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FFT-Katalog 2018

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Focus Wallonie-Bruxelles + FOKUS WALLONIE-BRUXELLES<br />

L‘écrivain, acteur et historien du cinéma Wouter Hessels est responsable de la coordination du cinéma<br />

interne à la RITCS School of Arts de Bruxelles et enseigne l‘histoire du cinéma à Bruxelles et à Anvers.<br />

Par Jessica Hans et Elena Sofie Böhler<br />

<strong>FFT</strong> : Quel film est à l‘origine de votre amour pour le cinéma ?<br />

W.H. : Quand j’étais enfant, j’aimais beaucoup le cinéma burlesque de Charlot et Laurel & Hardy et je<br />

regardais tous les films de James Bond où je me rêvais être 007 qui sauvait les plus belles femmes.<br />

Louis de Funès me faisait éclater de rire, surtout parce que dans ses tics nerveux, il était vraiment une<br />

caricature de mon grand-père. J’ai développé une prédilection pour le genre de la comédie.<br />

<strong>FFT</strong> : Qu’est-ce qui vous a motivé de devenir professeur de cinéma ?<br />

W.H. : En tant qu’adolescent, je savais déjà que j’aimais enseigner. J’écrivais des poèmes, je jouais du<br />

théâtre amateur. Après mes études universitaires en philologie romane, philosophie et arts dramatiques<br />

et audiovisuels, je me rendais compte que le cinéma inspirait plus ma vie et mon imaginaire.<br />

<strong>FFT</strong> : Comment caractériseriez-vous le cinéma belge et comment se différencie-t-il du cinéma français ?<br />

W.H. : En général le cinéma belge francophone est très inspiré par le cinéma d’art et essai français. Ce<br />

cinéma est souvent coproduit avec la France et atteint un public plus large en France qu’en Belgique.<br />

Le cinéma flamand a aussi son cinéma d’auteur, mais développe en même temps un cinéma commercial<br />

pour un grand public flamand et un cinéma personnel et artistique qui est vu par un grand public<br />

flamand et international. Il n’existe pas vraiment un cinéma belge, mais plutôt des cinémas belges.<br />

<strong>FFT</strong> : Comment pourriez-vous décrire la Belgique en trois phrases ?<br />

W.H. : La Belgique est un petit pays géré par des compromis parfois complexes, absurdes et surréalistes.<br />

La monarchie parlementaire et sa capitale Bruxelles se trouvent au cœur de l’Europe et au<br />

carrefour de la culture germanique et de la culture latine et compte trois langues officielles.Tandis que<br />

les Français sont trop chauvins, les Belges souffrent d’un complexe d’infériorité et font preuve d’un sens<br />

d’autodérision.<br />

<strong>FFT</strong> : Est-ce que d’après vous les films belges reflètent fidèlement la société de ce pays ?<br />

W.H. : La diversité dans la société belge trouve une bonne et belle représentation dans la diversité des<br />

films belges. Toutes les formes cinématographiques, du cinéma documentaire contestataire au cinéma<br />

d’animation artistique, sont présentes. Comparée à d’autres pays, la Belgique compte beaucoup de réalisateurs<br />

et réalisatrices de grand talent et de cinéastes belges qui ont une ou des origines étrangères.<br />

<strong>FFT</strong> : Quel film belge faut-t-il avoir vu absolument ?<br />

W.H. : Les Mouettes meurent au port (1955), un film noir cosmopolite belge. Jeanne Dielman (1975) de Chantal<br />

Akerman est un chef-d’œuvre dans le cinéma minimaliste, féministe et expérimental. C’est arrivé près de<br />

chez vous (1992), un film culte à budget limité où l’horreur et l’humour noir provoquent une sensation de<br />

controverse.<br />

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