Essais & Simulations n°133
Spécial Eurosatory :
Quels moyens d’essais pour la défense ?
Spécial Eurosatory :
Quels moyens d’essais pour la défense ?
DOSSIER 46 Spécial Eurosatory : quels moyens d’essais pour la défense ? Essais et modélisation 16 La sécurité : le mot d’ordre dans le nucléaire MESURES 34 Focus sur Ateslab 2018 et les moyens de mesure dans la mécanique N° 133 • Mai-Juin 2018 • 25 €
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DOSSIER 46<br />
Spécial<br />
Eurosatory :<br />
quels moyens<br />
d’essais pour<br />
la défense ?<br />
<strong>Essais</strong> et modélisation 16<br />
La sécurité :<br />
le mot d’ordre dans le nucléaire<br />
MESURES 34<br />
Focus sur Ateslab 2018<br />
et les moyens de mesure dans la mécanique<br />
N° 133 • Mai-Juin 2018 • 25 €
Inventé au 19ième siècle. Optimisé pour aujourd’hui.<br />
Distribution des contraintes de von Mises dans le carter d’un moteur à<br />
induction avec prise en compte des effets électromécaniques.<br />
Au 19ème siècle, deux scientifiques ont inventé séparément<br />
le moteur à induction AC. Aujourd’hui, c’est un composant<br />
commun en robotique. Comment y sommes nous arrivé, et<br />
comment les ingénieurs d’aujourd’hui peuvent-ils continuer<br />
d’améliorer ces moteurs?<br />
Le logiciel COMSOL Multiphysics® est utilisé pour simuler des<br />
produits, des systèmes et des procédés dans tous les domaines<br />
de l’ingénierie, de la fabrication et de la recherche. Découvrez<br />
comment l’appliquer pour vos designs.<br />
comsol.blog/induction-motor
éditorial<br />
La France bien décidée à prendre<br />
de nouveaux virages technologiques<br />
Olivier guillon<br />
Rédacteur en chef<br />
Tout n’est pas encore clairement défini mais la construction formelle d’une « Europe<br />
de la défense », est en marche. Concrètement, ce qui devrait revenir à la France,<br />
c’est le développement et la production conjoints avec l’Allemagne d’un nouvel<br />
avion de chasse visant à remplacer les flottes des Eurofighter et autres majestueux<br />
Rafale ; dans le viseur, Airbus bien sûr mais également Dassault. Une nouvelle<br />
opportunité pour les sous-traitants du secteurs et tout particulièrement dans les<br />
domaines des essais puisque ces programmes devront repousser – s’ils sont définitivement<br />
actés – les limites technologiques. Même chose pour les autres secteurs<br />
d’activité en matière de défense et d’armement, à commencer par Thales Alenia<br />
Space (d’autant que Galileo est – enfin – entré en service) ou encore les fabricants<br />
de véhicules militaires, lesquels attendront, du reste, beaucoup des annonces officielles<br />
qui seront faites sur le salon Eurosatory en juin prochain.<br />
« Très différent du secteur de la défense,<br />
le véhicule autonome a fait le mois<br />
dernier l’objet de toutes les attentions »<br />
Autre domaine en cours, le véhicule<br />
autonome. Très différent<br />
du secteur précédemment cité<br />
(encore que…), le véhicule autonome<br />
a fait le mois dernier l’objet<br />
de toutes les attentions avec<br />
les conclusions du rapport d’Anne-Marie<br />
Idrac sur la stratégie adoptée par la France et le lancement d’une trentaine<br />
de chantiers. Avec la ferme intention pour l’Hexagone de développer ses véhicules<br />
autonomes de niveau 3 pour 2020. Inscrite dans le cadre de la Loi d’orientation des<br />
mobilités (LOM), cette stratégie sera clairement explicitée à l’occasion des journées<br />
du 25 et 26 juin de la SIA, à Paris, intitulées « Regards croisés et dialogue sur les<br />
véhicules autonomes », suivies d’une journée (le 27 juin) portant sur le thème de<br />
la validation par la simulation et les essais. Un beau programme en perspective ! ●<br />
olivier Guillon<br />
@EssaiSimulation<br />
ÉdIteUR<br />
mRJ Informatique<br />
Le Trèfle<br />
22, boulevard Gambetta<br />
92130 Issy-les-Moulineaux<br />
Tel : 01 73 79 35 67<br />
Fax : 01 34 29 61 02<br />
/Facebook.com/<br />
EssaiSimulation<br />
/@EssaiSimulation<br />
direction :<br />
Michaël Lévy<br />
directeur de publication :<br />
Jérémie Roboh<br />
Rédacteur en chef :<br />
Olivier Guillon<br />
cOmmeRcIALISAtIOn<br />
Publicité :<br />
Patrick Barlier<br />
p.barlier@mrj-corp.fr<br />
diffusion et Abonnements :<br />
vad.mrj-presse.fr<br />
Prix au numéro :<br />
25 €<br />
Abonnement 1 an :<br />
85 € / 4 numéros<br />
Étranger :<br />
100 €<br />
Règlement par chèque<br />
bancaire à l’ordre de MRJ<br />
RÉALISAtIOn<br />
conception graphique :<br />
Eden Studio<br />
maquette :<br />
Géraldine Lepoivre<br />
Impression :<br />
Rivadeneyra, sa<br />
Calle Torneros, 16<br />
Poligono Industrial de Los Angeles<br />
28906 Gerafe - Madrid<br />
n°ISSn :<br />
1632 - 4153<br />
commission paritaire :<br />
0 414 T 83 214<br />
dépôt légal : à parution<br />
Périodicité : Trimestrielle<br />
numéro : 133<br />
date : mai-juin 2018<br />
RÉdActIOn<br />
Ont collaboré à ce numéro :<br />
Étienne Cavro (Airbus Defence<br />
& Space), Matthieu Cayuela<br />
(Adetests), Salim Chaki (IMT Lille<br />
Douai - TPCIM), Paul-Éric Dupuis<br />
(Airbus Defence & Space),<br />
Jean-Michel Courzereaux (Socitec),<br />
Pierre Duchène (IMT Lille Douai<br />
- TPCIM), Gilles Girard (EDF),<br />
Benjamin Goursaud (EDF), Eilin<br />
Guillot (EDF), Patricia Krawczak<br />
(IMT Lille Douai - TPCIM), Fannie<br />
Meyer (EDF), Jennifer Seguy<br />
(Comsol), Erwan Smetryns<br />
(Socitec), Jean-Pierre Tartary<br />
(Socitec), Pierre Thomas (EDF),<br />
Florian Vidal-Mata (Airbus Defence<br />
& Space), Chiara Zorni (EDF)<br />
comité de rédaction :<br />
Olivier Guillon (MRJ), Alain<br />
Bettacchioli (Thales Aliena Space),<br />
Patrycja Perrin, Yohann Mesmin<br />
(Siemens Industry Software)<br />
membre du réseau RePm-emPn<br />
PhOtO de cOUveRtURe :<br />
iStock - Crédit photo : yuran-78<br />
Toute reproduction, totale ou<br />
partielle, est soumise à l’accord<br />
préalable de la société MRJ.<br />
Partenaires du magazine<br />
essais & <strong>Simulations</strong> :<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I1
Digital innovation of<br />
autonomous vehicles.<br />
Developing fully autonomous vehicles requires extensive<br />
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the perfect framework to realize the development of automated cars.<br />
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23/05/18 16:25<br />
sommaire<br />
misé pour aujourd’hui.<br />
es de von Mises dans le carter d’un moteur à<br />
pte des effets électromécaniques.<br />
scientifiques ont inventé séparément<br />
AC. Aujourd’hui, c’est un composant<br />
. Comment y sommes nous arrivé, et<br />
rs d’aujourd’hui peuvent-ils continuer<br />
rs?<br />
ultiphysics® est utilisé pour simuler des<br />
s et des procédés dans tous les domaines<br />
brication et de la recherche. Découvrez<br />
our vos designs.<br />
-motor<br />
dossier<br />
DOSSIER 46<br />
Spécial<br />
Eurosatory :<br />
quels moyens<br />
d’essais pour<br />
la défense ?<br />
<strong>Essais</strong> et modélisation 16<br />
La sécurité :<br />
le mot d’ordre dans le nucléaire<br />
MESURES 34<br />
Focus sur Ateslab 2018<br />
et les moyens de mesure dans la mécanique<br />
DOSSIEr DéFENSE<br />
46<br />
46 Eurosatory s’ouvre dans un contexte de réflexion<br />
sur l’Europe de la défense<br />
47 Vers des essais sur les missiles de plus en plus complexes<br />
52 Une approche multi-technique non destructive pour le monitoring<br />
de l’état de santé des matériaux composites structuraux<br />
58 Simulation des chocs pyrotechniques en laboratoire :<br />
comparatif entre deux moyens différents<br />
57 Greenmot veut devenir un acteur majeur des essais de véhicules militaires<br />
et industriels<br />
N° 133 • Mai-Juin 2018 • 25 €<br />
© Groupe Renault Communication - Tous droits réservés<br />
Actualités<br />
06 HBM et BKSV fusionnent<br />
leurs activités et créent HBK<br />
06 Un hexapode non magnétique<br />
Symetrie pour l’université<br />
de Sydney<br />
08 le Forum Teratec revient<br />
les 19 et 20 juin à Palaiseau<br />
<strong>Essais</strong><br />
et modélisation<br />
congrès de la SIA<br />
véhicule autonome<br />
10 Le véhicule autonome désormais<br />
une priorité en France<br />
12 Véhicule autonome : l’enjeu<br />
de l’intelligence artificielle<br />
pour décrypter les chemins<br />
de compréhension chez l’humain<br />
14 La course au véhicule autonome<br />
se gagnera par la sécurité<br />
© Groupe<br />
Spécial Wne - nucléaire<br />
16 Rétablir la confiance grâce<br />
aux essais<br />
18 Validation expérimentale<br />
de la simulation numérique<br />
du contrôle par sonde tournante<br />
transverse des tubes<br />
de générateur de vapeur<br />
22 Évaluation de l’intégrité<br />
structurelle des machines<br />
de fusion nucléaire à haute<br />
performance pour la production<br />
d’électricité<br />
26 Relever les défis du nucléaire<br />
par les essais<br />
28 Suspension par des amortisseurs<br />
à câble d’un onduleur<br />
en condition de séisme<br />
30 La simulation numérique,<br />
levier de performances dans<br />
le nucléaire<br />
© EDF<br />
Mesures<br />
Astelab<br />
focus sur la mesure mécanique<br />
34 Astelab organise chez EDF Lab<br />
ses Journées nationales<br />
de l’environnement mécanique<br />
36 Intervenir sur des problématiques<br />
de sûreté, de durée de vie<br />
et de performance des parcs,<br />
les priorités d’EDF<br />
40 Mesures et analyse de microvibrations<br />
a très basse fréquence<br />
Outils<br />
61 Vie de l’ASTE<br />
62 Formations<br />
63 Agenda<br />
64 Sommaire du prochain numéro<br />
64 Index des annonceurs<br />
et des entreprises citées<br />
64 Le chiffre à retenir<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I3
nos dossiers en un clin d’œil<br />
© DR © Preussen Elektra © Volvo<br />
© DR<br />
dossier<br />
essais et modélisation<br />
spécial nucléaire<br />
mesures<br />
Zoom sur le secteur<br />
de la défense p. 46 à 60<br />
Dans le spectre d’une nouvelle coopération européenne portée<br />
par l’indissociable couple franco-allemand, le salon Eurosatory<br />
ouvrira ses portes du 11 au 15 juin à Paris-Nord Villepinte.<br />
L’occasion pour <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> de revenir sur les projets<br />
et les travaux en cours en France en matière d’essais,<br />
avec l’interview exclusive de Philippe Dessendier, directeur<br />
de l’ingénierie et des essais chez MBDA.<br />
Le véhicule autonome au centre<br />
de toutes les attentions p. 10 à 15<br />
Le message d’Emmanuel Macron envoyé à Anne-Marie Idrac<br />
(faire de la France un leader dans le véhicule autonome), puis<br />
le rapport de cette dernière en mai et maintenant, un congrès<br />
entièrement dédié à ce nouveau phénomène qui bouleversera<br />
l’automobile dans les années à venir… tant de raisons pour faire<br />
intervenir deux acteurs majeurs de la simulation numérique.<br />
Redonner des couleurs au<br />
nucléaire par les essais p. 16 à 32<br />
Bien souvent dans le collimateur des instances<br />
gouvernementales, de l’opinion publique et des médias, le<br />
nucléaire est pourtant une énergie incontournable – du moins<br />
pour le moment. Bien conscients des dangers qu’un souci de<br />
qualité de pièces ou de conception peut provoquer, les acteurs<br />
de la filière, donneurs d’ordres et sous-traitants de pièces ou<br />
d’équipements ne cessent de durcir leurs opérations d’essais.<br />
La mécanique à l’honneur<br />
chez Astelab p. 34 à 44<br />
L’événement annuel organisé par l’ASTE revient cette année<br />
chez son co-organisateur EDF Lab, comme en 2012 mais<br />
dans de nouveaux locaux implantés désormais à Palaiseau.<br />
L’occasion pour la revue <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong>, partenaire<br />
presse de ces deux journées (qui auront lieu les 5 et 6 juillet<br />
prochains) de revenir sur des problématiques techniques en<br />
matière de mesure dans le domaine de la mécanique, un sujet<br />
déterminant pour EDF Lab lors de ses phases d’essais.<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I5
actualités<br />
en breF<br />
Le groupe gMB Invest<br />
reprend le projet Cademce<br />
Le groupe GMB Invest / ICM, fondé<br />
par Claude Marquet, a acquis le<br />
projet Cademce (Caractérisation<br />
dynamique et environnementale de<br />
moyens de captage electrique). Celuici<br />
constitue une plateforme innovante<br />
de trois bancs d’essais pour tester<br />
l’intensité et la qualité du captage<br />
du courant entre les pantographes<br />
et la caténaire, et en améliorer<br />
les performances. ●<br />
Partenariat stratégique<br />
dans la simulation<br />
des systèmes entre ESI<br />
et Modelon<br />
ESI ITI, la filiale d’ESI Group<br />
spécialisée dans la simulation<br />
systèmes, et le Suédois Modelon ont<br />
décidé de s’allier. Les nombreuses<br />
bibliothèques de Modelon en langage<br />
Modelica, référence dans le domaine<br />
de la simulation systèmes, seront<br />
progressivement intégrées dans<br />
SimulationX. Dans un premier<br />
temps, la version SimulationX 3.9.3,<br />
comprendra la bibliothèque de<br />
systèmes de carburant de Modelon,<br />
dédiée au secteur aérospatial. ●<br />
fUSIOn<br />
hBM et BKSV réunissent<br />
leurs activités et créent hBK<br />
Les sociétés Hottinger Baldwin<br />
Messtechnik GmbH (HBM) et<br />
Brüel & Kjær Sound & Vibration<br />
A / S (BKSV), toutes deux détenues<br />
par Spectris plc au Royaume-Uni,<br />
vont fusionner leurs activités. La fusion<br />
entrera en vigueur le 1 er janvier 2019.<br />
Les activités de préparation se poursuivront<br />
jusqu’à la fin de 2018.<br />
BKSV et HBM sont tous deux des<br />
leaders mondiaux dans leurs domaines<br />
respectifs. La force de BKSV réside<br />
dans le son, le bruit et les vibrations,<br />
tandis que HBM se concentre sur la<br />
fiabilité, l’endurance, l’efficacité de la<br />
propulsion, les propriétés électriques,<br />
le contrôle des processus industriels et<br />
le pesage.<br />
La fusion s’appuiera sur le meilleur<br />
de chaque entreprise et leurs capacités<br />
propres. Et ce reflètera également<br />
dans le nom de la nouvelle société -<br />
HBK (Hottinger, Brüel & Kjær). ●<br />
Søren Holst, Président de Brüel & Kjær (left),<br />
et Andreas Hüllhorst, Président de HBM<br />
en SAvOIR PLUS > www.hbm.com<br />
SOLUtIOn<br />
Un hexapode non magnétique<br />
Symetrie pour l’université<br />
de Sydney<br />
Le laboratoire A+<br />
métrologie de Bièvres<br />
(Trescal) étend pour quatre<br />
ans son accréditation Cofrac<br />
en accélérométrie<br />
Cette accréditation est étendue aux<br />
basses fréquences ce qui permet de<br />
réaliser dorénavant des prestations<br />
sur une gamme de 5 Hz (au lieu de<br />
10 Hz) à 10 kHz et couvrant une plage<br />
d’amplitude comprise entre 5 et 750<br />
m/s². Cette extension était de plus en<br />
plus demandée par les industriels<br />
car peu de prestataires en métrologie<br />
peuvent aujourd’hui opérer à ces<br />
fréquences. ●<br />
Symetrie a livré un hexapode non<br />
magnétique pour permettre de<br />
réaliser des expériences sur des<br />
ions piégés au Laboratoire de contrôle<br />
quantique de l’université de Sydney<br />
en Australie. Conçu pour positionner<br />
une charge de 80 kg, cet hexapode<br />
non magnétique customisé positionne<br />
une chambre à vide UHV selon les<br />
6 degrés de liberté pour aligner des ions<br />
dans l’axe de symétrie d’un aimant de<br />
2 teslas afin de les piéger électromagnétiquement.<br />
Cet hexapode offre une répétabilité<br />
de ± 0.6 µm au centre de rotation, qui<br />
est situé ici à 600 mm de l’hexapode,<br />
là où les ions seront piégés. Pour être<br />
compatible avec le champ magnétique<br />
de 2 teslas à proximité immédiate et<br />
atteindre les performances de précision<br />
attendues, des moteurs non-magnétiques<br />
à ultrasons et des codeurs<br />
linéaires absolus ont été intégrés. ●<br />
en SAvOIR PLUS > www.symetrie.fr<br />
6I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
Température<br />
Pression<br />
Débit<br />
Niveau<br />
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www.omega.fr<br />
© COPYRIGHT 2018 OMEGA ENGINEERING,LTD. ALL RIGHTS RESERVED
actualités<br />
en bref<br />
Mines ParisTech et Safran<br />
inaugurent la Salle<br />
de mécanique<br />
Installée dans un espace<br />
d’enseignement de 120 m 2 au cœur<br />
des locaux de Mines ParisTech,<br />
la nouvelle Salle de mécanique,<br />
fluides, solides et matériaux<br />
permettra aux étudiants de mettre<br />
en pratique leur savoir théorique<br />
en mécanique et matériaux, en<br />
proposant dans un même lieu des<br />
activités de démontage de moteur,<br />
d’essais mécaniques sur éprouvette<br />
et des structures, des observations<br />
microstructurales des matériaux,<br />
de l’impression 3D et de la simulation<br />
numérique. ●<br />
Institut de Soudure<br />
reprend l’activité CND d’Orys<br />
Le groupe Institut de Soudure et<br />
le groupe Ortec ont signé un accord<br />
pour la reprise à compter du 1 er avril<br />
dernier de l’activité CND, END et<br />
métrologie d’Orys, filiale du groupe<br />
Ortec. Cette reprise confirme<br />
la volonté du groupe Institut de<br />
Soudure de poursuivre sa stratégie<br />
de développement sur le marché<br />
nucléaire. ●<br />
Conférence Technologique<br />
Altair : rendez-vous à Paris<br />
du 16 au 18 octobre<br />
Altair organisera à la mi-octobre<br />
sa Conférence Technologique 2018<br />
à Paris, au Palais des Congrès d’Issy.<br />
Cette conférence internationale<br />
sera axée cette année sur des<br />
présentations d’applications basées<br />
sur la Simulation-Driven Innovation<br />
par des leaders technologiques ainsi<br />
que des dirigeants de l’industrie<br />
mondiale. Des sessions techniques<br />
approfondies et des présentations<br />
des dernières tendances<br />
technologiques telles que l’IoT,<br />
l’e-mobility, la conception<br />
de véhicules électriques seront<br />
dispensées. ●<br />
Événement<br />
le Forum Teratec revient<br />
les 19 et 20 juin à Palaiseau<br />
Le rendez-vous des experts internationaux<br />
de la Simulation et du<br />
Big Data se tiendra les mardi 19<br />
et mercredi 20 juin prochains à l’École<br />
Polytechnique, à Palaiseau (Essonne).<br />
L’occasion pour la communauté Teratec<br />
de regrouper à travers son Forum<br />
annuel les meilleurs experts internationaux<br />
du HPC, de la simulation et du<br />
Big Data, mais aussi de confirmer une<br />
nouvelle fois l’importance de ces technologies<br />
dans le développement de la<br />
compétitivité et des capacités d’innovation<br />
des entreprises.<br />
En réunissant plus de 1 300 professionnels,<br />
le Forum Teratec illustre le dynamisme<br />
technologique et industriel du<br />
HPC et le rôle important que joue la<br />
France dans ce domaine. La participation<br />
et les témoignages de grands<br />
industriels, les présentations des entreprises<br />
technologiques leaders dans le<br />
domaine, la diversité et le niveau des<br />
ateliers techniques, la représentativité<br />
des exposants et l’innovation des offres<br />
présentées, sont autant d’atouts qui<br />
rendent incontournable le rendez-vous<br />
Calculateur Genci<br />
de tous ceux qui sont concernés par la<br />
conception et la simulation numérique<br />
à haute performance.<br />
Le mardi 19 juin, les sessions plénières<br />
donneront la parole à des utilisateurs<br />
et des fournisseurs de technologies,<br />
illustrant parfaitement la richesse et la<br />
diversité des sujets abordés. À l’issue de<br />
cette journée, les champions de la simulation<br />
numérique seront récompensés<br />
pour la 4 e fois lors de la remise des<br />
Trophées de la Simulation. Le mercredi<br />
20 juin, les ateliers techniques et applicatifs<br />
feront état des nouveaux secteurs<br />
d’application du HPC, de la simulation<br />
et du Big data dans le choix de leurs<br />
thématiques.<br />
Durant les deux jours, une exposition<br />
de soixante-dix stands présentera les<br />
dernières innovations et nouveautés<br />
produits des principaux acteurs de la<br />
simulation, du HPC et du Big Data. Des<br />
espaces thématiques (Café européen de<br />
la recherche, espace Projets collaboratifs…)<br />
viendront compléter l’offre sur<br />
le salon. ●<br />
EN SAVOIR PLUS ><br />
www.teratec.eu/forum/fr<br />
8I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
Tests et Mesures<br />
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Pamplemousse.com - Crédit photos : OROS, No Comment, Shutterstock.
<strong>Essais</strong> et modélisation<br />
Événement<br />
Le véhicule autonome<br />
désormais une priorité<br />
en France<br />
En matière de véhicule autonome, « la France doit être<br />
à la pointe de l’expérimentation et de l’industrialisation<br />
». La volonté d’Emmanuel Macron est lancée, les<br />
mots sont lâchés et il ne reste plus qu’à… mais les défis sont<br />
importants, pour ne pas dire colossaux. Car si les technologies<br />
avancent à pas de géants et que des acteurs français ont<br />
été identifiés par le rapport remis à la mi-mai par Anne-Marie<br />
Idrac, Haute responsable chargée du pilotage de la stratégie<br />
sur le véhicule autonome, il n’en est pas de même pour le<br />
cadre législatif, les infrastructures et l’environnement de ces<br />
millions d’engins qui sillonneront nos routes, encore moins<br />
de l’acceptation des usagers, qu’ils soient utilisateurs ou non.<br />
C’est en ce sens qu’à la suite de l’important congrès organisé<br />
par la Société des ingénieurs de l’automobile (SIA) les<br />
25 et 26 juin à Paris, une journée sera entièrement consacrée<br />
à la simulation numérique, aux solutions existantes mais<br />
aussi aux attentes des industriels (constructeurs et sous-traitants),<br />
ainsi que l’utilisation de ces outils afin de multiplier<br />
les scénarios et atteindre un niveau ultime de sécurité. Car<br />
la sécurité est bien au cœur des débats et par là même, au<br />
centre de tous les développements, comme en témoignent<br />
d’une part Jérôme Boudonnet, Automotive Account Manager<br />
de Mentor, société récemment acquise par Siemens PLM<br />
Software, et d’un spécialiste de la réalité virtuelle et des équipements<br />
embarqués dans les véhicules autonomes, Serge<br />
Laverdure d’ESI Group. L’un promeut l’interopérabilité de sa<br />
large gamme d’outils, l’autre l’usage de l’intelligence artificielle<br />
pour mieux prendre en compte le comportement parfois<br />
très singulier du conducteur. Des objectifs certes différents<br />
mais qui concourent à un même objectif : s’appuyer sur un<br />
niveau de sécurité absolu pour mieux faire accepter le véhicule<br />
autonome aux yeux de tous. ●<br />
Olivier Guillon<br />
Démonstrateur Symbioz de Renault<br />
Un congrès exceptionnel<br />
et un programme de conférences chargé !<br />
Le Congrès Simulation de la SIA se poursuivra sur trois jours<br />
intenses de tables rondes et d’annonces en tout genre, entre<br />
lancements de partenariats de recherche, rencontres d’affaires<br />
et déclarations officielles, de façon à entériner l’engagement<br />
de l’Hexagone dans le véhicule autonome. En matière de<br />
conférences techniques organisées sur le congrès de la SIA,<br />
les sujets seront pour le moins nombreux et variés.<br />
EN SAVOIR PLUS > www.sia.fr/evenements/<br />
© Yannick Brossard<br />
10I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
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des fenêtres, des seuils, des fonctions trapèze, des<br />
enveloppes et des opérations mathématiques.<br />
› Communication sur réseau<br />
ProFibus / ProFinet / Ethernet / USB / RS232<br />
› Utilisation de capteurs analogiques, de codeurs SSI, de<br />
codeurs incrémentaux, de capteurs EnDat 9110 pour<br />
presses manuelles 9311<br />
› Contrôle simultané et synchrone de 2 entrées process<br />
9307 Contrôle simultané et synchrone<br />
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ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I11
<strong>Essais</strong> et modélisation<br />
Serge Laverdure<br />
Responsable de la partie Simulation pour les véhicules autonomes (branche autrement<br />
appelée Autonomous Driving Solution) chez ESI, Serge Laverdure est entré chez l’éditeur<br />
français en 2013 au moment où celui-ci a commencé à investir dans la simulation embarquée.<br />
Aujourd’hui, l’ingénieur diplômé en électronique et ses équipes concentrent leur travail<br />
sur la création de solutions de rupture pour accélérer les processus de mise au point<br />
de produits intelligents et connectés.<br />
Recherche & développement<br />
Véhicule autonome : l’enjeu de l’intelligence artificielle<br />
pour décrypter les chemins de compréhension<br />
chez l’humain<br />
Dans le prolongement de son partenariat avec l’IFSTTAR, l’éditeur ESI Group s’appuie sur l’intelligence<br />
artificielle pour faire de la « conception centrée sur l’humain ». Une manière de rendre les véhicules de demain<br />
plus interactifs et plus intelligents en comprenant mieux les comportements humains.<br />
L’intelligence artificielle se définit comme une brique<br />
technologique incontournable dans le développement<br />
des véhicules autonomes, comme dans de nombreux<br />
domaines de l’industrie à venir d’ailleurs. Comme l’a démontré<br />
Cédric Villani dans son rapport publié ce printemps et<br />
qui agrège tout ce qui peut donner lieu à une utilisation de<br />
l’intelligence artificielle, le potentiel de l’IA est gigantesque,<br />
encore faut-il s’en donner les moyens ; « il s’agit d’une brique<br />
essentielle mais il reste encore beaucoup de travail à faire pour<br />
que les développements liés à l’IA soient réalisés aussi en France<br />
et pas seulement aux États-Unis ou en Chine, avertit Serge<br />
Laverdure, responsable de la branche Autonomous Driving<br />
Solution chez ESI. Ce rapport va dans le bon sens car il fait<br />
prendre conscience que nous devons fédérer les acteurs de l’IA<br />
et accélérer dans la recherche ».<br />
Si, dans l’industrie, l’intelligence artificielle n’a jusqu’à présent<br />
été utilisée que pour des tâches connues, le véritable enjeu<br />
aujourd’hui est de l’appliquer à des développements en cours,<br />
à l’image du véhicule autonome qui, on le sait, n’a rien de<br />
simple. De gros utilisateurs comme Uber, dont l’avenir dépend<br />
de l’aboutissement technologique et de l’acceptation du véhicule<br />
autonome dans la société, le savent très bien. L’accident<br />
survenu en mars en Arizona provoquant la mort d’un passant<br />
marque durablement les esprits. D’où le double défi pour les<br />
constructeurs – mais aussi les autres gros acteurs de ce marché<br />
en devenir, à commencer par les Gafa* – qui repose d’une<br />
part sur la sécurité des systèmes et leur capacité à analyser<br />
l’environnement pour prendre la meilleure décision, d’autre<br />
part sur la gestion des phases de transition ; Serge Laverdure<br />
s’explique : « si les informations envoyées au système ne sont<br />
pas suffisantes pour que le véhicule prenne lui-même sa décision,<br />
ce dernier redonnera de fait la main au conducteur, qui<br />
ne s’y attendra pas forcément. Cette phase est critique car le<br />
conducteur devra d’un seul coup reprendre conscience de l’environnement<br />
de conduite dans lequel son véhicule se déplace ! ».<br />
La plateforme ESI Pro-SIVIC permet de mettre l’humain<br />
dans la boucle pour mieux comprendre ses prises de décision<br />
Mieux comprendre l’humain pour améliorer<br />
la sécurité<br />
Pour ces raisons, le directeur de la branche Autonomous<br />
Driving Solution confirme qu’on est encore loin du degré 3<br />
de l’autonomie du véhicule, degré qui prévoit une première<br />
délégation de conduite (en d’autres termes, le conducteur est<br />
mis hors de la boucle de décision). C’est d’ailleurs ici que l’on<br />
parle véritablement de « safety », un sujet crucial pour faire<br />
accepter le véhicule autonome par le législateur mais aussi<br />
et surtout aux yeux des utilisateurs, conducteur, passagers<br />
ainsi que tout ce qui environne le véhicule (piétons, autres<br />
véhicules, obstacles, conditions climatiques, etc.).<br />
12I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
<strong>Essais</strong> et modélisation<br />
Mais ce sont les réactions humaines, très variables d’un<br />
conducteur à l’autre, parfois incompréhensibles, qui sont au<br />
cœur des développements d’ESI, en partenariat avec l’IFST-<br />
TAR. Créée en 2015 avec l’acquisition par ESI de Civitec, une<br />
spin-off du laboratoire de recherche Livic, la branche Autonomous<br />
Driving Solution d’ESI a mis au point une plateforme<br />
innovante dédiée aux systèmes avancés d’aide à la conduite<br />
(ADAS). La plateforme ESI Pro-SiVIC présente l’avantage de<br />
s’appuyer sur la modélisation de capteurs en y intégrant beaucoup<br />
de données physiques – comme les phénomènes météorologiques<br />
– et l’absorption de matériaux (rayons optiques<br />
du soleil par exemple, ondes envoyées par les radars…) afin<br />
d’être le proche du réel. Mais au-delà de cette plateforme, ESI<br />
a voulu aller plus loin en intégrant l’intelligence artificielle<br />
dans le but de « prendre en compte les nouveaux phénomènes<br />
physiques à la place du conducteur, avec sa propre expérience<br />
et sa propre intelligence »… et donc ses propres réactions face<br />
aux aléas de la route.<br />
> ESI Group exposera sur le Congrès de la SIA et présentera<br />
ses derniers développements dans le domaine cognitif<br />
L’accident impliquant un véhicule autonome Uber et un piéton,<br />
survenu en Arizona, modélisé en conditions réelles<br />
dans la plateforme ESI Pro-SiVIC<br />
Avec la conception centrée sur l’humain (« Virtual Human<br />
Central Design »), ESI, dans la continuité de son partenariat<br />
avec le laboratoire Lescot de l’Ifsttar, entend développer<br />
à partir de cette approche dite non-déterministe un modèle<br />
prenant en compte la compréhension humaine de l’environnement,<br />
l’analyse, l’appel à l’expérience puis la prise de décision.<br />
ESI Group ambitionne ainsi de lancer sur le marché un<br />
nouveau modèle conducteur d’ici la fin de l’année. ●<br />
Olivier Guillon<br />
* Google, Apple, Facebook, Amazon<br />
publi reportage<br />
CFD-Numerics, un bureau d’ingénierie spécialisé<br />
en simulation numérique en mécanique des fluides,<br />
transferts thermiques, combustion et optimisation<br />
Avec 250 projets industriels traités en 10 ans d’existence dans des secteurs d’activités variés, CFD-Numerics propose, sur la<br />
base de son expertise numérique et sa maîtrise des phénomènes physiques, des prestations techniques à haute valeur ajoutée<br />
sur lesquelles ses partenaires peuvent s’appuyer pour comprendre, améliorer et optimiser leurs produits ou procédés.<br />
CFD-Numerics utilise et adapte des logiciels commerciaux ou libres (ANSYS-<br />
Fluent, ANSYS-CFX, STAR-CCM+, OpenFOAM) avec ses propres ressources<br />
informatiques (450 CPU et 3.5 To de RAM) pour réaliser ses prestations dans le<br />
respect de la norme ISO9001.<br />
Outre ses activités d’ingénierie, CFD-Numerics développe en interne une solution<br />
innovante d’aide à la conception appelée SmartOptim® basée sur l’optimisation<br />
topologique. Cette solution, validée dans un cadre industriel, permet<br />
d’obtenir rapidement et automatiquement une forme optimisée d’un dispositif<br />
(conduit, répartiteur…).<br />
Partenaire de grands groupes industriels (Safran, Renault, Valéo, EDF, Rio Tinto,<br />
GE, Liebherr…) et du projet européen H2020 « Siderwin® », CFD-Numerics<br />
supporte aussi bien les PME/ETI dans leurs travaux de développement pour les<br />
secteurs des équipements (Marini-Ermont, Hasler group, Réel…) ou du médical<br />
(Novacap, Nemera…) que des start-up telle que Notilo+ et son drone sous-marin<br />
autonome iBubble.
<strong>Essais</strong> et modélisation<br />
Jérôme Boudonnet<br />
Diplômé Ingénieur ESIEE Paris promotion 2003, spécialité<br />
électronique et microélectronique, Jérôme Boudonnet fait<br />
ses premières armes en électronique chez Safran (R&D défense),<br />
puis Atos (R&D pour le High Performance Computing, notamment<br />
dans le monde de la modélisation & simulation), STMicroelectronics<br />
(R&D téléphonie mobile). Ensuite, il lance et coordonne l’activité<br />
parisienne d’une PME de prestation de service en électronique,<br />
EASii IC. Jérôme Boudonnet rejoint finalement Mentor Graphics<br />
en 2014 en tant que manager des comptes clefs français de Mentor<br />
dans le domaine de la mobilité, la défense, et l’énergie,<br />
puis rapidement l’automobile, une activité en forte croissance.<br />
Entretien<br />
La course au véhicule autonome<br />
se gagnera par la sécurité<br />
Deux ans après avoir rejoint Siemens PLM Software, la société Mentor, spécialiste américain des outils FDA)<br />
poursuit d’importants développements dans le domaine du véhicule autonome, comme en témoigne Jérôme<br />
Boudonnet, Automotive Account Manager de l’entreprise. Pour lui, les acteurs français sont bien placés dans<br />
cette course pourtant fortement investies par les Gafa*. Mais de nombreux progrès en matière de « safety »<br />
et de « security » restent à faire.<br />
Rappelez-nous ce qu’est Mentor,<br />
au sein du groupe Siemens<br />
Créé en 1981, Mentor est un leader<br />
historique fournisseur d’outils EDA<br />
(Electronic Design Automation, c’està-dire<br />
la conception assistée par ordinateur<br />
de systèmes électroniques et<br />
semiconducteurs). La société emploie<br />
5 500 personnes réparties sur 85 sites<br />
dans le monde pour un chiffre d’affaire<br />
d’1,3Md$. Celle-ci a été achetée par<br />
Siemens en avril 2016 pour compléter<br />
l’offre de la branche « Digital Factory »<br />
du groupe allemand et son activité<br />
outils Siemens PL, représentant près<br />
de 15 500 employés dans le monde et<br />
développant des outils de conception<br />
et de validation mécanique & système.<br />
Quelle était la stratégie de Siemens<br />
en reprenant Mentor ?<br />
Elle était de fournir les outils nécessaires<br />
à la conception mécanique, électronique,<br />
système et son digital twin,<br />
ainsi qu’à la production et sa digital<br />
factory, la connexion au Cloud, etc.<br />
Dans ce cadre, l’automobile est un<br />
marché clef pour Siemens PL et Siemens<br />
DF. Grace à notre portfolio, nos clients<br />
peuvent modéliser, architecturer, concevoir,<br />
valider, produire, superviser tout<br />
le cycle de vie d’une voiture ! Et l’acquisition<br />
de Mentor a permis l’intégration<br />
toute la complexité électronique<br />
(conception de puces sensor-fusion,<br />
fourniture d’OS embarqué, structures<br />
HW et SW de sécurité, méthodologie<br />
ISO26262…).<br />
Quel est le rôle de votre service<br />
et ses activités dans le domaine<br />
automobile<br />
Nous exerçons une activité de conseil<br />
et de vente de services et solutions logicielles<br />
dans le domaine automobile ;<br />
Mentor Graphics possède un portfolio<br />
d’outils de modélisation, conception,<br />
validation, vérification très conséquent.<br />
L’un des objectifs est de développer<br />
pour nos clients des solutions<br />
standardisées (« out of the box ») répondant<br />
à une majorité de leurs besoins.<br />
Mon service participe à de plus en<br />
plus de salons autour de l’électronique<br />
HW/SW dans le domaine du transport<br />
comme l’ERTS, les évènements SIA.<br />
Par exemple, lors de la première journée<br />
autour de la simulation numérique<br />
en juin 2018, nous aurons la participation<br />
de notre directeur Marketing MED<br />
(Emulation de puces) qui expliquera<br />
14I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
<strong>Essais</strong> et modélisation<br />
© Capture d’écran - Mentor<br />
l’intégration de plusieurs technologies<br />
Mentor et Siemens pour la validation<br />
d’une puce dans le but d’atteindre des<br />
niveaux de certification élevés. Enfin,<br />
mon organisation travaille autour d’un<br />
évènement Mentor focalisé sur les technologies<br />
Automobile ; nous faisons<br />
notre possible pour qu’il ait lieu au mois<br />
de juin 2018 en région parisienne.<br />
Le véhicule autonome fait beaucoup<br />
parler de lui. Où en sommes-nous<br />
aujourd’hui, en particulier en France ?<br />
Énormément de réflexions et de développements<br />
sont menés par les grands<br />
groupes mondiaux. Le véhicule autonome<br />
devient le nouvel Eldorado des<br />
Gafa et le phénomène est intéressant car<br />
beaucoup de nouveaux acteurs tentent<br />
leur chance. Je suis curieux de voir les<br />
premiers prototypes de Dyson ! Il s’agit<br />
donc d’un sujet très nouveau pour les<br />
leaders mondiaux, qui les force à se<br />
restructurer, devenir plus agiles. Le<br />
business model lui-même peut être<br />
amené à changer, les revenus étant<br />
concentrés sur la vente de services –<br />
n’oublions pas que l’Apple store est<br />
le plus gros générateur de revenus<br />
d’Apple… Mais la production en masse<br />
de véhicules n’est pas chose facile (Tesla<br />
et son Model 3 en est un bon exemple).<br />
Quand on voit le virage impressionnant<br />
de Nvidia il y a dix ans et ses résultats<br />
aujourd’hui, ou encore Intel (15Md$),<br />
c’est excitant !<br />
Du côté français, nous ne sommes pas<br />
en reste : Renault, PSA, bien sur, mais<br />
aussi Safran, Alstom, Airbus, Thales et<br />
bien d’autres se lancent dans l’aventure.<br />
Ils expriment des besoins en électronique<br />
auxquels de nombreux fournisseurs<br />
répondent. Et ça va de Valeo à<br />
STMicro, en passant par de multiples<br />
start-up en acquisition ou en traitement<br />
d’images. Notre vivier R&D<br />
est impressionnant. Mentor fournit<br />
aux plus grands groupes mondiaux<br />
des outils de conception de puces de<br />
machine learning, et nous devrions<br />
travailler à accompagner l’initiative<br />
nationale autour de l’intelligence artificielle.<br />
Quant aux grands groupes, ils<br />
annoncent des véhicules autonomes à<br />
l’horizon 2020/2025. C’est encore assez<br />
flou de par la complexité de validation<br />
d’un véhicule level 5 (full autonomous).<br />
À quels enjeux le véhicule autonome<br />
doit-il répondre aujourd’hui ?<br />
Avant tout, la sureté (safety). Cela passe<br />
par la validation de l’ensemble des<br />
scénarios. Avec les techniques actuelles<br />
de validation sur route, cent ans, 24<br />
heures sur 24 seraient nécessaires alors<br />
que le digital twin permet une validation<br />
en quelques semaines. Autre enjeu,<br />
la sécurité (sécurity) ; celui-ci est similaire<br />
finalement aux problématiques<br />
du téléphone portable (protection de<br />
données, hacking...). Enfin viennent les<br />
enjeux de la qualité, laquelle impacte la<br />
sureté et la sécurité.<br />
> Siemens exposera sur le Congrès de la SIA<br />
En matière de sécurité, quel est votre<br />
sentiment vis-à-vis du récent accident<br />
qui produit en Arizona ?<br />
Le problème de safety rencontré<br />
démontre la difficulté de valider l’ensemble<br />
des scénarios possibles d’un<br />
ECU de traitement de données des<br />
capteurs du véhicule. On est encore<br />
loin du level 5 !<br />
Comment travaillez-vous au sein<br />
de Siemens, et plus particulièrement<br />
chez Mentor Graphics ?<br />
Nous fournissons une large gamme<br />
d’outils pour répondre aux enjeux de<br />
qualité, sécurité, et sureté de conception<br />
et validations des véhicules autonomes.<br />
Amesim, Polarion, ESD, PreScan, Capital,<br />
Catapult, Tessent, Questa, Veloce,<br />
Nucleus, DRS360, Calibre, pour ne<br />
citer qu’eux parmi tant d’autres, sont<br />
autant de logiciels EDA et IP que nous<br />
fournissons à nos clients afin d’adresser<br />
ces challenges autour du véhicule<br />
autonome. Nous travaillons à assurer<br />
interopérabilité de nos outils. Nous<br />
dévoilerons par exemple en juin au SIA<br />
une plateforme de conception et validation<br />
complète d’un ECU via son digital<br />
twin. ●<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
* Google, Apple, Facebook, Amazon<br />
© Architecture - Mentor<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I15
<strong>Essais</strong> et modélisation<br />
Événement<br />
Rétablir la confiance<br />
grâce aux essais<br />
World Nuclear Exhibition (WNE), la biennale française du nucléaire, va ouvrir ses portes du 26 au 28 juin<br />
prochain à Villepinte. L’occasion pour les industriels de rencontrer les acteurs majeurs du secteur, de nombreux<br />
sous-traitants et, parmi eux, des prestataires d’essais et des fournisseurs de solution en matière de tests,<br />
de mesure et de simulation… avec un mot d’ordre : la sécurité. Ce dossier montre à ce titre comment<br />
la filière a su se mettre en ordre de marche pour renouer la confiance avec l’opinion.<br />
© WNE 2016 - Photos Bruno des Gayets / Christian Bamale<br />
Sept ans déjà se sont écoulés. Il n’en reste pas moins que le<br />
drame de Fukushima est dans tous les esprits lorsqu’on<br />
évoque aujourd’hui le nucléaire. Autre sujet polémique,<br />
cette fois aucunement en lien avec la sécurité des centrales<br />
ou la santé des populations : les dérapages financiers dans<br />
la construction de centrales à commencer par l’EPR, dont<br />
les chantiers finlandais et français prennent un retard considérable<br />
et ne cessent de creuser une dette désormais abyssale.<br />
Pourtant, le nucléaire présente encore de nombreux<br />
avantages, tant en termes de puissance que d’indépendance<br />
énergétique ou d’émissions polluantes, en particulier dans<br />
les agglomérations et dans les transports. Des atouts qui ont<br />
fait de cette énergie une priorité faisant l’objet d’une accélération<br />
des projets dans les années 60.<br />
Gérard Kottmann, président de WNE,<br />
lors de la Cérémonie des Awards il y a deux ans<br />
Qu’en est-il de la sécurité ? Au-delà des coûts de l’installation,<br />
de l’exploitation ou encore de la gestion des déchets<br />
nucléaires et du démantèlement des centrales, c’est le sujet le<br />
plus critique. Or les grands exploitants et producteurs d’électricité,<br />
au premier rang desquels EDF, renforcent en permanence<br />
leurs exigences en la matière, impactant en première<br />
ligne leurs sous-traitants pour le développement d’équipements<br />
intégrant les centrales mais aussi leurs propres moyens<br />
d’essais, comme en témoigne ce dossier spécial. ●<br />
> Rendez-vous les 26, 27 et 28 juin prochains sur le salon<br />
WNE au parc des expositions de Paris-Nord Villepinte<br />
au sommaire de ce dossier<br />
18 Validation expérimentale de la simulation<br />
numérique du contrôle par sonde tournante<br />
transverse des tubes de générateur<br />
de vapeur<br />
22 Évaluation de l’intégrité structurelle<br />
des machines de fusion nucléaire à haute<br />
performance pour la production d’électricité<br />
26 Relever les défis du nucléaire par les essais<br />
28 Suspension par des amortisseurs à câble<br />
d’un onduleur en condition de séisme<br />
30 La simulation numérique, levier<br />
de performances dans le nucléaire<br />
Olivier Guillon<br />
16I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
3 e<br />
édition<br />
Rejoignez la première communauté<br />
mondiale du nucléaire civil<br />
26-28 juin 2018<br />
Paris Nord Villepinte - Hall 7<br />
22 000 participants internationaux<br />
800 exposants valorisant l’excellence nucléaire<br />
4 000 rendez-vous d’affaires<br />
10 tables rondes avec des intervenants<br />
internationaux de renom<br />
63 pays représentés<br />
SPOTLIGHTS<br />
Digitalisation et Déconstruction<br />
& Démantèlement<br />
(visites-guidées d’une heure)<br />
SMR et Réacteurs avancés,<br />
GEN IV et au-delà<br />
(déjeuners-débats)<br />
Exhibition _WNE<br />
wne@reedexpo.fr<br />
WNE-World Nuclear Exhibition<br />
www.world-nuclear-exhibition.com
<strong>Essais</strong> et modélisation<br />
En application<br />
Validation expérimentale de la simulation<br />
numérique du contrôle par sonde tournante<br />
transverse des tubes de générateur de vapeur<br />
Le voisinage de la plaque support<br />
des tubes (PST) de générateur de<br />
vapeur (GV) est particulièrement<br />
complexe pour le contrôle non destructif<br />
(CND) par courants de Foucault<br />
(CF). En effet, chaque tube a été fixé<br />
à la PST par dudgeonnage, opération<br />
consistant à le gonfler mécaniquement<br />
pour l’encastrer dans la plaque. La<br />
déformation du tube induite dans cette<br />
« zone de transition de dudgeonnage »<br />
(ZTD) rend plus complexe le signal CF.<br />
Or, cette zone présente un risque d’apparition<br />
de dégradation (fissures de<br />
corrosion sous contrainte, dépôts…),<br />
c’est pourquoi on a conçu une sonde<br />
CF adaptée, appelée « sonde tournante<br />
transverse » (STT), dont le capteur reste<br />
plaqué contre la paroi interne du tube,<br />
ce qui a pour intérêt d’atténuer au maximum<br />
le signal de la ZTD. Cette sonde<br />
est en outre opérée à deux fréquences<br />
pour éliminer, par combinaison, le<br />
signal de la PST.<br />
Par ailleurs, la simulation numérique<br />
est abondamment utilisée en appui à la<br />
qualification des procédés de contrôle<br />
CF, en particulier celui par sonde STT.<br />
La méthode des éléments finis tridimensionnels<br />
(EF-3D), telle que mise en<br />
œuvre dans l’outil C3D-CND, permet<br />
de modéliser sans difficulté toute déformation<br />
du tube (avec la résolution<br />
permise par le maillage) et de prendre<br />
en compte les très fortes perméabilités<br />
magnétiques des PST par le biais<br />
des éléments d’impédance de surface.<br />
Par contre, la modélisation de l’acquisition<br />
du signal en ZTD met en difficulté<br />
la majorité des outils de simulation,<br />
dès lors que la STT reste en contact<br />
avec le tube déformé, générant ainsi<br />
une trajectoire hélicoïdale complexe<br />
à définir. Cette difficulté a été résolue<br />
en implémentant dans C3D-CND<br />
un modèle original simulant le basculement<br />
de la STT dans la ZTD, et ce<br />
modèle a été validé expérimentalement<br />
sur une maquette de ZTD comportant<br />
une entaille circonférentielle interne.<br />
Les trois composants du modèle<br />
numérique<br />
1. La STT : c’est l’une des sondes les<br />
plus complexes à modéliser en raison<br />
des particularités de sa conception (voir<br />
Figure 1). En effet, pour intensifier et<br />
concentrer le champ de la bobine émettrice,<br />
cette dernière est logée dans un<br />
pot de ferrite lui-même blindé par un<br />
anneau conducteur.<br />
Les deux bobines réceptrices sont<br />
quant à elles alignées sur une génératrice<br />
du tube, afin de détecter fissures<br />
circonférentielles (en mode différentiel).<br />
Comme précisé plus haut, les trois<br />
bobines restent constamment plaquées<br />
contre la paroi interne du tube afin de<br />
réduire le signal de ZTD. Pour ce faire,<br />
elles sont insérées dans un sabot mobile<br />
pouvant se déplacer en translation et<br />
en rotation.<br />
2. La ZTD : on a considéré la maquette<br />
d’une ZTD réaliste constituée de deux<br />
dudgeonnages mécaniques successifs<br />
appelés respectivement « intégral »<br />
(DMI) et « amélioré » (DMA), procédé<br />
minimisant la contrainte mécanique à<br />
l’encastrement du tube. En entrée de<br />
la zone de DMI se trouve une entaille<br />
circonférentielle interne électro-érodée<br />
(voir Figure 2 à gauche). Cette<br />
maquette bénéficie par ailleurs de relevés<br />
dimensionnels extrêmement précis<br />
(tolérance de 3 mm) pour le diamètre<br />
interne et l’épaisseur du tube sur toute<br />
Figure 1<br />
Modèle de CAO de la STT (gauche), maillage EF-3D éclaté (milieu), vue du sabot mobile (droite)<br />
18I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
essais et modélisation<br />
la longueur de la ZTD (Figure 2 à<br />
droite). Malgré la distorsion notable<br />
des sections du tube (visible sur les<br />
courbes en trait pointillé) et la corrélation<br />
entre le diamètre et l’épaisseur<br />
(illustrant la conservation du volume<br />
dans le dudgeonnage du tube), l’hypothèse<br />
classique du tube axisymétrique<br />
reste suffisante pour notre modèle<br />
de basculement et seules les valeurs<br />
moyennées ont été utilisées (courbes<br />
en trait plein).<br />
3. Le modèle de basculement :<br />
à partir du déplacement du sabot<br />
mobile de la STT et de la géométrie<br />
de ZTD décrite finement (et supposée<br />
axisymétrique), on a élaboré un modèle<br />
de contact sabot-tube basé sur les hypothèses<br />
cinématiques suivantes :<br />
- la position des bobines est obtenue<br />
par la somme du déplacement<br />
et de la rotation du corps de<br />
sonde (c’est le balayage classique des<br />
sondes tournantes) et de deux paramètres<br />
supplémentaires : la translation<br />
radiale du sabot et sa rotation<br />
tangentielle, qui dépendent du profil<br />
de la ZTD (courbes rouge et bleue<br />
de la Figure 3) ;<br />
- la ZTD est décomposée en une<br />
succession de troncs de cône (courbe<br />
noire de la Figure 3) constituant une<br />
discrétisation linéaire, en quelques<br />
dizaines de points, du diamètre<br />
interne mesuré de la Figure 2 ;<br />
Figure 2<br />
Maquette de ZTD avec entaille circonférentielle (gauche) et relevé dimensionnel (droite)<br />
- le contact sabot-tube s’effectue en deux<br />
points seulement, points qui doivent<br />
nécessairement encadrer le milieu<br />
du sabot afin d’assurer son équilibre<br />
statique en rotation (pour cela, l’extension<br />
axiale du sabot doit être connue<br />
précisément).<br />
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ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I19
<strong>Essais</strong> et modélisation<br />
Figure 3<br />
Positions du sabot mobile, radial = rouge (mm),<br />
rotation = bleu (%) et rayon du tube = noir (mm)<br />
La dernière hypothèse implique la mise<br />
en œuvre d’un schéma itératif qui fournit<br />
une solution unique, excepté dans<br />
quelques rares cas où la rotation diminue<br />
très brutalement. Ces cas nécessiteraient<br />
idéalement un modèle<br />
dynamique du sabot et les CF associés,<br />
trop complexe à mettre au point.<br />
Comparaison avec la mesure<br />
Une acquisition du signal de STT a<br />
été menée sur la maquette décrite plus<br />
haut, à la fréquence de 600 kHz, au<br />
pas de 1 mm en axial et 1.8° en angulaire.<br />
Ces mesures sont illustrées sur la<br />
Figure 4 après étalonnage. Le passage<br />
de la STT au droit de l’entaille en entrée<br />
de DMI est marqué par plusieurs pics<br />
qui doivent pouvoir donner une bonne<br />
indication de la position axiale de l’entaille<br />
et de son ouverture angulaire, à<br />
la condition que les pics ne soient pas<br />
noyés dans le signal de ZTD. Pour s’en<br />
assurer, seule la simulation permet de<br />
discriminer le signal d’entaille et le<br />
signal de ZTD.<br />
Le signal de ZTD est prépondérant en<br />
voie X (partie réelle). Sur la Figure 5, on<br />
trace ce signal le long des génératrices<br />
du tube qui ne coupent pas l’entaille. On<br />
doit mettre en rapport la dispersion de<br />
ces tracés (courbes grises) avec celle<br />
des diamètres du tube de la Figure 2.<br />
Avec cette représentation, on identifie<br />
très bien les pics d’entrée et de sortie des<br />
deux zones DMI et DMA et surtout, on<br />
obtient un très bon accord du signal<br />
mesuré moyenné (courbe jaune) avec<br />
le signal simulé (courbe rouge), obtenu à<br />
partir du modèle de ZTD axisymétrique<br />
décrit plus haut.<br />
Figure 4<br />
Signal STT temporel étalonné (mV), voie X = bleu, voie Y = rouge<br />
Figure 5<br />
Signal STT en voie X (mV) par génératrice (gris), en moyenne (jaune) et calculé (rouge)<br />
Figure 6<br />
Signal d’entaille en voie Y (mV) mesuré (trait pointillé) et calculé (trait plein)<br />
20I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
essais et modélisation<br />
Sur la Figure 6, on moyenne la voie Y (partie imaginaire) du<br />
signal mesuré sur toutes les génératrices coupant l’entaille, le<br />
signal retrouve précisément le positionnement axial de cette<br />
entaille (trait pointillé) fourni dans les spécifications de la<br />
maquette, ce positionnement étant également très bien prédit<br />
par la simulation (trait plein). Un léger désaccord en amplitude<br />
doit être mis sur le compte d’une définition géométrique<br />
de l’entaille moins précise que celle du tube (pas de relevé<br />
dimensionnel pour l’entaille).<br />
* Références<br />
« La simulation des procédés de CND-CF complexes<br />
à la portée des ingénieurs »<br />
Pierre Thomas, Benjamin Goursaud, Eilin Guillot,<br />
Fannie Meyer, présentation JE.2.B3,<br />
Les Journées COFREND 2017, 30 mai 2017<br />
CONCLUSION<br />
À l’aide de l’outil C3D-CND dédié à la simulation par<br />
EF-3D des CND-CF des tubes de GV, on a calculé le signal<br />
de contrôle par STT d’une configuration réaliste d’entaille<br />
circonférentielle placée dans la ZTD d’un tube. Ce type de<br />
configuration constitue un véritable challenge de modélisation<br />
en raison de la complexité de la sonde et de son<br />
déplacement dans la ZTD. On a traité ce cas avec un modèle<br />
cinématique de basculement de la STT dans la ZTD qui a<br />
fourni des résultats en très bon accord avec les mesures,<br />
notamment pour le signal de la ZTD. Le signal calculé pour<br />
l’entaille pourra être amélioré en abandonnant l’hypothèse<br />
d’une ZTD axisymétrique, ce qui ne pose aucun problème<br />
pour la modélisation par EF-3D, mais conduira à un modèle<br />
de basculement beaucoup plus complexe. ●<br />
pierre thomas, Fannie meyer, benjamin Goursaud,<br />
Gilles Girard, eilin Guillot, chiara Zorni – du groupe edF<br />
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ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I21
<strong>Essais</strong> et modélisation<br />
Jeffrey Doody<br />
Jeffrey Doody est ingénieur en mécanique<br />
au MIT Plasma Science and Fusion<br />
Center. Il est photographié ici à la Comsol<br />
Conference 2015 à Boston, où il a remporté<br />
un prix pour son travail de simulation.<br />
Étoiles artificielles<br />
Évaluation de l’intégrité structurelle des machines<br />
de fusion nucléaire à haute performance<br />
pour la production d’électricité<br />
Les chercheurs du MIT Plasma Science and Fusion Center utilisent la simulation numérique pour évaluer<br />
et optimiser la conception envisagée de l’expérience « Advanced Divertor » - un dispositif compact de fusion<br />
nucléaire qui reflète la puissance d’un réacteur à taille réelle dans un banc d’essai de R&D.<br />
La fusion nucléaire se produit naturellement au cœur<br />
du soleil, libérant d’énormes quantités d’énergie rayonnantes<br />
au fur et à mesure que la masse diminue et<br />
que les noyaux d’hydrogène fusionnent pour former de plus<br />
grands atomes d’hélium. Nous recevons cette énergie sur<br />
Terre sous forme de lumière, malgré une distance moyenne<br />
de 149 millions de kilomètre.<br />
La démonstration que la fusion de l’hydrogène peut être<br />
une source d’énergie propre, sûre et presqu’illimitée, a été<br />
l’objectif principal de plus de cinquante ans de recherches<br />
internationales. Au MIT, les recherches se sont concentrées<br />
principalement sur une approche avec un champ magnétique<br />
très intense. Au Plasma Science and Fusion Center (PSFC)<br />
du MIT, expérimentation, théorie et simulation numérique<br />
ont été combinées pour identifier et comprendre les sciences<br />
et les technologies qui peuvent rendre l’énergie de fusion<br />
disponible plus tôt.<br />
L’Advanced Divertor eXperiment (ADX) est une expérience<br />
de fusion nucléaire, et plus particulièrement un tokamak,<br />
proposé par des chercheurs du PSFC pour fournir des flux<br />
de chaleur, des densités et des températures similaires à ce<br />
que nous nous attendons à observer dans un réacteur de<br />
fusion, avec seulement de courtes décharges de plasma (voir<br />
la Figure 1).<br />
Figure 1<br />
Schéma du projet de tokamak ADX du MIT PSFC.<br />
22I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
<strong>Essais</strong> et modélisation<br />
Dans un tokamak, des températures supérieures à 150<br />
millions de degrés Celsius provoquent la séparation des<br />
électrons des noyaux, ce qui forme un plasma surchauffé<br />
entièrement ionisé à partir d’un combustible hydrogène<br />
gazeux. Le cœur du plasma est contenu dans un récipient<br />
sous vide toroïdal ou en forme d’anneau et est maintenu<br />
à haute pression pour produire un plasma dense avec une<br />
probabilité élevée de collision. Les champs magnétiques<br />
externes confinent et contrôlent le plasma d’une manière<br />
analogue aux champs gravitationnels intenses au cœur du<br />
soleil, produisant ainsi une fusion nucléaire. « Les progrès<br />
récents dans les supraconducteurs à haute température pourraient<br />
nous permettre de concevoir un tokamak qui fonctionne<br />
à des champs magnétiques plus élevés, hissant ainsi<br />
les performances du plasma à celles du niveau des réacteurs,<br />
explique Jeffrey Doody, ingénieur en mécanique au PSFC.<br />
L’objectif des recherches passera ensuite de l’amélioration de<br />
la performance du plasma aux systèmes de support dans le<br />
tokamak. »<br />
À l’aide de la simulation numérique, Jeffrey Doody et ses<br />
collègues conçoivent la structure ADX pour obtenir et maintenir<br />
des flux de chaleur et des champs magnétiques au<br />
niveau de celui des réacteurs, ce qui en fait un banc d’essai<br />
adapté pour les systèmes d’échappement et les interactions<br />
plasma-matériau. Tout ceci afin de permettre la prochaine<br />
étape de développement des machines à fusion.<br />
Figure 2<br />
Schéma du tokamak ADX proposé par le PSFC du MIT.<br />
« Pour évaluer la conception du récipient ADX proposé,<br />
nous effectuons une simulation numérique dans le logiciel<br />
Comsol Multiphysics afin de prévoir les champs magnétiques,<br />
les courants de Foucault et les forces de Lorentz qui résultent<br />
d’une perturbation du plasma, explique Doody. Les charges<br />
calculées sont ensuite appliquées à un modèle mécanique du<br />
récipient, afin de prévoir les contraintes et les déplacements. »<br />
La Figure 3 montre la géométrie d’un modèle magnétique<br />
à symétrie cyclique de l’ADX, dont le récipient, le plasma et<br />
les bobines magnétiques poloïdales, nécessaires pour maintenir<br />
le plasma dans sa position d’équilibre.<br />
Survivre au plasma<br />
La conception proposée pour le récipient sous vide ADX est<br />
innovante dans le sens où il est composé de cinq enveloppes<br />
axisymétriques distinctes, comme le montre la figure 2, au<br />
lieu d’un seul cylindre. La conception modulaire permet<br />
d’échanger les bobines magnétiques et de tester différentes<br />
configurations du divertor. Le divertor est un composant qui<br />
sert de système d’échappement pour retirer les cendres de<br />
fusion du tokamak. Lorsque les ions échappent au confinement<br />
des champs magnétiques qui contrôlent le plasma, le<br />
divertor les récupère et les conduit hors du récipient.<br />
Le récipient modulaire doit non seulement supporter les flux<br />
thermiques élevés et les champs magnétiques nécessaires<br />
pour produire la fusion nucléaire, mais doit aussi survivre<br />
aux perturbations du plasma, qui sont une autre source de<br />
contraintes dans l’enveloppe sous vide du réacteur, générées<br />
par l’effondrement du plasma.<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I23
<strong>Essais</strong> et modélisation<br />
Le pire scénario apparait pour des perturbations du plasma<br />
en déplacement vertical (VDE), où le plasma dérive vers le<br />
haut avec 1,5 million d’ampères de courant, cesse de bouger<br />
après 10 millisecondes et perd tout son courant en une seule<br />
milliseconde. Les champs magnétiques, qui changent rapidement<br />
autour du plasma perturbé, produisent des courants<br />
de Foucault dans l’enveloppe du récipient sous vide. Des<br />
forces de Lorentz s’appliquent alors sur le récipient lorsque<br />
les courants de Foucault rencontrent à la fois les champs<br />
magnétiques poloïdaux et les champs magnétiques toriques<br />
plus forts du tokamak qui confinent le plasma.<br />
Figure 4<br />
En haut, la géométrie du modèle structurel de l’ADX montre les surfaces violettes où la structure<br />
est encastrée.<br />
Figure 3<br />
À gauche, la géométrie du modèle utilisée pour déterminer les courants de Foucault<br />
dans les parois du récipient sous vide ADX, à droite.<br />
Au cours d’une VDE, les courants de Foucault ont une amplitude<br />
plus importante en raison de la proximité du plasma<br />
avec la paroi du récipient, et la VDE constitue donc le cas<br />
test de choix dans le modèle de calcul de l’ADX. La Figure 3<br />
montre la répartition du courant de Foucault calculée à partir<br />
du modèle numérique. Un second modèle a été développé<br />
pour déterminer les forces de Lorentz dues aux champs<br />
magnétiques toroïdaux du tokamak, là où seuls les champs<br />
poloïdaux étaient inclus dans un premier modèle de l’ADX.<br />
Renforcement du récipient sous vide ADX<br />
Les perturbations du plasma entraînent d’importantes forces<br />
de Lorentz qui agissent sur les parois de l’ADX, en particulier<br />
dans les poches supérieures et inférieures du récipient sous<br />
vide pendant une VDE. Dans un modèle mécanique du récipient<br />
ADX, représenté dans la figure 4, les limites supérieures<br />
et inférieures sont attachées au couvercle du récipient et ne<br />
peuvent pas être déplacées pendant la simulation. Les chargements<br />
correspondant à la force de Lorentz exercée sur le<br />
récipient sont appliqués aux surfaces concernées. Dans ce cas<br />
test, la force de Lorentz a été déterminée pour un tokamak<br />
qui fonctionnait avec un courant de plasma de 1,5 million<br />
d’ampères et un champ toroïdal de 6,5 Tesla.<br />
Les résultats de simulation de contrainte et de déplacement<br />
indiquent que la conception nécessite un renforcement. En<br />
bas, la géométrie du modèle montre une surface encastrée<br />
supplémentaire correspondant à un bloc de support ajouté à<br />
la conception initiale de l’ADX. Les composants modulaires<br />
du récipient sont faits en Inconel 625, un alliage à base de<br />
nickel très résistant au courant et qui réduit au maximum<br />
les courants de Foucault. La limite d’élasticité du matériau<br />
est de 460 MPa, mais les critères de conception de l’ADX<br />
stipulent que les parois du récipient ne doivent pas subir de<br />
contraintes supérieures à 306 MPa, soit les deux tiers de la<br />
limite d’élasticité.<br />
La simulation numérique montre que, sans aucune modification<br />
de conception, la force de Lorentz due à une VDE<br />
conduit à de grandes contraintes dans le récipient en s’approchant<br />
de la valeur de la limite d’élasticité et provoque des<br />
déflexions d’1 centimètre dans la structure. Pour stabiliser<br />
la paroi du récipient sous vide, un bloc de support est ajouté<br />
pour immobiliser une surface supplémentaire, comme indiqué<br />
dans la 2 e rangée de la figure 4. Les résultats de simulation,<br />
obtenus avec le bloc de support en place, démontrent<br />
des contraintes et des déplacements considérablement réduits<br />
de la paroi, ce qui indique que le récipient sous vide stabilisé<br />
peut survivre à une perturbation du plasma et répondre<br />
aux essais envisagés avec l’ADX.<br />
Prochaine étape de la fusion nucléaire<br />
et au-delà<br />
La conception par simulation de l’ADX lui permettra de fonctionner<br />
avec le maximum de performance en toute sécurité<br />
au PSFC, où elle deviendra la machine de fusion la plus<br />
récente à servir de plate-forme R&D pour tester les concepts<br />
de divertor nécessaires à un réacteur de fusion. ●<br />
Jennifer Seguy (traduction : Comsol)<br />
24I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
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ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I25
<strong>Essais</strong> et modélisation<br />
Alexandra Backelandt<br />
Responsable du suivi des essais pour<br />
le secteur nucléaire chez Sopemea,<br />
Alexandra Backelandt est diplômée de l’Insa<br />
de Lyon (promotion 2010). Elle a mené<br />
un doctorat chez EDF R&D aux Renardières<br />
portant sur l’étude des réparations<br />
des tours aéro-réfrigérantes des centrales<br />
nucléaires.<br />
Tendances<br />
Relever les défis du nucléaire par les essais<br />
Afin de répondre aux nouveaux défis du nucléaire, les grands prestataires d’essais ont dû s’adapter avec<br />
pour mot d’ordre : miser avant tout sur la sécurité tout en répondant à la volonté des exploitants de prolonger<br />
la durée de vie des centrales. Un impact évident sur les opérations d’essais, comme l’explique Alexandra<br />
Backelandt, responsable du suivi des essais pour le secteur nucléaire chez Sopemea.<br />
Chez Sopemea, il n’y a pas que la<br />
défense qui occupe les équipes<br />
de techniciens et d’ingénieurs<br />
d’essais. Chargée du suivi des nouveaux<br />
projets dans le domaine du nucléaire,<br />
Alexandra Backelandt peut témoigner<br />
de la bonne tenue de ce marché dans le<br />
chiffre d’affaires du groupe. Il faut dire<br />
qu’outre EDF et Areva – avec qui elle<br />
travaille en direct – Sopemea réalise des<br />
prestations d’essais pour une myriade<br />
de sous-traitants et de fabricants de<br />
vannes et de capteurs de température<br />
par exemple, ou encore des assembliers<br />
d’armoires électriques pour des essais<br />
de qualification notamment. « Pour<br />
EDF en revanche, les prestations sont<br />
plus étendues, précise Alexandra Backelandt.<br />
Pour installer un matériel dans<br />
une centrale nucléaire, EDF doit justifier<br />
aux Autorités de sûreté nucléaire<br />
que celui-ci doit et devra assurer sa fonction,<br />
y compris en cas d’accident. Avant,<br />
le matériel était vieilli pour simuler une<br />
durée de vie d’installation sur site de<br />
quarante ans. Toute une batterie de<br />
tests de qualification est alors effectuée<br />
afin de simuler ce vieillissement. Dans le<br />
cadre du programme “grand carénage”<br />
visant à allonger la durée d’exploitation<br />
des centrales nucléaires, la durée de vieillissement<br />
des matériels est aujourd’hui<br />
étendue à soixante ans ».<br />
Enceinte de 20 m 3 abritant un essai<br />
climatique sur vannes HMD<br />
© Bernard Control<br />
On distingue plusieurs procédures de<br />
qualification (AG, K1, K2, K3, K3ad),<br />
dont le nombre et le type d’essais<br />
dépendent de l’emplacement de l’équipement<br />
dans la centrale nucléaire. Ainsi,<br />
pour des matériels installés à l’intérieur<br />
de l’enceinte confinement, la procédure<br />
de qualification à appliquer est celle de<br />
niveau K1. Pour les matériels situés à<br />
l’extérieur de l’enceinte de confinement,<br />
la procédure de qualification K3 est<br />
applicable. En effet, pour ces matériels<br />
il faut, également, pouvoir démontrer<br />
qu’ils pourront assurer leur fonction<br />
aux conditions normales de fonctionnement<br />
et sous sollicitation sismique.<br />
Forte évolution des essais<br />
vers le sismique<br />
Les procédures de qualification AG<br />
(Accident Grave) et K1 sont celles dont<br />
les sévérités d’essais sont le plus élevé dans<br />
le secteur du nucléaire. Outre les essais<br />
de vieillissement, elles comprennent les<br />
essais d’irradiation d’accident et les essais<br />
26I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
<strong>Essais</strong> et modélisation<br />
© Areva<br />
LOCA (Loss Of Cooling Accident). Ces<br />
derniers doivent permettre de vérifier que<br />
le matériel est apte à remplir la fonction<br />
qui lui est assignée dans les conditions<br />
d’ambiance en température et en pression<br />
représentant un accident interne à<br />
l’enceinte de confinement.<br />
Déjà réalisés à l’époque des premières<br />
centrales, ces essais connaissent une<br />
recrudescence, en raison notamment<br />
de la montée importante du niveau de<br />
sévérité des essais sismiques ; « ceux-ci<br />
ont beaucoup augmenté ces dernières<br />
années », précise Alexandra Backelandt,<br />
avant d’ajouter que « depuis le drame de<br />
Fukushima, de nouveaux types d’essais<br />
sont apparus nécessitant la mise en place<br />
de nouveaux moyens d’essais ou l’adaptation<br />
des moyens existants ».<br />
Table bi-axiale 3 m x 3 m<br />
Les exigences ultimes de sécurité mises<br />
à part, l’idée n’est autre aujourd’hui<br />
que d’augmenter la durée de vie des<br />
centrales nucléaires. Peu de nouvelles<br />
qualifications en vue mais plutôt des<br />
équipements prélevés sur des centrales<br />
en exploitation ; « l’objectif pour EDF est<br />
de refaire des essais de qualification sur<br />
ces différents matériels installés depuis 30<br />
ou 40 ans pour s’assurer qu’ils puissent<br />
résister durant vingt à trente années<br />
supplémentaires ! ».<br />
Ce type d’essais est fortement sollicité<br />
chez Sopemea, dont les prestations<br />
débutent par les essais initiaux<br />
qui consistent à faire un point zéro du<br />
matériel avant essais, puis sont suivis<br />
par les essais de vieillissement mécaniques<br />
sur pot vibrant pour simuler<br />
le vieillissement d’un matériel situé à<br />
proximité d’une machine tournante par<br />
exemple, et les essais de vieillissement<br />
thermiques (essais de froid, de chaleur<br />
sèche, de chaleur humide, de variation<br />
rapide de température, éventuellement<br />
de brouillard salin), sans oublier les<br />
essais de fonctionnement prolongé ; à<br />
ce titre, Sopemea développe des bancs<br />
d’essais spécifiques aux différents matériels<br />
à qualifier. Dernier type d’essais, les<br />
essais dits d’accidents, dont les essais<br />
sismiques font partis et pour lesquels<br />
Sopemea possède deux tables dotées de<br />
vérins électrohydrauliques : « ces tables,<br />
l’une de 3 m x 3 m, bi-axiale avec des<br />
vérins de 300 kN de force nous permet<br />
de réaliser les essais sismiques au<br />
niveaux « ensemble » avec une accélération<br />
maximale de 4 g, l’autre d’1mx1m,<br />
bi-axiale avec des vérins de 40 kN de<br />
force nous permet de réaliser les essais<br />
sismiques au niveaux « composants »<br />
avec une accélération maximale de 7 g ».<br />
Par ailleurs, Sopemea réalise les essais<br />
LOCA (Loss Of Cooling Accident) et<br />
les essais CEM (Compatibilité Electromagnétique)<br />
lorsque cela est nécessaire<br />
à la qualification.<br />
Enceinte Loca<br />
Des investissements<br />
en permanence<br />
pour répondre<br />
aux nouveaux défis<br />
Ainsi, dans le domaine du nucléaire,<br />
mis à part les essais d’irradiation réalisés<br />
en sous-traitance, Sopemea intervient<br />
en soutien aux clients dès la phase<br />
de réalisation du programme d’essais.<br />
Pour les essais de qualification, le<br />
spécialiste met à disposition une équipe<br />
avec un chef de projets et des techniciens<br />
projets chargés de suivre le matériel<br />
durant chaque phase de test ainsi<br />
que son évolution au cours de la qualification.<br />
Une méthode de travail éprouvée<br />
depuis de nombreuses années et qui<br />
s’avère efficace d’autant que les défis à<br />
venir sont de taille pour les prestataires<br />
d’essais : prolongation de la durée de vie<br />
des centrales, nouveaux projets comme<br />
ITER à Cadarache ou encore le nouvel<br />
EPR à Hinkley Point en Grande-Bretagne.<br />
« Nous serons toujours obligés de<br />
mener des essais afin de justifier la sécurité<br />
des équipements auprès de l’Autorité<br />
de sûreté nucléaire ; on nous demande<br />
ainsi toujours plus de contrôles fonctionnels<br />
et la sévérité des essais sismiques ne<br />
fait qu’augmenter. C’est d’ailleurs pourquoi<br />
nous investissons en permanence,<br />
à l’exemple de notre table bi-axiale<br />
1 m x 1 m qui sera prochainement dotée<br />
de nouveaux vérins de 55 kN de force ». ●<br />
Olivier Guillon<br />
© DR<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I27
<strong>Essais</strong> et modélisation<br />
En application<br />
Suspension par des amortisseurs<br />
à câble d’un onduleur en condition<br />
de séisme<br />
Pour assurer la protection contre le séisme d’un onduleur utilisé au sein d’une centrale nucléaire,<br />
Socitec a proposé un système de découplage par amortisseurs à câble et justifié leur choix par calculs<br />
et essais de caractérisation. L’équipement complet a été qualifié au séisme chez Sopemea en février 2018.<br />
Voici les résultats de mesures obtenus et leur corrélation avec les calculs de définition.<br />
La catastrophe survenue à Fukushima en 2011 a provoqué<br />
une sévérisation de certains spectres de séismes<br />
pris en compte pour le dimensionnement des centrales<br />
nucléaires, en particulier pour le calcul de la tenue des<br />
équipements électriques permettant le bon fonctionnement<br />
du circuit de refroidissement. Revus à la hausse, ces<br />
niveaux atteignent parfois 10 ou 15 g, rendant ainsi impossibles<br />
les montages rigides ou des montages sur éléments<br />
souples tels que les boites à ressorts utilisées habituellement.<br />
Ces dernières ne permettent pas de garantir des durées<br />
de vie suffisantes au regard des nouvelles exigences prises<br />
en compte dans le domaine nucléaire (durées de vie supérieures<br />
à 50 ans).<br />
Il est donc nécessaire de trouver une solution alternative qui<br />
permette de protéger des séismes les différents équipements<br />
présents dans ces établissements tout en ayant une durée de<br />
vie suffisamment élevée. Cet article présente la mise en place<br />
d’une solution de découplage par suspension élastique assurant<br />
l’isolation d’un onduleur fabriqué par RIELLO UPS,<br />
depuis le choix du modèle de suspension jusqu’à la réalisation<br />
d’essais sismiques.<br />
Le choix d’une suspension adaptée<br />
La solution qui a été choisie pour cette application est l’amortisseur<br />
à câble. Le câble enroulé en forme de spire possède<br />
à la fois des capacités d’élasticité et d’amortissement importantes.<br />
Les spires ont de grandes capacités de déformation<br />
et la dissipation est assurée par le frottement interne des<br />
brins métalliques. Cette solution tout inox a une durée de<br />
vie identique au matériel et est insensible à la température,<br />
à l’humidité et aux agents chimiques.<br />
Figure 1 Modèle HH16-70<br />
Ces amortisseurs permettent de filtrer fortement les séismes<br />
et de limiter les accélérations transmises à moins de 1 ou 2 g,<br />
garantissant ainsi la fonctionnalité de ces équipements après<br />
le séisme. Ce type de montage génère toutefois des débattements<br />
importants, de l’ordre de plusieurs dizaines de millimètres.<br />
Cela nécessite, lors de la phase de calcul, la prise en<br />
compte des non-linéarités dans les lois de comportement des<br />
amortisseurs. Une approche temporelle est de ce fait indispensable<br />
car les calculs harmoniques ne permettent pas la<br />
prise en compte des non-linéarités.<br />
Le modèle d’amortisseur choisi est le HH16-70, incliné à 45°.<br />
Cette inclinaison permet d’augmenter la capacité de débattement<br />
dans les suspensions et d’obtenir des caractéristiques<br />
de raideur identiques suivant les axes Y et Z (Figure 1).<br />
Modélisation non-linéaire de la suspension<br />
Le modèle dynamique de la suspension de l’onduleur évoqué<br />
précédemment a été réalisé avec le logiciel SYMOS ; ce logiciel<br />
permet de modéliser des équipements montés sur des<br />
amortisseurs représentés par des liaisons élastiques aux<br />
propriétés de raideur et d’amortissement non-linéaires. Différents<br />
types de modèles d’amortissement (visqueux, frottement<br />
sec, structural…) peuvent être intégrés afin d’obtenir<br />
assez facilement des modèles très élaborés.<br />
28I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
<strong>Essais</strong> et modélisation<br />
Campagne d’essais et validation des calculs<br />
Figure 2 Modélisation SYMOS (gauche) - Modèle 3D (droite)<br />
Les amortisseurs à câble ont été intégrés en utilisant des<br />
caractéristiques de raideur non-linéaires issues de mesures et<br />
d’un modèle de frottement sec dont les paramètres ont également<br />
été identifiés à partir de caractérisations expérimentales.<br />
Le modèle utilisé est le modèle de Dahl, souvent utilisé<br />
et adapté à la friction de par sa simplicité et sa robustesse. La<br />
force de restitution d’un amortisseur est donc décomposée<br />
en une composante élastique et une composante dissipatrice<br />
fonction du déplacement dans l’amortisseur.<br />
L’onduleur conçu par RIELLO UPS a été qualifié en Février<br />
2018 sur un excitateur électrohydraulique au laboratoire Sopemea<br />
situé à Vélizy-Villacoublay. Dans un premier temps, une<br />
recherche de fréquences de résonance est effectuée par un<br />
balayage sinus. S’ensuivent deux essais sismiques : le premier<br />
à niveau réduit de 50% et le deuxième au niveau nominal.<br />
Chacun de ces essais est réalisé suivant deux configurations :<br />
lors de la première, les axes OX et OZ sont excités simultanément.<br />
Lors de la deuxième, ce sont les axes OY et OZ (Figure 5).<br />
Figure 5 Dispositif d’essai<br />
L’excitation utilisée pour la recherche de fréquences est un<br />
balayage sinus dans la bande 1-55Hz et d’amplitude constante<br />
valant 0.2 g. Cette recherche a également été menée de manière<br />
numérique via Symos en effectuant un calcul transitoire pour<br />
chaque fréquence étudiée. La figure 6 montre la superposition<br />
calcul-mesure pour la recherche de la fréquence verticale.<br />
Figure 3<br />
Essai<br />
de caractérisation<br />
des amortisseurs<br />
Figure 4 Courbes force-déflexion<br />
La bonne corrélation au stade de la recherche de fréquences<br />
atteste de la pertinence du modèle en raideur et en amortissement.<br />
Les signaux temporels synthétisés à partir des spectres<br />
de séisme ont été récupérés et utilisés en entrée du modèle<br />
Symos. Robuste, le modèle a une capacité à reproduire des<br />
accélérogrammes sur des signaux complexes.<br />
Performances de la suspension<br />
Un des objectifs de la suspension est de filtrer une partie des<br />
fréquences présentes dans le spectre d’entrée. Afin de valider<br />
la performance des amortisseurs au regard de cet objectif, les<br />
spectres de réponse des signaux d’entrée et de sortie ont été<br />
calculés. D’après les résultats obtenus à partir de mesures effectuées<br />
suivant l’axe Y, l’entrée est relevée sur la table d’excitation et<br />
la sortie au niveau du centre de gravité de l’ensemble suspendu.<br />
La fréquence de coupure est d’environ 2Hz. Cela signifie que<br />
la suspension permet de diminuer fortement les niveaux<br />
vibratoires correspondant à des fréquences supérieures à<br />
2Hz, montrant ainsi la capacité des amortisseurs à câble à<br />
atténuer les secousses pouvant survenir lors d’un séisme. ●<br />
Erwan Smetryns, Jean-Pierre Tartary et Jean-Michel Courzereaux<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I29
essais et modélisation<br />
Thomas grand<br />
Vice-président Énergie et procédés<br />
au sein de Dassault Systèmes,<br />
Thomas Grand a passé quinze ans<br />
dans le secteur de l’énergie et du nucléaire<br />
avant de rejoindre Dassault Systèmes.<br />
entRetIen<br />
La simulation numérique, levier de performances<br />
dans le nucléaire<br />
Vice-président énergie et procédés au sein de dassault systèmes, l’un des douze secteurs d’activités couverts<br />
par dassault systèmes, thomas Grand revient sur le nucléaire et les nombreuses problématiques qui se posent<br />
aux laboratoires d’essais. pour lui, les professionnels bénéficient de grandes avancées en matière d’outils<br />
de simulation, encore faut-il en maîtriser la densité d’informations.<br />
Depuis combien de temps DS travaille<br />
dans le domaine du nucléaire<br />
et comment a évolué l’usage<br />
de la simulation numérique ?<br />
Les outils de simulation numérique<br />
de Dassault Systèmes sont utilisés<br />
dans l’industrie nucléaire depuis plus<br />
de vingt ans. Le précurseur est né en<br />
1978. Il s’agit d’un outil de simulation<br />
par éléments fini nommé Abaqus, largement<br />
utilisé dans l’industrie nucléaire,<br />
notamment aux Etats Unis mais également<br />
en France, en Russie, en Inde ou<br />
en Corée du Sud par exemple. Cet outil<br />
permet d’assurer des études mécaniques<br />
poussées sur les composants clefs d’une<br />
installation nucléaire.<br />
À l’issue d’une époque pionnière où<br />
seuls de grands laboratoires publiques<br />
avaient accès à de tels outils de pointe,<br />
leur démocratisation a suivi celle<br />
des moyens informatiques, et ils ont<br />
équipé les grandes ingénieries, puis les<br />
bureaux d’études indépendants. Il est<br />
par ailleurs aujourd’hui possible aux<br />
acteurs de toute taille d’avoir accès à<br />
des moyens de calculs déportés chez<br />
nous, et d’utiliser la simulation en tant<br />
Réacteur<br />
que service facturé en fonction des<br />
ressources machines utilisées. Dans<br />
les prochains mois, Dassault Systèmes<br />
étendra le périmètre de sa place de<br />
marché en permettant la mise en relation<br />
entre offreurs et demandeurs de<br />
services d’ingénierie, dont ceux liés à<br />
la simulation.<br />
30I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
LE RENDEZ-VOUS INTERNATIONAL<br />
CONFÉRENCES | ATELIERS | EXPOSITION<br />
THE INTERNATIONAL MEETING<br />
CONFERENCES | WORKSHOPS | EXHIBITION<br />
ÉCOLE POLYTECHNIQUE<br />
PALAISEAU-FRANCE<br />
HPC<br />
BIG DATA<br />
SIMULATION<br />
PLATINUM SPONSORS<br />
GOLD SPONSORS<br />
SILVER SPONSORS<br />
PARTENAIRE<br />
CAFÉ EUROPÉEN<br />
DE LA RECHERCHE
<strong>Essais</strong> et modélisation<br />
Quelles solutions en matière d’essais et de simulation<br />
apporte aujourd’hui la société aux acteurs du nucléaire ?<br />
Qu’allez-vous présenter concrètement sur le salon WNE<br />
(si vous êtes exposant ; sinon, quelles solutions<br />
leur apportez-vous) ?<br />
Nous avons aussi d’autres classes d’outils de simulation utilisés<br />
dans l’industrie nucléaire tant en ingénierie qu’en maintenance,<br />
comme ceux dédiés à la simulation cinématique,<br />
utilisés aux depuis une dizaine d’années aux États-Unis également,<br />
ainsi qu’en Russie et dans le cadre de plusieurs projets<br />
internationaux (Inde, Chine, Turquie…). L’utilisation de ces<br />
outils permet d’optimiser les séquences de montage durant<br />
les grands chantiers de construction ou de rénovation.<br />
matiques est de maîtriser le foisonnement d’information,<br />
parfois hétérogène, produite par ces outils, entre des organisations<br />
toujours plus nombreuses du fait d’un recours accru<br />
à la sous-traitance. C’est la raison principale qui a motivé<br />
Dassault Systèmes à développer sa plateforme 3DExperience<br />
permettant de gérer le cycle de vie des simulations durant<br />
toute la durée de vie des projets et des installations, entre<br />
acteurs de différentes organisations, en promouvant les standards<br />
d’interopérabilité ouverts comme le FMI (Functional<br />
Mockup Interface).<br />
Cette approche est aujourd’hui une réalité dans certaines<br />
industries ayant des plateaux projets très fragmentés comme<br />
l’aéronautique ou l’automobile. L’objectif est bien de la transposer<br />
au secteur nucléaire, et nous déployons aujourd’hui<br />
notre plateforme de gestion du cycle de vie des simulations<br />
au sein de l’industrie nucléaire chinoise.<br />
Comment voyez l’avenir du nucléaire et du couplage<br />
essais et simulation dans le secteur ?<br />
Seismic<br />
Nous proposons aussi des outils de simulation fonctionnelle,<br />
utilisés par exemple dans la filière nucléaire française<br />
depuis de nombreuses années afin d’assurer la modélisation<br />
multiphysique du comportement de tous les systèmes, tant<br />
en phase d’ingénierie que pour l’étude d’optimisation de l’exploitation<br />
et de la maintenance. Ces outils s’appuient sur un<br />
langage de programmation ouvert nommé Modelica facilitant<br />
la collaboration entre acteurs.<br />
Ces outils permettent également la conception et la validation<br />
de logiciels de contrôle/commande de sûreté, et une meilleure<br />
maîtrise de leur qualification en ramenant les essais très en<br />
amont des projets. Les écarts et demandes de modifications<br />
sont largement réduits lors des phases de qualification/validation<br />
du fait de la correction des défauts en amont. Enfin,<br />
la formation des utilisateurs peut également se faire au plus<br />
près du fonctionnement réel et faciliter leur certification.<br />
Quels sont ces acteurs et quelles sont leurs problématiques ?<br />
Ces acteurs sont des ingénieristes, des architectes-ensembliers<br />
ou encore des opérateurs. Du fait de la démocratisation<br />
des outils de simulation numérique, une de leurs problé-<br />
La maîtrise du cycle de vie des procédures métier et les standards<br />
ouverts permettent non-seulement de gérer l’enchainement<br />
de simulations entre les outils de différents éditeurs,<br />
mais également de garantir la traçabilité des méthodes et des<br />
données. La démocratisation de processus complexes précédemment<br />
réservés à des spécialistes comme la co-simulation<br />
ou l’expérimentation automatique permet aujourd’hui leur<br />
mise à disposition auprès d’un plus grand nombre d’utilisateurs<br />
très opérationnels.<br />
Scénario-mode-result<br />
Ces outils de simulation bénéficient également d’un d’accès<br />
toujours plus aisé aux données de mesure via le couplage à<br />
l’instrumentation procédé, aux outils de tests non destructifs,<br />
ou même à des capteurs temporaires sans fil. Le développement<br />
de ce couplage mesure-simulation joue un rôle important<br />
afin d’assurer une plus grande robustesse des essais,<br />
évitant de nombreuses ressaisies manuelles ou transmissions<br />
de données non maîtrisées. Ceci réduit la présence de<br />
travailleurs en zones dangereuses et augmente donc l’efficacité<br />
et la sûreté, tant sur les chantiers qu’en exploitation. ●<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
32I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
mesures<br />
ÉvÉnement<br />
Astelab organise chez EDF Lab ses Journées nationales<br />
de l’environnement mécanique<br />
l’association pour le développement des sciences et techniques de l’environnement (aste) organise les 5 et 6<br />
juillet prochains, en partenariat avec edF r&d et sur le site d’edF lab à palaiseau (essonne) un colloque<br />
sur le thème de « l’innovation au service de la prise en compte de l’environnement mécanique des systèmes ».<br />
Depuis longtemps l’ASTE s’est<br />
attachée à défendre l’idée de la<br />
personnalisation des spécifications<br />
des systèmes en environnement<br />
mécanique tant pour leur conception<br />
que pour leur qualification. La<br />
Commission Méca-Clim a accompagné<br />
la rédaction des six normes Afnor<br />
NF X 50144, en cours de finalisation<br />
pour l’une d’entre elles. Cependant,<br />
la recherche ne s’arrête pas là et ce<br />
colloque a pour objet de présenter les<br />
innovations qui vont faire progresser le<br />
processus de personnalisation des essais<br />
en environnement mécanique, tant au<br />
niveau de sa caractérisation, de l’élaboration<br />
des spécifications d’essais que de<br />
la simulation et des essais.<br />
Les thèmes abordés lors de ce colloque<br />
sont les suivants : les « Nouveaux<br />
capteurs, capteurs sans fils, capteurs<br />
multi physiques », la « Préparation<br />
d’essais, traitement de données,<br />
stockage de résultats et échanges de<br />
données », la « Présentation de simulations,<br />
« Simulation Data Life Management<br />
», simulations multi physiques,<br />
les « Nouveaux moyens d’essais, essais<br />
combinés » et, enfin, la « Comparaison<br />
calcul essais, recalage de modèles,<br />
dialogue et ses calculs ».<br />
ment ERMES d’EDF aura lieu. Associé<br />
à ce colloque, le salon « Astelab<br />
Mécanique 2018 » est organisé afin<br />
de mieux faire connaître les différents<br />
acteurs du domaine, leurs produits et<br />
leurs services. Ce salon, à l’accès gratuit,<br />
est dédié aux fabricants et vendeur de<br />
capteurs, aux fabricants de systèmes<br />
d’acquisition et de moyens d’essais, aux<br />
laboratoires d’essais ainsi qu’aux développeurs,<br />
éditeurs et vendeurs de logiciels<br />
de simulations. ●<br />
Le programme détaillé du colloque<br />
est disponible sur le site de l’ASTE.<br />
Dans le cadre de la journée du 5 juillet,<br />
une visite du laboratoire du départeen<br />
SAvOIR PLUS ><br />
www.aste.asso.fr<br />
pperrin@aste.asso.fr<br />
ASTELAB MECANIQUE 2018<br />
Jeudi 5 juillet<br />
9h00<br />
Jeudi 5 juillet<br />
14h30<br />
Vendredi 6 juillet<br />
8h30<br />
Vendredi 6 juillet<br />
11h15<br />
Session Méthodes et moyens d'essais<br />
Président de session :<br />
Paul-Eric DUPUIS, AIRBUS DEFENCE & SPACE<br />
Capteurs sans fil : GLink 200<br />
Solution sans fil.<br />
ALLIANTECH<br />
Techniques de mesure des amortissements<br />
dans les structures<br />
Carole TREFFOT SOPEMEA<br />
Micro Vibration Measurements<br />
Post-processing at Very Low Frequency<br />
Etienne CAVRO AIRBUS DEFENCE & SPACE<br />
10h30-11h15 : Visite des exposants<br />
Lin-E-Air technology of high-force shalers<br />
in satellite testing facilities<br />
BRUEL & KJAER<br />
Fast Sine Sweep a new Shock Synthesis<br />
Method for shakers<br />
Paul-Eric DUPUIS<br />
AIRBUS DEFENCE & SPACE<br />
Low outgassing accelerometers<br />
and cables for thermal vacuum<br />
and vibration test environments<br />
Philippe BRIQUET<br />
PCB PIEZOTRONICS<br />
12h45 : Déjeuner et visite des exposants<br />
Introduction des technologies numérique<br />
3D dans les laboratoires des essais<br />
Thierry BIOLCHINI EMITECH<br />
Session Calcul/<strong>Essais</strong><br />
Président de session :<br />
Alexandre FOUCAULT EDF R&D<br />
Influence des conditions d’exploitation et des balourds<br />
thermiques sur le comportement vibratoire<br />
des lignes d’arbres de groupe turbo-alternateur :<br />
aspects numériques et expérimentaux.<br />
Andreaa PRISACARI, Mohamed Amine HASSINI,<br />
Raphaël PERONY et Mugurel STANCIU EDF R&D<br />
Effets de l’environnement vibratoire sur la<br />
durée de vie d’une éprouvette en aluminium<br />
Roger SERRA INSA VAL DE LOIRE<br />
15h30-16h15 : Visite des exposants<br />
Sécurisation des essais en vibration<br />
des satellites à partir de la simulation.<br />
Alain BETTACCHIOLI THALES ALENIA SPACE<br />
Evaluation de différents critères de corrélation<br />
essais-calculs en mécanique vibratoire.<br />
Rémy TODESCHINI CEA CESTA<br />
17h30 : Visite des laboratoires EDF de la Halle<br />
d’essais EMERAUDE (Ligne d’arbres) et LEME<br />
(Laboratoire Moteur).<br />
20h00 : Dîner - conférence (Abbaye des Vaux de<br />
Cernay, conférence : LAURENT BILLET – EDF)<br />
Session Analyse Modale<br />
Président de session : Bernard COLOMIES<br />
SOPEMEA<br />
Nouvel outil d'estimation d'analyse modale<br />
utilisant la méthode "Rational Fraction<br />
Polynomial" dans le domaine Z.<br />
Christophe MARCADET HGL DYNAMICS<br />
Analyse modale expérimentale<br />
en fonctionnement d’un groupe turbine<br />
d’une usine hydroélectrique<br />
pour caractériser le couplage dynamique<br />
entre la turbine et le génie civil.<br />
Nicolas TARDIEU, Oana-Zenaida PASCAN,<br />
Vincent LHUILLIER, Pascal JAIN,<br />
Nicolas de BURETEL de CHASSEY EDF R&D<br />
Analyse modale de structures complètes<br />
basée sur la corrélation d’images<br />
numériques 3D<br />
Raphaël HALLEZ SIEMENS<br />
10h00-10h45 : Visite des exposants<br />
Méthode SAMI : Identification modale non<br />
linéaire sans contact en schéma temps réel<br />
par assimilation de données vidéos rapides<br />
Adrien GOELLER, Marco ROSATELLO, Franck<br />
RENAUD, Stefania LO FEUDO, Martin GHIENNE,<br />
Jean-Luc DION<br />
SUPMECA - LABORATOIRE QUARTZ<br />
Session Variabilité<br />
et processus de personnalisation<br />
Président de session : Henri GRZESKOWIAK<br />
L’intérêt de la Méthode des Blocs Disjoints<br />
(MBD) dans la Spécifications<br />
des <strong>Essais</strong> vibratoires<br />
Bruno COLIN NEXTER SYTEMS<br />
Prise en compte de la variabilité des environnements<br />
dans un profil de vie<br />
Pascal LELAN DGA TT<br />
12h15-14h : Déjeuner et visite des exposants<br />
Interaction probabiliste de deux lois<br />
lognormales : approche non séparable<br />
intégrant le produit CG*FE<br />
Lambert PIERRAT<br />
Grenoble Alps University & LJ-Consulting<br />
Approches de validation de la fiabilité<br />
du produit par les essais :<br />
méthodes actuelles et perspectives<br />
Alaa CHATEAUNEUF Université Blaise Pascal<br />
Estimation statistique de la distribution<br />
normale de résistance mécanique<br />
à partir d'un faible nombre d'essais<br />
Lambert PIERRAT<br />
Grenoble Alps University & LJ-Consulting<br />
34I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
PLATEFORME LOGICIELLE MODULAIRE<br />
ACOUSTIQUE ET VIBRATIONS<br />
LOGICIEL QUI S’ADAPTE<br />
À VOS PROCESSUS MÉTIERS<br />
BK CONNECT – UNE PLATEFORME LOGICIELLE MODULAIRE<br />
CONÇUE SELON VOS BESOINS ET VOS TÂCHES<br />
BK Connect, la nouvelle plateforme d’analyse vibro-acoustique<br />
de Brüel & Kjær, est conçue selon les besoins, tâches et processus<br />
métiers des différents profils utilisateurs. Ainsi, vous accédez à ce<br />
dont vous avez besoin, au moment où vous en avez besoin.<br />
Cette plateforme conviviale permet d’optimiser les procédures<br />
d’essais et d’analyse. Vous travaillez plus intelligemment, avec plus<br />
de flexibilité, tout en minimisant les risques d’erreurs.<br />
Brüel & Kjaer France<br />
F-91540 MENNECY<br />
Téléphone : +33 1 69 90 71 00 · Fax : +33 1 69 90 02 55<br />
info.fr@bksv.com<br />
www.bksv.com/bkconnect-fr<br />
BN 2138 – 11
mesures<br />
Alexandre Foucaultd<br />
Chef du groupe Vibrations des structures<br />
au sein du département ERMES<br />
Entretien<br />
Intervenir sur des problématiques de sûreté, de durée<br />
de vie et de performance des parcs, les priorités d’EDF R&D<br />
À l’occasion des journées Astelab qui se dérouleront chez EDF-Lab, récemment implanté sur le Plateau<br />
de Saclay, Alexandre Foucault, chef du groupe Vibrations des structures au sein du département ERMES,<br />
revient sur les évolutions en matière de tests et de mesures dans le domaine R&D pour les parcs de production<br />
nucléaire et hydraulique.<br />
Présentez-vous en quelques mots.<br />
Quel est votre parcours et quel est<br />
votre rôle dans l’entreprise ?<br />
Je suis diplômé de l’EPF, école d’ingénieurs<br />
généralistes, depuis 2006 et j’ai<br />
obtenu un double diplôme universitaire<br />
à l’Université de Sherbrooke, au Québec<br />
dans le département de génie mécanique.<br />
De 2007 à 2010, j’ai réalisé une<br />
thèse Cifre avec EDF R&D et le LMSS-<br />
Mat de CentraleSupelec portant sur le<br />
comportement sous séisme des barrages<br />
en terre. J’ai donc participé au développement<br />
d’un modèle de comportement<br />
des sols sous séismes influant beaucoup<br />
sur les ouvrages en terre comme les<br />
barrages, remblais ou digues de protection.<br />
Aujourd’hui, ce modèle est utilisé<br />
dans des dossiers de justification de<br />
tenue sous séisme des digues en terre<br />
et remblais. J’ai ensuite rejoint en 2010<br />
le département Analyses mécaniques et<br />
acoustique (AMA) d’EDF R&D, lequel<br />
est devenu depuis 2017 le département<br />
Électrotechnique et mécanique<br />
des structures (ERMES).<br />
Halle Émeraude<br />
La suite de mon parcours est le<br />
suivant : je suis devenu ingénieur-chercheur<br />
au sein du groupe Mécanique<br />
Non Linéaire, avec un rôle désormais<br />
plus orienté vers les problématiques<br />
de comportement dans la durée<br />
des grandes structures de génie civil<br />
du parc de production d’EDF ; nous<br />
travaillions notamment sur le comportement<br />
du béton à long terme, mais<br />
également sur le comportement des<br />
sols pour la tenue des barrages sous<br />
séisme ou encore des roches dans le<br />
36I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
mesures<br />
cadre du projet Cigeo (projet de stockage<br />
des déchets radioactifs en milieu<br />
profond). J’ai repris ensuite en 2014 le<br />
pilotage d’un projet de R&D axé sur la<br />
tenue sismique des centrales nucléaires<br />
du parc de production d’EDF. À présent,<br />
depuis la fin 2016, je dirige le groupe<br />
Vibrations des structures (VdS) du<br />
département ERMES.<br />
Quelles sont les activités et les<br />
spécialités du département ERMES ?<br />
Le département ERMES, composé de<br />
neufs groupes pour 140 personnes,<br />
réalise des activités de recherche et de<br />
développement dans le domaine de<br />
l’électrotechnique et la mécanique des<br />
structures pour l’ensemble des parcs de<br />
production d’EDF.<br />
Plus spécifiquement, le groupe VdS du<br />
département ERMES, dont j’ai la charge,<br />
est composé de douze personnes dont<br />
Moyen d’essai dans le bâtiment Émeraude<br />
deux techniciens d’essais et dix ingénieurs.<br />
Les activités de ce groupe<br />
reposent sur la dynamique des structures.<br />
Nous intervenons sur des problématiques<br />
de sûreté, durée de vie et<br />
performance des parcs de production<br />
nucléaire et hydraulique. Nous menons<br />
des approches couplées s’appuyant sur<br />
la simulation et la voie expérimentale.<br />
En d’autres termes, cette approche<br />
comprend à la fois les méthodologies et<br />
les études avancées en simulation numérique<br />
(approche non linéaire, dynamique<br />
de chocs/contact, interaction<br />
fluide/structure), associées aux méthodologies<br />
de terrain avec, notamment, des<br />
essais vibratoires sur site de production<br />
dans le cadre, par exemple, du diagnostic<br />
de problèmes vibratoires. En complément,<br />
un laboratoire d’essai situé à EDF<br />
Lab ParisSaclay nous permet de tester<br />
les méthodes et les approches que nous<br />
souhaitons déployer. Nous contribuons<br />
également au développement logiciel du<br />
code_aster pour appuyer et pérenniser<br />
notre démarche.<br />
Nos activités concernent notamment<br />
la résolution de problèmes vibratoires<br />
portant sur les moteurs, les pompes<br />
ou encore les lignes de tuyauterie ou<br />
circuits sous pression. Les problèmes<br />
rencontrés sur ces différentes structures<br />
nécessitent la mise en place<br />
d’outils de diagnostic qui vont nous<br />
permettre, à partir des informations<br />
récoltées sur le terrain, de traiter des<br />
signaux et d’intégrer les différents<br />
résultats dans nos outils de simulation<br />
numérique. L’objectif est double : d’une<br />
Banc d’essais<br />
haute-fréquence pour<br />
support moteur<br />
Banc de tests permettant de mesurer<br />
la raideur dynamique et le facteur de<br />
perte de supports élastomères, avec<br />
une plage de fréquence allant de<br />
50 Hz à 3 000 Hz, et une précharge<br />
pouvant être comprise entre 0 et<br />
5 000 N.<br />
Solution clé-en-main bénéficiant<br />
de notre expérience en expertise<br />
et en conception de banc d’essais.<br />
www.ahlersheinel.de<br />
© Fraunhofer LBF, Darmstadt<br />
m+p international Sarl<br />
5, rue du Chant des Oiseaux<br />
78360 Montesson<br />
Tél. : +33 130 157874<br />
sales.fr@mpihome.com<br />
www.mpihome.com<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I37
mesures<br />
part, régler le problème pouvant apparaître<br />
sur les équipements ; d’autre part,<br />
améliorer la performance et la politique<br />
de maintenance de nos sites de<br />
production pour assurer une durée de<br />
fonctionnement conforme à nos ambitions.<br />
Il est vrai que dans ce domaine,<br />
l’enjeu est crucial dans la mesure où<br />
nos centrales nucléaires actuelles ont<br />
été conçues pour une durée de fonctionnement<br />
d’une quarantaine d’années<br />
contre soixante aujourd’hui pour<br />
les nouvelles installations. L’autre volet<br />
des activités concerne naturellement la<br />
sûreté face aux aléas sismiques : notre<br />
démarche cumulée conjugue alors une<br />
approche à la fois méthodologique et<br />
expérimentale.<br />
Cette démarche cumulée est-elle<br />
nouvelle ?<br />
Non, pas vraiment, car la démarche<br />
expérimentale et la partie méthodologique<br />
ont toujours travaillé de paire. Il<br />
en est de même aujourd’hui, d’autant<br />
que le niveau de sureté requis de nos<br />
centrales, dimensionnées à l’époque<br />
en fonction d’un niveau donné d’aléas<br />
sismiques, est aujourd’hui relevé à la<br />
hausse par les autorités de sureté. On<br />
travaille donc dessus pour améliorer<br />
et engager, si besoin, les travaux<br />
de renforcement adaptés. L’approche<br />
jumelée expérimentale numérique a<br />
été mise en œuvre dès la conception<br />
des ouvrages pour justifier et assurer<br />
un comportement maîtrisé des installations<br />
de production. La démarche de<br />
simulation s’appuie notamment sur le<br />
développement et l’exploitation du code<br />
de calculs par éléments finis code_aster,<br />
outil qualifié OCS auprès des autorités<br />
de sureté, qui nous permet d’étudier le<br />
comportement dynamique des structures<br />
amenées à être analysées. L’approche<br />
expérimentale, quant à elle,<br />
nous permet de corréler les calculs et les<br />
Le banc alternateur du département ERMES simule les effets des défauts d’alignement<br />
et de court-circuit sur le comportement des alternateurs<br />
URoPE est un moyen d’essais pour l’étude du comportement vibratoire des lignes d’arbres<br />
des grandes machines tournantes<br />
essais réalisés afin de justifier et contrôler<br />
la pertinence des solutions déployées<br />
pour répondre aux besoins d’EDF.<br />
Y a-t-il, dans vos activités d’essais<br />
et de mesure, un avant et un après<br />
Fukushima ?<br />
Oui, sans aucun doute. L’accident de<br />
Fukushima nous a incité à maintenir<br />
un niveau d’effort très important vis-àvis<br />
du risque sismique pour évaluer au<br />
mieux ses effets sur nos installations<br />
de production en investissant dans des<br />
programmes de recherche de la définition<br />
de l’aléa sismique à la caractérisation<br />
du comportement dynamique<br />
des structures et matériels essentiels<br />
à la sûreté d’un centre de production.<br />
Pour ce faire, nous nous appuyons<br />
notamment à EDF R&D sur le CEA et<br />
Framatome dans le cadre de l’Institut de<br />
Recherche Tripartite. Plus spécifiquement,<br />
pour nos besoins en réalisation<br />
d’essais, nous travaillons avec le CEA<br />
qui dispose et développe d’importants<br />
moyens d’essai afin d’estimer le comportement<br />
des structures et matériels sous<br />
séismes en menant des campagnes expérimentales<br />
sur table vibrante ou boucle<br />
d’essais. Ces essais sont régulièrement<br />
suivis de benchmarks internationaux<br />
menés au sein de la communauté scientifique<br />
pour challenger les démarches de<br />
simulation et faire progresser les codes<br />
de calculs associés. Nous avons égale-<br />
38I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
mesures<br />
ment participé à la construction en 2012<br />
d’un Groupement d’intérêt scientifique<br />
baptisé Institut SEISM, où l’on retrouve<br />
le CEA, CentraleSupelec, l’ENS Paris-<br />
Saclay, le CNRS et EDF.<br />
À quelles problématiques en matière<br />
d’essais et de mesure répondezvous<br />
? Avec quels moyens et quelles<br />
technologies, en particulier<br />
en matière de mesure et de CND ?<br />
Nous possédons une halle d’essai en<br />
grande partie occupée par le département<br />
ERMES dans laquelle se trouvent<br />
quatre bancs d’essai, dont Evadyn, un<br />
massif isolé du bâtiment destiné aux<br />
essais de vibrations, avec des dimensions<br />
de 4x4 mètres. De par sa taille,<br />
EVADYN peut accueillir des équipements<br />
de plusieurs tonnes que nous<br />
pouvons exciter à des niveaux d’accélération<br />
élevés (pot vibrant de 3T délivrant<br />
jusqu’à 27KN). Des équipements<br />
de mesure (Laser, accéléromètres, etc.)<br />
et d’excitation (marteaux de choc, pots<br />
vibrants) permettent d’effectuer les<br />
analyses propres à la dynamique des<br />
structures.<br />
Nous possédons également le banc<br />
EURoPE. C’est un moyen d’essais pour<br />
l’étude du comportement vibratoire des<br />
lignes d’arbres des grandes machines<br />
tournantes (turbines, pompes). L’ensemble<br />
accueille un moteur couplé à un<br />
rotor supporté par des paliers hydrodynamiques<br />
et équipé de nombreux<br />
capteurs. La conception modulaire et<br />
évolutive du banc d’essais permet de<br />
reproduire les phénomènes vibratoires<br />
observés sur le parc de production afin<br />
de valider des outils de simulation numérique<br />
et des méthodes de diagnostic.<br />
Le banc EVADYN permet de réaliser des tests vibratoires sur divers équipements du parc<br />
de production pour analyser la dynamique des structures<br />
Le laboratoire Leme est quant à lui porté<br />
sur les moteurs ; nous y testons des<br />
moteurs d’auxiliaires à basse tension.<br />
Dans le nucléaire, nous disposons en<br />
effet d’un parc de 29 000 moteurs qui<br />
alimentent des pompes et des ventilateurs<br />
de puissance inférieure à 140kW,<br />
ces moteurs sont Importants pour la<br />
Sureté et font l’objet d’une maintenance<br />
corrective. Les essais engagés peuvent<br />
par exemple consister en la vérification<br />
de performances de moteurs, aux tests<br />
d’endurance fonctionnelle, ou encore à<br />
des essais spécifiques pour validation<br />
d’études ou de modèles numériques.<br />
Enfin, nous disposons du laboratoire<br />
CND-CF composé d’un banc capable<br />
de vérifier l’état des tubes de générateurs<br />
de vapeur (GV) au moyen du<br />
contrôle non destructif (CND) par<br />
courant de Foucault (CF). Ce banc<br />
permet de mettre en place des outils et<br />
méthodes pour maintenir nos échangeurs<br />
de chaleur en bon état, en contrôlant<br />
l’état de surface du tube et l’intégrité<br />
de son matériau, mais aussi en détectant<br />
et surveillant les piqûres, fissurations<br />
et corrosions.<br />
Quel est l’objectif des journées<br />
Astelab, que vous organisez<br />
en partenariat avec l’ASTE ?<br />
Ces deux journées coïncident avec<br />
l’arrivée récente d’EDF sur le plateau<br />
de Saclay. L’idée est, d’une part, de<br />
nous faire connaître et marquer notre<br />
implantation afin de nous rapprocher,<br />
comme par le passé, d’acteurs tels<br />
que l’ASTE. D’autre part, l’objectif est<br />
d’échanger avec d’autres professionnels<br />
de la filière afin de mettre à jour<br />
nos connaissances sur les matériels et<br />
les technologies de pointe, de partager<br />
sur les méthodes de campagne d’essais<br />
notamment à partir de la démarche de<br />
corrélation essais-calculs et faire le lien<br />
entre le monde expérimental et la simulation<br />
numérique.<br />
Lors de ces deux journées, nous avons<br />
la ferme intention de nous ouvrir à la<br />
communauté, de voir émerger des avancées<br />
dans le domaine du couplage et<br />
dialogue entre essais expérimentaux et<br />
calculs, et nous en servir pour alimenter<br />
nos plateformes de simulation. ●<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
Ce banc d’essai du département ERMES<br />
permet de réaliser des tests sur des moteurs<br />
d’auxiliaires à basse tension<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I39
mesures<br />
Méthode<br />
Mesures et analyse<br />
de micro-vibrations<br />
a très basse fréquence<br />
L’observation de la Terre est devenue un enjeu majeur dans bien des<br />
domaines et la géopolitique doit partager ce domaine avec l’économie,<br />
l’agriculture ou la santé. Prendre une photographie depuis l’espace<br />
semble facile car l’absence de mouvement peut laisser penser que<br />
la plateforme est plus stable que sur la Terre. Cependant, si le calme<br />
environnemental spatial a longtemps suffi, la précision demandée pour<br />
obtenir des photos de plus en plus détaillées est telle que les plus infimes<br />
perturbations sont devenues au fil du temps intolérables. Or celles-ci<br />
perturbations ne manquent pas à bord d’un satellite.<br />
Pour mesurer les efforts générés, le spécimen<br />
est encastré par le biais de capteurs<br />
de force très sensibles sur une « grosse<br />
masse » selon la même technique utilisée<br />
dans les codes éléments finis pour<br />
modéliser un encastrement « parfait ». De<br />
manière pratique, pour les équipements,<br />
cette masse est souvent un bloc de granit<br />
de l’ordre du mètre cube suspendu sur<br />
coussins d’air. On obtient ainsi un plan<br />
horizontal avec une masse de 1 à 3 tonnes,<br />
dont le premier mode propre est proche<br />
de 1000 Hz, et dont les modes de suspension<br />
se trouvent aux alentours du Hertz.<br />
Le banc d’essai micro-vibrations d’Airbus<br />
Defence & Space (anciennement<br />
Intespace) a été développé dans les<br />
années 90 en tenant compte de ces<br />
spécifications [1].<br />
Le projet METOP et les<br />
instruments d’observation<br />
Parmi lesdites perturbation, il y a d’abord les roues à inertie qui tournent<br />
en permanence et dont les légers déséquilibres (balourds) créent une série<br />
de raies qui sont autant de micro-perturbations à chaque fréquence excitée.<br />
Il y a les mécanismes de pointage d’antenne ou ceux qui servent à orienter<br />
les panneaux solaires en fonction de la position du satellite sur son orbite. Pour<br />
les satellites d’observation de la terre, on peut aussi citer par exemple, les groupes<br />
de refroidissement liés à l’utilisation des détecteurs. Pour résumer, il y a donc à<br />
bord des équipements perturbateurs et d’autres qui en sont les victimes. Depuis de<br />
nombreuses années, des études ont donc été menées d’une part pour caractériser<br />
la perturbation et d’autre part mesurer son influence sur les équipements victimes.<br />
Méthodes et bancs d’essais<br />
Le projet METOP-SG (SG pour Seconde<br />
Génération) avec ses instruments<br />
MWI (Micro Wave Imager) et ICI<br />
(Ice Cloud Imager), apporte pour les<br />
essais de nouveaux défis à relever. Ces<br />
deux instruments (Fig. 1) ont ceci en<br />
commun qu’ils sont lourds (150 à 300<br />
kg au lieu des 12-20 kg habituels pour<br />
un roue à inertie) et constitués d’une<br />
partie tournante massive (une centaine<br />
de kg) tournant à très basse fréquence<br />
(0.75 Hz). Il s’agit donc de mesurer des<br />
fréquences à partir de 0.10 Hz.<br />
La caractérisation doit se faire par rapport à une référence qui, dans le cas des<br />
micro-vibrations, doit permettre des mesures très précises. Deux méthodes s’imposent<br />
alors pour caractériser la perturbation : on mesure soit les forces soit les<br />
accélérations générées.<br />
La difficulté de la deuxième méthode est que la mesure des accélérations générées<br />
doit se faire à l’interface entre le spécimen et une structure porteuse représentative<br />
de l’interface réelle en opération tant au point de vue de la géométrie<br />
que du comportement dynamique. En effet, ces accélérations sont le résultat du<br />
couplage dynamique du spécimen perturbateur et de sa structure porteuse. Les<br />
difficultés de mise en œuvre d’une telle méthode ont fait que celle-ci a été peu à<br />
peu abandonnée au profit de la mesure des forces.<br />
Figure 1 Instruments METOP-SG : Micro Wave<br />
Imager (MWI) and Ice Cloud Imager (ICI)<br />
Par ailleurs ces deux instruments sont<br />
potentiellement générateurs de perturbations<br />
micro-dynamiques qui nécessitent<br />
une mesure de très faible amplitude.<br />
40I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
mesures<br />
Il est intéressant de noter que comme<br />
les programmes font des demandes<br />
longtemps avant de venir faire les essais,<br />
les spécifications ne sont pas figées et<br />
souvent même le design du spécimen<br />
reste encore à finaliser. Pour le centre<br />
d’essai il faut cependant s’engager sur<br />
une mesure « de très faible amplitude »<br />
sans savoir si l’on parle de mg ou de g<br />
en termes d’accélération.<br />
C’est là que l’expérience du laboratoire<br />
d’essais compte énormément pour<br />
travailler avec le client à spécifier des<br />
objectifs atteignables ou du moins à<br />
indiquer les voies de recherche possibles<br />
pour aller aussi loin que possible dans<br />
la mesure.<br />
Compte-tenu des caractéristiques des<br />
instruments, il est apparu clairement<br />
trois soucis :<br />
- le banc d’essais micro-vibrations actuel<br />
était trop étroit pour recevoir des<br />
spécimens de grande taille (1,60 m de<br />
diamètre contre 1,10 m disponible) ;<br />
- le système d’acquisition associé au<br />
banc existant ne descendait pas<br />
en-dessous de 5 Hz ;<br />
- quel que soit le banc choisi, les<br />
fréquences de suspension entre<br />
1 et 5 Hz allaient se retrouver dans la<br />
bande de fréquence de mesure et donc<br />
perturber cette dernière.<br />
Il fallait donc répondre en deux temps :<br />
- développer un nouveau banc plus<br />
grand en améliorant la chaîne d’acquisition<br />
pour la rendre capable de mesurer<br />
au moins jusqu’à 0.3 Hz ;<br />
- développer un post-traitement des<br />
mesures pour éliminer l’influence des<br />
modes de suspension sur la mesure<br />
des données spécimen.<br />
Le post-traitement étant indépendant<br />
du banc, il est apparu que celui-ci<br />
pouvait être développé sur la base de<br />
l’ancien banc puis appliqué dans un<br />
deuxième temps au nouveau banc.<br />
Le nouveau banc<br />
Pour la définition du nouveau banc,<br />
le principe de l’ancien, ayant fait ses<br />
preuves, a été retenu. L’objectif était<br />
d’avoir un marbre plus important, avec<br />
des fréquences propres au moins égales.<br />
Le design a demandé de l’optimisation<br />
afin que la masse totale ne dépasse pas<br />
la charge au sol maximum admissible<br />
du laboratoire. La suspension a repris<br />
celle utilisée dans le banc de l’ESTEC<br />
développé en 2011 et qui a donné toute<br />
satisfaction [4].<br />
Le marbre est donc un carré de 1.60 m<br />
de côté, pèse 4 tonnes et est suspendu<br />
par six plots à air amortisseurs qui lui<br />
confèrent une grande stabilité (Fig. 2).<br />
Le dessue est percé de nombreux trous<br />
filetés permettant la reprise en plusieurs<br />
endroits de cellules de force adaptées.<br />
Figure 2 Schéma du futur banc micro-vibrations<br />
Le banc n’est pas uniquement constitué<br />
d’un marbre et la partie mesure doit être<br />
adaptée en sensibilité et en fréquence.<br />
Pour ce qui est des capteurs accélérométriques,<br />
une étude spécifique a été<br />
menée pour faire une sélection sur les<br />
capteurs disponibles sur le marché.<br />
Dans un premier temps 4 principes de<br />
mesures ont été étudiés pour les accéléromètres<br />
:<br />
- piézo-électrique ;<br />
- piézo-électrique à électronique intégrée ;<br />
- servo-accéléromètres ;<br />
- MEMs (Micro Electro Mechanical<br />
Systems).<br />
Les capteurs ont ensuite été sélectionnés<br />
sur leur fiche technique, puis il a été<br />
demandé aux fabricants en question un<br />
prêt pour les essayer. Quelques-uns ont<br />
accepté mais il est nécessaire dans ce<br />
cas de prêter la chaine complète car un<br />
accéléromètre ne peut être évalué seul,<br />
le conditionneur adapté au capteur et<br />
aux très basses fréquences était indispensable.<br />
Compte tenu du créneau d’essai<br />
unique (tous les capteurs ont été<br />
essayés sur l’ancien banc micro-vibrations),<br />
il n’a pas été possible de tester<br />
toutes les solutions envisagées.<br />
Ont été sélectionnés et/ou testés les<br />
capteurs suivants (Table 1) :<br />
Table 1 Sélection de capteurs micro-vibrations<br />
De l’analyse des essais réalisés, il vient<br />
que la technologie MEMs capacitive<br />
pourrait être un bon candidat dans les<br />
années futures car les résultats semblent<br />
très précis sur la partie basse fréquence<br />
jusqu’à au moins 50 Hz. Il n’en reste<br />
pas moins que certains résultats ont<br />
été inexpliqués et demanderaient des<br />
essais complémentaires. La technologie<br />
piézo-électrique reste pour notre<br />
besoin le meilleur candidat précision/<br />
coût/robustesse.<br />
Comme pour mesurer les mouvements<br />
du banc, il n’y avait pas de limitation en<br />
termes de poids, les ENDVECO 731A<br />
descendant à 0.1 Hz ont été choisis<br />
(poids environ 800 grammes). Deux<br />
tri-axes et un mono-axe ont été montés<br />
sur trois des coins du banc.<br />
Pour les petits spécimens, la balance<br />
d’effort KISTLER 9281B12 est toujours<br />
celle de l’ancienne configuration. Pour<br />
les nouveaux instruments à tester,<br />
les cellules de force KISTLER 9377C<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I41
mesures<br />
conditionnées par un amplificateur faible bruit et basse<br />
fréquence ont été sélectionnées. Toutes les configurations de<br />
mesure peuvent s’adapter sur le nouveau banc.<br />
Le post-traitement<br />
Pour éliminer l’influence de la suspension du banc d’essai,<br />
l’idée a été de s’appuyer sur le couplage par fonctions de transfert.<br />
Il est en effet possible de caractériser séparément deux<br />
structures, puis de les coupler en utilisant des fonctions de<br />
transfert judicieusement choisies comme on couple deux<br />
modèles éléments finis. La théorie a été largement développée<br />
dans la littérature et travaillée par l’équipe d’ingénierie<br />
de notre centre d’essais depuis des années [2-3].<br />
À l’inverse, il est aussi possible de soustraire une structure<br />
couplée à une autre selon le même principe. Cette technique<br />
est cependant difficile à appliquer car il faut faire une inversion<br />
de matrice de fonctions de transfert. Si celles-ci sont calculées,<br />
la cohérence des modèles fait que cela se passe raisonnablement<br />
bien. Dans le cas de transferts mesurés il n’en va<br />
pas de même et le bruit de mesure vient à la fois entacher<br />
les amplitudes (car les antirésonances en général très bruitées<br />
deviennent des résonances) et les fréquences, les modes<br />
propres étant souvent en léger décalage d’un essai à l’autre, ce<br />
qui, à la résonance, produit de grandes variations [5].<br />
Ainsi le torseur d’effort résultant au centre de l’interface entre<br />
le spécimen et la balance de mesure peut être corrigé des<br />
mouvements parasites liés à la suspension en utilisant l’équation<br />
suivante, comme montré en [6-7] :<br />
Avec :<br />
Fr* : Efforts mesurés corrigés<br />
Fr : Efforts mesurés<br />
Trp : Matrice des transmissibilités dynamiques en effort entre<br />
les mouvements parasites de suspension et l’interface<br />
spécimen<br />
Gpp : Matrice des flexibilités dynamiques correspondant aux<br />
degrés de libertés (parasites) des modes de suspension<br />
Figure 3 <strong>Essais</strong> de caractérisation du banc<br />
42I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
mesures<br />
Les essais de caractérisation du banc<br />
Afin de constituer les matrices de transmissibilités et de<br />
flexibilités, il est nécessaire d’exciter chacun des six degrés<br />
de liberté. Le fait qu’il soit impossible d’exciter de manière<br />
propre selon un seul degré de liberté, a conduit à prendre<br />
en compte une pseudo multi-excitation en considérant six<br />
essais en même temps et à mesurer les six degrés de libertés<br />
du marbre de chacun des cas. À noter que les 7 accéléromètres<br />
à forte sensibilité placés sur ce marbre (Fig. 3)<br />
permettent de déduire les 6 composantes d’accélération à<br />
l’interface spécimen à partir d’un calcul par moindres carrés<br />
et donc de construire la matrice de flexibilité dynamique<br />
Gpp. La balance d’effort permet, elle, de restituer les 6 efforts<br />
d’interface et d’en déduire la transmissibilité en effort Trp.<br />
À noter que, de la même manière, cette méthode permet de<br />
considérer plus de six essais différents en appliquant aussi<br />
une approche par moindres carrés.<br />
Afin de contrôler la qualité des résultats, deux indicateurs<br />
ont été mis au point basés l’un sur la différence entre deux<br />
fonctions de transferts identiques de deux essais différents,<br />
l’autre sur la symétrie des matrices de fonctions de transfert.<br />
À la suite de ces essais, les 6 modes rigides de suspension<br />
ont été caractérisés avec les résultats suivants :<br />
- 1.2 Hz : translations Tx et Ty ;<br />
- 3.8 Hz : translation Tz et rotation Rz ;<br />
- 5.8-6 Hz : rotations Rx et Ry.<br />
À noter qu’en fonction des essais réalisés, les fréquences de<br />
ces modes ont eu de légères différences, ce qui a bien sûr<br />
compliqué le traitement numérique postérieur.<br />
Les essais de recette de la méthode<br />
Le spécimen perturbateur choisi était un disque tournant à<br />
vitesse réglable et déséquilibré par un balourd consistant en<br />
un écrou massif. La perturbation apportée, si elle était mesurable<br />
par la table, était dans l’incapacité d’exciter les modes<br />
de suspension du marbre, ce qui était en soi un bon signe<br />
pour les essais à venir car le nouveau marbre sera encore<br />
plus massif.<br />
Cependant pour vérifier l’applicabilité de la méthode, il<br />
fut décidé d’exciter directement la balance d’effort à l’aide<br />
d’un excitateur électrodynamique de 200 N injectant 8 N à<br />
0.8 Hz et les modes de suspension en poussant directement<br />
le marbre pendant l’essai.<br />
Les résultats de la Figure 4 comparent les efforts mesurés<br />
selon Y et Z avant et après correction.<br />
Figure 4 Efforts mesurés (bleu) comparés aux efforts filtrés<br />
des modes de suspension (rouge)<br />
On constate que mode de translation Ty à 1.2 Hz est très<br />
largement filtré dans la figure de gauche. Il en va de même<br />
pour la translation Tz à 3.8 Hz dans la figure de droite. Ces<br />
modes sont filtrés sans pour autant dégrader les mesures<br />
liées au spécimen, même si l’on constate l’apparition de<br />
quelques valeurs parasites et notamment un pic à 3.8 Hz<br />
dans la mesure en Ty après correction. Ces points seront à<br />
analyser et à améliorer dans le futur.<br />
À noter également que le traitement n’altère pas la mesure<br />
du pic d’excitation à 0.8 Hz et de ses harmoniques et n’agit<br />
que sur les modes de suspension du marbre.<br />
Futurs développements<br />
L’ensemble des travaux engagés depuis trois ans a permis de<br />
se familiariser avec les difficultés des mesures en très basse<br />
fréquence pour lesquelles un matériel adapté doit être sélectionné<br />
avec soin. La définition du nouveau banc a permis, en<br />
se servant de l’expérience du laboratoire, de choisir les meilleurs<br />
matériels pour pouvoir accueillir avec confiance les<br />
instruments de la nouvelle génération des satellites METOP.<br />
La chaîne d’acquisition (applicable sur l’ancien ou le nouveau<br />
banc) a été sélectionnée élément par élément, en passant des<br />
capteurs, aux conditionneurs et jusqu’à la station d’acquisition,<br />
puis testée dans son entièreté pour s’assurer que la partie<br />
basse fréquence et grande sensibilité était opérationnelle.<br />
Enfin la méthode de post-traitement en cours de développement,<br />
si elle se révèle efficace sur les modes de suspension<br />
du banc, devrait pouvoir être utilisée dans la partie haute<br />
fréquence pour passer outre la première fréquence de résonance<br />
de la table et étendre ainsi la plage de mesure. De quoi<br />
fournir à nos clients des services encore améliorés. ●<br />
Paul-Éric Dupuis, Florian Vidal-Mata, Étienne Cavro<br />
Airbus Defence & Space<br />
> Retrouvez l’article dans son intégralité accompagné<br />
de ses références bibliographiques sur le site<br />
www.mesures-et-tests.com, dans la rubrique<br />
« Avis d’experts »<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I43
mesures<br />
Résumé<br />
Pour répondre au besoin croissant en termes de précision<br />
de positionnement et de pointage des satellites il est de plus<br />
en plus nécessaire de caractériser de manière extrêmement<br />
précise l’environnement vibratoire généré par certains<br />
équipements embarqués. Dans le cadre du projet METOP<br />
(satellite d’observation de la terre) deux gros instruments<br />
ont été développés nécessitant la mesure de mouvements<br />
largement en-dessous d’un Hertz. La bande de fréquence<br />
utilisable des bancs d’essais existants s’étant avérée trop<br />
limitée, Airbus Defence & Space avec l’aide du CNES a décidé<br />
de développer des solutions à la fois sur le plan théorique avec<br />
une méthode de post-traitements des données mais aussi<br />
un nouveau moyen d’essai qui tient compte des expériences<br />
acquises au cours des vingt dernières années.<br />
Abstract<br />
To take into account the increasing need in terms of positioning<br />
and pointing accuracy of spacecrafts, it is more and more<br />
necessary to characterize in a very accurate way the vibratory<br />
environment generated by some on-board equipment. In<br />
the frame of the METOP project (earth observation satellite)<br />
two big instruments have been developed which require<br />
vibrations measurement much below one Hertz. The<br />
useful frequency bandwidth of current microvibration test<br />
bench being too limited, Airbus Defence and Space with<br />
the support of CNES, has decided to develop solutions in<br />
two directions: one theoretical with the post-processing<br />
of measured data, the other one consisting in investing in<br />
a new test bench designed with the experience of more<br />
than twenty years of practice.<br />
BIBLIOGRAPHIE<br />
1. Dupuis P-E., Bugeat L-P., Borrien A., Privat M.,<br />
“Industrialisation of a Microdynamics Test Bench”,<br />
Int. Conference on Spacecraft Structures, Materials<br />
and Mechanical Testing, Noordwijk, The Netherlands,<br />
March 27-29, 1996.<br />
2. Girard A., Chatelain J., Bugeat L-P., “Non Linear<br />
Connection Between Structures by Frequency Response<br />
Functions”, International Modal Analysis Conference<br />
IMAC-XV, Orlando, FL, 1997.<br />
3. Girard A., Cavro E., “Estimation of the motion of<br />
a specimen on a shaker without parasitic motions”,<br />
11th European Conference on Spacecraft Structures,<br />
Material and Mechanical Testing, Toulouse, France,<br />
September 15-17 2009.<br />
4. Wagner M., Messing R., Veal D., Hughes B., Jarvis C.,<br />
Decobert F., “Micro-vibration Measurement<br />
and Susceptibility Testing”, Aerospace testing Seminar,<br />
Los Angeles, CA, 2015.<br />
5. Cavro E., Dupuis P-E., Wagner M., “Dynamic Mass<br />
Measurements to Improve Microdynamic Tests”,<br />
14th European Conference on Spacecraft Structures,<br />
Materials and Environmental Testing (ECSSMET),<br />
Toulouse, 27-30 September, 2016.<br />
6. Cavro E., Dupuis P-E., Vidal-Mata F., Privat M.,<br />
“Recent Development in Micro Vibrations Measurements”,<br />
15th European Conference on Spacecraft Structures,<br />
Materials and Environmental Testing (ECSSMET),<br />
Noordwijk, The Netherlands, 28 May-1 June, 2018.<br />
7. Dupuis P-E., Cavro E., Vidal-Mata F., Privat M., “Micro<br />
Vibration Measurements and Post-processing at Very Low<br />
Frequency”, ASTELAB Conference, Paris, 5-6 July, 2018.<br />
44I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
dossier<br />
événement<br />
Eurosatory s’ouvre dans un contexte<br />
de réflexion sur l’Europe de la défense<br />
Le salon Eurosatory, consacré à la défense et à la sécurité terrestre et aéroterrestre, ouvrira ses portes<br />
à la mi-juin à Villepinte. Partenaire presse de l’événement, le magazine <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> consacre<br />
un dossier spécial, démontrant la vitalité de ce secteur, en particulier en France mais également en Europe.<br />
Deux ministres au féminin – Florence Parly et Ursula<br />
von der Leyen – et deux visions communes, du<br />
moins au regard des récents rapprochements entre<br />
les ministères allemand et français sur ce qui devrait amorcer<br />
la création d’une Europe de la défense. Un projet d’ampleur,<br />
d’autant plus ambitieux qu’il est loin de faire l’unanimité<br />
entre les différents membres de l’Union. Mais si ce projet a<br />
commencé à faire naître des premières divergences sur l’attribution<br />
des compétences – la France et l’Allemagne devraient<br />
par exemple se poser en leader du développement et de la<br />
production du futur chasseur, en remplacement des Rafale<br />
et autre EuroFighter –, le salon Eurosatory devrait s’inscrire<br />
dans une nouvelle dynamique s’appuyant davantage sur la<br />
coopération entre États que dans la confrontation militaire<br />
qui anime habituellement le marché.<br />
Pour autant, les récentes interventions en Syrie sont malheureusement<br />
là pour nous ramener à la triste réalité de conflits<br />
qui n’en finissent pas de faire des victimes. Et la complexité de la<br />
géopolitique mondiale stimule un marché qui demeure encore<br />
important, en particulier dans l’Hexagone. Le témoignage du<br />
patron des essais chez MBDA, Philippe Dessendier, mais aussi<br />
les nombreux projets de recherche comme celui impliquant le<br />
laboratoire TPCIM de Lille-Douai et la DGA, montrent à quel<br />
point le pays excelle et demeure un acteur incontournable sur le<br />
marché mondial. Une donnée illustrant bien la place de leader<br />
de la France dans le secteur de la défense : avec une hausse<br />
de ses ventes de 27% l’an passé, l’Hexagone est remonté à la<br />
3 e place du podium des fournisseurs d’armes dans le monde,<br />
juste devant son voisin allemand. ●<br />
Olivier Guillon<br />
> Le salon Eurosatory se déroulera du 11 au 15 juin prochains<br />
au parc des expositions de Paris-Nord Villepinte<br />
au sommaire de ce dossier<br />
47 Vers des essais sur les missiles de plus<br />
en plus complexes<br />
52 Une approche multi-technique non destructive<br />
pour le monitoring de l’état de santé<br />
des matériaux composites structuraux<br />
58 Simulation des chocs pyrotechniques en<br />
laboratoire : comparatif entre deux moyens<br />
différents<br />
© DR<br />
57 Greenmot veut devenir un acteur majeur des<br />
essais de véhicules militaires et industriels<br />
46I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
dossier<br />
Philippe Dessendier<br />
Ingénieur diplômé de Supméca et titulaire d’un DEA de Centrale<br />
Paris, Philippe Dessendier est entré chez MBDA en 1986<br />
pour mener des activités de simulation et d’essais dans le cadre<br />
de développements de bombes de pénétration. Puis, étape<br />
par étape, l’ingénieur a élargi ses domaines de compétences<br />
avec des prises de responsabilités dans les essais de structure<br />
puis dans les essais en environnement, d’abord en France<br />
puis au Royaume-Uni. Il est aujourd’hui responsable des équipes<br />
Environnement pour la France et la Royaume-Uni qui emploient<br />
environ 120 personnes.<br />
Entretien<br />
Vers des essais sur les missiles<br />
de plus en plus complexes<br />
À la tête de l’ingénierie et des essais en environnement chez MBDA, leader européen des systèmes de missiles,<br />
Philippe Dessendier revient sur les différentes évolutions qu’ont connu les essais dans ce secteur. Il nous<br />
explique également en quoi MBDA est devenu l’un des industriels majeurs capables de mener des essais<br />
complexes « haut de gamme » pour concevoir et produire des missiles et des systèmes à la qualité irréprochable.<br />
Comment définissez-vous MBDA ?<br />
Né de la fusion de plusieurs sociétés<br />
européennes, MBDA forme aujourd’hui<br />
le premier fabricant de missiles et de<br />
systèmes de missiles en Europe et le<br />
troisième acteur mondial. Nous regroupons<br />
plus de 10 500 salariés répartis en<br />
France, en Grande-Bretagne, en Allemagne,<br />
en Italie et en Espagne, pour un<br />
chiffre d’affaires de 3,1Md€ et un carnet<br />
de commandes de plus de 16Md€. L’une<br />
des particularités de MBDA est d’être ce<br />
qu’on appelle un « global player », c’està-dire<br />
que le groupe est présent dans<br />
tous les segments de produits et propose<br />
une gamme complète pour nos clients<br />
domestiques et export.<br />
Quelles sont les contraintes de MBDA<br />
en matière de qualité des produits ?<br />
Nous maîtrisons toute la chaîne de développement<br />
de nos produits complexes,<br />
ce qui nous confère un savoir-faire<br />
unique et indispensable dans le domaine<br />
de l’environnement. Il faut garder à l’esprit<br />
que tous nos produits sont soumis à<br />
des contraintes d’environnement mécanique<br />
et climatique particulièrement<br />
sévères et que celles-ci ont tendance<br />
à s’accroître. À titre d’exemple, dans le<br />
passé, un missile devait voler 500 heures<br />
sous un avion de chasse ; aujourd’hui,<br />
cette durée est passée à 1 000 voire 2 000<br />
heures avec des niveaux vibratoires de<br />
plusieurs dizaines de gRMS… Autre<br />
particularité de nos produits, c’est leur<br />
profil d’emploi très spécial, caractérisé<br />
par une alternance entre de longues<br />
phases de stockage et des périodes de<br />
déploiements logistiques ou tactiques,<br />
souvent dans des conditions extrêmes.<br />
À la fin, au moment du tir, nos missiles<br />
doivent bien sûr être parfaitement<br />
opérationnels.<br />
Pour ces raisons, et depuis plus de<br />
quarante ans, MBDA (et les sociétés<br />
qui ont formé MBDA) ont mis en place<br />
des équipes « environnement » compétentes<br />
et se sont dotées d’une expertise<br />
et de moyens lourds en matière d’essais<br />
de vibration, de chocs et de toutes sortes<br />
d’autres « tortures ».<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I47
dossier<br />
en plus complexes et mieux adaptés à<br />
nos besoins. Cette tendance s’accompagne<br />
chez MBDA par le déploiement<br />
de moyens d’essais nouveaux ou de<br />
nouvelles pratiques. Je citerai quatre<br />
exemples. En 2006, nous avons lancé<br />
un grand chantier d’optimisation de<br />
nos moyens d’essais avec la création et<br />
l’acquisition de nouveaux équipements<br />
nécessaires au développement de nos<br />
missiles de grandes dimensions. L’acquisition<br />
de nouveaux pots vibrants (jusqu’à<br />
110 kN, 40 0kN en choc) a également<br />
permis de répondre à des besoins d’essais<br />
mécaniques de plus en plus sévères.<br />
<strong>Essais</strong> de vibration missile en configuration vol libre<br />
Quels sont vos moyens d’essais<br />
les plus significatifs ?<br />
Sur le périmètre qui me concerne – la<br />
France et le Royaume-Uni –, nous possédons<br />
quatre laboratoires (deux en CEM<br />
et deux en mécanique/climatique). Les<br />
laboratoires de CEM (Bristol et Plessis-Robinson)<br />
possèdent chacun plusieurs<br />
chambres anéchoïques et réverbérantes à<br />
brassage de mode. Dans les laboratoires<br />
mécanique/climatique (Stevenage et<br />
Bourges), des moyens variés (dont quinze<br />
pots vibrants de fortes puissances dans<br />
chaque laboratoire) nous permettent d’effectuer<br />
des essais en vibration, de choc,<br />
climatiques et thermocinétiques (échauffements<br />
avec montées en température<br />
très rapides). Enfin, deux laboratoires<br />
dédiés aux essais spéciaux sont implantés<br />
à Bourges et à Henlow.<br />
de MBDA des essais spécifiques dit<br />
couplés, qui mettent en œuvre plusieurs<br />
pots vibrants simultanément, essais<br />
rendus aujourd’hui indispensables vue<br />
la taille de nos missiles.<br />
Comment le métier a-t-il évolué dans<br />
ce domaine ces dernières années ?<br />
S’il fallait résumer la tendance, je<br />
dirais qu’on fait moins d’essais que<br />
par le passé, mais des essais de plus<br />
Autre évolution significative : nos essais<br />
évoluent en fonction des composants<br />
implantés dans nos équipements. Je<br />
m’explique : auparavant, les composants<br />
électroniques dits militarisés étaient<br />
spécialement dédiés à des applications de<br />
défense et donc conçus pour être utilisés<br />
dans des conditions extrêmes. Ce n’est<br />
plus le cas aujourd’hui où nous sommes<br />
contraints d’utiliser des composants<br />
disponibles dans le marché civil. Nous<br />
caractérisons donc finement le comportement<br />
de ces composants et nous adaptons<br />
nos méthodes d’essais pour tenir<br />
compte de leurs caractéristiques. C’est<br />
pour cette raison par exemple que nous<br />
avons systématisé les essais combinés.<br />
Outre les essais en environnement classiques,<br />
nous avons développé plusieurs<br />
savoir-faire spécifiques, par exemple des<br />
essais combinés, où on vient coupler<br />
les agressions mécaniques (vibrations<br />
et chocs) avec des températures qui<br />
peuvent atteindre plusieurs centaines de<br />
degrés. De même, nous avons déployé<br />
depuis une quinzaine d’années au sein<br />
<strong>Essais</strong> de vibration missile en conteneur logistique<br />
48I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
dossier<br />
Dans le domaine des essais de choc,<br />
notamment d’origine pyrotechnique,<br />
nous avons développé des moyens d’essais<br />
capables de générer des chocs spécifiques<br />
qui peuvent atteindre plusieurs<br />
dizaines de milliers de « g », voire<br />
davantage. C’est devenu une spécialité<br />
chez MBDA avec des compétences<br />
internes probablement uniques.<br />
Enfin, depuis plusieurs années, nous<br />
nous intéressons aux essais multiaxiaux,<br />
à ce qu’ils pourront nous apporter à<br />
terme et comment les intégrer au sein<br />
de nos laboratoires. Nous avons par<br />
exemple mis au point un moyen assez<br />
unique en France avec mise en œuvre<br />
simultanée de trois pots vibrants, utilisable<br />
pour les équipements. En parallèle,<br />
nous travaillons en Angleterre sur<br />
des essais multiaxiaux appliqués au<br />
niveau missile.<br />
Quelle place occupe aujourd’hui<br />
la simulation numérique ? Quel est<br />
votre « historique » dans ce domaine<br />
et quels progrès vous a-t-elle permis<br />
d’accomplir ?<br />
La simulation numérique joue un rôle<br />
indispensable dans nos développements.<br />
Celle-ci nous permet de prédire la<br />
réponse de nos systèmes dans des conditions<br />
particulièrement complexes. Depuis<br />
de nombreuses années, nous généralisons<br />
cette approche d’autant que les outils<br />
ont connu des progrès considérables en<br />
termes de performances et de convivialité.<br />
Que ce soit des outils classiques ou<br />
d’autres bien plus spécifiques (aérodynamique<br />
instationnaire, couplage fluide/<br />
structure, grandes déformations,…), leur<br />
utilisation est systématique et quotidienne<br />
sur tous nos programmes.<br />
Si vous le permettez, je vais illustrer mes<br />
propos avec plusieurs exemples où le<br />
monde de la simulation se couple avec<br />
celui des essais. Dans le domaine des<br />
essais mécaniques, l’utilisation du calcul<br />
par éléments finis nous permet de réaliser<br />
des tests de plus en plus pertinents en<br />
maitrisant mieux les conditions d’essais.<br />
Nous simulons dans le cas des montages<br />
complexes le comportement du missile<br />
et des outillages, de façon à prévoir le<br />
comportement dynamique de l’ensemble<br />
et à anticiper d’éventuels « notchings ».<br />
Autre exemple déjà évoqué : la maîtrise des<br />
chocs de hauts niveaux/hautes fréquences.<br />
Les progrès sont ici phénoménaux ! Nos<br />
essais, qui peuvent dépasser les 100 000 g,<br />
jusqu’à 20 000 Hz, sont d’abord intégralement<br />
simulés, ce qui était encore inenvisageable<br />
il y a encore sept ou huit ans. Nous<br />
sommes d’ailleurs probablement parmi<br />
des rares industriels à le faire.<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I49
dossier<br />
Essai de choc hauts niveaux hautes fréquences<br />
Une autre tendance lourde chez MBDA<br />
est de s’appuyer sur des essais dits<br />
« locaux », de recaler les modèles sur<br />
ces essais « locaux », puis d’extrapoler<br />
ce modèle dans les conditions limites du<br />
domaine d’emploi. Par exemple, nous<br />
utilisons intensivement un canon à air<br />
comprimé pour simuler le comportement<br />
d’un mécanisme soumis au<br />
jet d’un propulseur. Nous maitrisons<br />
parfaitement la vitesse, le débit<br />
et la pression des gaz, nous recalons le<br />
modèle sur ces conditions expérimentales<br />
déjà complexes mais simplifiées<br />
puis nous extrapolons le modèle pour<br />
prendre en compte la vraie température<br />
des gaz. Cette pratique permet des<br />
réductions de temps de développement<br />
et de coûts particulièrement efficace !<br />
Quel rôle joueront les essais demain ?<br />
Prendront-ils plus d’importance ?<br />
Indéniablement, on assiste à une diminution<br />
du nombre d’essais et à une<br />
réduction de la durée des essais. Cette<br />
tendance va se poursuivre car les simulations<br />
vont plus vite et sont de plus en<br />
plus performantes d’une part mais aussi<br />
parce que les moyens d’essais sont également<br />
de plus en plus performants. Il y<br />
a vingt ans, il fallait une journée pour<br />
dépouiller un film de caméra rapide.<br />
Aujourd’hui, c’est une heure au plus<br />
avec les logiciels de traitement automa-<br />
tisés. Pour autant, les campagnes expérimentales<br />
des années à venir seront<br />
encore plus importantes et de plus en<br />
plus spécifiques. Je l’ai dit, les environnements<br />
que nous nous préparons à<br />
rencontrer seront encore plus extrêmes<br />
et les phénomènes multi physiques<br />
rencontrés encore plus complexes.<br />
Nous continuerons d’utiliser de simulation<br />
numérique de plus en plus avancés<br />
pour valider le comportement des<br />
matériaux, des équipements et de nos<br />
missiles mais ces modèles devront s’appuyer<br />
sur des résultats d’essais de plus<br />
en plus complexes et passionnants ! ●<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
Et du côté de la simulation thermique ?<br />
Nous prenons en compte progrès<br />
importants réalisés dans ce domaine.<br />
C’est indispensable, d’autant que nos<br />
prochains missiles vont voler à Mach<br />
très élevés donc beaucoup s’échauffer.<br />
Or, comme je l’ai rappelé précédemment,<br />
les composants modernes utilisés<br />
aujourd’hui ne sont pas prévus pour<br />
supporter de telles températures. Nous<br />
nous appuyons donc fortement sur la<br />
simulation pour concevoir un management<br />
thermique optimal et nous tirons<br />
profit de ces simulations pour spécifier<br />
et qualifier nos systèmes.<br />
Moyen d’essais Vibration 3 axes développé chez MBDA<br />
50I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I51
dossier<br />
recherche<br />
Une approche multi-technique<br />
non destructive pour le monitoring<br />
de l’état de santé des matériaux<br />
composites structuraux<br />
Cet article propose une approche multi-technique<br />
non destructive pour le monitoring de l’état de santé<br />
des matériaux composites structuraux et le pronostic<br />
de leur durée de vie résiduelle. Trois techniques non<br />
destructives (émission acoustique, thermographie<br />
infrarouge et corrélation d’images numérique) sont<br />
utilisées simultanément, in situ et en temps réel.<br />
Appliquée à un matériau composite carbone-époxy<br />
aéronautique soumis à un chargement de fatigue<br />
par blocs de traction, cette méthodologie est le fruit<br />
d’un développement collaboratif entre le Département<br />
TPCIM d’IMT Lille Douai et la DGA.<br />
Abstract<br />
A hybrid non-destructive testing (NDT) approach has been<br />
developed for structural composites damage monitoring<br />
using several NDT techniques. Three nondestructive<br />
techniques (acoustic emission, infrared thermography<br />
and digital image correlation) were used simultaneously,<br />
in-situ and in real time to assess damage in an aeronautical<br />
carbon/epoxy composite material under tensile fatigue<br />
loading. A data fusion processing was developed to combine<br />
the results of the used NDT techniques in order to optimize<br />
the structural health diagnosis of the material and to predict<br />
its residual life.<br />
Les technologies de contrôles non<br />
destructifs (CND) se sont beaucoup<br />
développées ces dernières<br />
années et leurs prix sont devenus plus<br />
accessibles. Les récentes applications<br />
CND pour le contrôle et le suivi des<br />
endommagements des matériaux font<br />
appel à des technologies optiques<br />
(corrélation d’images numériques,…)<br />
[1], thermiques (thermographie infrarouge)<br />
[2] ou acoustiques (émission<br />
acoustique, ultrasons) [3, 4]. Ces technologies<br />
de contrôle présentent un<br />
potentiel avéré pour détecter et caractériser<br />
certains endommagements des<br />
matériaux composites, mais restent<br />
assez souvent insuffisantes pour mener<br />
un diagnostic complet, fiable et précis<br />
de l’état de santé global des matériaux.<br />
En effet, la thermographie infrarouge,<br />
par exemple, présente plusieurs avantages<br />
(sans contact, imagerie,…)<br />
mais ne permet pas la détection des<br />
endommagements internes (non<br />
débouchants). De plus, le champ<br />
de température mesuré n’est pas dû<br />
uniquement à l’endommagement mais<br />
aussi à la thermoélasticité. La corrélation<br />
d’images numériques est quant à<br />
elle une technique d’imagerie permettant<br />
la mesure des champs de déformations<br />
à la surface des matériaux. Elle<br />
peut donc renseigner sur des phénomènes<br />
de concentration de contraintes,<br />
vus sur la surface, mais ne permet pas<br />
d’évaluer l’endommagement interne du<br />
matériau. Enfin, l’émission acoustique<br />
permet la détection des endommagements<br />
évolutifs qu’ils soient surfaciques<br />
ou volumiques, mais peine à les<br />
localiser avec précision s’agissant des<br />
matériaux composites, par nature hétérogènes<br />
et anisotropes. En outre, c’est<br />
une technique globale ne permettant<br />
pas, classiquement, de présentations<br />
des résultats sous formes d’images.<br />
Force est donc de constater qu’une seule<br />
technique CND n’est, en général, pas<br />
suffisante pour réaliser un diagnostic<br />
complet de l’état de santé des matériaux<br />
composites. Face à cette réalité et au<br />
besoin de fiabiliser les contrôles, surtout<br />
dans le domaine de l’aéronautique, les<br />
donneurs d’ordre industriels exigent de<br />
plus en plus des prestataires de contrôle<br />
de justifier la performance du procédé<br />
de contrôle proposé. En l’état actuel,<br />
seules deux approches existent pour<br />
garantir un niveau de performance : i)<br />
la qualification du procédé, consistant<br />
à fixer le matériel et une procédure à<br />
suivre à la lettre pour la réalisation<br />
du contrôle d’un type de défaut bien<br />
déterminé, et ii) le calcul de la probabilité<br />
de détection (PoD) des défauts de<br />
tailles équivalentes. Ces deux approches<br />
sont intéressantes et nécessaires, mais<br />
parfois insuffisantes ou, au contraire,<br />
trop contraignantes face à des situa-<br />
52I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
dossier<br />
tions complexes de contrôle (géométrie<br />
complexe, matériau hétérogène et<br />
anisotrope, endommagements microscopiques…).<br />
Pour réaliser un diagnostic le plus<br />
complet et précis possible de l’état<br />
de santé des matériaux composites,<br />
le Département Technologies des<br />
Polymères et Composites & Ingénierie<br />
Mécanique (TPCIM) d’IMT Lille Douai<br />
a mis au point, depuis maintenant une<br />
dizaine d’années, une approche non<br />
destructive multi-technique pour la<br />
détection et la caractérisation, in-situ<br />
et en temps réel, de l’endommagement<br />
des composites sous un chargement<br />
mécanique statique [3, 5, 6]. Dans le<br />
cas de chargements en fatigue, objet de<br />
cet article, le Département TPCIM a<br />
mis au point dans le cadre de la thèse<br />
de Pierre Duchène, co-financée par<br />
la Direction générale de l’armement<br />
(DGA), un procédé non destructif<br />
multi-technique permettant le monitoring<br />
de l’état de santé des matériaux<br />
composites et le pronostic de leur durée<br />
de vie résiduelle en mettant en œuvre<br />
une approche de fusion de données par<br />
réseaux de neurones.<br />
DISPOSITIF ExPérIMENTAL<br />
DU PrOCéDé MULTI-TEChNIqUE<br />
Ce procédé met en œuvre simultanément,<br />
in-situ et en temps réel, trois<br />
techniques non destructives, à savoir<br />
l’émission acoustique (EA), la thermographie<br />
infrarouge (TIR) et la corrélation<br />
d’images numériques (CIN).<br />
Une enceinte adiabatique, contenant<br />
le dispositif expérimental schématisé à<br />
la Figure 1, protégeant l’échantillon de<br />
mesure des perturbations thermiques,<br />
lumineuses et acoustiques environnantes,<br />
a été conçue pour permettre le<br />
contrôle des composites hors ou sous<br />
contraintes grâce à un module supplémentaire<br />
permettant de la rattacher à<br />
une machine d’essais mécaniques illustré<br />
à la Figure 2.<br />
Le profil de chargement en fatigue<br />
appliqué correspond à un essai d’auto-échauffement<br />
consistant à soumettre<br />
l’échantillon à des blocs de contraintes,<br />
par paliers croissants de 10% de la<br />
valeur de la contrainte à rupture σr (i.e.<br />
de 10%σr, 20%σr, 30%σr, etc.). La durée<br />
des blocs de fatigue, à la fréquence de<br />
4 Hz, est de 3000 cycles couvrant une<br />
partie de la phase de stabilisation de la<br />
température dissipée [7].<br />
Les trois techniques d’auscultation<br />
sont appliquées simultanément, in<br />
situ et en temps réel. Pour l’EA, deux<br />
capteurs résonnants (175-200 kHz)<br />
sont apposés en ligne droite, via un<br />
agent de couplage, centrés sur la<br />
surface de l’échantillon aux extrémités<br />
de la zone d’intérêt (Fig.1). Le<br />
Discover better<br />
designs, faster.<br />
Improve inter-particle coating uniformity<br />
by using optimal spraying equipment<br />
settings.<br />
siemens.com/mdx<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I53<br />
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dossier<br />
seuil de détection des événements<br />
acoustiques a été fixé à 35 dB afin de<br />
filtrer les bruits environnants. Avec<br />
deux capteurs seulement, la localisation<br />
des évènements acoustiques<br />
est nécessairement linéaire, et donc<br />
biaisée, et ne correspond pas à la<br />
réalité. Pour pallier cette restriction<br />
et le manque d’imagerie de l’émission<br />
acoustique, une localisation bidimensionnelle<br />
originale a été développée<br />
à l’aide d’un réseau de neurones.<br />
Ce réseau a été entrainé grâce à des<br />
sources d’émissions acoustiques artificielles<br />
obtenues par cassés de mines,<br />
Hsu-Nielsen, sur les nœuds d’un<br />
quadrillage tracé sur la zone utile de<br />
l’éprouvette (Fig. 3). Cette localisa-<br />
tion bidimensionnelle permet d’obtenir<br />
une image des évènements<br />
acoustiques qu’on peut fusionner avec<br />
les images des champs thermique et<br />
de déformation à l’échelle du pixel<br />
(1 mm², voir le schéma de fusion à la<br />
Fig. 4). Le champ thermique dissipé<br />
par l’échantillon sous chargement de<br />
fatigue est mesuré par une caméra<br />
infrarouge (320x240 pixels de sensibilité<br />
10 mK) orientée perpendiculairement<br />
à la surface de l’échantillon (Fig.<br />
1). La CIN a été appliquée en mode<br />
stéréoscopique à l’aide de deux caméras<br />
CCD (2048x2048 pixels) placées<br />
dans le même plan de part et d’autre<br />
de la caméra thermique (Fig. 1). L’utilisation<br />
des deux caméras en position<br />
stéréoscopique, au lieu d’une seule<br />
habituellement suffisante dans le cas<br />
d’un échantillon plan sous un chargement<br />
dans le même plan, a permis de<br />
contourner la contrainte de perpendicularité<br />
avec la surface de l’échantillon<br />
nécessaire à la mesure par une<br />
seule caméra.<br />
Matériau d’étude<br />
Le matériau étudié est un composite<br />
aéronautique à fibres de carbone<br />
et matrice époxy constitué d’un empilement<br />
quasi-isotrope transverse<br />
[-45/90/45/0]S de 8 plis unidirectionnels<br />
pré-imprégnés moulé sous presse<br />
pour atteindre un taux volumique de<br />
fibres de 62%. Il présente une masse<br />
volumique de 1,56 g/cm 3 , un module<br />
d’Young de 50 GPa, une contrainte à<br />
rupture σr de 565 MPa, une déformation<br />
à rupture εr de 3,5%, et une limite<br />
d’endurance en fatigue de 60%σr (déterminée<br />
selon la norme ISO 13003 sur la<br />
base d’une courbe de Wöhler expérimentale<br />
jusqu’à 3.106 cycles).<br />
Fusion de données CND<br />
et pronostic de durée de vie<br />
Figure 2 Enceinte d’isolation de la scène de mesure des perturbations<br />
extérieures thermiques, acoustiques et lumineuses<br />
Les figures 5 (a, b, c) illustrent,<br />
respectivement, les résultats des trois<br />
techniques EA, TIR, CIN pour un chargement<br />
mécanique par paliers jusqu’à<br />
un niveau de 60% σr, correspondant à<br />
la limite d’endurance du matériau. Pour<br />
chaque technique prise individuellement,<br />
on constate une certaine homogénéité<br />
du niveau d’endommagement<br />
au sein de la zone d’intérêt (Fig.1).<br />
Exception faite de la TIR qui quantifie<br />
l’endommagement subi par le matériau<br />
à un niveau situé entre 0,6 et 0,75<br />
(0 correspondant à un matériau sain,<br />
1 à la rupture ultime), l’EA et la CIN<br />
évaluent l’endommagement à un niveau<br />
de l’ordre de 0,6. Néanmoins, quelques<br />
faibles hétérogénéités de l’endommagement<br />
existent dans la zone d’intérêt vues<br />
différemment par les trois techniques.<br />
54I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
IMPRESSION 3D,<br />
USINAGE CNC,<br />
MOULAGE PAR<br />
INJECTION<br />
En quelques jours.<br />
Figure 3 Dimensions des éprouvettes d’étude et schéma des cassés<br />
de mines Hsu-Nielsen pour l’EA<br />
Passez plus vite de l’idée à<br />
l’objet, jusqu’au marché.<br />
Figure 4 Schéma de la fusion des données des trois techniques<br />
(EA, CIN, TIR)<br />
La TIR indique des concentrations d’endommagement orientées<br />
selon la direction des fibres (-45°) du pli extérieur directement<br />
accessible à la mesure par cette technique.<br />
Les figures 6 (a, b) illustrent, respectivement, le résultat de<br />
fusion des données d’endommagement des trois techniques<br />
EA, TIR et CIN et le pronostic de la durée de vie résiduelle<br />
du matériau à l’échelle du pixel (1 mm²). Le résultat de la<br />
fusion des données est tout à fait cohérent en affichant un<br />
niveau d’endommagement de 0,6 dans presque toute la zone<br />
d’intérêt, à l’exception de quelques concentrations d’endommagements,<br />
héritées de la TIR et consolidées par l’EA et la<br />
CIN, qui subsistent. Sur cette base, la durée de vie résiduelle<br />
globale du matériau, suite au chargement appliqué (6 paliers<br />
de 3 000 cycles, soient 18 000 cycles au total), est ainsi estimée<br />
à 3.2 106 cycles environ. Ce pronostic est plausible dans<br />
la mesure où la durée de vie du matériau, déterminée expérimentalement<br />
par la courbe de Wöhler, est supérieure à 3.106<br />
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ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I55
dossier<br />
cycles. Ces dernières cartographies ont, en outre, l’avantage<br />
de localiser les zones de faiblesses (concentrations d’endommagements<br />
ou faibles durées de vies) dans le matériau, ce<br />
qui permettrait la planification d’opérations de maintenance<br />
prévisionnelle et éventuellement des réparations localisées.<br />
Ainsi, le procédé multi-technique CND, développé dans ce<br />
travail collaboratif entre le Département TPCIM d’IMT Lille<br />
Douai et la DGA, associé à la fusion de données multi-variables<br />
par réseaux de neurones, présente un fort potentiel<br />
pour répondre aux deux principales exigences des industriels<br />
: la fiabilisation des procédés de monitoring des pièces<br />
et des structures et le pronostic de leur durée de vie résiduelle.<br />
Le big-data et l’intelligence artificielle pourront, le<br />
cas échéant, être mis à profit pour traiter des masses de<br />
données importantes générées par les procédés multi-techniques<br />
et rationaliser le pronostic et la prise de décision<br />
quant à la maintenance des structures et installations industrielles.<br />
●<br />
Salim Chaki, Pierre Duchène et Patricia Krawczak<br />
IMT Lille Douai - Département Technologie des polymères<br />
et composites & ingénierie mécanique (TPCIM)<br />
Références<br />
Figure 5 État d’endommagement du matériau selon :<br />
(a) EA, (b) TIR, (c) CIN<br />
[1] Canal L.P. et al., Application of digital image correlation<br />
at the microscale in fiber-reinforced composites.<br />
Composites Part A. 2012; 43:1630-38.<br />
[2] Harizi W. et al., Mechanical damage assessment of glass<br />
fibre-reinforced polymer composites using passive infrared<br />
thermography. Composites Part B. 2014; 59: 74-79.<br />
[3] Harizi W., Caractérisation de l’endommagement<br />
des composites à matrice polymère par une approche<br />
multi-technique non destructive. Thèse de doctorat,<br />
UVHC / Mines Douai, 2012, p.170.<br />
[4] Harizi W. et al., Mechanical damage characterization<br />
of glass fiber-reinforced polymer laminates by ultrasonic<br />
maps. Composites Part B. 2015; 70:131-137.<br />
[5] Chaki S., et al. Structural health of polymer composite:<br />
non-destructive diagnosis using a hybrid NDT approach.<br />
JEC Composites Magazine, 2016, 107:22-28.<br />
[6] Chaki S., Le contrôle non destructif multi-technique :<br />
une véritable nécessité industrielle loin d’une hypocondrie.<br />
CEM Contrôles-<strong>Essais</strong>-Mesures, 2018, 62 : 87-90.<br />
Figure 6 Fusion des données de l’EA, la TIR et la CIN :<br />
(a) état d’endommagement, (b) durée de vie résiduelle<br />
[7] Loqmane H., Étude des champs cinématique et<br />
thermique pour l’analyse des effets dissipatifs associés<br />
à l’endommagement sous des sollicitations statiques<br />
et dynamiques simples et multiaxiales des matériaux<br />
composites stratifiés. Thèse de doctorat, Univ. Lille 1 /<br />
Mines Douai, 2015, p.123.<br />
56I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
dossier<br />
Focus PME<br />
Greenmot veut devenir un acteur<br />
majeur des essais de véhicules<br />
militaires et industriels<br />
Implantée à Villefranche/Saône (Rhône) et à peine âgée de 8 ans, la société Greenmot se définit elle-même<br />
comme « un centre d’essais inédit » dédié aux véhicules off-road et tout particulièrement aux engins<br />
militaires. Doté d’une cellule d’essais haute puissance, le laboratoire est capable de recréer un grand nombre<br />
d’environnements climatiques (de -46 c° à +55 c° avec simulation solaire) et de conditions de roulage.<br />
Objectif : permettre aux constructeurs et aux équipementiers d’engins blindés de valider leurs véhicules<br />
conformément aux normes Stanag.<br />
Si Greenmot préfère garder le nom<br />
de ses clients et les programmes<br />
de recherche confidentiels, c’est<br />
parce qu’ils sont rares à dévoiler les<br />
secrets d’un projet dont la sécurité des<br />
personnes dépendra bien souvent de<br />
sa mise en œuvre. « Nous travaillons<br />
avec plusieurs principaux acteurs de la<br />
défense européenne, constructeurs et<br />
de véhicules blindés », indique-t-on à<br />
la direction de l’entreprise… à l’image<br />
du programme Scorpion, dans lequel<br />
l’entreprise participe à la revalorisation<br />
du parc de véhicules de l’armée française.<br />
À travers ce programme, notamment<br />
dans le cadre du remplacement<br />
du VAB, Greenmot (société créée en<br />
2010 et employant une quarantaine<br />
de personnes) a accueilli des véhicules<br />
destinés à l’infanterie et aux transports<br />
de troupes (architecture 6*6 et 8*8)<br />
pour des essais d’environnement climatique.<br />
La campagne s’est déroulée sur<br />
plusieurs jours en collaboration avec des<br />
ingénieurs d’essais. Cet essai a permis<br />
de connaître les performances réelles et<br />
maximales sous climats sévères avant<br />
démonstration terrain au client final.<br />
L’environnement réel ne permet que l’exploration d’un nombre limité de situations.<br />
C’est pourquoi les constructeurs militaires attendent de Greenmot une<br />
expérimentation en laboratoire en les accompagnant dans la mise en œuvre,<br />
et la réalisation d’essais, puis l’analyse des mesures effectuées. « Notre laboratoire<br />
fait également preuve d’une grande expérience dans l’expertise de la chaîne<br />
de traction et apporte un support au développement de nouvelles architectures<br />
véhicule. » L’expérimentation en laboratoire permet de mettre en évidence, par<br />
© Francis Mainard<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I57
dossier<br />
comparaison, l’importance de facteurs<br />
agissant sur la sévérité. Greenmot recrée<br />
ainsi au sein de sa chambre climatique<br />
des conditions climatiques extrêmement<br />
sévères, sur mesure, permettant de<br />
répondre aux nomes Stanag et de valider<br />
les véhicules (température, rayonnement<br />
solaire, humidité, vitesse, vent,<br />
pente, conditions de roulage exceptionnelles<br />
et sollicitations extrêmes de la<br />
CC, capable de reproduire des franchissements).<br />
Une plateforme d’essais<br />
unique en Europe<br />
© Francis Mainard<br />
La plateforme d’essais forte puissance<br />
dispose des systèmes d’automatisation<br />
et de mesure les plus récents pouvant<br />
accueillir tous types de véhicules avec<br />
différentes puissances de motorisation.<br />
Équipée de machines de charge,<br />
les véhicules peuvent être raccordés aux<br />
moteurs électriques par des transmissions<br />
mécaniques et ainsi obtenir une<br />
mesure de couple directe à la roue. La<br />
cellule de test est capable de solliciter<br />
le véhicule jusqu’à 100 000 Nm/roue.<br />
La laboratoire a déjà testé de très puissants<br />
moteurs allant jusqu’à des cylindrés<br />
de 13 litres.<br />
Greenmot est en mesure de réaliser<br />
des tests sur tout le véhicule, notamment<br />
la chaîne de traction, le moteur, la<br />
transmission, l’habitacle et les différents<br />
systèmes équipant le véhicule (télécom,<br />
armement et poste de commandement).<br />
Pour ce faire plusieurs moyens d’essais<br />
peuvent être utilisés : une chambre<br />
d’essais climatiques, un banc de charge<br />
et équipement de mesures électrique<br />
haute fréquence (test organe électrique)<br />
ou encore des capteurs métrologiques<br />
permettant d’enregistrer des températures,<br />
des pressions, des débits, des<br />
couples et des efforts.<br />
De nouveaux projets<br />
pour les années à venir<br />
Toujours dans le cadre du programme<br />
Scorpion, Greenmot accompagnera<br />
de nouveaux projets « validation véhicule<br />
». Par ailleurs, l’entreprise grandit<br />
rapidement et structure ses activités<br />
par la création de trois marques :<br />
Greenmot Engineering (support au<br />
développement véhicules et moyen d’essais),<br />
Greenmot Testing (exploitation<br />
des plateformes d’essais existantes) et<br />
Greenmot pour la commercialisation<br />
de systèmes de mesures et/ou outils aux<br />
activités d’essais.<br />
À moyen terme, Greenmot continue<br />
sa croissance jusqu’à devenir un<br />
acteur européen de référence dans le<br />
monde des essais de véhicules industriel<br />
(militaires, off-Road et trucks).<br />
En forte croissance, la société cherche<br />
à renforcer ses équipes et à développer<br />
ses infrastructures. Des ambitions que<br />
l’entreprise mènera à bien à condition<br />
toutefois de relever un autre défi, celui<br />
du recrutement ; la société recherche<br />
régulièrement de nouveaux talents<br />
dans le domaine d’ingénierie d’essais,<br />
et mécatronique. ●<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
© Francis Mainard<br />
58I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
dossier<br />
En application<br />
Simulation des chocs<br />
pyrotechniques en laboratoire :<br />
comparatif entre deux moyens<br />
différents<br />
Créé en 2005 et implanté à Saint-Etienne, Adetests a rejoint le groupe Emitech en 2010. Ses moyens permettent<br />
de réaliser des tests mécaniques (vibrations, chocs), climatiques (chaud, froid, humidité, VRT) ou encore<br />
des chutes d’emballages, ceci dans tous les domaines, et tout particulièrement dans la défense et le militaire,<br />
comme l’illustrent ces travaux menés sur la simulation des chocs pyrotechniques.<br />
Les chocs sont des phénomènes physiques de courtes<br />
durées par rapport à la constante de temps d’un<br />
système. Il est nécessaire de connaitre l’impact qu’ils<br />
peuvent avoir sur un équipement. On peut distinguer<br />
plusieurs catégories de chocs : les chocs « classiques » (chocs<br />
terrains, chocs de manutention…) et les chocs dits « pyrotechniques<br />
» (tirs d’armes, départ missile, séparation de coiffe<br />
d’un lanceur spatial…).<br />
Les chocs « pyrotechniques » sont de forme d’onde complexe,<br />
la reproductibilité en laboratoire ne permet pas d’utiliser le<br />
signal temporel comme spécification seule. Une représentation<br />
dans le domaine fréquentiel est utilisée afin de pouvoir<br />
comparer les mesures réelles avec les essais réalisés, ainsi<br />
que deux essais entre eux. Il s’agit du spectre de réponses<br />
aux chocs (SRC), modèle mathématique initialement développé<br />
pour caractériser les séismes (1932). Le laboratoire<br />
Adetests propose de répondre au besoin de simulation de<br />
ces derniers par des moyens d’impact métal-métal : types<br />
pendule ou chute libre guidée.<br />
l’EST est fixé sur la partie recevant l’impulsion et sa vitesse<br />
est donc nulle au moment de celle-ci. En réalité, les équipements<br />
sont la plupart du temps soumis à un choc « pyrotechnique<br />
» avec une vitesse initiale nulle, la simulation par le<br />
biais d’un pendule se rapproche donc plus de la réalité. Les<br />
essais par chute libre guidée sont à utiliser avec précaution<br />
pour les équipements suspendus car les suspensions n’auront<br />
pas les mêmes précontraintes que dans le cas réel et la<br />
filtration du choc ne sera donc pas la même.<br />
Afin de comparer et vérifier la répétabilité des essais, une<br />
étude sur 50 chocs par type de banc dans une configuration<br />
donnée a été réalisée. Les écarts en dB entre la valeur<br />
moyenne et les enveloppes minimum et maximum des<br />
50 SRC sont ensuite calculés.<br />
Une comparaison des moyens d’essais pour<br />
choisir le plus à-même de répondre au besoin<br />
Pour un choc équivalent sur les deux types de banc, la<br />
première différence notable vient de la technique de simulation<br />
utilisée : avec un banc chute libre guidée, l’équipement<br />
sous test (EST) étant fixé sur le plateau qui chute : la<br />
vitesse de l’EST est non nulle au moment de l’impact générant<br />
l’onde de choc. Dans le cas de l’utilisation du pendule,<br />
Comparaison de la répétabilité sur 50 chocs pour les deux types<br />
de banc<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I59
dossier<br />
Pour les deux types de banc la répétabilité est comprise dans<br />
les +/-3 dB sur la bande de fréquences 10 0Hz à 2 0kHz<br />
comme demandé dans la norme MIL-STD-810G. Pour le<br />
type chute libre guidée, la dispersion en dessous de 100 Hz<br />
est plus importante que pour le pendule, cela est aussi une<br />
conséquence de la technique de simulation utilisée.<br />
Il est donc important de pouvoir connaitre le contenu basses<br />
fréquences induit par la technique de simulation pour des<br />
SRC similaires. Le calcul du SRC ne permettant pas de définir<br />
clairement les niveaux en basses fréquences pour des<br />
chocs avec des amplitudes élevées. La méthode utilisée afin<br />
de pouvoir comparer les niveaux basses fréquences entre<br />
les 2 types de banc d’essais est l’analyse temps-fréquence<br />
par ondelettes. Cette méthode permet d’estimer l’apport de<br />
chaque bande de fréquence en fonction du temps de choc<br />
(très court, de l’ordre de 10 ms). Pour le banc type pendule,<br />
la participation des fréquences < 400 Hz est négligeable par<br />
rapport au contenu plus hautes fréquences. Pour le banc type<br />
chute libre guidée, l’analyse temps-fréquence montre une<br />
contribution non négligeable des basses fréquences tant au<br />
niveau amplitude que dans le temps.<br />
L’utilisation aux capacités limites<br />
des bancs d’essais<br />
Les autres différences se situent sur les capacités d’essais<br />
des bancs, en effet pour la réalisation de chocs similaires, le<br />
critère de la vitesse initiale de l’EST est un paramètre important.<br />
Mais leurs performances sont aussi des critères justifiant<br />
le choix d’un banc par rapport à l’autre : amplitudes temporelles<br />
maximales, amplitude maximale du SRC atteignable,<br />
masse maximale de l’EST, cadence de répétition des chocs.<br />
Les deux types de banc ne permettent pas d’atteindre les<br />
mêmes niveaux d’amplitude temporelle et sur le SRC. Le type<br />
pendule permet d’atteindre au maximum 7 000 g sur l’amplitude<br />
temporelle et environ 1 500 g à 1 kHz sur le SRC tandis<br />
que le type chute libre guidée permet d’atteindre au maximum<br />
30 000 g sur l’amplitude temporelle et 5 000 g à 1kHz.<br />
Représentation du graphique 2 mais en waterfall<br />
Colormap d’un choc type chute libre guidée<br />
Colormap d’un choc type pendule<br />
Ces deux bancs d’essais ne permettent pas d’atteindre les<br />
cadences de tirs d’une arme pour la répétition des chocs ni les<br />
cadences de répétions autorisées par les générateurs électrodynamiques<br />
(entre 120 et 180 chocs/minutes). Le type chute<br />
libre guidée permet de réaliser au mieux 1 choc/minute tandis<br />
que le type pendule permet de réaliser 3 chocs/minute. Le<br />
dernier paramètre de choix important est la masse de l’équipement<br />
testé, le type chute libre autorise un EST jusqu’à 15 kg<br />
tandis que le pendule autorise 70 kg.<br />
La simulation des chocs « pyrotechniques » en laboratoire<br />
nécessite ainsi beaucoup d’échanges avec le demandeur au<br />
préalable afin de préparer au mieux les essais et ainsi de se<br />
rapprocher des conditions réelles. Toutefois les niveaux spécifiés<br />
et la masse du produit orientent généralement les essais<br />
sur un type de banc plutôt que l’autre mais une sensibilisation<br />
et un questionnement sur l’influence d’une vitesse nulle<br />
ou non nulle au moment du choc est nécessaire. ●<br />
Matthieu Cayuela<br />
Responsable des essais mécaniques<br />
Adetests (groupe Emitech)<br />
60I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
Vie de l’aste<br />
La dernière réunion CEEES<br />
(Confederation of European<br />
Environmental Engineering<br />
Societies) a eu lieu les 13 et 14 mars<br />
derniers à Cracovie en Pologne. La<br />
première journée a été consacrée à<br />
l’assemblée générale, la réunion des<br />
commissions de travail et à la visite des<br />
laboratoires de l’École Polytechnique<br />
de Cracovie. Le 14 mars, les participants<br />
ont assisté à la présentation des<br />
activités R&D et à la visite de l’usine<br />
Valeo de Skawina. Depuis octobre 2016,<br />
l’ASTE est en charge de la présidence<br />
de CEEES. La fonction du président est<br />
assurée par David Delaux de Valeo, l’administrateur<br />
de l’ASTE.<br />
cOmPte RendU<br />
69 e réunion CEEES à Cracovie<br />
JOUrNéE TEChNIqUE ASTE –MBDA « ESSAIS MULTI-AxES »<br />
L’ASTE organisera le 28 novembre 2018 à Bourges, en partenariat avec la société<br />
MBDA, une journée technique sur le thème des essais multi-axes. La matinée<br />
sera consacrée aux conférences techniques et l’après-midi à la visite du site de<br />
MBDA Bourges. ●<br />
> Informations complémentaires<br />
auprès de Patrycja Perrin<br />
au 01 61 38 96 32<br />
(pperrin@aste.asso.fr)<br />
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diffusion et à la mise en œuvre au sein de l’industrie française des dernières<br />
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et techniciens. Nos formations sont dispensées par les meilleurs experts<br />
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de pointe.<br />
Qui est concerné par notre activité ?<br />
• Les laboratoires d’essais, les équipementiers,<br />
les concepteurs et intégrateurs de systèmes<br />
• Les scientifiques, ingénieurs et techniciens<br />
en charge de la conception, des essais,<br />
de la fabrication et de la qualité<br />
• Les concepteurs, constructeurs et vendeurs<br />
des moyens d’essais<br />
• Les étudiants et les enseignants<br />
Association pour le développement des Sciences et Techniques de l’Environnement - Association régie par la loi 1901<br />
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ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I61
FORMATIONS 2018<br />
Thèmes Cycles Code<br />
Mécanique vibratoire<br />
Mesure et analyses des phénomènes vibratoires (Niveau 1)<br />
Option 1(3J)<br />
Mesure et analyses des phénomènes vibratoires (Niveau 2)<br />
Option 1 (3J)<br />
MV1<br />
Formation<br />
de Base ou<br />
Spécifique<br />
B<br />
Intervenant et<br />
lieu<br />
IUT du Limousin<br />
Durée<br />
en<br />
jours<br />
MV2 3<br />
3<br />
Prix HT<br />
1 570 €<br />
1 570 €<br />
Dates<br />
proposées<br />
4-6 sept.<br />
11-13 sept<br />
Application au domaine industriel<br />
MV3<br />
B<br />
SOPEMEA (78)<br />
3 1 570 €<br />
16-18 oct<br />
Acquisition et traitement des<br />
signaux<br />
Pilotage des générateurs de<br />
vibrations<br />
Chocs mécaniques : mesures, spécifications, essais et analyses de<br />
risques<br />
MV4<br />
Traitement du signal avancé des signaux vibratoires TS2 S<br />
S<br />
Christian LALANNE,<br />
Henri GRZESKOWIAK et<br />
Yvon MORI (78)<br />
Pierre-Augustin<br />
GRIVELET et Bruno<br />
COLIN (78)<br />
3 1 570 € 13-15 nov<br />
3 1 570 € 18-20 sept<br />
Principes utilisés et applications PV S SOPEMEA (78) 4 1 890 €<br />
Analyse modale expérimentale et Initiation aux calculs de<br />
Analyse modale AM S<br />
SOPEMEA (78) 3 1 570 €<br />
structure et essais<br />
27-30<br />
novembre<br />
25-27 sept<br />
Acoustique Principes de base et mesure des phénomènes acoustiques AC B AIRBUS D&S (31) 3 1 570 € 20-22 nov<br />
Climatique<br />
Principes de base et mesure des phénomènes thermiques CL1 B IUT du Limousin 3 1 570 € 13-15 nov<br />
Application au domaine industriel CL2 B INTESPACE (31) 3 1 570 € 4-6 déc<br />
Maitrise de la CEM pour les câblages de mesure en environnement<br />
industriel<br />
EL2<br />
B<br />
Jean-Paul PRULHIERE<br />
(78)<br />
1 900 € 25 oct<br />
Compatibilité ÉlectroMagnétique (CEM) Exploitation des normes EL3 S EMITECH (78) 2 1 170 €<br />
Dates à définir<br />
Personnalisation du produit<br />
à son environnement<br />
Mesure<br />
Prise en compte de l’environnement électromagnétique EL4 S EMITECH (78) 3 1 570 € Dates à définir<br />
Prise en compte de l'environnement dans un programme industriel<br />
(norme NFX-50144-1)<br />
Prise en compte de l’environnement mécanique (norme NFX-50144-<br />
3)<br />
Prise en compte de la norme NFX-50144 dans la conception des<br />
systèmes<br />
Prise en compte de l’environnement climatique (norme NFX-50144-<br />
4)<br />
Extensomètrie : collage de jauge, analyse des résultats et de leur<br />
qualité<br />
Concevoir, réaliser, exploiter une campagne de mesures<br />
Henri GRZESKOWIAK<br />
P1 S<br />
2 1 170 €<br />
(78)<br />
Bruno COLIN et<br />
P2 S<br />
3<br />
Pascal LELAN (78)<br />
P3<br />
S<br />
S<br />
Bruno COLIN (78)<br />
Henir GRZESKOWIAK et<br />
P4 S<br />
3<br />
Henri TOLOSA (78)<br />
M1<br />
Raymond BUISSON<br />
(78)<br />
M2 B Pascal LELAN (78) 2<br />
3<br />
1 570 €<br />
1 570 €<br />
3 1 570 €<br />
1 170 €<br />
12-13 sept<br />
1 570 € 9-11 oct<br />
20-22 nov<br />
25-27 sept<br />
4-6 déc<br />
11-12 déc<br />
Conception et validation de la fiabilité - dimensionnement des<br />
essais pour la validation de la conception des produits<br />
E1 S Alaa CHATEAUNEF (78) 3 1 570 € Dates à définir<br />
Fiabilité et <strong>Essais</strong><br />
Fiabilité, déverminage, essais (accélérés, aggravés) E2 S Alaa CHATEAUNEF (78) 2 1 170 € 9-10 oct<br />
Construire la robustesse de vos produits par la méthode HALT &<br />
HASS<br />
E3 S<br />
EMITECH (78) 1 900 €<br />
Fiabilité dans les projets : méthodologies et processus E4 S David DELAUX (78) 2 1 170 € Dates à définir<br />
Calcul de la fiabilité : analyse Weibull E5 S David DELAUX (78) 2 1 170 € Dates à définir<br />
18-sept<br />
Comment estimer les coûts de garantie E6 S David DELAUX (78) 2 1 170 € Dates à définir<br />
Comment identifier et améliorer la compétence de fiabilité dans<br />
une organisation industrielle ?<br />
Fatigue des matériaux métalliques :<br />
<strong>Essais</strong>, dimensionnement et calcul de durée de vie sous<br />
chargement complexe<br />
E7 S David DELAUX (78) 2 1 170 € Dates à définir<br />
E8 S Alexis BANVILLET 2 1 170 € 28-29 nov<br />
Qualité et Métrologie<br />
Gestion d’une Salle blanche : application dans un Centre d’<strong>Essais</strong><br />
Suivi de la contamination : application aux salles blanches et aux<br />
essais sous vide<br />
Caractérisation métrologique des systèmes de mesure et essais ME3 B Marc LE MENN (78) 2 1 170 €<br />
ME1<br />
ME2<br />
S<br />
S<br />
AIRBUS D&S (31)<br />
2<br />
2<br />
1 170 €<br />
1 170 €<br />
25-26 sept<br />
26-27 sept<br />
28-29 nov<br />
L’assurance qualité dans les laboratoires d’essais selon le<br />
référentiel EN ISO/CEI 17025<br />
ME5 S EMITECH (78) 2 1 170 € 26-27 sept<br />
62I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
agenda<br />
Du 11 au 15 juin 2018<br />
Eurosatory<br />
Le salon Eurosatory, consacré à la défense et à la sécurité<br />
terrestre et aéroterrestre, ouvrira ses portes à la mi-juin à<br />
Villepinte. Cet événement rassemblera plus de 1 570 exposants<br />
venus du monde entier et plus de 57 000 visiteurs.<br />
Au parc des expositions de Paris-Nord Villepinte<br />
www.eurosatory.com<br />
Les 25, 26 et 27 juin 2018<br />
Congrès Simulation de la SIA<br />
Le Congrès Simulation de la SIA et l’URF se poursuivra sur<br />
trois jours intenses de tables rondes et d’annonces en tout<br />
genre, entre lancements de partenariats de recherche,<br />
rencontres d’affaires et déclarations officielles. Le 27 juin,<br />
une journée sera entièrement consacrée à la simulation<br />
numérique.<br />
À la Maison des Travaux Publics – FNTP – à Paris<br />
www.sia.fr/evenements/<br />
Du 26 au 28 juin 2018<br />
World Nuclear Exhibition (WNE)<br />
La biennale française du nucléaire est l’occasion pour<br />
les industriels de rencontrer les acteurs majeurs du secteur,<br />
de nombreux sous-traitants et, parmi eux, des prestataires<br />
d’essais et des fournisseurs de solutions technologies<br />
en matière de tests, de mesure et de simulation.<br />
Au parc des expositions de Paris-Nord Villepinte<br />
www.world-nuclear-exhibition.com<br />
Du 16 au 18 octobre 2018<br />
Conférence Technologique Altair<br />
Cette conférence internationale sera axée cette année<br />
sur des présentations d’applications basées sur la Simulation-<br />
Driven Innovation par des leaders technologiques ainsi<br />
que des dirigeants de l’industrie mondiale.<br />
Au Palais des Congrès d’Issy-les-Moulineaux (92)<br />
altairatc.com<br />
Le 28 novembre 2018<br />
Journée technique ASTE – MBDA « <strong>Essais</strong> multi-axes »<br />
L’ASTE organise le 28 novembre 2018 à Bourges, en partenariat<br />
avec MBDA, une journée technique sur les essais multi-axes<br />
puis une visite du site de la société.<br />
À MBDA Bourges<br />
www.aste.asso.fr<br />
Retrouvez toutes les dates<br />
de manifestations sur :<br />
www.mesures-et-tests.com<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018 I63
index<br />
Au sommaire du prochain numéro :<br />
dossier<br />
Spécial Mondial de Paris :<br />
l’automobile sous le feu des projecteurs !<br />
essais et modélisation<br />
• Les essais et la simulation<br />
au cœur des enjeux<br />
du naval et du nautisme<br />
© Endress+Hauser<br />
© O. Guillon<br />
mesures<br />
• Enova Paris et NHV Le Mans :<br />
Instruments de mesure<br />
et analyse vibro-acoustique<br />
à l’honneur<br />
© Faurecia<br />
Liste des entreprises citées et index des annonceurs<br />
ADESTESTS........................................................... 59<br />
AIRBUS DEFENSE & SPACE................................. 40<br />
ALTAIR............................... 3 e de couverture 8 et 63<br />
ASTE.............................................................. 61 et 62<br />
ASTELAB................................................. 25, 34 et 63<br />
AVNIR ENERGY...................................................... 19<br />
BRUEL & KJAER............................................. 6 et 35<br />
CD ADAPCO................................................... 11 et 53<br />
CETIM..................................................................... 25<br />
CFD NUMERICS (publi-communiqué)................. 13<br />
COMSOL............................... 4 e de couverture et 22<br />
DASSAULT SYSTÈMES.......................................... 30<br />
DBVIB....................................................................... 4<br />
DGA......................................................................... 52<br />
DJB INSTRUMENTS.............................................. 51<br />
EDF R&D........................................................ 18 et 36<br />
ESI GROUP........................ 2 e de couverture 6 et 12<br />
EUROSATORY.......................................... 45, 46 et 63<br />
FORUM TERATEC..................................... 8, 31 et 63<br />
GMB INVEST............................................................ 6<br />
GREENMOT............................................................ 57<br />
HBM.......................................................................... 6<br />
HTDS....................................................................... 23<br />
IMT LILLE-DOUAI.................................................. 52<br />
INSTITUT DE SOUDURE.......................................... 8<br />
M+P INTERNATIONAL........................................... 37<br />
MBDA...................................................................... 50<br />
MESURE&TESTS................................................... 33<br />
MODELON................................................................. 6<br />
MICRONORA........................................................... 63<br />
MINES PARISTECH.................................................. 8<br />
OMEGA ENGINEERING........................................... 7<br />
OROS......................................................................... 9<br />
ORYS......................................................................... 8<br />
PROTOLABS........................................................... 55<br />
SAFRAN.................................................................... 8<br />
SIA.................................................................. 10 et 63<br />
SIEMENS PLM SOFTWARE............................ 2 et 14<br />
SOCITEC........................................................ 21 et 28<br />
SOPEMEA............................................................... 26<br />
SYMETRIE....................................................... 6 et 49<br />
TRESCAL.................................................................. 6<br />
WNE............................................................... 16 et 63<br />
Le chiffre à retenir :<br />
515<br />
C’est en milliards de dollars le montant que devrait<br />
atteindre le marché du véhicule autonome en 2035,<br />
selon les résultats d’une étude publiée par le cabinet<br />
de conseil A.T. Kearney intitulée « Roadmap towards<br />
Autonomous Driving ». Ce marché représenterait<br />
ainsi près de 17 % du marché automobile mondial.<br />
L’étude table notamment sur une évolution<br />
importante des infrastructures qui faciliteraient<br />
la progression rapide de ces nouveaux véhicules<br />
entièrement automatisés.<br />
Retrouvez nos anciens numéros sur :<br />
EN SAVOIR PLUS › www.essais-simulations.com<br />
64I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018
ALTAIR TECHNOLOGY CONFERENCE<br />
16-18 Octobre 2018 | Le Palais des Congrès d’Issy | Paris - France<br />
Rejoignez-nous à la Conférence Technologique d’Altair !<br />
L’Evènement international et incontournable dans le domaine de la<br />
conception numérique avec HyperWorks & solidThinking<br />
La 10 ème édition Conférence Technologique Altair (ATC) aura lieu cette année en Europe ! Elle réunira des<br />
entreprises issues du monde entier, qui ont su mettre à profit les dernières technologies d’Altair en matière de<br />
simulation, de conception, d’Internet des Objets, de Cloud Computing, en les intégrant dans le cycle de vie et de<br />
développement de leurs produits.<br />
En s’appuyant sur des présentations de grands noms de l’industrie, d’études de cas avant-gardistes d’un point<br />
de vue technologique et d’ateliers pédagogiques, l’ATC vous dévoilera comment ces entreprises atteignent leurs<br />
objectifs et créent des produits d’envergure internationale tout en réduisant les délais de conception.<br />
La précédente édition, datant de 2017, a réuni plus de 700 professionnels de l’ingénierie, propulsant, ainsi, cette<br />
conférence au premier rang des évènements mondiaux en matière de conception numérique.<br />
Rejoignez-nous en octobre à Paris !<br />
Inscrivez-vous sur altairatc.com/paris2018
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