JOURNAL ASMAC No 1 - février 2018

POINT DE MIRE ▶ RELÈVE
Le changement climatique a pour conséquence
que certaines essences se trouvent
actuellement dans des endroits trop secs
et trop chauds. Leur progéniture se déplace
donc vers des altitudes supérieures,
où les jeunes arbres trouvent de nouveau
des conditions plus humides et froides
auxquelles ils se sont adaptés au fil de
l’évolution. Ces mouvements sont déjà en
cours (illustration 3). Dans les zones les
plus chaudes, on assistera probablement
à l’arrivée d’essences méditerranéennes.
Pour minimiser les risques, les gardes
forestiers misent aujourd’hui sur la mixité
des essences en créant des essences
adaptées à la sécheresse et donc viables.
Dans certains cas, ils encouragent le mouvement
migratoire naturel des essences
avec leurs plantations.
Illustration 3. Un chêne sessile s’est ensemencé loin au-dessus de son arbre mère dans une
forêt de sapins et d’épicéas près de Malbun (principauté de Liechtenstein). En tant qu’avantposte
d’un climat plus chaud, il a été protégé par un treillis métallique contre les ongulés
sauvages.
victimes de parasites. Certes, ce ne sont
que certains arbres qui meurent, mais
notamment durant la deuxième moitié du
21 e siècle, il faut s’attendre à une mort des
forêts étendue telle que nous la connaissons
des tempêtes. Heureusement, beaucoup
de forêts suisses y sont bien préparées,
parce qu’elles sont constituées de
nombreuses essences de sensibilité différente
et que les propriétés du sol varient
fortement. Les conditions météorologiques
extrêmes provoqueront certes des dégâts,
mais ne laisseront probablement pas
d’énormes surfaces dénudées. Malgré tout,
il s’agit de trouver une progéniture résistante,
qui prospère rapidement et assure
la pérennité de la forêt.
La régénération est-elle
suffisante ?
La progéniture dans la forêt suisse est
riche, mais la distribution et la composition
des essences laissent à désirer.
Ainsi, dans certaines forêts, la régénération
rencontre des difficultés en raison
de la sécheresse ou des dégâts causés par
les ongulés sauvages. Il y a donc un
risque qu’à long terme, la forêt n’arrive
plus à satisfaire aux attentes de l’homme.
Là où la forêt remplit une fonction importante
telle que la protection contre les
avalanches et les chutes de pierres, mais
aussi là où le propriétaire d’une forêt
souhaite produire du bois, les exigences
quant à une progéniture diverse d’essences
viables sont élevées. Cela n’est plus
le cas sur des surfaces considérables de
la forêt depuis déjà quelques décennies,
une situation que seul le spécialiste peut
reconnaître. Il y a donc un problème de
relève dans la forêt suisse, malgré les
chiffres impressionnants cités plus haut.
Le résoudre est un défi pour les responsables
de la forêt et la recherche sur la
forêt.
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N o 1 Février 2018
VSAO JOURNAL ASMAC
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