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Essais & Simulations n°133

Spécial Eurosatory : Quels moyens d’essais pour la défense ?

Spécial Eurosatory :
Quels moyens d’essais pour la défense ?

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DOSSIER 46<br />

Spécial<br />

Eurosatory :<br />

quels moyens<br />

d’essais pour<br />

la défense ?<br />

<strong>Essais</strong> et modélisation 16<br />

La sécurité :<br />

le mot d’ordre dans le nucléaire<br />

MESURES 34<br />

Focus sur Ateslab 2018<br />

et les moyens de mesure dans la mécanique<br />

N° 133 • Mai-Juin 2018 • 25 €


Inventé au 19ième siècle. Optimisé pour aujourd’hui.<br />

Distribution des contraintes de von Mises dans le carter d’un moteur à<br />

induction avec prise en compte des effets électromécaniques.<br />

Au 19ème siècle, deux scientifiques ont inventé séparément<br />

le moteur à induction AC. Aujourd’hui, c’est un composant<br />

commun en robotique. Comment y sommes nous arrivé, et<br />

comment les ingénieurs d’aujourd’hui peuvent-ils continuer<br />

d’améliorer ces moteurs?<br />

Le logiciel COMSOL Multiphysics® est utilisé pour simuler des<br />

produits, des systèmes et des procédés dans tous les domaines<br />

de l’ingénierie, de la fabrication et de la recherche. Découvrez<br />

comment l’appliquer pour vos designs.<br />

comsol.blog/induction-motor


éditorial<br />

La France bien décidée à prendre<br />

de nouveaux virages technologiques<br />

Olivier guillon<br />

Rédacteur en chef<br />

Tout n’est pas encore clairement défini mais la construction formelle d’une « Europe<br />

de la défense », est en marche. Concrètement, ce qui devrait revenir à la France,<br />

c’est le développement et la production conjoints avec l’Allemagne d’un nouvel<br />

avion de chasse visant à remplacer les flottes des Eurofighter et autres majestueux<br />

Rafale ; dans le viseur, Airbus bien sûr mais également Dassault. Une nouvelle<br />

opportunité pour les sous-traitants du secteurs et tout particulièrement dans les<br />

domaines des essais puisque ces programmes devront repousser – s’ils sont définitivement<br />

actés – les limites technologiques. Même chose pour les autres secteurs<br />

d’activité en matière de défense et d’armement, à commencer par Thales Alenia<br />

Space (d’autant que Galileo est – enfin – entré en service) ou encore les fabricants<br />

de véhicules militaires, lesquels attendront, du reste, beaucoup des annonces officielles<br />

qui seront faites sur le salon Eurosatory en juin prochain.<br />

« Très différent du secteur de la défense,<br />

le véhicule autonome a fait le mois<br />

dernier l’objet de toutes les attentions »<br />

Autre domaine en cours, le véhicule<br />

autonome. Très différent<br />

du secteur précédemment cité<br />

(encore que…), le véhicule autonome<br />

a fait le mois dernier l’objet<br />

de toutes les attentions avec<br />

les conclusions du rapport d’Anne-Marie<br />

Idrac sur la stratégie adoptée par la France et le lancement d’une trentaine<br />

de chantiers. Avec la ferme intention pour l’Hexagone de développer ses véhicules<br />

autonomes de niveau 3 pour 2020. Inscrite dans le cadre de la Loi d’orientation des<br />

mobilités (LOM), cette stratégie sera clairement explicitée à l’occasion des journées<br />

du 25 et 26 juin de la SIA, à Paris, intitulées « Regards croisés et dialogue sur les<br />

véhicules autonomes », suivies d’une journée (le 27 juin) portant sur le thème de<br />

la validation par la simulation et les essais. Un beau programme en perspective ! ●<br />

olivier Guillon<br />

@EssaiSimulation<br />

ÉdIteUR<br />

mRJ Informatique<br />

Le Trèfle<br />

22, boulevard Gambetta<br />

92130 Issy-les-Moulineaux<br />

Tel : 01 73 79 35 67<br />

Fax : 01 34 29 61 02<br />

/Facebook.com/<br />

EssaiSimulation<br />

/@EssaiSimulation<br />

direction :<br />

Michaël Lévy<br />

directeur de publication :<br />

Jérémie Roboh<br />

Rédacteur en chef :<br />

Olivier Guillon<br />

cOmmeRcIALISAtIOn<br />

Publicité :<br />

Patrick Barlier<br />

p.barlier@mrj-corp.fr<br />

diffusion et Abonnements :<br />

vad.mrj-presse.fr<br />

Prix au numéro :<br />

25 €<br />

Abonnement 1 an :<br />

85 € / 4 numéros<br />

Étranger :<br />

100 €<br />

Règlement par chèque<br />

bancaire à l’ordre de MRJ<br />

RÉALISAtIOn<br />

conception graphique :<br />

Eden Studio<br />

maquette :<br />

Géraldine Lepoivre<br />

Impression :<br />

Rivadeneyra, sa<br />

Calle Torneros, 16<br />

Poligono Industrial de Los Angeles<br />

28906 Gerafe - Madrid<br />

n°ISSn :<br />

1632 - 4153<br />

commission paritaire :<br />

0 414 T 83 214<br />

dépôt légal : à parution<br />

Périodicité : Trimestrielle<br />

numéro : 133<br />

date : mai-juin 2018<br />

RÉdActIOn<br />

Ont collaboré à ce numéro :<br />

Étienne Cavro (Airbus Defence<br />

& Space), Matthieu Cayuela<br />

(Adetests), Salim Chaki (IMT Lille<br />

Douai - TPCIM), Paul-Éric Dupuis<br />

(Airbus Defence & Space),<br />

Jean-Michel Courzereaux (Socitec),<br />

Pierre Duchène (IMT Lille Douai<br />

- TPCIM), Gilles Girard (EDF),<br />

Benjamin Goursaud (EDF), Eilin<br />

Guillot (EDF), Patricia Krawczak<br />

(IMT Lille Douai - TPCIM), Fannie<br />

Meyer (EDF), Jennifer Seguy<br />

(Comsol), Erwan Smetryns<br />

(Socitec), Jean-Pierre Tartary<br />

(Socitec), Pierre Thomas (EDF),<br />

Florian Vidal-Mata (Airbus Defence<br />

& Space), Chiara Zorni (EDF)<br />

comité de rédaction :<br />

Olivier Guillon (MRJ), Alain<br />

Bettacchioli (Thales Aliena Space),<br />

Patrycja Perrin, Yohann Mesmin<br />

(Siemens Industry Software)<br />

membre du réseau RePm-emPn<br />

PhOtO de cOUveRtURe :<br />

iStock - Crédit photo : yuran-78<br />

Toute reproduction, totale ou<br />

partielle, est soumise à l’accord<br />

préalable de la société MRJ.<br />

Partenaires du magazine<br />

essais & <strong>Simulations</strong> :<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I1


Digital innovation of<br />

autonomous vehicles.<br />

Developing fully autonomous vehicles requires extensive<br />

exploration, validation and verification of integrated circuit design,<br />

electrical and electronic system integration and vehicle performance.<br />

Siemens PLM Software can help. Our robust development<br />

methodology combines industry-leading validation and certification<br />

services with robust software solutions. This methodology provides<br />

the perfect framework to realize the development of automated cars.<br />

siemens.com/plm


23/05/18 16:25<br />

sommaire<br />

misé pour aujourd’hui.<br />

es de von Mises dans le carter d’un moteur à<br />

pte des effets électromécaniques.<br />

scientifiques ont inventé séparément<br />

AC. Aujourd’hui, c’est un composant<br />

. Comment y sommes nous arrivé, et<br />

rs d’aujourd’hui peuvent-ils continuer<br />

rs?<br />

ultiphysics® est utilisé pour simuler des<br />

s et des procédés dans tous les domaines<br />

brication et de la recherche. Découvrez<br />

our vos designs.<br />

-motor<br />

dossier<br />

DOSSIER 46<br />

Spécial<br />

Eurosatory :<br />

quels moyens<br />

d’essais pour<br />

la défense ?<br />

<strong>Essais</strong> et modélisation 16<br />

La sécurité :<br />

le mot d’ordre dans le nucléaire<br />

MESURES 34<br />

Focus sur Ateslab 2018<br />

et les moyens de mesure dans la mécanique<br />

DOSSIEr DéFENSE<br />

46<br />

46 Eurosatory s’ouvre dans un contexte de réflexion<br />

sur l’Europe de la défense<br />

47 Vers des essais sur les missiles de plus en plus complexes<br />

52 Une approche multi-technique non destructive pour le monitoring<br />

de l’état de santé des matériaux composites structuraux<br />

58 Simulation des chocs pyrotechniques en laboratoire :<br />

comparatif entre deux moyens différents<br />

57 Greenmot veut devenir un acteur majeur des essais de véhicules militaires<br />

et industriels<br />

N° 133 • Mai-Juin 2018 • 25 €<br />

© Groupe Renault Communication - Tous droits réservés<br />

Actualités<br />

06 HBM et BKSV fusionnent<br />

leurs activités et créent HBK<br />

06 Un hexapode non magnétique<br />

Symetrie pour l’université<br />

de Sydney<br />

08 le Forum Teratec revient<br />

les 19 et 20 juin à Palaiseau<br />

<strong>Essais</strong><br />

et modélisation<br />

congrès de la SIA<br />

véhicule autonome<br />

10 Le véhicule autonome désormais<br />

une priorité en France<br />

12 Véhicule autonome : l’enjeu<br />

de l’intelligence artificielle<br />

pour décrypter les chemins<br />

de compréhension chez l’humain<br />

14 La course au véhicule autonome<br />

se gagnera par la sécurité<br />

© Groupe<br />

Spécial Wne - nucléaire<br />

16 Rétablir la confiance grâce<br />

aux essais<br />

18 Validation expérimentale<br />

de la simulation numérique<br />

du contrôle par sonde tournante<br />

transverse des tubes<br />

de générateur de vapeur<br />

22 Évaluation de l’intégrité<br />

structurelle des machines<br />

de fusion nucléaire à haute<br />

performance pour la production<br />

d’électricité<br />

26 Relever les défis du nucléaire<br />

par les essais<br />

28 Suspension par des amortisseurs<br />

à câble d’un onduleur<br />

en condition de séisme<br />

30 La simulation numérique,<br />

levier de performances dans<br />

le nucléaire<br />

© EDF<br />

Mesures<br />

Astelab<br />

focus sur la mesure mécanique<br />

34 Astelab organise chez EDF Lab<br />

ses Journées nationales<br />

de l’environnement mécanique<br />

36 Intervenir sur des problématiques<br />

de sûreté, de durée de vie<br />

et de performance des parcs,<br />

les priorités d’EDF<br />

40 Mesures et analyse de microvibrations<br />

a très basse fréquence<br />

Outils<br />

61 Vie de l’ASTE<br />

62 Formations<br />

63 Agenda<br />

64 Sommaire du prochain numéro<br />

64 Index des annonceurs<br />

et des entreprises citées<br />

64 Le chiffre à retenir<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I3


nos dossiers en un clin d’œil<br />

© DR © Preussen Elektra © Volvo<br />

© DR<br />

dossier<br />

essais et modélisation<br />

spécial nucléaire<br />

mesures<br />

Zoom sur le secteur<br />

de la défense p. 46 à 60<br />

Dans le spectre d’une nouvelle coopération européenne portée<br />

par l’indissociable couple franco-allemand, le salon Eurosatory<br />

ouvrira ses portes du 11 au 15 juin à Paris-Nord Villepinte.<br />

L’occasion pour <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> de revenir sur les projets<br />

et les travaux en cours en France en matière d’essais,<br />

avec l’interview exclusive de Philippe Dessendier, directeur<br />

de l’ingénierie et des essais chez MBDA.<br />

Le véhicule autonome au centre<br />

de toutes les attentions p. 10 à 15<br />

Le message d’Emmanuel Macron envoyé à Anne-Marie Idrac<br />

(faire de la France un leader dans le véhicule autonome), puis<br />

le rapport de cette dernière en mai et maintenant, un congrès<br />

entièrement dédié à ce nouveau phénomène qui bouleversera<br />

l’automobile dans les années à venir… tant de raisons pour faire<br />

intervenir deux acteurs majeurs de la simulation numérique.<br />

Redonner des couleurs au<br />

nucléaire par les essais p. 16 à 32<br />

Bien souvent dans le collimateur des instances<br />

gouvernementales, de l’opinion publique et des médias, le<br />

nucléaire est pourtant une énergie incontournable – du moins<br />

pour le moment. Bien conscients des dangers qu’un souci de<br />

qualité de pièces ou de conception peut provoquer, les acteurs<br />

de la filière, donneurs d’ordres et sous-traitants de pièces ou<br />

d’équipements ne cessent de durcir leurs opérations d’essais.<br />

La mécanique à l’honneur<br />

chez Astelab p. 34 à 44<br />

L’événement annuel organisé par l’ASTE revient cette année<br />

chez son co-organisateur EDF Lab, comme en 2012 mais<br />

dans de nouveaux locaux implantés désormais à Palaiseau.<br />

L’occasion pour la revue <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong>, partenaire<br />

presse de ces deux journées (qui auront lieu les 5 et 6 juillet<br />

prochains) de revenir sur des problématiques techniques en<br />

matière de mesure dans le domaine de la mécanique, un sujet<br />

déterminant pour EDF Lab lors de ses phases d’essais.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I5


actualités<br />

en breF<br />

Le groupe gMB Invest<br />

reprend le projet Cademce<br />

Le groupe GMB Invest / ICM, fondé<br />

par Claude Marquet, a acquis le<br />

projet Cademce (Caractérisation<br />

dynamique et environnementale de<br />

moyens de captage electrique). Celuici<br />

constitue une plateforme innovante<br />

de trois bancs d’essais pour tester<br />

l’intensité et la qualité du captage<br />

du courant entre les pantographes<br />

et la caténaire, et en améliorer<br />

les performances. ●<br />

Partenariat stratégique<br />

dans la simulation<br />

des systèmes entre ESI<br />

et Modelon<br />

ESI ITI, la filiale d’ESI Group<br />

spécialisée dans la simulation<br />

systèmes, et le Suédois Modelon ont<br />

décidé de s’allier. Les nombreuses<br />

bibliothèques de Modelon en langage<br />

Modelica, référence dans le domaine<br />

de la simulation systèmes, seront<br />

progressivement intégrées dans<br />

SimulationX. Dans un premier<br />

temps, la version SimulationX 3.9.3,<br />

comprendra la bibliothèque de<br />

systèmes de carburant de Modelon,<br />

dédiée au secteur aérospatial. ●<br />

fUSIOn<br />

hBM et BKSV réunissent<br />

leurs activités et créent hBK<br />

Les sociétés Hottinger Baldwin<br />

Messtechnik GmbH (HBM) et<br />

Brüel & Kjær Sound & Vibration<br />

A / S (BKSV), toutes deux détenues<br />

par Spectris plc au Royaume-Uni,<br />

vont fusionner leurs activités. La fusion<br />

entrera en vigueur le 1 er janvier 2019.<br />

Les activités de préparation se poursuivront<br />

jusqu’à la fin de 2018.<br />

BKSV et HBM sont tous deux des<br />

leaders mondiaux dans leurs domaines<br />

respectifs. La force de BKSV réside<br />

dans le son, le bruit et les vibrations,<br />

tandis que HBM se concentre sur la<br />

fiabilité, l’endurance, l’efficacité de la<br />

propulsion, les propriétés électriques,<br />

le contrôle des processus industriels et<br />

le pesage.<br />

La fusion s’appuiera sur le meilleur<br />

de chaque entreprise et leurs capacités<br />

propres. Et ce reflètera également<br />

dans le nom de la nouvelle société -<br />

HBK (Hottinger, Brüel & Kjær). ●<br />

Søren Holst, Président de Brüel & Kjær (left),<br />

et Andreas Hüllhorst, Président de HBM<br />

en SAvOIR PLUS > www.hbm.com<br />

SOLUtIOn<br />

Un hexapode non magnétique<br />

Symetrie pour l’université<br />

de Sydney<br />

Le laboratoire A+<br />

métrologie de Bièvres<br />

(Trescal) étend pour quatre<br />

ans son accréditation Cofrac<br />

en accélérométrie<br />

Cette accréditation est étendue aux<br />

basses fréquences ce qui permet de<br />

réaliser dorénavant des prestations<br />

sur une gamme de 5 Hz (au lieu de<br />

10 Hz) à 10 kHz et couvrant une plage<br />

d’amplitude comprise entre 5 et 750<br />

m/s². Cette extension était de plus en<br />

plus demandée par les industriels<br />

car peu de prestataires en métrologie<br />

peuvent aujourd’hui opérer à ces<br />

fréquences. ●<br />

Symetrie a livré un hexapode non<br />

magnétique pour permettre de<br />

réaliser des expériences sur des<br />

ions piégés au Laboratoire de contrôle<br />

quantique de l’université de Sydney<br />

en Australie. Conçu pour positionner<br />

une charge de 80 kg, cet hexapode<br />

non magnétique customisé positionne<br />

une chambre à vide UHV selon les<br />

6 degrés de liberté pour aligner des ions<br />

dans l’axe de symétrie d’un aimant de<br />

2 teslas afin de les piéger électromagnétiquement.<br />

Cet hexapode offre une répétabilité<br />

de ± 0.6 µm au centre de rotation, qui<br />

est situé ici à 600 mm de l’hexapode,<br />

là où les ions seront piégés. Pour être<br />

compatible avec le champ magnétique<br />

de 2 teslas à proximité immédiate et<br />

atteindre les performances de précision<br />

attendues, des moteurs non-magnétiques<br />

à ultrasons et des codeurs<br />

linéaires absolus ont été intégrés. ●<br />

en SAvOIR PLUS > www.symetrie.fr<br />

6I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


Température<br />

Pression<br />

Débit<br />

Niveau<br />

Acquisition de données<br />

Parler avec nos experts<br />

commercial@omega.fr<br />

www.omega.fr<br />

© COPYRIGHT 2018 OMEGA ENGINEERING,LTD. ALL RIGHTS RESERVED


actualités<br />

en bref<br />

Mines ParisTech et Safran<br />

inaugurent la Salle<br />

de mécanique<br />

Installée dans un espace<br />

d’enseignement de 120 m 2 au cœur<br />

des locaux de Mines ParisTech,<br />

la nouvelle Salle de mécanique,<br />

fluides, solides et matériaux<br />

permettra aux étudiants de mettre<br />

en pratique leur savoir théorique<br />

en mécanique et matériaux, en<br />

proposant dans un même lieu des<br />

activités de démontage de moteur,<br />

d’essais mécaniques sur éprouvette<br />

et des structures, des observations<br />

microstructurales des matériaux,<br />

de l’impression 3D et de la simulation<br />

numérique. ●<br />

Institut de Soudure<br />

reprend l’activité CND d’Orys<br />

Le groupe Institut de Soudure et<br />

le groupe Ortec ont signé un accord<br />

pour la reprise à compter du 1 er avril<br />

dernier de l’activité CND, END et<br />

métrologie d’Orys, filiale du groupe<br />

Ortec. Cette reprise confirme<br />

la volonté du groupe Institut de<br />

Soudure de poursuivre sa stratégie<br />

de développement sur le marché<br />

nucléaire. ●<br />

Conférence Technologique<br />

Altair : rendez-vous à Paris<br />

du 16 au 18 octobre<br />

Altair organisera à la mi-octobre<br />

sa Conférence Technologique 2018<br />

à Paris, au Palais des Congrès d’Issy.<br />

Cette conférence internationale<br />

sera axée cette année sur des<br />

présentations d’applications basées<br />

sur la Simulation-Driven Innovation<br />

par des leaders technologiques ainsi<br />

que des dirigeants de l’industrie<br />

mondiale. Des sessions techniques<br />

approfondies et des présentations<br />

des dernières tendances<br />

technologiques telles que l’IoT,<br />

l’e-mobility, la conception<br />

de véhicules électriques seront<br />

dispensées. ●<br />

Événement<br />

le Forum Teratec revient<br />

les 19 et 20 juin à Palaiseau<br />

Le rendez-vous des experts internationaux<br />

de la Simulation et du<br />

Big Data se tiendra les mardi 19<br />

et mercredi 20 juin prochains à l’École<br />

Polytechnique, à Palaiseau (Essonne).<br />

L’occasion pour la communauté Teratec<br />

de regrouper à travers son Forum<br />

annuel les meilleurs experts internationaux<br />

du HPC, de la simulation et du<br />

Big Data, mais aussi de confirmer une<br />

nouvelle fois l’importance de ces technologies<br />

dans le développement de la<br />

compétitivité et des capacités d’innovation<br />

des entreprises.<br />

En réunissant plus de 1 300 professionnels,<br />

le Forum Teratec illustre le dynamisme<br />

technologique et industriel du<br />

HPC et le rôle important que joue la<br />

France dans ce domaine. La participation<br />

et les témoignages de grands<br />

industriels, les présentations des entreprises<br />

technologiques leaders dans le<br />

domaine, la diversité et le niveau des<br />

ateliers techniques, la représentativité<br />

des exposants et l’innovation des offres<br />

présentées, sont autant d’atouts qui<br />

rendent incontournable le rendez-vous<br />

Calculateur Genci<br />

de tous ceux qui sont concernés par la<br />

conception et la simulation numérique<br />

à haute performance.<br />

Le mardi 19 juin, les sessions plénières<br />

donneront la parole à des utilisateurs<br />

et des fournisseurs de technologies,<br />

illustrant parfaitement la richesse et la<br />

diversité des sujets abordés. À l’issue de<br />

cette journée, les champions de la simulation<br />

numérique seront récompensés<br />

pour la 4 e fois lors de la remise des<br />

Trophées de la Simulation. Le mercredi<br />

20 juin, les ateliers techniques et applicatifs<br />

feront état des nouveaux secteurs<br />

d’application du HPC, de la simulation<br />

et du Big data dans le choix de leurs<br />

thématiques.<br />

Durant les deux jours, une exposition<br />

de soixante-dix stands présentera les<br />

dernières innovations et nouveautés<br />

produits des principaux acteurs de la<br />

simulation, du HPC et du Big Data. Des<br />

espaces thématiques (Café européen de<br />

la recherche, espace Projets collaboratifs…)<br />

viendront compléter l’offre sur<br />

le salon. ●<br />

EN SAVOIR PLUS ><br />

www.teratec.eu/forum/fr<br />

8I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


Tests et Mesures<br />

EN ACOUSTIQUE ET VIBRATIONS<br />

Instruments • Logiciels • Services<br />

QUAND LE TEST GRANDEUR<br />

RÉELLE S’IMPOSE<br />

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• A bord, en vol et sur banc<br />

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• Enregistrements sécurisés<br />

• Enregistreur autonome<br />

• Gestion multi-capteurs<br />

• Multi-analyse : machines tournantes,<br />

structures, acoustique<br />

• Assistance dans vos mesures<br />

Pamplemousse.com - Crédit photos : OROS, No Comment, Shutterstock.


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Événement<br />

Le véhicule autonome<br />

désormais une priorité<br />

en France<br />

En matière de véhicule autonome, « la France doit être<br />

à la pointe de l’expérimentation et de l’industrialisation<br />

». La volonté d’Emmanuel Macron est lancée, les<br />

mots sont lâchés et il ne reste plus qu’à… mais les défis sont<br />

importants, pour ne pas dire colossaux. Car si les technologies<br />

avancent à pas de géants et que des acteurs français ont<br />

été identifiés par le rapport remis à la mi-mai par Anne-Marie<br />

Idrac, Haute responsable chargée du pilotage de la stratégie<br />

sur le véhicule autonome, il n’en est pas de même pour le<br />

cadre législatif, les infrastructures et l’environnement de ces<br />

millions d’engins qui sillonneront nos routes, encore moins<br />

de l’acceptation des usagers, qu’ils soient utilisateurs ou non.<br />

C’est en ce sens qu’à la suite de l’important congrès organisé<br />

par la Société des ingénieurs de l’automobile (SIA) les<br />

25 et 26 juin à Paris, une journée sera entièrement consacrée<br />

à la simulation numérique, aux solutions existantes mais<br />

aussi aux attentes des industriels (constructeurs et sous-traitants),<br />

ainsi que l’utilisation de ces outils afin de multiplier<br />

les scénarios et atteindre un niveau ultime de sécurité. Car<br />

la sécurité est bien au cœur des débats et par là même, au<br />

centre de tous les développements, comme en témoignent<br />

d’une part Jérôme Boudonnet, Automotive Account Manager<br />

de Mentor, société récemment acquise par Siemens PLM<br />

Software, et d’un spécialiste de la réalité virtuelle et des équipements<br />

embarqués dans les véhicules autonomes, Serge<br />

Laverdure d’ESI Group. L’un promeut l’interopérabilité de sa<br />

large gamme d’outils, l’autre l’usage de l’intelligence artificielle<br />

pour mieux prendre en compte le comportement parfois<br />

très singulier du conducteur. Des objectifs certes différents<br />

mais qui concourent à un même objectif : s’appuyer sur un<br />

niveau de sécurité absolu pour mieux faire accepter le véhicule<br />

autonome aux yeux de tous. ●<br />

Olivier Guillon<br />

Démonstrateur Symbioz de Renault<br />

Un congrès exceptionnel<br />

et un programme de conférences chargé !<br />

Le Congrès Simulation de la SIA se poursuivra sur trois jours<br />

intenses de tables rondes et d’annonces en tout genre, entre<br />

lancements de partenariats de recherche, rencontres d’affaires<br />

et déclarations officielles, de façon à entériner l’engagement<br />

de l’Hexagone dans le véhicule autonome. En matière de<br />

conférences techniques organisées sur le congrès de la SIA,<br />

les sujets seront pour le moins nombreux et variés.<br />

EN SAVOIR PLUS > www.sia.fr/evenements/<br />

© Yannick Brossard<br />

10I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


NOUVELLE GAMME DE CONTRÔLEURS FORCE/DÉPLACEMENT<br />

OU COUPLE/ANGLE BURSTER 9110 / 9311 / 9307<br />

LE CONTRÔLE PRÉCIS ET SIMULTANÉ DES EFFORTS AVEC LEUR<br />

MOUVEMENT POUR UNE SURVEILLANCE DE VOS PROCESS DE<br />

PRODUCTION ET DE VOS ESSAIS EN LABORATOIRE.<br />

Flashez<br />

pour plus<br />

d’infos<br />

› Visualisation dynamique des courbes d’évolution et des<br />

valeurs de mesures instantanées<br />

› Surveillance temps réel des courbes d’évolution par<br />

des fenêtres, des seuils, des fonctions trapèze, des<br />

enveloppes et des opérations mathématiques.<br />

› Communication sur réseau<br />

ProFibus / ProFinet / Ethernet / USB / RS232<br />

› Utilisation de capteurs analogiques, de codeurs SSI, de<br />

codeurs incrémentaux, de capteurs EnDat 9110 pour<br />

presses manuelles 9311<br />

› Contrôle simultané et synchrone de 2 entrées process<br />

9307 Contrôle simultané et synchrone<br />

de 3 entrées process<br />

› Applications de contrôles d’emmanchements, d’efforts<br />

de vissages, de sertissages, d’opération d’emboutissages<br />

manuel et de surveillance d’endurances.<br />

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ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I11


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Serge Laverdure<br />

Responsable de la partie Simulation pour les véhicules autonomes (branche autrement<br />

appelée Autonomous Driving Solution) chez ESI, Serge Laverdure est entré chez l’éditeur<br />

français en 2013 au moment où celui-ci a commencé à investir dans la simulation embarquée.<br />

Aujourd’hui, l’ingénieur diplômé en électronique et ses équipes concentrent leur travail<br />

sur la création de solutions de rupture pour accélérer les processus de mise au point<br />

de produits intelligents et connectés.<br />

Recherche & développement<br />

Véhicule autonome : l’enjeu de l’intelligence artificielle<br />

pour décrypter les chemins de compréhension<br />

chez l’humain<br />

Dans le prolongement de son partenariat avec l’IFSTTAR, l’éditeur ESI Group s’appuie sur l’intelligence<br />

artificielle pour faire de la « conception centrée sur l’humain ». Une manière de rendre les véhicules de demain<br />

plus interactifs et plus intelligents en comprenant mieux les comportements humains.<br />

L’intelligence artificielle se définit comme une brique<br />

technologique incontournable dans le développement<br />

des véhicules autonomes, comme dans de nombreux<br />

domaines de l’industrie à venir d’ailleurs. Comme l’a démontré<br />

Cédric Villani dans son rapport publié ce printemps et<br />

qui agrège tout ce qui peut donner lieu à une utilisation de<br />

l’intelligence artificielle, le potentiel de l’IA est gigantesque,<br />

encore faut-il s’en donner les moyens ; « il s’agit d’une brique<br />

essentielle mais il reste encore beaucoup de travail à faire pour<br />

que les développements liés à l’IA soient réalisés aussi en France<br />

et pas seulement aux États-Unis ou en Chine, avertit Serge<br />

Laverdure, responsable de la branche Autonomous Driving<br />

Solution chez ESI. Ce rapport va dans le bon sens car il fait<br />

prendre conscience que nous devons fédérer les acteurs de l’IA<br />

et accélérer dans la recherche ».<br />

Si, dans l’industrie, l’intelligence artificielle n’a jusqu’à présent<br />

été utilisée que pour des tâches connues, le véritable enjeu<br />

aujourd’hui est de l’appliquer à des développements en cours,<br />

à l’image du véhicule autonome qui, on le sait, n’a rien de<br />

simple. De gros utilisateurs comme Uber, dont l’avenir dépend<br />

de l’aboutissement technologique et de l’acceptation du véhicule<br />

autonome dans la société, le savent très bien. L’accident<br />

survenu en mars en Arizona provoquant la mort d’un passant<br />

marque durablement les esprits. D’où le double défi pour les<br />

constructeurs – mais aussi les autres gros acteurs de ce marché<br />

en devenir, à commencer par les Gafa* – qui repose d’une<br />

part sur la sécurité des systèmes et leur capacité à analyser<br />

l’environnement pour prendre la meilleure décision, d’autre<br />

part sur la gestion des phases de transition ; Serge Laverdure<br />

s’explique : « si les informations envoyées au système ne sont<br />

pas suffisantes pour que le véhicule prenne lui-même sa décision,<br />

ce dernier redonnera de fait la main au conducteur, qui<br />

ne s’y attendra pas forcément. Cette phase est critique car le<br />

conducteur devra d’un seul coup reprendre conscience de l’environnement<br />

de conduite dans lequel son véhicule se déplace ! ».<br />

La plateforme ESI Pro-SIVIC permet de mettre l’humain<br />

dans la boucle pour mieux comprendre ses prises de décision<br />

Mieux comprendre l’humain pour améliorer<br />

la sécurité<br />

Pour ces raisons, le directeur de la branche Autonomous<br />

Driving Solution confirme qu’on est encore loin du degré 3<br />

de l’autonomie du véhicule, degré qui prévoit une première<br />

délégation de conduite (en d’autres termes, le conducteur est<br />

mis hors de la boucle de décision). C’est d’ailleurs ici que l’on<br />

parle véritablement de « safety », un sujet crucial pour faire<br />

accepter le véhicule autonome par le législateur mais aussi<br />

et surtout aux yeux des utilisateurs, conducteur, passagers<br />

ainsi que tout ce qui environne le véhicule (piétons, autres<br />

véhicules, obstacles, conditions climatiques, etc.).<br />

12I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Mais ce sont les réactions humaines, très variables d’un<br />

conducteur à l’autre, parfois incompréhensibles, qui sont au<br />

cœur des développements d’ESI, en partenariat avec l’IFST-<br />

TAR. Créée en 2015 avec l’acquisition par ESI de Civitec, une<br />

spin-off du laboratoire de recherche Livic, la branche Autonomous<br />

Driving Solution d’ESI a mis au point une plateforme<br />

innovante dédiée aux systèmes avancés d’aide à la conduite<br />

(ADAS). La plateforme ESI Pro-SiVIC présente l’avantage de<br />

s’appuyer sur la modélisation de capteurs en y intégrant beaucoup<br />

de données physiques – comme les phénomènes météorologiques<br />

– et l’absorption de matériaux (rayons optiques<br />

du soleil par exemple, ondes envoyées par les radars…) afin<br />

d’être le proche du réel. Mais au-delà de cette plateforme, ESI<br />

a voulu aller plus loin en intégrant l’intelligence artificielle<br />

dans le but de « prendre en compte les nouveaux phénomènes<br />

physiques à la place du conducteur, avec sa propre expérience<br />

et sa propre intelligence »… et donc ses propres réactions face<br />

aux aléas de la route.<br />

> ESI Group exposera sur le Congrès de la SIA et présentera<br />

ses derniers développements dans le domaine cognitif<br />

L’accident impliquant un véhicule autonome Uber et un piéton,<br />

survenu en Arizona, modélisé en conditions réelles<br />

dans la plateforme ESI Pro-SiVIC<br />

Avec la conception centrée sur l’humain (« Virtual Human<br />

Central Design »), ESI, dans la continuité de son partenariat<br />

avec le laboratoire Lescot de l’Ifsttar, entend développer<br />

à partir de cette approche dite non-déterministe un modèle<br />

prenant en compte la compréhension humaine de l’environnement,<br />

l’analyse, l’appel à l’expérience puis la prise de décision.<br />

ESI Group ambitionne ainsi de lancer sur le marché un<br />

nouveau modèle conducteur d’ici la fin de l’année. ●<br />

Olivier Guillon<br />

* Google, Apple, Facebook, Amazon<br />

publi reportage<br />

CFD-Numerics, un bureau d’ingénierie spécialisé<br />

en simulation numérique en mécanique des fluides,<br />

transferts thermiques, combustion et optimisation<br />

Avec 250 projets industriels traités en 10 ans d’existence dans des secteurs d’activités variés, CFD-Numerics propose, sur la<br />

base de son expertise numérique et sa maîtrise des phénomènes physiques, des prestations techniques à haute valeur ajoutée<br />

sur lesquelles ses partenaires peuvent s’appuyer pour comprendre, améliorer et optimiser leurs produits ou procédés.<br />

CFD-Numerics utilise et adapte des logiciels commerciaux ou libres (ANSYS-<br />

Fluent, ANSYS-CFX, STAR-CCM+, OpenFOAM) avec ses propres ressources<br />

informatiques (450 CPU et 3.5 To de RAM) pour réaliser ses prestations dans le<br />

respect de la norme ISO9001.<br />

Outre ses activités d’ingénierie, CFD-Numerics développe en interne une solution<br />

innovante d’aide à la conception appelée SmartOptim® basée sur l’optimisation<br />

topologique. Cette solution, validée dans un cadre industriel, permet<br />

d’obtenir rapidement et automatiquement une forme optimisée d’un dispositif<br />

(conduit, répartiteur…).<br />

Partenaire de grands groupes industriels (Safran, Renault, Valéo, EDF, Rio Tinto,<br />

GE, Liebherr…) et du projet européen H2020 « Siderwin® », CFD-Numerics<br />

supporte aussi bien les PME/ETI dans leurs travaux de développement pour les<br />

secteurs des équipements (Marini-Ermont, Hasler group, Réel…) ou du médical<br />

(Novacap, Nemera…) que des start-up telle que Notilo+ et son drone sous-marin<br />

autonome iBubble.


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Jérôme Boudonnet<br />

Diplômé Ingénieur ESIEE Paris promotion 2003, spécialité<br />

électronique et microélectronique, Jérôme Boudonnet fait<br />

ses premières armes en électronique chez Safran (R&D défense),<br />

puis Atos (R&D pour le High Performance Computing, notamment<br />

dans le monde de la modélisation & simulation), STMicroelectronics<br />

(R&D téléphonie mobile). Ensuite, il lance et coordonne l’activité<br />

parisienne d’une PME de prestation de service en électronique,<br />

EASii IC. Jérôme Boudonnet rejoint finalement Mentor Graphics<br />

en 2014 en tant que manager des comptes clefs français de Mentor<br />

dans le domaine de la mobilité, la défense, et l’énergie,<br />

puis rapidement l’automobile, une activité en forte croissance.<br />

Entretien<br />

La course au véhicule autonome<br />

se gagnera par la sécurité<br />

Deux ans après avoir rejoint Siemens PLM Software, la société Mentor, spécialiste américain des outils FDA)<br />

poursuit d’importants développements dans le domaine du véhicule autonome, comme en témoigne Jérôme<br />

Boudonnet, Automotive Account Manager de l’entreprise. Pour lui, les acteurs français sont bien placés dans<br />

cette course pourtant fortement investies par les Gafa*. Mais de nombreux progrès en matière de « safety »<br />

et de « security » restent à faire.<br />

Rappelez-nous ce qu’est Mentor,<br />

au sein du groupe Siemens<br />

Créé en 1981, Mentor est un leader<br />

historique fournisseur d’outils EDA<br />

(Electronic Design Automation, c’està-dire<br />

la conception assistée par ordinateur<br />

de systèmes électroniques et<br />

semiconducteurs). La société emploie<br />

5 500 personnes réparties sur 85 sites<br />

dans le monde pour un chiffre d’affaire<br />

d’1,3Md$. Celle-ci a été achetée par<br />

Siemens en avril 2016 pour compléter<br />

l’offre de la branche « Digital Factory »<br />

du groupe allemand et son activité<br />

outils Siemens PL, représentant près<br />

de 15 500 employés dans le monde et<br />

développant des outils de conception<br />

et de validation mécanique & système.<br />

Quelle était la stratégie de Siemens<br />

en reprenant Mentor ?<br />

Elle était de fournir les outils nécessaires<br />

à la conception mécanique, électronique,<br />

système et son digital twin,<br />

ainsi qu’à la production et sa digital<br />

factory, la connexion au Cloud, etc.<br />

Dans ce cadre, l’automobile est un<br />

marché clef pour Siemens PL et Siemens<br />

DF. Grace à notre portfolio, nos clients<br />

peuvent modéliser, architecturer, concevoir,<br />

valider, produire, superviser tout<br />

le cycle de vie d’une voiture ! Et l’acquisition<br />

de Mentor a permis l’intégration<br />

toute la complexité électronique<br />

(conception de puces sensor-fusion,<br />

fourniture d’OS embarqué, structures<br />

HW et SW de sécurité, méthodologie<br />

ISO26262…).<br />

Quel est le rôle de votre service<br />

et ses activités dans le domaine<br />

automobile<br />

Nous exerçons une activité de conseil<br />

et de vente de services et solutions logicielles<br />

dans le domaine automobile ;<br />

Mentor Graphics possède un portfolio<br />

d’outils de modélisation, conception,<br />

validation, vérification très conséquent.<br />

L’un des objectifs est de développer<br />

pour nos clients des solutions<br />

standardisées (« out of the box ») répondant<br />

à une majorité de leurs besoins.<br />

Mon service participe à de plus en<br />

plus de salons autour de l’électronique<br />

HW/SW dans le domaine du transport<br />

comme l’ERTS, les évènements SIA.<br />

Par exemple, lors de la première journée<br />

autour de la simulation numérique<br />

en juin 2018, nous aurons la participation<br />

de notre directeur Marketing MED<br />

(Emulation de puces) qui expliquera<br />

14I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

© Capture d’écran - Mentor<br />

l’intégration de plusieurs technologies<br />

Mentor et Siemens pour la validation<br />

d’une puce dans le but d’atteindre des<br />

niveaux de certification élevés. Enfin,<br />

mon organisation travaille autour d’un<br />

évènement Mentor focalisé sur les technologies<br />

Automobile ; nous faisons<br />

notre possible pour qu’il ait lieu au mois<br />

de juin 2018 en région parisienne.<br />

Le véhicule autonome fait beaucoup<br />

parler de lui. Où en sommes-nous<br />

aujourd’hui, en particulier en France ?<br />

Énormément de réflexions et de développements<br />

sont menés par les grands<br />

groupes mondiaux. Le véhicule autonome<br />

devient le nouvel Eldorado des<br />

Gafa et le phénomène est intéressant car<br />

beaucoup de nouveaux acteurs tentent<br />

leur chance. Je suis curieux de voir les<br />

premiers prototypes de Dyson ! Il s’agit<br />

donc d’un sujet très nouveau pour les<br />

leaders mondiaux, qui les force à se<br />

restructurer, devenir plus agiles. Le<br />

business model lui-même peut être<br />

amené à changer, les revenus étant<br />

concentrés sur la vente de services –<br />

n’oublions pas que l’Apple store est<br />

le plus gros générateur de revenus<br />

d’Apple… Mais la production en masse<br />

de véhicules n’est pas chose facile (Tesla<br />

et son Model 3 en est un bon exemple).<br />

Quand on voit le virage impressionnant<br />

de Nvidia il y a dix ans et ses résultats<br />

aujourd’hui, ou encore Intel (15Md$),<br />

c’est excitant !<br />

Du côté français, nous ne sommes pas<br />

en reste : Renault, PSA, bien sur, mais<br />

aussi Safran, Alstom, Airbus, Thales et<br />

bien d’autres se lancent dans l’aventure.<br />

Ils expriment des besoins en électronique<br />

auxquels de nombreux fournisseurs<br />

répondent. Et ça va de Valeo à<br />

STMicro, en passant par de multiples<br />

start-up en acquisition ou en traitement<br />

d’images. Notre vivier R&D<br />

est impressionnant. Mentor fournit<br />

aux plus grands groupes mondiaux<br />

des outils de conception de puces de<br />

machine learning, et nous devrions<br />

travailler à accompagner l’initiative<br />

nationale autour de l’intelligence artificielle.<br />

Quant aux grands groupes, ils<br />

annoncent des véhicules autonomes à<br />

l’horizon 2020/2025. C’est encore assez<br />

flou de par la complexité de validation<br />

d’un véhicule level 5 (full autonomous).<br />

À quels enjeux le véhicule autonome<br />

doit-il répondre aujourd’hui ?<br />

Avant tout, la sureté (safety). Cela passe<br />

par la validation de l’ensemble des<br />

scénarios. Avec les techniques actuelles<br />

de validation sur route, cent ans, 24<br />

heures sur 24 seraient nécessaires alors<br />

que le digital twin permet une validation<br />

en quelques semaines. Autre enjeu,<br />

la sécurité (sécurity) ; celui-ci est similaire<br />

finalement aux problématiques<br />

du téléphone portable (protection de<br />

données, hacking...). Enfin viennent les<br />

enjeux de la qualité, laquelle impacte la<br />

sureté et la sécurité.<br />

> Siemens exposera sur le Congrès de la SIA<br />

En matière de sécurité, quel est votre<br />

sentiment vis-à-vis du récent accident<br />

qui produit en Arizona ?<br />

Le problème de safety rencontré<br />

démontre la difficulté de valider l’ensemble<br />

des scénarios possibles d’un<br />

ECU de traitement de données des<br />

capteurs du véhicule. On est encore<br />

loin du level 5 !<br />

Comment travaillez-vous au sein<br />

de Siemens, et plus particulièrement<br />

chez Mentor Graphics ?<br />

Nous fournissons une large gamme<br />

d’outils pour répondre aux enjeux de<br />

qualité, sécurité, et sureté de conception<br />

et validations des véhicules autonomes.<br />

Amesim, Polarion, ESD, PreScan, Capital,<br />

Catapult, Tessent, Questa, Veloce,<br />

Nucleus, DRS360, Calibre, pour ne<br />

citer qu’eux parmi tant d’autres, sont<br />

autant de logiciels EDA et IP que nous<br />

fournissons à nos clients afin d’adresser<br />

ces challenges autour du véhicule<br />

autonome. Nous travaillons à assurer<br />

interopérabilité de nos outils. Nous<br />

dévoilerons par exemple en juin au SIA<br />

une plateforme de conception et validation<br />

complète d’un ECU via son digital<br />

twin. ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

* Google, Apple, Facebook, Amazon<br />

© Architecture - Mentor<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I15


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Événement<br />

Rétablir la confiance<br />

grâce aux essais<br />

World Nuclear Exhibition (WNE), la biennale française du nucléaire, va ouvrir ses portes du 26 au 28 juin<br />

prochain à Villepinte. L’occasion pour les industriels de rencontrer les acteurs majeurs du secteur, de nombreux<br />

sous-traitants et, parmi eux, des prestataires d’essais et des fournisseurs de solution en matière de tests,<br />

de mesure et de simulation… avec un mot d’ordre : la sécurité. Ce dossier montre à ce titre comment<br />

la filière a su se mettre en ordre de marche pour renouer la confiance avec l’opinion.<br />

© WNE 2016 - Photos Bruno des Gayets / Christian Bamale<br />

Sept ans déjà se sont écoulés. Il n’en reste pas moins que le<br />

drame de Fukushima est dans tous les esprits lorsqu’on<br />

évoque aujourd’hui le nucléaire. Autre sujet polémique,<br />

cette fois aucunement en lien avec la sécurité des centrales<br />

ou la santé des populations : les dérapages financiers dans<br />

la construction de centrales à commencer par l’EPR, dont<br />

les chantiers finlandais et français prennent un retard considérable<br />

et ne cessent de creuser une dette désormais abyssale.<br />

Pourtant, le nucléaire présente encore de nombreux<br />

avantages, tant en termes de puissance que d’indépendance<br />

énergétique ou d’émissions polluantes, en particulier dans<br />

les agglomérations et dans les transports. Des atouts qui ont<br />

fait de cette énergie une priorité faisant l’objet d’une accélération<br />

des projets dans les années 60.<br />

Gérard Kottmann, président de WNE,<br />

lors de la Cérémonie des Awards il y a deux ans<br />

Qu’en est-il de la sécurité ? Au-delà des coûts de l’installation,<br />

de l’exploitation ou encore de la gestion des déchets<br />

nucléaires et du démantèlement des centrales, c’est le sujet le<br />

plus critique. Or les grands exploitants et producteurs d’électricité,<br />

au premier rang desquels EDF, renforcent en permanence<br />

leurs exigences en la matière, impactant en première<br />

ligne leurs sous-traitants pour le développement d’équipements<br />

intégrant les centrales mais aussi leurs propres moyens<br />

d’essais, comme en témoigne ce dossier spécial. ●<br />

> Rendez-vous les 26, 27 et 28 juin prochains sur le salon<br />

WNE au parc des expositions de Paris-Nord Villepinte<br />

au sommaire de ce dossier<br />

18 Validation expérimentale de la simulation<br />

numérique du contrôle par sonde tournante<br />

transverse des tubes de générateur<br />

de vapeur<br />

22 Évaluation de l’intégrité structurelle<br />

des machines de fusion nucléaire à haute<br />

performance pour la production d’électricité<br />

26 Relever les défis du nucléaire par les essais<br />

28 Suspension par des amortisseurs à câble<br />

d’un onduleur en condition de séisme<br />

30 La simulation numérique, levier<br />

de performances dans le nucléaire<br />

Olivier Guillon<br />

16I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


3 e<br />

édition<br />

Rejoignez la première communauté<br />

mondiale du nucléaire civil<br />

26-28 juin 2018<br />

Paris Nord Villepinte - Hall 7<br />

22 000 participants internationaux<br />

800 exposants valorisant l’excellence nucléaire<br />

4 000 rendez-vous d’affaires<br />

10 tables rondes avec des intervenants<br />

internationaux de renom<br />

63 pays représentés<br />

SPOTLIGHTS<br />

Digitalisation et Déconstruction<br />

& Démantèlement<br />

(visites-guidées d’une heure)<br />

SMR et Réacteurs avancés,<br />

GEN IV et au-delà<br />

(déjeuners-débats)<br />

Exhibition _WNE<br />

wne@reedexpo.fr<br />

WNE-World Nuclear Exhibition<br />

www.world-nuclear-exhibition.com


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

En application<br />

Validation expérimentale de la simulation<br />

numérique du contrôle par sonde tournante<br />

transverse des tubes de générateur de vapeur<br />

Le voisinage de la plaque support<br />

des tubes (PST) de générateur de<br />

vapeur (GV) est particulièrement<br />

complexe pour le contrôle non destructif<br />

(CND) par courants de Foucault<br />

(CF). En effet, chaque tube a été fixé<br />

à la PST par dudgeonnage, opération<br />

consistant à le gonfler mécaniquement<br />

pour l’encastrer dans la plaque. La<br />

déformation du tube induite dans cette<br />

« zone de transition de dudgeonnage »<br />

(ZTD) rend plus complexe le signal CF.<br />

Or, cette zone présente un risque d’apparition<br />

de dégradation (fissures de<br />

corrosion sous contrainte, dépôts…),<br />

c’est pourquoi on a conçu une sonde<br />

CF adaptée, appelée « sonde tournante<br />

transverse » (STT), dont le capteur reste<br />

plaqué contre la paroi interne du tube,<br />

ce qui a pour intérêt d’atténuer au maximum<br />

le signal de la ZTD. Cette sonde<br />

est en outre opérée à deux fréquences<br />

pour éliminer, par combinaison, le<br />

signal de la PST.<br />

Par ailleurs, la simulation numérique<br />

est abondamment utilisée en appui à la<br />

qualification des procédés de contrôle<br />

CF, en particulier celui par sonde STT.<br />

La méthode des éléments finis tridimensionnels<br />

(EF-3D), telle que mise en<br />

œuvre dans l’outil C3D-CND, permet<br />

de modéliser sans difficulté toute déformation<br />

du tube (avec la résolution<br />

permise par le maillage) et de prendre<br />

en compte les très fortes perméabilités<br />

magnétiques des PST par le biais<br />

des éléments d’impédance de surface.<br />

Par contre, la modélisation de l’acquisition<br />

du signal en ZTD met en difficulté<br />

la majorité des outils de simulation,<br />

dès lors que la STT reste en contact<br />

avec le tube déformé, générant ainsi<br />

une trajectoire hélicoïdale complexe<br />

à définir. Cette difficulté a été résolue<br />

en implémentant dans C3D-CND<br />

un modèle original simulant le basculement<br />

de la STT dans la ZTD, et ce<br />

modèle a été validé expérimentalement<br />

sur une maquette de ZTD comportant<br />

une entaille circonférentielle interne.<br />

Les trois composants du modèle<br />

numérique<br />

1. La STT : c’est l’une des sondes les<br />

plus complexes à modéliser en raison<br />

des particularités de sa conception (voir<br />

Figure 1). En effet, pour intensifier et<br />

concentrer le champ de la bobine émettrice,<br />

cette dernière est logée dans un<br />

pot de ferrite lui-même blindé par un<br />

anneau conducteur.<br />

Les deux bobines réceptrices sont<br />

quant à elles alignées sur une génératrice<br />

du tube, afin de détecter fissures<br />

circonférentielles (en mode différentiel).<br />

Comme précisé plus haut, les trois<br />

bobines restent constamment plaquées<br />

contre la paroi interne du tube afin de<br />

réduire le signal de ZTD. Pour ce faire,<br />

elles sont insérées dans un sabot mobile<br />

pouvant se déplacer en translation et<br />

en rotation.<br />

2. La ZTD : on a considéré la maquette<br />

d’une ZTD réaliste constituée de deux<br />

dudgeonnages mécaniques successifs<br />

appelés respectivement « intégral »<br />

(DMI) et « amélioré » (DMA), procédé<br />

minimisant la contrainte mécanique à<br />

l’encastrement du tube. En entrée de<br />

la zone de DMI se trouve une entaille<br />

circonférentielle interne électro-érodée<br />

(voir Figure 2 à gauche). Cette<br />

maquette bénéficie par ailleurs de relevés<br />

dimensionnels extrêmement précis<br />

(tolérance de 3 mm) pour le diamètre<br />

interne et l’épaisseur du tube sur toute<br />

Figure 1<br />

Modèle de CAO de la STT (gauche), maillage EF-3D éclaté (milieu), vue du sabot mobile (droite)<br />

18I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


essais et modélisation<br />

la longueur de la ZTD (Figure 2 à<br />

droite). Malgré la distorsion notable<br />

des sections du tube (visible sur les<br />

courbes en trait pointillé) et la corrélation<br />

entre le diamètre et l’épaisseur<br />

(illustrant la conservation du volume<br />

dans le dudgeonnage du tube), l’hypothèse<br />

classique du tube axisymétrique<br />

reste suffisante pour notre modèle<br />

de basculement et seules les valeurs<br />

moyennées ont été utilisées (courbes<br />

en trait plein).<br />

3. Le modèle de basculement :<br />

à partir du déplacement du sabot<br />

mobile de la STT et de la géométrie<br />

de ZTD décrite finement (et supposée<br />

axisymétrique), on a élaboré un modèle<br />

de contact sabot-tube basé sur les hypothèses<br />

cinématiques suivantes :<br />

- la position des bobines est obtenue<br />

par la somme du déplacement<br />

et de la rotation du corps de<br />

sonde (c’est le balayage classique des<br />

sondes tournantes) et de deux paramètres<br />

supplémentaires : la translation<br />

radiale du sabot et sa rotation<br />

tangentielle, qui dépendent du profil<br />

de la ZTD (courbes rouge et bleue<br />

de la Figure 3) ;<br />

- la ZTD est décomposée en une<br />

succession de troncs de cône (courbe<br />

noire de la Figure 3) constituant une<br />

discrétisation linéaire, en quelques<br />

dizaines de points, du diamètre<br />

interne mesuré de la Figure 2 ;<br />

Figure 2<br />

Maquette de ZTD avec entaille circonférentielle (gauche) et relevé dimensionnel (droite)<br />

- le contact sabot-tube s’effectue en deux<br />

points seulement, points qui doivent<br />

nécessairement encadrer le milieu<br />

du sabot afin d’assurer son équilibre<br />

statique en rotation (pour cela, l’extension<br />

axiale du sabot doit être connue<br />

précisément).<br />

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ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I19


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Figure 3<br />

Positions du sabot mobile, radial = rouge (mm),<br />

rotation = bleu (%) et rayon du tube = noir (mm)<br />

La dernière hypothèse implique la mise<br />

en œuvre d’un schéma itératif qui fournit<br />

une solution unique, excepté dans<br />

quelques rares cas où la rotation diminue<br />

très brutalement. Ces cas nécessiteraient<br />

idéalement un modèle<br />

dynamique du sabot et les CF associés,<br />

trop complexe à mettre au point.<br />

Comparaison avec la mesure<br />

Une acquisition du signal de STT a<br />

été menée sur la maquette décrite plus<br />

haut, à la fréquence de 600 kHz, au<br />

pas de 1 mm en axial et 1.8° en angulaire.<br />

Ces mesures sont illustrées sur la<br />

Figure 4 après étalonnage. Le passage<br />

de la STT au droit de l’entaille en entrée<br />

de DMI est marqué par plusieurs pics<br />

qui doivent pouvoir donner une bonne<br />

indication de la position axiale de l’entaille<br />

et de son ouverture angulaire, à<br />

la condition que les pics ne soient pas<br />

noyés dans le signal de ZTD. Pour s’en<br />

assurer, seule la simulation permet de<br />

discriminer le signal d’entaille et le<br />

signal de ZTD.<br />

Le signal de ZTD est prépondérant en<br />

voie X (partie réelle). Sur la Figure 5, on<br />

trace ce signal le long des génératrices<br />

du tube qui ne coupent pas l’entaille. On<br />

doit mettre en rapport la dispersion de<br />

ces tracés (courbes grises) avec celle<br />

des diamètres du tube de la Figure 2.<br />

Avec cette représentation, on identifie<br />

très bien les pics d’entrée et de sortie des<br />

deux zones DMI et DMA et surtout, on<br />

obtient un très bon accord du signal<br />

mesuré moyenné (courbe jaune) avec<br />

le signal simulé (courbe rouge), obtenu à<br />

partir du modèle de ZTD axisymétrique<br />

décrit plus haut.<br />

Figure 4<br />

Signal STT temporel étalonné (mV), voie X = bleu, voie Y = rouge<br />

Figure 5<br />

Signal STT en voie X (mV) par génératrice (gris), en moyenne (jaune) et calculé (rouge)<br />

Figure 6<br />

Signal d’entaille en voie Y (mV) mesuré (trait pointillé) et calculé (trait plein)<br />

20I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


essais et modélisation<br />

Sur la Figure 6, on moyenne la voie Y (partie imaginaire) du<br />

signal mesuré sur toutes les génératrices coupant l’entaille, le<br />

signal retrouve précisément le positionnement axial de cette<br />

entaille (trait pointillé) fourni dans les spécifications de la<br />

maquette, ce positionnement étant également très bien prédit<br />

par la simulation (trait plein). Un léger désaccord en amplitude<br />

doit être mis sur le compte d’une définition géométrique<br />

de l’entaille moins précise que celle du tube (pas de relevé<br />

dimensionnel pour l’entaille).<br />

* Références<br />

« La simulation des procédés de CND-CF complexes<br />

à la portée des ingénieurs »<br />

Pierre Thomas, Benjamin Goursaud, Eilin Guillot,<br />

Fannie Meyer, présentation JE.2.B3,<br />

Les Journées COFREND 2017, 30 mai 2017<br />

CONCLUSION<br />

À l’aide de l’outil C3D-CND dédié à la simulation par<br />

EF-3D des CND-CF des tubes de GV, on a calculé le signal<br />

de contrôle par STT d’une configuration réaliste d’entaille<br />

circonférentielle placée dans la ZTD d’un tube. Ce type de<br />

configuration constitue un véritable challenge de modélisation<br />

en raison de la complexité de la sonde et de son<br />

déplacement dans la ZTD. On a traité ce cas avec un modèle<br />

cinématique de basculement de la STT dans la ZTD qui a<br />

fourni des résultats en très bon accord avec les mesures,<br />

notamment pour le signal de la ZTD. Le signal calculé pour<br />

l’entaille pourra être amélioré en abandonnant l’hypothèse<br />

d’une ZTD axisymétrique, ce qui ne pose aucun problème<br />

pour la modélisation par EF-3D, mais conduira à un modèle<br />

de basculement beaucoup plus complexe. ●<br />

pierre thomas, Fannie meyer, benjamin Goursaud,<br />

Gilles Girard, eilin Guillot, chiara Zorni – du groupe edF<br />

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ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I21


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Jeffrey Doody<br />

Jeffrey Doody est ingénieur en mécanique<br />

au MIT Plasma Science and Fusion<br />

Center. Il est photographié ici à la Comsol<br />

Conference 2015 à Boston, où il a remporté<br />

un prix pour son travail de simulation.<br />

Étoiles artificielles<br />

Évaluation de l’intégrité structurelle des machines<br />

de fusion nucléaire à haute performance<br />

pour la production d’électricité<br />

Les chercheurs du MIT Plasma Science and Fusion Center utilisent la simulation numérique pour évaluer<br />

et optimiser la conception envisagée de l’expérience « Advanced Divertor » - un dispositif compact de fusion<br />

nucléaire qui reflète la puissance d’un réacteur à taille réelle dans un banc d’essai de R&D.<br />

La fusion nucléaire se produit naturellement au cœur<br />

du soleil, libérant d’énormes quantités d’énergie rayonnantes<br />

au fur et à mesure que la masse diminue et<br />

que les noyaux d’hydrogène fusionnent pour former de plus<br />

grands atomes d’hélium. Nous recevons cette énergie sur<br />

Terre sous forme de lumière, malgré une distance moyenne<br />

de 149 millions de kilomètre.<br />

La démonstration que la fusion de l’hydrogène peut être<br />

une source d’énergie propre, sûre et presqu’illimitée, a été<br />

l’objectif principal de plus de cinquante ans de recherches<br />

internationales. Au MIT, les recherches se sont concentrées<br />

principalement sur une approche avec un champ magnétique<br />

très intense. Au Plasma Science and Fusion Center (PSFC)<br />

du MIT, expérimentation, théorie et simulation numérique<br />

ont été combinées pour identifier et comprendre les sciences<br />

et les technologies qui peuvent rendre l’énergie de fusion<br />

disponible plus tôt.<br />

L’Advanced Divertor eXperiment (ADX) est une expérience<br />

de fusion nucléaire, et plus particulièrement un tokamak,<br />

proposé par des chercheurs du PSFC pour fournir des flux<br />

de chaleur, des densités et des températures similaires à ce<br />

que nous nous attendons à observer dans un réacteur de<br />

fusion, avec seulement de courtes décharges de plasma (voir<br />

la Figure 1).<br />

Figure 1<br />

Schéma du projet de tokamak ADX du MIT PSFC.<br />

22I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Dans un tokamak, des températures supérieures à 150<br />

millions de degrés Celsius provoquent la séparation des<br />

électrons des noyaux, ce qui forme un plasma surchauffé<br />

entièrement ionisé à partir d’un combustible hydrogène<br />

gazeux. Le cœur du plasma est contenu dans un récipient<br />

sous vide toroïdal ou en forme d’anneau et est maintenu<br />

à haute pression pour produire un plasma dense avec une<br />

probabilité élevée de collision. Les champs magnétiques<br />

externes confinent et contrôlent le plasma d’une manière<br />

analogue aux champs gravitationnels intenses au cœur du<br />

soleil, produisant ainsi une fusion nucléaire. « Les progrès<br />

récents dans les supraconducteurs à haute température pourraient<br />

nous permettre de concevoir un tokamak qui fonctionne<br />

à des champs magnétiques plus élevés, hissant ainsi<br />

les performances du plasma à celles du niveau des réacteurs,<br />

explique Jeffrey Doody, ingénieur en mécanique au PSFC.<br />

L’objectif des recherches passera ensuite de l’amélioration de<br />

la performance du plasma aux systèmes de support dans le<br />

tokamak. »<br />

À l’aide de la simulation numérique, Jeffrey Doody et ses<br />

collègues conçoivent la structure ADX pour obtenir et maintenir<br />

des flux de chaleur et des champs magnétiques au<br />

niveau de celui des réacteurs, ce qui en fait un banc d’essai<br />

adapté pour les systèmes d’échappement et les interactions<br />

plasma-matériau. Tout ceci afin de permettre la prochaine<br />

étape de développement des machines à fusion.<br />

Figure 2<br />

Schéma du tokamak ADX proposé par le PSFC du MIT.<br />

« Pour évaluer la conception du récipient ADX proposé,<br />

nous effectuons une simulation numérique dans le logiciel<br />

Comsol Multiphysics afin de prévoir les champs magnétiques,<br />

les courants de Foucault et les forces de Lorentz qui résultent<br />

d’une perturbation du plasma, explique Doody. Les charges<br />

calculées sont ensuite appliquées à un modèle mécanique du<br />

récipient, afin de prévoir les contraintes et les déplacements. »<br />

La Figure 3 montre la géométrie d’un modèle magnétique<br />

à symétrie cyclique de l’ADX, dont le récipient, le plasma et<br />

les bobines magnétiques poloïdales, nécessaires pour maintenir<br />

le plasma dans sa position d’équilibre.<br />

Survivre au plasma<br />

La conception proposée pour le récipient sous vide ADX est<br />

innovante dans le sens où il est composé de cinq enveloppes<br />

axisymétriques distinctes, comme le montre la figure 2, au<br />

lieu d’un seul cylindre. La conception modulaire permet<br />

d’échanger les bobines magnétiques et de tester différentes<br />

configurations du divertor. Le divertor est un composant qui<br />

sert de système d’échappement pour retirer les cendres de<br />

fusion du tokamak. Lorsque les ions échappent au confinement<br />

des champs magnétiques qui contrôlent le plasma, le<br />

divertor les récupère et les conduit hors du récipient.<br />

Le récipient modulaire doit non seulement supporter les flux<br />

thermiques élevés et les champs magnétiques nécessaires<br />

pour produire la fusion nucléaire, mais doit aussi survivre<br />

aux perturbations du plasma, qui sont une autre source de<br />

contraintes dans l’enveloppe sous vide du réacteur, générées<br />

par l’effondrement du plasma.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I23


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Le pire scénario apparait pour des perturbations du plasma<br />

en déplacement vertical (VDE), où le plasma dérive vers le<br />

haut avec 1,5 million d’ampères de courant, cesse de bouger<br />

après 10 millisecondes et perd tout son courant en une seule<br />

milliseconde. Les champs magnétiques, qui changent rapidement<br />

autour du plasma perturbé, produisent des courants<br />

de Foucault dans l’enveloppe du récipient sous vide. Des<br />

forces de Lorentz s’appliquent alors sur le récipient lorsque<br />

les courants de Foucault rencontrent à la fois les champs<br />

magnétiques poloïdaux et les champs magnétiques toriques<br />

plus forts du tokamak qui confinent le plasma.<br />

Figure 4<br />

En haut, la géométrie du modèle structurel de l’ADX montre les surfaces violettes où la structure<br />

est encastrée.<br />

Figure 3<br />

À gauche, la géométrie du modèle utilisée pour déterminer les courants de Foucault<br />

dans les parois du récipient sous vide ADX, à droite.<br />

Au cours d’une VDE, les courants de Foucault ont une amplitude<br />

plus importante en raison de la proximité du plasma<br />

avec la paroi du récipient, et la VDE constitue donc le cas<br />

test de choix dans le modèle de calcul de l’ADX. La Figure 3<br />

montre la répartition du courant de Foucault calculée à partir<br />

du modèle numérique. Un second modèle a été développé<br />

pour déterminer les forces de Lorentz dues aux champs<br />

magnétiques toroïdaux du tokamak, là où seuls les champs<br />

poloïdaux étaient inclus dans un premier modèle de l’ADX.<br />

Renforcement du récipient sous vide ADX<br />

Les perturbations du plasma entraînent d’importantes forces<br />

de Lorentz qui agissent sur les parois de l’ADX, en particulier<br />

dans les poches supérieures et inférieures du récipient sous<br />

vide pendant une VDE. Dans un modèle mécanique du récipient<br />

ADX, représenté dans la figure 4, les limites supérieures<br />

et inférieures sont attachées au couvercle du récipient et ne<br />

peuvent pas être déplacées pendant la simulation. Les chargements<br />

correspondant à la force de Lorentz exercée sur le<br />

récipient sont appliqués aux surfaces concernées. Dans ce cas<br />

test, la force de Lorentz a été déterminée pour un tokamak<br />

qui fonctionnait avec un courant de plasma de 1,5 million<br />

d’ampères et un champ toroïdal de 6,5 Tesla.<br />

Les résultats de simulation de contrainte et de déplacement<br />

indiquent que la conception nécessite un renforcement. En<br />

bas, la géométrie du modèle montre une surface encastrée<br />

supplémentaire correspondant à un bloc de support ajouté à<br />

la conception initiale de l’ADX. Les composants modulaires<br />

du récipient sont faits en Inconel 625, un alliage à base de<br />

nickel très résistant au courant et qui réduit au maximum<br />

les courants de Foucault. La limite d’élasticité du matériau<br />

est de 460 MPa, mais les critères de conception de l’ADX<br />

stipulent que les parois du récipient ne doivent pas subir de<br />

contraintes supérieures à 306 MPa, soit les deux tiers de la<br />

limite d’élasticité.<br />

La simulation numérique montre que, sans aucune modification<br />

de conception, la force de Lorentz due à une VDE<br />

conduit à de grandes contraintes dans le récipient en s’approchant<br />

de la valeur de la limite d’élasticité et provoque des<br />

déflexions d’1 centimètre dans la structure. Pour stabiliser<br />

la paroi du récipient sous vide, un bloc de support est ajouté<br />

pour immobiliser une surface supplémentaire, comme indiqué<br />

dans la 2 e rangée de la figure 4. Les résultats de simulation,<br />

obtenus avec le bloc de support en place, démontrent<br />

des contraintes et des déplacements considérablement réduits<br />

de la paroi, ce qui indique que le récipient sous vide stabilisé<br />

peut survivre à une perturbation du plasma et répondre<br />

aux essais envisagés avec l’ADX.<br />

Prochaine étape de la fusion nucléaire<br />

et au-delà<br />

La conception par simulation de l’ADX lui permettra de fonctionner<br />

avec le maximum de performance en toute sécurité<br />

au PSFC, où elle deviendra la machine de fusion la plus<br />

récente à servir de plate-forme R&D pour tester les concepts<br />

de divertor nécessaires à un réacteur de fusion. ●<br />

Jennifer Seguy (traduction : Comsol)<br />

24I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


Assurer la stabilité<br />

des équipements<br />

La simulation et les essais sont une réponse à la problématique<br />

de tenue au séisme des équipements des centrales nucléaires.<br />

• Définition du cahier des charges en fonction des sollicitations sismiques<br />

• <strong>Essais</strong> sismiques sur table bi-axiale permettant des accélérations<br />

de sollicitation jusqu’à 5 g, sur des ensembles pesant jusqu’à 2000kg<br />

• Calculs de dimensionnement au séisme pour les structures et équipements<br />

sous pression couverts par les codes et normes en vigeur<br />

• Conseil pour améliorer les performances de vos structures et équipements<br />

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ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I25


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Alexandra Backelandt<br />

Responsable du suivi des essais pour<br />

le secteur nucléaire chez Sopemea,<br />

Alexandra Backelandt est diplômée de l’Insa<br />

de Lyon (promotion 2010). Elle a mené<br />

un doctorat chez EDF R&D aux Renardières<br />

portant sur l’étude des réparations<br />

des tours aéro-réfrigérantes des centrales<br />

nucléaires.<br />

Tendances<br />

Relever les défis du nucléaire par les essais<br />

Afin de répondre aux nouveaux défis du nucléaire, les grands prestataires d’essais ont dû s’adapter avec<br />

pour mot d’ordre : miser avant tout sur la sécurité tout en répondant à la volonté des exploitants de prolonger<br />

la durée de vie des centrales. Un impact évident sur les opérations d’essais, comme l’explique Alexandra<br />

Backelandt, responsable du suivi des essais pour le secteur nucléaire chez Sopemea.<br />

Chez Sopemea, il n’y a pas que la<br />

défense qui occupe les équipes<br />

de techniciens et d’ingénieurs<br />

d’essais. Chargée du suivi des nouveaux<br />

projets dans le domaine du nucléaire,<br />

Alexandra Backelandt peut témoigner<br />

de la bonne tenue de ce marché dans le<br />

chiffre d’affaires du groupe. Il faut dire<br />

qu’outre EDF et Areva – avec qui elle<br />

travaille en direct – Sopemea réalise des<br />

prestations d’essais pour une myriade<br />

de sous-traitants et de fabricants de<br />

vannes et de capteurs de température<br />

par exemple, ou encore des assembliers<br />

d’armoires électriques pour des essais<br />

de qualification notamment. « Pour<br />

EDF en revanche, les prestations sont<br />

plus étendues, précise Alexandra Backelandt.<br />

Pour installer un matériel dans<br />

une centrale nucléaire, EDF doit justifier<br />

aux Autorités de sûreté nucléaire<br />

que celui-ci doit et devra assurer sa fonction,<br />

y compris en cas d’accident. Avant,<br />

le matériel était vieilli pour simuler une<br />

durée de vie d’installation sur site de<br />

quarante ans. Toute une batterie de<br />

tests de qualification est alors effectuée<br />

afin de simuler ce vieillissement. Dans le<br />

cadre du programme “grand carénage”<br />

visant à allonger la durée d’exploitation<br />

des centrales nucléaires, la durée de vieillissement<br />

des matériels est aujourd’hui<br />

étendue à soixante ans ».<br />

Enceinte de 20 m 3 abritant un essai<br />

climatique sur vannes HMD<br />

© Bernard Control<br />

On distingue plusieurs procédures de<br />

qualification (AG, K1, K2, K3, K3ad),<br />

dont le nombre et le type d’essais<br />

dépendent de l’emplacement de l’équipement<br />

dans la centrale nucléaire. Ainsi,<br />

pour des matériels installés à l’intérieur<br />

de l’enceinte confinement, la procédure<br />

de qualification à appliquer est celle de<br />

niveau K1. Pour les matériels situés à<br />

l’extérieur de l’enceinte de confinement,<br />

la procédure de qualification K3 est<br />

applicable. En effet, pour ces matériels<br />

il faut, également, pouvoir démontrer<br />

qu’ils pourront assurer leur fonction<br />

aux conditions normales de fonctionnement<br />

et sous sollicitation sismique.<br />

Forte évolution des essais<br />

vers le sismique<br />

Les procédures de qualification AG<br />

(Accident Grave) et K1 sont celles dont<br />

les sévérités d’essais sont le plus élevé dans<br />

le secteur du nucléaire. Outre les essais<br />

de vieillissement, elles comprennent les<br />

essais d’irradiation d’accident et les essais<br />

26I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

© Areva<br />

LOCA (Loss Of Cooling Accident). Ces<br />

derniers doivent permettre de vérifier que<br />

le matériel est apte à remplir la fonction<br />

qui lui est assignée dans les conditions<br />

d’ambiance en température et en pression<br />

représentant un accident interne à<br />

l’enceinte de confinement.<br />

Déjà réalisés à l’époque des premières<br />

centrales, ces essais connaissent une<br />

recrudescence, en raison notamment<br />

de la montée importante du niveau de<br />

sévérité des essais sismiques ; « ceux-ci<br />

ont beaucoup augmenté ces dernières<br />

années », précise Alexandra Backelandt,<br />

avant d’ajouter que « depuis le drame de<br />

Fukushima, de nouveaux types d’essais<br />

sont apparus nécessitant la mise en place<br />

de nouveaux moyens d’essais ou l’adaptation<br />

des moyens existants ».<br />

Table bi-axiale 3 m x 3 m<br />

Les exigences ultimes de sécurité mises<br />

à part, l’idée n’est autre aujourd’hui<br />

que d’augmenter la durée de vie des<br />

centrales nucléaires. Peu de nouvelles<br />

qualifications en vue mais plutôt des<br />

équipements prélevés sur des centrales<br />

en exploitation ; « l’objectif pour EDF est<br />

de refaire des essais de qualification sur<br />

ces différents matériels installés depuis 30<br />

ou 40 ans pour s’assurer qu’ils puissent<br />

résister durant vingt à trente années<br />

supplémentaires ! ».<br />

Ce type d’essais est fortement sollicité<br />

chez Sopemea, dont les prestations<br />

débutent par les essais initiaux<br />

qui consistent à faire un point zéro du<br />

matériel avant essais, puis sont suivis<br />

par les essais de vieillissement mécaniques<br />

sur pot vibrant pour simuler<br />

le vieillissement d’un matériel situé à<br />

proximité d’une machine tournante par<br />

exemple, et les essais de vieillissement<br />

thermiques (essais de froid, de chaleur<br />

sèche, de chaleur humide, de variation<br />

rapide de température, éventuellement<br />

de brouillard salin), sans oublier les<br />

essais de fonctionnement prolongé ; à<br />

ce titre, Sopemea développe des bancs<br />

d’essais spécifiques aux différents matériels<br />

à qualifier. Dernier type d’essais, les<br />

essais dits d’accidents, dont les essais<br />

sismiques font partis et pour lesquels<br />

Sopemea possède deux tables dotées de<br />

vérins électrohydrauliques : « ces tables,<br />

l’une de 3 m x 3 m, bi-axiale avec des<br />

vérins de 300 kN de force nous permet<br />

de réaliser les essais sismiques au<br />

niveaux « ensemble » avec une accélération<br />

maximale de 4 g, l’autre d’1mx1m,<br />

bi-axiale avec des vérins de 40 kN de<br />

force nous permet de réaliser les essais<br />

sismiques au niveaux « composants »<br />

avec une accélération maximale de 7 g ».<br />

Par ailleurs, Sopemea réalise les essais<br />

LOCA (Loss Of Cooling Accident) et<br />

les essais CEM (Compatibilité Electromagnétique)<br />

lorsque cela est nécessaire<br />

à la qualification.<br />

Enceinte Loca<br />

Des investissements<br />

en permanence<br />

pour répondre<br />

aux nouveaux défis<br />

Ainsi, dans le domaine du nucléaire,<br />

mis à part les essais d’irradiation réalisés<br />

en sous-traitance, Sopemea intervient<br />

en soutien aux clients dès la phase<br />

de réalisation du programme d’essais.<br />

Pour les essais de qualification, le<br />

spécialiste met à disposition une équipe<br />

avec un chef de projets et des techniciens<br />

projets chargés de suivre le matériel<br />

durant chaque phase de test ainsi<br />

que son évolution au cours de la qualification.<br />

Une méthode de travail éprouvée<br />

depuis de nombreuses années et qui<br />

s’avère efficace d’autant que les défis à<br />

venir sont de taille pour les prestataires<br />

d’essais : prolongation de la durée de vie<br />

des centrales, nouveaux projets comme<br />

ITER à Cadarache ou encore le nouvel<br />

EPR à Hinkley Point en Grande-Bretagne.<br />

« Nous serons toujours obligés de<br />

mener des essais afin de justifier la sécurité<br />

des équipements auprès de l’Autorité<br />

de sûreté nucléaire ; on nous demande<br />

ainsi toujours plus de contrôles fonctionnels<br />

et la sévérité des essais sismiques ne<br />

fait qu’augmenter. C’est d’ailleurs pourquoi<br />

nous investissons en permanence,<br />

à l’exemple de notre table bi-axiale<br />

1 m x 1 m qui sera prochainement dotée<br />

de nouveaux vérins de 55 kN de force ». ●<br />

Olivier Guillon<br />

© DR<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I27


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

En application<br />

Suspension par des amortisseurs<br />

à câble d’un onduleur en condition<br />

de séisme<br />

Pour assurer la protection contre le séisme d’un onduleur utilisé au sein d’une centrale nucléaire,<br />

Socitec a proposé un système de découplage par amortisseurs à câble et justifié leur choix par calculs<br />

et essais de caractérisation. L’équipement complet a été qualifié au séisme chez Sopemea en février 2018.<br />

Voici les résultats de mesures obtenus et leur corrélation avec les calculs de définition.<br />

La catastrophe survenue à Fukushima en 2011 a provoqué<br />

une sévérisation de certains spectres de séismes<br />

pris en compte pour le dimensionnement des centrales<br />

nucléaires, en particulier pour le calcul de la tenue des<br />

équipements électriques permettant le bon fonctionnement<br />

du circuit de refroidissement. Revus à la hausse, ces<br />

niveaux atteignent parfois 10 ou 15 g, rendant ainsi impossibles<br />

les montages rigides ou des montages sur éléments<br />

souples tels que les boites à ressorts utilisées habituellement.<br />

Ces dernières ne permettent pas de garantir des durées<br />

de vie suffisantes au regard des nouvelles exigences prises<br />

en compte dans le domaine nucléaire (durées de vie supérieures<br />

à 50 ans).<br />

Il est donc nécessaire de trouver une solution alternative qui<br />

permette de protéger des séismes les différents équipements<br />

présents dans ces établissements tout en ayant une durée de<br />

vie suffisamment élevée. Cet article présente la mise en place<br />

d’une solution de découplage par suspension élastique assurant<br />

l’isolation d’un onduleur fabriqué par RIELLO UPS,<br />

depuis le choix du modèle de suspension jusqu’à la réalisation<br />

d’essais sismiques.<br />

Le choix d’une suspension adaptée<br />

La solution qui a été choisie pour cette application est l’amortisseur<br />

à câble. Le câble enroulé en forme de spire possède<br />

à la fois des capacités d’élasticité et d’amortissement importantes.<br />

Les spires ont de grandes capacités de déformation<br />

et la dissipation est assurée par le frottement interne des<br />

brins métalliques. Cette solution tout inox a une durée de<br />

vie identique au matériel et est insensible à la température,<br />

à l’humidité et aux agents chimiques.<br />

Figure 1 Modèle HH16-70<br />

Ces amortisseurs permettent de filtrer fortement les séismes<br />

et de limiter les accélérations transmises à moins de 1 ou 2 g,<br />

garantissant ainsi la fonctionnalité de ces équipements après<br />

le séisme. Ce type de montage génère toutefois des débattements<br />

importants, de l’ordre de plusieurs dizaines de millimètres.<br />

Cela nécessite, lors de la phase de calcul, la prise en<br />

compte des non-linéarités dans les lois de comportement des<br />

amortisseurs. Une approche temporelle est de ce fait indispensable<br />

car les calculs harmoniques ne permettent pas la<br />

prise en compte des non-linéarités.<br />

Le modèle d’amortisseur choisi est le HH16-70, incliné à 45°.<br />

Cette inclinaison permet d’augmenter la capacité de débattement<br />

dans les suspensions et d’obtenir des caractéristiques<br />

de raideur identiques suivant les axes Y et Z (Figure 1).<br />

Modélisation non-linéaire de la suspension<br />

Le modèle dynamique de la suspension de l’onduleur évoqué<br />

précédemment a été réalisé avec le logiciel SYMOS ; ce logiciel<br />

permet de modéliser des équipements montés sur des<br />

amortisseurs représentés par des liaisons élastiques aux<br />

propriétés de raideur et d’amortissement non-linéaires. Différents<br />

types de modèles d’amortissement (visqueux, frottement<br />

sec, structural…) peuvent être intégrés afin d’obtenir<br />

assez facilement des modèles très élaborés.<br />

28I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Campagne d’essais et validation des calculs<br />

Figure 2 Modélisation SYMOS (gauche) - Modèle 3D (droite)<br />

Les amortisseurs à câble ont été intégrés en utilisant des<br />

caractéristiques de raideur non-linéaires issues de mesures et<br />

d’un modèle de frottement sec dont les paramètres ont également<br />

été identifiés à partir de caractérisations expérimentales.<br />

Le modèle utilisé est le modèle de Dahl, souvent utilisé<br />

et adapté à la friction de par sa simplicité et sa robustesse. La<br />

force de restitution d’un amortisseur est donc décomposée<br />

en une composante élastique et une composante dissipatrice<br />

fonction du déplacement dans l’amortisseur.<br />

L’onduleur conçu par RIELLO UPS a été qualifié en Février<br />

2018 sur un excitateur électrohydraulique au laboratoire Sopemea<br />

situé à Vélizy-Villacoublay. Dans un premier temps, une<br />

recherche de fréquences de résonance est effectuée par un<br />

balayage sinus. S’ensuivent deux essais sismiques : le premier<br />

à niveau réduit de 50% et le deuxième au niveau nominal.<br />

Chacun de ces essais est réalisé suivant deux configurations :<br />

lors de la première, les axes OX et OZ sont excités simultanément.<br />

Lors de la deuxième, ce sont les axes OY et OZ (Figure 5).<br />

Figure 5 Dispositif d’essai<br />

L’excitation utilisée pour la recherche de fréquences est un<br />

balayage sinus dans la bande 1-55Hz et d’amplitude constante<br />

valant 0.2 g. Cette recherche a également été menée de manière<br />

numérique via Symos en effectuant un calcul transitoire pour<br />

chaque fréquence étudiée. La figure 6 montre la superposition<br />

calcul-mesure pour la recherche de la fréquence verticale.<br />

Figure 3<br />

Essai<br />

de caractérisation<br />

des amortisseurs<br />

Figure 4 Courbes force-déflexion<br />

La bonne corrélation au stade de la recherche de fréquences<br />

atteste de la pertinence du modèle en raideur et en amortissement.<br />

Les signaux temporels synthétisés à partir des spectres<br />

de séisme ont été récupérés et utilisés en entrée du modèle<br />

Symos. Robuste, le modèle a une capacité à reproduire des<br />

accélérogrammes sur des signaux complexes.<br />

Performances de la suspension<br />

Un des objectifs de la suspension est de filtrer une partie des<br />

fréquences présentes dans le spectre d’entrée. Afin de valider<br />

la performance des amortisseurs au regard de cet objectif, les<br />

spectres de réponse des signaux d’entrée et de sortie ont été<br />

calculés. D’après les résultats obtenus à partir de mesures effectuées<br />

suivant l’axe Y, l’entrée est relevée sur la table d’excitation et<br />

la sortie au niveau du centre de gravité de l’ensemble suspendu.<br />

La fréquence de coupure est d’environ 2Hz. Cela signifie que<br />

la suspension permet de diminuer fortement les niveaux<br />

vibratoires correspondant à des fréquences supérieures à<br />

2Hz, montrant ainsi la capacité des amortisseurs à câble à<br />

atténuer les secousses pouvant survenir lors d’un séisme. ●<br />

Erwan Smetryns, Jean-Pierre Tartary et Jean-Michel Courzereaux<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I29


essais et modélisation<br />

Thomas grand<br />

Vice-président Énergie et procédés<br />

au sein de Dassault Systèmes,<br />

Thomas Grand a passé quinze ans<br />

dans le secteur de l’énergie et du nucléaire<br />

avant de rejoindre Dassault Systèmes.<br />

entRetIen<br />

La simulation numérique, levier de performances<br />

dans le nucléaire<br />

Vice-président énergie et procédés au sein de dassault systèmes, l’un des douze secteurs d’activités couverts<br />

par dassault systèmes, thomas Grand revient sur le nucléaire et les nombreuses problématiques qui se posent<br />

aux laboratoires d’essais. pour lui, les professionnels bénéficient de grandes avancées en matière d’outils<br />

de simulation, encore faut-il en maîtriser la densité d’informations.<br />

Depuis combien de temps DS travaille<br />

dans le domaine du nucléaire<br />

et comment a évolué l’usage<br />

de la simulation numérique ?<br />

Les outils de simulation numérique<br />

de Dassault Systèmes sont utilisés<br />

dans l’industrie nucléaire depuis plus<br />

de vingt ans. Le précurseur est né en<br />

1978. Il s’agit d’un outil de simulation<br />

par éléments fini nommé Abaqus, largement<br />

utilisé dans l’industrie nucléaire,<br />

notamment aux Etats Unis mais également<br />

en France, en Russie, en Inde ou<br />

en Corée du Sud par exemple. Cet outil<br />

permet d’assurer des études mécaniques<br />

poussées sur les composants clefs d’une<br />

installation nucléaire.<br />

À l’issue d’une époque pionnière où<br />

seuls de grands laboratoires publiques<br />

avaient accès à de tels outils de pointe,<br />

leur démocratisation a suivi celle<br />

des moyens informatiques, et ils ont<br />

équipé les grandes ingénieries, puis les<br />

bureaux d’études indépendants. Il est<br />

par ailleurs aujourd’hui possible aux<br />

acteurs de toute taille d’avoir accès à<br />

des moyens de calculs déportés chez<br />

nous, et d’utiliser la simulation en tant<br />

Réacteur<br />

que service facturé en fonction des<br />

ressources machines utilisées. Dans<br />

les prochains mois, Dassault Systèmes<br />

étendra le périmètre de sa place de<br />

marché en permettant la mise en relation<br />

entre offreurs et demandeurs de<br />

services d’ingénierie, dont ceux liés à<br />

la simulation.<br />

30I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


LE RENDEZ-VOUS INTERNATIONAL<br />

CONFÉRENCES | ATELIERS | EXPOSITION<br />

THE INTERNATIONAL MEETING<br />

CONFERENCES | WORKSHOPS | EXHIBITION<br />

ÉCOLE POLYTECHNIQUE<br />

PALAISEAU-FRANCE<br />

HPC<br />

BIG DATA<br />

SIMULATION<br />

PLATINUM SPONSORS<br />

GOLD SPONSORS<br />

SILVER SPONSORS<br />

PARTENAIRE<br />

CAFÉ EUROPÉEN<br />

DE LA RECHERCHE


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Quelles solutions en matière d’essais et de simulation<br />

apporte aujourd’hui la société aux acteurs du nucléaire ?<br />

Qu’allez-vous présenter concrètement sur le salon WNE<br />

(si vous êtes exposant ; sinon, quelles solutions<br />

leur apportez-vous) ?<br />

Nous avons aussi d’autres classes d’outils de simulation utilisés<br />

dans l’industrie nucléaire tant en ingénierie qu’en maintenance,<br />

comme ceux dédiés à la simulation cinématique,<br />

utilisés aux depuis une dizaine d’années aux États-Unis également,<br />

ainsi qu’en Russie et dans le cadre de plusieurs projets<br />

internationaux (Inde, Chine, Turquie…). L’utilisation de ces<br />

outils permet d’optimiser les séquences de montage durant<br />

les grands chantiers de construction ou de rénovation.<br />

matiques est de maîtriser le foisonnement d’information,<br />

parfois hétérogène, produite par ces outils, entre des organisations<br />

toujours plus nombreuses du fait d’un recours accru<br />

à la sous-traitance. C’est la raison principale qui a motivé<br />

Dassault Systèmes à développer sa plateforme 3DExperience<br />

permettant de gérer le cycle de vie des simulations durant<br />

toute la durée de vie des projets et des installations, entre<br />

acteurs de différentes organisations, en promouvant les standards<br />

d’interopérabilité ouverts comme le FMI (Functional<br />

Mockup Interface).<br />

Cette approche est aujourd’hui une réalité dans certaines<br />

industries ayant des plateaux projets très fragmentés comme<br />

l’aéronautique ou l’automobile. L’objectif est bien de la transposer<br />

au secteur nucléaire, et nous déployons aujourd’hui<br />

notre plateforme de gestion du cycle de vie des simulations<br />

au sein de l’industrie nucléaire chinoise.<br />

Comment voyez l’avenir du nucléaire et du couplage<br />

essais et simulation dans le secteur ?<br />

Seismic<br />

Nous proposons aussi des outils de simulation fonctionnelle,<br />

utilisés par exemple dans la filière nucléaire française<br />

depuis de nombreuses années afin d’assurer la modélisation<br />

multiphysique du comportement de tous les systèmes, tant<br />

en phase d’ingénierie que pour l’étude d’optimisation de l’exploitation<br />

et de la maintenance. Ces outils s’appuient sur un<br />

langage de programmation ouvert nommé Modelica facilitant<br />

la collaboration entre acteurs.<br />

Ces outils permettent également la conception et la validation<br />

de logiciels de contrôle/commande de sûreté, et une meilleure<br />

maîtrise de leur qualification en ramenant les essais très en<br />

amont des projets. Les écarts et demandes de modifications<br />

sont largement réduits lors des phases de qualification/validation<br />

du fait de la correction des défauts en amont. Enfin,<br />

la formation des utilisateurs peut également se faire au plus<br />

près du fonctionnement réel et faciliter leur certification.<br />

Quels sont ces acteurs et quelles sont leurs problématiques ?<br />

Ces acteurs sont des ingénieristes, des architectes-ensembliers<br />

ou encore des opérateurs. Du fait de la démocratisation<br />

des outils de simulation numérique, une de leurs problé-<br />

La maîtrise du cycle de vie des procédures métier et les standards<br />

ouverts permettent non-seulement de gérer l’enchainement<br />

de simulations entre les outils de différents éditeurs,<br />

mais également de garantir la traçabilité des méthodes et des<br />

données. La démocratisation de processus complexes précédemment<br />

réservés à des spécialistes comme la co-simulation<br />

ou l’expérimentation automatique permet aujourd’hui leur<br />

mise à disposition auprès d’un plus grand nombre d’utilisateurs<br />

très opérationnels.<br />

Scénario-mode-result<br />

Ces outils de simulation bénéficient également d’un d’accès<br />

toujours plus aisé aux données de mesure via le couplage à<br />

l’instrumentation procédé, aux outils de tests non destructifs,<br />

ou même à des capteurs temporaires sans fil. Le développement<br />

de ce couplage mesure-simulation joue un rôle important<br />

afin d’assurer une plus grande robustesse des essais,<br />

évitant de nombreuses ressaisies manuelles ou transmissions<br />

de données non maîtrisées. Ceci réduit la présence de<br />

travailleurs en zones dangereuses et augmente donc l’efficacité<br />

et la sûreté, tant sur les chantiers qu’en exploitation. ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

32I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


mesures<br />

ÉvÉnement<br />

Astelab organise chez EDF Lab ses Journées nationales<br />

de l’environnement mécanique<br />

l’association pour le développement des sciences et techniques de l’environnement (aste) organise les 5 et 6<br />

juillet prochains, en partenariat avec edF r&d et sur le site d’edF lab à palaiseau (essonne) un colloque<br />

sur le thème de « l’innovation au service de la prise en compte de l’environnement mécanique des systèmes ».<br />

Depuis longtemps l’ASTE s’est<br />

attachée à défendre l’idée de la<br />

personnalisation des spécifications<br />

des systèmes en environnement<br />

mécanique tant pour leur conception<br />

que pour leur qualification. La<br />

Commission Méca-Clim a accompagné<br />

la rédaction des six normes Afnor<br />

NF X 50144, en cours de finalisation<br />

pour l’une d’entre elles. Cependant,<br />

la recherche ne s’arrête pas là et ce<br />

colloque a pour objet de présenter les<br />

innovations qui vont faire progresser le<br />

processus de personnalisation des essais<br />

en environnement mécanique, tant au<br />

niveau de sa caractérisation, de l’élaboration<br />

des spécifications d’essais que de<br />

la simulation et des essais.<br />

Les thèmes abordés lors de ce colloque<br />

sont les suivants : les « Nouveaux<br />

capteurs, capteurs sans fils, capteurs<br />

multi physiques », la « Préparation<br />

d’essais, traitement de données,<br />

stockage de résultats et échanges de<br />

données », la « Présentation de simulations,<br />

« Simulation Data Life Management<br />

», simulations multi physiques,<br />

les « Nouveaux moyens d’essais, essais<br />

combinés » et, enfin, la « Comparaison<br />

calcul essais, recalage de modèles,<br />

dialogue et ses calculs ».<br />

ment ERMES d’EDF aura lieu. Associé<br />

à ce colloque, le salon « Astelab<br />

Mécanique 2018 » est organisé afin<br />

de mieux faire connaître les différents<br />

acteurs du domaine, leurs produits et<br />

leurs services. Ce salon, à l’accès gratuit,<br />

est dédié aux fabricants et vendeur de<br />

capteurs, aux fabricants de systèmes<br />

d’acquisition et de moyens d’essais, aux<br />

laboratoires d’essais ainsi qu’aux développeurs,<br />

éditeurs et vendeurs de logiciels<br />

de simulations. ●<br />

Le programme détaillé du colloque<br />

est disponible sur le site de l’ASTE.<br />

Dans le cadre de la journée du 5 juillet,<br />

une visite du laboratoire du départeen<br />

SAvOIR PLUS ><br />

www.aste.asso.fr<br />

pperrin@aste.asso.fr<br />

ASTELAB MECANIQUE 2018<br />

Jeudi 5 juillet<br />

9h00<br />

Jeudi 5 juillet<br />

14h30<br />

Vendredi 6 juillet<br />

8h30<br />

Vendredi 6 juillet<br />

11h15<br />

Session Méthodes et moyens d'essais<br />

Président de session :<br />

Paul-Eric DUPUIS, AIRBUS DEFENCE & SPACE<br />

Capteurs sans fil : GLink 200<br />

Solution sans fil.<br />

ALLIANTECH<br />

Techniques de mesure des amortissements<br />

dans les structures<br />

Carole TREFFOT SOPEMEA<br />

Micro Vibration Measurements<br />

Post-processing at Very Low Frequency<br />

Etienne CAVRO AIRBUS DEFENCE & SPACE<br />

10h30-11h15 : Visite des exposants<br />

Lin-E-Air technology of high-force shalers<br />

in satellite testing facilities<br />

BRUEL & KJAER<br />

Fast Sine Sweep a new Shock Synthesis<br />

Method for shakers<br />

Paul-Eric DUPUIS<br />

AIRBUS DEFENCE & SPACE<br />

Low outgassing accelerometers<br />

and cables for thermal vacuum<br />

and vibration test environments<br />

Philippe BRIQUET<br />

PCB PIEZOTRONICS<br />

12h45 : Déjeuner et visite des exposants<br />

Introduction des technologies numérique<br />

3D dans les laboratoires des essais<br />

Thierry BIOLCHINI EMITECH<br />

Session Calcul/<strong>Essais</strong><br />

Président de session :<br />

Alexandre FOUCAULT EDF R&D<br />

Influence des conditions d’exploitation et des balourds<br />

thermiques sur le comportement vibratoire<br />

des lignes d’arbres de groupe turbo-alternateur :<br />

aspects numériques et expérimentaux.<br />

Andreaa PRISACARI, Mohamed Amine HASSINI,<br />

Raphaël PERONY et Mugurel STANCIU EDF R&D<br />

Effets de l’environnement vibratoire sur la<br />

durée de vie d’une éprouvette en aluminium<br />

Roger SERRA INSA VAL DE LOIRE<br />

15h30-16h15 : Visite des exposants<br />

Sécurisation des essais en vibration<br />

des satellites à partir de la simulation.<br />

Alain BETTACCHIOLI THALES ALENIA SPACE<br />

Evaluation de différents critères de corrélation<br />

essais-calculs en mécanique vibratoire.<br />

Rémy TODESCHINI CEA CESTA<br />

17h30 : Visite des laboratoires EDF de la Halle<br />

d’essais EMERAUDE (Ligne d’arbres) et LEME<br />

(Laboratoire Moteur).<br />

20h00 : Dîner - conférence (Abbaye des Vaux de<br />

Cernay, conférence : LAURENT BILLET – EDF)<br />

Session Analyse Modale<br />

Président de session : Bernard COLOMIES<br />

SOPEMEA<br />

Nouvel outil d'estimation d'analyse modale<br />

utilisant la méthode "Rational Fraction<br />

Polynomial" dans le domaine Z.<br />

Christophe MARCADET HGL DYNAMICS<br />

Analyse modale expérimentale<br />

en fonctionnement d’un groupe turbine<br />

d’une usine hydroélectrique<br />

pour caractériser le couplage dynamique<br />

entre la turbine et le génie civil.<br />

Nicolas TARDIEU, Oana-Zenaida PASCAN,<br />

Vincent LHUILLIER, Pascal JAIN,<br />

Nicolas de BURETEL de CHASSEY EDF R&D<br />

Analyse modale de structures complètes<br />

basée sur la corrélation d’images<br />

numériques 3D<br />

Raphaël HALLEZ SIEMENS<br />

10h00-10h45 : Visite des exposants<br />

Méthode SAMI : Identification modale non<br />

linéaire sans contact en schéma temps réel<br />

par assimilation de données vidéos rapides<br />

Adrien GOELLER, Marco ROSATELLO, Franck<br />

RENAUD, Stefania LO FEUDO, Martin GHIENNE,<br />

Jean-Luc DION<br />

SUPMECA - LABORATOIRE QUARTZ<br />

Session Variabilité<br />

et processus de personnalisation<br />

Président de session : Henri GRZESKOWIAK<br />

L’intérêt de la Méthode des Blocs Disjoints<br />

(MBD) dans la Spécifications<br />

des <strong>Essais</strong> vibratoires<br />

Bruno COLIN NEXTER SYTEMS<br />

Prise en compte de la variabilité des environnements<br />

dans un profil de vie<br />

Pascal LELAN DGA TT<br />

12h15-14h : Déjeuner et visite des exposants<br />

Interaction probabiliste de deux lois<br />

lognormales : approche non séparable<br />

intégrant le produit CG*FE<br />

Lambert PIERRAT<br />

Grenoble Alps University & LJ-Consulting<br />

Approches de validation de la fiabilité<br />

du produit par les essais :<br />

méthodes actuelles et perspectives<br />

Alaa CHATEAUNEUF Université Blaise Pascal<br />

Estimation statistique de la distribution<br />

normale de résistance mécanique<br />

à partir d'un faible nombre d'essais<br />

Lambert PIERRAT<br />

Grenoble Alps University & LJ-Consulting<br />

34I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


PLATEFORME LOGICIELLE MODULAIRE<br />

ACOUSTIQUE ET VIBRATIONS<br />

LOGICIEL QUI S’ADAPTE<br />

À VOS PROCESSUS MÉTIERS<br />

BK CONNECT – UNE PLATEFORME LOGICIELLE MODULAIRE<br />

CONÇUE SELON VOS BESOINS ET VOS TÂCHES<br />

BK Connect, la nouvelle plateforme d’analyse vibro-acoustique<br />

de Brüel & Kjær, est conçue selon les besoins, tâches et processus<br />

métiers des différents profils utilisateurs. Ainsi, vous accédez à ce<br />

dont vous avez besoin, au moment où vous en avez besoin.<br />

Cette plateforme conviviale permet d’optimiser les procédures<br />

d’essais et d’analyse. Vous travaillez plus intelligemment, avec plus<br />

de flexibilité, tout en minimisant les risques d’erreurs.<br />

Brüel & Kjaer France<br />

F-91540 MENNECY<br />

Téléphone : +33 1 69 90 71 00 · Fax : +33 1 69 90 02 55<br />

info.fr@bksv.com<br />

www.bksv.com/bkconnect-fr<br />

BN 2138 – 11


mesures<br />

Alexandre Foucaultd<br />

Chef du groupe Vibrations des structures<br />

au sein du département ERMES<br />

Entretien<br />

Intervenir sur des problématiques de sûreté, de durée<br />

de vie et de performance des parcs, les priorités d’EDF R&D<br />

À l’occasion des journées Astelab qui se dérouleront chez EDF-Lab, récemment implanté sur le Plateau<br />

de Saclay, Alexandre Foucault, chef du groupe Vibrations des structures au sein du département ERMES,<br />

revient sur les évolutions en matière de tests et de mesures dans le domaine R&D pour les parcs de production<br />

nucléaire et hydraulique.<br />

Présentez-vous en quelques mots.<br />

Quel est votre parcours et quel est<br />

votre rôle dans l’entreprise ?<br />

Je suis diplômé de l’EPF, école d’ingénieurs<br />

généralistes, depuis 2006 et j’ai<br />

obtenu un double diplôme universitaire<br />

à l’Université de Sherbrooke, au Québec<br />

dans le département de génie mécanique.<br />

De 2007 à 2010, j’ai réalisé une<br />

thèse Cifre avec EDF R&D et le LMSS-<br />

Mat de CentraleSupelec portant sur le<br />

comportement sous séisme des barrages<br />

en terre. J’ai donc participé au développement<br />

d’un modèle de comportement<br />

des sols sous séismes influant beaucoup<br />

sur les ouvrages en terre comme les<br />

barrages, remblais ou digues de protection.<br />

Aujourd’hui, ce modèle est utilisé<br />

dans des dossiers de justification de<br />

tenue sous séisme des digues en terre<br />

et remblais. J’ai ensuite rejoint en 2010<br />

le département Analyses mécaniques et<br />

acoustique (AMA) d’EDF R&D, lequel<br />

est devenu depuis 2017 le département<br />

Électrotechnique et mécanique<br />

des structures (ERMES).<br />

Halle Émeraude<br />

La suite de mon parcours est le<br />

suivant : je suis devenu ingénieur-chercheur<br />

au sein du groupe Mécanique<br />

Non Linéaire, avec un rôle désormais<br />

plus orienté vers les problématiques<br />

de comportement dans la durée<br />

des grandes structures de génie civil<br />

du parc de production d’EDF ; nous<br />

travaillions notamment sur le comportement<br />

du béton à long terme, mais<br />

également sur le comportement des<br />

sols pour la tenue des barrages sous<br />

séisme ou encore des roches dans le<br />

36I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


mesures<br />

cadre du projet Cigeo (projet de stockage<br />

des déchets radioactifs en milieu<br />

profond). J’ai repris ensuite en 2014 le<br />

pilotage d’un projet de R&D axé sur la<br />

tenue sismique des centrales nucléaires<br />

du parc de production d’EDF. À présent,<br />

depuis la fin 2016, je dirige le groupe<br />

Vibrations des structures (VdS) du<br />

département ERMES.<br />

Quelles sont les activités et les<br />

spécialités du département ERMES ?<br />

Le département ERMES, composé de<br />

neufs groupes pour 140 personnes,<br />

réalise des activités de recherche et de<br />

développement dans le domaine de<br />

l’électrotechnique et la mécanique des<br />

structures pour l’ensemble des parcs de<br />

production d’EDF.<br />

Plus spécifiquement, le groupe VdS du<br />

département ERMES, dont j’ai la charge,<br />

est composé de douze personnes dont<br />

Moyen d’essai dans le bâtiment Émeraude<br />

deux techniciens d’essais et dix ingénieurs.<br />

Les activités de ce groupe<br />

reposent sur la dynamique des structures.<br />

Nous intervenons sur des problématiques<br />

de sûreté, durée de vie et<br />

performance des parcs de production<br />

nucléaire et hydraulique. Nous menons<br />

des approches couplées s’appuyant sur<br />

la simulation et la voie expérimentale.<br />

En d’autres termes, cette approche<br />

comprend à la fois les méthodologies et<br />

les études avancées en simulation numérique<br />

(approche non linéaire, dynamique<br />

de chocs/contact, interaction<br />

fluide/structure), associées aux méthodologies<br />

de terrain avec, notamment, des<br />

essais vibratoires sur site de production<br />

dans le cadre, par exemple, du diagnostic<br />

de problèmes vibratoires. En complément,<br />

un laboratoire d’essai situé à EDF<br />

Lab ParisSaclay nous permet de tester<br />

les méthodes et les approches que nous<br />

souhaitons déployer. Nous contribuons<br />

également au développement logiciel du<br />

code_aster pour appuyer et pérenniser<br />

notre démarche.<br />

Nos activités concernent notamment<br />

la résolution de problèmes vibratoires<br />

portant sur les moteurs, les pompes<br />

ou encore les lignes de tuyauterie ou<br />

circuits sous pression. Les problèmes<br />

rencontrés sur ces différentes structures<br />

nécessitent la mise en place<br />

d’outils de diagnostic qui vont nous<br />

permettre, à partir des informations<br />

récoltées sur le terrain, de traiter des<br />

signaux et d’intégrer les différents<br />

résultats dans nos outils de simulation<br />

numérique. L’objectif est double : d’une<br />

Banc d’essais<br />

haute-fréquence pour<br />

support moteur<br />

Banc de tests permettant de mesurer<br />

la raideur dynamique et le facteur de<br />

perte de supports élastomères, avec<br />

une plage de fréquence allant de<br />

50 Hz à 3 000 Hz, et une précharge<br />

pouvant être comprise entre 0 et<br />

5 000 N.<br />

Solution clé-en-main bénéficiant<br />

de notre expérience en expertise<br />

et en conception de banc d’essais.<br />

www.ahlersheinel.de<br />

© Fraunhofer LBF, Darmstadt<br />

m+p international Sarl<br />

5, rue du Chant des Oiseaux<br />

78360 Montesson<br />

Tél. : +33 130 157874<br />

sales.fr@mpihome.com<br />

www.mpihome.com<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I37


mesures<br />

part, régler le problème pouvant apparaître<br />

sur les équipements ; d’autre part,<br />

améliorer la performance et la politique<br />

de maintenance de nos sites de<br />

production pour assurer une durée de<br />

fonctionnement conforme à nos ambitions.<br />

Il est vrai que dans ce domaine,<br />

l’enjeu est crucial dans la mesure où<br />

nos centrales nucléaires actuelles ont<br />

été conçues pour une durée de fonctionnement<br />

d’une quarantaine d’années<br />

contre soixante aujourd’hui pour<br />

les nouvelles installations. L’autre volet<br />

des activités concerne naturellement la<br />

sûreté face aux aléas sismiques : notre<br />

démarche cumulée conjugue alors une<br />

approche à la fois méthodologique et<br />

expérimentale.<br />

Cette démarche cumulée est-elle<br />

nouvelle ?<br />

Non, pas vraiment, car la démarche<br />

expérimentale et la partie méthodologique<br />

ont toujours travaillé de paire. Il<br />

en est de même aujourd’hui, d’autant<br />

que le niveau de sureté requis de nos<br />

centrales, dimensionnées à l’époque<br />

en fonction d’un niveau donné d’aléas<br />

sismiques, est aujourd’hui relevé à la<br />

hausse par les autorités de sureté. On<br />

travaille donc dessus pour améliorer<br />

et engager, si besoin, les travaux<br />

de renforcement adaptés. L’approche<br />

jumelée expérimentale numérique a<br />

été mise en œuvre dès la conception<br />

des ouvrages pour justifier et assurer<br />

un comportement maîtrisé des installations<br />

de production. La démarche de<br />

simulation s’appuie notamment sur le<br />

développement et l’exploitation du code<br />

de calculs par éléments finis code_aster,<br />

outil qualifié OCS auprès des autorités<br />

de sureté, qui nous permet d’étudier le<br />

comportement dynamique des structures<br />

amenées à être analysées. L’approche<br />

expérimentale, quant à elle,<br />

nous permet de corréler les calculs et les<br />

Le banc alternateur du département ERMES simule les effets des défauts d’alignement<br />

et de court-circuit sur le comportement des alternateurs<br />

URoPE est un moyen d’essais pour l’étude du comportement vibratoire des lignes d’arbres<br />

des grandes machines tournantes<br />

essais réalisés afin de justifier et contrôler<br />

la pertinence des solutions déployées<br />

pour répondre aux besoins d’EDF.<br />

Y a-t-il, dans vos activités d’essais<br />

et de mesure, un avant et un après<br />

Fukushima ?<br />

Oui, sans aucun doute. L’accident de<br />

Fukushima nous a incité à maintenir<br />

un niveau d’effort très important vis-àvis<br />

du risque sismique pour évaluer au<br />

mieux ses effets sur nos installations<br />

de production en investissant dans des<br />

programmes de recherche de la définition<br />

de l’aléa sismique à la caractérisation<br />

du comportement dynamique<br />

des structures et matériels essentiels<br />

à la sûreté d’un centre de production.<br />

Pour ce faire, nous nous appuyons<br />

notamment à EDF R&D sur le CEA et<br />

Framatome dans le cadre de l’Institut de<br />

Recherche Tripartite. Plus spécifiquement,<br />

pour nos besoins en réalisation<br />

d’essais, nous travaillons avec le CEA<br />

qui dispose et développe d’importants<br />

moyens d’essai afin d’estimer le comportement<br />

des structures et matériels sous<br />

séismes en menant des campagnes expérimentales<br />

sur table vibrante ou boucle<br />

d’essais. Ces essais sont régulièrement<br />

suivis de benchmarks internationaux<br />

menés au sein de la communauté scientifique<br />

pour challenger les démarches de<br />

simulation et faire progresser les codes<br />

de calculs associés. Nous avons égale-<br />

38I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


mesures<br />

ment participé à la construction en 2012<br />

d’un Groupement d’intérêt scientifique<br />

baptisé Institut SEISM, où l’on retrouve<br />

le CEA, CentraleSupelec, l’ENS Paris-<br />

Saclay, le CNRS et EDF.<br />

À quelles problématiques en matière<br />

d’essais et de mesure répondezvous<br />

? Avec quels moyens et quelles<br />

technologies, en particulier<br />

en matière de mesure et de CND ?<br />

Nous possédons une halle d’essai en<br />

grande partie occupée par le département<br />

ERMES dans laquelle se trouvent<br />

quatre bancs d’essai, dont Evadyn, un<br />

massif isolé du bâtiment destiné aux<br />

essais de vibrations, avec des dimensions<br />

de 4x4 mètres. De par sa taille,<br />

EVADYN peut accueillir des équipements<br />

de plusieurs tonnes que nous<br />

pouvons exciter à des niveaux d’accélération<br />

élevés (pot vibrant de 3T délivrant<br />

jusqu’à 27KN). Des équipements<br />

de mesure (Laser, accéléromètres, etc.)<br />

et d’excitation (marteaux de choc, pots<br />

vibrants) permettent d’effectuer les<br />

analyses propres à la dynamique des<br />

structures.<br />

Nous possédons également le banc<br />

EURoPE. C’est un moyen d’essais pour<br />

l’étude du comportement vibratoire des<br />

lignes d’arbres des grandes machines<br />

tournantes (turbines, pompes). L’ensemble<br />

accueille un moteur couplé à un<br />

rotor supporté par des paliers hydrodynamiques<br />

et équipé de nombreux<br />

capteurs. La conception modulaire et<br />

évolutive du banc d’essais permet de<br />

reproduire les phénomènes vibratoires<br />

observés sur le parc de production afin<br />

de valider des outils de simulation numérique<br />

et des méthodes de diagnostic.<br />

Le banc EVADYN permet de réaliser des tests vibratoires sur divers équipements du parc<br />

de production pour analyser la dynamique des structures<br />

Le laboratoire Leme est quant à lui porté<br />

sur les moteurs ; nous y testons des<br />

moteurs d’auxiliaires à basse tension.<br />

Dans le nucléaire, nous disposons en<br />

effet d’un parc de 29 000 moteurs qui<br />

alimentent des pompes et des ventilateurs<br />

de puissance inférieure à 140kW,<br />

ces moteurs sont Importants pour la<br />

Sureté et font l’objet d’une maintenance<br />

corrective. Les essais engagés peuvent<br />

par exemple consister en la vérification<br />

de performances de moteurs, aux tests<br />

d’endurance fonctionnelle, ou encore à<br />

des essais spécifiques pour validation<br />

d’études ou de modèles numériques.<br />

Enfin, nous disposons du laboratoire<br />

CND-CF composé d’un banc capable<br />

de vérifier l’état des tubes de générateurs<br />

de vapeur (GV) au moyen du<br />

contrôle non destructif (CND) par<br />

courant de Foucault (CF). Ce banc<br />

permet de mettre en place des outils et<br />

méthodes pour maintenir nos échangeurs<br />

de chaleur en bon état, en contrôlant<br />

l’état de surface du tube et l’intégrité<br />

de son matériau, mais aussi en détectant<br />

et surveillant les piqûres, fissurations<br />

et corrosions.<br />

Quel est l’objectif des journées<br />

Astelab, que vous organisez<br />

en partenariat avec l’ASTE ?<br />

Ces deux journées coïncident avec<br />

l’arrivée récente d’EDF sur le plateau<br />

de Saclay. L’idée est, d’une part, de<br />

nous faire connaître et marquer notre<br />

implantation afin de nous rapprocher,<br />

comme par le passé, d’acteurs tels<br />

que l’ASTE. D’autre part, l’objectif est<br />

d’échanger avec d’autres professionnels<br />

de la filière afin de mettre à jour<br />

nos connaissances sur les matériels et<br />

les technologies de pointe, de partager<br />

sur les méthodes de campagne d’essais<br />

notamment à partir de la démarche de<br />

corrélation essais-calculs et faire le lien<br />

entre le monde expérimental et la simulation<br />

numérique.<br />

Lors de ces deux journées, nous avons<br />

la ferme intention de nous ouvrir à la<br />

communauté, de voir émerger des avancées<br />

dans le domaine du couplage et<br />

dialogue entre essais expérimentaux et<br />

calculs, et nous en servir pour alimenter<br />

nos plateformes de simulation. ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

Ce banc d’essai du département ERMES<br />

permet de réaliser des tests sur des moteurs<br />

d’auxiliaires à basse tension<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I39


mesures<br />

Méthode<br />

Mesures et analyse<br />

de micro-vibrations<br />

a très basse fréquence<br />

L’observation de la Terre est devenue un enjeu majeur dans bien des<br />

domaines et la géopolitique doit partager ce domaine avec l’économie,<br />

l’agriculture ou la santé. Prendre une photographie depuis l’espace<br />

semble facile car l’absence de mouvement peut laisser penser que<br />

la plateforme est plus stable que sur la Terre. Cependant, si le calme<br />

environnemental spatial a longtemps suffi, la précision demandée pour<br />

obtenir des photos de plus en plus détaillées est telle que les plus infimes<br />

perturbations sont devenues au fil du temps intolérables. Or celles-ci<br />

perturbations ne manquent pas à bord d’un satellite.<br />

Pour mesurer les efforts générés, le spécimen<br />

est encastré par le biais de capteurs<br />

de force très sensibles sur une « grosse<br />

masse » selon la même technique utilisée<br />

dans les codes éléments finis pour<br />

modéliser un encastrement « parfait ». De<br />

manière pratique, pour les équipements,<br />

cette masse est souvent un bloc de granit<br />

de l’ordre du mètre cube suspendu sur<br />

coussins d’air. On obtient ainsi un plan<br />

horizontal avec une masse de 1 à 3 tonnes,<br />

dont le premier mode propre est proche<br />

de 1000 Hz, et dont les modes de suspension<br />

se trouvent aux alentours du Hertz.<br />

Le banc d’essai micro-vibrations d’Airbus<br />

Defence & Space (anciennement<br />

Intespace) a été développé dans les<br />

années 90 en tenant compte de ces<br />

spécifications [1].<br />

Le projet METOP et les<br />

instruments d’observation<br />

Parmi lesdites perturbation, il y a d’abord les roues à inertie qui tournent<br />

en permanence et dont les légers déséquilibres (balourds) créent une série<br />

de raies qui sont autant de micro-perturbations à chaque fréquence excitée.<br />

Il y a les mécanismes de pointage d’antenne ou ceux qui servent à orienter<br />

les panneaux solaires en fonction de la position du satellite sur son orbite. Pour<br />

les satellites d’observation de la terre, on peut aussi citer par exemple, les groupes<br />

de refroidissement liés à l’utilisation des détecteurs. Pour résumer, il y a donc à<br />

bord des équipements perturbateurs et d’autres qui en sont les victimes. Depuis de<br />

nombreuses années, des études ont donc été menées d’une part pour caractériser<br />

la perturbation et d’autre part mesurer son influence sur les équipements victimes.<br />

Méthodes et bancs d’essais<br />

Le projet METOP-SG (SG pour Seconde<br />

Génération) avec ses instruments<br />

MWI (Micro Wave Imager) et ICI<br />

(Ice Cloud Imager), apporte pour les<br />

essais de nouveaux défis à relever. Ces<br />

deux instruments (Fig. 1) ont ceci en<br />

commun qu’ils sont lourds (150 à 300<br />

kg au lieu des 12-20 kg habituels pour<br />

un roue à inertie) et constitués d’une<br />

partie tournante massive (une centaine<br />

de kg) tournant à très basse fréquence<br />

(0.75 Hz). Il s’agit donc de mesurer des<br />

fréquences à partir de 0.10 Hz.<br />

La caractérisation doit se faire par rapport à une référence qui, dans le cas des<br />

micro-vibrations, doit permettre des mesures très précises. Deux méthodes s’imposent<br />

alors pour caractériser la perturbation : on mesure soit les forces soit les<br />

accélérations générées.<br />

La difficulté de la deuxième méthode est que la mesure des accélérations générées<br />

doit se faire à l’interface entre le spécimen et une structure porteuse représentative<br />

de l’interface réelle en opération tant au point de vue de la géométrie<br />

que du comportement dynamique. En effet, ces accélérations sont le résultat du<br />

couplage dynamique du spécimen perturbateur et de sa structure porteuse. Les<br />

difficultés de mise en œuvre d’une telle méthode ont fait que celle-ci a été peu à<br />

peu abandonnée au profit de la mesure des forces.<br />

Figure 1 Instruments METOP-SG : Micro Wave<br />

Imager (MWI) and Ice Cloud Imager (ICI)<br />

Par ailleurs ces deux instruments sont<br />

potentiellement générateurs de perturbations<br />

micro-dynamiques qui nécessitent<br />

une mesure de très faible amplitude.<br />

40I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


mesures<br />

Il est intéressant de noter que comme<br />

les programmes font des demandes<br />

longtemps avant de venir faire les essais,<br />

les spécifications ne sont pas figées et<br />

souvent même le design du spécimen<br />

reste encore à finaliser. Pour le centre<br />

d’essai il faut cependant s’engager sur<br />

une mesure « de très faible amplitude »<br />

sans savoir si l’on parle de mg ou de g<br />

en termes d’accélération.<br />

C’est là que l’expérience du laboratoire<br />

d’essais compte énormément pour<br />

travailler avec le client à spécifier des<br />

objectifs atteignables ou du moins à<br />

indiquer les voies de recherche possibles<br />

pour aller aussi loin que possible dans<br />

la mesure.<br />

Compte-tenu des caractéristiques des<br />

instruments, il est apparu clairement<br />

trois soucis :<br />

- le banc d’essais micro-vibrations actuel<br />

était trop étroit pour recevoir des<br />

spécimens de grande taille (1,60 m de<br />

diamètre contre 1,10 m disponible) ;<br />

- le système d’acquisition associé au<br />

banc existant ne descendait pas<br />

en-dessous de 5 Hz ;<br />

- quel que soit le banc choisi, les<br />

fréquences de suspension entre<br />

1 et 5 Hz allaient se retrouver dans la<br />

bande de fréquence de mesure et donc<br />

perturber cette dernière.<br />

Il fallait donc répondre en deux temps :<br />

- développer un nouveau banc plus<br />

grand en améliorant la chaîne d’acquisition<br />

pour la rendre capable de mesurer<br />

au moins jusqu’à 0.3 Hz ;<br />

- développer un post-traitement des<br />

mesures pour éliminer l’influence des<br />

modes de suspension sur la mesure<br />

des données spécimen.<br />

Le post-traitement étant indépendant<br />

du banc, il est apparu que celui-ci<br />

pouvait être développé sur la base de<br />

l’ancien banc puis appliqué dans un<br />

deuxième temps au nouveau banc.<br />

Le nouveau banc<br />

Pour la définition du nouveau banc,<br />

le principe de l’ancien, ayant fait ses<br />

preuves, a été retenu. L’objectif était<br />

d’avoir un marbre plus important, avec<br />

des fréquences propres au moins égales.<br />

Le design a demandé de l’optimisation<br />

afin que la masse totale ne dépasse pas<br />

la charge au sol maximum admissible<br />

du laboratoire. La suspension a repris<br />

celle utilisée dans le banc de l’ESTEC<br />

développé en 2011 et qui a donné toute<br />

satisfaction [4].<br />

Le marbre est donc un carré de 1.60 m<br />

de côté, pèse 4 tonnes et est suspendu<br />

par six plots à air amortisseurs qui lui<br />

confèrent une grande stabilité (Fig. 2).<br />

Le dessue est percé de nombreux trous<br />

filetés permettant la reprise en plusieurs<br />

endroits de cellules de force adaptées.<br />

Figure 2 Schéma du futur banc micro-vibrations<br />

Le banc n’est pas uniquement constitué<br />

d’un marbre et la partie mesure doit être<br />

adaptée en sensibilité et en fréquence.<br />

Pour ce qui est des capteurs accélérométriques,<br />

une étude spécifique a été<br />

menée pour faire une sélection sur les<br />

capteurs disponibles sur le marché.<br />

Dans un premier temps 4 principes de<br />

mesures ont été étudiés pour les accéléromètres<br />

:<br />

- piézo-électrique ;<br />

- piézo-électrique à électronique intégrée ;<br />

- servo-accéléromètres ;<br />

- MEMs (Micro Electro Mechanical<br />

Systems).<br />

Les capteurs ont ensuite été sélectionnés<br />

sur leur fiche technique, puis il a été<br />

demandé aux fabricants en question un<br />

prêt pour les essayer. Quelques-uns ont<br />

accepté mais il est nécessaire dans ce<br />

cas de prêter la chaine complète car un<br />

accéléromètre ne peut être évalué seul,<br />

le conditionneur adapté au capteur et<br />

aux très basses fréquences était indispensable.<br />

Compte tenu du créneau d’essai<br />

unique (tous les capteurs ont été<br />

essayés sur l’ancien banc micro-vibrations),<br />

il n’a pas été possible de tester<br />

toutes les solutions envisagées.<br />

Ont été sélectionnés et/ou testés les<br />

capteurs suivants (Table 1) :<br />

Table 1 Sélection de capteurs micro-vibrations<br />

De l’analyse des essais réalisés, il vient<br />

que la technologie MEMs capacitive<br />

pourrait être un bon candidat dans les<br />

années futures car les résultats semblent<br />

très précis sur la partie basse fréquence<br />

jusqu’à au moins 50 Hz. Il n’en reste<br />

pas moins que certains résultats ont<br />

été inexpliqués et demanderaient des<br />

essais complémentaires. La technologie<br />

piézo-électrique reste pour notre<br />

besoin le meilleur candidat précision/<br />

coût/robustesse.<br />

Comme pour mesurer les mouvements<br />

du banc, il n’y avait pas de limitation en<br />

termes de poids, les ENDVECO 731A<br />

descendant à 0.1 Hz ont été choisis<br />

(poids environ 800 grammes). Deux<br />

tri-axes et un mono-axe ont été montés<br />

sur trois des coins du banc.<br />

Pour les petits spécimens, la balance<br />

d’effort KISTLER 9281B12 est toujours<br />

celle de l’ancienne configuration. Pour<br />

les nouveaux instruments à tester,<br />

les cellules de force KISTLER 9377C<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I41


mesures<br />

conditionnées par un amplificateur faible bruit et basse<br />

fréquence ont été sélectionnées. Toutes les configurations de<br />

mesure peuvent s’adapter sur le nouveau banc.<br />

Le post-traitement<br />

Pour éliminer l’influence de la suspension du banc d’essai,<br />

l’idée a été de s’appuyer sur le couplage par fonctions de transfert.<br />

Il est en effet possible de caractériser séparément deux<br />

structures, puis de les coupler en utilisant des fonctions de<br />

transfert judicieusement choisies comme on couple deux<br />

modèles éléments finis. La théorie a été largement développée<br />

dans la littérature et travaillée par l’équipe d’ingénierie<br />

de notre centre d’essais depuis des années [2-3].<br />

À l’inverse, il est aussi possible de soustraire une structure<br />

couplée à une autre selon le même principe. Cette technique<br />

est cependant difficile à appliquer car il faut faire une inversion<br />

de matrice de fonctions de transfert. Si celles-ci sont calculées,<br />

la cohérence des modèles fait que cela se passe raisonnablement<br />

bien. Dans le cas de transferts mesurés il n’en va<br />

pas de même et le bruit de mesure vient à la fois entacher<br />

les amplitudes (car les antirésonances en général très bruitées<br />

deviennent des résonances) et les fréquences, les modes<br />

propres étant souvent en léger décalage d’un essai à l’autre, ce<br />

qui, à la résonance, produit de grandes variations [5].<br />

Ainsi le torseur d’effort résultant au centre de l’interface entre<br />

le spécimen et la balance de mesure peut être corrigé des<br />

mouvements parasites liés à la suspension en utilisant l’équation<br />

suivante, comme montré en [6-7] :<br />

Avec :<br />

Fr* : Efforts mesurés corrigés<br />

Fr : Efforts mesurés<br />

Trp : Matrice des transmissibilités dynamiques en effort entre<br />

les mouvements parasites de suspension et l’interface<br />

spécimen<br />

Gpp : Matrice des flexibilités dynamiques correspondant aux<br />

degrés de libertés (parasites) des modes de suspension<br />

Figure 3 <strong>Essais</strong> de caractérisation du banc<br />

42I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


mesures<br />

Les essais de caractérisation du banc<br />

Afin de constituer les matrices de transmissibilités et de<br />

flexibilités, il est nécessaire d’exciter chacun des six degrés<br />

de liberté. Le fait qu’il soit impossible d’exciter de manière<br />

propre selon un seul degré de liberté, a conduit à prendre<br />

en compte une pseudo multi-excitation en considérant six<br />

essais en même temps et à mesurer les six degrés de libertés<br />

du marbre de chacun des cas. À noter que les 7 accéléromètres<br />

à forte sensibilité placés sur ce marbre (Fig. 3)<br />

permettent de déduire les 6 composantes d’accélération à<br />

l’interface spécimen à partir d’un calcul par moindres carrés<br />

et donc de construire la matrice de flexibilité dynamique<br />

Gpp. La balance d’effort permet, elle, de restituer les 6 efforts<br />

d’interface et d’en déduire la transmissibilité en effort Trp.<br />

À noter que, de la même manière, cette méthode permet de<br />

considérer plus de six essais différents en appliquant aussi<br />

une approche par moindres carrés.<br />

Afin de contrôler la qualité des résultats, deux indicateurs<br />

ont été mis au point basés l’un sur la différence entre deux<br />

fonctions de transferts identiques de deux essais différents,<br />

l’autre sur la symétrie des matrices de fonctions de transfert.<br />

À la suite de ces essais, les 6 modes rigides de suspension<br />

ont été caractérisés avec les résultats suivants :<br />

- 1.2 Hz : translations Tx et Ty ;<br />

- 3.8 Hz : translation Tz et rotation Rz ;<br />

- 5.8-6 Hz : rotations Rx et Ry.<br />

À noter qu’en fonction des essais réalisés, les fréquences de<br />

ces modes ont eu de légères différences, ce qui a bien sûr<br />

compliqué le traitement numérique postérieur.<br />

Les essais de recette de la méthode<br />

Le spécimen perturbateur choisi était un disque tournant à<br />

vitesse réglable et déséquilibré par un balourd consistant en<br />

un écrou massif. La perturbation apportée, si elle était mesurable<br />

par la table, était dans l’incapacité d’exciter les modes<br />

de suspension du marbre, ce qui était en soi un bon signe<br />

pour les essais à venir car le nouveau marbre sera encore<br />

plus massif.<br />

Cependant pour vérifier l’applicabilité de la méthode, il<br />

fut décidé d’exciter directement la balance d’effort à l’aide<br />

d’un excitateur électrodynamique de 200 N injectant 8 N à<br />

0.8 Hz et les modes de suspension en poussant directement<br />

le marbre pendant l’essai.<br />

Les résultats de la Figure 4 comparent les efforts mesurés<br />

selon Y et Z avant et après correction.<br />

Figure 4 Efforts mesurés (bleu) comparés aux efforts filtrés<br />

des modes de suspension (rouge)<br />

On constate que mode de translation Ty à 1.2 Hz est très<br />

largement filtré dans la figure de gauche. Il en va de même<br />

pour la translation Tz à 3.8 Hz dans la figure de droite. Ces<br />

modes sont filtrés sans pour autant dégrader les mesures<br />

liées au spécimen, même si l’on constate l’apparition de<br />

quelques valeurs parasites et notamment un pic à 3.8 Hz<br />

dans la mesure en Ty après correction. Ces points seront à<br />

analyser et à améliorer dans le futur.<br />

À noter également que le traitement n’altère pas la mesure<br />

du pic d’excitation à 0.8 Hz et de ses harmoniques et n’agit<br />

que sur les modes de suspension du marbre.<br />

Futurs développements<br />

L’ensemble des travaux engagés depuis trois ans a permis de<br />

se familiariser avec les difficultés des mesures en très basse<br />

fréquence pour lesquelles un matériel adapté doit être sélectionné<br />

avec soin. La définition du nouveau banc a permis, en<br />

se servant de l’expérience du laboratoire, de choisir les meilleurs<br />

matériels pour pouvoir accueillir avec confiance les<br />

instruments de la nouvelle génération des satellites METOP.<br />

La chaîne d’acquisition (applicable sur l’ancien ou le nouveau<br />

banc) a été sélectionnée élément par élément, en passant des<br />

capteurs, aux conditionneurs et jusqu’à la station d’acquisition,<br />

puis testée dans son entièreté pour s’assurer que la partie<br />

basse fréquence et grande sensibilité était opérationnelle.<br />

Enfin la méthode de post-traitement en cours de développement,<br />

si elle se révèle efficace sur les modes de suspension<br />

du banc, devrait pouvoir être utilisée dans la partie haute<br />

fréquence pour passer outre la première fréquence de résonance<br />

de la table et étendre ainsi la plage de mesure. De quoi<br />

fournir à nos clients des services encore améliorés. ●<br />

Paul-Éric Dupuis, Florian Vidal-Mata, Étienne Cavro<br />

Airbus Defence & Space<br />

> Retrouvez l’article dans son intégralité accompagné<br />

de ses références bibliographiques sur le site<br />

www.mesures-et-tests.com, dans la rubrique<br />

« Avis d’experts »<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I43


mesures<br />

Résumé<br />

Pour répondre au besoin croissant en termes de précision<br />

de positionnement et de pointage des satellites il est de plus<br />

en plus nécessaire de caractériser de manière extrêmement<br />

précise l’environnement vibratoire généré par certains<br />

équipements embarqués. Dans le cadre du projet METOP<br />

(satellite d’observation de la terre) deux gros instruments<br />

ont été développés nécessitant la mesure de mouvements<br />

largement en-dessous d’un Hertz. La bande de fréquence<br />

utilisable des bancs d’essais existants s’étant avérée trop<br />

limitée, Airbus Defence & Space avec l’aide du CNES a décidé<br />

de développer des solutions à la fois sur le plan théorique avec<br />

une méthode de post-traitements des données mais aussi<br />

un nouveau moyen d’essai qui tient compte des expériences<br />

acquises au cours des vingt dernières années.<br />

Abstract<br />

To take into account the increasing need in terms of positioning<br />

and pointing accuracy of spacecrafts, it is more and more<br />

necessary to characterize in a very accurate way the vibratory<br />

environment generated by some on-board equipment. In<br />

the frame of the METOP project (earth observation satellite)<br />

two big instruments have been developed which require<br />

vibrations measurement much below one Hertz. The<br />

useful frequency bandwidth of current microvibration test<br />

bench being too limited, Airbus Defence and Space with<br />

the support of CNES, has decided to develop solutions in<br />

two directions: one theoretical with the post-processing<br />

of measured data, the other one consisting in investing in<br />

a new test bench designed with the experience of more<br />

than twenty years of practice.<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

1. Dupuis P-E., Bugeat L-P., Borrien A., Privat M.,<br />

“Industrialisation of a Microdynamics Test Bench”,<br />

Int. Conference on Spacecraft Structures, Materials<br />

and Mechanical Testing, Noordwijk, The Netherlands,<br />

March 27-29, 1996.<br />

2. Girard A., Chatelain J., Bugeat L-P., “Non Linear<br />

Connection Between Structures by Frequency Response<br />

Functions”, International Modal Analysis Conference<br />

IMAC-XV, Orlando, FL, 1997.<br />

3. Girard A., Cavro E., “Estimation of the motion of<br />

a specimen on a shaker without parasitic motions”,<br />

11th European Conference on Spacecraft Structures,<br />

Material and Mechanical Testing, Toulouse, France,<br />

September 15-17 2009.<br />

4. Wagner M., Messing R., Veal D., Hughes B., Jarvis C.,<br />

Decobert F., “Micro-vibration Measurement<br />

and Susceptibility Testing”, Aerospace testing Seminar,<br />

Los Angeles, CA, 2015.<br />

5. Cavro E., Dupuis P-E., Wagner M., “Dynamic Mass<br />

Measurements to Improve Microdynamic Tests”,<br />

14th European Conference on Spacecraft Structures,<br />

Materials and Environmental Testing (ECSSMET),<br />

Toulouse, 27-30 September, 2016.<br />

6. Cavro E., Dupuis P-E., Vidal-Mata F., Privat M.,<br />

“Recent Development in Micro Vibrations Measurements”,<br />

15th European Conference on Spacecraft Structures,<br />

Materials and Environmental Testing (ECSSMET),<br />

Noordwijk, The Netherlands, 28 May-1 June, 2018.<br />

7. Dupuis P-E., Cavro E., Vidal-Mata F., Privat M., “Micro<br />

Vibration Measurements and Post-processing at Very Low<br />

Frequency”, ASTELAB Conference, Paris, 5-6 July, 2018.<br />

44I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


dossier<br />

événement<br />

Eurosatory s’ouvre dans un contexte<br />

de réflexion sur l’Europe de la défense<br />

Le salon Eurosatory, consacré à la défense et à la sécurité terrestre et aéroterrestre, ouvrira ses portes<br />

à la mi-juin à Villepinte. Partenaire presse de l’événement, le magazine <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> consacre<br />

un dossier spécial, démontrant la vitalité de ce secteur, en particulier en France mais également en Europe.<br />

Deux ministres au féminin – Florence Parly et Ursula<br />

von der Leyen – et deux visions communes, du<br />

moins au regard des récents rapprochements entre<br />

les ministères allemand et français sur ce qui devrait amorcer<br />

la création d’une Europe de la défense. Un projet d’ampleur,<br />

d’autant plus ambitieux qu’il est loin de faire l’unanimité<br />

entre les différents membres de l’Union. Mais si ce projet a<br />

commencé à faire naître des premières divergences sur l’attribution<br />

des compétences – la France et l’Allemagne devraient<br />

par exemple se poser en leader du développement et de la<br />

production du futur chasseur, en remplacement des Rafale<br />

et autre EuroFighter –, le salon Eurosatory devrait s’inscrire<br />

dans une nouvelle dynamique s’appuyant davantage sur la<br />

coopération entre États que dans la confrontation militaire<br />

qui anime habituellement le marché.<br />

Pour autant, les récentes interventions en Syrie sont malheureusement<br />

là pour nous ramener à la triste réalité de conflits<br />

qui n’en finissent pas de faire des victimes. Et la complexité de la<br />

géopolitique mondiale stimule un marché qui demeure encore<br />

important, en particulier dans l’Hexagone. Le témoignage du<br />

patron des essais chez MBDA, Philippe Dessendier, mais aussi<br />

les nombreux projets de recherche comme celui impliquant le<br />

laboratoire TPCIM de Lille-Douai et la DGA, montrent à quel<br />

point le pays excelle et demeure un acteur incontournable sur le<br />

marché mondial. Une donnée illustrant bien la place de leader<br />

de la France dans le secteur de la défense : avec une hausse<br />

de ses ventes de 27% l’an passé, l’Hexagone est remonté à la<br />

3 e place du podium des fournisseurs d’armes dans le monde,<br />

juste devant son voisin allemand. ●<br />

Olivier Guillon<br />

> Le salon Eurosatory se déroulera du 11 au 15 juin prochains<br />

au parc des expositions de Paris-Nord Villepinte<br />

au sommaire de ce dossier<br />

47 Vers des essais sur les missiles de plus<br />

en plus complexes<br />

52 Une approche multi-technique non destructive<br />

pour le monitoring de l’état de santé<br />

des matériaux composites structuraux<br />

58 Simulation des chocs pyrotechniques en<br />

laboratoire : comparatif entre deux moyens<br />

différents<br />

© DR<br />

57 Greenmot veut devenir un acteur majeur des<br />

essais de véhicules militaires et industriels<br />

46I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


dossier<br />

Philippe Dessendier<br />

Ingénieur diplômé de Supméca et titulaire d’un DEA de Centrale<br />

Paris, Philippe Dessendier est entré chez MBDA en 1986<br />

pour mener des activités de simulation et d’essais dans le cadre<br />

de développements de bombes de pénétration. Puis, étape<br />

par étape, l’ingénieur a élargi ses domaines de compétences<br />

avec des prises de responsabilités dans les essais de structure<br />

puis dans les essais en environnement, d’abord en France<br />

puis au Royaume-Uni. Il est aujourd’hui responsable des équipes<br />

Environnement pour la France et la Royaume-Uni qui emploient<br />

environ 120 personnes.<br />

Entretien<br />

Vers des essais sur les missiles<br />

de plus en plus complexes<br />

À la tête de l’ingénierie et des essais en environnement chez MBDA, leader européen des systèmes de missiles,<br />

Philippe Dessendier revient sur les différentes évolutions qu’ont connu les essais dans ce secteur. Il nous<br />

explique également en quoi MBDA est devenu l’un des industriels majeurs capables de mener des essais<br />

complexes « haut de gamme » pour concevoir et produire des missiles et des systèmes à la qualité irréprochable.<br />

Comment définissez-vous MBDA ?<br />

Né de la fusion de plusieurs sociétés<br />

européennes, MBDA forme aujourd’hui<br />

le premier fabricant de missiles et de<br />

systèmes de missiles en Europe et le<br />

troisième acteur mondial. Nous regroupons<br />

plus de 10 500 salariés répartis en<br />

France, en Grande-Bretagne, en Allemagne,<br />

en Italie et en Espagne, pour un<br />

chiffre d’affaires de 3,1Md€ et un carnet<br />

de commandes de plus de 16Md€. L’une<br />

des particularités de MBDA est d’être ce<br />

qu’on appelle un « global player », c’està-dire<br />

que le groupe est présent dans<br />

tous les segments de produits et propose<br />

une gamme complète pour nos clients<br />

domestiques et export.<br />

Quelles sont les contraintes de MBDA<br />

en matière de qualité des produits ?<br />

Nous maîtrisons toute la chaîne de développement<br />

de nos produits complexes,<br />

ce qui nous confère un savoir-faire<br />

unique et indispensable dans le domaine<br />

de l’environnement. Il faut garder à l’esprit<br />

que tous nos produits sont soumis à<br />

des contraintes d’environnement mécanique<br />

et climatique particulièrement<br />

sévères et que celles-ci ont tendance<br />

à s’accroître. À titre d’exemple, dans le<br />

passé, un missile devait voler 500 heures<br />

sous un avion de chasse ; aujourd’hui,<br />

cette durée est passée à 1 000 voire 2 000<br />

heures avec des niveaux vibratoires de<br />

plusieurs dizaines de gRMS… Autre<br />

particularité de nos produits, c’est leur<br />

profil d’emploi très spécial, caractérisé<br />

par une alternance entre de longues<br />

phases de stockage et des périodes de<br />

déploiements logistiques ou tactiques,<br />

souvent dans des conditions extrêmes.<br />

À la fin, au moment du tir, nos missiles<br />

doivent bien sûr être parfaitement<br />

opérationnels.<br />

Pour ces raisons, et depuis plus de<br />

quarante ans, MBDA (et les sociétés<br />

qui ont formé MBDA) ont mis en place<br />

des équipes « environnement » compétentes<br />

et se sont dotées d’une expertise<br />

et de moyens lourds en matière d’essais<br />

de vibration, de chocs et de toutes sortes<br />

d’autres « tortures ».<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I47


dossier<br />

en plus complexes et mieux adaptés à<br />

nos besoins. Cette tendance s’accompagne<br />

chez MBDA par le déploiement<br />

de moyens d’essais nouveaux ou de<br />

nouvelles pratiques. Je citerai quatre<br />

exemples. En 2006, nous avons lancé<br />

un grand chantier d’optimisation de<br />

nos moyens d’essais avec la création et<br />

l’acquisition de nouveaux équipements<br />

nécessaires au développement de nos<br />

missiles de grandes dimensions. L’acquisition<br />

de nouveaux pots vibrants (jusqu’à<br />

110 kN, 40 0kN en choc) a également<br />

permis de répondre à des besoins d’essais<br />

mécaniques de plus en plus sévères.<br />

<strong>Essais</strong> de vibration missile en configuration vol libre<br />

Quels sont vos moyens d’essais<br />

les plus significatifs ?<br />

Sur le périmètre qui me concerne – la<br />

France et le Royaume-Uni –, nous possédons<br />

quatre laboratoires (deux en CEM<br />

et deux en mécanique/climatique). Les<br />

laboratoires de CEM (Bristol et Plessis-Robinson)<br />

possèdent chacun plusieurs<br />

chambres anéchoïques et réverbérantes à<br />

brassage de mode. Dans les laboratoires<br />

mécanique/climatique (Stevenage et<br />

Bourges), des moyens variés (dont quinze<br />

pots vibrants de fortes puissances dans<br />

chaque laboratoire) nous permettent d’effectuer<br />

des essais en vibration, de choc,<br />

climatiques et thermocinétiques (échauffements<br />

avec montées en température<br />

très rapides). Enfin, deux laboratoires<br />

dédiés aux essais spéciaux sont implantés<br />

à Bourges et à Henlow.<br />

de MBDA des essais spécifiques dit<br />

couplés, qui mettent en œuvre plusieurs<br />

pots vibrants simultanément, essais<br />

rendus aujourd’hui indispensables vue<br />

la taille de nos missiles.<br />

Comment le métier a-t-il évolué dans<br />

ce domaine ces dernières années ?<br />

S’il fallait résumer la tendance, je<br />

dirais qu’on fait moins d’essais que<br />

par le passé, mais des essais de plus<br />

Autre évolution significative : nos essais<br />

évoluent en fonction des composants<br />

implantés dans nos équipements. Je<br />

m’explique : auparavant, les composants<br />

électroniques dits militarisés étaient<br />

spécialement dédiés à des applications de<br />

défense et donc conçus pour être utilisés<br />

dans des conditions extrêmes. Ce n’est<br />

plus le cas aujourd’hui où nous sommes<br />

contraints d’utiliser des composants<br />

disponibles dans le marché civil. Nous<br />

caractérisons donc finement le comportement<br />

de ces composants et nous adaptons<br />

nos méthodes d’essais pour tenir<br />

compte de leurs caractéristiques. C’est<br />

pour cette raison par exemple que nous<br />

avons systématisé les essais combinés.<br />

Outre les essais en environnement classiques,<br />

nous avons développé plusieurs<br />

savoir-faire spécifiques, par exemple des<br />

essais combinés, où on vient coupler<br />

les agressions mécaniques (vibrations<br />

et chocs) avec des températures qui<br />

peuvent atteindre plusieurs centaines de<br />

degrés. De même, nous avons déployé<br />

depuis une quinzaine d’années au sein<br />

<strong>Essais</strong> de vibration missile en conteneur logistique<br />

48I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


dossier<br />

Dans le domaine des essais de choc,<br />

notamment d’origine pyrotechnique,<br />

nous avons développé des moyens d’essais<br />

capables de générer des chocs spécifiques<br />

qui peuvent atteindre plusieurs<br />

dizaines de milliers de « g », voire<br />

davantage. C’est devenu une spécialité<br />

chez MBDA avec des compétences<br />

internes probablement uniques.<br />

Enfin, depuis plusieurs années, nous<br />

nous intéressons aux essais multiaxiaux,<br />

à ce qu’ils pourront nous apporter à<br />

terme et comment les intégrer au sein<br />

de nos laboratoires. Nous avons par<br />

exemple mis au point un moyen assez<br />

unique en France avec mise en œuvre<br />

simultanée de trois pots vibrants, utilisable<br />

pour les équipements. En parallèle,<br />

nous travaillons en Angleterre sur<br />

des essais multiaxiaux appliqués au<br />

niveau missile.<br />

Quelle place occupe aujourd’hui<br />

la simulation numérique ? Quel est<br />

votre « historique » dans ce domaine<br />

et quels progrès vous a-t-elle permis<br />

d’accomplir ?<br />

La simulation numérique joue un rôle<br />

indispensable dans nos développements.<br />

Celle-ci nous permet de prédire la<br />

réponse de nos systèmes dans des conditions<br />

particulièrement complexes. Depuis<br />

de nombreuses années, nous généralisons<br />

cette approche d’autant que les outils<br />

ont connu des progrès considérables en<br />

termes de performances et de convivialité.<br />

Que ce soit des outils classiques ou<br />

d’autres bien plus spécifiques (aérodynamique<br />

instationnaire, couplage fluide/<br />

structure, grandes déformations,…), leur<br />

utilisation est systématique et quotidienne<br />

sur tous nos programmes.<br />

Si vous le permettez, je vais illustrer mes<br />

propos avec plusieurs exemples où le<br />

monde de la simulation se couple avec<br />

celui des essais. Dans le domaine des<br />

essais mécaniques, l’utilisation du calcul<br />

par éléments finis nous permet de réaliser<br />

des tests de plus en plus pertinents en<br />

maitrisant mieux les conditions d’essais.<br />

Nous simulons dans le cas des montages<br />

complexes le comportement du missile<br />

et des outillages, de façon à prévoir le<br />

comportement dynamique de l’ensemble<br />

et à anticiper d’éventuels « notchings ».<br />

Autre exemple déjà évoqué : la maîtrise des<br />

chocs de hauts niveaux/hautes fréquences.<br />

Les progrès sont ici phénoménaux ! Nos<br />

essais, qui peuvent dépasser les 100 000 g,<br />

jusqu’à 20 000 Hz, sont d’abord intégralement<br />

simulés, ce qui était encore inenvisageable<br />

il y a encore sept ou huit ans. Nous<br />

sommes d’ailleurs probablement parmi<br />

des rares industriels à le faire.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I49


dossier<br />

Essai de choc hauts niveaux hautes fréquences<br />

Une autre tendance lourde chez MBDA<br />

est de s’appuyer sur des essais dits<br />

« locaux », de recaler les modèles sur<br />

ces essais « locaux », puis d’extrapoler<br />

ce modèle dans les conditions limites du<br />

domaine d’emploi. Par exemple, nous<br />

utilisons intensivement un canon à air<br />

comprimé pour simuler le comportement<br />

d’un mécanisme soumis au<br />

jet d’un propulseur. Nous maitrisons<br />

parfaitement la vitesse, le débit<br />

et la pression des gaz, nous recalons le<br />

modèle sur ces conditions expérimentales<br />

déjà complexes mais simplifiées<br />

puis nous extrapolons le modèle pour<br />

prendre en compte la vraie température<br />

des gaz. Cette pratique permet des<br />

réductions de temps de développement<br />

et de coûts particulièrement efficace !<br />

Quel rôle joueront les essais demain ?<br />

Prendront-ils plus d’importance ?<br />

Indéniablement, on assiste à une diminution<br />

du nombre d’essais et à une<br />

réduction de la durée des essais. Cette<br />

tendance va se poursuivre car les simulations<br />

vont plus vite et sont de plus en<br />

plus performantes d’une part mais aussi<br />

parce que les moyens d’essais sont également<br />

de plus en plus performants. Il y<br />

a vingt ans, il fallait une journée pour<br />

dépouiller un film de caméra rapide.<br />

Aujourd’hui, c’est une heure au plus<br />

avec les logiciels de traitement automa-<br />

tisés. Pour autant, les campagnes expérimentales<br />

des années à venir seront<br />

encore plus importantes et de plus en<br />

plus spécifiques. Je l’ai dit, les environnements<br />

que nous nous préparons à<br />

rencontrer seront encore plus extrêmes<br />

et les phénomènes multi physiques<br />

rencontrés encore plus complexes.<br />

Nous continuerons d’utiliser de simulation<br />

numérique de plus en plus avancés<br />

pour valider le comportement des<br />

matériaux, des équipements et de nos<br />

missiles mais ces modèles devront s’appuyer<br />

sur des résultats d’essais de plus<br />

en plus complexes et passionnants ! ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

Et du côté de la simulation thermique ?<br />

Nous prenons en compte progrès<br />

importants réalisés dans ce domaine.<br />

C’est indispensable, d’autant que nos<br />

prochains missiles vont voler à Mach<br />

très élevés donc beaucoup s’échauffer.<br />

Or, comme je l’ai rappelé précédemment,<br />

les composants modernes utilisés<br />

aujourd’hui ne sont pas prévus pour<br />

supporter de telles températures. Nous<br />

nous appuyons donc fortement sur la<br />

simulation pour concevoir un management<br />

thermique optimal et nous tirons<br />

profit de ces simulations pour spécifier<br />

et qualifier nos systèmes.<br />

Moyen d’essais Vibration 3 axes développé chez MBDA<br />

50I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I51


dossier<br />

recherche<br />

Une approche multi-technique<br />

non destructive pour le monitoring<br />

de l’état de santé des matériaux<br />

composites structuraux<br />

Cet article propose une approche multi-technique<br />

non destructive pour le monitoring de l’état de santé<br />

des matériaux composites structuraux et le pronostic<br />

de leur durée de vie résiduelle. Trois techniques non<br />

destructives (émission acoustique, thermographie<br />

infrarouge et corrélation d’images numérique) sont<br />

utilisées simultanément, in situ et en temps réel.<br />

Appliquée à un matériau composite carbone-époxy<br />

aéronautique soumis à un chargement de fatigue<br />

par blocs de traction, cette méthodologie est le fruit<br />

d’un développement collaboratif entre le Département<br />

TPCIM d’IMT Lille Douai et la DGA.<br />

Abstract<br />

A hybrid non-destructive testing (NDT) approach has been<br />

developed for structural composites damage monitoring<br />

using several NDT techniques. Three nondestructive<br />

techniques (acoustic emission, infrared thermography<br />

and digital image correlation) were used simultaneously,<br />

in-situ and in real time to assess damage in an aeronautical<br />

carbon/epoxy composite material under tensile fatigue<br />

loading. A data fusion processing was developed to combine<br />

the results of the used NDT techniques in order to optimize<br />

the structural health diagnosis of the material and to predict<br />

its residual life.<br />

Les technologies de contrôles non<br />

destructifs (CND) se sont beaucoup<br />

développées ces dernières<br />

années et leurs prix sont devenus plus<br />

accessibles. Les récentes applications<br />

CND pour le contrôle et le suivi des<br />

endommagements des matériaux font<br />

appel à des technologies optiques<br />

(corrélation d’images numériques,…)<br />

[1], thermiques (thermographie infrarouge)<br />

[2] ou acoustiques (émission<br />

acoustique, ultrasons) [3, 4]. Ces technologies<br />

de contrôle présentent un<br />

potentiel avéré pour détecter et caractériser<br />

certains endommagements des<br />

matériaux composites, mais restent<br />

assez souvent insuffisantes pour mener<br />

un diagnostic complet, fiable et précis<br />

de l’état de santé global des matériaux.<br />

En effet, la thermographie infrarouge,<br />

par exemple, présente plusieurs avantages<br />

(sans contact, imagerie,…)<br />

mais ne permet pas la détection des<br />

endommagements internes (non<br />

débouchants). De plus, le champ<br />

de température mesuré n’est pas dû<br />

uniquement à l’endommagement mais<br />

aussi à la thermoélasticité. La corrélation<br />

d’images numériques est quant à<br />

elle une technique d’imagerie permettant<br />

la mesure des champs de déformations<br />

à la surface des matériaux. Elle<br />

peut donc renseigner sur des phénomènes<br />

de concentration de contraintes,<br />

vus sur la surface, mais ne permet pas<br />

d’évaluer l’endommagement interne du<br />

matériau. Enfin, l’émission acoustique<br />

permet la détection des endommagements<br />

évolutifs qu’ils soient surfaciques<br />

ou volumiques, mais peine à les<br />

localiser avec précision s’agissant des<br />

matériaux composites, par nature hétérogènes<br />

et anisotropes. En outre, c’est<br />

une technique globale ne permettant<br />

pas, classiquement, de présentations<br />

des résultats sous formes d’images.<br />

Force est donc de constater qu’une seule<br />

technique CND n’est, en général, pas<br />

suffisante pour réaliser un diagnostic<br />

complet de l’état de santé des matériaux<br />

composites. Face à cette réalité et au<br />

besoin de fiabiliser les contrôles, surtout<br />

dans le domaine de l’aéronautique, les<br />

donneurs d’ordre industriels exigent de<br />

plus en plus des prestataires de contrôle<br />

de justifier la performance du procédé<br />

de contrôle proposé. En l’état actuel,<br />

seules deux approches existent pour<br />

garantir un niveau de performance : i)<br />

la qualification du procédé, consistant<br />

à fixer le matériel et une procédure à<br />

suivre à la lettre pour la réalisation<br />

du contrôle d’un type de défaut bien<br />

déterminé, et ii) le calcul de la probabilité<br />

de détection (PoD) des défauts de<br />

tailles équivalentes. Ces deux approches<br />

sont intéressantes et nécessaires, mais<br />

parfois insuffisantes ou, au contraire,<br />

trop contraignantes face à des situa-<br />

52I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


dossier<br />

tions complexes de contrôle (géométrie<br />

complexe, matériau hétérogène et<br />

anisotrope, endommagements microscopiques…).<br />

Pour réaliser un diagnostic le plus<br />

complet et précis possible de l’état<br />

de santé des matériaux composites,<br />

le Département Technologies des<br />

Polymères et Composites & Ingénierie<br />

Mécanique (TPCIM) d’IMT Lille Douai<br />

a mis au point, depuis maintenant une<br />

dizaine d’années, une approche non<br />

destructive multi-technique pour la<br />

détection et la caractérisation, in-situ<br />

et en temps réel, de l’endommagement<br />

des composites sous un chargement<br />

mécanique statique [3, 5, 6]. Dans le<br />

cas de chargements en fatigue, objet de<br />

cet article, le Département TPCIM a<br />

mis au point dans le cadre de la thèse<br />

de Pierre Duchène, co-financée par<br />

la Direction générale de l’armement<br />

(DGA), un procédé non destructif<br />

multi-technique permettant le monitoring<br />

de l’état de santé des matériaux<br />

composites et le pronostic de leur durée<br />

de vie résiduelle en mettant en œuvre<br />

une approche de fusion de données par<br />

réseaux de neurones.<br />

DISPOSITIF ExPérIMENTAL<br />

DU PrOCéDé MULTI-TEChNIqUE<br />

Ce procédé met en œuvre simultanément,<br />

in-situ et en temps réel, trois<br />

techniques non destructives, à savoir<br />

l’émission acoustique (EA), la thermographie<br />

infrarouge (TIR) et la corrélation<br />

d’images numériques (CIN).<br />

Une enceinte adiabatique, contenant<br />

le dispositif expérimental schématisé à<br />

la Figure 1, protégeant l’échantillon de<br />

mesure des perturbations thermiques,<br />

lumineuses et acoustiques environnantes,<br />

a été conçue pour permettre le<br />

contrôle des composites hors ou sous<br />

contraintes grâce à un module supplémentaire<br />

permettant de la rattacher à<br />

une machine d’essais mécaniques illustré<br />

à la Figure 2.<br />

Le profil de chargement en fatigue<br />

appliqué correspond à un essai d’auto-échauffement<br />

consistant à soumettre<br />

l’échantillon à des blocs de contraintes,<br />

par paliers croissants de 10% de la<br />

valeur de la contrainte à rupture σr (i.e.<br />

de 10%σr, 20%σr, 30%σr, etc.). La durée<br />

des blocs de fatigue, à la fréquence de<br />

4 Hz, est de 3000 cycles couvrant une<br />

partie de la phase de stabilisation de la<br />

température dissipée [7].<br />

Les trois techniques d’auscultation<br />

sont appliquées simultanément, in<br />

situ et en temps réel. Pour l’EA, deux<br />

capteurs résonnants (175-200 kHz)<br />

sont apposés en ligne droite, via un<br />

agent de couplage, centrés sur la<br />

surface de l’échantillon aux extrémités<br />

de la zone d’intérêt (Fig.1). Le<br />

Discover better<br />

designs, faster.<br />

Improve inter-particle coating uniformity<br />

by using optimal spraying equipment<br />

settings.<br />

siemens.com/mdx<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I53<br />

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dossier<br />

seuil de détection des événements<br />

acoustiques a été fixé à 35 dB afin de<br />

filtrer les bruits environnants. Avec<br />

deux capteurs seulement, la localisation<br />

des évènements acoustiques<br />

est nécessairement linéaire, et donc<br />

biaisée, et ne correspond pas à la<br />

réalité. Pour pallier cette restriction<br />

et le manque d’imagerie de l’émission<br />

acoustique, une localisation bidimensionnelle<br />

originale a été développée<br />

à l’aide d’un réseau de neurones.<br />

Ce réseau a été entrainé grâce à des<br />

sources d’émissions acoustiques artificielles<br />

obtenues par cassés de mines,<br />

Hsu-Nielsen, sur les nœuds d’un<br />

quadrillage tracé sur la zone utile de<br />

l’éprouvette (Fig. 3). Cette localisa-<br />

tion bidimensionnelle permet d’obtenir<br />

une image des évènements<br />

acoustiques qu’on peut fusionner avec<br />

les images des champs thermique et<br />

de déformation à l’échelle du pixel<br />

(1 mm², voir le schéma de fusion à la<br />

Fig. 4). Le champ thermique dissipé<br />

par l’échantillon sous chargement de<br />

fatigue est mesuré par une caméra<br />

infrarouge (320x240 pixels de sensibilité<br />

10 mK) orientée perpendiculairement<br />

à la surface de l’échantillon (Fig.<br />

1). La CIN a été appliquée en mode<br />

stéréoscopique à l’aide de deux caméras<br />

CCD (2048x2048 pixels) placées<br />

dans le même plan de part et d’autre<br />

de la caméra thermique (Fig. 1). L’utilisation<br />

des deux caméras en position<br />

stéréoscopique, au lieu d’une seule<br />

habituellement suffisante dans le cas<br />

d’un échantillon plan sous un chargement<br />

dans le même plan, a permis de<br />

contourner la contrainte de perpendicularité<br />

avec la surface de l’échantillon<br />

nécessaire à la mesure par une<br />

seule caméra.<br />

Matériau d’étude<br />

Le matériau étudié est un composite<br />

aéronautique à fibres de carbone<br />

et matrice époxy constitué d’un empilement<br />

quasi-isotrope transverse<br />

[-45/90/45/0]S de 8 plis unidirectionnels<br />

pré-imprégnés moulé sous presse<br />

pour atteindre un taux volumique de<br />

fibres de 62%. Il présente une masse<br />

volumique de 1,56 g/cm 3 , un module<br />

d’Young de 50 GPa, une contrainte à<br />

rupture σr de 565 MPa, une déformation<br />

à rupture εr de 3,5%, et une limite<br />

d’endurance en fatigue de 60%σr (déterminée<br />

selon la norme ISO 13003 sur la<br />

base d’une courbe de Wöhler expérimentale<br />

jusqu’à 3.106 cycles).<br />

Fusion de données CND<br />

et pronostic de durée de vie<br />

Figure 2 Enceinte d’isolation de la scène de mesure des perturbations<br />

extérieures thermiques, acoustiques et lumineuses<br />

Les figures 5 (a, b, c) illustrent,<br />

respectivement, les résultats des trois<br />

techniques EA, TIR, CIN pour un chargement<br />

mécanique par paliers jusqu’à<br />

un niveau de 60% σr, correspondant à<br />

la limite d’endurance du matériau. Pour<br />

chaque technique prise individuellement,<br />

on constate une certaine homogénéité<br />

du niveau d’endommagement<br />

au sein de la zone d’intérêt (Fig.1).<br />

Exception faite de la TIR qui quantifie<br />

l’endommagement subi par le matériau<br />

à un niveau situé entre 0,6 et 0,75<br />

(0 correspondant à un matériau sain,<br />

1 à la rupture ultime), l’EA et la CIN<br />

évaluent l’endommagement à un niveau<br />

de l’ordre de 0,6. Néanmoins, quelques<br />

faibles hétérogénéités de l’endommagement<br />

existent dans la zone d’intérêt vues<br />

différemment par les trois techniques.<br />

54I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


IMPRESSION 3D,<br />

USINAGE CNC,<br />

MOULAGE PAR<br />

INJECTION<br />

En quelques jours.<br />

Figure 3 Dimensions des éprouvettes d’étude et schéma des cassés<br />

de mines Hsu-Nielsen pour l’EA<br />

Passez plus vite de l’idée à<br />

l’objet, jusqu’au marché.<br />

Figure 4 Schéma de la fusion des données des trois techniques<br />

(EA, CIN, TIR)<br />

La TIR indique des concentrations d’endommagement orientées<br />

selon la direction des fibres (-45°) du pli extérieur directement<br />

accessible à la mesure par cette technique.<br />

Les figures 6 (a, b) illustrent, respectivement, le résultat de<br />

fusion des données d’endommagement des trois techniques<br />

EA, TIR et CIN et le pronostic de la durée de vie résiduelle<br />

du matériau à l’échelle du pixel (1 mm²). Le résultat de la<br />

fusion des données est tout à fait cohérent en affichant un<br />

niveau d’endommagement de 0,6 dans presque toute la zone<br />

d’intérêt, à l’exception de quelques concentrations d’endommagements,<br />

héritées de la TIR et consolidées par l’EA et la<br />

CIN, qui subsistent. Sur cette base, la durée de vie résiduelle<br />

globale du matériau, suite au chargement appliqué (6 paliers<br />

de 3 000 cycles, soient 18 000 cycles au total), est ainsi estimée<br />

à 3.2 106 cycles environ. Ce pronostic est plausible dans<br />

la mesure où la durée de vie du matériau, déterminée expérimentalement<br />

par la courbe de Wöhler, est supérieure à 3.106<br />

• Prototypage rapide, itérations de<br />

prototypes fonctionnels, conceptions complexes.<br />

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ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I55


dossier<br />

cycles. Ces dernières cartographies ont, en outre, l’avantage<br />

de localiser les zones de faiblesses (concentrations d’endommagements<br />

ou faibles durées de vies) dans le matériau, ce<br />

qui permettrait la planification d’opérations de maintenance<br />

prévisionnelle et éventuellement des réparations localisées.<br />

Ainsi, le procédé multi-technique CND, développé dans ce<br />

travail collaboratif entre le Département TPCIM d’IMT Lille<br />

Douai et la DGA, associé à la fusion de données multi-variables<br />

par réseaux de neurones, présente un fort potentiel<br />

pour répondre aux deux principales exigences des industriels<br />

: la fiabilisation des procédés de monitoring des pièces<br />

et des structures et le pronostic de leur durée de vie résiduelle.<br />

Le big-data et l’intelligence artificielle pourront, le<br />

cas échéant, être mis à profit pour traiter des masses de<br />

données importantes générées par les procédés multi-techniques<br />

et rationaliser le pronostic et la prise de décision<br />

quant à la maintenance des structures et installations industrielles.<br />

●<br />

Salim Chaki, Pierre Duchène et Patricia Krawczak<br />

IMT Lille Douai - Département Technologie des polymères<br />

et composites & ingénierie mécanique (TPCIM)<br />

Références<br />

Figure 5 État d’endommagement du matériau selon :<br />

(a) EA, (b) TIR, (c) CIN<br />

[1] Canal L.P. et al., Application of digital image correlation<br />

at the microscale in fiber-reinforced composites.<br />

Composites Part A. 2012; 43:1630-38.<br />

[2] Harizi W. et al., Mechanical damage assessment of glass<br />

fibre-reinforced polymer composites using passive infrared<br />

thermography. Composites Part B. 2014; 59: 74-79.<br />

[3] Harizi W., Caractérisation de l’endommagement<br />

des composites à matrice polymère par une approche<br />

multi-technique non destructive. Thèse de doctorat,<br />

UVHC / Mines Douai, 2012, p.170.<br />

[4] Harizi W. et al., Mechanical damage characterization<br />

of glass fiber-reinforced polymer laminates by ultrasonic<br />

maps. Composites Part B. 2015; 70:131-137.<br />

[5] Chaki S., et al. Structural health of polymer composite:<br />

non-destructive diagnosis using a hybrid NDT approach.<br />

JEC Composites Magazine, 2016, 107:22-28.<br />

[6] Chaki S., Le contrôle non destructif multi-technique :<br />

une véritable nécessité industrielle loin d’une hypocondrie.<br />

CEM Contrôles-<strong>Essais</strong>-Mesures, 2018, 62 : 87-90.<br />

Figure 6 Fusion des données de l’EA, la TIR et la CIN :<br />

(a) état d’endommagement, (b) durée de vie résiduelle<br />

[7] Loqmane H., Étude des champs cinématique et<br />

thermique pour l’analyse des effets dissipatifs associés<br />

à l’endommagement sous des sollicitations statiques<br />

et dynamiques simples et multiaxiales des matériaux<br />

composites stratifiés. Thèse de doctorat, Univ. Lille 1 /<br />

Mines Douai, 2015, p.123.<br />

56I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


dossier<br />

Focus PME<br />

Greenmot veut devenir un acteur<br />

majeur des essais de véhicules<br />

militaires et industriels<br />

Implantée à Villefranche/Saône (Rhône) et à peine âgée de 8 ans, la société Greenmot se définit elle-même<br />

comme « un centre d’essais inédit » dédié aux véhicules off-road et tout particulièrement aux engins<br />

militaires. Doté d’une cellule d’essais haute puissance, le laboratoire est capable de recréer un grand nombre<br />

d’environnements climatiques (de -46 c° à +55 c° avec simulation solaire) et de conditions de roulage.<br />

Objectif : permettre aux constructeurs et aux équipementiers d’engins blindés de valider leurs véhicules<br />

conformément aux normes Stanag.<br />

Si Greenmot préfère garder le nom<br />

de ses clients et les programmes<br />

de recherche confidentiels, c’est<br />

parce qu’ils sont rares à dévoiler les<br />

secrets d’un projet dont la sécurité des<br />

personnes dépendra bien souvent de<br />

sa mise en œuvre. « Nous travaillons<br />

avec plusieurs principaux acteurs de la<br />

défense européenne, constructeurs et<br />

de véhicules blindés », indique-t-on à<br />

la direction de l’entreprise… à l’image<br />

du programme Scorpion, dans lequel<br />

l’entreprise participe à la revalorisation<br />

du parc de véhicules de l’armée française.<br />

À travers ce programme, notamment<br />

dans le cadre du remplacement<br />

du VAB, Greenmot (société créée en<br />

2010 et employant une quarantaine<br />

de personnes) a accueilli des véhicules<br />

destinés à l’infanterie et aux transports<br />

de troupes (architecture 6*6 et 8*8)<br />

pour des essais d’environnement climatique.<br />

La campagne s’est déroulée sur<br />

plusieurs jours en collaboration avec des<br />

ingénieurs d’essais. Cet essai a permis<br />

de connaître les performances réelles et<br />

maximales sous climats sévères avant<br />

démonstration terrain au client final.<br />

L’environnement réel ne permet que l’exploration d’un nombre limité de situations.<br />

C’est pourquoi les constructeurs militaires attendent de Greenmot une<br />

expérimentation en laboratoire en les accompagnant dans la mise en œuvre,<br />

et la réalisation d’essais, puis l’analyse des mesures effectuées. « Notre laboratoire<br />

fait également preuve d’une grande expérience dans l’expertise de la chaîne<br />

de traction et apporte un support au développement de nouvelles architectures<br />

véhicule. » L’expérimentation en laboratoire permet de mettre en évidence, par<br />

© Francis Mainard<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I57


dossier<br />

comparaison, l’importance de facteurs<br />

agissant sur la sévérité. Greenmot recrée<br />

ainsi au sein de sa chambre climatique<br />

des conditions climatiques extrêmement<br />

sévères, sur mesure, permettant de<br />

répondre aux nomes Stanag et de valider<br />

les véhicules (température, rayonnement<br />

solaire, humidité, vitesse, vent,<br />

pente, conditions de roulage exceptionnelles<br />

et sollicitations extrêmes de la<br />

CC, capable de reproduire des franchissements).<br />

Une plateforme d’essais<br />

unique en Europe<br />

© Francis Mainard<br />

La plateforme d’essais forte puissance<br />

dispose des systèmes d’automatisation<br />

et de mesure les plus récents pouvant<br />

accueillir tous types de véhicules avec<br />

différentes puissances de motorisation.<br />

Équipée de machines de charge,<br />

les véhicules peuvent être raccordés aux<br />

moteurs électriques par des transmissions<br />

mécaniques et ainsi obtenir une<br />

mesure de couple directe à la roue. La<br />

cellule de test est capable de solliciter<br />

le véhicule jusqu’à 100 000 Nm/roue.<br />

La laboratoire a déjà testé de très puissants<br />

moteurs allant jusqu’à des cylindrés<br />

de 13 litres.<br />

Greenmot est en mesure de réaliser<br />

des tests sur tout le véhicule, notamment<br />

la chaîne de traction, le moteur, la<br />

transmission, l’habitacle et les différents<br />

systèmes équipant le véhicule (télécom,<br />

armement et poste de commandement).<br />

Pour ce faire plusieurs moyens d’essais<br />

peuvent être utilisés : une chambre<br />

d’essais climatiques, un banc de charge<br />

et équipement de mesures électrique<br />

haute fréquence (test organe électrique)<br />

ou encore des capteurs métrologiques<br />

permettant d’enregistrer des températures,<br />

des pressions, des débits, des<br />

couples et des efforts.<br />

De nouveaux projets<br />

pour les années à venir<br />

Toujours dans le cadre du programme<br />

Scorpion, Greenmot accompagnera<br />

de nouveaux projets « validation véhicule<br />

». Par ailleurs, l’entreprise grandit<br />

rapidement et structure ses activités<br />

par la création de trois marques :<br />

Greenmot Engineering (support au<br />

développement véhicules et moyen d’essais),<br />

Greenmot Testing (exploitation<br />

des plateformes d’essais existantes) et<br />

Greenmot pour la commercialisation<br />

de systèmes de mesures et/ou outils aux<br />

activités d’essais.<br />

À moyen terme, Greenmot continue<br />

sa croissance jusqu’à devenir un<br />

acteur européen de référence dans le<br />

monde des essais de véhicules industriel<br />

(militaires, off-Road et trucks).<br />

En forte croissance, la société cherche<br />

à renforcer ses équipes et à développer<br />

ses infrastructures. Des ambitions que<br />

l’entreprise mènera à bien à condition<br />

toutefois de relever un autre défi, celui<br />

du recrutement ; la société recherche<br />

régulièrement de nouveaux talents<br />

dans le domaine d’ingénierie d’essais,<br />

et mécatronique. ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

© Francis Mainard<br />

58I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


dossier<br />

En application<br />

Simulation des chocs<br />

pyrotechniques en laboratoire :<br />

comparatif entre deux moyens<br />

différents<br />

Créé en 2005 et implanté à Saint-Etienne, Adetests a rejoint le groupe Emitech en 2010. Ses moyens permettent<br />

de réaliser des tests mécaniques (vibrations, chocs), climatiques (chaud, froid, humidité, VRT) ou encore<br />

des chutes d’emballages, ceci dans tous les domaines, et tout particulièrement dans la défense et le militaire,<br />

comme l’illustrent ces travaux menés sur la simulation des chocs pyrotechniques.<br />

Les chocs sont des phénomènes physiques de courtes<br />

durées par rapport à la constante de temps d’un<br />

système. Il est nécessaire de connaitre l’impact qu’ils<br />

peuvent avoir sur un équipement. On peut distinguer<br />

plusieurs catégories de chocs : les chocs « classiques » (chocs<br />

terrains, chocs de manutention…) et les chocs dits « pyrotechniques<br />

» (tirs d’armes, départ missile, séparation de coiffe<br />

d’un lanceur spatial…).<br />

Les chocs « pyrotechniques » sont de forme d’onde complexe,<br />

la reproductibilité en laboratoire ne permet pas d’utiliser le<br />

signal temporel comme spécification seule. Une représentation<br />

dans le domaine fréquentiel est utilisée afin de pouvoir<br />

comparer les mesures réelles avec les essais réalisés, ainsi<br />

que deux essais entre eux. Il s’agit du spectre de réponses<br />

aux chocs (SRC), modèle mathématique initialement développé<br />

pour caractériser les séismes (1932). Le laboratoire<br />

Adetests propose de répondre au besoin de simulation de<br />

ces derniers par des moyens d’impact métal-métal : types<br />

pendule ou chute libre guidée.<br />

l’EST est fixé sur la partie recevant l’impulsion et sa vitesse<br />

est donc nulle au moment de celle-ci. En réalité, les équipements<br />

sont la plupart du temps soumis à un choc « pyrotechnique<br />

» avec une vitesse initiale nulle, la simulation par le<br />

biais d’un pendule se rapproche donc plus de la réalité. Les<br />

essais par chute libre guidée sont à utiliser avec précaution<br />

pour les équipements suspendus car les suspensions n’auront<br />

pas les mêmes précontraintes que dans le cas réel et la<br />

filtration du choc ne sera donc pas la même.<br />

Afin de comparer et vérifier la répétabilité des essais, une<br />

étude sur 50 chocs par type de banc dans une configuration<br />

donnée a été réalisée. Les écarts en dB entre la valeur<br />

moyenne et les enveloppes minimum et maximum des<br />

50 SRC sont ensuite calculés.<br />

Une comparaison des moyens d’essais pour<br />

choisir le plus à-même de répondre au besoin<br />

Pour un choc équivalent sur les deux types de banc, la<br />

première différence notable vient de la technique de simulation<br />

utilisée : avec un banc chute libre guidée, l’équipement<br />

sous test (EST) étant fixé sur le plateau qui chute : la<br />

vitesse de l’EST est non nulle au moment de l’impact générant<br />

l’onde de choc. Dans le cas de l’utilisation du pendule,<br />

Comparaison de la répétabilité sur 50 chocs pour les deux types<br />

de banc<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I59


dossier<br />

Pour les deux types de banc la répétabilité est comprise dans<br />

les +/-3 dB sur la bande de fréquences 10 0Hz à 2 0kHz<br />

comme demandé dans la norme MIL-STD-810G. Pour le<br />

type chute libre guidée, la dispersion en dessous de 100 Hz<br />

est plus importante que pour le pendule, cela est aussi une<br />

conséquence de la technique de simulation utilisée.<br />

Il est donc important de pouvoir connaitre le contenu basses<br />

fréquences induit par la technique de simulation pour des<br />

SRC similaires. Le calcul du SRC ne permettant pas de définir<br />

clairement les niveaux en basses fréquences pour des<br />

chocs avec des amplitudes élevées. La méthode utilisée afin<br />

de pouvoir comparer les niveaux basses fréquences entre<br />

les 2 types de banc d’essais est l’analyse temps-fréquence<br />

par ondelettes. Cette méthode permet d’estimer l’apport de<br />

chaque bande de fréquence en fonction du temps de choc<br />

(très court, de l’ordre de 10 ms). Pour le banc type pendule,<br />

la participation des fréquences < 400 Hz est négligeable par<br />

rapport au contenu plus hautes fréquences. Pour le banc type<br />

chute libre guidée, l’analyse temps-fréquence montre une<br />

contribution non négligeable des basses fréquences tant au<br />

niveau amplitude que dans le temps.<br />

L’utilisation aux capacités limites<br />

des bancs d’essais<br />

Les autres différences se situent sur les capacités d’essais<br />

des bancs, en effet pour la réalisation de chocs similaires, le<br />

critère de la vitesse initiale de l’EST est un paramètre important.<br />

Mais leurs performances sont aussi des critères justifiant<br />

le choix d’un banc par rapport à l’autre : amplitudes temporelles<br />

maximales, amplitude maximale du SRC atteignable,<br />

masse maximale de l’EST, cadence de répétition des chocs.<br />

Les deux types de banc ne permettent pas d’atteindre les<br />

mêmes niveaux d’amplitude temporelle et sur le SRC. Le type<br />

pendule permet d’atteindre au maximum 7 000 g sur l’amplitude<br />

temporelle et environ 1 500 g à 1 kHz sur le SRC tandis<br />

que le type chute libre guidée permet d’atteindre au maximum<br />

30 000 g sur l’amplitude temporelle et 5 000 g à 1kHz.<br />

Représentation du graphique 2 mais en waterfall<br />

Colormap d’un choc type chute libre guidée<br />

Colormap d’un choc type pendule<br />

Ces deux bancs d’essais ne permettent pas d’atteindre les<br />

cadences de tirs d’une arme pour la répétition des chocs ni les<br />

cadences de répétions autorisées par les générateurs électrodynamiques<br />

(entre 120 et 180 chocs/minutes). Le type chute<br />

libre guidée permet de réaliser au mieux 1 choc/minute tandis<br />

que le type pendule permet de réaliser 3 chocs/minute. Le<br />

dernier paramètre de choix important est la masse de l’équipement<br />

testé, le type chute libre autorise un EST jusqu’à 15 kg<br />

tandis que le pendule autorise 70 kg.<br />

La simulation des chocs « pyrotechniques » en laboratoire<br />

nécessite ainsi beaucoup d’échanges avec le demandeur au<br />

préalable afin de préparer au mieux les essais et ainsi de se<br />

rapprocher des conditions réelles. Toutefois les niveaux spécifiés<br />

et la masse du produit orientent généralement les essais<br />

sur un type de banc plutôt que l’autre mais une sensibilisation<br />

et un questionnement sur l’influence d’une vitesse nulle<br />

ou non nulle au moment du choc est nécessaire. ●<br />

Matthieu Cayuela<br />

Responsable des essais mécaniques<br />

Adetests (groupe Emitech)<br />

60I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


Vie de l’aste<br />

La dernière réunion CEEES<br />

(Confederation of European<br />

Environmental Engineering<br />

Societies) a eu lieu les 13 et 14 mars<br />

derniers à Cracovie en Pologne. La<br />

première journée a été consacrée à<br />

l’assemblée générale, la réunion des<br />

commissions de travail et à la visite des<br />

laboratoires de l’École Polytechnique<br />

de Cracovie. Le 14 mars, les participants<br />

ont assisté à la présentation des<br />

activités R&D et à la visite de l’usine<br />

Valeo de Skawina. Depuis octobre 2016,<br />

l’ASTE est en charge de la présidence<br />

de CEEES. La fonction du président est<br />

assurée par David Delaux de Valeo, l’administrateur<br />

de l’ASTE.<br />

cOmPte RendU<br />

69 e réunion CEEES à Cracovie<br />

JOUrNéE TEChNIqUE ASTE –MBDA « ESSAIS MULTI-AxES »<br />

L’ASTE organisera le 28 novembre 2018 à Bourges, en partenariat avec la société<br />

MBDA, une journée technique sur le thème des essais multi-axes. La matinée<br />

sera consacrée aux conférences techniques et l’après-midi à la visite du site de<br />

MBDA Bourges. ●<br />

> Informations complémentaires<br />

auprès de Patrycja Perrin<br />

au 01 61 38 96 32<br />

(pperrin@aste.asso.fr)<br />

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les ingénieurs et les techniciens de l’environnement<br />

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diffusion et à la mise en œuvre au sein de l’industrie française des dernières<br />

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de nos stages de formation, journées techniques, colloques, salons,<br />

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Depuis 1967, nous avons formé plus de 6 000 scientifiques, ingénieurs<br />

et techniciens. Nos formations sont dispensées par les meilleurs experts<br />

du moment, sélectionnés au sein des sociétés et laboratoires français<br />

de pointe.<br />

Qui est concerné par notre activité ?<br />

• Les laboratoires d’essais, les équipementiers,<br />

les concepteurs et intégrateurs de systèmes<br />

• Les scientifiques, ingénieurs et techniciens<br />

en charge de la conception, des essais,<br />

de la fabrication et de la qualité<br />

• Les concepteurs, constructeurs et vendeurs<br />

des moyens d’essais<br />

• Les étudiants et les enseignants<br />

Association pour le développement des Sciences et Techniques de l’Environnement - Association régie par la loi 1901<br />

1, place Charles de Gaulle - 78180 MONTIGNY LE BRETONNEUX - www.aste.asso.fr - Tel : 01 61 38 96 32<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I61


FORMATIONS 2018<br />

Thèmes Cycles Code<br />

Mécanique vibratoire<br />

Mesure et analyses des phénomènes vibratoires (Niveau 1)<br />

Option 1(3J)<br />

Mesure et analyses des phénomènes vibratoires (Niveau 2)<br />

Option 1 (3J)<br />

MV1<br />

Formation<br />

de Base ou<br />

Spécifique<br />

B<br />

Intervenant et<br />

lieu<br />

IUT du Limousin<br />

Durée<br />

en<br />

jours<br />

MV2 3<br />

3<br />

Prix HT<br />

1 570 €<br />

1 570 €<br />

Dates<br />

proposées<br />

4-6 sept.<br />

11-13 sept<br />

Application au domaine industriel<br />

MV3<br />

B<br />

SOPEMEA (78)<br />

3 1 570 €<br />

16-18 oct<br />

Acquisition et traitement des<br />

signaux<br />

Pilotage des générateurs de<br />

vibrations<br />

Chocs mécaniques : mesures, spécifications, essais et analyses de<br />

risques<br />

MV4<br />

Traitement du signal avancé des signaux vibratoires TS2 S<br />

S<br />

Christian LALANNE,<br />

Henri GRZESKOWIAK et<br />

Yvon MORI (78)<br />

Pierre-Augustin<br />

GRIVELET et Bruno<br />

COLIN (78)<br />

3 1 570 € 13-15 nov<br />

3 1 570 € 18-20 sept<br />

Principes utilisés et applications PV S SOPEMEA (78) 4 1 890 €<br />

Analyse modale expérimentale et Initiation aux calculs de<br />

Analyse modale AM S<br />

SOPEMEA (78) 3 1 570 €<br />

structure et essais<br />

27-30<br />

novembre<br />

25-27 sept<br />

Acoustique Principes de base et mesure des phénomènes acoustiques AC B AIRBUS D&S (31) 3 1 570 € 20-22 nov<br />

Climatique<br />

Principes de base et mesure des phénomènes thermiques CL1 B IUT du Limousin 3 1 570 € 13-15 nov<br />

Application au domaine industriel CL2 B INTESPACE (31) 3 1 570 € 4-6 déc<br />

Maitrise de la CEM pour les câblages de mesure en environnement<br />

industriel<br />

EL2<br />

B<br />

Jean-Paul PRULHIERE<br />

(78)<br />

1 900 € 25 oct<br />

Compatibilité ÉlectroMagnétique (CEM) Exploitation des normes EL3 S EMITECH (78) 2 1 170 €<br />

Dates à définir<br />

Personnalisation du produit<br />

à son environnement<br />

Mesure<br />

Prise en compte de l’environnement électromagnétique EL4 S EMITECH (78) 3 1 570 € Dates à définir<br />

Prise en compte de l'environnement dans un programme industriel<br />

(norme NFX-50144-1)<br />

Prise en compte de l’environnement mécanique (norme NFX-50144-<br />

3)<br />

Prise en compte de la norme NFX-50144 dans la conception des<br />

systèmes<br />

Prise en compte de l’environnement climatique (norme NFX-50144-<br />

4)<br />

Extensomètrie : collage de jauge, analyse des résultats et de leur<br />

qualité<br />

Concevoir, réaliser, exploiter une campagne de mesures<br />

Henri GRZESKOWIAK<br />

P1 S<br />

2 1 170 €<br />

(78)<br />

Bruno COLIN et<br />

P2 S<br />

3<br />

Pascal LELAN (78)<br />

P3<br />

S<br />

S<br />

Bruno COLIN (78)<br />

Henir GRZESKOWIAK et<br />

P4 S<br />

3<br />

Henri TOLOSA (78)<br />

M1<br />

Raymond BUISSON<br />

(78)<br />

M2 B Pascal LELAN (78) 2<br />

3<br />

1 570 €<br />

1 570 €<br />

3 1 570 €<br />

1 170 €<br />

12-13 sept<br />

1 570 € 9-11 oct<br />

20-22 nov<br />

25-27 sept<br />

4-6 déc<br />

11-12 déc<br />

Conception et validation de la fiabilité - dimensionnement des<br />

essais pour la validation de la conception des produits<br />

E1 S Alaa CHATEAUNEF (78) 3 1 570 € Dates à définir<br />

Fiabilité et <strong>Essais</strong><br />

Fiabilité, déverminage, essais (accélérés, aggravés) E2 S Alaa CHATEAUNEF (78) 2 1 170 € 9-10 oct<br />

Construire la robustesse de vos produits par la méthode HALT &<br />

HASS<br />

E3 S<br />

EMITECH (78) 1 900 €<br />

Fiabilité dans les projets : méthodologies et processus E4 S David DELAUX (78) 2 1 170 € Dates à définir<br />

Calcul de la fiabilité : analyse Weibull E5 S David DELAUX (78) 2 1 170 € Dates à définir<br />

18-sept<br />

Comment estimer les coûts de garantie E6 S David DELAUX (78) 2 1 170 € Dates à définir<br />

Comment identifier et améliorer la compétence de fiabilité dans<br />

une organisation industrielle ?<br />

Fatigue des matériaux métalliques :<br />

<strong>Essais</strong>, dimensionnement et calcul de durée de vie sous<br />

chargement complexe<br />

E7 S David DELAUX (78) 2 1 170 € Dates à définir<br />

E8 S Alexis BANVILLET 2 1 170 € 28-29 nov<br />

Qualité et Métrologie<br />

Gestion d’une Salle blanche : application dans un Centre d’<strong>Essais</strong><br />

Suivi de la contamination : application aux salles blanches et aux<br />

essais sous vide<br />

Caractérisation métrologique des systèmes de mesure et essais ME3 B Marc LE MENN (78) 2 1 170 €<br />

ME1<br />

ME2<br />

S<br />

S<br />

AIRBUS D&S (31)<br />

2<br />

2<br />

1 170 €<br />

1 170 €<br />

25-26 sept<br />

26-27 sept<br />

28-29 nov<br />

L’assurance qualité dans les laboratoires d’essais selon le<br />

référentiel EN ISO/CEI 17025<br />

ME5 S EMITECH (78) 2 1 170 € 26-27 sept<br />

62I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


agenda<br />

Du 11 au 15 juin 2018<br />

Eurosatory<br />

Le salon Eurosatory, consacré à la défense et à la sécurité<br />

terrestre et aéroterrestre, ouvrira ses portes à la mi-juin à<br />

Villepinte. Cet événement rassemblera plus de 1 570 exposants<br />

venus du monde entier et plus de 57 000 visiteurs.<br />

Au parc des expositions de Paris-Nord Villepinte<br />

www.eurosatory.com<br />

Les 25, 26 et 27 juin 2018<br />

Congrès Simulation de la SIA<br />

Le Congrès Simulation de la SIA et l’URF se poursuivra sur<br />

trois jours intenses de tables rondes et d’annonces en tout<br />

genre, entre lancements de partenariats de recherche,<br />

rencontres d’affaires et déclarations officielles. Le 27 juin,<br />

une journée sera entièrement consacrée à la simulation<br />

numérique.<br />

À la Maison des Travaux Publics – FNTP – à Paris<br />

www.sia.fr/evenements/<br />

Du 26 au 28 juin 2018<br />

World Nuclear Exhibition (WNE)<br />

La biennale française du nucléaire est l’occasion pour<br />

les industriels de rencontrer les acteurs majeurs du secteur,<br />

de nombreux sous-traitants et, parmi eux, des prestataires<br />

d’essais et des fournisseurs de solutions technologies<br />

en matière de tests, de mesure et de simulation.<br />

Au parc des expositions de Paris-Nord Villepinte<br />

www.world-nuclear-exhibition.com<br />

Du 16 au 18 octobre 2018<br />

Conférence Technologique Altair<br />

Cette conférence internationale sera axée cette année<br />

sur des présentations d’applications basées sur la Simulation-<br />

Driven Innovation par des leaders technologiques ainsi<br />

que des dirigeants de l’industrie mondiale.<br />

Au Palais des Congrès d’Issy-les-Moulineaux (92)<br />

altairatc.com<br />

Le 28 novembre 2018<br />

Journée technique ASTE – MBDA « <strong>Essais</strong> multi-axes »<br />

L’ASTE organise le 28 novembre 2018 à Bourges, en partenariat<br />

avec MBDA, une journée technique sur les essais multi-axes<br />

puis une visite du site de la société.<br />

À MBDA Bourges<br />

www.aste.asso.fr<br />

Retrouvez toutes les dates<br />

de manifestations sur :<br />

www.mesures-et-tests.com<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I63


index<br />

Au sommaire du prochain numéro :<br />

dossier<br />

Spécial Mondial de Paris :<br />

l’automobile sous le feu des projecteurs !<br />

essais et modélisation<br />

• Les essais et la simulation<br />

au cœur des enjeux<br />

du naval et du nautisme<br />

© Endress+Hauser<br />

© O. Guillon<br />

mesures<br />

• Enova Paris et NHV Le Mans :<br />

Instruments de mesure<br />

et analyse vibro-acoustique<br />

à l’honneur<br />

© Faurecia<br />

Liste des entreprises citées et index des annonceurs<br />

ADESTESTS........................................................... 59<br />

AIRBUS DEFENSE & SPACE................................. 40<br />

ALTAIR............................... 3 e de couverture 8 et 63<br />

ASTE.............................................................. 61 et 62<br />

ASTELAB................................................. 25, 34 et 63<br />

AVNIR ENERGY...................................................... 19<br />

BRUEL & KJAER............................................. 6 et 35<br />

CD ADAPCO................................................... 11 et 53<br />

CETIM..................................................................... 25<br />

CFD NUMERICS (publi-communiqué)................. 13<br />

COMSOL............................... 4 e de couverture et 22<br />

DASSAULT SYSTÈMES.......................................... 30<br />

DBVIB....................................................................... 4<br />

DGA......................................................................... 52<br />

DJB INSTRUMENTS.............................................. 51<br />

EDF R&D........................................................ 18 et 36<br />

ESI GROUP........................ 2 e de couverture 6 et 12<br />

EUROSATORY.......................................... 45, 46 et 63<br />

FORUM TERATEC..................................... 8, 31 et 63<br />

GMB INVEST............................................................ 6<br />

GREENMOT............................................................ 57<br />

HBM.......................................................................... 6<br />

HTDS....................................................................... 23<br />

IMT LILLE-DOUAI.................................................. 52<br />

INSTITUT DE SOUDURE.......................................... 8<br />

M+P INTERNATIONAL........................................... 37<br />

MBDA...................................................................... 50<br />

MESURE&TESTS................................................... 33<br />

MODELON................................................................. 6<br />

MICRONORA........................................................... 63<br />

MINES PARISTECH.................................................. 8<br />

OMEGA ENGINEERING........................................... 7<br />

OROS......................................................................... 9<br />

ORYS......................................................................... 8<br />

PROTOLABS........................................................... 55<br />

SAFRAN.................................................................... 8<br />

SIA.................................................................. 10 et 63<br />

SIEMENS PLM SOFTWARE............................ 2 et 14<br />

SOCITEC........................................................ 21 et 28<br />

SOPEMEA............................................................... 26<br />

SYMETRIE....................................................... 6 et 49<br />

TRESCAL.................................................................. 6<br />

WNE............................................................... 16 et 63<br />

Le chiffre à retenir :<br />

515<br />

C’est en milliards de dollars le montant que devrait<br />

atteindre le marché du véhicule autonome en 2035,<br />

selon les résultats d’une étude publiée par le cabinet<br />

de conseil A.T. Kearney intitulée « Roadmap towards<br />

Autonomous Driving ». Ce marché représenterait<br />

ainsi près de 17 % du marché automobile mondial.<br />

L’étude table notamment sur une évolution<br />

importante des infrastructures qui faciliteraient<br />

la progression rapide de ces nouveaux véhicules<br />

entièrement automatisés.<br />

Retrouvez nos anciens numéros sur :<br />

EN SAVOIR PLUS › www.essais-simulations.com<br />

64I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018


ALTAIR TECHNOLOGY CONFERENCE<br />

16-18 Octobre 2018 | Le Palais des Congrès d’Issy | Paris - France<br />

Rejoignez-nous à la Conférence Technologique d’Altair !<br />

L’Evènement international et incontournable dans le domaine de la<br />

conception numérique avec HyperWorks & solidThinking<br />

La 10 ème édition Conférence Technologique Altair (ATC) aura lieu cette année en Europe ! Elle réunira des<br />

entreprises issues du monde entier, qui ont su mettre à profit les dernières technologies d’Altair en matière de<br />

simulation, de conception, d’Internet des Objets, de Cloud Computing, en les intégrant dans le cycle de vie et de<br />

développement de leurs produits.<br />

En s’appuyant sur des présentations de grands noms de l’industrie, d’études de cas avant-gardistes d’un point<br />

de vue technologique et d’ateliers pédagogiques, l’ATC vous dévoilera comment ces entreprises atteignent leurs<br />

objectifs et créent des produits d’envergure internationale tout en réduisant les délais de conception.<br />

La précédente édition, datant de 2017, a réuni plus de 700 professionnels de l’ingénierie, propulsant, ainsi, cette<br />

conférence au premier rang des évènements mondiaux en matière de conception numérique.<br />

Rejoignez-nous en octobre à Paris !<br />

Inscrivez-vous sur altairatc.com/paris2018


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