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Saint Pierre Favre, lettres et instructions. Traduites, annotées et présentées par Pierre Emonet, s.j.

À côté de son journal spirituel ou Mémorial, Pierre Favre a laissé une correspondance suivie avec ses confrères et quelques amis plus proches, et une série d’instructions sur la vie spirituelle. L’ensemble de ses lettres traduites et anno- tées permet de suivre le petit berger savoyard devenu l’homme de confiance des principaux protagonistes du grand débat qui met alors l’Europe en effervescence et divise l’Église : Italie, Allemagne, Espagne, Flandres, Portugal. Très sensible et lucide, modeste et sympathique, ouvert aux réalités spirituelles, il est particulièrement doué pour nouer des relations d’amitié et de confiance aussi bien avec les grands de ce monde qu’avec les petites gens. Il leur donne les Exercices spirituels, dont il est le meilleur accompagna- teur selon Ignace.

À côté de son journal spirituel ou Mémorial, Pierre Favre a laissé une correspondance suivie avec ses confrères et quelques amis plus proches, et une série d’instructions sur la vie spirituelle. L’ensemble de ses lettres traduites et anno- tées permet de suivre le petit berger savoyard devenu l’homme de confiance des principaux protagonistes du grand débat qui met alors l’Europe en effervescence et divise l’Église : Italie, Allemagne, Espagne, Flandres, Portugal. Très sensible et lucide, modeste et sympathique, ouvert aux réalités spirituelles, il est particulièrement doué pour nouer des relations d’amitié et de confiance aussi bien avec les grands de ce monde qu’avec les petites gens. Il leur donne les Exercices spirituels, dont il est le meilleur accompagna- teur selon Ignace.

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<strong>Saint</strong> PIERRE FAVRE<br />

L<strong>et</strong>tres<br />

<strong>et</strong><br />

<strong>instructions</strong>


<strong>Pierre</strong> FAVRE<br />

L<strong>et</strong>tres<br />

<strong>et</strong><br />

<strong>instructions</strong><br />

<strong>Traduites</strong>, <strong>annotées</strong> <strong>et</strong> <strong>présentées</strong> <strong>par</strong><br />

<strong>Pierre</strong> Emon<strong>et</strong>, s.j.


Collection de la revue Christus<br />

Une collection dirigée <strong>par</strong><br />

Remi de Maindreville s.j.<br />

no 8<br />

© 2017 Éditions jésuites<br />

7, rue Blondeau, 5000 Namur (Belgique)<br />

14, rue d’Assas, 75006 Paris (France)<br />

www.editionsjesuites.com<br />

ISBN : 978-2-87299-311-6<br />

DL 2017/4255/1


INTRODUCTION<br />

<strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong> est né le 13 avril 1506 au Villar<strong>et</strong>, un hameau<br />

de la <strong>par</strong>oisse de <strong>Saint</strong>-Jean-de-Sixt, proche du Grand-<br />

Bornand (Haute-Savoie). Ses <strong>par</strong>ents étaient des paysans de<br />

montagne, catholiques très pieux, « qui avaient assez de biens<br />

pour m’aider à me procurer les moyens de sauver mon âme 1 ».<br />

Jusqu’à l’âge de dix ans, <strong>Pierre</strong> garde les brebis de la famille.<br />

Cédant à ses instances pour étudier, ses <strong>par</strong>ents finirent <strong>par</strong> lui<br />

perm<strong>et</strong>tre de fréquenter l’école <strong>par</strong>oissiale de Thônes tenue<br />

<strong>par</strong> le prêtre Cross<strong>et</strong>. Il y apprit à lire, à écrire <strong>et</strong> quelques rudiments<br />

de latin. Bon élève, il put poursuivre ses études à La<br />

Roche, sous la direction du révérend Velliard, un saint homme<br />

qui enseignait à ses élèves le latin <strong>et</strong> des éléments de théologie<br />

<strong>et</strong> qui les introduisait à la lecture des auteurs anciens <strong>et</strong> de<br />

l’Évangile, tout en les encourageant à la pur<strong>et</strong>é <strong>et</strong> à la crainte<br />

de Dieu. L’enseignement de ce maître <strong>et</strong> l’exemple de sa vie<br />

poussèrent le jeune <strong>Favre</strong>, qui n’avait que douze ans, à s’offrir<br />

pour le service du Seigneur, « si bien qu’un jour, pendant les<br />

vacances, dans un champ où [il] aidai[t] <strong>par</strong>fois à garder les<br />

troupeaux, plein de joie <strong>et</strong> avec un grand désir de la pur<strong>et</strong>é, [il]<br />

1. Bienheureux <strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong>, Mémorial, Desclée de Brouwer, coll.<br />

Christus no 4, Paris, 1960, no 1 (désormais M suivi du numéro en marge).


6 Introduction<br />

promi[t] à Dieu notre Seigneur de garder la chast<strong>et</strong>é à jamais<br />

2 ».<br />

En automne 1525, sur les conseils d’un cousin chartreux,<br />

dom Claude Perrissin, prieur de la chartreuse du Reposoir, il<br />

<strong>par</strong>t pour Paris <strong>et</strong> s’inscrit au collège <strong>Saint</strong>e-Barbe où il <strong>par</strong>tage<br />

sa chambre avec François Xavier <strong>et</strong>, plus tard, avec Ignace de<br />

Loyola. Licencié ès arts, il fait les Exercices en 1534 sous la direction<br />

d’Ignace, qui l’a fait attendre quatre ans. Après bien<br />

des hésitations, il se décide pour le sacerdoce. Ordonné le<br />

30 mai 1534, il est le premier jésuite prêtre ; c’est lui qui célébrera<br />

l’eucharistie dans la p<strong>et</strong>ite église de Montmartre, le<br />

15 août de la même année, <strong>et</strong> qui recevra les vœux de ses compagnons<br />

qui se proposaient de <strong>par</strong>tir pour Jérusalem <strong>et</strong>, au r<strong>et</strong>our,<br />

de se placer sous l’autorité du pontife romain 3 . La guerre<br />

entre Venise <strong>et</strong> les Ottomans ayant définitivement compromis<br />

le voyage à Jérusalem, les compagnons vont se m<strong>et</strong>tre à la disposition<br />

du pape pour les missions qu’il voudra bien leur<br />

confier.<br />

Dans le groupe des premiers jésuites, <strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong> s’impose<br />

<strong>par</strong> sa vertu <strong>et</strong> son caractère doux <strong>et</strong> aimable. Son tempérament<br />

réfléchi, sa profonde piété <strong>et</strong> son émotivité attirent <strong>et</strong> rassurent<br />

; avec lui on se sent en confiance <strong>et</strong> compris.<br />

Vagabond <strong>par</strong> obéissance<br />

Après quelques mois passés à Rome, où il enseigne la théologie<br />

positive à la Sapienza <strong>et</strong> remplit la fonction de secrétaire<br />

d’Ignace, <strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong> commence une vie itinérante qui, durant<br />

sept ans, le conduira à travers l’Europe sur tous les points<br />

chauds où se joue l’avenir de l’Église. Un an <strong>et</strong> demi à Parme<br />

de juin 1539 à septembre 1540, avec Laínez pour accompagner<br />

le cardinal Filonardi, le légat du pape ; neuf mois en Allemagne<br />

de 1541-1542, en qualité de conseiller du Docteur Ortiz, le représentant<br />

de Charles Quint aux colloques de Worms, puis à<br />

2. M, 4.<br />

3. M, 15.


Introduction<br />

7<br />

la diète de Ratisbonne ; six mois en Espagne d’octobre 1541 à<br />

mars 1542, toujours en compagnie du Docteur Ortiz ; deux ans<br />

<strong>et</strong> trois mois en Allemagne d’avril 1542 à septembre 1543 ; trois<br />

mois à Louvain d’avril 1542 à juill<strong>et</strong> 1544 ; deux ans au Portugal<br />

<strong>et</strong> en Espagne, de juill<strong>et</strong> 1544 à juill<strong>et</strong> 1546. Rappelé à<br />

Rome, pour <strong>par</strong>ticiper au concile de Trente, il meurt d’épuisement<br />

à l’âge de 40 ans le 1er août 1546, après avoir sillonné<br />

l’Europe en ébullition, <strong>par</strong>couru quelque 15 000 km <strong>et</strong> effectué<br />

deux traversées maritimes.<br />

Conseiller de cardinaux, de légats pontificaux, d’ambassadeurs<br />

de l’empereur ou de rois, le sympathique <strong>et</strong> timide p<strong>et</strong>it<br />

berger savoyard est devenu l’homme de confiance des principaux<br />

protagonistes du grand débat qui m<strong>et</strong> alors l’Europe en<br />

effervescence <strong>et</strong> divise l’Église. Sa connaissance de l’Allemagne<br />

<strong>et</strong> de l’Espagne lui fait toucher du doigt la gravité du schisme<br />

qui divise l’Église.<br />

Sa modestie, ses dons de sympathie, sa solide formation <strong>et</strong><br />

ses capacités de discernement exercent une véritable séduction.<br />

Très sensible <strong>et</strong> lucide, ouvert aux réalités spirituelles, il est <strong>par</strong>ticulièrement<br />

capable de comprendre les autres <strong>et</strong> de les<br />

prendre en charge avec beaucoup d’affection paternelle ou fraternelle.<br />

Doué pour nouer des relations d’amitié avec des personnes<br />

de tout genre, s’il fréquente les grands de ce monde, il<br />

reste cependant proche des p<strong>et</strong>ites gens, des pauvres, des enfants,<br />

des gens de la campagne, <strong>et</strong> des personnes délaissées 4 .<br />

Sans cesse <strong>par</strong>tir <strong>et</strong> recommencer ailleurs, c<strong>et</strong>te vie vagabonde,<br />

qui pourrait donner l’impression qu’il est un inconstant,<br />

ne trouve sa justification que dans l’obéissance (96) 5 .<br />

<strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong> <strong>par</strong>t en mission <strong>par</strong>ce que le pape ou son supérieur<br />

immédiat, Ignace de Loyola, l’envoient. Paul III l’a<br />

nommé conseiller de ses légats pontificaux, des nonces ou des<br />

ambassadeurs qui <strong>par</strong>ticipent aux colloques <strong>et</strong> aux diètes impériales<br />

en Allemagne. Ignace l’a dépêché auprès des cours du<br />

Portugal <strong>et</strong> d’Espagne pour traiter avec des souverains favo-<br />

4. M, 421-422.<br />

5. Les chiffres entre <strong>par</strong>enthèses renvoient au numéro des documents<br />

publiés.


8 Introduction<br />

rables à la Compagnie <strong>et</strong> soucieux de l’annonce de la foi dans<br />

leurs territoires nouvellement conquis. À chaque étape, <strong>Pierre</strong><br />

prêche, confesse, donne les Exercices, fait des visites, reçoit<br />

pour des entr<strong>et</strong>iens spirituels, instruit <strong>et</strong> conseille des personnages<br />

importants. Partout, il rencontre les mêmes maux <strong>et</strong> les<br />

mêmes misères : les épidémies, les famines, les sécheresses, les<br />

malheurs engendrés <strong>par</strong> la guerre. Plus profondément, il est<br />

touché <strong>par</strong> le manque de foi, l’ignorance, l’immoralité, la misère<br />

spirituelle. Peu importent alors les frontières politiques<br />

ou géographiques, il lui faut être là où le salut doit être annoncé,<br />

là où on l’envoie. Il n’a pas d’autre chez-soi que l’incessant<br />

déplacement exigé <strong>par</strong> les missions qu’on lui confie,<br />

dans l’incertitude de ce que vont décider ses supérieurs <strong>et</strong> en<br />

dépit d’une santé fragile qui l’immobilise <strong>par</strong>fois des mois durant<br />

(33, 43, 57, 58, 59).<br />

Universellement apprécié à cause de ses dons de sympathie,<br />

<strong>Pierre</strong> s’adapte facilement <strong>et</strong> se fait vite des amis : autant d’arrachements<br />

lorsqu’il faudra reprendre la route. À peine commence-t-il<br />

à prendre racine quelque <strong>par</strong>t, à tisser des liens<br />

féconds pour son ministère qu’une nouvelle mission l’appelle<br />

ailleurs. Il sème <strong>et</strong> se fatigue sans avoir le bonheur de récolter<br />

la moisson (39, 46). Au changement de pays, s’ajoute celui de<br />

la langue <strong>et</strong> de la culture : l’Espagne lui est aussi chaleureuse<br />

que l’Allemagne se montre froide (39). Ces continuels déplacements<br />

impliquent chaque fois des ruptures qu’il ressent<br />

d’autant plus douloureusement qu’il n’est pas toujours persuadé<br />

de l’opportunité de la nouvelle mission (31, 45) 6 <strong>et</strong> que<br />

des personnalités influentes s’opposent à son dé<strong>par</strong>t <strong>et</strong> intriguent<br />

en haut lieu pour l’empêcher (5, 7, 38, 59, 60). Obéissant,<br />

il se garde bien de profiter des interventions de ses amis pour<br />

infléchir la décision de son supérieur (6, 7). S’il lui arrive de se<br />

plaindre, il reste cependant le jésuite disponible <strong>et</strong> fondamentalement<br />

obéissant dont la vocation est de <strong>par</strong>courir le monde :<br />

« Pour rien au monde je ne voudrais ne pas avoir quitté Rome<br />

pour Parme, ni Parme pour l’Allemagne. Je ne regr<strong>et</strong>terai ja-<br />

6. Ignace qui ne connaît pas bien la situation en Allemagne interrompt<br />

son travail à Cologne pour l’envoyer au Portugal.


Introduction<br />

9<br />

mais d’avoir été envoyé d’Allemagne en Espagne, ni de revenir<br />

d’Espagne ici à Spire, <strong>et</strong> de Spire à Mayence », écrit-il à Ignace<br />

(46). Au confort de la cour de Madrid, où il s’estime trop bien<br />

traité, il préfère être toute sa vie un pèlerin en route de <strong>par</strong>t <strong>et</strong><br />

d’autre dans le monde sans jamais s’arrêter (92). Ses continuels<br />

déracinements sont pour lui l’occasion d’approfondir <strong>et</strong> de développer<br />

le sens spirituel de l’obéissance <strong>et</strong> de la sé<strong>par</strong>ation<br />

(72, 76).<br />

La correspondance<br />

<strong>Favre</strong> reste en contact étroit avec ses compagnons <strong>et</strong> ses<br />

amis grâce à la correspondance écrite.<br />

Le contenu des <strong>l<strong>et</strong>tres</strong> dépend en grande <strong>par</strong>tie des destinataires<br />

<strong>et</strong> des lieux d’où il écrit. Celles expédiées d’Italie, de<br />

Parme, font surtout état de son ministère spirituel. D’Allemagne<br />

il <strong>par</strong>le de la situation du pays, des négociations entre<br />

protestants <strong>et</strong> catholiques, de la politique de l’empereur, des<br />

progrès de la Réforme. Depuis la Flandre il donne des nouvelles<br />

de la première communauté d’étudiants jésuites de la région.<br />

D’Espagne <strong>et</strong> du Portugal, il informe ses correspondants<br />

de son ministère <strong>et</strong> du développement de la Compagnie dans<br />

le pays.<br />

La correspondance avec le centre de la Compagnie à Rome<br />

répondait à une règle précise imposée <strong>par</strong> Ignace. Pour maintenir<br />

l’union entre les compagnons dispersés <strong>par</strong> les missions<br />

qui leur étaient confiées, Ignace exigeait que chacun écrive régulièrement<br />

à Rome. Il s’agissait de donner des nouvelles sur<br />

tout ce qui pouvait intéresser les autres compagnons <strong>et</strong> les amis<br />

de la Compagnie : les voyages, la santé, les succès <strong>et</strong> les difficultés<br />

de l’apostolat, la situation de la foi, le recrutement <strong>et</strong> les<br />

vocations à la Compagnie, la politique des cours européennes,<br />

en un mot « tout ce qu’un ami voudrait savoir d’un autre<br />

ami 7 ». Recopiées <strong>et</strong> diffusées <strong>par</strong> le secrétariat central de<br />

Rome, ces <strong>l<strong>et</strong>tres</strong> étaient destinées à circuler à l’intérieur de la<br />

7. Cf. Écrits, p. 707-711.


10 Introduction<br />

Compagnie <strong>et</strong> être montrées à des amis ou à des bienfaiteurs.<br />

Aussi devaient-elles être écrites avec soin <strong>et</strong> ordre. Les questions<br />

plus confidentielles ou moins édifiantes devaient faire<br />

l’obj<strong>et</strong> d’une l<strong>et</strong>tre annexe à usage privé, qui pouvait être écrite<br />

avec moins de soins, la hijuela.<br />

Ignace exigeait de la régularité. Des normes avaient été<br />

fixées : les compagnons qui travaillaient en Italie devaient<br />

écrire chaque semaine, ceux qui étaient dispersés en Europe<br />

une fois <strong>par</strong> mois. <strong>Favre</strong> tient donc avec soin la comptabilité<br />

des <strong>l<strong>et</strong>tres</strong> envoyées <strong>et</strong> reçues ; il se soucie constamment de<br />

confier les siennes à des courriers fiables, <strong>et</strong> il s’informe pour<br />

vérifier si elles sont <strong>par</strong>venues à destination <strong>et</strong> combien se sont<br />

perdues tout en se plaignant de ne pas recevoir des nouvelles<br />

de ses confrères (4, 13, 16).<br />

<strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong> écrit <strong>par</strong>fois plusieurs <strong>l<strong>et</strong>tres</strong> <strong>par</strong> jour (61-63,<br />

86-87, 88-90), dans un style spontané assez éloigné de la pur<strong>et</strong>é<br />

classique des langues qu’il utilise. Souvent débordé de travail,<br />

condamné à dire son bréviaire de nuit (19), il écrit au dernier<br />

moment, pressé <strong>par</strong> un courrier en <strong>par</strong>tance (17). Il rédige<br />

alors à la hâte, néglige les règles de ponctuation <strong>et</strong> ne prend<br />

pas le temps de se relire. Les divers suj<strong>et</strong>s qu’il traite se bousculent<br />

en dépit de l’ordre rigoureux exigé <strong>par</strong> Ignace : les succès<br />

ou les difficultés de son apostolat, les nouvelles de sa santé,<br />

de celle de ses compagnons, les rencontres avec des personnalités<br />

importantes, des propos édifiants <strong>et</strong> des considérations<br />

spirituelles plus personnelles <strong>et</strong> quelques élans mystiques se<br />

r<strong>et</strong>rouvent <strong>par</strong>fois pêle-mêle dans un beau désordre. Dans une<br />

même l<strong>et</strong>tre, il passe facilement au latin pour citer les Écritures<br />

8 ou lorsque s’imposent des réminiscences d’école (33,<br />

53), ce qui agace manifestement ses correspondants qui le lui<br />

font savoir : « Il semble bien que je ne sache pas encore me<br />

conformer à vos désirs, <strong>par</strong>ce que, écrivant à la hâte, je ne<br />

trouve pas les mots <strong>et</strong> les expressions en espagnol. De sorte que<br />

toutes mes <strong>l<strong>et</strong>tres</strong> sont obscures <strong>et</strong> désordonnées, pleines de<br />

phrases <strong>et</strong> de mots en latin » (18). Il reconnaît aussi qu’il a <strong>par</strong>fois<br />

tendance à théoriser (79). Dans une l<strong>et</strong>tre écrite en espa-<br />

8. Il cite toujours la Vulgate sixto-clémentine.


Introduction<br />

11<br />

gnol au P. Santa Cruz, il poursuit subitement en latin pour <strong>par</strong>ler<br />

des martyrs indiens sur un ton d’homélie (86). À Laínez,<br />

qui lui demandait des conseils pour traiter avec les hérétiques,<br />

il écrit en espagnol une l<strong>et</strong>tre farcie d’expressions latines qui<br />

sentent l’école (93). Mais il sait aussi écrire sur un ton badin à<br />

son ami Guillaume Postel, un original toujours en mouvement<br />

<strong>et</strong> incapable de se fixer, dont il se moque gentiment (71).<br />

Ignace lui demande assez vertement d’améliorer son style<br />

<strong>et</strong> d’en prendre le temps. Et qu’il ne vienne pas lui dire qu’il<br />

est très occupé <strong>et</strong> qu’il manque de temps : « Certains, bien sûr,<br />

sont occupés dans la Compagnie. Je crois volontiers que, si je<br />

ne le suis pas beaucoup, je ne le suis pas moins qu’un autre —<br />

<strong>et</strong> j’ai moins de santé 9 » ! Ce désordre dans la correspondance<br />

n’est, semble-t-il, que l’indice d’une difficulté plus générale de<br />

<strong>Favre</strong> à s’organiser dans le travail. Lui-même le reconnaît<br />

humblement : incapable de dire non, il a tendance à trop embrasser,<br />

aussi se trouve-t-il régulièrement débordé <strong>par</strong> les nombreux<br />

engagements qu’il accepte (17, 21, 43). Ce qui ne<br />

l’empêchera pas de se plaindre avec une pointe d’amertume<br />

d’être jugé négligent <strong>et</strong> maladroit (13, 15, 19).<br />

<strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong> utilise volontiers un langage imagé. Il affectionne<br />

les métaphores, celles tirées de la Bible (76) ou inspirées<br />

<strong>par</strong> ses origines paysannes : labourage, épierrage, semailles,<br />

moissons, récoltes, travaux des champs <strong>et</strong> de la vigne, les nav<strong>et</strong>s,<br />

les oignons <strong>et</strong> autres légumes du potager sont autant<br />

d’images qui lui perm<strong>et</strong>tent de <strong>par</strong>ler des réalités spirituelles<br />

ou de son activité apostolique (5, 7, 17, 20, 39, 46, 50, 53, 71,<br />

88, 89).<br />

9. L<strong>et</strong>tre d’Ignace de Loyola à <strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong> du 10 décembre 1542. Cf.<br />

Écrits, p. 669-671. Des remarques plus ou moins semblables sont adressées<br />

à d’autres compagnons : à Nicolas Bobadilla (ibid., p. 676-678), à<br />

Juan Alvarez (ibid., p. 741-742), à Robert Claysson (ibid., p. 924-925).


12 Introduction<br />

L’Allemagne <strong>et</strong> la Réforme protestante<br />

De tous les pays qu’il a visités, l’Allemagne a ses préférences<br />

au point qu’il souhaite <strong>par</strong>fois d’y être enterré (9, 17, 60, 67,<br />

69, 78, 79, 85). Il en <strong>par</strong>le continuellement <strong>et</strong> il ne s’en éloignera<br />

que péniblement lorsque <strong>par</strong> deux fois l’obéissance l’enverra<br />

en Espagne d’abord (1541), puis au Portugal (1544).<br />

Même s’il se dit heureux de connaître l’Espagne, de pouvoir y<br />

récolter plus qu’ailleurs de nombreux fruits apostoliques, il ne<br />

manque jamais de demander des prières pour l’Allemagne,<br />

d’attirer l’attention d’Ignace sur la nécessité d’y maintenir des<br />

jésuites <strong>et</strong>, dans la mesure du possible, d’y établir plus solidement<br />

la Compagnie (32, 39, 92).<br />

En Allemagne, <strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong> entre en contact avec la Réforme<br />

protestante. Envoyé <strong>par</strong> le pape Paul III pour accompagner le<br />

Docteur Ortiz, représentant de l’empereur Charles Quint au<br />

colloque de Worms, il se trouve bien vite au cœur même des<br />

affrontements entre catholiques <strong>et</strong> protestants, sans toutefois<br />

être membre de la délégation officielle. Après Worms <strong>et</strong> une<br />

étape à Spire, il est à Ratisbonne avec la cour impériale pour la<br />

diète convoquée <strong>par</strong> l’empereur où il devient le confident de<br />

nombreuses personnalités (13, 15, 18). Des villes où il a séjourné,<br />

Cologne a ses préférences au point d’influencer ses décisions<br />

concernant les études de ses jeunes compagnons (80).<br />

Il y a tissé des liens de profonde amitié avec les chartreux. C’est<br />

à Cologne aussi que vit <strong>et</strong> travaille un jeune <strong>et</strong> brillant théologien,<br />

<strong>Pierre</strong> Canisius, dont la forte personnalité <strong>et</strong> les grandes<br />

qualités intellectuelles lui perm<strong>et</strong>tront de fonder la première<br />

communauté de jésuites en Allemagne. Au cours de ses séjours<br />

dans la ville rhénane, <strong>Favre</strong> est confronté aux dérives de l’archevêque<br />

Hermann von Wied, prince <strong>et</strong> grand électeur du<br />

<strong>Saint</strong>-Empire, qui cherche à introduire la Réforme dans son<br />

diocèse, malgré les mesures prises <strong>par</strong> l’empereur. Avec les<br />

chartreux, l’Université, le Chapitre, les bourgeois <strong>et</strong> plusieurs<br />

théologiens, dont son novice <strong>et</strong> ami <strong>Pierre</strong> Canisius, il s’efforce<br />

de débusquer les manœuvres de l’archevêque <strong>et</strong> d’en informer<br />

le nonce apostolique. Personne n’osant le dénoncer auprès de<br />

l’empereur, il se charge de le faire (54, 55, 56, 68).


Introduction<br />

13<br />

<strong>Favre</strong> est atteint personnellement <strong>par</strong> les excès de l’hérésie.<br />

Lui qui est proche de la piété populaire, qui privilégie les élans<br />

du cœur, qui se meut dans un monde peuplé d’anges, de saints<br />

<strong>et</strong> de saintes, qui vit au rythme des fêtes liturgiques <strong>et</strong> des sacrements<br />

<strong>et</strong> qui a placé son célibat sous la protection de la<br />

Vierge Mère du Christ, est profondément blessé <strong>par</strong> les excès<br />

d’une Réforme qui détruit les images des saints <strong>et</strong> de la Vierge,<br />

qui saccage les églises, supprime la messe, abolit les sacrements<br />

<strong>et</strong> le célibat. Son approche très émotionnelle des mystères de<br />

la vie du Seigneur le place instinctivement en opposition avec<br />

les enseignements de la Réforme. Plus que d’une opposition<br />

doctrinale, il s’agit d’une incompatibilité d’ordre affectif. Le<br />

terrain sur lequel il excelle est celui du rapport affectif au Christ<br />

<strong>et</strong> à l’Église. C’est là qu’il se trouve à l’aise, bien plus que dans<br />

les disputes académiques des docteurs allemands. S’il considère<br />

l’hérésie comme une véritable peste, c’est <strong>par</strong>ce qu’elle<br />

atteint le sentiment catholique, qui constitue pour lui l’identité<br />

chrétienne plus que la profession d’une doctrine. La suite du<br />

Christ, l’intériorité exercée à l’école des Exercices est pour lui<br />

le vrai chemin du renouveau catholique sans pour autant tomber<br />

dans le piège de la pure intériorité chère aux réformés.<br />

Proche des chartreux de Cologne, il se situe dans la ligne de la<br />

devotio moderna dont il a lu les auteurs, comme Ignace <strong>et</strong> Luther.<br />

Ce r<strong>et</strong>our au cœur est la réforme de l’Église à laquelle il<br />

travaille.<br />

Les <strong>l<strong>et</strong>tres</strong> qu’il adresse à ses confrères de Rome les informent<br />

sur la situation de la foi dans le pays, sur les progrès de<br />

la Réforme (9, 11), sur l’état des discussions entre catholiques<br />

<strong>et</strong> protestants <strong>et</strong> sur le déroulement des colloques <strong>et</strong> de la<br />

diète 10 . Son attitude envers les hérétiques tranche avec la<br />

rudesse pleine de zèle de certains théologiens engagés dans les<br />

discussions à Worms, Spire <strong>et</strong> Ratisbonne. Même s’il pense que<br />

l’hérésie est une vraie peste <strong>et</strong> qu’il ne faut pas faire de concessions<br />

(37, 48), il se sent plus proche de Gropper, Pflug <strong>et</strong><br />

Helding, des théologiens promoteurs d’un nouveau climat<br />

religieux <strong>et</strong> plus ouverts au dialogue <strong>et</strong> aux concessions, que<br />

10. Cf. documents 9, 11, 13, 16, 17, 20, 22, 23, 24, 25, 27.


14 Introduction<br />

de Eck, trop combatif. Parce qu’il veut traiter les protestants<br />

avec amour, douceur <strong>et</strong> cordialité, il évite de controverser avec<br />

eux, ou de les exaspérer. Il s’agit de ne pas comprom<strong>et</strong>tre les<br />

fruits que l’on peut espérer de leur <strong>par</strong>t (9). Aussi, privilégi<strong>et</strong>-il<br />

le dialogue plutôt que la polémique ; il cherche les points<br />

de contact, demande à mieux connaître la théologie de ses adversaires<br />

en les rencontrant <strong>et</strong> en lisant leurs propres œuvres.<br />

C’est le conseil qu’il donne à ses confrères de Rome : s’ils veulent<br />

comprendre quelque chose aux débats actuels, qu’ils lisent<br />

les livres des hérétiques, en <strong>par</strong>ticulier la Confession d’Augsbourg<br />

<strong>et</strong> l’Apologie de Melanchthon (9). Il leur expose l’essentiel<br />

de la doctrine des réformés, la justification <strong>par</strong> la foi,<br />

l’eucharistie, la rémission des péchés, tout en remarquant<br />

qu’ils ont gardé des sacrements comme le baptême <strong>et</strong> le mariage<br />

<strong>et</strong> même celui des prêtres (11). À Worms, bien qu’il ne<br />

fasse pas <strong>par</strong>tie de la délégation officielle, sa sagesse, sa modestie,<br />

sa profonde spiritualité <strong>et</strong> son esprit conciliant le désignent,<br />

aux yeux de certains, comme l’interlocuteur idéal pour discuter<br />

avec Melanchthon, Bucer <strong>et</strong> d’autres représentants de la<br />

Réforme. Lui-même le désirait beaucoup. Craignant que des<br />

discussions <strong>par</strong>allèles échappent à leur contrôle, les responsables<br />

de la délégation catholique s’y opposèrent. <strong>Favre</strong> reviendra<br />

plusieurs fois sur c<strong>et</strong>te interdiction pour la regr<strong>et</strong>ter.<br />

Peut-être même en a-t-il été blessé. Pour lui, sa conviction est<br />

faite : mieux vaudrait <strong>par</strong>ler avec les luthériens plutôt que se<br />

disputer avec eux à coups d’arguments théologiques (9, 11, 23).<br />

Les joutes théologiques entre catholiques <strong>et</strong> protestants tiennent<br />

moins de place dans sa correspondance que l’intense<br />

apostolat qu’il développe en marge des missions qui lui sont<br />

confiées. Il est rapidement devenu le conseiller <strong>et</strong> le père spirituel<br />

de nombreuses personnalités, de celles surtout dont il<br />

<strong>par</strong>le la langue ou qui comprennent le latin, des multiplicateurs<br />

comme le souhaitait Ignace de Loyola. Inlassablement, il travaille<br />

pour fortifier la foi des catholiques vacillants <strong>et</strong> pour ramener<br />

à la foi <strong>et</strong> à l’obéissance de l’Église ceux qui s’en sont<br />

distancés (9). Ce que les colloques <strong>et</strong> la diète ne <strong>par</strong>viennent<br />

pas à faire, il le réalise au niveau des individus en leur proposant<br />

un vrai chemin de réforme personnelle : entr<strong>et</strong>iens, accompagnements<br />

spirituels, prédications, Exercices spirituels,


Introduction<br />

15<br />

campagnes en faveur de la confession <strong>et</strong> de la communion fréquentes<br />

occupent l’essentiel de son temps (3, 4, 5, 7, 15).<br />

<strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong> n’a guère confiance dans les théologiens catholiques<br />

: il ne se fait pas d’illusion sur l’issue du colloque. Les<br />

catholiques sont divisés entre eux <strong>et</strong> sont hésitants, ce qui ne<br />

fait que renforcer les positions des luthériens qui ne se convertissent<br />

pas. Au contraire, ils gagnent du terrain. Regroupés autour<br />

de la Confession d’Augsbourg, ils tentent de former un<br />

front unique <strong>et</strong> d’obtenir ainsi ce qu’ils cherchent, c’est-à-dire<br />

de s’entendre entre eux, ce qui est pire pour l’Église (9). <strong>Pierre</strong><br />

redoute surtout que pour sauver la paix on ne <strong>par</strong>vienne à des<br />

accords trop flous <strong>et</strong> que l’empereur ne soit pas assez ferme<br />

(23). À son avis, mieux vaudrait prendre acte ouvertement des<br />

dissensions que de conclure des accords en mauvaise <strong>par</strong>t (22).<br />

La situation est telle que tous ces moyens humains lui semblent<br />

inefficaces. Dieu seul peut encore faire quelque chose pour sauver<br />

l’Église : « les affaires de la foi sont pleines d’ambiguïté, de<br />

sorte que nous plaçons notre confiance en Dieu seul » (24).<br />

Que ses compagnons de Rome prient <strong>et</strong> offrent des sacrifices<br />

à c<strong>et</strong>te intention.<br />

<strong>Favre</strong> est moins sensible à la dimension politique <strong>et</strong> théologique<br />

de la Réforme qu’à son aspect pastoral. Les débats théologiques<br />

le laissent sceptique. Il est convaincu que la réforme<br />

des mœurs est un meilleur remède que les livres que composent<br />

sans cesse les docteurs allemands (22). Plus que la réforme<br />

de l’Église <strong>et</strong> de ses structures, c’est celle des personnes qui l’intéresse.<br />

Parce que souvent les théories ne sont qu’une manière<br />

de justifier le vécu, il estime qu’il faut chercher les causes profondes<br />

de la Réforme dans le relâchement des mœurs <strong>et</strong> les péchés<br />

du clergé plus que dans les théories des luthériens. Ces<br />

hérésies actuelles ne sont rien d’autre qu’un manque de dévotion,<br />

d’humilité, de patience, de chast<strong>et</strong>é <strong>et</strong> de charité (50).<br />

Avant d’aborder les questions de foi, mieux vaut les exhorter<br />

à m<strong>et</strong>tre de l’ordre dans leur vie <strong>et</strong> à revenir à la conduite des<br />

premiers chrétiens <strong>et</strong> des saints Pères (21). Ainsi, avant de discuter<br />

sur la prière, la messe, le célibat sacerdotal, il convient<br />

de les encourager à prier <strong>et</strong> à <strong>par</strong>ticiper à l’eucharistie (93). En<br />

somme, ces gens ont besoin d’être encouragés à mener une vie<br />

chrétienne vertueuse, à craindre <strong>et</strong> aimer Dieu, à faire le bien,


16 Introduction<br />

à agir contre leurs faiblesses, leur manque de dévotion <strong>et</strong><br />

contre tous les autres maux qui les accablent, « qui ne résident<br />

pas d’abord dans leur esprit, mais dans les mains <strong>et</strong> les pieds<br />

de l’âme <strong>et</strong> du corps » (93). D’où l’importance de maintenir<br />

les rites traditionnels <strong>et</strong> de privilégier la formation du clergé.<br />

Pas de théorie, mais des actes : une bonne vie, la pratique des<br />

vertus, la prière, la méditation des fins dernières (7, 21) ! <strong>Pierre</strong><br />

<strong>Favre</strong> se consacre alors aux catholiques, surtout à ceux qui sont<br />

en contact direct avec les réformés. À Spire, une grande <strong>par</strong>tie<br />

des personnalités impliquées dans le colloque, des cardinaux,<br />

des hommes de premier plan comme Otto Truchsess von<br />

Waldburg, légat pontifical <strong>et</strong> futur cardinal, des théologiens réputés<br />

comme Cochlæus, viennent chez lui pour demander des<br />

conseils, <strong>par</strong>ler de leur vie spirituelle, clarifier quelques points<br />

de théologie. Lui écoute, répond, <strong>et</strong> dès qu’il perçoit qu’ils sont<br />

disposés, leur propose de faire les Exercices, même à des luthériens,<br />

tel ce jeune homme qui se convertit <strong>et</strong> entre dans la<br />

Compagnie (94).<br />

Il reproche aux catholiques de se contenter de résister passivement,<br />

<strong>et</strong> de ne faire preuve d’aucun dynamisme. Il ne suffit<br />

pas de vouloir éradiquer l’hérésie, encore faut-il construire le<br />

renouveau spirituel (95). Aux scolastiques qui étudient à Paris<br />

il écrit : « Si seulement ceux qui s’efforcent d’édifier la foi catholique<br />

commençaient à reconstruire <strong>et</strong> à construire aussi <strong>par</strong><br />

la <strong>par</strong>ole <strong>et</strong> une vie morale ! Surtout maintenant qu’avec leurs<br />

seuls écrits ils peuvent si peu contre les hérétiques. Parce que<br />

le monde en est venu à un tel état d’incroyance, il faut argumenter<br />

avec des actes <strong>et</strong> du sang, sinon la situation va empirer<br />

avec la multiplication des erreurs. Les <strong>par</strong>oles <strong>et</strong> les raisonnements<br />

ne suffisent plus pour en finir avec ceux d’ici <strong>et</strong> autres<br />

hérétiques » (24). Sans combattre l’hérésie naissante de front,<br />

<strong>Favre</strong> cherche à fortifier les faibles <strong>et</strong> les hésitants. Aussi encourage-t-il<br />

ses correspondants à aimer <strong>et</strong> pratiquer la prière<br />

d’intercession, le rosaire, la dévotion aux saints <strong>et</strong> aux âmes du<br />

purgatoire, la prière pour les défunts, la confession <strong>et</strong> la communion<br />

fréquente : « Il est très important que l’Allemagne<br />

sache que l’Église romaine n’est pas spirituellement à bout de<br />

forces au point de ne plus disposer de personnes qui, <strong>par</strong> leur<br />

vie <strong>et</strong> leur enseignement, aident non seulement les chrétiens


Introduction<br />

17<br />

pécheurs à progresser dans les bonnes œuvres, mais aussi ceux<br />

qui au<strong>par</strong>avant reniaient Jésus Christ à professer sincèrement<br />

la vraie foi chrétienne » (21). Une attitude qui n’était pas nécessairement<br />

<strong>par</strong>tagée <strong>par</strong> tous ses compagnons, sans doute<br />

pas <strong>par</strong> Bobadilla, réputé pour son franc-<strong>par</strong>ler <strong>et</strong> ses propos<br />

excessifs, qui séjournait à la même époque en Allemagne en<br />

qualité d’aumônier des armées impériales <strong>et</strong> qui croisa plus<br />

d’une fois son chemin 11 .<br />

Comme Ignace de Loyola, <strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong> n’est pas un contreréformateur,<br />

bien au contraire : il souhaite travailler à la réforme<br />

de l’Église, du clergé, du peuple chrétien. Il n’engage pas<br />

le débat avec les protestants au niveau de la théologie, mais il<br />

les rejoint sur le terrain de la vie, en m<strong>et</strong>tant son espoir dans<br />

la réforme des mœurs plus que dans celle des institutions.<br />

Parce qu’il est persuadé que le succès des luthériens tient<br />

moins à l’ap<strong>par</strong>ente vérité de leur doctrine qu’aux scandales<br />

du clergé <strong>et</strong> aux maux de l’Église, il s’applique à réformer les<br />

individus en prêchant la Parole, en suscitant les bons sentiments<br />

du peuple <strong>et</strong> du clergé, en donnant les Exercices à des<br />

personnalités influentes.<br />

Un mot résume les relations de <strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong> avec les protestants,<br />

celui qu’il adressait à Laínez comme conseil essentiel :<br />

« qui veut aider les hérétiques d’aujourd’hui doit avoir beaucoup<br />

de charité à leur égard <strong>et</strong> les aimer en vérité, chassant de<br />

son esprit toute considération susceptible de refroidir l’estime<br />

que l’on peut avoir pour eux » (93). Un mot qui nous livre la<br />

clef de la séduction qu’il exerçait sur tous ceux <strong>et</strong> celles qui<br />

l’approchaient, <strong>et</strong> qui explique la fécondité de son ministère<br />

apostolique <strong>et</strong> de l’étonnant rayonnement de sa vie.<br />

Les Exercices plus que l’éloquence<br />

Contrairement à son disciple le P. Estrada, qui convainquait<br />

<strong>par</strong> la force de son éloquence, <strong>Favre</strong> attire <strong>par</strong> sa bonté, sa douceur<br />

<strong>et</strong> son attention aux personnes. Sa seule présence m<strong>et</strong> en<br />

11. Cf. Index des noms propres, p. 381.


18 Introduction<br />

confiance. Aussi devient-il rapidement le conseiller, le confident<br />

<strong>et</strong> le confesseur recherché des grands comme des p<strong>et</strong>its.<br />

Des cardinaux, des évêques, des abbés, des nonces, des légats,<br />

des ambassadeurs, des princes, des ducs <strong>et</strong> des marquis, des seigneurs<br />

<strong>et</strong> des dames de qualité, des théologiens, jusqu’à certains<br />

hérétiques viennent le consulter. Il a la confiance du confesseur<br />

de l’empereur <strong>et</strong> du maître du Sacré Palais ; tous ceux qui l’approchent<br />

sont conquis, <strong>et</strong> nombreux sont ceux qui lui confient<br />

leur vie spirituelle (13, 15, 17, 18, 19, 20, 21). Même s’il écrit<br />

que la vie à la cour ne lui convient guère, le souci spirituel des<br />

personnes <strong>et</strong> son zèle apostolique constituent le biotope qui lui<br />

perm<strong>et</strong> de s’y mouvoir avec aisance <strong>et</strong> simplicité (85).<br />

S’il prêche régulièrement, en Espagne surtout, <strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong><br />

n’est pas un grand orateur. Il le sait <strong>et</strong> le reconnaît. Aussi pour<br />

ne pas perdre son crédit, il renonce <strong>par</strong>fois à monter en chaire<br />

(21). Outre le français, sa langue maternelle, il <strong>par</strong>le <strong>et</strong> écrit en<br />

espagnol, en italien <strong>et</strong> en latin. Par contre, il ne <strong>par</strong>le ni l’allemand<br />

ni le flamand ; il prêche alors en latin pour ceux <strong>et</strong> celles<br />

qui le comprennent, en principe des personnes cultivées, ou il<br />

recourt aux services d’un interprète (56, 70). Au cours de son<br />

premier séjour en Espagne, il enseigne le catéchisme aux p<strong>et</strong>its<br />

<strong>et</strong> aux grands. Une vraie découverte qui semble bien le ravir<br />

(30, 31, 32).<br />

Dans son ministère, <strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong> donne la préférence aux<br />

Exercices spirituels. Ignace disait à son propos que, de tous<br />

ceux qu’il connaissait dans la Compagnie, la première place<br />

pour donner les Exercices revenait à <strong>Favre</strong> 12 . Il est à tel point<br />

persuadé de leur efficacité, qu’à une époque où leur orthodoxie<br />

suscitait des ragots malveillants, il souhaitait être accusé d’hérésie<br />

pour pouvoir les défendre publiquement <strong>et</strong> y attirer les<br />

princes <strong>et</strong> les gouvernements (27). Parce qu’il ne voit « pas de<br />

meilleur moyen pour r<strong>et</strong>enir le peu qui reste ni pour ramener<br />

ceux qui sont déjà éloignés de l’Église » (15), il profite de<br />

chaque occasion pour y engager les personnes qui viennent le<br />

consulter à les pratiquer, surtout s’il s’agit de prêtres ou de per-<br />

12. Cf. Luis Gonçalves da Câmara, Mémorial (1555), trad. <strong>et</strong> prés.<br />

R. Tandonn<strong>et</strong>, Desclée de Brouwer, coll. Christus, 1991, p. 226.


Introduction<br />

19<br />

sonnalités influentes <strong>et</strong> en charge d’importantes responsabilités<br />

(7, 9, 12, 13).<br />

Parce qu’il est persuadé que l’hérésie est plus une affaire de<br />

sentiment que de foi, dans les discussions il commence <strong>par</strong> ce<br />

qui nourrit l’affectivité <strong>et</strong> touche le sentiment pour ne passer<br />

qu’ensuite aux vérités de foi. Au fond, il s’agit de suivre le chemin<br />

contraire de celui qu’on <strong>par</strong>court lorsqu’on introduit des<br />

débutants à la foi (93). <strong>Favre</strong>, qui a le charisme de l’accompagnement<br />

spirituel, conduit ses interlocuteurs au centre, vers le<br />

cœur où se manifestent les divers esprits, pour les aider à y voir<br />

clair. Il donne les Exercices à toutes sortes de personnes, cardinaux,<br />

évêques, nonces, docteurs, prêtres, religieux, étudiants,<br />

dames de la cour, bienfaiteurs, <strong>et</strong>c.<br />

En Italie, en Allemagne, en Espagne, en Flandre, à chaque<br />

étape, aussi brève soit-elle, il commence <strong>par</strong> accompagner des<br />

personnes. Même au plus fort de ses occupations, il y consacre<br />

plusieurs heures <strong>par</strong> jour (17). Rapidement, il les invite à faire<br />

les Exercices. S’il n’est pas toujours possible d’envisager les<br />

Exercices qu’il appelle « de troisième catégorie », c’est-à-dire<br />

selon la méthode intégrale, <strong>par</strong>ce que ses r<strong>et</strong>raitants sont trop<br />

occupés, il se contente de leur proposer des Exercices « de première<br />

catégorie 13 », en les conduisant jusqu’à l’examen de<br />

conscience <strong>et</strong> à la confession générale, rem<strong>et</strong>tant à plus tard la<br />

poursuite du <strong>par</strong>cours. Peu importe si leurs occupations sont<br />

absorbantes ou si la perspective d’un prochain dé<strong>par</strong>t risque<br />

d’interrompre le processus (14, 16, 17, 19, 21). L’essentiel est<br />

d’entreprendre un chemin de conversion. C<strong>et</strong> apostolat a un<br />

tel succès que bien vite d’autres prêtres se lancent à donner<br />

aussi les Exercices (4, 7, 23, 25). Un des plus beaux fruits de ce<br />

ministère est sans doute <strong>Pierre</strong> Canisius, le futur apôtre de l’Allemagne.<br />

Les conseils de vie spirituelle qu’il donne aux scolastiques jésuites<br />

qui étudient à Paris ou à Coïmbre, <strong>et</strong> les quelques <strong>instructions</strong><br />

qu’il a laissées pour aider les fidèles <strong>et</strong> les prêtres à<br />

mener une vie spirituelle sérieuse montrent à quel point sa<br />

conception de la vie spirituelle est structurée <strong>par</strong> les conseils<br />

13. On <strong>par</strong>lerait aujourd’hui d’Exercices dans la vie.


20 Introduction<br />

pratiques qu’Ignace de Loyola dispense dans les Exercices :<br />

l’examen quotidien, la manière de se confesser, la pré<strong>par</strong>ation<br />

de la prière, la contemplation de la vie du Christ, <strong>et</strong>c. (8, 29, 65).<br />

« Notre manière de procéder »<br />

Au temps de ses études <strong>par</strong>isiennes, <strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong> avait<br />

constitué, avec Ignace de Loyola <strong>et</strong> François Xavier, le premier<br />

noyau de la Compagnie de Jésus. Lorsqu’il quitte l’Italie pour<br />

l’Allemagne, en octobre 1540, l’ordre venait d’être approuvé<br />

<strong>par</strong> le pape Paul III (bulle Regimini militantis, 27 septembre<br />

1540). L’éloignement géographique ne l’empêche pas de <strong>par</strong>ticiper<br />

aux étapes décisives de la mise en place de l’Institut. De<br />

Worms, il envoie son vote pour l’élection du préposé général,<br />

en plusieurs exemplaires <strong>et</strong> <strong>par</strong> divers courriers, pour plus de<br />

sûr<strong>et</strong>é (10). À Ratisbonne il prononce ses vœux solennels dont<br />

il envoie une copie à Ignace (28). Il <strong>par</strong>ticipe consciencieusement<br />

à la campagne de messes demandée <strong>par</strong> Ignace pour<br />

vaincre les difficultés canoniques qui s’opposent à l’approbation<br />

de la Compagnie (31). Il se réjouit des privilèges spirituels<br />

accordés aux jésuites <strong>par</strong> le pape <strong>et</strong> les chartreux (9, 95).<br />

Partout où ses missions le conduisent, <strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong> s’efforce<br />

de faire connaître la Compagnie, de recruter des compagnons,<br />

de soutenir dans leur formation ceux qui se sont engagés, de<br />

collaborer au renforcement des communautés existantes <strong>et</strong><br />

d’expliquer autour de lui « notre manière de procéder » (9, 13,<br />

14, 15, 26, 27, 32, 39). Dans une de ses dernières <strong>l<strong>et</strong>tres</strong> à Ignace,<br />

dans une sorte d’envolée émouvante d’idéalisme, il souhaite<br />

pouvoir <strong>par</strong>courir le monde entier, sans jamais se fixer ni se reposer,<br />

uniquement pour y établir la Compagnie (92).<br />

L’union entre les compagnons dispersés, la gratuité des ministères,<br />

la pauvr<strong>et</strong>é, l’obéissance, l’engagement apostolique,<br />

la mobilité, tous les idéaux qui ont motivé la fondation de la<br />

Compagnie sont très présents dans sa correspondance. Il y revient<br />

de manière récurrente (6, 7, 9, 13, 14, 15, 26, 27, 34, 44,<br />

48, 67, 70, 72).


Introduction<br />

21<br />

Le rayonnement de sa personnalité attire des prêtres <strong>et</strong> de<br />

plus jeunes étudiants pour la Compagnie (34, 35, 42, 80).<br />

Poussé <strong>par</strong> l’urgence de la mission en Allemagne, il recrute largement,<br />

trop largement même. Il en est conscient. Peu importe<br />

; il laisse à ses confrères chargés de l’examen <strong>et</strong> de la<br />

formation des candidats le soin de faire eux-mêmes le tri (4,<br />

6, 60, 61). Il suit avec amitié les jésuites en formation ; il s’intéresse<br />

à leurs progrès <strong>et</strong> se préoccupe de leur santé <strong>et</strong> de leur<br />

hygiène de vie (5, 58). Il leur adresse de longues <strong>l<strong>et</strong>tres</strong> qui sont<br />

de véritables <strong>instructions</strong> dans lesquelles il se réfère volontiers<br />

à sa propre expérience sur la manière d’étudier (24), la vie<br />

communautaire <strong>et</strong> la charité fraternelle (34, 80), le progrès spirituel<br />

(89), le zèle pastoral (62, 63), l’obéissance (72), l’amour<br />

du Christ <strong>et</strong> le détachement (76).<br />

<strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong> reste fidèlement attaché à ses confrères. Leur<br />

éloignement lui en coûte, <strong>et</strong>, manifestement, il souffre de ne<br />

pas recevoir suffisamment de nouvelles de leur <strong>par</strong>t. Tout r<strong>et</strong>ard<br />

dans la correspondance est suj<strong>et</strong> à de constantes plaintes,<br />

comme si les autres lui en voulaient ou l’oubliaient. La réception<br />

de leurs <strong>l<strong>et</strong>tres</strong> est une p<strong>et</strong>ite fête <strong>et</strong> leur silence éprouvé<br />

comme un châtiment ou une authentique pénitence (4, 13, 21,<br />

25, 26, 32, 33, 43, 48, 49, 58, 77, 86, 89, 94). Certains compagnons<br />

lui sont plus proches, comme François Xavier (61, 70),<br />

Laínez (43, 93, 99), <strong>Pierre</strong> Canisius (49, 52, 58, 80, 94) ou le<br />

jeune Emiliano de Loyola (57). Il y a beaucoup de tendresse<br />

dans les <strong>l<strong>et</strong>tres</strong> qu’il leur adresse. Au gré de ses déplacements,<br />

il ne manque pas de visiter les familles de ses compagnons (35),<br />

<strong>et</strong> de leur en donner des nouvelles. Sa dernière l<strong>et</strong>tre, quelques<br />

jours avant sa mort, est un mot de condoléances à son ami Laínez<br />

pour la mort de son père (99). Au moment où le compagnon<br />

des premières années, Simon Rodrigues, se trouve pris<br />

dans les turbulences d’un conflit aigu avec Ignace, <strong>et</strong> qu’il<br />

risque même d’être exclu de la Compagnie, il multiplie les<br />

signes d’amitié <strong>et</strong> de confiance, sans se perm<strong>et</strong>tre le moindre<br />

jugement (60, 77, 79, 84, 87, 96). Dans un rapport à Ignace sur<br />

la situation au Portugal, il s’abstient de prendre <strong>par</strong>ti ; au<br />

contraire, il loue l’activité du provincial <strong>et</strong> ses bonnes dispositions,<br />

<strong>et</strong> il n’hésite pas à exhorter Ignace à ne pas se laisser impressionner<br />

<strong>par</strong> les inévitables faiblesses de ses confrères (73).


22 Introduction<br />

Au plus fort de la crise qui secoue le collège de Coïmbre, il intensifie<br />

son soutien <strong>et</strong> ses encouragements au recteur, le<br />

P. Santa Cruz (74, 75, 82, 83, 86, 90, 91).<br />

La majorité des <strong>l<strong>et</strong>tres</strong> de <strong>Favre</strong> sont adressées à Ignace de<br />

Loyola : 26 à Ignace seul, 18 à Ignace <strong>et</strong> à son secrétaire Pi<strong>et</strong>ro<br />

Codazzo 14 . <strong>Favre</strong> s’y exprime sur un ton plutôt neutre, qui<br />

contraste avec les épanchements affectifs de certaines <strong>l<strong>et</strong>tres</strong><br />

destinées à des amis ou à des confrères avec lesquels il est plus<br />

<strong>par</strong>ticulièrement lié. Ignace, l’ami des premières heures, est<br />

désormais « Votre Révérence », le supérieur de la Compagnie,<br />

celui auquel il doit obéissance. Le style de leurs rapports a<br />

changé <strong>et</strong> la teneur de leur correspondance s’en ressent. Les<br />

<strong>l<strong>et</strong>tres</strong> à l’adresse du « Très révérend en Jésus Christ Père<br />

Maître Ignace de Loyola, préposé de la Compagnie de Jésus »<br />

sont rédigées plus ou moins en conformité avec les normes officielles<br />

<strong>et</strong> <strong>Favre</strong> y multiplie les signes de respect. Il y <strong>par</strong>le de<br />

l’état de l’Église en Allemagne, des progrès de la Réforme, des<br />

discussions théologiques des colloques <strong>et</strong> des diètes, des vocations<br />

à la Compagnie, de la politique impériale <strong>et</strong> des autres<br />

cours européennes, mais très peu de sa vie spirituelle.<br />

Un maître en la vie affective<br />

Sans introduire ses lecteurs de manière aussi profonde <strong>et</strong><br />

explicite que le Mémorial dans le secr<strong>et</strong> de sa vie spirituelle, la<br />

correspondance de <strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong> perm<strong>et</strong> de saisir certains traits<br />

propres de sa physionomie spirituelle. Il ouvre plus largement<br />

son cœur dans les <strong>l<strong>et</strong>tres</strong> à ses amis Gerhard Kalkbrenner, le<br />

prieur de la chartreuse de Cologne, <strong>Pierre</strong> Canisius <strong>et</strong> Diego<br />

Laínez, qui sont aussi <strong>par</strong>mi les plus longues (49, 51, 52, 53,<br />

94, 95). Aux jésuites en formation il adresse des exhortations<br />

<strong>et</strong> un enseignement à <strong>par</strong>tir de ce qu’il vit lui-même (24, 34,<br />

72, 76, 89). Pour les uns comme pour les autres, le ton est chaleureux,<br />

confiant, humble <strong>et</strong> vrai.<br />

14.<br />

p. 28.<br />

Cf. Tableau chronologique de la correspondance de <strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong>,


Introduction<br />

23<br />

<strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong> est un homme profondément pieux. La prière<br />

<strong>et</strong> la référence au ciel assurent le lien entre les diverses situations<br />

qu’il est appelé à vivre : tout est vu <strong>et</strong> apprécié à <strong>par</strong>tir de<br />

son union à Dieu, au Christ, aux saints <strong>et</strong> aux saintes. S’il <strong>par</strong>court<br />

des régions géographiques aussi diverses que l’Italie,<br />

l’Allemagne, la Flandre, la France, l’Espagne <strong>et</strong> le Portugal, s’il<br />

se trouve impliqué dans les turbulences politico-religieuses qui<br />

agitent l’Europe, <strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong> évolue dans un autre environnement,<br />

supérieur, dans une sorte de géographie spirituelle qui<br />

unifie sa vie, la sauve de la dispersion <strong>et</strong> la protège des maux<br />

qui pourraient la menacer. Pour lui, il y a le monde d’en haut<br />

<strong>et</strong> celui d’en bas, le ciel <strong>et</strong> la terre, la vie temporelle <strong>et</strong> la vie<br />

éternelle, les réalités terrestres <strong>et</strong> les célestes, le dedans <strong>et</strong> le dehors,<br />

<strong>et</strong> son choix est fait (5, 49, 81, 86). Dès lors, rien ne<br />

semble pouvoir ébranler la confiance de fond qu’il m<strong>et</strong> en<br />

Dieu, ni troubler la paix de son cœur. Il rend grâces pour tout<br />

ce qui lui arrive ou ce qu’on lui dit (9). Face aux contrariétés<br />

<strong>et</strong> aux conflits de tous ordres, une formule exprime invariablement<br />

ses sentiments : Que le nom du Seigneur soit béni !<br />

Que Dieu soit loué pour tout !<br />

<strong>Favre</strong> reste toute sa vie très attaché aux dévotions populaires<br />

qui ont marqué son enfance <strong>et</strong> sa jeunesse savoyarde (5). Il<br />

aime les liturgies <strong>par</strong>oissiales, les processions, les litanies, les<br />

dévotions aux saints du calendrier <strong>et</strong> de la région, aux anges,<br />

aux âmes du purgatoire, aux saintes Plaies du Seigneur (43,<br />

69). En Allemagne, il souffre de constater que le mobilier <strong>et</strong> les<br />

linges d’église sont négligés (37). Il a le culte des images ; il prie<br />

devant celles de la Vierge <strong>et</strong> des saints. Il croit fermement à la<br />

prière d’intercession <strong>et</strong> ne termine guère de <strong>l<strong>et</strong>tres</strong> à ses compagnons<br />

sans leur demander instamment de ne pas oublier devant<br />

Dieu tous ceux <strong>et</strong> celles dont il s’occupe comme lui prend<br />

en charge devant le Seigneur les âmes qui leur sont confiées<br />

(9). Il aime les reliques, les vénère <strong>et</strong> en offre aux personnes<br />

qu’il veut honorer (37, 48, 75, 87). Plusieurs fois il revient sur<br />

les martyrs de l’Inde, dont il souhaite avoir des reliques (86,<br />

89, 94). Par contre il n’aime pas les excentricités <strong>et</strong> les excès<br />

des scolastiques de Coïmbre ni les exorcismes d’un confrère<br />

trop crédule (80, 83).


24 Introduction<br />

C<strong>et</strong> homme spirituel est un grand affectif, sensible jusqu’à<br />

verser des larmes <strong>et</strong> à recommander le don des larmes (49, 50,<br />

80, 97). Parce qu’il attache plus d’importance aux sentiments<br />

qu’aux théories, il est <strong>par</strong>ticulièrement capable d’écouter <strong>et</strong> de<br />

dialoguer avec tous. C’est là, peut-être, le secr<strong>et</strong> de la séduction<br />

qu’il exerce sur ceux qui l’approchent. S’il est un théologien<br />

confirmé, qui connaît bien l’Écriture <strong>et</strong> la cite abondamment<br />

(53), il est surtout un homme d’expérience spirituelle <strong>et</strong> mystique,<br />

fort d’une sagesse empreinte de piété, nourrie <strong>par</strong> une<br />

relation personnelle intense avec le Christ (5, 9, 29, 38, 44, 48,<br />

60). Par-dessus tout, il est un homme de discernement attentif<br />

aux divers mouvements qui agitent les cœurs sans jamais s’enfermer<br />

dans le carcan d’une attitude dogmatique. Il excelle<br />

dans l’art de la conversation <strong>et</strong> il « sent » ce qui est bon ou mauvais.<br />

« Sentir », le mot caractérise son anthropologie spirituelle ;<br />

il recourt régulièrement aux sens extérieurs <strong>et</strong> intérieurs<br />

comme à des métaphores qui lui perm<strong>et</strong>tent d’expliquer les<br />

réalités spirituelles (24, 29, 31, 34, 50, 62, 63, 65, 71, 72, 76).<br />

Pour lui, la meilleure méthode pour bien mener une vie spirituelle<br />

est le <strong>Saint</strong>-Esprit lui-même (53). Johannes Cochlæus ne<br />

se trompe pas lorsqu’il se réjouit d’avoir trouvé « des maîtres<br />

en la vie affective » (13).<br />

Émotif, facilement impressionné <strong>par</strong> les événements, les<br />

succès ou les échecs, il a tendance à être vite consolé ou troublé.<br />

Des tentations le font souffrir : une tendance au pessimisme,<br />

le désir d’être aimé, la vaine gloire, le goût du succès apostolique,<br />

la recherche des consolations divines, les scrupules (46).<br />

Mais la confiance en Dieu finit toujours <strong>par</strong> l’emporter <strong>et</strong> lui<br />

faire voir le côté positif d’une situation (27, 94). Il reste pourtant<br />

un homme inqui<strong>et</strong>, <strong>par</strong>fois indécis, qui éprouve le besoin<br />

d’être rassuré <strong>et</strong> confirmé <strong>par</strong> des ordres clairs, <strong>et</strong> de se justifier<br />

lorsque les circonstances ne lui perm<strong>et</strong>tent pas d’observer au<br />

pied de la l<strong>et</strong>tre une disposition des supérieurs (6, 37, 38, 59,<br />

77, 98).<br />

Profondément humble, il admire le travail de ses compagnons<br />

<strong>et</strong> le valorise (73). Il ne cherche pas à faire une œuvre<br />

personnelle. Au gré de ses voyages, dans les diverses régions<br />

où il s’arrête, il rejoint volontiers les théologiens ou les politiques<br />

qui s’engagent pour la sauvegarde de la foi. La sympa-


Introduction<br />

25<br />

thie, le charme <strong>et</strong> la douceur que dégage sa personnalité lui<br />

perm<strong>et</strong>tent de collaborer à des travaux dont d’autres ont eu<br />

l’initiative en y apportant une note personnelle, à la fois mystique<br />

<strong>et</strong> irénique. Pour lui, il veut ce qui est plus p<strong>et</strong>it, le dernier<br />

<strong>et</strong> le plus faible, la dernière place (83, 91). Il sent bien qu’il doit<br />

encore beaucoup progresser ; le temps qui passe, le passage à<br />

une nouvelle année ou la fête de la Nativité sont autant d’occasions<br />

pour faire le point <strong>et</strong> mesurer tout le chemin qui lui<br />

reste à <strong>par</strong>courir pour rejoindre l’idéal qui l’habite (88, 89).<br />

Parce qu’il se reconnaît pauvre <strong>et</strong> pécheur, il supplie constamment<br />

ses compagnons de prier pour lui, pour qu’il soit fidèle<br />

aux grâces que le Seigneur lui accorde : il demande la charité,<br />

l’humilité, la patience (9, 43, 92, 95). Il a beau être continuellement<br />

débordé <strong>par</strong> ses engagements apostoliques, il a l’impression<br />

de n’en jamais faire assez <strong>et</strong> se culpabilise (21, 97).<br />

À son ami Gerhard Kalkbrenner, <strong>Favre</strong> expose sa conception<br />

de la vie spirituelle <strong>et</strong> religieuse (49, 51, 53, 95). La fréquentation<br />

des chartreux l’a mis en contact avec le courant de<br />

la devotio moderna <strong>et</strong> ses propos sur l’union de l’âme avec<br />

Dieu rappellent l’enseignement des mystiques rhénans. On ne<br />

peut aspirer aux consolations divines sans d’abord accepter le<br />

renoncement <strong>et</strong> la croix. Car le Christ qu’il veut suivre <strong>et</strong> servir<br />

est le Crucifié (71, 94). Batailler contre soi-même, voilà comment<br />

il conçoit sa fidélité à la vocation religieuse. Il s’en exprime<br />

assez longuement dans la seule l<strong>et</strong>tre qu’il ait rédigée en<br />

français, <strong>et</strong> qui est adressée à son cousin Claude Perrissin le<br />

prieur de la chartreuse du Reposoir. Il y développe une sorte<br />

de p<strong>et</strong>it traité de la vie religieuse centré sur la vigilance <strong>et</strong> le renoncement<br />

: fidélité à l’oraison, maîtrise des sens, renoncement,<br />

pratique régulière de l’examen, discipline de vie, lutte<br />

contre la chair <strong>et</strong> les sens extérieurs (50).<br />


26 Introduction<br />

Nous publions l’ensemble des <strong>l<strong>et</strong>tres</strong> <strong>et</strong> des Instructions<br />

écrites <strong>par</strong> <strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong> <strong>et</strong> éditées <strong>par</strong> les Monumenta Historica<br />

Soci<strong>et</strong>atis Jesu 15 , soit 95 <strong>l<strong>et</strong>tres</strong> (79 adressées à des jésuites,<br />

8 à des amis <strong>et</strong> à des connaissances, 8 à des autorités), son vote<br />

pour l’élection du préposé général de la Compagnie <strong>et</strong> 3 <strong>instructions</strong><br />

à l’intention d’une confrérie de Parme, des fidèles en<br />

général <strong>et</strong> de jeunes prêtres (8, 29, 65). 26 <strong>l<strong>et</strong>tres</strong> sont destinées<br />

à Ignace de Loyola personnellement, 18 à Ignace <strong>et</strong> au secrétaire<br />

de la Compagnie. Les <strong>instructions</strong> sont : un p<strong>et</strong>it traité de<br />

vie chrétienne à l’usage de la confrérie du <strong>Saint</strong> Nom de Jésus<br />

de Parme (8), dix chapitres sur la foi <strong>et</strong> sur les mœurs rédigés<br />

avec son ami Robert Vauchop (29) <strong>et</strong> une instruction pastorale<br />

à l’intention des confesseurs (65). Plusieurs fois, <strong>Favre</strong> fait allusion<br />

à d’autres <strong>l<strong>et</strong>tres</strong> perdues ou égarées (13, 15, 19, 35, 36)<br />

qui ne figurent évidemment pas dans ce recueil.<br />

<strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong> a rédigé 73 <strong>l<strong>et</strong>tres</strong> en espagnol, la langue pratiquée<br />

<strong>par</strong> le groupe des premiers jésuites ; 22 <strong>l<strong>et</strong>tres</strong> adressées à<br />

des cardinaux <strong>et</strong> à ses amis allemands, dont il ne <strong>par</strong>lait pas la<br />

langue, sont écrites en latin ; 3 documents le sont en italien, une<br />

instruction destinée à une Confrérie de Parme (8), une l<strong>et</strong>tre<br />

au cardinal Contarini (39) <strong>et</strong>, curieusement, une l<strong>et</strong>tre à Ignace<br />

de Loyola (44). Tout Savoyard qu’il était, <strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong> n’a laissé<br />

qu’une seule l<strong>et</strong>tre en français ; elle est adressée à son cousin<br />

Claude Perrissin, prieur de la chartreuse du Reposoir (50).<br />

Chaque l<strong>et</strong>tre porte l’adresse de son destinataire, assortie<br />

<strong>par</strong>fois du prix payé pour le port : 1 gros ou ½ gros de Parme<br />

(2, 4), 1 jules depuis Ratisbonne <strong>et</strong> Galapagar (17, 18, 32), 1 jules<br />

½ depuis Spire (15), ½ jules de Brescia <strong>et</strong> de Ratisbonne (5, 16),<br />

1 carlin de Ratisbonne <strong>et</strong> de Spire (20, 37). Souvent, mais pas<br />

toujours, l’auteur fait précéder ses <strong>l<strong>et</strong>tres</strong> du monogramme du<br />

Christ IHS selon une habitude des Jésuites de l’époque. La salutation<br />

<strong>et</strong> la conclusion ne varient guère ; elles sont très semblables<br />

à celles que l’on r<strong>et</strong>rouve sous la plume d’Ignace de<br />

Loyola.<br />

15. Fabri Monumenta. Beati P<strong>et</strong>ri Fabri, Primi sacerdotis e Soci<strong>et</strong>ate Jesu,<br />

Epistolae, Memoriale <strong>et</strong> Processus, ex autographis aut arch<strong>et</strong>ypis potissimum<br />

deprompta, Madrid, à l’imprimerie de Gabriel Lopez del Horno, 1914.


Introduction<br />

27<br />

La traduction française suit rigoureusement le texte publié <strong>par</strong><br />

les Monumenta Historica Soci<strong>et</strong>atis Jesu. Seules les adresses, sans<br />

grand intérêt, ont été omises afin de ne pas alourdir la lecture.<br />

<strong>Pierre</strong> Emon<strong>et</strong> s.j.<br />

14 janvier 2016


En lecture <strong>par</strong>tielle…


INDEX DES NOMS PROPRES<br />

Acuña, Juan de : 169<br />

Adam : 190, 226<br />

Adrien VI : 94, 251, 260<br />

Agrigente : 100, 108, 112<br />

Aguirre : 327<br />

Aix-la-Chapelle : 253, 254<br />

Albrecht von Brandenburg :<br />

35, 111, 175, 195, 197, 211, 279<br />

Alcalá : 68, 108, 122, 143, 145-<br />

148, 154, 162, 165, 166, 304,<br />

307, 308, 320, 323, 324, 326,<br />

328, 335, 339, 345, 350, 353-<br />

355, 373, 377<br />

Allemagne : 6-9, 12, 16, 17, 19-23,<br />

34, 35, 51, 66-143, 153, 158,<br />

163, 164, 172-237, 240-242,<br />

244, 246, 247, 248-283, 297,<br />

303, 305, 315, 343, 350, 351,<br />

354, 361<br />

Almazán : 144, 145, 163, 165, 166,<br />

189, 190<br />

Almeirim : 366<br />

Almunia : 158, 163, 166<br />

Alvarez, Juan : 11<br />

Álvarez de Toledo y Pacheco,<br />

Francisco : 108<br />

Alvaro, Alfonso : 29-31, 158-<br />

163, 165, 184, 186, 188, 196,<br />

199, 239-242, 260, 261, 275,<br />

279, 281, 282, 310-313, 333,<br />

334, 345, 350, 351, 360<br />

Andalot, Alonso de (Al phonse<br />

d’Andelot) : 79, 93, 98, 99<br />

Annaberg : 228<br />

Anvers : 36, 237, 239, 242, 243,<br />

245, 252, 260, 262, 284, 353<br />

Aragon : 50, 100, 108, 242, 333<br />

Aragón, Fernando de : 372<br />

Aragón, Juan de : 32, 158, 165,<br />

186, 200, 240, 244, 250, 324,<br />

333, 372<br />

Araoz, Antonio de : 32, 98, 106,<br />

169, 247, 292, 294, 298, 304,<br />

307-310, 315, 324-326, 329,<br />

353, 366, 368-373, 375<br />

Aristote : 62<br />

Ariza : 166<br />

Arras : 68, 113, 127<br />

Aschaffenbourg : 30, 35, 202, 205<br />

Astorga : 375<br />

Augsbourg : 14, 15, 66, 70, 71, 76,<br />

83, 111, 174, 175, 195, 278


382 Index des noms propres<br />

Ávalos de la Cueva, Gas<strong>par</strong>d :<br />

262<br />

Avedaño, Hernan de : 323<br />

Aveiro : 334<br />

Avendaño, Hernan de : 329<br />

Aversanus, Cesar : 307<br />

Avicenne : 284, 286<br />

Badajoz : 378<br />

Badia, Thomas : 68, 116<br />

Bagnorea : 106<br />

Barcelone : 29, 32, 35, 37, 125, 144,<br />

163-167, 168-170, 245, 324,<br />

326, 342, 373-375, 377, 378<br />

Barrera : 47<br />

Barr<strong>et</strong>o, Nunes : 353<br />

Barthélemy : 43<br />

Béatrice de Faucigny : 216<br />

Beauregard, Mgr : 173<br />

Beira, Juan de : 296<br />

Belgique : 68, 127, 241, 249, 285<br />

Bellinus, Isidoro (alias<br />

Sbrando) : 47<br />

Benavente, Mencia de : 145, 146<br />

Ben-Beithar : 284, 286<br />

Bénévent : 108<br />

Benoît : 43<br />

Bertrancourt : 98<br />

Bingen : 233<br />

Blanckfort, Hermann : 313<br />

Boabdil el Chico : 109<br />

Bobadilla, Nicolás : 11, 17, 68,<br />

87, 106, 175, 177, 183, 189,<br />

191, 278<br />

Bois-le-Duc : 241<br />

Bologne : 45, 180, 182, 183, 231<br />

Bonn : 36, 227, 228, 231, 232<br />

Borgia, Carlos de : 371<br />

Borgia, François de : 35, 37, 125,<br />

163, 167, 337, 353, 368, 370,<br />

372, 373<br />

Botelho, Michael : 321<br />

Brabant : 241, 280<br />

Braccamonte, Juan de : 90, 112<br />

Bradine, Lucr<strong>et</strong>ia : 51<br />

Brandebourg : 70<br />

Brescia : 26, 28, 34, 50, 52-57<br />

Broët, Paschase : 98, 106, 253<br />

Bucer, Martin : 14, 111, 115, 116,<br />

228, 233, 281<br />

Burgos : 50, 360<br />

Busaeus, Johann : 211<br />

Caballar, Diogo : 88, 93, 98,<br />

117, 149<br />

Cabañas : 108<br />

Cabeza de Vaca, Luis : 326<br />

Cáceres, Diego de : 43, 122, 171<br />

Calahorra : 147, 304, 305<br />

Calsa, Francisco de : 245<br />

Cambridge : 85<br />

Campeggio, Tommaso : 83, 92<br />

Campos : 148<br />

Canisius, Jakob : 271<br />

Canisius, <strong>Pierre</strong> : 12, 19, 21, 22,<br />

30-32, 35, 195, 206, 210, 211,<br />

219, 220, 228, 239-241, 250,<br />

253, 257, 260, 271, 274-276,<br />

279, 281-283, 310-313, 320,<br />

345, 349-359, 361<br />

Cantorbéry : 92<br />

Capella, Maximilian : 323, 329<br />

Cardona, Juan de : 376-377<br />

Carnerio, Melchior : 321<br />

Carranza de Miranda, Bartolomeo<br />

de : 378<br />

Carthagène : 326<br />

Carvajal : 45, 47<br />

Carvalho, Pedro : 334<br />

Casarrubios del Monte : 166<br />

Caserta : 190<br />

Castilla, Alonso de : 102<br />

Castilla, Pedro de : 148


Index des noms propres<br />

383<br />

Castilla, Sancho de : 97, 107,<br />

115, 125, 133<br />

Castille : 147, 284, 326, 332, 369,<br />

377<br />

Castro y Meneses, Leonor de :<br />

167, 318, 373<br />

Castro, Alonso de : 378<br />

Castro, Juan de : 360, 372<br />

Catalogne : 125, 143, 163, 167, 375<br />

Catherine de Castille : 314<br />

Cebrián : 335<br />

Çelas : 338<br />

Celaya, Juan : 372<br />

Cerda, Catalina de la : 145<br />

Cerda, Hernando de la : 87, 90,<br />

102, 104, 108, 125, 144, 145<br />

Cerda, Juan de la : 87, 144<br />

Cesarini, Alessandro : 94, 100<br />

Chacón, Gonzalo : 166<br />

Chantonay : 113<br />

Charles d’Autriche : 310<br />

Charles III, duc de Savoie : 85,<br />

91, 94, 96, 102, 104, 108, 117,<br />

132<br />

Charles Quint : 6, 12, 35, 36,<br />

66, 68, 79, 84, 85, 87, 91, 93,<br />

97, 108, 115, 127, 128, 150,<br />

163, 164, 166, 175, 198, 230,<br />

233, 237, 242, 260, 297, 304,<br />

314, 326, 334, 345, 375<br />

Christophorus, comte de Gleichen<br />

: 228<br />

Cifuentes : 150, 154, 155, 157,<br />

164, 178, 345, 377<br />

Ciudad Rodrigo : 147<br />

Clar<strong>et</strong>, Juan : 144<br />

Clément VII : 94<br />

Clénard, Nicolas : 284-286<br />

Clercx (Ghybens), Tilmann :<br />

258, 260, 263<br />

Clèves : 70, 233<br />

Cochin : 332<br />

Cochlæus, Johann(es) : 16, 24,<br />

84, 87, 90, 94, 97, 107, 109,<br />

114, 115, 124<br />

Cocordan, Ponce : 306<br />

Codazzo, Pi<strong>et</strong>ro : 22, 28, 29, 44-<br />

48, 49-55, 58-61, 75-117, 122-<br />

133, 143-149, 169<br />

Coïmbre : 19, 22, 23, 31, 32, 36,<br />

246, 284, 289, 292, 293, 295,<br />

297, 298, 299, 306, 307, 318,<br />

319, 321, 324, 327, 331, 336,<br />

338, 340, 341, 355, 366<br />

Cologne : 8, 12, 13, 22, 30-31, 36,<br />

111, 115, 172, 186, 187, 194,<br />

196, 206, 207-210, 211, 214,<br />

218, 220, 221, 227-236, 239-<br />

244, 249-253, 254, 257, 258,<br />

260, 261, 263, 271, 274, 275-<br />

281, 283, 290, 294, 297, 298,<br />

310-313, 324, 334, 343, 345,<br />

350-352, 354-356, 359-362<br />

Colonna, Camilo : 108<br />

Colonna, Pompeio : 108<br />

Compostelle : 147, 262, 278<br />

Contarini, Gas<strong>par</strong>o : 26, 30, 46,<br />

47, 92, 93, 97, 112, 116, 121,<br />

180-184<br />

Contarini, Pi<strong>et</strong>ro : 97<br />

Corn<strong>et</strong>o : 61<br />

Cornibus, P<strong>et</strong>rus de : 43, 116<br />

Corrubles, Johannes : 127<br />

Cortese, Gregorio : 82<br />

Cruciger, Kas<strong>par</strong> : 82<br />

Cuenca : 146, 368<br />

Çuñiga, Juan de : 326<br />

Cuvillon, Jean : 220, 355<br />

Dauphiné : 171<br />

Deutz : 232<br />

Diaz de Luco, Juan Bernardo :<br />

147<br />

Diest : 241, 285


384 Index des noms propres<br />

Dilligen : 85<br />

Doménech, Jerónimo : 44, 45,<br />

49, 50, 52, 58, 60, 95, 96, 245<br />

Doménech, Pedro : 375<br />

Duchâteau, Lambert : 36, 253<br />

Düren : 353<br />

Eck, Johann (Johann Maier von<br />

Eck) : 14, 66, 82, 111, 115, 116<br />

Eguía y Jassu, Diego de : 45, 54<br />

Elisab<strong>et</strong>h d’Espagne : 327<br />

Enrique du Portugal : 285<br />

Enríquez de Cárdenas, Teresa :<br />

148<br />

Érasme de Rotterdam : 68, 111<br />

Érasme de Limbourg : 114<br />

Espagne : 7-12, 18, 19, 23, 35, 46,<br />

52, 60, 62, 66, 71, 91, 98, 100,<br />

106, 143-171, 172, 175, 176,<br />

180, 181-182, 189, 190, 199,<br />

230, 237, 240, 244, 246, 262,<br />

275, 296, 297, 299, 303-379<br />

Estrada (Strada), Francisco :<br />

17, 50, 52-54, 56, 61, 242, 243,<br />

250, 251, 274, 296, 297, 309,<br />

321, 338, 366<br />

Éthiopie : 72, 353<br />

Evora : 31, 36, 284, 288, 293, 295,<br />

297, 298, 302<br />

Fadrique de Portugal : 327<br />

Fajardo y Chacón, Luisa : 166<br />

Farnèse, Alexandre : 57, 105,<br />

158, 163, 169<br />

Faro : 164<br />

<strong>Favre</strong> de Sm<strong>et</strong>, <strong>Pierre</strong> : 249<br />

Feltre : 83, 87, 90, 92<br />

Ferdinand Ier : 66, 84, 93, 175<br />

Figueroa, Juan Rodrigues de : 108<br />

Filonardi, Ennio : 6, 34, 44, 45,<br />

70, 189<br />

Flaminio, Marcantonio : 82<br />

France : 23, 35, 98, 143, 170, 171,<br />

173, 188, 237, 242<br />

Francisca de Jesús : 370<br />

François (saint) : 46, 274<br />

François Ier : 128, 237<br />

François Xavier : 6, 20, 21, 28,<br />

31, 33, 44-48, 49-52, 52-55, 56,<br />

57, 73, 74, 95, 98, 170, 249-<br />

253, 280-283, 328, 331, 332-<br />

333, 355, 361<br />

Fulda : 124<br />

Galapagar : 26, 29, 36, 143, 144,<br />

147, 149-151, 153-158, 373<br />

Gallo, Francisco. Voir Onfroy,<br />

François.<br />

Gandie : 37, 167, 320, 323, 326,<br />

330, 337, 353, 368, 369, 370,<br />

372, 373<br />

Garcia, Juan : 307, 324, 329<br />

García, Laurent : 170<br />

Gérone : 168, 378<br />

Ghinucci, Girolamo : 51<br />

Ghybens. Voir Clercx, Tilmann.<br />

Godinho, Manuel : 321, 330<br />

Gómez de León, Elisab<strong>et</strong>h : 166<br />

Gonçalves, Luis : 341<br />

Gonzaga Hippolyta : 48<br />

Gonzalez, Juan : 324, 329<br />

Gou, Antonio : 378<br />

Gouveia, Diogo de : 28, 41, 122,<br />

321<br />

Grajal : 166<br />

Gralla y Desplà, Francisco de :<br />

374, 375<br />

Grenade : 109, 114<br />

Grenade, Juan de : 109, 114, 125,<br />

131<br />

Gropper, Johannes : 13, 111,<br />

115, 116, 242<br />

Guadalajara : 145, 165


Index des noms propres<br />

385<br />

Gueldre : 228, 233, 242<br />

Guevara, Francisca de : 166<br />

Guidiccioni di Lucca, Bartolomeo<br />

: 57, 151<br />

Guido, Jacques : 342<br />

Guillaume de Clèves : 70, 233<br />

Guillaume IV de Bavière : 83<br />

Guiomar de Melo, Jerónima :<br />

324, 372<br />

Gutierrez : 144, 145<br />

Hedio, Cas<strong>par</strong> : 228, 233<br />

Helding, Michael : 13, 195, 197<br />

Henri VIII : 51<br />

Herll de Bardwick, Andreas :<br />

241, 313, 353<br />

Hernández, Francisca : 45<br />

Hernandez, Gonzalo : 341<br />

Herrera, Alonso de : 84, 90, 97<br />

Herrera, Francisco de : 378<br />

Hesius, Theodoric : 251, 252-<br />

254, 257, 259, 260, 278<br />

Hildesheim : 218<br />

Honorato, Juan : 327<br />

Honrubia : 368<br />

Horcajo : 108<br />

Hostalrich, Jerónima de : 374<br />

Hozes, Diego de : 54<br />

Ignace de Loyola (Iñigo) : 6-<br />

14, 17-22, 26, 28-34, 41, 43, 45,<br />

47, 48, 49, 50, 53, 54, 56-61,<br />

66-72, 73, 74, 75-117, 122-135,<br />

137, 140, 143-157, 163-180,<br />

184-189, 194-196, 197-205,<br />

206, 234-236, 237, 238, 240,<br />

242-245, 250, 274-276, 278-<br />

279, 284, 289, 290, 292-295,<br />

303-308, 309, 321, 323, 326-<br />

327, 329, 331, 342-345, 360,<br />

361, 364, 372, 373-375, 378<br />

Illescas : 329, 353<br />

Indes : 41, 176, 296, 321, 328, 331,<br />

332, 333, 336, 355, 361, 366<br />

Ingolstadt : 111, 278<br />

Irlande : 68, 176, 253<br />

Isabelle de Portugal : 154, 164, 167<br />

Jaen : 377, 378<br />

Jarandilla : 108<br />

Jay, Claude : 68, 174, 189, 191,<br />

205, 278, 376<br />

Jean Frédéric Ier de Saxe : 115<br />

Jean III : 32, 36, 41, 85, 284, 285,<br />

303, 314-317, 332<br />

Johann IV Ludwig von Ha -<br />

gen : 83<br />

Johann VIII von Maltitz : 115,<br />

124<br />

Josa, Isabel de : 169<br />

Jules II : 51<br />

Juliers : 233<br />

Kalckbrenner, Gerhard : 22,<br />

25, 172, 194, 206-212, 218,<br />

221-226, 310, 313, 351, 359-<br />

363<br />

Kannegiesser, P<strong>et</strong>er : 235, 281,<br />

311, 352<br />

Kempten : 124, 128<br />

Kessel, Leonard : 245, 253, 352<br />

L’Aquila : 68, 79<br />

La Coruña : 296<br />

Laínez, Cristoforo : 377<br />

Laínez, Diego : 6, 11, 17, 21, 22,<br />

30, 32, 34, 44, 45, 46, 48, 52,<br />

61, 96, 97, 108, 132, 144, 145,<br />

150, 157, 165, 166, 170, 189-<br />

193, 330, 345-348, 376-379<br />

Laínez, Juan : 165, 377<br />

Lancastre, Jean de : 334<br />

Landivar, Miguel : 170<br />

Laurency : 43


386 Index des noms propres<br />

Leite, Diego : 296<br />

León : 147<br />

Léon X : 51, 94<br />

Liège : 251, 252, 253, 278, 283, 290<br />

Lierre : 353<br />

Lille : 220, 355<br />

Lisbonne : 36, 47, 284, 355, 366<br />

Lobo, Francisco : 85, 91, 97, 125,<br />

334<br />

Lombay : 167, 371, 372<br />

Lopez, Manuel : 324, 329, 372<br />

Louis V le Pacifique : 115<br />

Louvain : 7, 30, 31, 36, 45, 196,<br />

199, 220, 237-248, 249, 250,<br />

251, 252, 254, 256, 257, 258,<br />

260, 263, 274, 275, 283, 320,<br />

352, 353, 354<br />

Loyola, Catalina de : 308<br />

Loyola, Emiliano de : 21, 30,<br />

237, 238-239, 250, 278, 354<br />

Lugo : 326<br />

Lund : 195, 241, 276, 281, 313<br />

Luther, Martin : 13, 51, 70, 83,<br />

84, 111, 115, 228, 346, 348, 352<br />

Lyon : 29 35, 144, 168, 171, 172,<br />

173, 213<br />

Lyra, Ambrosius de : 353<br />

Maastricht : 253<br />

Madrid : 9, 29, 32, 35, 36, 37, 143,<br />

144, 147, 148, 149, 150, 163,<br />

164, 325, 327, 328-367, 377<br />

Magdebourg : 228<br />

Mainardi, Augusto : 47, 170<br />

Malaga : 54, 284<br />

Malines : 68, 127, 239, 261<br />

Malvenda, Pedro de : 117, 127<br />

Manar : 332<br />

Manrique, Pedro Fernandez :<br />

327<br />

Manrique de Lara, Francisco :<br />

128, 131, 148<br />

Manrique de Lara, Juan Fernandez<br />

: 42<br />

Manrique de Lara y Cadona,<br />

Juan Esteban : 104, 108<br />

Marchamalo : 163, 165<br />

Margarit i Pau, Joan de : 378<br />

Marie d’Espagne : 310, 318<br />

Martinez de Lasso, Juan : 308<br />

Martinez Guijarro, Juan : 326<br />

Mascarenhas, Leonor : 154,<br />

164, 240, 307, 325, 326, 345<br />

Mascarenhas, Pedro : 41, 57, 85<br />

Maximilien : 164<br />

Mayence : 9, 30, 35, 111, 115, 175,<br />

177, 187, 188, 194, 195, 196,<br />

197, 199, 200-201, 202, 204,<br />

205, 206, 207, 210, 212, 213,<br />

214, 217, 218, 219, 221, 227,<br />

230, 234, 279<br />

Medinaceli : 87, 90, 102, 104, 108,<br />

125, 143, 144, 145<br />

Meinertzhagen, Johann : 228<br />

Meissen : 115, 124<br />

Melanchthon, Philipp : 14, 66,<br />

70, 71, 75, 79, 82, 99, 111, 115,<br />

228, 345<br />

Melo, Jorge de : 125<br />

Méndez, Didaz : 324, 329<br />

Mendoza, Juan de : 145, 166<br />

Mendoza, Mencia de : 372<br />

Mendoza y Zúñiga, Antonio<br />

de : 166<br />

Meneses, Rodrigo de : 321, 330<br />

Menesses y Castro, Juana de :<br />

373<br />

Merseburg : 195<br />

Micó, Juan : 372<br />

Miona, Manuel : 122<br />

Miranda : 147, 165, 378<br />

Mirandola : 48, 108<br />

Mirón, Diego : 373


Index des noms propres<br />

387<br />

Modène : 68, 116, 157, 158, 174,<br />

175, 177, 179, 182, 189, 229<br />

Montaigu : 372<br />

Monte Cassino : 50<br />

Monteagudo : 145, 166<br />

Montefiascone : 61<br />

Montepulciano : 45, 51, 305<br />

Montfort, Johann de : 174<br />

Montserrat : 143, 144, 150, 378<br />

Moron, Felix : 94, 100, 107, 132,<br />

157<br />

Morone, Giovanni : 30, 68, 158,<br />

175, 229<br />

Moscoso, Alvaro : 68, 127<br />

Muñiz, Antonio : 318, 320, 321<br />

Musculus, Wolfgang : 82<br />

Mussbach, Georg : 84, 87<br />

Nájera : 108, 128<br />

Naples : 87, 315, 377<br />

Narbonne : 144<br />

Naumburg-Zeitz : 111, 195, 199<br />

Navarra, Francisco de : 378<br />

Nopelius (Nopel, Nöpel), Jo -<br />

hannes : 281<br />

Noroña, Sancho de : 327<br />

Nuremberg : 34, 83, 125, 175<br />

Ocaña : 35, 154, 157, 163, 164,<br />

176, 335<br />

Odemira : 327<br />

Oisterwijk : 241<br />

Onfroy, François (dit François<br />

le Français) : 323, 373<br />

Oropesa : 108, 155<br />

Ortiz, Francisco : 149<br />

Ortiz, Pedro : 6, 7, 12, 34, 35, 36,<br />

52, 66, 68, 71, 85, 86, 88, 90,<br />

92, 93, 95, 97, 101, 102, 109,<br />

113, 114, 116, 117, 123, 127,<br />

143, 153, 163, 164, 165, 181,<br />

303, 307, 364<br />

Osma : 147<br />

Osorno : 327, 345<br />

Ouer Meninghe, Paul de : 260<br />

Oviedo, Andrés de : 72, 167, 250,<br />

262, 320, 323, 329, 353, 373<br />

Oxford : 85<br />

Pacheco de Villena, Pedro :<br />

377<br />

Paeybroeck, Daniel : 220<br />

Palacios, Juan de : 329<br />

Palafox, Rodrigo de : 166<br />

Palatinat : 70<br />

Palencia : 326<br />

Palerme : 99, 101<br />

Pallavicini : 60<br />

Pallavicini, Giácobba : 60, 386<br />

Paradisio, Angelo : 52, 53, 56<br />

Pardo de Tavera, Juan : 147,<br />

307<br />

Pardo, Alonso : 145<br />

Paris : 6, 16, 19, 20, 29, 33, 34, 41,<br />

43, 45, 47, 50, 53, 58, 68, 84,<br />

90, 106, 116, 118, 121, 122,<br />

127, 135, 144, 147, 148, 170,<br />

171, 176, 194, 221, 237, 250,<br />

284, 285, 304, 325, 360, 372,<br />

374<br />

Parme : 6, 8, 9, 26, 28, 34, 44-52,<br />

53, 55, 56-65, 70, 81, 95, 96,<br />

97, 102, 106, 108, 131, 132,<br />

136, 155, 157, 176, 189, 191,<br />

199, 203, 325<br />

Pascual, Ines : 374<br />

Pascual, Mateo : 170<br />

Passau : 278<br />

Paul III : 7, 12, 20, 46, 50, 57, 61,<br />

66, 67, 68, 72, 91, 93, 94, 133,<br />

134, 151, 158, 174, 175, 180,<br />

230, 233, 325<br />

Paul IV : 125, 174, 229<br />

Peñaranda : 90


388 Index des noms propres<br />

Peralta, Pedro : 90<br />

Perez, Gonçalo : 327<br />

Perpignan : 35, 168, 169, 170, 172<br />

Perrenot, Thomas : 113<br />

Perrenot de Granvelle,<br />

Antoine : 68, 112, 127<br />

Perrenot de Granvelle,<br />

Nicolas : 68, 78, 83, 112, 113,<br />

115, 116, 117, 127, 230, 232<br />

Perrissin, Claude : 6, 25, 26, 30,<br />

213-217<br />

Pezzano, Martin : 95, 96<br />

Pflug, Julius (von) : 13, 111, 115,<br />

195<br />

Philippe Ier de Hesse : 115<br />

Philippe II : 68, 87, 127, 154, 304,<br />

310, 314, 327, 342, 375<br />

Philippe II de Flersheim : 83, 87,<br />

124, 175<br />

Picard : 43<br />

Pico della Mirandola, Ga -<br />

leotto II : 48, 108<br />

Pimentelli, Antonio : 108<br />

Pistorius, Johannes : 111, 115, 223<br />

Plaisance : 192<br />

Plates : 184<br />

Poën, Hermes : 320, 323, 329<br />

Poggio, Giovanni : 30, 31, 91, 93,<br />

101, 102, 104, 169, 227-228,<br />

230, 234, 235, 240, 242, 244,<br />

274, 276-277, 305, 310, 326,<br />

344, 369<br />

Polanco, Juan : 48, 95, 100, 184,<br />

185, 250, 251, 274, 275, 373, 374<br />

Pole, Reginald : 57, 92<br />

Pontevedra : 296<br />

Portugal : 7, 8, 9, 12, 21, 23, 36,<br />

41, 57, 85, 91, 93, 97, 125, 164,<br />

168, 169, 176, 237, 240, 242,<br />

243, 244, 245, 246, 249, 250,<br />

251, 263, 274, 275, 278, 280,<br />

284-302, 303, 305, 308, 314,<br />

320, 326, 327, 331, 332, 334,<br />

340, 350, 355, 365, 369, 377<br />

Postel, Guillaume : 11, 31, 284-<br />

288<br />

Queralt, Juan : 324<br />

Questemburch, Everhard : 17,<br />

352<br />

Questenburch, Marguerite :<br />

356<br />

Quiñones, Teresa de : 166<br />

Quiroga y Vela, Gas<strong>par</strong> de : 146<br />

Ramirez de Haro, Antonio :<br />

372<br />

Ramírez, Beatriz : 145, 146<br />

Ratisbonne : 7, 12, 13, 20, 26, 29,<br />

34, 35, 70, 75, 78, 84-85, 86,<br />

87, 88, 89, 91, 92-142, 143,<br />

148, 149, 150, 153, 175, 178,<br />

180, 183, 191, 195, 211<br />

Requena : 369<br />

Ribadeneira, Pedro de : 91, 95,<br />

96, 106<br />

Ribera, Diego de : 369<br />

Ricci, Giovanni : 305<br />

Riedmatten, Adrien de : 132<br />

Ri<strong>et</strong>i : 68, 108<br />

Roca, Francisco de la : 369<br />

Rodrigues, Simon : 21, 31, 32,<br />

245-248, 249, 289, 292, 293,<br />

297, 303, 308-309, 322-325,<br />

327, 331-333, 355, 356, 364-<br />

367<br />

Rojas, Francisco : 329, 331, 343<br />

Rome : 6, 7, 8, 9, 13, 14, 15, 28-30,<br />

32, 34, 37, 41-43, 44, 45, 47,<br />

49, 51, 53, 55, 56, 57, 58, 66-<br />

68, 71, 72, 73, 75, 81, 82, 92,<br />

93, 96-98, 101, 102, 106, 107,<br />

109, 121, 125, 131, 133, 145,<br />

156, 157, 166, 168-170, 176,


Index des noms propres<br />

389<br />

189-191, 193, 194, 199, 202,<br />

250, 253, 279, 284, 303-306,<br />

309, 312, 318, 323-325, 327,<br />

328, 330, 332, 339, 368, 372,<br />

373, 374, 376-379<br />

Roncevaux : 321, 330<br />

Roser, Isabel : 51, 169<br />

Sa, Emmanuel : 373<br />

<strong>Saint</strong>-Ange : 44<br />

<strong>Saint</strong>-Trond : 252<br />

Salamanque : 36, 47, 85, 148, 150,<br />

155, 304<br />

Salm, Wolfgang von : 278<br />

Salmerón, Alonso : 253, 376<br />

Sanchez : 145<br />

Sanchez, Manuel : 335<br />

Sanctius, Berard : 68<br />

Santa Cruz, Martín : 11, 22, 31,<br />

32, 289, 292, 293, 295-296,<br />

297-298, 307, 309, 318-319,<br />

319-322, 328-331, 340, 341,<br />

366<br />

Santángel, Miguel de : 144<br />

Sarcerius, Erasmus : 228<br />

Sardaigne : 100, 108<br />

Sardoal : 31, 295<br />

Sarmiento de Sotomayor,<br />

Diego : 375<br />

Sarrano : 334<br />

Savoie : 33, 35, 85, 91, 94, 96, 102,<br />

104, 108, 117, 132, 143, 173<br />

Sbrando. Voir Bellinus, Isodoro<br />

Schauenburg, Adolph : 235<br />

Schauenburg, Anton : 235<br />

Schmalkalden : 115<br />

Ségorbe : 361<br />

Ségovie : 372<br />

Serrano : 325<br />

Serrières : 168, 171<br />

Sevillano, Pedro : 307, 329, 345<br />

Sforza di Santa Fiora, Gui do<br />

Ascanio : 61<br />

Sicile : 45, 99, 100, 166<br />

Sienne : 51, 98<br />

Siguënza : 128, 145<br />

Siliceo : 326<br />

Silva, Isabel de : 164, 335<br />

Silveira, Gonçalvo da : 321, 330,<br />

335, 366<br />

Silveira, Juan da : 321, 330<br />

Simon, Rodrigues : 21, 31, 32,<br />

245-248, 249, 289, 292, 293,<br />

294, 297, 298, 303, 305, 306,<br />

308-309, 322-325, 327, 331-<br />

333, 334, 335, 339, 341, 355,<br />

356, 364-367<br />

Sion : 132, 371<br />

Sissa : 34, 60, 157, 176<br />

Skodborg, Georg : 195, 241, 281,<br />

313<br />

Soares, João : 327<br />

Soleure : 35, 172, 173<br />

Solis Quiñones y Montenegro,<br />

Francisco de : 106<br />

Soto, Pedro de : 85, 378<br />

Spengius, Johannes : 240<br />

Spire : 9, 12, 13, 16, 26, 28-30, 34,<br />

35, 68, 70, 74, 81-91, 94, 109,<br />

111, 124, 158, 172-195, 196-<br />

199, 207, 211, 229, 233, 277,<br />

351, 352<br />

Steinberger, Everhard : 241<br />

Stella, Bartolomeo : 57<br />

Stempel, Johannes : 242, 313<br />

Strasbourg : 34, 111, 114, 115, 228<br />

Suarez de Carvajal, Juan : 327<br />

Suisse : 143, 173<br />

Sylva, Isabel de : 164, 335<br />

Tabiano : 60<br />

Tagliavia de Aragón, Carlo :<br />

100


390 Index des noms propres<br />

Tagliavia de Aragón, Pi<strong>et</strong>ro :<br />

100<br />

Tarragone : 106<br />

Tavera, Diego de : 327<br />

Terranova : 100, 104, 108, 112<br />

Thiel : 228, 242<br />

Thomas de Villanova : 372<br />

Tolède : 29, 35, 37, 100, 108, 146-<br />

150, 158-163, 164, 165, 253,<br />

307, 326, 327-329, 332, 335,<br />

353, 377, 378<br />

Toledo, Catalina de : 155<br />

Toledo, Fernando Álvarez de :<br />

155<br />

Torija : 145<br />

Tornavas : 108<br />

Torrelaguna : 149, 150, 157<br />

Tournon : 35, 168, 172<br />

Trente : 7, 34, 37, 68, 85, 92, 93,<br />

111, 117, 127, 129, 166, 174,<br />

183, 194, 195, 197, 229, 364,<br />

376-379<br />

Trèves : 83, 186, 188, 194, 196, 218<br />

Truchsess von Waldburg,<br />

Otto : 16, 83, 174, 178, 179,<br />

183, 193, 194, 196, 278<br />

Ursule (sainte) : 279, 297, 356<br />

Utiel : 369<br />

Vado, María del : 146<br />

Valence : 32, 35, 37, 44, 45, 168,<br />

171, 172, 307, 318, 323-324,<br />

326, 327, 329, 341, 343, 353,<br />

360, 368-373, 377<br />

Valladolid : 31, 32, 36, 109, 147,<br />

220, 298, 303-327, 329, 339,<br />

353, 355, 356, 373, 377, 378<br />

Van den Berg, Gwendoline : 31,<br />

271-273<br />

Van den Berg, Wichmann : 271<br />

Van Esche, Nicolas : 241, 313<br />

Vaquer, Pedro (<strong>Pierre</strong> Vagnier<br />

ou Vaguer ou Vaquer) : 100<br />

Vauchop, Robert : 26, 43, 68, 78,<br />

83, 90, 92, 98, 105, 127, 135,<br />

142<br />

Vega, Hernan de : 327<br />

Vega, Juan de : 166, 327, 342<br />

Velasco, María de : 327, 345<br />

Velasco, Miguel de : 327<br />

Veltwickium : 116<br />

Veralli, Girolamo : 175, 190,<br />

278, 353 356<br />

Verastegui, Martín : 324<br />

Villabuena : 307<br />

Villa Bertrand : 375<br />

Villanueva, Francisco de : 307,<br />

329, 345<br />

Vives, Juan : 372<br />

Wied, Hermann von : 12, 111<br />

Wischaven junior, Cornelius :<br />

355<br />

Wischaven, Cornelius : 31, 250,<br />

254, 258-261, 261-263, 263,<br />

312<br />

Worcester : 51<br />

Worms : 6, 12-14, 20, 28, 34, 46,<br />

66-80, 81-85, 87, 89, 91, 93, 94,<br />

97, 99, 102, 111, 112, 116, 117,<br />

127, 175, 180, 195, 207, 228,<br />

229, 345<br />

Wroeden : 240<br />

Yepes : 355<br />

Zapata, Francisco : 253<br />

Zeller, Margarita : 271<br />

Zervini, Giulia : 47<br />

Zuñiga, Leonor de : 155<br />

Zwingli, Ulrich : 111, 228


BIBLIOGRAPHIE<br />

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392 Bibliographie<br />

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collecta, Series prima, Sancti Ignatii de Loyola, Epistolae <strong>et</strong><br />

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• Epistolae Mixtae ex variis Europae locis ab anno 1537 ad 1556<br />

scriptae, a patribus Soci<strong>et</strong>atis Jesu in lucem editae, t. I (1537-<br />

1548), Madrid, 1898.<br />

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hammer s.j. <strong>et</strong> Josephus Wicki s.j., t. I (1535-1548), Rome, 1996.<br />

Pastor, Ludwig von, Geschichte der Päpste sit dem Ausgang des<br />

Mittelalters, t. V, Geschichte Papst Pauls III (1534-1549), de la<br />

1re à la 4e édition, Herder Verlag, Fribourg-en-Brisgau, 1909.<br />

<strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong> (bienheureux), Mémorial, traduit <strong>et</strong> commenté <strong>par</strong><br />

Michel de Certeau s.j., Desclée de Brouwer, coll. Christus n° 4,<br />

Paris, 1960.<br />

Schurhammer, Georg, s.j., Franz Xaver, sein Leben und seine Zeit,<br />

t. I (Europa 1506-1541), Herder Verlag, Fribourg-en-Brisgau,<br />

1955.<br />

Tacchi-Venturi, Pi<strong>et</strong>ro, Storia della Compagnia di Gesù in Italia,<br />

Ed. La Civiltà Cattolica, vol. I <strong>et</strong> II, Rome, 1950-1951.


TABLE DES MATIÈRES<br />

Introduction, <strong>par</strong> <strong>Pierre</strong> Emon<strong>et</strong> ............................................ 5<br />

Tableau chronologique de la correspondance de <strong>Pierre</strong><br />

<strong>Favre</strong> ...................................................................................... 28<br />

Tableau chronologique de la vie de saint <strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong> ........ 33<br />

LETTRES ET INSTRUCTIONS<br />

Italie (1538-1540)...................................................................... 41<br />

1. À Diogo de Gouveia — Rome, 23 novembre 1538 ........ 41<br />

2. Aux PP. Pi<strong>et</strong>ro Codazzo <strong>et</strong> François Xavier — Parme,<br />

4 décembre 1539 .................................................................. 44<br />

3. À Ignace de Loyola — Parme, 21 mars 1540 .................. 48<br />

4. Aux PP. Pi<strong>et</strong>ro Codazzo <strong>et</strong> François Xavier — Parme,<br />

25 mars 1540 ........................................................................ 49<br />

5. Aux PP. Pi<strong>et</strong>ro Codazzo <strong>et</strong> François Xavier — Brescia,<br />

7 avril 1540 .......................................................................... 52<br />

6. Au P. Ignace de Loyola — Parme, 16 avril 1540.............. 56<br />

7. Aux PP. Ignace de Loyola <strong>et</strong> Pi<strong>et</strong>ro Codazzo — Parme,<br />

1er septembre 1540 .............................................................. 58<br />

8. À la Congrégation du <strong>Saint</strong> Nom de Jésus de Parme —<br />

Parme, 7 septembre 1540.................................................... 61<br />

Allemagne (1540-1541)............................................................ 66<br />

9. Au P. Ignace de Loyola — Worms, 27 décembre 1540 .. 66


394 Table des matières<br />

10. Vote de <strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong> pour l’élection du préposé général —<br />

Worms, 27 décembre 1540 ................................................ 72<br />

11. Aux PP. Ignace de Loyola <strong>et</strong> Pi<strong>et</strong>ro Codazzo — Worms,<br />

1er janvier 1541 .................................................................... 75<br />

12. Aux PP. Ignace de Loyola <strong>et</strong> Pi<strong>et</strong>ro Codazzo — Worms,<br />

10 janvier 1541 .................................................................... 79<br />

13. Aux PP. Ignace de Loyola <strong>et</strong> Pi<strong>et</strong>ro Codazzo — Spire,<br />

25 janvier 1541 .................................................................... 81<br />

14. Aux PP. Ignace de Loyola <strong>et</strong> Pi<strong>et</strong>ro Codazzo — Spire,<br />

27 janvier 1541 .................................................................... 86<br />

15. Aux PP. Ignace de Loyola <strong>et</strong> Pi<strong>et</strong>ro Codazzo — Spire,<br />

5 février 1541........................................................................ 88<br />

16. Aux PP. Ignace de Loyola <strong>et</strong> Pi<strong>et</strong>ro Codazzo — Ratisbonne,<br />

26 février 1541 ........................................................ 92<br />

17. Aux PP. Ignace de Loyola <strong>et</strong> Pi<strong>et</strong>ro Codazzo — Ratisbonne,<br />

12 mars 1541............................................................ 95<br />

18. Aux PP. Ignace de Loyola <strong>et</strong> Pi<strong>et</strong>ro Codazzo — Ratisbonne,<br />

18 mars 1541............................................................ 99<br />

19. Aux PP. Ignace de Loyola <strong>et</strong> Pi<strong>et</strong>ro Codazzo — Ratisbonne,<br />

24 mars 1541............................................................ 101<br />

20. Aux PP. Ignace de Loyola <strong>et</strong> Pi<strong>et</strong>ro Codazzo — Ratisbonne,<br />

5 avril 1541 .............................................................. 103<br />

21. Aux PP. Ignace de Loyola <strong>et</strong> Pi<strong>et</strong>ro Codazzo — Ratisbonne,<br />

20 avril 1541 ............................................................ 105<br />

22. Aux PP. Ignace de Loyola <strong>et</strong> Pi<strong>et</strong>ro Codazzo — Ratisbonne,<br />

24 avril 1541 ............................................................ 110<br />

23. Aux PP. Ignace de Loyola <strong>et</strong> Pi<strong>et</strong>ro Codazzo — Ratisbonne,<br />

3 mai 1541................................................................ 113<br />

24. Aux étudiants de la compagnie à Paris — Ratisbonne,<br />

12 mai 1541 .......................................................................... 118<br />

25. Aux PP. Ignace de Loyola <strong>et</strong> Pi<strong>et</strong>ro Codazzo — Ratisbonne,<br />

28 mai 1541.............................................................. 122<br />

26. Aux PP. Ignace de Loyola <strong>et</strong> Pi<strong>et</strong>ro Codazzo — Ratisbonne,<br />

9 juin 1541 .............................................................. 126<br />

27. Aux PP. Ignace de Loyola <strong>et</strong> Pi<strong>et</strong>ro Codazzo — Ratisbonne,<br />

21 juin 1541 ............................................................ 129<br />

28. Au P. Ignace de Loyola — Ratisbonne, 9 juill<strong>et</strong> 1541 .. 133<br />

29. Quelques chapitres sur la foi <strong>et</strong> les mœurs — Ratisbonne,<br />

mars-juin 1541 ........................................................ 135


Table des matières<br />

395<br />

Espagne (1541-1542) ................................................................ 143<br />

30. Aux PP. Ignace de Loyola <strong>et</strong> Pi<strong>et</strong>ro Codazzo — Madrid,<br />

27 octobre 1541.................................................................... 143<br />

31. Au P. Ignace de Loyola — Galapagar, 4 novembre 1541 149<br />

32. Au P. Ignace de Loyola — Galapagar, 17 novembre 1541 153<br />

33. Aux pères de la Compagnie de Jésus à Rome — Galapagar,<br />

30 novembre 1541.................................................... 156<br />

34. À Alfonso Alvaro (?) — Tolède, début février 1542 (?) 158<br />

35. Au P. Ignace de Loyola — Barcelone, 1er mars 1542 .... 163<br />

36. Au P. Ignace de Loyola — Lyon, 22 mars 1542 ............ 168<br />

Allemagne (1542-1543)............................................................ 172<br />

37. Au P. Ignace de Loyola — Spire, 16 avril 1542.............. 172<br />

38. Au P. Ignace de Loyola — Spire, 27 avril 1542.............. 176<br />

39. Au cardinal Gas<strong>par</strong>o Contarini — Spire, 3 mai 1542 .. 180<br />

40. Au P. Ignace de Loyola — Spire, 16 mai 1542 .............. 184<br />

41. Au P. Ignace de Loyola — Spire, 30 juill<strong>et</strong> 1542............ 185<br />

42. Au P. Ignace de Loyola — Spire, 24 août 1542 .............. 186<br />

43. Au P. Diego Laínez — Spire, 30 août 1542 .................... 189<br />

44. Au P. Ignace de Loyola — Spire, 28 septembre 1542.... 194<br />

45. À un ami — Mayence, début novembre 1542 .............. 196<br />

46. Au P. Ignace de Loyola — Mayence, 7 novembre 1542 197<br />

47. Au P. Ignace de Loyola — Mayence, 22 décembre 1542 200<br />

48. Aux pères de la Compagnie de Jésus à Rome — Aschaffenbourg,<br />

5 janvier 1543...................................................... 202<br />

49. Au prieur Gerhard Kalkbrenner — Mayence, 12 avril<br />

1543 ...................................................................................... 206<br />

50. Au P. Claude Perrissin — Mayence, 28 mai 1543 ........ 213<br />

51. À Gerhard Kalkbrenner, prieur de la chartreuse de<br />

Cologne — Mayence, 14 juin 1543.................................... 218<br />

52. À <strong>Pierre</strong> Canisius — Mayence, 21 juin 1543 ................ 219<br />

53. Au prieur Gerhard Kalkbrenner — Mayence, 10 juill<strong>et</strong><br />

1543 ...................................................................................... 221<br />

54. À Giovanni Poggio, évêque de Tropea <strong>et</strong> légat apostolique<br />

— Cologne, 29 août 1543 .......................................... 227<br />

55. À Giovanni Morone, évêque de Modène <strong>et</strong> cardinal —<br />

Cologne, 3 septembre 1543 ................................................ 229<br />

56. Au P. Ignace de Loyola — Cologne, 27 septembre 1543 234


396 Table des matières<br />

Flandres (1543-1544)................................................................ 237<br />

57. À Emiliano de Loyola — Louvain, 19 octobre 1543 .... 237<br />

58. Aux PP. Alfonso Alvaro <strong>et</strong> <strong>Pierre</strong> Canisius — Louvain,<br />

28 novembre 1543................................................................ 239<br />

59. Au P. Ignace de Loyola — Louvain, 6 décembre 1543 242<br />

60. Au P. Simon Rodrigues — Louvain, 8 janvier 1544...... 245<br />

Allemagne (1544)...................................................................... 249<br />

61. Au P. François Xavier — Cologne, 24 janvier 1544...... 249<br />

62. À don Walter, chanoine à Louvain — Cologne, 24 janvier<br />

1544................................................................................ 254<br />

63. Au P. Cornelius Wischaven — Cologne, 24 janvier 1544 258<br />

64. Au P. Cornelius Wischaven — Cologne, 31 janvier 1544 261<br />

65. Conseils au suj<strong>et</strong> des confessions — Cologne, fin janvier<br />

1544 ...................................................................................... 263<br />

66. À Mme Gwendoline van den Berg — Cologne, février (?)<br />

1544 ...................................................................................... 271<br />

67. Au P. Ignace de Loyola — Cologne, 10 mars 1544 ...... 274<br />

68. À Giovanni Poggio, nonce apostolique — Cologne,<br />

22 avril 1544 ........................................................................ 276<br />

69. Au P. Ignace de Loyola — Cologne, mai 1544 .............. 278<br />

70. Au P. François Xavier — Cologne, 10 mai 1544 .......... 280<br />

Portugal (1544-1545)................................................................ 284<br />

71. ÀGuillaume Postel — Evora, 3 décembre 1544 .......... 284<br />

72. Aux compagnons de Coïmbre — Coïmbre, décembre<br />

1544 ...................................................................................... 289<br />

73. Au P. Ignace de Loyola — Coïmbre, 9 janvier 1545 .... 292<br />

74. Au P. Martin Santa Cruz — Sardoal, 24 janvier 1545 .... 295<br />

75. Au P. Martin Santa Cruz — Evora, 3 février 1545 ........ 297<br />

76. Aux compagnons de Coïmbre — Evora, 2 mars 1545 .. 298<br />

Espagne (1545-1546) ................................................................ 303<br />

77. Au P. Ignace de Loyola — Valladolid, 14 avril 1545 .... 303<br />

78. Au P. Ignace de Loyola — Valladolid, 23 mai 1545 ...... 306<br />

79. Au P. Simon Rodrigues — Valladolid, 16 juin 1545 .... 308<br />

80. À Alvaro Alfonso <strong>et</strong> <strong>Pierre</strong> Canisius — Valladolid,<br />

9 juill<strong>et</strong> 1545 ........................................................................ 310<br />

81. À Jean III, roi du portugal — Valladolid, 13 juill<strong>et</strong> 1545 314<br />

82. Au P. Martin Santa Cruz — Valladolid, fin juill<strong>et</strong> 1545.. 318


Table des matières<br />

397<br />

83. Au P. Martin Santa Cruz — Valladolid, 11 septembre<br />

1545 ...................................................................................... 319<br />

84. Au P. Simon Rodrigues — Valladolid, 11 septembre<br />

1545 ...................................................................................... 322<br />

85. Au P. Ignace de Loyola — Valladolid, 22 septembre 1545 326<br />

86. Au P. Martin Santa Cruz — Madrid, 16 novembre 1545 328<br />

87. Au P. Simon Rodrigues — Madrid, 16 novembre 1545 331<br />

88. Au P. Juan de Aragon — Madrid, 13 janvier 1546........ 333<br />

89. Aux compagnons de Coïmbre — Madrid, 13 janvier<br />

1546 ...................................................................................... 336<br />

90. Au P. Martin Santa Cruz — Madrid, 13 janvier 1546 .. 340<br />

91. Au P. Martin Santa Cruz — Madrid, 25 janvier 1546 .. 341<br />

92. Au P. Ignace de Loyola — Madrid, 6 mars 1546 .......... 342<br />

93. Au P. Diego Laínez — Madrid, 7 mars 1546.................. 345<br />

94. À <strong>Pierre</strong> Canisius — Madrid, 10 mars 1546 .................. 349<br />

95. À Gerhard Kalckbrenner — Madrid, 12 mars 1546 .... 359<br />

96. Au P. Simon Rodrigues — Madrid, 7 avril 1546 .......... 364<br />

97. Au P. Antonio Araoz — Valence, 10 mai 1546.............. 368<br />

98. Au P. Ignace de Loyola — Barcelone, 21 juin 1546 ...... 373<br />

99. Au P. Diego Laínez — Rome, 23 juill<strong>et</strong> 1546 ................ 376<br />

Index des noms propres .......................................................... 381<br />

Bibliographie.............................................................................. 391<br />

Table des matières .................................................................... 393


Dans la même collection :<br />

Chantal Reynier, <strong>Pierre</strong>-Joseph de Clorivière (1735-1820). Un mystique<br />

jésuite contre vents <strong>et</strong> marées, 2014.<br />

Yves Raguin, Les déserts de Dieu, suivi de Dans l’attente de la<br />

vision, préf. B. Vermander, 2015.<br />

Isabelle Pommel, Yves Raguin (1912-1998). L’expérience missionnaire<br />

<strong>et</strong> spirituelle d’un jésuite en Asie, préf. B. Vermander, 2015.<br />

Maurice Giuliani, L’accueil du temps qui vient. Études sur saint<br />

Ignace de Loyola, préf. Cl. Flipo, 2015<br />

Dolores Aleixandre, Baptisés dans le feu, préf. A.-M. Pell<strong>et</strong>ier,<br />

2015.<br />

Jacques Somm<strong>et</strong>, La condition inhumaine. Le camp de Dachau,<br />

suivi de Dachau, bagne pour prêtres de Léon de Coninck, 2016.<br />

Maurice Giuliani, Initiation aux Exercices spirituels de saint<br />

Ignace, introd. Cl. Flipo, 2016.


Imprimé en Belgique<br />

Février 2017<br />

Imprimerie Bi<strong>et</strong>lot.


À côté de son journal spirituel ou Mémorial, <strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong><br />

a laissé une correspondance suivie avec ses confrères <strong>et</strong><br />

quelques amis plus proches, <strong>et</strong> une série d’<strong>instructions</strong> sur<br />

la vie spirituelle. L’ensemble de ses <strong>l<strong>et</strong>tres</strong> traduites <strong>et</strong> <strong>annotées</strong><br />

perm<strong>et</strong> de suivre le p<strong>et</strong>it berger savoyard devenu<br />

l’homme de confiance des principaux protagonistes du grand<br />

débat qui m<strong>et</strong> alors l’Europe en effervescence <strong>et</strong> divise<br />

l’Église : Italie, Allemagne, Espagne, Flandres, Portugal. Très<br />

sensible <strong>et</strong> lucide, modeste <strong>et</strong> sympathique, ouvert aux<br />

réalités spirituelles, il est <strong>par</strong>ticulièrement doué pour nouer<br />

des relations d’amitié <strong>et</strong> de confiance aussi bien avec les<br />

grands de ce monde qu’avec les p<strong>et</strong>ites gens. Il leur donne<br />

les Exercices spirituels, dont il est le meilleur accompagnateur<br />

selon Ignace.<br />

Premier compagnon d’Ignace de Loyola, le Savoyard saint<br />

PIERRE FAVRE (1506-1546) est aussi le premier bienheureux<br />

canonisé <strong>par</strong> le pape François qui le considère comme<br />

son modèle, <strong>par</strong>ce qu’il est capable de dialoguer avec tous,<br />

même les plus lointains <strong>et</strong> les adversaires, qu’il a une piété<br />

simple, une disponibilité immédiate, un discernement attentif<br />

<strong>et</strong> capable de grandes décisions tout en étant doux. Son Mémorial<br />

a <strong>par</strong>u chez Desclée de Brouwer en 1959 (intro. <strong>et</strong><br />

éd. M. de Certeau).<br />

Le préfacier <strong>et</strong> traducteur, <strong>Pierre</strong> EMONET, jésuite suisse,<br />

est directeur de la revue Choisir, à Genève. Bon connaisseur<br />

de l’histoire <strong>et</strong> de la spiritualité de la Compagnie de Jésus, il<br />

a publié chez Lessius en 2013 : Ignace de Loyola : légende<br />

<strong>et</strong> réalité, traduit en plusieurs langues.<br />

ISBN :978-2-87299-311-6<br />

9782872 993116<br />

25,00€<br />

www.editionsjesuites.com

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