devra en outre s’attendre à devoir répondre de son acte pénalement pour<br />
avoir contrevenu à toutes les règles admises en matière de comportement à ski.<br />
Dix règles FIS à respecter<br />
Les tribunaux qui doivent juger de collisions ou autres accidents sur les pistes de ski<br />
fondent régulièrement leurs arrêts sur les dix règles de comportement édictées par la<br />
Fédération internationale de ski (FIS). Le skieur qui vous a fauché a incontestablement<br />
enfreint ces règles FIS et doit donc compter avec des conséquences judiciaires tant civiles<br />
que pénales. ■<br />
Source:<br />
Association Suisse d’Assurances ASA<br />
N o 1 Février <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
47
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
Partenaires de conseil de<br />
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> a restructuré son réseau de partenaires de conseil en Suisse<br />
alémanique. Pourquoi l’organisation de prestations de service de l’<strong>ASMAC</strong> collabore-t-elle<br />
avec des partenaires externes et quel est leur rôle?<br />
Marc Schällebaum, directeur de MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
L’objectif de notre travail est d’accompagner<br />
nos membres dans toutes les phases<br />
de vie avec des prestations de service et<br />
offres. Une grande partie de ces prestations<br />
et services sont directement fournis<br />
par notre secrétariat à Berne. Il y a toutefois<br />
certains domaines dans lesquels nous<br />
comptons sur des partenaires externes,<br />
car ceux-ci disposent de connaissances<br />
spécifiques qui leur permettent de mieux<br />
satisfaire aux attentes de nos membres.<br />
Un conseil compétent et<br />
neutre<br />
Pour les questions complexes d’assurance,<br />
de prévoyance et fiscales, le secrétariat ME-<br />
DISERVICE dirige les membres, à leur demande,<br />
vers les partenaires de conseil régionaux.<br />
Ces partenaires de conseil sont des<br />
entreprises indépendantes qui ont été sélectionnées<br />
par MEDISERVICE sur la base de<br />
certains critères. Ils doivent satisfaire aux<br />
exigences élevées en matière de qualité<br />
concernant l’orientation selon la clientèle et<br />
l’éthique de conseil. Cela inclut notamment<br />
aussi la compétence et l’indépendance.<br />
Entretien d’évaluation<br />
gratuit<br />
Un premier entretien d’évaluation (env. 1<br />
heure) gratuit pour les membres peut se<br />
dérouler par téléphone ou chez le partenaire<br />
de conseil. Il permet de déterminer<br />
les besoins et aussi de régler immédiatement<br />
certaines questions. La prise en<br />
charge directe par le partenaire de conseil<br />
garantit un conseil compétent et neutre.<br />
Les centres de conseil peuvent, d’entente<br />
avec le membre, convenir d’honoraires<br />
pour leurs prestations.<br />
Une aide judicieuse en cas<br />
de passage à une activité<br />
en cabinet<br />
Sur le chemin vers l’indépendance professionnelle<br />
dans un cabinet individuel ou de<br />
groupe, les partenaires de conseil vous<br />
apportent également leur appui compétent.<br />
Ils vous aident à prendre les bonnes<br />
décisions et vous montrent de quoi il faut<br />
tenir compte dans ce contexte. ■<br />
Avec nos partenaires, nous nous engageons pour la qualité,<br />
l’indépendance et un conseil compétent. Seuls les partenaires suivants<br />
travaillent officiellement pour nous:<br />
Allcons AG, Reinach – www. Allcons.ch<br />
assidu sa, Lugano – www.assidu.ch<br />
assidu sa, Montfaucon – www.assidu.ch<br />
BTAG, Wabern – www.btag-bern.ch<br />
UFS Insurance Broker AG, Horgen – www.ufsag.ch<br />
VM-F, Wittenbach – www.vmf.ch<br />
Vorsorge Wirz, Basel – www.vorsorge-wirz.ch<br />
48 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 1 Février <strong>2018</strong>
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
Protégez ce qui est précieux<br />
La carrière d’un médecin jusqu’à l’obtention de son titre de spécialiste est longue et exige beaucoup<br />
d’efforts, d’ambition et de persévérance. Durant leur formation, bon nombre d’étudiants sont en<br />
outre contraints de se débrouiller avec des moyens financiers limités. Il est donc particulièrement<br />
important qu’ils assurent leur existence financière dès le début de leur période d’assistanat.<br />
Rafael Girbés, innova Versicherungen SA<br />
Assurance dommages ou de sommes? En cas de survenue d’un sinistre,<br />
il faut tenir compte de ce qui suit:<br />
Assurance dommages<br />
Groupe cible: médecins-assistant(e)s et<br />
chef(fe)s de clinique, médecins employés<br />
par un hôpital<br />
– Le paiement s’effectue sur la base du<br />
justificatif du décompte AVS des<br />
douze derniers mois et des frais<br />
d’exploitation générés.<br />
Assurance de sommes<br />
Groupe cible: propriétaires de cabinet<br />
médical<br />
– Le salaire assuré (somme) est payé.<br />
Aucun justificatif de l’AVS ou des<br />
frais d’exploitation générés n’est nécessaire.<br />
L’indemnité journalière est coordonnée<br />
avec les prestations des autres assurances<br />
sociales (AI, LPP).<br />
Pour les médecins-assistant(e)s, la<br />
garantie du minimum vital en cas d’incapacité<br />
de travail liée à une maladie ou<br />
un accident est primordiale. En règle générale,<br />
durant son assistanat, le médecin<br />
change souvent d’employeur, mais aussi<br />
de lieu de travail au cours d’une année.<br />
En tant qu’employeur, les hôpitaux sont<br />
tenus de se conformer au règlement cantonal<br />
en vigueur concernant le traitement<br />
du personnel. Ces règlements varient d’un<br />
canton à l’autre et prévoient un délai de<br />
90 à 730 jours pour le maintien du salaire<br />
en cas de maladie ou d’accident. Si un<br />
médecin-assistant est incapable de travailler<br />
en raison d’une maladie ou d’un<br />
accident, il se peut que son droit au maintien<br />
du salaire prenne fin à l’expiration du<br />
contrat de travail à durée déterminée. Des<br />
difficultés financières peuvent dès lors<br />
surgir, mettant en danger sa carrière professionnelle.<br />
En souscrivant une assurance perte de<br />
gain avec délai d’attente variable, le médecin-assistant<br />
est bien protégé: celle-ci<br />
s’adapte au maintien du salaire de chaque<br />
employeur (règlement cantonal concernant<br />
le traitement du personnel) et lui<br />
garantit que son revenu lui sera versé durant<br />
les deux premières années de son<br />
incapacité de travail. Le maintien du salaire<br />
(indemnités journalières) du médecin<br />
est assuré par la souscription d’une<br />
assurance dommages.<br />
Une fois la période d’assistanat terminée<br />
avec succès, de nombreuses possibilités<br />
s’offrent au médecin. S’il décide par la<br />
suite d’ouvrir son propre cabinet, il peut<br />
adapter son assurance perte de gain à sa<br />
nouvelle situation. Il est essentiel qu’en<br />
plus de son revenu, il veille également à<br />
assurer les frais d’exploitation générés par<br />
son cabinet, comme le loyer, le téléphone,<br />
un leasing, etc. Le maintien du salaire du<br />
propriétaire d’un cabinet médical<br />
est possible en souscrivant une assurance<br />
dommages ou de sommes.<br />
MEDISERVICE recommande à ses<br />
membres de souscrire une assurance perte<br />
de gain ainsi qu’une assurance d’indemnités<br />
journalières d’exploitation. Le paiement<br />
des indemnités journalières compense<br />
la perte de salaire et l’arrêt d’activité<br />
du médecin en cas de maladie ou<br />
d’accident et permet de lui garantir un<br />
revenu minimal, de sa formation<br />
postgrade à la fin de sa carrière. ■<br />
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> et innova Versicherungen collaborent avec succès depuis<br />
de nombreuses années. La valeur ajoutée dont vous bénéficiez en tant que<br />
membre de MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong>: des primes attrayantes pour l’assurance<br />
perte de gain, un Case Management professionnel et une couverture d’assurance<br />
optimale tout au long de votre carrière, que vous soyez médecin salarié ou propriétaire<br />
d’un cabinet médical indépendant! Avec innova, MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> a<br />
développé une assurance perte de gain unique en son genre, qui s’adapte au maintien<br />
du salaire de l’employeur/l’hôpital et garantit le versement du salaire durant les<br />
deux premières années d’une incapacité de travail.<br />
Cette solution d’assurance innovante vous intéresse?<br />
Contactez MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> par téléphone au 031 350 44 22 ou par e-mail<br />
à l’adresse info@mediservice-asmac.ch.<br />
N o 1 Février <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
49
IMPRESSUM<br />
ADRESSES DE CONTACT DES SECTIONS<br />
N o 1 • 37 e année • Février <strong>2018</strong><br />
Editeur<br />
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
Bahnhofplatz 10A, case postale, 3001 Berne<br />
Téléphone 031 350 44 88<br />
journal@asmac.ch, journal@vsao.ch<br />
www.asmac.ch, www.vsao.ch<br />
Sur mandat de l’<strong>ASMAC</strong><br />
Rédaction<br />
Catherine Aeschbacher (rédactrice en chef),<br />
Franziska Holzner-Arnold, Kerstin Jost, Lukas Staub,<br />
Denis Uffer, Anna Wang, Sophie Yammine<br />
Comité directeur<br />
Anja Zyska (présidente), Angelo Barrile<br />
(vice-président), <strong>No</strong>ra Bienz, Christoph Bosshard,<br />
Michel Clément, Marc Oliver Eich (swimsa),<br />
Karin Etter, Lars Frauchiger, Marius Grädel-Suter,<br />
Dina-Maria Jakob, Patrizia Kündig, Gert Printzen,<br />
Miodrag Savic, Sergio Sesia, Hervé Spechbach<br />
Impression et expédition<br />
Stämpfli AG, Wölflistrasse 1, CH-3001 Bern<br />
Téléphone +41 31 300 66 66, info@staempfli.com<br />
www.staempfli.com<br />
Maquette<br />
Tom Wegner<br />
Annonces<br />
Zürichsee Werbe AG, Fachmedien, Markus Haas<br />
Laubisrütistrasse 44, 8712 Stäfa<br />
Telefon 044 928 56 53<br />
E-Mail vsao@fachmedien.ch<br />
Tirage<br />
Exemplaires imprimés: 22 150<br />
Certification des tirages par la REMP/FRP 2017:<br />
21 842 exemplaires<br />
Fréquence de parution: 6 numéros par année<br />
L’abonnement est inclus dans la contribution<br />
annuelle pour les membres de l’<strong>ASMAC</strong><br />
ISSN 1422-2086<br />
L’édition n o 2/<strong>2018</strong> paraîtra en avril <strong>2018</strong>.<br />
Sujet: Equilibre<br />
© <strong>2018</strong> by <strong>ASMAC</strong>, 3001 Berne<br />
Printed in Switzerland<br />
Label de qualité Q-publication<br />
de l’association média suisses<br />
AG VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier, Auf der Mauer 2,<br />
8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch, tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
BL/BS<br />
VSAO Sektion beider Basel,<br />
Geschäftsleiterin und Sekretariat: lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin,<br />
Hauptstrasse 104, 4102 Binningen, tél. 061 421 05 95,<br />
fax 061 421 25 60, sekretariat@vsao-basel.ch, www.vsao-basel.ch<br />
BE VSAO Sektion Bern, Schwarztorstrasse 7, 3007 Berne, tél. 031 381 39 39,<br />
bern@asmac.ch, www.vsao-bern.ch<br />
FR <strong>ASMAC</strong> section fribourgeoise, Gabriela Kaufmann-Hostettler, Wattenwylweg 21,<br />
3006 Berne, tél. 031 332 41 10, fax 031 332 41 12, info@gkaufmann.ch<br />
GE Associations des Médecins d’Institutions de Genève, case postale 23,<br />
Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 14, amig@amig.ch, www.amig.ch<br />
GR<br />
JU<br />
VSAO Sektion Graubünden, 7000 Chur, Samuel B. Nadig, lic. iur. HSG,<br />
RA Geschäftsführer/Sektionsjurist, tél. 078 880 81 64, info@vsao-gr.ch,<br />
www.vsao-gr.ch<br />
<strong>ASMAC</strong> Jura, 6, chemin des Fontaines, 2800 Delémont, marie.maulini@h-ju.ch<br />
NE <strong>ASMAC</strong> section neuchâteloise, Joël Vuilleumier, avocat, Rue du Musée 6,<br />
Case postale 2247, 2001 Neuchâtel, tél. 032 725 10 11, vuilleumier@valegal.ch<br />
SG/AI/AR VSAO Sektion St. Gallen-Appenzell, Bettina Surber, Oberer Graben 44,<br />
9000 St. Gallen, tél. 071 228 41 11, fax 071 228 41 12,<br />
Surber@anwaelte44.ch<br />
SO<br />
TI<br />
VSAO Sektion Solothurn, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
<strong>ASMAC</strong> Ticino, Via Cantonale 8-Stabile Qi, 6805 Mezzovico-Vira,<br />
segretariato@asmact.ch<br />
TG VSAO Sektion Thurgau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier, Auf der Mauer 2,<br />
8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch, tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
VD<br />
VS<br />
ASMAV, case postale 9, 1011 Lausanne-CHUV,<br />
asmav@asmav.ch, www.asmav.ch<br />
ASMAVal, p.a. Maître Valentine Gétaz Kunz,<br />
Ruelle du Temple 4, CP 20, 1096 Cully, contact@asmaval.ch<br />
Suisse centrale (LU, ZG, SZ, GL, OW, NW, UR)<br />
VSAO Sektion Zentralschweiz, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
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case postale 160, 8024 Zurich, tél. 044 941 46 78, info@vsao-zh.ch<br />
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