JOURNAL ASMAC No 1 - février 2018

POLITIQUE
« Les enjeux sont de taille »
Fin novembre 2017, Anja Zyska a été la première femme à être élue à la présidence de l’ASMAC.
Elle veut davantage mettre l’accent sur la formation postgraduée, sans toutefois négliger la
politique de la santé et les conditions de travail. Son entrée en fonction tombe dans une période
politiquement très intéressante où beaucoup de choses sont en mutation.
Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du Journal ASMAC. Photos : Severin Nowacki.
Fin novembre 2017, le Comité
central de l’ASMAC t’a élue
à la présidence. Auparavant,
tu as été vice-présidente.
A ton avis, qu’est-ce qui va
changer à l’avenir ?
Anja Zyska : Dans un premier temps,
ce n’est que le titre (elle rit) qui a changé,
les contenus ne vont probablement pas
beaucoup changer. La charge de travail
sera peut-être un peu plus élevée. J’espère
pour l’ASMAC pouvoir poursuivre dignement
le très bon travail de mon prédécesseur.
Qu’est-ce qui t’as incitée
à être candidate à ce poste ?
Quand Daniel Schröpfer m’a dit qu’il allait
se retirer, j’ai considéré que ma candidature
était quasiment la suite logique de
mon engagement à l’ASMAC. La section
avait été le point de départ de ma « carrière
à l’ASMAC ». Dans la section Vaud, je
me suis d’abord engagée au comité,
ensuite je suis devenue vice-présidente et
présidente de la section. Finalement, j’ai
été élue au Comité directeur de l’ASMAC
qui m’a élue au poste de vice-présidente.
L’élection par le Comité central a en
quelque sorte été la dernière étape. Je ne
l’avais cependant pas planifié.
Qu’est-ce qui t’intéresse
à ce poste ?
Actuellement, nous nous trouvons dans
une période politiquement très intéressante.
Je ne donnerai que quelques motsclés
: pilotage des admissions, attaques
contre la loi sur le travail, interventions
tarifaires, pression aux économies dans
les cantons et les hôpitaux, etc. Notamment
pour les médecins en formation
postgraduée, la situation est difficile. Il y
a du pain sur la planche.
Dans les situations critiques,
le risque d’échouer est grand.
C’est vrai, beaucoup de choses peuvent
aller de travers. Les enjeux sont de taille,
comme la pression aux économies est très
forte. La formation postgraduée va-t-elle
à l’avenir faire l’objet d’économies ? Pouvons-nous
maintenir la loi sur le travail
avec des conditions de travail modernes
pour les médecins employés ? Heureusement
que je ne suis pas seule, mais que
j’ai plusieurs camarades actifs au secrétariat
central et dans divers organes.
Dans quel état se trouve
actuellement l’ASMAC ?
L’ASMAC se trouve dans une situation très
favorable. Nous avons atteint une position
et une réputation dans la politique de santé
nationale qui ne permettent plus de
nous ignorer. D’autres acteurs nous considèrent
comme une valeur importante et
fiable.
C’est la vue de l’extérieur.
Comment apprécies-tu l’état
intérieur ?
Nous avons un excellent secrétariat central
qui me soutient avec professionnalisme.
En ce qui concerne les sections,
beaucoup d’entre elles sont actives, même
s’il y a (eu) des différences, notamment
dues à leur taille. L’encouragement de la
relève est un objectif stratégique de l’AS-
MAC. Mais si je regarde par exemple la
Suisse romande, je constate que les plus
petites sections comme Fribourg, Neuchâtel
ou le Valais ont depuis des années des
comités engagés et actifs. J’ai donc bon
espoir que cela se poursuive ainsi. Bien
entendu, cela reste un défi d’établir un
pont entre le Comité directeur et les
sections d’une part, mais aussi entre les
sections fortes et moins fortes. Chacun doit
disposer de sa marge de manœuvre.
10 VSAO JOURNAL ASMAC N o 1 Février 2018