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Essais & Simulations n° 135

Mieux faire dialoguer les bureaux d’études et les départements d’essais

Mieux faire dialoguer les bureaux d’études et les départements d’essais

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Dossier 34<br />

Mieux faire<br />

dialoguer<br />

les bureaux<br />

d’études et les<br />

départements<br />

d’essais<br />

<strong>Essais</strong> et modélisation 10<br />

Conférence Nafems et Congrès SIA à l’honneur<br />

MESURES 48<br />

Spécial mesures électroniques<br />

et acquisition de données<br />

N° <strong>135</strong> • Novembre 2018 • 25 €


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éditorial<br />

Osons briser les barrières pour mieux innover !<br />

Le monde du travail change, l’industrie aussi. Et dans les entreprises, qu’il s’agisse des<br />

services ou du secteur industriel, l’importance du partage des connaissances et des<br />

compétences n’est plus à démontrer. Ce partage, ou plutôt cette collaboration entre<br />

les différents services, départements et autres divisions, s’impose même comme un<br />

défi à part entière à relever. L’enjeu ? Produire mieux et plus vite. Rien que ça. Encore<br />

faut-il s’en donner les moyens.<br />

olivier Guillon<br />

Rédacteur en chef<br />

Car force est de constater que les services demeurent sclérosés et les forces vives d’une<br />

même entreprise confinées dans un département qui ignore tout des activités et des<br />

problématiques des autres. Or à l’heure où l’on parle d’industrie 4.0, de technologies<br />

connectées et d’un monde du travail devant toujours être plus collaboratif, voilà que<br />

l’on entretient les barrières géographiques, et par là-même les fossés entre des services<br />

qui auraient pourtant tout à gagner de communiquer et d’échanger un maximum de<br />

données.<br />

« À l’heure de l’industrie 4.0, des technologies<br />

connectées et d’un monde du travail toujours<br />

plus collaboratif, voilà que l’on entretient<br />

les barrières géographiques entre les services. »<br />

C’est le cas en particulier des départements d’essais et de simulation avec les bureaux<br />

d’études. Pourtant en lien sur des objectifs de développement de produits, ces services<br />

continuent, dans encore de trop nombreuses entreprises, à se tourner le dos. Un comble<br />

lorsqu’on parle à tout va de monde interconnecté et d’échanges de données. ●<br />

envie de réagir ?<br />

@OlivierGuillon<br />

ÉDItEUR<br />

MRJ Informatique<br />

Le Trèfle<br />

22, boulevard Gambetta<br />

92130 Issy-les-Moulineaux<br />

Tel : 01 73 79 35 67<br />

Fax : 01 34 29 61 02<br />

/Facebook.com/<br />

EssaiSimulation<br />

/@EssaiSimulation<br />

Direction :<br />

Michaël Lévy<br />

Directeur de publication :<br />

Jérémie Roboh<br />

Rédacteur en chef :<br />

Olivier Guillon<br />

COMMERCIALISAtION<br />

Publicité :<br />

Patrick Barlier<br />

p.barlier@mrj-corp.fr<br />

Diffusion et Abonnements :<br />

vad.mrj-presse.fr<br />

Prix au numéro :<br />

25 €<br />

Abonnement 1 an :<br />

85 € / 4 numéros<br />

Étranger :<br />

100 €<br />

Règlement par chèque<br />

bancaire à l’ordre de MRJ<br />

RÉALISAtION<br />

Conception graphique :<br />

Eden Studio<br />

Maquette :<br />

Géraldine Lepoivre<br />

Impression :<br />

Rivadeneyra, sa<br />

Calle Torneros, 16<br />

Poligono Industrial de Los Angeles<br />

28906 Gerafe - Madrid<br />

N°ISSN :<br />

1632 - 4153<br />

Commission paritaire :<br />

0 414 T 83 214<br />

Dépôt légal : à parution<br />

Périodicité : Trimestrielle<br />

Numéro : <strong>135</strong><br />

Date : novembre 2018<br />

RÉDACtION<br />

Ont collaboré à ce numéro :<br />

Kamil Abdallah (Airbus), Arnaud<br />

Chapon (Atron Metrology), Pierre<br />

Flandin (Airbus), Aditi Karandikar<br />

(Comsol), Sébastien Kuntz<br />

(MiddleVR), Christophe Loffet (V2i),<br />

Julien Rodes (Airbus), Léo Veron<br />

(Airbus)<br />

Comité de rédaction :<br />

Olivier Guillon (MRJ), Alain<br />

Bettacchioli (Thales Aliena Space),<br />

Patrycja Perrin (ASTE), Yohann<br />

Mesmin (Siemens Industry Software)<br />

Membre du réseau REPM-EMPN<br />

PhOtO DE COUvERtURE :<br />

Crédit photo : Photo iStock<br />

© Gorodenkoff<br />

Toute reproduction, totale ou<br />

partielle, est soumise à l’accord<br />

préalable de la société MRJ.<br />

Partenaires du magazine<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> :<br />

ESSAiS & SiMULATioNS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018 I1


Systèmes de Tests et Mesures<br />

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Pamplemousse.com - Crédit photos : OROS, No Comment, Shutterstock.


sommaire<br />

dossier<br />

34<br />

DOSSIER : Spécial Bureaux d’études<br />

34 Décloisonner les services pour aider les bureaux d’études<br />

à accéder aux résultats d’essais<br />

36 Faire tomber les barrières physiques entre les services<br />

39 « Les départements d’essais et d’ingénierie ont toujours du mal<br />

à communiquer »<br />

41 La réalité virtuelle : une réponse globale aux enjeux d’optimisation<br />

des coûts et des délais<br />

43 Optimiser la conception des véhicules grâce à des applications<br />

de simulation<br />

46 Un logiciel de prototypage virtuel pour encourager les entreprises à mieux<br />

innover dans le hardware<br />

Actualités<br />

06 Une usine extraordinaire s’ouvre<br />

au Grand Palais<br />

06 Un troisième simulateur AL250<br />

en un an pour l’école de pilotage<br />

Astonfly<br />

06 Trois nouveaux acteurs<br />

industriels intègrent<br />

le consortium ECND Academy<br />

06 26 e réunion de la CGPM<br />

du 13 au 16 novembre<br />

08 Boeing étend son partenariat<br />

avec Mentor Graphics<br />

08 Accord de distribution<br />

entre Trexel et Teratonics<br />

08 Konecranes modernise<br />

la potence du centre d’essais DLR<br />

pour les propulseurs de fusée<br />

08 Un logiciel innovant pour simuler<br />

les procédés d’échange d’ions<br />

08 IMT Lille Douai dévoile son plan<br />

stratégique en matière<br />

de recherche<br />

<strong>Essais</strong><br />

et modélisation<br />

Spécial Conférence Nafems France<br />

10 L’aéronautique, un secteur<br />

moteur pour la simulation<br />

numérique<br />

© Mov’eo<br />

12 La conférence Nafems France<br />

revient pour deux journées<br />

techniques exceptionnelles<br />

14 Sur Nafems France,<br />

l’aéronautique reste un sujet<br />

majeur<br />

16 Exploration d’un niveau<br />

intermédiaire de modélisation<br />

structurelle avion<br />

20 Une solution complète<br />

pour optimiser les opérations<br />

d’analyse modale<br />

Journée SIA :<br />

l’automobile à l’heure<br />

du Big Data et de l’IA<br />

24 Big data et IA : ces nouveaux<br />

enjeux qui attendent l’automobile<br />

26 Répondre aux nouveaux défis<br />

de l’automobile avec l’IA<br />

28 Des projets qui fleurissent<br />

dans le domaine du véhicule<br />

autonome<br />

30 De la nécessité recourir à l’IA<br />

pour continuer d’innover<br />

32 L’Utac Ceram fin prête pour<br />

accueillir ses premiers véhicules<br />

autonomes<br />

© DEWE France<br />

Mesures<br />

Spécial Mesure dans l’électronique<br />

48 Développement d’une<br />

plateforme innovante d’essais<br />

sous irradiations<br />

50 Avec son nouveau laboratoire<br />

OET, SGS se renforce dans le test<br />

de pièces automobile<br />

54 Focus produits : innovations dans<br />

le domaine du test électronique<br />

Spécial Mesure dans l’électronique<br />

56 Rester à la pointe de l’innovation<br />

57 Des systèmes d’acquisition<br />

de données pour gagner un<br />

maximum de temps<br />

57 Un nouveau système<br />

d’acquisition 16 voies pour jauge<br />

de contrainte<br />

60 Prestataire de service 4.0 –<br />

au-delà du besoin client exprimé<br />

Outils<br />

61 Journée technique ASTE<br />

62 Formations<br />

63 Agenda<br />

64 Sommaire du prochain numéro<br />

64 Index des annonceurs<br />

et des entreprises citées<br />

64 Le chiffre à retenir<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018 I3


nos dossiers en Un Clin d’Œil<br />

© COVAL LEMCOM © Olivier Guillon © iStock<br />

© Deroure<br />

dossier<br />

essais et modélisation<br />

FoCUs<br />

mesUres<br />

Décloisonner le département<br />

d’essais et le bureau d’études<br />

p. 34 à 47<br />

C’est une problématique peu abordée et pourtant au cœur<br />

de l’industrie du futur et de la connectivité des services et<br />

de l’atelier : le cloisonnement des départements d’essais et<br />

de simulation avec les bureaux d’études, dont la communication<br />

se révèle pourtant essentielle. Car produire plus et mieux tout<br />

en restant compétitif passe par des échanges étroits au niveau<br />

des essais et de la conception.<br />

Nafems ouvre sa conférence<br />

biennale à Paris p. 10 à 23<br />

À l’occasion de sa conférence – qui se déroulera comme<br />

tous les deux ans à Charenton (Val-de-Marne), près de Paris –<br />

l’association Nafems France entend bien profiter du dynamisme<br />

dont profitent les métiers de la simulation numérique pour faire<br />

carton plein et attirer encore davantage de participants<br />

qu’en 2016. Un dynamisme qui touche tout particulièrement<br />

le secteur aéronautique, à l’honneur dans ce dossier.<br />

Répondre aux enjeux<br />

du véhicule autonome par l’IA<br />

p. 24 à 33<br />

Elle est sur toutes les lèvres : l’intelligence artificielle (ou IA)<br />

s’invite dans l’automobile. Objectif ? Aider les constructeurs et<br />

les équipementiers à relever les défis que pose aujourd’hui le<br />

véhicule autonome et connecté. Et ceux-ci sont nombreux et se<br />

traduisent d’ailleurs par d’importants investissements dans des<br />

technologies mais également dans les compétences humaines.<br />

Le point avec le dernier congrès SIA de l’année.<br />

Quelles avancées dans<br />

le domaine de la mesure<br />

électronique ? p. 48 à 60<br />

Les composants électroniques sont partout, ou presque. Dans<br />

la plupart des objets du quotidien, dans les transports sans<br />

oublier l’industrie… Or cette prolifération n’est pas sans donner<br />

du fil à retordre aux spécialistes des essais qui, pour faire face<br />

à une demande croissante en matière de test de validation et<br />

d’homologation, n’hésitent pas à investir parfois massivement.<br />

ESSAiS & SiMULATioNS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018 I5


actualités<br />

en bref<br />

Un troisième simulateur<br />

AL250 en un an pour l’école<br />

de pilotage Astonfly<br />

Alsim a livré un troisième simulateur<br />

AL250 (FNPT II) à Astonfly, une école<br />

de pilotage implantée près de Paris.<br />

Ce modèle de simulateur a été<br />

développé en 2016 afin de répondre<br />

aux phases initiales de formation<br />

(PPL, CPL, IR/ME). Reconfigurable<br />

Single Engine Piston/ Multi Engine<br />

Piston, il propose également une<br />

instrumentation classique et glass<br />

cockpit pour chaque modèle de vol,<br />

modifiable en quelques secondes. ●<br />

Trois nouveaux acteurs<br />

industriels intègrent le<br />

consortium ECND Academy<br />

Porté par Le Mans Université et<br />

créé pour répondre à un besoin<br />

de formation dans le domaine de<br />

l’évaluation et du CND, l’atelierécole<br />

ECND Academy a récemment<br />

accueilli trois acteurs majeurs :<br />

Arconic Fixations Simmonds SAS, le<br />

Centre de transfert de technologie du<br />

Mans (CTTM) et Safran. Leur objectif :<br />

contribuer au développement de la<br />

filière et à l’optimisation de l’offre de<br />

formation en France et à l’étranger. ●<br />

26 e réunion de la CGPM<br />

du 13 au 16 novembre<br />

La Conférence générale des poids<br />

et mesures (CGPM) organisera sa<br />

26e réunion au Palais des congrès<br />

de Versailles. Un rendez-vous aux<br />

enjeux importants puisqu’il fixera<br />

définitivement la valeur exacte<br />

des sept constantes physiques<br />

servant d’unité de base au système<br />

international. De nombreuses<br />

conférences porteront notamment<br />

« L’effet Hall quantique et le SI<br />

révisé », « Le rôle de la constante<br />

de Planck en physique » ou<br />

encore « Les horloges atomiques<br />

optiques »… ●<br />

Événement<br />

Une usine extraordinaire<br />

s’ouvre au Grand Palais<br />

Sur une surface de 13 000 m 2 , l’Usine extraordinaire ouvrira ses portes du<br />

22 au 24 novembre. Placée sous le haut patronage du Président de la République,<br />

elle aura lieu au Grand Palais, au cœur d’un symbole de tradition<br />

industrielle française à une époque où les grandes inventions ont vu le jour. Pour<br />

Bruno Granjean, président de la FIM et de la Fondation pour l’usine extraordinaire<br />

: « une usine est une véritable communauté humaine, un lieu unique avec un<br />

véritable creuset sans “bull-shit job” […] Nous voulons montrer à travers ce projet<br />

le caractère inclusif de l’usine, sa capacité à innover et à s’ouvrir vers l’extérieur<br />

grâce à une communauté de femmes et d’hommes que l’on ne connaît plus depuis<br />

les années 80-90 ». Une action au service de la communauté française en somme,<br />

bien décidée d’entreprendre une reconquête industrielle en poussant les jeunes à<br />

faire le choix des usines... et de casser l’image désuète des usines qui désormais<br />

s’appuient sur des nouvelles technologies.<br />

Une mobilisation forte des<br />

entreprises industrielles<br />

Commissaire général de l’exposition,<br />

Jean Tournoux insiste sur la scénographie<br />

de « ce lieu vivant, de déambulation,<br />

où le visiteur découvrira ce qu’est<br />

une usine avec quatre univers ». Dans<br />

l’univers « Inventer », plusieurs îlots<br />

mettront en avant le pneu connecté de<br />

Michelin, les connecteurs de Stäubli ou encore le stylo injectable d’insuline de<br />

Sanofi, la fabrication additive du Cetim et d’Addup ou encore le diagnostic avec<br />

Biomérieux. Deuxième grand espace de déambulation, « Fabriquer » sera un lieu<br />

de rencontre sur des thèmes de l’énergie avec le Mix electrique d’EDF, la robotisation<br />

avec Stäubli ou encore la fabrication d’objets de grande consommation<br />

avec la Compagnie du Mât, sans oublier les lignes de production avec une lignes<br />

de convoyage de SEW Usocome, une ligne de soudage avec Fives et, naturellement,<br />

un exemple d’usine du futur avec Sanofi.<br />

Dans l’espace « Connecter » (à la fois les hommes et les femmes, et l’usine en<br />

tant que telle), l’UIMM mettra en avant ses actions en matière de recrutement et<br />

Bosch présentera son incubateur 4.0 ; quant à EDF, l’énergéticien fera la lumière<br />

à travers son « vestiaire » sur les différents métiers qui composent l’usine. Michelin<br />

y présentera son écosystème industriel tandis que Smile présentera ses actions<br />

en faveur des jeunes et les Arts et Métiers y mèneront une exposition photos.<br />

Enfin, avec le dernier univers, « Partager », le dôme du Grand Palais sera réquisitionné<br />

afin d’abriter des conférences, des agoras ainsi que le Conseil national<br />

de l’industrie avec Édouard Philippe ou encore un show technologique organisé<br />

par Bosch Rexroth. ●<br />

Olivier Guillon<br />

EN SAVOIR PLUS > www.usineextraordinaire.com<br />

6I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018


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aCtUalités<br />

en BreF<br />

Konecranes modernise<br />

la potence du centre d’essais<br />

DLR pour les propulseurs<br />

de fusée<br />

Konecranes vient de moderniser<br />

la potence du centre d’essais des<br />

propulseurs de fusée du Centre<br />

allemand pour l’aéronautique<br />

et l’astronautique, situé à<br />

Lampoldshausen, en y installant<br />

les dernières technologies pour une<br />

efficacité et une sécurité accrues.<br />

L’objectif de l’opération était en outre<br />

de réduire les coûts d’exploitation<br />

en utilisant des systèmes électriques<br />

et une technologie d’entraînement<br />

de pointe. ●<br />

Un logiciel innovant<br />

pour simuler les procédés<br />

d’échange d’ions<br />

Ypso-Facto, société nancéienne<br />

spécialisée dans la conception<br />

de procédés chimiques et<br />

biotechnologiques, vient de lancer<br />

Ypso-Ionic, un logiciel de simulation<br />

de procédés d’échanges d’ions<br />

permettant aux industriels de<br />

développer et d’optimiser des<br />

procédés robustes de façon efficace.<br />

Cet outil modélise fidèlement<br />

les interactions ioniques, y compris<br />

les réactions acido-basiques et<br />

les équilibres de complexation. ●<br />

iMT Lille Douai dévoile<br />

son plan stratégique<br />

en matière de recherche<br />

Le nouveau directeur de la recherche<br />

d’IMT Lille Douai, Jean-Christophe<br />

Baudez, a exposé en septembre<br />

dernier la stratégie de l’établissement<br />

à travers le programme « Lille Douai<br />

2030 ». Celui-ci doit faire émerger<br />

clairement l’identité scientifique<br />

de l’école reposant sur son expertise<br />

et ses domaines d’excellence.<br />

La nouvelle organisation permettra<br />

l’émergence de projets de recherche<br />

et le renforcement des partenariats<br />

académiques et industriels,<br />

notamment dans le cadre de l’I-Site<br />

ULNE. ●<br />

CONtRAt<br />

Boeing étend son partenariat<br />

avec Mentor Graphics<br />

Boeing a signé un accord en vue d’étendre son utilisation des logiciels de<br />

Mentor Graphics (Siemens Business), dans le cadre de son plan Second<br />

Century Enterprise Systems (2CES), qui vise à transformer l’avionneur et<br />

le secteur de l’aéronautique pour leur permettre de relever les défis au cours des<br />

cent prochaines années. Son partenaire Siemens développe en effet une nouvelle<br />

génération d’outils de conception et de fabrication, qui font davantage appel à<br />

l’automatisation et à la digitalisation.<br />

Cet accord à long terme permettra à Boeing de bénéficier des technologies de<br />

pointe de Siemens dans les domaines de la conception de systèmes électriques<br />

et électroniques et de l’analyse mécanique. Il va ainsi déployer en standard sur<br />

tous ses sites une plate-forme commune<br />

pour la conception et la vérification des<br />

semi-conducteurs, la conception et la<br />

fabrication de circuits imprimés et de<br />

systèmes électriques (y compris des<br />

faisceaux de câbles) et l’analyse thermique<br />

et fluidique des conceptions<br />

mécaniques. ●<br />

PARtENARIAt<br />

Accord de distribution<br />

Trexel et Teratonics<br />

EN SAvOIR PLUS > www.plm.automation.siemens.com<br />

Trexel et Teratonics ont signé un accord de distribution exclusif pour les<br />

solutions de CND de Teratonics destinées au marché du moulage par<br />

injection de plastique. Commercialisée par Trexel sous la marque Trexel-<br />

Vision, cette technologie de rupture permet, pour la première fois sur une ligne<br />

de production, d’effectuer un contrôle dimensionnel et de détecter des défauts à<br />

l’intérieur des objets en plastique moulé.<br />

« TrexelVision s’intègre naturellement dans le portefeuille de produits de Trexel,<br />

a déclaré Brian Bechard, CEO de Trexel. Nos clients souhaitent ardemment voir<br />

à l’intérieur des pièces qu’ils produisent grâce à notre technologie de moussage.<br />

TrexelVision apporte une solution<br />

puissante au marché car il ouvre une<br />

nouvelle opportunité de contrôle en<br />

ligne ». Cette coopération souligne la<br />

volonté de Trexel de se développer en<br />

tant que leader du marché des solutions<br />

de moussage de haute technologie pour<br />

le secteur du moulage par injection. ●<br />

EN SAvOIR PLUS > www.trexel.com<br />

De gauche à droite : Martin Jacobi (Trexel), Uli Schmidhammer<br />

(président de Teratonics) et Brian Bechard (CEO de Trexel)<br />

8I ESSAiS & SiMULATioNS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018


Conférence NAFEMS France 2018<br />

Novotel de la porte de Charenton - Paris<br />

Pour consulter le programme et vous inscrire: https://www.nafems.org/2018/france/<br />

Contact: didier.large@nafems.org (06 85 88 21 62)<br />

Cette année NAFEMS et son Comité de programme vous propose un large choix de thèmes<br />

et des interventions de personnalités éminentes de la simulation numérique pour l’ingénierie<br />

en France :<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Olivier Colmard (Renault) : la simulation dans le développement des véhicules autonomes<br />

Pierre-Alain Boucard (LMT-ENS Saclay) : les métamodèles multifidélité en calcul de structures<br />

Jean-Mary Hamy (Framatome) : le déploiement des métamodèles (ROM) et jumeaux numériques<br />

pour la conception des réacteurs avancés,<br />

Hervé Delinguette (INRIA) : les défis de l’imagerie médicale et de la simulation pour le patient<br />

numérique<br />

Eric Halioua (Digital Orthopedics): les systèmes d’aide à la décision clinique et la simulation<br />

numérique en chirurgie orthopedique<br />

Denis Debaecker (Mews Partners) : les jumeaux numériques, état de l’art<br />

Les sessions parallèles:<br />

Simulation des systèmes et co-simulation<br />

Mécanique des fluides et des structures en partenariat avec<br />

Simulation des procédés , matériaux<br />

Optimisation & Fabrication additive<br />

Simulation multi physiques & multi échelles<br />

Vérification & Validation, réduction des modèles<br />

Simulation haute performance (HPC) - algorithmes & Big data analytics<br />

Continuité et Jumeaux numériques<br />

Gestion des données et processus de simulation (SPDM)<br />

Simulation et biomédical, patient numérique en partenariat avec<br />

La simulation pour les PME en partenariat avec TERATEC, GENCI et l’IRT SystemX<br />

Partenaire média:


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Solutions<br />

© Airbus Helicopters Design Studio<br />

L’aéronautique,<br />

un secteur moteur<br />

pour la simulation<br />

numérique<br />

Le secteur industriel le plus florissant de l’Hexagone n’en finit pas d’exprimer<br />

des besoins croissants dans les moyens d’essai et dans les outils de simulation<br />

numérique. Et ce n’est pas l’absence temporaire de nouveaux grands<br />

programmes qui va changer quelque chose. Les avionneurs mais aussi et surtout<br />

leur myriade de sous-traitants s’équipent aujourd’hui de plus en plus de solutions<br />

logicielles visant à réduire les temps de conception ainsi que les phases d’essai<br />

mais également à relever des défis nouveaux, allant bien au-delà de l’irrésistible<br />

compression des coûts et des délais.<br />

Car le recours toujours plus important aux matériaux composites destinés à alléger<br />

au maximum les pièces structurelles et volantes des aéronefs, sans pour autant<br />

compromettre leur résistance nécessite des outils performants de simulation et de<br />

modélisation. De même, l’utilisation de multi-matériaux complique de façon significative<br />

la mise au point de pièces et de composants qui équiperont les appareils.<br />

Enfin, la fabrication additive commence doucement mais sûrement à s’inviter dans<br />

l’aéronautique et le spatial, et plus seulement en phase de production d’outillage,<br />

ni pour des pièces non structurelles tels que les sièges mais pour des éléments de<br />

la carlingue voire du moteur lui-même ; une nouvelle révolution qui pousse les<br />

éditeurs de logiciels de simulation numérique à franchir le pas en proposant des<br />

outils toujours plus performants, conviviaux et en mesure d’aider les concepteurs<br />

de pièces volantes à programmer une production en fabrication additive plastique<br />

ou métallique au moment de la conception et du design.<br />

Dans ce focus consacré ce trimestre à la place de la simulation numérique et des<br />

outils de modélisation dans le secteur de l’aérospatial, la rédaction d’<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />

s’est appuyée sur la Conférence biennale de l’association Nafems France<br />

qui se déroulera à la mi-novembre. Plus d’informations dans les pages suivantes. ●<br />

Bonne lecture,<br />

Olivier Guillon<br />

10I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

au sommaire de ce dossier<br />

12 La conférence Nafems France revient pour<br />

deux journées techniques exceptionnelles<br />

14 Sur Nafems France, l’aéronautique reste<br />

un sujet majeur<br />

16 Exploration d’un niveau intermédiaire<br />

de modélisation structurelle avion<br />

20 Une solution complète pour optimiser<br />

les opérations d’analyse modales<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018 I11


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Événement<br />

La conférence Nafems France<br />

revient pour deux journées techniques<br />

exceptionnelles<br />

Après le succès de la Conférence<br />

Nafems qui s’était déroulée en juin<br />

2016 et qui avait réuni plus de 190<br />

participants et 70 intervenants,<br />

Nafems France annonce<br />

l’organisation de la Conférence<br />

Nafems 2018. Celle-ci ouvrira<br />

ses portes les 14 et 15 novembre<br />

prochains à Charenton (94), près<br />

de Paris.<br />

Conception avion – ©MiddleVR<br />

Quatre-vingts intervenants, six keynotes (avec de prestigieuses<br />

signatures telles que Renault, Framatom<br />

ou Inria…), environ quinze disciplines représentées<br />

et près de 250 participants… Des chiffres importants<br />

qui reflètent à la fois le dynamisme d’une filière – celle de la<br />

simulation numérique – répondant aux besoins croissants<br />

des industriels dans les essais et la conception rapide et fiable<br />

de leurs produits, mais aussi le fruit d’un travail de longue<br />

haleine. « Sous la houlette de Jean-Marc Crepel, notre “maîtreagenda”<br />

issu de Renault, le comité de programme s’est efforcé de<br />

rendre ce programme de sessions de qualité encore supérieure<br />

par rapport à 2016, s’enthousiasme Didier Large, président<br />

de Nafems France. Ce programme sera cette année plus qualitatif<br />

en matière de contenu mais également plus équilibré ».<br />

Cette nouvelle édition est l’occasion, en tant que communauté<br />

savante de la simulation numérique, de faire le point sur les<br />

avancées dans toutes les disciplines. Il faut dire que Nafems,<br />

association internationale dédiée à l’analyse et à la simulation<br />

pour l’ingénierie, est l’unique voix indépendante de la<br />

communauté des experts, représentant plus de 1 300 orga-<br />

nisations membres dans le monde, y compris les principaux<br />

fournisseurs de logiciels et de services, l’industrie manufacturière<br />

mondiale et les principales institutions académiques.<br />

Dans ce cadre, la Conférence régionale Nafems France 2018<br />

réunira des acteurs majeurs de l’analyse et de la simulation<br />

appartenant à tous les secteurs de l’industrie et du monde<br />

universitaire en présence de partenaires éditeurs de logiciels,<br />

invités pour l’occasion à venir présenter leurs nouveautés.<br />

Un Comité de programme toujours<br />

à la pointe des dernières tendances<br />

Cette année, le Comité de programme a recueilli un grand<br />

nombre de propositions dans les domaines classiques de la<br />

simulation dans l’ingénierie manufacturière. Mais exceptionnellement,<br />

et pour la première fois, une journée organisée<br />

en partenariat avec Micado (association regroupant les<br />

acteurs de l’ingénierie numérique et du PLM) sera spécialement<br />

consacrée au secteur du biomédical. « Une des sessions<br />

portera par exemple sur l’utilisation de la simulation dans la<br />

conception de dispositifs médicaux et d’équipements intrusifs.<br />

12I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Au total, la session comprendra pas moins de neuf interventions<br />

», précise le patron de Nafems France avant d’ajouter<br />

que l’association évaluera après coup l’impact de cette thématique<br />

auprès des participants.<br />

Du côté des secteurs plus historiques, notons que l’aéronautique<br />

a toujours le vent en poupe. « Ce secteur demeure un<br />

gros contributeur dans le domaine des conférences mais aussi<br />

en matière de formations avec notamment Airbus, le groupe<br />

Safran ou encore le Cnes ». Mais la surprise vient de l’automobile<br />

qui, depuis environ un an et demi, revient en force<br />

avec l’arrivée de Faurecia et de Valeo ou encore la participation<br />

active cette année de Renault en la personne notamment<br />

de Jean-Marc Crepel. Enfin, l’association note également un<br />

réel dynamisme de la part du secteur naval – autour de Naval<br />

Group et de bureaux d’études toujours plus nombreux. ●<br />

Olivier Guillon<br />

Les orateurs principaux<br />

(Keynote Speakers)<br />

Olivier Colmard, VP Integration CAE & PLM Groupe Renault,<br />

interviendra sur la place de la simulation numérique dans<br />

le développement et la validation du véhicule autonome.<br />

Hervé Delinguette, directeur de recherche à l’Inria de<br />

Sophia Antipolis, interviendra sur les technologies de<br />

modélisation physique (mécanique, thermique...) et les<br />

défis de leur utilisation dans le domaine médical.<br />

Jean-Marie Hamy, Technical Project Manager and Design<br />

Authority – Framatome, interviendra sur le sujet de la<br />

simulation système, le contrôle commande, les ROM et<br />

les jumeaux numériques dans un contexte de fiabilité<br />

renforcée<br />

Denis Debaecker, Partner chez Mews-Partners, développera<br />

le sujet des jumeaux numériques : de la version<br />

simplifiée vers un double opérationnel du produit physique<br />

Pierre-Alain Bouvard, professeur des universités - ENS<br />

Paris Saclay présentera les méthodes de meta modèles<br />

multi physiques<br />

Edouard Lete, General Manager 3DS Simulia France,<br />

présentera le projet Living Heart : cœurs personnalisés<br />

simulés en 3D.<br />

Programme des deux journées<br />

Le programme définitif finalisé par le Comité de Programme<br />

comprend quinze sessions parallèles avec les<br />

intervenants suivants :<br />

Mécanique : Ural Turbines/Datadvance, INTES France,<br />

Renault, Safran/GDTech, Airbus, EDF/Insa Lyon,<br />

Airbus SAS<br />

CFD Thermique : CNES, AVL list GmbH, Icon<br />

Technology&Process, CFD Numerics<br />

Multi-physique / Électromagnétisme : Cetim Pôle<br />

Technologies, CNRS IN2P3, APTIV<br />

Simulation Procédés et Matériaux : Continental<br />

Automotive France, ArcelorMittal, Ensam, Nafems<br />

MBSE : Spacebel, Cnes, IRT SysytemX, Siemens PLM<br />

Réduction de modèles : Renault/Supméca, PSA,<br />

Ensam/ESI, PSA/UTC, Altair<br />

Optimisatio n/ Allègement : NUMflo, Altran, Cetim<br />

Pôle ingéniérie des procédés, U coventry PSA/CADLM,<br />

Bertin Technologie, DPS<br />

Continuité numérique / Jumeau numérique :<br />

Airbus/Cimpa, 3B Fiberglass, 3DS Experience city<br />

Big data : Orano TN, Ariane Group, Dassault Aviation<br />

Algorithmes numériques : Aneo, Strains, EDF,<br />

Icon Technology&Process, CEA<br />

Organisation et Processus numériques : Airbus,<br />

OpenIT, Cetim Pôle SIM, Spacebel<br />

SPDM : Renault, Open SPSM, Valeo,DPS, Nafems<br />

PME : Micado, Teratec, Genci<br />

Fabrication Additive : EC2 Modélisation, E-xstream,<br />

SimuFACT, CTIF, Ansys, Renault/IPC, Siemens<br />

Biomédical (Journée spéciale) : Sim1Cure, Ifsttar/<br />

CADLM, Surgisafe Ltd, Lamcos/Insa Lyon, Ensam,<br />

Descartes/Faculté de Médecine, Unistra Strasbourg<br />

© Olivier Guillon<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018 I13


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Focus<br />

Sur Nafems France,<br />

l’aéronautique reste un sujet majeur<br />

© Ansys – Airplane digital twin<br />

La conférence Nafems France qui ouvrira ses portes à Charenton, de l’autre côté du périphérique parisien,<br />

portera sur de multiples thématiques, de l’automobile au biomédical (voir article précédent). Mais l’événement<br />

biennal fera comme à son habitude la part belle à une filière en pleine expansion depuis plusieurs années –<br />

et qui a fait de la France un spécialiste leader en la matière –, celle de l’aéronautique. En témoignent<br />

le programme des conférences et les nombreuses interventions dont voici un aperçu.<br />

Outre le thème portant sur l’exploration d’un niveau<br />

intermédiaire de modélisation structurelle avion<br />

(lequel fait l’objet d’un article en page suivante), et<br />

qui verra l’intervention très attendu de Julien Rodes, ingénieur<br />

chez Airbus, traitant de la mise au point d’une approche<br />

intermédiaire destinée à résoudre les problèmes liés à l’intégration<br />

des modèles détaillés (DFEM) vers des modèles plus<br />

grossiers (GFEM), la conférence Nafems France mettra en<br />

lumière l’archivage et la récupération à long terme (Lotar) des<br />

données d’analyse et de simulation techniques (EAS). Le rôle<br />

croissant de la simulation numérique pose en effet le défi de<br />

l’archivage et de la récupération à long terme de l’information<br />

vaste et riche que renferment les données de simulation.<br />

L’industrie prend conscience que le développement de capacités<br />

d’archivage, de récupération et de réutilisation de ces<br />

précieuses ressources de simulation et d’analyse techniques<br />

représente un enjeu majeur et une priorité dans toutes les<br />

industries utilisant la simulation technique pour la conception,<br />

la construction et le soutien opérationnel des produits<br />

ayant une très longue durée de vie. Ainsi, en décembre 2014,<br />

Lotar International a étendu le champ de ses activités, initia-<br />

lement centrées sur la CAO 3D et la gestion des données<br />

produits (PDM), au domaine de l’ingénierie assistée par ordinateur<br />

(IAO). L’approche technique du groupe de travail<br />

Lotar EAS repose sur le STEP AP209 Edition 2, la norme<br />

internationale ISO 10303-209 Edition 2 « Multidisciplinary<br />

Analysis and Design », conçue pour répondre à ces besoins<br />

dans le domaine de l’IAO, supportant l’analyse par éléments<br />

finis (FEA), la dynamique numérique des fluides (CFD) et<br />

autres types de simulation. Lotar fournit des mécanismes de<br />

gestion des données de simulation ; le groupe de travail est<br />

capable d’établir un pont entre les données de conception et<br />

les données d’analyse.<br />

Analyse dynamique de technologies<br />

d’amortissement<br />

Dans les domaines de l’aéronautique et du spatial, la réduction<br />

des vibrations et le confort des charges utiles sont des<br />

points essentiels dans la performance d’un véhicule. Le<br />

besoin d’amortissement, dans un contexte vibratoire à faibles<br />

et très faibles fréquences, devient de plus en plus important.<br />

Le projet Incas vise à développer des solutions amor-<br />

14I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

tissantes innovantes pour des systèmes<br />

complexes, à savoir un lanceur de satellites<br />

(ArianeGroup) et une motorisation<br />

d’hélicoptère (Safran Helicopter<br />

Engines). L’amortissement, éventuellement<br />

non-linéaire, induit par des<br />

systèmes dédiés (isolateurs à élastomères<br />

ou câbles enroulés...) ou intégrés<br />

(dans les matériaux composites des<br />

structures porteuses), et leur optimisation<br />

sont étudiés dans le cadre de ce<br />

projet et profiteront vraisemblablement<br />

à bien d’autres domaines, comme ceux<br />

de l’énergie ou du transport ferroviaire.<br />

Dans leur intervention sur la conférence<br />

Nafems, les auteurs se concentreront<br />

sur l’application lanceur. Pour<br />

étudier précisément ce système et<br />

évaluer les effets réels des dispositifs<br />

isolateurs non-linéaires, appelés<br />

PID (Payload Isolation Device), une<br />

maquette expérimentale d’une partie<br />

haute de lanceur et plusieurs modèles<br />

numériques ont été étudiés. Les simulations<br />

utilisent des réponses modales<br />

non-linéaires pour analyser le comportement<br />

dynamique du système. L’objectif<br />

de ce projet ? Valider l’efficacité<br />

de ces technologies d’amortissement<br />

à l’aide d’essais expérimentaux et de<br />

simulations, mais aussi de proposer une<br />

boîte à outils numérique pour simuler<br />

ces systèmes non-linéaires en conditions<br />

opérationnelles.<br />

Un concept de simulation<br />

thermique dans les<br />

simulateurs d’engins spatiaux<br />

La modélisation thermique d’un satellite<br />

dans les simulateurs d’opération et de<br />

validation système dédiés aux essais de<br />

qualification technique (QT) ou opérationnelle<br />

(QO) s’est très souvent heurtée<br />

à la complexité des méthodes de calcul<br />

particulièrement chronophages, interdisant<br />

de fait toute possibilité de simuler<br />

en temps réel l’évolution thermique<br />

d’un satellite lors des essais de qualification.<br />

Pourtant, il existe un réel besoin,<br />

tant du côté des ingénieurs responsables<br />

des opérations que celui des ingénieurs thermiciens. Le service « Thermique »<br />

et le service « Validation système » du Cnes ont travaillé en étroite collaboration<br />

pour mettre au point une solution. Celle-ci permet d’envisager des applications<br />

concrètes et rapides dans la simulation satellite pour les essais de qualification<br />

d’un système spatial et les études de dimensionnement. Au cours de la présentation<br />

seront nommés les simulateurs d’opération et de validation système « TOMS »<br />

pour « Training Operations and Maintenance Simulator ».<br />

Simulation de balises Argos en temps-réel<br />

Le système Argos se compose d’émetteurs radio appelés PTT (Platform Terminal<br />

Transmitter). Ceux-ci sont installés sur tout ce qui doit être suivi, depuis un<br />

bateau ou une bouée jusqu’à un animal, un oiseau, un cétacé, une tortue ou même<br />

le sommet d’une montagne. Les messages émis par les balises sont reçus par les<br />

instruments Argos en orbite autour de la Terre qui sont embarqués sur plusieurs<br />

satellites polaires hélio-synchrones. Les signaux sont démodulés, décodés et transmis<br />

au sol vers le centre de traitement Argos par le biais d’un réseau de stations<br />

terrestres déployées dans le monde entier. Les premières phases de validation du<br />

simulateur se sont révélées très positives et les résultats obtenus très proches de la<br />

réalité ; les écarts constatés ont été expliqués. Le simulateur a récemment montré<br />

tout son intérêt en confortant les prévisions de l’impact lié à l’emport d’instruments<br />

Argos au sein de nano-satellites dont le système de contrôle d’attitude est<br />

moins performant qu’un satellite standard.<br />

Simulateurs modulaires temps réel quasi durs et bancs d’essais<br />

Le vol en formation par satellite nécessite plusieurs nouvelles technologies,<br />

de nouvelles disciplines, de nouvelles approches et surtout, plus d’ingénierie<br />

simultanée par un plus grand nombre d’acteurs. De plus, les nanosatellites sont<br />

en train de voir le jour et nécessitent un cycle de développement de deux ans<br />

et un taux de production et de lancement de dizaines à des centaines par an.<br />

L’un des problèmes à résoudre est le suivant : faciliter la reconfiguration des<br />

systèmes de simulation et d’essai hybrides complexes pour inclure des éléments<br />

© Laserdyne<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018 I15


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

capables de fournir une puissance suffisante pour gérer des<br />

cœurs de simulation ; ces deniers nécessitent en effets une<br />

ou deux fois plus de puissance de traitement que la technologie<br />

traditionnelle. Le Cnes et Spacebel se sont déjà<br />

penchés sur les technologies essentielles que sont la réutilisation<br />

des modèles d’étude et la possibilité de reconfigurer<br />

les simulateurs (Basiles), la portabilité des modèles (SMP2)<br />

et la fédération de plusieurs simulateurs utilisant HLA. ●<br />

Olivier Guillon<br />

Analyse structurelle<br />

GOCE © EADS Astrium / Mathias Pikelj / 2008<br />

Exploration d’un niveau intermédiaire<br />

de modélisation structurelle avion<br />

À l’occasion de la Conférence biennale de Nafems<br />

France, Julien Rodes, ingénieur chez Airbus,<br />

interviendra sur le thème de l’exploration d’un niveau<br />

intermédiaire de modélisation structurelle avion.<br />

Cette intervention mettra en lumière la mise au point<br />

d’une approche intermédiaire destinée à résoudre les<br />

problèmes liés à l’intégration des modèles détaillés<br />

(DFEM) vers des modèles plus grossiers (GFEM).<br />

Dans un contexte de multiplication et complexification<br />

des analyses structurales pour les avions, un<br />

niveau de modélisation intermédiaire est évalué.<br />

En effet, dans l’aéronautique, il existe de multiples niveaux<br />

de modélisation allant d’une représentation simplifiée à base<br />

d’éléments 1D et d’éléments 2D de très grandes taille (Global<br />

Finite Element Model) à des modèles très détaillés pouvant<br />

aller jusqu’à la représentation des fixations (Detailed Finite<br />

Element Model ).<br />

Les modèles détaillés (DFEM) doivent être intégrés aux<br />

modèles plus grossier (GFEM) afin d’avoir des conditions<br />

limites représentatives. Cette intégration est généralement<br />

complexe et engendre des zones non exploitables. Ainsi,<br />

une approche intermédiaire est développée et testée. Dans<br />

un premier temps, le contexte et le concept seront présentés,<br />

ensuite la création du modèle sera expliquée. Puis une<br />

analyse des résultats sera présentée et les perspectives seront<br />

évoquées avant une conclusion.<br />

Contexte et concept<br />

La simulation numérique est de plus en plus présente dans<br />

l’ensemble de la vie avion. Historiquement des modèles très<br />

simplifiés comportant énormément d’hypothèses permettent<br />

d’appréhender le comportement structural. De plus en plus<br />

des modélisations très détaillées intégrées dans ces modèles<br />

globaux sont développées afin d’appréhender les phénomènes<br />

locaux comme la fatigue, mais aussi l’instabilité et les non<br />

linéarités.<br />

16I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Afin de permettre d’améliorer toute la<br />

chaine de calcul, un niveau de modélisation<br />

intermédiaire est étudié. Il consiste<br />

à représenter l’ensemble des pièces structurales<br />

de façon grossière connectées<br />

entre elles via des relations de collage.<br />

Une partie importante de l’avion est<br />

modélisée et intégrée au modèle GFEM<br />

via une matrice de raideur et des efforts<br />

d’interface. Ce niveau de modélisation<br />

permettrait de capter beaucoup plus de<br />

phénomènes locaux dès la phase de définition<br />

détaillée et ainsi limiter les besoins<br />

de recours à des modèles très détaillés.<br />

De plus, il permettrait de servir d’hôte<br />

beaucoup plus efficace pour les études<br />

détaillées nécessaires lors des phases de<br />

certification. En effet, le remplacement<br />

des pièces est quasi immédiat et permet<br />

une grande souplesse dans l’utilisation.<br />

Création du modèle<br />

Un modèle éléments finis très détaillé existait déjà dans la zone de test de la modélisation.<br />

Il a été décidé de repartir de ce modèle et d’augmenter la taille de maille.<br />

Ainsi la structure globale de l’organisation du modèle est conservée et l’ensemble<br />

des pièces est remplacé. Les conditions limites et le chargement ont étés adaptés<br />

à ce changement de niveau de modélisation. Le chargement envisagé dans un<br />

premier temps est un chargement de pressurisation cabine.<br />

Pour cela, le logiciel Hyperworks (Ref [2]) a été utilisé. La fibre neutre est reconstruite<br />

à partir du maillage existant. La géométrie est ensuite simplifiée (suppression<br />

des lignes de découpes) et adaptée à un maillage grossier créé automatiquement à<br />

partir de la géométrie simplifiée. Ensuite un script externe Excel VBA est utilisé pour<br />

réaffecter les propriétés existantes ainsi que les surfaces de collage entre pièces. Au fur<br />

et à mesure de l’analyse des résultats, il est apparu que le maillage au niveau des zones<br />

de collage est primordial. Il faut ainsi en tenir compte pour la création des maillages.<br />

Changement de niveau de modélisation sur une pièce de structure<br />

La modélisation des pièces simples a été largement automatisée.<br />

Pour les pièces plus complexes, cela nécessite une<br />

préparation non automatisée supplémentaire (panneaux de<br />

grandes dimensions).<br />

Intégration du niveau de modélisation<br />

intermédiaire dans un modèle GFEM<br />

Le logiciel Abaqus a été choisi notamment<br />

pour ces capacités de gestion des<br />

modèles via un système de Part/Instance<br />

(Ref [1]) qui permet d’avoir une organisation<br />

proche de celle utilisée par le<br />

design et ainsi effectuer un rapprochement<br />

design/calcul. Cela facilite aussi la<br />

gestion de la numérotation des nœuds<br />

et des éléments ainsi que la mise à jour<br />

du modèle aussi bien d’un point de vue<br />

évolution de design qu’évolution de<br />

modélisation. En effet, les surfaces d’interaction<br />

avec les autres pièces et pour<br />

le chargement sont directement définies<br />

dans la pièce, ce qui permet de travailler<br />

en « plug and play » et d’éviter de<br />

couteuses phases d’intégration.<br />

Pièce simple et pièce complexe à automatiser<br />

Des étapes intermédiaires de validation de la modélisation<br />

sont réalisées notamment grâce à des analyses modales. Elles<br />

permettent de valider numériquement les pièces dans un<br />

premier temps puis de valider le comportement en raideur.<br />

Des différences sont observées et doivent être comprises avant<br />

de passer aux étapes suivantes. Le premier modèle développé<br />

représente la pointe avant de l’A350XWB. Un modèle<br />

représentant le fuselage central de l’A350XWB est en cours<br />

de réalisation. Ce second modèle n’est pas plus complexe<br />

mais contient beaucoup plus de pièces. Il nécessite donc<br />

plus de travail.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018 I17


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Pointe avant et fuselage central de l’A350XWB<br />

Analyse des résultats<br />

Afin de valider le concept, les résultats obtenus avec ce niveau<br />

de modélisation sont comparés au modèle plus détaillé et<br />

surtout aux résultats des essais physiques (cellule d’essais<br />

fatigue). La première étape consiste à comparer la rigidité<br />

de cette modélisation avec le modèle très détaillé. Les six<br />

premiers modes rigides sont bien présents et les modes<br />

souples sont comparés.<br />

Ces comparaisons ont permis d’améliorer le modèle tout<br />

en limitant le nombre de degrés de liberté. Les comparaisons<br />

avec les résultats des essais physiques ont ensuite été<br />

conduites. Dans un premier temps une comparaison avec<br />

le domaine linéaire puis par la suite avec le domaine non<br />

linéaire géométrique. Cela a permis de détecter d’autres<br />

soucis de modélisation ou d’extraction qui ont étés réglés<br />

par la suite.<br />

Comparaison entre le modèle très détaillé et la nouvelle modélisation<br />

sur le premier mode rigide<br />

Par la suite, des comparaisons sur le comportement général<br />

sur un cas de pressurisation cabine sont effectuées (déplacements<br />

et flux d’efforts).<br />

Comparaison entre les prédictions et les résultats d’essai<br />

Comparaison lors de la pressurisation cabine<br />

18I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Caractéristiques des objets impliqués<br />

dans le sujet de la communication<br />

Outils utilisés : MEF Abaqus, scripts python, Excel (VBA)<br />

Travail réalisé grâce à plusieurs stagiaires & apprentis<br />

qui ont développé le modèle et effectué les comparaisons<br />

avec les modèles de certification et les résultats<br />

d’essais physiques<br />

Contraintes légales : Certification avion<br />

Conclusion<br />

Exemple de jauge non linéaire avec la prédiction associée (L et NL)<br />

Perspectives<br />

Les premiers résultats étant encourageants, les investigations<br />

sur la qualité des résultats sont poussées de plus en plus loin.<br />

Des calculs non linéaires géométriques sont aussi en cours<br />

afin d’évaluer les capacités de ce type de modélisation pour<br />

ces phénomènes qui sont importants dans le domaine de<br />

l’aéronautique.<br />

Compte tenu des réglementations internationales dans le<br />

domaine aéronautique (FAAR/JAR, see Ref [3 et 4]) des<br />

investigations supplémentaires sont nécessaires pour adapter<br />

ce niveau de modélisation aux méthodes utilisées pour<br />

calculer les Reserve Factor et ainsi permettre de certifier la<br />

structure. Les capacités de modèle « plug and play » doivent<br />

être confirmées par une succession de tests mais surtout des<br />

analyses sur des zones sensibles à la fatigue ou au flambage.<br />

L’analyse en flambage par pièce doit être développée afin<br />

de rendre ce modèle très réactif et en capacité de faire des<br />

analyses en flambage linéaire très facilement pour chacune<br />

des pièces.<br />

L’utilisation de collage à rigidité calibrée (adhésive) est envisagée<br />

pour améliorer encore le comportement du modèle.<br />

La rigidité serait calculée à partir des fixations utilisées pour<br />

connecter entre elle les différentes pièces représentées par une<br />

modélisation 2D. D’autres zones avions sont aussi envisagées<br />

pour être testées afin de confirmer un comportement physiquement<br />

acceptable sur l’ensemble d’une structure aéronautique.<br />

D’autres types de structures sont aussi envisageables<br />

comme des hélicoptères, des fusées ou les projets futuristes…<br />

L’exploration de ce niveau intermédiaire de modélisation<br />

montre des signes intéressants en termes de qualité des<br />

résultats et de taille de modèle compte tenu des dimensions<br />

des structures avion et de l’influence de l’environnement<br />

structurel dans le dimensionnement de chacune des pièces.<br />

Le travail va être poursuivi sur la pointe avant et étendue<br />

à d’autres zones avion pour confirmer ces premiers résultats.<br />

Cette plate-forme FEM peut être facilement enrichie<br />

pour permettre l’analyse très précise de certaines zones<br />

(instabilité, fatigue…) en introduisant des modèles 3D.<br />

Des investigations supplémentaires sont nécessaires afin<br />

de valider cette approche. Enfin, à l’issue de ces investigations<br />

supplémentaires, cette nouvelle approche sera proposée<br />

dans le cadre de futurs projets qui seront déployés à<br />

moyen terme. ●<br />

Références<br />

Julien Rodes (Stress engineer)<br />

Léo Veron (apprentice)<br />

Kamil Abdallah (trainee)<br />

Pierre Flandin (trainee)<br />

– Airbus<br />

Ref 1 : Abaqus Keywords Reference Guide – Simulia<br />

Ref 2 : Altair Hyperworks www.altairhyperworks.com<br />

Ref 3 : FAA Regulations<br />

www.faa.gov/regulations_policies/faa_regulations<br />

Ref 4 : EASA Regulations<br />

www.easa.europa.eu/document-library/regulations<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018 I19


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Méthode<br />

Une solution complète<br />

pour optimiser les opérations<br />

d’analyse modale<br />

La qualité des modélisations et de la compréhension<br />

de la dynamique des structures conçues se doit d’être<br />

toujours meilleure. Un outil tel que l’analyse modale<br />

permet aux ingénieurs de répondre à ces deux défis.<br />

L’analyse modale permet d’identifier la dynamique<br />

propre à l’aide de mesures en différents emplacements<br />

tout en sollicitant la structure avec de faibles niveaux<br />

d’excitation. La corrélation entre les résultats expérimentaux<br />

et numériques (provenant d’une étude éléments-finis par<br />

exemple) permet de juger de la qualité de la modélisation.<br />

La vision de ces activités est trop souvent réduite aux seules<br />

phases de mesure et d’identification. La préparation (choix<br />

des points de mesure, type d’excitation, …) ainsi que l’exploitation<br />

des résultats sont également des points primordiaux<br />

à considérer afin de remplir complètement l’objectif.<br />

V2i développe une boite à outils regroupant un ensemble<br />

de briques allant de la préparation des mesures jusqu’à leur<br />

exploitation. L’offre disponible dans les solutions commerciales<br />

ne permet pas de répondre entièrement à ces besoins.<br />

Des outils mêlant solutions disponibles sur le marché avec<br />

des outils internes sont mis en place :<br />

• un outil de placement optimal de capteurs et de création<br />

de géométrie filaire à partir d’un modèle CAO<br />

• un dispositif de positionnement des points de mesures à<br />

l’aide d’un bras de mesure<br />

• les moyens de mesures de fonction de réponse fréquentielle<br />

• des algorithmes d’identification modale<br />

• des méthodes de présentation des résultats (notamment les<br />

déformées modales) facilitant la dissémination des résultats<br />

et la corrélation avec des résultats numériques.<br />

Pour l’ensemble de ces briques, des méthodes traditionnelles<br />

sont adaptées légèrement ou de manière plus conséquente<br />

afin de répondre au mieux aux cas pratiques rencontrés<br />

depuis plus de dix ans par les ingénieurs de V2i.<br />

Préparation<br />

Dans le cas où le nombre de capteurs est limité ou que la<br />

fenêtre d’essai est réduite, il est intéressant de disposer d’un<br />

outil de placement optimal des capteurs. La méthodologie<br />

retenue est basée sur les résultats de Kammer (1). À partir<br />

d’une base modale calculée numériquement, la méthode<br />

permet de déterminer l’emplacement des capteurs maximisant<br />

l’indépendance linéaire des modes d’intérêts. Des adaptations<br />

sont mises en place afin de réduire le temps de calcul<br />

de cette méthode itérative et de restreindre les zones de placement<br />

aux zones potentiellement accessibles. Des indicateurs<br />

prenant en compte les masses effectives, l’observabilité et les<br />

résultats de la matrice d’auto-mac sont également intégrés.<br />

En vue de réduire les erreurs sur la corrélation spatiale<br />

entre les résultats expérimentaux et résultats numériques,<br />

le positionnement géométrique des points de mesure doit<br />

être soigné, a fortiori dans le cas de modes de déformation<br />

localisés. Un bras de mesure métrologique est utilisé pour<br />

déterminer avec précision (< 1 mm) la position des capteurs<br />

(accéléromètres, jauges de déformation ou points laser) sur<br />

la structure. Le lien avec une représentation CAO permet de<br />

juger de la qualité de l’appariement et de déterminer l’orientation<br />

des mesures à l’aide de la normale au point mesuré.<br />

20I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

En pratique, le rejet des pôles numériques<br />

est réalisé en leur imposant un amortissement<br />

négatif. C’est précisément cette<br />

opération qui conduit à une sous-estimation<br />

de l’amortissement en présence d’un<br />

niveau important de bruit (4).<br />

Figure 1 : Mesure des coordonnées d’un point de mesure<br />

Mesures et identifications<br />

La clé d’une analyse modale de qualité réside dans des<br />

mesures soignées. Le plus souvent, les mesures de fonctions<br />

de réponses fréquentielles sont réalisées en mesurant à l’aide<br />

d’un capteur en plusieurs emplacements tout en imposant<br />

une excitation dynamique en un ou plusieurs points de la<br />

structure à l’aide d’un marteau d’impact ou d’un pot vibrant.<br />

Les mesures acquises sont traitées (principalement des filtres<br />

et/ou des moyennes) et utilisées comme données d’entrée<br />

lors de l’identification.<br />

Un nombre important d’algorithmes d’identification modale<br />

(détermination des fréquences de résonance, des amortissements<br />

modaux et des déformées modales) sont décrits dans la<br />

littérature. Un certain nombre d’entre eux sont intégrés dans<br />

les logiciels commerciaux. Bien que ceux-ci soient performants,<br />

certains aspects peuvent être améliorés. Citons par<br />

exemple, la méthode p-LSCF (2),très utilisée sur le terrain.<br />

Elle présente l’avantage de fournir des diagrammes de stabilisation<br />

exempts de tous pôles non physiques. Cependant,<br />

elle fournit des amortissements modaux sous-estimés, ceci<br />

étant amplifié avec la baisse du rapport signal sur bruit. Deux<br />

facteurs peuvent conduire à un faible rapport signal sur bruit<br />

dans les applications rencontrées. Premièrement, les mesures<br />

réalisées sur site ou dans un environnement industriel ne<br />

permettent pas toujours de garantir un faible niveau de bruit.<br />

Deuxièmement, les structures composées de plusieurs parties<br />

assemblées à l’aide de liaisons boulonnées sont caractérisées<br />

par un niveau d’amortissement élevé (>3%). V2i a donc adapté<br />

la méthode originelle afin de réduire l’erreur sur l’estimation de<br />

l’amortissement au prix d’un temps de calcul légèrement accru<br />

(mais moins que dans le cas des méthodes itératives (3)).<br />

La procédure mise en œuvre par V2i<br />

est donc de résoudre l’identification<br />

en deux étapes. Une première, identique<br />

à la méthode p-LSCF, permet de<br />

déterminer les fréquences à l’aide d’un<br />

diagramme de stabilisation dépouillé. La<br />

seconde consiste à imposer un amortissement<br />

positif à l’ensemble des pôles ; ce<br />

qui a pour effet de conserver l’ensemble<br />

des pôles – physiques et mathématiques<br />

– mais de perturber dans une moindre<br />

ampleur la valeur de l’amortissement.<br />

Ce comportement est observé sur un<br />

cas-test numérique. Des fonctions de<br />

réponses fréquentielles sont simulées<br />

à partir d’un modèle numérique d’une<br />

poutre encastrée. Du bruit non-corrélé<br />

est ajouté indépendamment sur la<br />

partie imaginaire et réelle (Figure 1).<br />

L’erreur relative sur la valeur de l’amortissement,<br />

estimée par trois méthodes<br />

différentes (p-LSCF, LSCE et p-LSCF<br />

modifiée), est montrée sur la Figure 2.<br />

Le gain sur la qualité de l’estimation de<br />

l’amortissement est démontré pour ce<br />

cas particulier pour des valeurs croissantes<br />

de bruit.<br />

Figure 2 : FRF simulées avec et sans bruit<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018 I21


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Figure 3 : Erreur relative sur l’estimation de l’amortissement :<br />

rond rouge – p-LSCF, triangle vert – LSCE, croix bleu – p-LSCF modifiée<br />

Corrélation et présentation des résultats<br />

La réalisation d’une analyse modale prend tout son sens si<br />

celle-ci permet :<br />

• de valider un modèle numérique (ou bien de le modifier<br />

pour accroitre le degré de recalage) ;<br />

• de mieux comprendre le comportement dynamique de la<br />

structure étudiée.<br />

Dans ce cadre, des outils sont mis en place pour :<br />

• d’une part réaliser des corrélations (matrice de MAC,<br />

comparaison fréquence, COMAC, etc.) afin de comparer<br />

aisément les résultats expérimentaux et numériques. Ces<br />

outils sont principalement basés sur une réduction des<br />

résultats numériques à la dimension de l’analyse modale<br />

expérimentale ;<br />

• d’autre part faciliter la diffusion des résultats vers des<br />

personnes non familières de la dynamique des structures.<br />

Plutôt que de présenter les résultats sur un modèle filaire,<br />

ils sont présentés sur le maillage du modèle EF grâce à l’utilisation<br />

de méthodes d’expansion (5).<br />

Exemple concret<br />

L’application de l’ensemble des outils est illustrée sur l’étude<br />

menée sur un outillage destiné au support d’un réservoir de<br />

moteur d’avion lors d’essais vibratoires. Afin de déterminer<br />

l’impact sur les réponses dynamiques de la structure testée,<br />

un modèle recalé des pièces d’interface est souvent indispensable.<br />

Un modèle éléments-finis de cet outillage est créé<br />

et les déformées modales en sont extraites.<br />

Premièrement, la méthode de placement optimal des accéléromètres<br />

est appliquée avec comme objectif de limiter le<br />

nombre de capteurs à 7. Le jeu de positions délivré ainsi que<br />

la matrice d’AutoMAC associée sont montrés sur la Figure 4.<br />

La matrice d’AutoMAC permet de juger de la capacité d’un<br />

jeu de capteurs à distinguer un mode par rapport à l’autre.<br />

Certains points sont ajoutés afin de rendre la visualisation<br />

des résultats plus aisée.<br />

Figure 4 : Support de réservoir pour essais de vibration<br />

Figure 5 : Placement optimal : à gauche, positions des capteurs<br />

optimaux et, à droite, la matrice d’AutoMAC<br />

Les mesures de FRF (fonctions de réponses fréquentielles)<br />

sont ensuite réalisées à l’aide d’une excitation au marteau<br />

d’impact. Les trois méthodes, déjà comparées sur le cas-test<br />

numérique, le sont une nouvelle fois ici. Les observations<br />

suivantes sont déduites :<br />

• la méthode p-LSCF modifiée fournit des diagrammes<br />

de stabilisation clairs (Figure 5) en comparaison des<br />

diagrammes obtenus avec une méthode LSCE (Figure 6) ;<br />

• l’estimation des fréquences ne montrent pas de différences<br />

significatives ;<br />

• les amortissements estimés varient fortement d’une<br />

méthode à l’autre avec une tendance à être plus bas pour<br />

la méthode p-LSCF originale.<br />

Figure 6 : Diagramme de stabilisation – p-LSCF modifié<br />

22I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Figure 7 : Diagramme de stabilisation – LSCE<br />

Figure 9 : Déformée modale : à gauche,<br />

sur la géométrie expérimentale et, à droite, à l’aide d’une expansion<br />

Conclusions<br />

À gauche : Comparaison des fréquences estimées<br />

À droite : Comparaison des amortissements estimés<br />

Les résultats de l’identification peuvent servir de base à une<br />

vérification du modèle éléments-finis réalisé (Figure 7). La<br />

faible corrélation de certains modes provient de la prise en<br />

compte compliquée du couplage avec le pot vibrant. Les<br />

outils disponibles permettent de fournir des visualisations<br />

des modes plus simples à interpréter. La Figure 8 illustre<br />

le gain en compréhension des résultats en comparant une<br />

déformée sur la géométrie expérimentale, comme habituellement<br />

fournie au client, avec cette déformée représentée à<br />

l’aide d’une expansion sur la base modale numérique.<br />

Figure 8 : Matrice de MAC<br />

Le présent article décrit brièvement l’ensemble des outils mis<br />

à la disposition des ingénieurs afin de garantir une analyse<br />

modale de qualité. Le jugement et l’expérience resteront bien<br />

entendu le meilleur gage d’un travail bien réalisé. Les outils<br />

présentés viennent en support tout au long d’une analyse :<br />

de la préparation à l’exploitation des résultats.<br />

Des travaux visant à étoffer la boite à outils sont en cours<br />

de développement comme la mesure des coordonnées des<br />

points de mesure à partir de photographie et d’un scanner<br />

3D ainsi que la prise de mesures à l’aide d’un vibromètre<br />

laser installé sur un bras robotisé. ●<br />

Références<br />

Christophe Loffet (V2i)<br />

1. Optimal placement of triaxial accelerometers for<br />

modal vibration tests. Kammer, Daniel C. et Tinker,<br />

Michael L. 1, 2004, Mechanical Systems and Signal<br />

Processing, Vol. 18, pp. 29-41.<br />

2. The PolyMAX frequency-domain method: a new standard<br />

for modal parameter estimation? Peeters, Bart,<br />

et al. 2004, Shock and Vibration , Vol. 11, pp. 395-409.<br />

3. Frequency-domain maximum likelihood identification<br />

of modal parameters with confidence intervals.<br />

Guillaume, P., Verboven, P. et Vanlanduit, S. Leuven<br />

(Belgium) : s.n., September 1998. Proceeding of the<br />

23rd International Seminar of Modal Analysis .<br />

4. On the influence of the parameter constraint on the<br />

stability of the poles and the discrimination capabilities<br />

of the stabilisation diagrams. Cauberghe, B., et al.<br />

2005, Mechanical Systems and Signal Processing,<br />

Vol. 19, pp. 989-1014.<br />

5. System Equivalent Reduction Expansion Process<br />

(SEREP). O’Callahan, J.C., Avitabile, P. et Riemer,<br />

P. Las Vegas, Nevada : s.n., 1989. Proceeding of the<br />

Seventh International Modal Analysis Conference .<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018 I23


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Tendances<br />

Big data et IA :<br />

ces nouveaux<br />

enjeux qui<br />

attendent<br />

l’automobile<br />

Ce n’est plus une idée folle, ni un plan abstrait sur la comète. L’automobile<br />

connectée et demain le véhicule autonome envahissent – et envahiront<br />

– notre quotidien, tant dans le domaine des voitures particulières que<br />

de l’auto-partage et des transports en commun. Déjà, les systèmes embarqués,<br />

toujours plus nombreux à bord, génèrent des données à la fois denses et complexes.<br />

Mais les véhicules de plus en plus autonomes nécessiteront de technologies bien<br />

plus poussées qu’aujourd’hui, faisant notamment appel au Big Data. Il en est de<br />

même pour l’intégration de solutions reposant sur l’intelligence artificielle (IA),<br />

et dont la conception – à la fois de ces systèmes mais aussi du véhicule dans son<br />

ensemble – impose aux constructeurs et aux équipementiers de s’adapter, tant<br />

dans leur métier lié au bureau d’études qu’à celui relevant des essais eux-mêmes.<br />

En cela, il va de soit que la simulation se révèle absolument incontournable,<br />

comme en témoigne ce focus consacré aux liens entre Big Data et IA avec l’automobile.<br />

En témoigne également les nombreuses thématiques des interventions<br />

qui se dérouleront à l’occasion d’une journée technique à Paris organisée par la<br />

Société des ingénieurs de l’automobile (SIA) les 21 et 22 novembre prochains à<br />

la Cité de l’Eau à Colombes, dans les Hauts-de-Seine.<br />

Dans ce « focus », nous verrons notamment comment l’Utac-Ceram se prépare<br />

activement à devenir l’un des principaux centres européens des essais et de l’homologation<br />

des véhicules autonomes et connectés, comment Faurecia imagine la<br />

voiture de demain à bord et en quoi le Mondial de Paris, qui a fermé ses portes à<br />

la mi-octobre, s’est fait l’écho d’un réel tournant dans une industrie vieille de 120<br />

ans vers ce qui préfigure la mobilité de demain. ●<br />

Olivier Guillon<br />

24I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018<br />

© iStock


au sommaire de ce dossier<br />

26 Répondre aux nouveaux défis de l’automobile<br />

avec l’IA<br />

28 Des projets qui fleurissent dans le domaine<br />

du véhicule autonome<br />

30 De la nécessité recourir à l’IA pour continuer<br />

d’innover<br />

32 L’Utac Ceram fin prête pour accueillir<br />

ses premiers véhicules autonomes


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Événement<br />

Répondre aux nouveaux défis<br />

de l’automobile avec l’IA<br />

Dernière étape de la quatrième révolution industrielle, l’intelligence artificielle bouleverse profondément<br />

le monde automobile, tant en matière de conception et de fabrication qu’en matière d’usages avec l’émergence<br />

de nouveaux services. Afin de répondre à ces enjeux, la SIA organise un congrès les 21 et 22 novembre portant<br />

sur le thème de « L’intelligence artificielle pour l’automobile : avancées techniques et nouveaux métiers ».<br />

© Olivier Guillon<br />

Un an après la journée d’étude « Big Data : Applications et conditions de<br />

réussite pour l’automobile » à l’Ensae, ce congrès a pour ambition de<br />

cerner comment ces nouvelles technologies pourront être intégrées au<br />

sein de l’industrie automobile.<br />

Organisé en trois demi-journées de conférences, et d’un forum le congrès couvrira<br />

les thématiques suivantes : les enjeux sociétaux et techniques, l’IA pour la conception<br />

produit / process, l’innovation véhicule, le manufacturing, l’analyse des données<br />

d’usage, la conception sans oublier l’emploi de demain et comment se former.<br />

Le point sur un programme riche de conférences<br />

L’ouverture du congrès par Hervé Gros et Paul Schimmerling fera place à une session<br />

consacrée aux enjeux à la fois sociétaux et techniques avec une présentation d’une<br />

road-map par Abdo Bou Mansour (Plastic Omnium) et Guillaume Gruel (PSA)<br />

avant d’entamer des conférences portant sur l’intelligence artificielle à proprement<br />

parlée avec des interventions de Fabien Mangeant (Renault), Nour Eddin EL Faouzi,<br />

directeur de recherche à l’Ifsttar et du Pr. Zyed Zalila, PDG-fondateur et directeur<br />

R&D d’Intellitech. L’après-midi, c’est du point de vue du « manufacturing » que sera<br />

abordée l’IA, avec des interventions portant sur l’utilisation de méthodes de machine<br />

learning pour le diagnostic moteur (Acsystème et PSA), la modélisation de l’état de<br />

charge d’une batterie à l’aide d’un modèle<br />

probabiliste à structure d’états cachés (par<br />

P. Pamphile, J. Kalawoun du Laboratoire<br />

de mathématiques d’Orsay) ou encore<br />

sur la manière d’utiliser les résultats de<br />

simulation existants pour raccourcir les<br />

délais de mise sur le marché avec un cas<br />

de simulation d’un accident de voiture<br />

(une conférence assurée par J-P. Brunet,<br />

Y. Leguennec de l’IRT SystemX).<br />

Enfin, les présentations suivantes porteront<br />

sur l’excellence Industrielle grâce<br />

au Déploiement du Big Data (Faurecia),<br />

l’analyse des données de fabrication automobile<br />

worldwide grâce aux technologies<br />

Big Data (Renault), le déploiement<br />

du Digital Manufacturing chez Plastic<br />

Omnium (Auto Inergy Division) ou<br />

encore un chatbot appliqué sur une ligne<br />

de production automobile avec Assystem.<br />

26I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018


essais et modélisation<br />

UN DEUxièME joUR SoUS LE SiGNE DE LA CoNCURRENCE MoNDiALE<br />

En préambule de la seconde journée, une présentation portera sur le « Développement<br />

de l’IA : comment l’Europe peut-elle faire face à la compétition internationale<br />

? ». Cette intervention sera assurée par Françoise Soulie-Fogelman, membre<br />

du board Hub France IA. Ex Professeur Tianjin University (Chine). Celle-ci<br />

décrira comment les plans IA ont été lancés en Chine, aux US et au Canada. Elle<br />

montrera les atouts de ces pays et leurs premiers résultats. Enfin, seront abordés<br />

l’Europe et la France qui peuvent se positionner face à cette concurrence, ainsi<br />

que nos atouts et nos handicaps.<br />

Parmi les nombreuses interventions (trop nombreuses en tout cas pour figurer<br />

dans cet article – le mieux est de se référer au site : www.sia.fr) dans la partie<br />

« Événements », notons une nouvelle approche de conception mécanique basée<br />

sur l’intelligence artificielle<br />

P-E. Dumouchel, S. Masfaraud de Dessia Technologies, un point sur les futurs<br />

data scientists de l’entreprise (N. Patrat de NP digital consulting et A. Gayet d’Add<br />

Intelligence to Data) et une table Ronde animée par Fabien Mangeant mettant<br />

en scène des témoignages de centres de formation, ponctuera la matinée de cette<br />

seconde journée.<br />

L’après-midi verra des conférences traitant des métiers liés à l’IA (H. Levard du<br />

Groupe PSA), des « Rencontres métiers » ainsi qu’un atelier-débat sur la formation<br />

animé par Françoise Soulié (ENS). ●<br />

© Olivier Guillon<br />

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ESSAiS & SiMULATioNS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018 I27


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Perspectives<br />

Des projets qui fleurissent<br />

dans le domaine du véhicule autonome<br />

Le Mondial de l’Automobile qui a fermé ses portes le 14 octobre dernier, et notamment le hall 7.3 qui abritait<br />

du 2 au 6 octobre la première édition du salon professionnel Mondial Tech, a vu éclore une offre pléthorique<br />

dans le domaine de l’intelligence artificielle, en particulier dans le développement des véhicules autonomes.<br />

Il faut dire que les initiatives et les travaux se multiplient, notamment en France.<br />

Après l’adoption de l’article 43<br />

de la loi Pacte qui élargi l’expérimentation<br />

du véhicule<br />

autonome, toutes les conditions sont<br />

aujourd’hui réunies en France pour faire<br />

du véhicule autonome une réalité. La<br />

France est dotée d’un écosystème favorable,<br />

grâce à de nombreux laboratoires,<br />

académies, PME, start-up et grands<br />

groupes travaillant actuellement en<br />

collaboration sur le véhicule autonome<br />

pour répondre aux besoins de mobilité<br />

non satisfaits. Le pôle de compétitivité<br />

Mov’eo accompagne les territoires dans<br />

le cadre de la réflexion sur l’intégration<br />

de ces nouvelles technologies.<br />

« La création d’un premier site d’expérimentation du véhicule<br />

Autonome & Connecté a déjà eu lieu l’an passé, lors du projet<br />

Tevac (Territoire d’expérimentation pour le véhicule autonome<br />

& connecté) dans le territoire de la Vallée de la Seine, précise<br />

Marc Charlet, directeur général du pôle. Mov’eo a aujourd’hui<br />

pour objectif de proposer une offre d’accompagnement complet<br />

aux territoires dans leurs réflexions sur les mobilités. La France<br />

a des atouts formidables et tous les acteurs pour que cette révolution<br />

voit le jour. Nous avons aujourd’hui besoin d’expérimenter<br />

le véhicule autonome avec les territoires, pour couvrir<br />

tous les cas d’usages et répondre aux besoins de mobilités de<br />

tous nos concitoyens. »<br />

S’assurer que les voitures autonomes<br />

agissent vraiment selon leur intention<br />

Philip Polack explique quant à lui qu’à l’heure actuelle, « il<br />

est difficile de garantir à la fois la sécurité et une bonne efficacité<br />

pour le véhicule autonome ». Vaste sujet en effet pour ce<br />

doctorant évoluant au sein du Centre de robotique de Mines<br />

ParisTech. Philip Polack travaille à la fois sur le contrôle bas<br />

niveau pour les véhicules autonomes, c’est-à-dire la génération<br />

des commandes de braquage et de couples au niveau des<br />

roues à partir du chemin à suivre, pour adapter le contrôleur<br />

à la conduite, et sur la planification de la trajectoire.<br />

Philip Polack<br />

est doctorant au sein<br />

du Centre de robotique<br />

de Mines ParisTech.<br />

Digital cockpit – photo : Mov’eo<br />

28I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

À l’aide de Carcraft, Waymo peut facilement simuler des scènes de la vie réelle ou en générer de nouvelles<br />

Celui-ci a développé un simulateur qui reproduit le comportement<br />

d’un véhicule sur lequel il essaie les différentes lois de<br />

commandes (vitesse de référence, planification de la trajectoire,<br />

chemin et obstacles à éviter...) et dont il étudie les résultats.<br />

Tout en interrogeant dans sa thèse la pratique même de<br />

modélisation du véhicule autonome, point important pour<br />

assurer sa sécurité en toutes circonstances : savoir jusqu’à<br />

quel niveau il faut modéliser et comment trouver le bon<br />

compromis entre réalisme (comportement de la voiture) et<br />

temps de calcul (complexité du code modèle). « D’un côté,<br />

je teste des lois de commandes pour suivre une trajectoire, une<br />

vitesse ou un chemin, de l’autre, j’élabore des algorithmes de<br />

planification de trajectoire qui évitent les obstacles. »<br />

Vers le HPC as a Service avec Google et Aneo<br />

Afin d’accompagner le client dans l’appropriation des enjeux du<br />

cloud pour le HPC et la mise en œuvre opérationnelle, Google<br />

s’est associé avec Aneo, « grâce à son offre technique complète<br />

et une tarification claire, à la seconde et prévisible, faisant de la<br />

plateforme Google la plus attractive du marché », explique-t-on<br />

au sein de ce spécialiste francilien du HPC dans le Cloud. À<br />

travers cette offre, l’objectif est également de briser les idées<br />

reçues sur le Cloud, perçu comme trop complexe, peu disponible<br />

ou à un coût au cœur plus élevé. « L’erreur est de réduire<br />

le Cloud à une simple offre d’hébergement, et ainsi d’ignorer<br />

tous les nouveaux cas d’usages rendus possibles par l’agilité du<br />

Cloud. En effet, le Cloud apporte plus que du matériel, il apporte<br />

un service managé d’allocation de ces ressources. De ce fait, un<br />

changement de paradigme doit être opéré ».<br />

Or dans le cadre d’une approche Cloud, les ressources,<br />

perçues comme illimitées, peuvent être allouées à la demande<br />

en fonction de la charge requise. Le Cluster virtuel à la<br />

demande permet ainsi à chaque utilisateur de disposer de<br />

sa propre infrastructure de calcul dimensionnée pour traiter<br />

son problème le plus efficacement possible. Second avantage,<br />

il est possible de mettre en place des clusters élastiques<br />

de microservices dédiés à ces applications. Dans un tel cluster,<br />

l’application est chargée au démarrage de la machine et<br />

n’est déchargée qu’à l’arrêt de la machine. De cette façon, le<br />

temps d’exécution des tâches se réduit au temps de transferts<br />

et de calcul. Dans ces systèmes, le nombre de machine<br />

peut automatiquement s’ajuster selon le nombre de tâches<br />

dans la file d’attente.<br />

L’apport d’une plateforme de calcul élastique comme GCP<br />

est déjà utilisé dans le cadre de projets de véhicules autonomes.<br />

Parmi les exemples, on peut citer Rolls Royce qui<br />

a annoncé l’utilisation de GCP pour le développement de<br />

leur bateau autonome ou encore Waymo qui simule chaque<br />

jour à l’aide de son logiciel Carcraft la circulation de 25 000<br />

véhicules autonomes qui parcourent plus de 13 millions de<br />

kilomètres par jour dans ce monde virtuel afin d’affiner la<br />

conduite des véhicules en rejouant des séquences qui ont eu<br />

lieu dans la vie réelle ou encore tester de nouvelles compétences<br />

à l’aide de nouveaux scénarios. En 2016, Waymo avait<br />

réalisé 4 milliards de kilomètres simulés contre environ 3,5<br />

millions de kilomètres dans un environnement réel. ●<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018 I29


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Technologie<br />

De la nécessité recourir à l’IA<br />

pour continuer d’innover<br />

À l’occasion de son vingtième anniversaire célébré sur le Mondial de l’automobile, Faurecia a présenté<br />

sa vision du véhicule du futur à travers notamment son concept de cockpit intelligent. Un exemple<br />

de ses développements qui révèle un recours croissant à l’intelligence artificielle.<br />

Faurecia, qui figure actuellement<br />

dans le top 10 des équipementiers<br />

automobile mondiaux (avec<br />

17 Md€ de chiffre d’affaires et près<br />

de 109 000 collaborateurs répartis sur<br />

290 sites), qui en a profité pour fêter ses<br />

20 ans sur son imposant stand au cœur<br />

du hall 1 de la Porte de Versailles lors<br />

du Mondial de l’automobile de Paris, a<br />

rappelé sa position de leader dans les<br />

domaines des sièges, de l’intérieur et de<br />

la mobilité durable. Et c’est bien sur ces<br />

trois métiers que Patrick Koller, directeur<br />

général, a fait la lumière à l’occasion<br />

d’une conférence de presse donnée le<br />

3 octobre dernier.<br />

Parmi les principales innovations<br />

présentées par Faurecia, figure notamment<br />

le Cockpit du Futur intégrant un<br />

éclairage intérieur avec Hella, des structures de sièges innovantes avec ZF et une<br />

offre complète pour véhicule à pile à combustible réalisée en partenariat avec<br />

Stelia Aerospace Composites, le CEA et Ad-Venta.<br />

Émergence du cockpit du futur<br />

Grâce aux technologies développées par Hella, Faurecia propose au sein d’un<br />

véhicule de série intégrant un cockpit du futur complet, un éclairage d’ambiance<br />

unique, confortable, dynamique et adaptatif. Lorsque l’occupant monte à bord,<br />

il est accueilli par un éclairage intérieur personnalisé de la planche de bord, des<br />

panneaux de portes et des sièges. Faurecia et Hella ont également travaillé sur le<br />

scénario « conduite autonome » avec un ensemble d’éclairages dynamiques d’information<br />

et de sécurité à destination du conducteur.<br />

La conduite autonome élargissant le champ des cas d’usage au sein de l’habitacle, ils<br />

nécessitent de nouvelles solutions de sécurité actives et passives. La sécurité active<br />

du futur sera ainsi axée sur l’occupant et intégrée directement au siège. Faurecia et<br />

ZF ont ainsi développé un concept de structure de siège inédit, « l’Advanced Versatile<br />

Structure », destiné aux sièges avant et arrière, offrant un cocon de sécurité quelle<br />

que soit la position du siège. Sa mécanique intelligente permet d’incliner, de relever,<br />

30I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

de régler et de faire pivoter le siège en<br />

toute simplicité, puis de le replacer rapidement<br />

en position verticale de conduite.<br />

Positionnable tous les sens, le siège prend<br />

une allure de fauteuil de salon. Surtout,<br />

le siège est relaxant. D’un seul ensemble,<br />

il atteint des positions et des inclinaisons<br />

inédites, mais se redresse automatiquement<br />

en cas de freinage d’urgence ou de<br />

crash. Intelligent, il détecte automatiquement<br />

la position de l’autre siège situé à<br />

côté, devant ou derrière et s’adapte en<br />

fonction du confort des passagers. Car<br />

c’est bien du confort global des passagers<br />

et du conducteur que Faurecia est parti,<br />

pas d’un niveau sonore ou de la température<br />

à atteindre. L’exemple avec la thermicité<br />

de l’habitacle. L’idée est bien de<br />

diffuser de l’air au degré près et parfaitement<br />

orienté vers le passager concerné.<br />

À chacun sa température, pour plus de<br />

confort individuel et pour réduire l’énergie<br />

directement liée à la diffusion d’air.<br />

Mais ce n’est pas tout ; là encore, le siège<br />

joue son rôle avec un système d’aspiration<br />

d’air, évitant notamment la sensation<br />

désagréable de dos trempé après<br />

plusieurs heures de conduite en plein été.<br />

La mobilité « zéro émission » selon Faurecia<br />

Faurecia a choisi de consacrer d’importantes ressources pour optimiser le<br />

potentiel de la technologie de pile à combustible, une alternative séduisante<br />

et complémentaire aux véhicules électriques à batteries. Faurecia a ainsi<br />

noué des partenariats avec des chercheurs et experts en technologie pour<br />

proposer des solutions de haute performance pour trois composants clés<br />

représentant 80 % de la valeur totale : le réservoir avec Stelia Aerospace<br />

Composites, le système de vanne haute pression qui gère l’approvisionnement<br />

en hydrogène avec la start-up française Ad-Venta et la pile à combustible<br />

avec le CEA (le commissariat français à l’énergie atomique et aux énergies<br />

alternatives). L’ambition de l’équipementier est de diviser par deux le coût<br />

du système pile à combustible pour qu’il devienne attractif pour une large<br />

gamme de véhicules. La pile à combustible est aussi intéressante en complément<br />

d’une motorisation électrique/batteries. Il s’agit, dans ce cas, d’une<br />

solution hybride zéro émission très flexible.<br />

Du côté de la planche de bord, celle-ci<br />

a été conçue à partir d’un matériau<br />

flexible mis au point par Faurecia et<br />

faisant aujourd’hui l’objet d’un modèle<br />

qui servira par la suite à d’autres développements.<br />

L’écran glisse le long du pare-brise afin d’obtenir<br />

une position de vue et de lecture idéale pour le conducteur et<br />

les passagers. Par ailleurs, Patrick Koller insiste sur le fait que<br />

« les constructeurs ne développeront plus leur propre environnement<br />

numérique ; c’est à nous d’assurer la continuité digitale<br />

du passager qui sera en mesure d’importer son propre système,<br />

qu’il s’agisse d’Android ou celui d’Apple ».<br />

Une place grandissante de l’IA<br />

dans les développements de Faurecia<br />

Depuis sa création il y a vingt ans,<br />

l’équipementier français a bien évolué,<br />

passant d’un rôle d’intégrateur de<br />

systèmes dans les véhicules à celui d’un<br />

concepteur de solutions d’ensemble<br />

allant jusqu’au développement de logiciels,<br />

dans le but, comme le rappelle<br />

Patrick Koller, « d’atteindre le meilleur<br />

compromis possible entre la sécurité,<br />

le confort et les systèmes embarqués ».<br />

Auparavant, et jusqu’à aujourd’hui,<br />

chaque fonction d’un véhicule était<br />

séparée l’une de l’autre, isolée. C’est le<br />

cas par exemple du siège qui devait être<br />

réglé soi-même, indépendamment des<br />

autres ; désormais, positionné dans un<br />

couloir, il prendra en compte automatiquement<br />

la présence de tel ou tel passager<br />

pour adopter la position adéquate.<br />

« Cet exemple d’application, pour être<br />

optimal, ne peut se faire sans intelligence<br />

artificielle en raison de la complexité des algorithmes qu’il<br />

génère ». Autre sujet naturellement en vogue, le véhicule<br />

autonome. « Ici encore, l’IA est incontournable », confirme<br />

le patron de Faurecia.<br />

Mais pour Faurecia, l’IA ne se limite<br />

pas au développement ; « nous l’utilisons<br />

aussi de plus en plus au niveau de<br />

la production afin notamment de réduire<br />

la variabilité des process, sur les presses<br />

à injection par exemple, dont le nombre<br />

peut atteindre 700 machines par site ! Le<br />

recours à l’intelligence artificielle, à tous<br />

les niveaux à commencer par la maintenance<br />

prévisionnelle, nous aide ainsi à<br />

réduire de manière significative le volume<br />

des matériaux ». L’IA est aussi utilisée à<br />

d’autres services de l’entreprise comme<br />

l’administratif. ●<br />

Olivier Guillon<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018 I31


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

moyen d’essai<br />

L’Utac Ceram fin prête pour accueillir<br />

ses premiers véhicules autonomes<br />

À l’occasion du Mondial Tech qui s’est déroulé début octobre à la Porte<br />

de Versailles, parallèlement au Mondial de l’automobile de Paris, Laurent<br />

Benoit, président d’Utac Ceram, a officiellement lancé Teqmo, le nouveau<br />

centre d’essai de véhicules connectés et autonomes du groupe.<br />

Utac Ceram, société de services dans le domaine de la mobilité, de la réglementation,<br />

de l’homologation, de l’essai, de la sécurité, de la fiabilité et<br />

de l’environnement, compte plus de 500 ingénieurs et 70 M€ de chiffre<br />

d’affaires, est également Service technique français et laboratoire européen pour<br />

Euro Ncap portant sur les laboratoires de sécurité. Aujourd’hui, devant les défis de<br />

l’automobile et du monde disruptif du véhicule autonome et connecté, le groupe<br />

a décidé de réagir en lançant un centre d’innovation portant sur la recherche, le<br />

développement, la validation et l’homologation de ce type de véhicule.<br />

Fruit de l’investissement le plus important depuis la création de l’entreprise en<br />

1945, ce centre appelé Teqmo regroupera sur son site de Linas-Montlhéry, dans<br />

l’Essonne, un complexe de pistes de plus de 12 km. La particularité de ce centre<br />

réside dans sa géographie puisqu’il sera situé dans l’anneau historique de Montlhéry<br />

qui, en 1924, a vu naître l’automobile. « À l’endroit même où s’est écrite l’histoire<br />

de l’automobile, nous avons décidé d’écrire une histoire automobile de demain<br />

et du véhicule autonome et connecté », a déclaré le président de l’Utac Ceram.<br />

D’importants investissements<br />

pour répondre aux attentes<br />

du secteur<br />

Ainsi, tout un jeu de pistes prendra place<br />

à l’intérieur de l’anneau de vitesse. Parmi<br />

elles, la piste autoroutière d’une distance<br />

de 2,2 km permettant de mener tous les<br />

tests nécessaires entre les véhicules à<br />

haute vitesse. En outre, un circuit routier<br />

d’une longueur de 6,5 km va quant à lui<br />

permettre de valider le véhicule avec<br />

différents types de signalisations et de<br />

bordures. La zone de tous les dangers<br />

pour les véhicules autonomes sera<br />

représentée par une zone dite urbaine ;<br />

celle-ci donnera la possibilité de tester<br />

les plus hauts niveaux d’automatisation<br />

du véhicule connecté. Enfin, une zone<br />

de manœuvre est une zone de freinage<br />

verront aussi le jour fin 2018.<br />

« Mais ce n’est pas tout car nous avons<br />

également investi lourdement dans des<br />

moyens d’essais autres comme des cibles<br />

piétons et des cibles cyclistes ou véhicules<br />

afin de réaliser des scénarios de<br />

croisement et d’évitement ». En outre,<br />

l’entreprise leader dans le monde de la<br />

mobilité continue d’investir dans les<br />

compétences humaines pour disposer<br />

d’équipes dédiées à ce type de tests. « Ce<br />

point-là est tout aussi important dans la<br />

mesure où ce monde bouge énormément<br />

et il est essentiel de pouvoir répondre aux<br />

attentes du secteur ».<br />

Un centre collaboratif<br />

Réalisé en collaboration avec différentes<br />

sociétés expertes dans le domaine à<br />

l’image de Colas pour le revêtement,<br />

Orange, Bouygues et Ericsson pour la<br />

32I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

connectivité ou encore Here pour la<br />

cartographie des pistes, ce centre se<br />

veut collaboratif et entend bien mener<br />

d’autres partenariats avec, notamment,<br />

les constructeurs automobiles, les équipementiers,<br />

les fournisseurs de logiciels,<br />

les opérateur de télécoms et d’infrastructures<br />

sans oublier les start-up...<br />

« En somme, le centre fédère l’ensemble<br />

de l’écosystème autour de Montlhéry<br />

dans le domaine du véhicule autonome<br />

et connecté afin de pouvoir développer<br />

ensemble et homologuer demain ». À<br />

cela s’ajoutent également des moyens<br />

de simulation issus du monde des usecases<br />

dans ce domaine ; « nous croyons fortement à ces moyens de simulation pour<br />

faire face aux nombreux enjeux qui attendent le véhicule autonome. »<br />

Le nouveau centre de l’Utac Ceram sera entièrement opérationnel pour répondre<br />

aux attentes de services demandés par l’ensemble de l’écosystème du véhicule autonome<br />

et connecté. D’ailleurs, au cœur de cet établissement figurera des ateliers<br />

exclusivement dédiés aux clients pouvant tester leurs véhicules en toute confidentialité.<br />

L’inauguration du site aura lieu au printemps 2019. ●<br />

Olivier Guillon<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018 I33


dossier<br />

Décloisonner les services<br />

pour aider les bureaux d’études<br />

à accéder aux résultats d’essais<br />

Rétablir le dialogue entre le laboratoire d’essais-simulation<br />

et le bureau d’études, voici un défi de plus à relever<br />

pour les entreprises industrielles. D’autant qu’à<br />

l’heure de l’industrie 4.0 – ou industrie du futur, peu importe<br />

comment on l’appelle – la collaboration entre l’ensemble des<br />

services de la société s’avère aujourd’hui inévitable. C’est du<br />

moins le point de vue de Jérémie Tomczak, patron des essais<br />

au sein du Cetim Grand Est, structure récemment créée suite<br />

à la fusion du Cetim-Cermat et du Critt Matériaux Alsace,<br />

et qui organise le 27 novembre prochain une journée entièrement<br />

consacrée à ce sujet parfois sensible dans certaines<br />

entreprises.<br />

Car ce n’est pas tant les PME qui semblent le plus impactées<br />

par le manque de communication entre les départements<br />

d’essais et les bureaux d’études. Les grands comptes et<br />

leurs gestion à la fois multi-sites, multi-services et multi-segments<br />

se traduisent par le mise en œuvre d’un process à la<br />

fois lourd et complexe, favorisant l’enfermement des métiers<br />

dans leur « zone de confort », pour reprendre une expression<br />

très à la mode et pour autant révélatrice d’une manière de<br />

faire arrivant à bout. Cette façon de fonctionner ne semble<br />

à ce jour plus en adéquation avec son temps et les structures<br />

traditionnellement pyramidales de la hiérarchie. Pour accélérer<br />

le développement de nouveaux produits, son design,<br />

sa conception, les essais qu’ils vont devoir subir, son industrialisation<br />

et sa mise sur le marché, les données de calcul,<br />

d’essais et de simulation doivent pouvoir circuit de manière<br />

fluide, sans aucune entrave.<br />

Dans ce dossier spécialement dédié aux bureaux d’études, la<br />

rédaction a choisi de se focaliser non pas sur les problèmes<br />

mais sur les solutions, qu’elles soient logicielles, managériales<br />

ou « événementielles » avec la journée du 27 novembre.<br />

Bonne lecture ! ●<br />

Olivier Guillon<br />

34I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018


dossier<br />

le dossier en détail<br />

36 Faire tomber les barrières physiques entre les services<br />

39 « Les départements d’essais et d’ingénierie ont toujours du mal à communiquer »<br />

41 La réalité virtuelle : une réponse globale aux enjeux d’optimisation des coûts<br />

et des délais<br />

43 Optimiser la conception des véhicules grâce à des applications de simulation<br />

46 Un logiciel de prototypage virtuel pour encourager les entreprises à mieux innover<br />

dans le hardware<br />

© Siemens<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018 I35


dossier<br />

Jérémy Tomczak<br />

Responsable du service Ingénierie<br />

et <strong>Essais</strong> d’endurance jusqu’au moins<br />

de juin dernier, Jérémy Tomczak est devenu,<br />

suite à la réorganisation de la structure –<br />

le Cetim-Cermat ayant fusionné avec<br />

le Critt Matériaux Alsace pour devenir<br />

Cetim Grand Est – le responsable du service<br />

Essai au sein du pôle d’activités Ingénierie<br />

multiphysique et durabilité.<br />

Événement<br />

Faire tomber les barrières physiques<br />

entre les services<br />

À l’occasion d’une journée dédiée aux essais et à la simulation, la première sous l’entité Cetim Grand Est,<br />

Jérémy Tomczak, organisateur et responsable du service Essai, revient sur la nécessité de décloisonner<br />

les services pour optimiser la réalisation des essais.<br />

Le 27 novembre prochain, à Mulhouse (dans le Haut-<br />

Rhin), se déroulera une journée spécialement dédiée à<br />

l’optimisation de la durabilité des produits en prenant<br />

en compte une approche couplée des outils physiques et<br />

numériques. L’objectif de cet événement est de promouvoir<br />

ainsi l’utilisation des solutions de simulation et, plus<br />

globalement, les technologies digitales. « Cette journée est<br />

un premier rendez-vous de la mécanique. Certes, auparavant,<br />

au sein du Cetim-Cermat nous avions déjà organisé un événement<br />

portant sur le thème de la durabilité et des essais, mais<br />

celui-ci ne comprenait pas la dimension couplage avec les outils<br />

numériques », précise Jérémy Tomczak, lequel ajoute que ce<br />

rendez-vous est principalement destiné aux personnes dont<br />

les fonctions ne sont pas directement liées à la technique<br />

mais plutôt à la direction des entreprises, à la R&D et à tout<br />

autre décisionnaire ; « le but de cette journée est de donner<br />

des grandes orientations et non d’organiser des exposés techniques.<br />

L’idée est de montrer quels outils existent aujourd’hui,<br />

comment faire pour travailler ensemble et quel type d’amélioration<br />

peut-on espérer grâce aux technologies digitales ».<br />

L’objectif des organisateurs est clair : « à l’issue de cette journée,<br />

si on se dit que l’on va favoriser le dialogue entre les différents<br />

départements, on aura réussi notre pari », espère Jérémy<br />

Tomczak. Car la sensation du patron des essais est que les<br />

différents collaborateurs issus du monde des essais du numérique<br />

ne communiquent pas encore suffisamment : « lors d’un<br />

projet de réalisation d’un essai, à chaque fois que l’on tente d’obtenir<br />

des informations, j’ai le sentiment que la communication<br />

entre les personnels des services essais/validations et ceux des<br />

entités BE/Calculs n’est pas fluide ou régulière. Cet effet semble<br />

s’accentué avec la taille de l’entreprise ».<br />

Fluidifier les informations<br />

S’agit-il d’une culture d’entreprise ? Peut-être. En tout cas,<br />

ce que l’on constate sur le terrain c’est que le cycle des<br />

données est loin d’être rodé. Pourtant, la fluidité des informations<br />

représente un enjeu important. Dans un cycle<br />

de développement d’un produit, les mesures physiques<br />

peuvent et doivent servir de données d’entrées à un calcul<br />

36I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018


dossier<br />

Le Cetim-Cermat et le Critt Matériaux Alsace<br />

fusionnent et créent Cetim Grand Est<br />

Le Cetim, le Cetim-Cermat et le Critt Matériaux Alsace, instituts technologiques<br />

labellisés Carnot, annoncent la création de Cetim Grand Est, centre<br />

associé issu de la fusion du Cetim-Cermat et du Critt Matériaux Alsace.<br />

Son objectif : devenir en région Grand Est la principale structure de soutien<br />

technologique aux entreprises, au service du développement économique<br />

régional et national.<br />

numérique au sens large du terme.<br />

Les données de sorties d’un calcul<br />

numérique peuvent permettre de<br />

mieux comprendre ou appréhender<br />

un phénomène qui se produit lors d’un<br />

essai physique.<br />

De fait, l’essai virtuel illustre la convergence<br />

ultime entre essais physiques<br />

et outils numériques à l’exemple de<br />

certains satellites dont le développement<br />

a permis de mettre au point<br />

la modélisation d’un vibrateur afin<br />

d’anticiper les difficultés de pilotage<br />

et d’asservissement. Cependant<br />

il n’est applicable (loin de là) à tous<br />

les cas industriels et ne peut à l’heure<br />

actuelle être réservé qu’à des projets à<br />

forts enjeux et/ou complexité de mise<br />

œuvre. « Une des voies vers lesquelles<br />

on se dirige au sein de notre structure<br />

vise à faire tomber les barrières<br />

physiques dans le but de travailler<br />

ensemble, main dans la main. L’idée<br />

est qu’il ne faut sous-estimer ni l’impact<br />

de celles-ci, ni la localisation géographique<br />

des différentes personnes impliquées<br />

dans la réalisation des essais ».<br />

La nouvelle structure bénéficie de l’expertise complémentaire des deux<br />

entités qui renforcent leurs activités existantes en élargissant leur offre. Le<br />

Centre ainsi constitué se positionne sur trois axes principaux : l’expertise<br />

multi-matériaux, l’ingénierie des matériaux et la maîtrise des productions<br />

dans l’industrie du futur. Cetim Grand Est a pour ambition de développer de<br />

nouvelles activités et d’aborder de nouveaux marchés notamment dans les<br />

domaines du contrôle de production en ligne, de la simulation d’usage des<br />

produits, et du recyclage des matériaux polymères et composites<br />

En partenariat avec les entreprises et la recherche publique, Cetim Grand<br />

Est a également pour mission d’innover, de développer et de transférer les<br />

produits et procédés de demain aux entreprises industrielles grâce à des<br />

projets de R&D d’intérêt commun. En devenant un acteur régional majeur<br />

de la transformation du tissu industriel vers l’industrie du futur, le Cetim<br />

Grand Est entend contribuer au développement industriel régional, à l’excellence<br />

opérationnelle des entreprises et au maintien de l’emploi local. Avec<br />

cette nouvelle entité, le Cetim offre en outre un nouvel accès de proximité<br />

à l’ensemble de son expertise.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018 I37


dossier<br />

Pour le développement d’un produit,<br />

des outils et des méthodes existent pour<br />

que les essais soient plus représentatifs<br />

et pour aider les bureaux d’études<br />

à mieux exploiter les données et les<br />

résultats d’essais. Au sein du Cetim,<br />

l’équipe entend de plus en plus faire de<br />

la caractérisation, et même au-delà car<br />

« tout l’enjeu est pour nous de guider<br />

l’industriel dans le dédale des multiples<br />

approches possibles pour l’obtention d’un<br />

résultat d’essai ».<br />

Le Cetim Grand Est mène un développement<br />

complet allant jusqu’à générer<br />

également des rapports permettant à<br />

un industriel de pouvoir mieux vendre<br />

ses produits à ses clients finaux. « Cela<br />

n’est possible qu’en facilitant les échanges ;<br />

pour développer un produit ou améliorer<br />

l’existant, le bon réflexe est de ne pas<br />

hésiter à solliciter des personnes dans<br />

les différents services que ce soit sur des<br />

sujets de géométrie ou concernant les<br />

procédés et les matériaux à utiliser. »<br />

Il est de ce fait nécessaire de dialoguer<br />

le plus en amont possible au moment<br />

même où l’on entreprend le design de la<br />

pièce : « la personne qui dessine la pièce<br />

n’a pas forcément conscience des sollicitations<br />

de celle-ci ou de son cycle de<br />

vie, de l’environnement dans lequel elle<br />

va évoluer et, par exemple, des vibrations<br />

ou des perturbations thermiques<br />

qu’elle va subir ». Impliquer l’ensemble<br />

des services évite bien des écueils dans<br />

la mesure où un dessinateur ou un ingénieur<br />

du bureau d’études ne peut pas<br />

tout connaître. ●<br />

Olivier Guillon<br />

Programme du rendez-vous de la mécanique -<br />

Simulation des systèmes<br />

Intervenants :<br />

• Jérémy Tomczak, responsable du pôle Ingénierie et essais d’endurance<br />

au Cetim Grand Est.<br />

• Alexandre Vartanian, responsable commercial du pôle SIM au Cetim<br />

• Jocelyn Lanusse, chef de projet à l’IRT System X<br />

• Jérôme Grund, ingénieur d’affaires au Cetim Grand Est.<br />

Déroulé de la journée :<br />

Accueil des participants par Carmen Muller et Jérôme Grund<br />

Comment concevoir un programme d’essais représentatifs des conditions<br />

d’usage réelles d’un produit ? par Jérémy Tomczak<br />

- Besoins industriels, enjeux et problématiques associées<br />

- Démarche pour une reproduction de sollicitations optimisée<br />

Illustration par des cas concrets d’applications industrielles, par Jérémy<br />

Tomczak.<br />

Quels sont les enjeux pour relever les défis de l’Industrie du Futur ?, par<br />

Jérémy Tomczak.<br />

Le jumeau numérique au service de l’optimisation, par Alexandre Vartanian.<br />

Présentation de Simseo, programme national d’accompagnement des TPE<br />

et PME à l’usage de la simulation numérique dans l’industrie mécanique et<br />

le BTP, par Jocelyn Lanusse.<br />

Présentation du Cetim Grand Est, par Jérôme Grund.<br />

Visite du Cetim Grand Est avec démonstrations (prévoir des chaussures de<br />

sécurité). Débat et réponses aux questions des participants. À l’issue de la<br />

réunion, un cocktail permettra de poursuivre les discussions.<br />

> Organisé par le Cetim et la FIM, cette journée se déroulera le 27 novembre<br />

prochain à Mulhouse, au Cetim Grand Est, Haut-Rhin (68)<br />

38I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018


dossier<br />

Francisco Chinesta<br />

Professeur à l’Ensam ParisTech,<br />

au Laboratoire procédés et ingénierie<br />

en mécanique et matériaux (PIMM),<br />

Francisco Chinesta est titulaire d’une<br />

Chaire en Simulation avancée du groupe<br />

ESI dont il préside le Comité scientifique.<br />

Il est également membre de l’Institut<br />

universitaire de France et de l’Académie<br />

de sciences d’Espagne.<br />

Interview<br />

« Les départements d’essais<br />

et d’ingénierie ont toujours du mal<br />

à communiquer »<br />

Les départements d’essais et les bureaux d’études ne communiquent<br />

pas suffisamment. C’est du moins l’avis du Pr. Francisco Chinesta<br />

qui, en intégrant l’éditeur ESI Group, déplore d’autant plus ce fossé<br />

existant entre les services que les industriels ont tout intérêt<br />

à combler pour réduire les temps de conception et production.<br />

Afin d’éliminer les silos existants entre<br />

essais, modélisation et simulation,<br />

ESI Group propose l’implémentation<br />

de techniques avancées de simulation<br />

temps réel combinées aux technologies<br />

IoT (Internet des objets), permettant<br />

d’exploiter les données pour obtenir des<br />

prédictions en temps réel, tout au long<br />

de la vie des produits.<br />

Quel est votre rôle au sein d’ESI Group ?<br />

Mon travail au sein du groupe est<br />

d’assurer la cohérence des développements<br />

de technologies avancées ainsi<br />

que d’effectuer un rapprochement avec<br />

les mondes académique et industriel,<br />

qui utiliseront ces technologies. Nous<br />

nous adressons à tous les acteurs désireux<br />

de faire appel au prototypage<br />

virtuel, à la simulation numérique,<br />

voire aux jumeaux numériques dans<br />

le domaine des matériaux, des structures,<br />

ou des procédés. Nous répondons<br />

à ces besoins existants aussi bien durant<br />

la phase de conception que durant le<br />

reste de la vie d’un produit ou d’un<br />

système. Ces domaines d’applications<br />

concernent l’industrie au sens large, de<br />

l’énergie à l’automobile, en passant par<br />

le secteur naval et l’aérospatiale.<br />

Quels sont précisément les besoins<br />

de ces industriels ?<br />

L’enjeu pour eux réside dans la nécessité<br />

d’innover tout en gérant les risques<br />

associés. Cela n’a rien de simple et c’est<br />

pour cela que les éditeurs tels qu’ESI les<br />

accompagnent dans l’amélioration des<br />

méthodes d’ingénierie afin de concevoir<br />

de façon plus robuste et efficace, d’innover<br />

et de produire mieux sans pour<br />

autant impacter les coûts et les délais<br />

de production. En outre, les industriels<br />

sont de plus en plus confrontés à<br />

des exigences de responsabilité qui les<br />

obligent à suivre et à agir sur la vie du<br />

produit… C’est là qu’entrent en jeu les<br />

technologies de l’industrie 4.0, telles que<br />

l’Internet des objets (IoT). Pas simple de<br />

répondre à cette problématique dans la<br />

mesure où l’industrie s’appuie sur une<br />

culture historique et rigide ; il s’agit d’un<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018 I39


dossier<br />

Quelles solutions existent aujourd’hui pour réduire ces temps caractéristique ?<br />

© ESI Group<br />

Simulation sur pièce de Toyota Yaris<br />

véritable changement de paradigme qui<br />

est en train de se produire et ce dans<br />

toutes les industries.<br />

Confirmez-vous le fait que les départements<br />

d’essais et d’ingénierie au<br />

sein de ces entreprises industrielles<br />

ont du mal à communiquer ?<br />

Je confirme ! Et ce n’est pas seulement<br />

entre ces deux services. La<br />

R&D tout comme l’ingénierie ainsi<br />

que les départements matériaux<br />

ou procédés, ou encore l’atelier de<br />

production, ne parviennent pas à se<br />

décloisonner – même si ces services<br />

bénéficient aujourd’hui de certains<br />

outils communs. La difficulté réside<br />

dans le partage des connaissances,<br />

des compétences, des moyens et<br />

des outils radicalement différents et<br />

pourtant, parfois, très complémentaires.<br />

À titre d’exemple, les machines<br />

des départements essais tournent<br />

indépendamment des ordinateurs<br />

des équipes ingénierie et encore des<br />

machines de l’atelier ; les échelles<br />

de temps des essais, des simulations<br />

et des machines de l’atelier s’avèrent<br />

trop différentes. Décloisonner nécessite<br />

des temps caractéristiques du<br />

même ordre de grandeur : en toute<br />

logique, tout devrait aller à la vitesse<br />

du procédé lui-même. C’est pourquoi<br />

ESI a compris et développé des outils<br />

de simulation temps réel permettant de<br />

calibrer, prédire, surveiller et contrôler<br />

simultanément. Beau défi, et les<br />

preuves sont là !<br />

Les outils de simulation numérique sont riches et permettent d’accélérer de<br />

manière considérable l’évaluation d’un concept, mais elle prend encore beaucoup<br />

de temps, parfois des semaines. La raison ? Des services qui ne dialoguent pas<br />

dans les mêmes temps caractéristiques. On sait bien que les modèles sont l’idéalisation<br />

d’une réalité qui s’avère parfois capricieuse, et qu’ils présentent des déviations<br />

par rapport aux résultats attendus. On peut ainsi imaginer les nombreux<br />

allers-retours entre le laboratoire d’essais, la R&D qui simule, le bureau d’études et<br />

l’atelier qui se renvoient la balle quand la qualité des prédictions n’est pas au rendezvous<br />

! Les jumeaux hybrides proposés<br />

par ESI permettent d’éviter ces multiples<br />

itérations, en intégrant les écarts observés<br />

entre les prédictions et les essais.<br />

Quand je dis hybrides, c’est parce que<br />

ces jumeaux intègrent une composante<br />

liée à la physique des matériaux d’une<br />

part et une autre basée sur les données<br />

d’utilisation obtenues grâce à l’IoT.<br />

Quel serait l’idéal à atteindre ?<br />

L’idéal serait de prendre la machine<br />

d’essais, de tester un échantillon et de<br />

pouvoir voir instantanément l’impact<br />

du choix d’un matériau sur la performance<br />

du produit à l’utilisation, puis<br />

de définir instantanément la géométrie<br />

la mieux adaptée. Mieux : le concepteur,<br />

à chaque fois qu’il dessine, pourrait<br />

directement prédire les conséquences de<br />

ses choix sur la performance du produit<br />

final, et cela en temps réel, afin d’y intégrer<br />

les matériaux adéquates, tout en<br />

s’interfaçant avec les autres services.<br />

Quelles solutions existent<br />

pour résoudre ce problème ?<br />

Aujourd’hui, il n’y a pas de difficulté<br />

majeure pour faire cohabiter les outils<br />

et mettre tout le monde dans la boucle<br />

avec un même temps de réaction. De<br />

même, nos équipes R&D ont démontré<br />

au niveau industriel que l’on était<br />

capable de faire un essai réel, puis de<br />

se baser dessus pour voir comment<br />

© ESI Group<br />

Les solutions d’ESI permettent aux ingénieurs<br />

simulation de travailler collaborativement<br />

à distance, en temps réel et sur des plateformes<br />

légères<br />

les matériaux vont réagir une fois le<br />

produit en service. Pour le moment,<br />

la communauté scientifique, le monde<br />

académique et les éditeurs de logiciels<br />

tentent d’expliquer et de démontrer<br />

l’intérêt de décloisonner les services.<br />

Il faudra ensuite prouver la robustesse<br />

et la fiabilité des solutions mises<br />

en œuvre si l’on veut aider les industriels<br />

à produire mieux, à plus bas<br />

coûts et plus vite ; à l’ère de l’industrie<br />

4.0. Nous réussirons ainsi à inverser<br />

le cycle de conception en partant<br />

des performances visées, pour définir<br />

les propriétés requises, les architectures<br />

qui conviennent, les procédés<br />

pour les obtenir et les matériaux à<br />

employer (comme la fabrication additive,<br />

qui élargit le champ des possibles),<br />

à l’inverse de la procédure actuelle qui<br />

compromet l’innovation et la découverte.<br />

●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

40I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018


dossier<br />

Conception industrielle<br />

La réalité virtuelle : une réponse<br />

globale aux enjeux d’optimisation<br />

des coûts et des délais<br />

Dans tous les secteurs industriels, la découverte trop tardive d’erreurs<br />

de conception durant la phase de développement du produit génère<br />

retards, des dépassements de budget et la perte de crédibilité. En effet,<br />

quand ces erreurs sont découvertes à une étape avancée du projet,<br />

les équipes n’ont pas d’autres choix que de remonter toute la chaîne<br />

de conception : revenir à la planche à dessin et aux logiciels CAO, modifier<br />

le design, réitérer, créer de nouveaux prototypes, tester à nouveau…<br />

Il est ainsi essentiel d’identifier les erreurs de design le plus tôt possible.<br />

Depuis de longues années, la réalité virtuelle s’est imposée comme<br />

une réponse efficace à ces problématiques.<br />

Conception collaborative sur hélice<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018 I41


dossier<br />

Imaginez un ingénieur travaillant sur<br />

la conception d’un lanceur spatial<br />

dépassant les 60 mètres de hauteur, ou<br />

même un objet de taille plus raisonnable<br />

comme une voiture, par exemple.<br />

Il lui est nécessaire de passer en revue,<br />

dans le détail, toutes les caractéristiques<br />

: volume, interactions entre les<br />

éléments, fonctionnalités techniques,<br />

manipulations nécessaires à la maintenance<br />

future... Cette revue minutieuse<br />

et complexe de sa maquette 3D sur un<br />

écran d’ordinateur en deux dimensions<br />

est réalisable, mais source d’incompréhensions<br />

et donc d’erreurs.<br />

En effet, le cerveau humain et les systèmes<br />

perceptifs sont conçus pour fonctionner<br />

dans un monde en 3D, et non pour<br />

appréhender un monde en 3D projeté sur<br />

un écran 2D. Il manque un aspect essentiel<br />

à la compréhension intuitive d’un tel<br />

projet : la dimension de la taille réelle, de<br />

la profondeur, du volume. Tous les participants<br />

du projet doivent alors se réimaginer<br />

cette troisième dimension et à quoi<br />

ressemblerait l’objet s’il existait en vrai, à<br />

taille réelle. Tout le monde n’ayant pas le<br />

même niveau de compréhension, cette<br />

réinterprétation sera potentiellement<br />

différente pour chacun, et la communication<br />

sera d’autant plus difficile. Tout le<br />

monde a déjà vécu ce type de problème<br />

lorsque l’on essaie d’imaginer à quoi<br />

ressemblerait un appartement sur plan<br />

une fois construit. Qui ne s’est jamais dit :<br />

« ah, je voyais ça plus grand » ? Difficile<br />

dans cette configuration pour cet ingénieur<br />

d’avoir une appréhension globale<br />

et à la fois précise de son projet haut de<br />

30 étages et donc d’identifier tôt le plus<br />

d’erreurs de conception possible, inévitables<br />

dans tous les projets d’ingénierie,<br />

quelle que soit la taille du produit.<br />

Le prototype virtuel<br />

à échelle 1 pour accélérer<br />

l’identification des erreurs<br />

de conception<br />

Maintenant, imaginons que ce même<br />

ingénieur dispose, toujours en phase<br />

de conception, de la possibilité d’accéder<br />

rapidement à un prototype virtuel<br />

à taille réelle de son projet. La visualisation<br />

virtuelle à l’échelle 1 lui permet<br />

désormais de se déplacer à l’intérieur de<br />

son lanceur, d’en voir clairement chaque<br />

élément. Encore mieux que « dans la<br />

vraie vie », il peut manipuler tous les<br />

objets de son modèle, les déplacer, les<br />

repositionner, faire des découpes, des<br />

annotations, effectuer des suppressions,<br />

modifier les dimensions…<br />

Cette visualisation immersive associée<br />

à la possibilité de réaliser des simulations<br />

en conditions réelles d’utilisation,<br />

lui permet en outre d’effectuer quantité<br />

de tests. Les erreurs, qui normalement<br />

n’apparaîtraient que plus tard<br />

dans le projet ou lors de l’exploitation,<br />

sont ainsi drastiquement réduites. Un<br />

problème repéré sur un prototype en<br />

réalité virtuelle dès la phase de conception<br />

peut être résolu immédiatement<br />

et le projet représenté pour validation<br />

dans un laps de temps très court.<br />

Application dans le secteur aéronautique<br />

Le prototype virtuel<br />

vaut mille images :<br />

l’interdisciplinarité<br />

au service de l’optimisation<br />

de la conception<br />

En effet, la réalité virtuelle permet<br />

également d’optimiser les prises de<br />

décisions. Décideurs, ingénieurs, designers,<br />

responsables marketing, opérateur<br />

de maintenance ou de ligne<br />

d’assemblage, futurs utilisateurs, prestataires<br />

externes, etc. : tout au long de<br />

la chaîne de conception, des centaines<br />

de parties-prenantes sont amenées à<br />

donner leurs avis et à valider les choix<br />

et options.<br />

Parce qu’elle permet de réunir tous<br />

les acteurs dès le début – y compris<br />

à distance – dans un environnement<br />

virtuel autour d’une visualisation<br />

réaliste du projet, la réalité virtuelle<br />

offre à tous les métiers un espace de<br />

dialogue pour partager connaissances<br />

et informations sur la base d’un référentiel<br />

commun grâce au pouvoir de la<br />

visualisation à taille réelle, qui permet<br />

une compréhension sans équivoque. ●<br />

Par Sébastien Kuntz,<br />

fondateur de MiddleVR<br />

Réalité virtuelle et retours sur investissements<br />

En utilisant la réalité virtuelle…<br />

• Le Cnes, le centre spatial français, a gagné un an sur un projet d’une durée de quatre ans<br />

• NVidia observe chez ses partenaires industriels une réduction de 60 à 65% des erreurs de conception<br />

• Safran Nacelles a finalisé un projet avec huit mois d’avance sur le calendrier initial de dix-huit mois<br />

avec une réduction de 40% sur le budget<br />

42I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018


dossier<br />

Outils<br />

Optimiser la conception<br />

des véhicules grâce<br />

à des applications<br />

de simulation<br />

Dans le but d’accélérer ses processus de conception produits<br />

et de favoriser une meilleure collaboration entre les différents services<br />

de l’entreprise, l’équipe de Mahindra, célèbre constructeur indien<br />

de voitures et de machines agricoles, a choisi de faire appel<br />

aux applications de simulation de l’éditeur américain Comsol.<br />

La conception produits pour les constructeurs automobiles est un processus<br />

itératif qui nécessite une parfaite collaboration entre les analystes de l’ingénierie<br />

assistée par ordinateur (IAO), les ingénieurs concepteurs, l’équipe de<br />

fabrication et les fournisseurs. Comme les nouveaux véhicules sont lancés sur le<br />

marché à un rythme de plus en plus élevé, une collaboration efficace est nécessaire<br />

pour rationaliser le processus itératif et maintenir un avantage concurrentiel.<br />

L’un des principaux objectifs d’une entreprise comme Mahindra est de rénover ses<br />

processus tout en assurant la qualité, la sécurité et la fiabilité attendues par ses clients.<br />

Les applications de simulation (apps) utilisées pour rendre le processus de conception<br />

plus inclusif et plus robuste sont donc essentielles pour le succès de l’équipe.<br />

Défis lors de la conception du produit<br />

La collaboration peut être un processus qui prend beaucoup de temps et qui<br />

exige que les équipes consolident leur expertise d’une manière significative et<br />

efficace. Les concepteurs exigent des évaluations sur les nouveaux concepts ou<br />

des ajustements sur les concepts existants, ce qui peut s’avérer difficile au vu de<br />

la complexité des phénomènes physiques en jeu. Les analystes IAO possèdent<br />

toutefois une expertise en simulation qui leur permet de gérer des niveaux élevés<br />

de complexité. Ils peuvent ainsi aider pour l’évaluation des concepts par le biais<br />

d’une analyse détaillée de l’IAO. Toutefois, le nombre d’analystes étant insuffisant<br />

et les demandes toujours plus nombreuses, il peut être difficile d’obtenir ces<br />

évaluations en temps voulu.<br />

Le délai de conception d’un composant pour un véhicule varie en fonction du<br />

nombre d’aller-retours nécessaires à sa mise au point, ce qui peut représenter des<br />

mois de travail dans certains cas. Selon la complexité de la conception, l’analyse<br />

de l’IAO peut à elle seule prendre des semaines voire des mois. En se basant sur<br />

les résultats de la simulation, les concepteurs apportent des modifications, puis<br />

ils doivent de nouveau attendre la validation de la conception par l’équipe IAO.<br />

Ces itérations sont cruciales pour la sécurité et la fiabilité du véhicule.<br />

Pour gagner du temps, l’équipe<br />

Méthodes de Mahindra a utilisé l’outil<br />

Application Builder disponible dans le<br />

logiciel Comsol Multiphysics. L’équipe<br />

a ainsi pu étudier différentes options<br />

pour la conception des barres stabilisatrices<br />

et des châssis. Le recours aux<br />

apps a permis de réduire considérablement<br />

les temps d’itération par rapport<br />

à l’approche conventionnelle.<br />

Une approche innovante pour<br />

la conception des barres<br />

stabilisatrices<br />

Une des pièces essentielles à la suspension<br />

qui permet de limiter le roulis<br />

d’un véhicule est la barre stabilisatrice<br />

(Figure 1). Il s’agit généralement d’une<br />

poutre creuse ou pleine avec de multiples<br />

courbes. Pour modéliser avec précision<br />

les déformations et les contraintes<br />

d’un tel composant, les concepteurs<br />

doivent s’assurer que les niveaux de<br />

rigidité et de contraintes voulus sont<br />

respectés, soit en collaborant avec les<br />

analystes IAO, soit en demandant la<br />

validation à leurs fournisseurs. Une<br />

fois le modèle validé et les résultats en<br />

accord avec les expériences, une application<br />

de simulation est créée.<br />

Figure 1 : Barre stabilisatrice ou anti-roulis<br />

standard<br />

L’application de simulation des barres<br />

stabilisatrice s’adapte à une grande<br />

variété de situations, avec jusqu’à quinze<br />

courbures possibles et la capacité d’explorer<br />

des barres creuses ou pleines<br />

(Figure 2). L’utilisateur final, généralement<br />

un membre de l’équipe de<br />

conception, saisit les coordonnées des<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018 I43


dossier<br />

courbures pour représenter la géométrie de la barre stabilisatrice<br />

et fournit l’emplacement du palier, la rigidité de la<br />

douille et les paramètres de section. L’analyste IAO prédéfinit<br />

les contraintes dans l’app, ce qui permet au concepteur<br />

d’exécuter des simulations simples et rapides, de calculer la<br />

rigidité de la barre et de modéliser les contraintes pour les<br />

cas de charge standard (Figure 3).<br />

Le temps d’exécution de l’application prend quelques minutes,<br />

ce qui permet aux concepteurs de réaliser des itérations<br />

successives et d’obtenir un feedback immédiat de leurs<br />

conceptions. Sachant que l’application de simulation est basée<br />

sur un modèle multiphysique validé, les concepteurs sont<br />

rassurés sur les résultats sans pour autant avoir une formation<br />

poussée en simulation. L’équipe de Mahindra a constaté que<br />

les apps permettent de gagner beaucoup de temps et encouragent<br />

la collaboration. De plus, cette culture de collaboration<br />

a favorisé un plus grand sentiment d’appropriation du<br />

produit final, puisque le design peut être généré en un ou<br />

deux jours, sans dépendre du fournisseur.<br />

Réduire les itérations<br />

dans la conception des châssis<br />

Le châssis est un autre élément porteur<br />

important qui assure la rigidité du véhicule<br />

et sert de support pour le montage<br />

d’autres éléments, tels que le moteur et<br />

la transmission. L’une des architectures<br />

communes est une structure en<br />

échelle avec deux longs montants latéraux<br />

et des montants traverses (Figure<br />

4). Le nombre, la taille, la position et<br />

la forme des traverses sont des paramètres<br />

importants qui sont déterminés<br />

au début du processus de conception.<br />

Figure 4 : Géométrie créée dans Catia<br />

représentant la structure d’un châssis<br />

de véhicule<br />

Figure 2 : Application de simulation permettant de créer la géométrie<br />

et de calculer la rigidité et le déplacement d’une barre stabilisatrice<br />

Figure 3 : Résultats obtenus à partir d’une app qui calcule la rigidité<br />

d’une configuration particulière d’une barre stabilisatrice.<br />

La charge supportée par le châssis<br />

entraîne des charges combinées de<br />

flexion et de torsion pour lesquelles<br />

il n’existe pas de solution analytique<br />

simple. L’approche classique consiste<br />

à évaluer de multiples configurations<br />

de châssis en fonction des exigences<br />

du packaging, puis à procéder à de<br />

nombreuses itérations IAO pour finaliser<br />

la conception. Un bon packaging<br />

garantit le fonctionnement de toutes les<br />

pièces sans aucune interférence et avec<br />

un accès facile pour le montage et le<br />

démontage. La meilleure conception<br />

doit être solide sur le plan structurel<br />

et satisfaire les exigences de conditionnement.<br />

Tout en tenant compte<br />

des contraintes de packaging, chaque<br />

itération d’IAO complète doit impliquer<br />

trois analyses distinctes : la rigidité en<br />

flexion, la rigidité en torsion et la rigi-<br />

44I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018


dossier<br />

dité modale. Cette approche nécessite trois à quatre itérations<br />

complètes d’IAO, chacune prenant généralement deux<br />

à trois semaines.<br />

Grâce à Comsol Multiphysics, l’équipe a pu combiner les trois<br />

analyses distinctes, ce qui a permis de réaliser une ou deux<br />

itérations IAO complètes et de gagner un temps précieux.<br />

Ils ont ensuite créé une application de simulation pour la<br />

conception du châssis avec un modèle de poutre 1D (Figure 5)<br />

basé sur la théorie des poutres de Timochenko. L’utilisateur<br />

final n’a pas besoin de connaître le modèle mathématique<br />

sous-jacent pour bénéficier des résultats. La simulation peut<br />

être réalisée en quelques secondes, même dans le cas d’une<br />

conception de châssis compliquée avec différentes sections et<br />

traverses. L’analyse des poutres fournit des résultats rapides et<br />

fiables pour une large gamme de configurations et calcule la<br />

rigidité et le déplacement en torsion et en flexion (Figure 6).<br />

L’application de simulation est utilisée par l’équipe de suspension<br />

du châssis Drive away (DAC), responsable de la conception<br />

du châssis et de la barre stabilisatrice. L’application<br />

permet d’évaluer divers paramètres de conception à l’aide<br />

de simples champs de texte plutôt que de créer un modèle<br />

CAO pour chaque configuration, ce qui représente un gain de<br />

temps tant pour l’analyste IAO que pour l’équipe de suspension<br />

DAC.<br />

Figure 5 : Interface de l’application de simulation de châssis disponible<br />

sur le portail interne de Mahindra appelé MathApps<br />

Les applications<br />

de simulation et l’avenir<br />

La particularité des apps utilisées chez<br />

Mahindra est dans leur capacité à gérer<br />

un grand nombre de variations paramétriques,<br />

de physique et de conditions<br />

aux limites. Cela a permis aux concepteurs<br />

d’explorer diverses options de<br />

conception dès le début de la phase de<br />

développement du produit, sans avoir<br />

besoin de faire appel aux analystes IAO<br />

ou d’obtenir une formation supplémentaire<br />

en modélisation numérique. Les<br />

résultats des études paramétriques sont<br />

présentés dans les lignes directrices de<br />

conception, ce qui permet d’avoir des<br />

produits efficaces et rentables.<br />

Les applications de simulation ont été<br />

développées sur la base de discussions<br />

détaillées entre les concepteurs et les<br />

analystes IAO avant d’être déployées<br />

au sein des différentes équipes de<br />

Mahindra via une installation locale<br />

du Comsol Server. Des configurations<br />

de conception complexes auparavant<br />

gérées par les analystes IAO sont devenues<br />

accessibles aux concepteurs grâce<br />

à une plate-forme pratique et facile<br />

à utiliser. La simulation multiphysique<br />

et les apps ont permis à Mahindra<br />

d’étendre ses capacités d’analyse<br />

pour inclure également les analyses<br />

vibro-acoustiques et thermo-structurelles<br />

dans ses futurs travaux de simulation.<br />

●<br />

Par Aditi Karandika<br />

Figure 6 : Résultats obtenus à partir de l’app châssis<br />

pour une configuration donnée<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018 I45


dossier<br />

Start-up<br />

Un logiciel de prototypage virtuel<br />

pour encourager les entreprises<br />

à mieux innover dans le hardware<br />

En clôturant son premier tour de table à hauteur d’1M€, la start-up<br />

française Wisebatt, éditrice d’une solution de prototypage électronique<br />

se dote des moyens nécessaires pour poursuivre sa mission : devenir<br />

la plateforme de référence du prototypage hardware pour les ingénieurs<br />

et porteurs de projets indépendants, en France et à l’international.<br />

Wisebatt propose une plateforme collaborative de développement et d’optimisation<br />

de dispositifs électroniques. Cette solution vise à permettre<br />

l’accélération des phases d’itération lors de la conception d’objets<br />

connectés. Wisebatt porte également comme ambition le partage de connaissances<br />

dans la conception électronique, dans l’esprit de la plateforme collaborative<br />

américaine GitHub, qui permet le partage de code en format open-source<br />

entre développeurs.<br />

Clarifier la connaissance industrielle<br />

Si l’univers du software est aujourd’hui très documenté pour et par les développeurs,<br />

le hardware et ses milliers de références de composants électroniques<br />

disponibles est encore le parent pauvre, avec des moyens de conception fastidieux.<br />

Faciliter, accélérer et optimiser cette phase de conception représentent<br />

des enjeux de taille pour les ingénieurs et techniciens en électronique ; ceux-ci<br />

doivent être en mesure de réaliser une veille en continu, comparer puis choisir<br />

les meilleurs composants possibles sur des critères technologiques et financiers.<br />

« Nous avons créé un outil pour réaliser des simulations et arriver aux mêmes conclusions<br />

en quelques minutes que celles que l’on aurait pu obtenir en plusieurs jours,<br />

voire en plusieurs semaines avec les méthodes habituelles. Notre outil permet d’obtenir<br />

des résultats précis à 90 %. » explique Wilfried Dron, président et co-fondateur<br />

de l’entreprise. Grâce à son catalogue de références de composants électroniques<br />

enrichi de plusieurs centaines de modèles intégré à son outil de simulation et de<br />

conception, Wisebatt permet en effet de faire le meilleur choix possible, en un<br />

instant, dans le contexte de son projet.<br />

Fonctionnalités<br />

Le logiciel Wisebatt est un logiciel en Saas, accessible depuis un navigateur Web.<br />

Il exploite des algorithmes reposant sur des travaux de recherche académiques<br />

et exécutés sur des serveurs de calcul<br />

haute performance. La bibliothèque<br />

de composants comporte plusieurs<br />

centaines de références et est enrichie<br />

en permanence à la demande.<br />

Pour encourager l’échange d’informations<br />

dans la communauté des concepteurs<br />

de hardware et générer des<br />

interactions entre ingénieurs, Wisebatt<br />

propose diverses fonctionnalités<br />

de type : commentaires, étoiles, follow<br />

des projets… « Nous souhaitons faire<br />

prendre conscience aux usagers que leurs<br />

interactions leur permettent d’évoluer<br />

sur leurs projets », précise Wilfried<br />

Dron. Pour Marion Blatter, co-fondatrice<br />

de Wisebatt et directrice produit,<br />

« le logiciel permet d’itérer plus rapidement<br />

et donc de progresser dans un<br />

temps réduit, pour mieux innover ».<br />

Du côté des investisseurs, auteurs de la<br />

levée de fonds, Jean-Philippe Gendre,<br />

directeur d’investissement de Demeter<br />

Ventures et Yvan-Michel Ehkirch,<br />

Partner de CapDecisif Management,<br />

indiquent que « Wisebatt a réussi à<br />

développer un logiciel performant, très<br />

46I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018


dossier<br />

polyvalent et d’une grande simplicité<br />

d’utilisation. La plateforme permet aux<br />

porteurs de projet et ingénieurs de concevoir<br />

des systèmes alimentés par batterie<br />

très fiables mais aussi aux ingénieurs<br />

marketing de simuler de nouveaux cas<br />

d’usage. Le travail accompli par cette<br />

équipe, la pertinence de l’offre produit<br />

et le nombre d’utilisateurs en forte croissance<br />

nous ont convaincu. »<br />

Accessibilité<br />

La plateforme est disponible en version freemium. Pour les projets qui réclament<br />

une certaine confidentialité, Wisebatt propose une formule pour les entreprises<br />

reposant sur un abonnement mensuel. Le but de l’entreprise est de soutenir sur<br />

le long terme la communauté du hardware. Ceci passe par la mise à disposition<br />

de sa plateforme collaborative mais également par la création de rendez-vous et<br />

d’événements autour du design électronique et de formations en ligne. Pour information,<br />

la plateforme est actuellement utilisée par plus de 400 ingénieurs issus<br />

de 350 entreprises réparties dans vingt-trois pays. ●<br />

3 questions à Marion Blatter et Wilfried Dron<br />

À quel moment avez-vous créé cette entreprise<br />

et à partir de quel constat ?<br />

Nous avons fondé Wisebatt en septembre 2016 sur le<br />

constat que les ingénieurs travaillant sur la conception de<br />

petit et moyens objets électroniques sont dénués d’outil<br />

de simulation adapté aux phases d’idéation et de définition<br />

des spécifications. Ils investissent également beaucoup<br />

de temps dans des tâches répétitives à faible valeur<br />

ajoutée comme la collecte de spécifications techniques<br />

dans différentes datasheet afin de comparer plusieurs<br />

composants, par exemple.<br />

Quels sont précisément les besoins des concepteurs<br />

d’objets connectés aujourd’hui ? De quelle manière<br />

ont-ils évolué ?<br />

Les concepteurs d’objets ont besoin de raccourcir et de<br />

fiabiliser le cycle de développement. Les contraintes de<br />

time-to-market ainsi que la « commoditisation » des composants<br />

électroniques les poussent à être de plus en plus<br />

innovants le plus rapidement possible afin de proposer<br />

des produits fiables, accessibles et bien positionnés sur<br />

leur marché. En ce qui concerne la qualité des composants,<br />

celle-ci a beaucoup progressé ; le nombre d’objet<br />

connecté a considérablement augmenté tout comme<br />

l’environnement concurrentiel.<br />

En quoi votre solution va-t-elle faciliter les échanges<br />

entre la partie conception et bureau d’études ?<br />

En rendant l’information accessible et plus compréhensible,<br />

nous pensons que notre outil pourra servir d’interface<br />

entre les équipes d’idéation/spécifications et les<br />

équipes de réalisation/industrialisation. Nous pensons<br />

qu’à termes, ces deux équipes ou métiers devraient être<br />

à même de co-construire un objet de manière très souple<br />

et dynamique.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018 I47


mesures<br />

Méthode d’essai<br />

Développement d’une plateforme<br />

innovante d’essais sous irradiations<br />

Atron, filiale du groupe Engie, dispose d’une<br />

plateforme technologique et scientifique, notamment<br />

dotée d’un accélérateur d’électrons, permettant<br />

de réaliser des essais de qualification ou de traitement<br />

de systèmes électroniques et de matériaux sous<br />

irradiation X et électrons. Le point sur une rupture<br />

technologique dans le domaine de la métrologie<br />

des rayonnements ionisants.<br />

Atron a développé, en partenariat avec le CNRS et le<br />

CEA, une méthode innovante de vérification de l’étalonnage<br />

d’appareils de radioprotection mettant en<br />

œuvre un accélérateur d’électrons produisant des rayons X de<br />

freinage comme source d’étalonnage. Baptisé Félix (Faisceau<br />

d’électrons et ligne d’irradiation X), cet accélérateur électrostatique<br />

d’électrons délivre un faisceau continu d’électrons,<br />

dont les caractéristiques principales sont résumées dans le<br />

tableau ci-dessous.<br />

Caractéristiques principales de l’accélérateur d’électrons Félix d’Atron<br />

Le spectre énergétique des rayons X produits est continu<br />

et s’étend de zéro à l’énergie du faisceau primaire d’électrons.<br />

Il peut être ajusté de sorte à reproduire fidèlement les<br />

conditions réelles d’utilisation des appareils sous rayonnements<br />

ionisants. Il est par conséquent plus réaliste que ne<br />

le permettent les sources radioactives, telles que le cobalt<br />

60 par exemple.<br />

Débits de Kerma dans l’air accessibles en salle d’irradiation<br />

pour différentes hautes-tensions et différentes distances de la cible<br />

de conversion de l’accélérateur lors d’une irradiation X<br />

(évaluation par modélisations MCNP-X)<br />

Les caractéristiques du champ de rayonnements X délivré par<br />

Félix, par ailleurs raccordé à une source primaire de rayonnements<br />

ionisants, et la démarche d’accréditation Cofrac de<br />

Atron assurent une maîtrise métrologique totale.<br />

Une chambre d’irradiation reproduisant<br />

des environnements extrêmes<br />

Dans le but de multiplier les applications offertes par Félix,<br />

Atron s’est équipé d’une chambre d’irradiation contrôlée<br />

en température et en atmosphère en amont de laquelle est<br />

placé un profileur de faisceau à fils permettant de mesurer<br />

la position et la taille du faisceau d’électrons. Les caractéristiques<br />

de ces éléments sont données dans le tableau suivant.<br />

Caractéristiques de la chambre d’irradiation Laeticia<br />

48I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018


mesures<br />

Cette chambre d’irradiation est instrumentée afin d’une part<br />

de contrôler la température de l’échantillon et la pression<br />

interne de la chambre, d’autre part de mesurer les transformations<br />

subies par l’échantillon, en temps réel pendant<br />

l’irradiation. Dans le but d’apporter une aide à la compréhension<br />

des processus physico-chimiques impliqués sous irradiation,<br />

Atron s’est doté de compétences expertes dans les<br />

domaines de la physique des particules, physique des matériaux<br />

et modélisations Monte-Carlo et a noué de solides<br />

partenariats avec des laboratoires de recherche académique,<br />

facilitant l’accès à des moyens d’analyse complexes (MEB,<br />

radiographie X, etc.).<br />

De l’aérospatial au nucléaire : l’enjeu majeur<br />

des essais de qualification sous irradiation<br />

De même que l’électronique, les matériaux<br />

soumis à irradiation subissent des<br />

modifications structurales susceptibles<br />

d’impacter leurs propriétés physico-chimiques.<br />

Il est donc primordial<br />

pour les industriels mettant en œuvre<br />

des équipements dans un environnement<br />

hostile – industrie nucléaire,<br />

spatial, défense – d’évaluer ces effets<br />

afin d’établir un plan de maintenance<br />

préventive adapté. De par ses capacités<br />

d’irradiation d’échantillons de matière<br />

en électrons ou en rayonnements X à<br />

température contrôlée, Atron permet<br />

une évaluation fine des effets de l’irradiation<br />

sur la matière. « Héritage<br />

de trente ans d’expérience dans le<br />

domaine nucléaire, Atron en respecte<br />

les hauts niveaux d’exigences, et s’inscrit<br />

dans une démarche partenariale<br />

dans le respect de l’éthique, des valeurs<br />

mutuelles et de la totale confidentialité<br />

de nos interventions », souligne<br />

Arnaud Chapon, responsable scientifique<br />

et technique de l’entreprise. ●<br />

Arnaud Chapon,<br />

responsable scientifique et technique<br />

Atron Metrology<br />

Entre 2012 et 2017 le nombre de smallsats mis en orbite a<br />

été multiplié par six. Cette tendance à la hausse va s’accélérer<br />

dans les années à venir, notamment grâce aux innovations en<br />

matière de microélectronique. Cependant, les composants<br />

électroniques envoyés dans l’espace, dont la taille est constamment<br />

réduite, sont soumis à un environnement hostile, en<br />

particulier en termes de rayonnements ionisants (rayons X,<br />

électrons, neutrons, protons, etc.), lesquels entraînent des<br />

défaillances, transitoires ou permanentes, principalement<br />

causées par des effets de dose intégrée (TID) et par des effets<br />

singuliers (SEE).<br />

La plateforme Atron permet de quantifier des effets de dose<br />

intégrée sur des composants ou des systèmes électroniques<br />

en accélérant le processus naturel de dépôt de dose au cours<br />

du temps et valider le respect des Règles de conception &<br />

construction des matériels électriques (RCC-E) afin de garantir<br />

la continuité de leur fonctionnement en environnement<br />

hostile. Ainsi, dix ans d’exposition aux rayonnements ionisants,<br />

en environnement nucléaire ou spatial, peuvent être<br />

reproduits en quelques jours par Atron.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018 I49


mesures<br />

Reportage<br />

Avec son nouveau laboratoire OET,<br />

SGS se renforce dans le test de pièces<br />

automobile<br />

Parc d’enceintes climatiques<br />

À travers son entité SGS France Transportation, le géant de l’inspection et de la certification possède une réelle<br />

légitimité dans le domaine des essais et de la mesure auprès de nombreux constructeurs automobile.<br />

En ouvrant au printemps dernier, à Cestas (33), un nouveau laboratoire dédié à l’On-Board Electronic Testing<br />

(OET), l’entreprise enfonce le clou et entend bien garder son leadership.<br />

Implanté dans la zone industrielle de Cestas, près de<br />

Bordeaux, Sercovam (pour Société d’études et de<br />

recherche sur le comportement des matériaux) a vu<br />

le jour il y a un peu plus de trente ans. Auparavant très<br />

orienté vers l’aéronautique, ce laboratoire d’essai n’a cessé<br />

d’évolué pour négocier un virage vers l’automobile au début<br />

des années 90, en réponse notamment à l’arrêt du projet<br />

Hermes dans lequel il était partie prenante. Un virage somme<br />

toute réussi dans la mesure où Sercovam est parvenu à se<br />

faire une place dans un marché très concurrentiel. Homologué<br />

« Renault » en 1996, le laboratoire bordelais travaille<br />

aujourd’hui avec l’ensemble des constructeurs mondiaux tels<br />

que Toyota, Volkswagen, Nissan ou encore Volvo… Mais le<br />

tournant de l’entreprise a surtout eu lieu au moment d’intégrer<br />

le groupe SGS, un des leaders mondiaux de l’inspec-<br />

tion et de la certification qui, fort de son réseau de 95 000<br />

employés, trente-quatre laboratoires et 120 bureaux d’inspection<br />

répartis sur la planète, a fait prendre une dimension<br />

internationale au laboratoire qui a désormais pris de nom de<br />

SGS France Transportation.<br />

Les domaines d’intervention sont nombreux et concernent les<br />

tests matériaux, environnementaux et fonctionnels comme la<br />

tenue à la lumière et aux UV, l’odeur avec un laboratoire digne<br />

d’une société de cosmétique, sans oublier les essais mécaniques<br />

et électroniques ; c’est notamment dans ce domaine que l’entreprise<br />

excelle car ici sont testés les radiateurs chauffant les circuits<br />

d’alimentation, les phares – qui subissent par exemple des essais<br />

de corrosion gazeuse provenant du NO2 ou du SO2 – ou encore<br />

tout élément électronique soumis aux problématiques de compa-<br />

50I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018


mesures<br />

Laboratoire Vibration<br />

tibilité électromagnétique (CEM) ; pour<br />

ce dernier domaine, les essais sont effectués<br />

en Allemagne. Le reste est mené à<br />

Cestas, d’où la présence de nombreux<br />

moyens d’essais dans des salles qui ne<br />

demandent qu’à pousser les murs. « Dans<br />

un contexte où la demande en matière d’essai<br />

explose, en particulier dans les pièces<br />

plastiques équipées de circuits intégrés (que<br />

l’on appelle aussi plastronique) mais aussi<br />

en matière de chocs, d’endurance et de<br />

vibrations, nous devons nous adapter en<br />

investissant régulièrement dans des technologies<br />

de pointe », souligne Fabien Spittler,<br />

directeur commercial export. L’exemple<br />

avec cette nouvelle halle d’essais, dédiée à<br />

l’électronique à bord des véhicules.<br />

Passer du laboratoire à une usine de tests<br />

à part entière<br />

Inaugurée en mai de cette année, cette nouvelle halle baptisée<br />

OET (pour On-Board Electronic Testing) a vu naître, sur<br />

cet ancien atelier de Stryker – une autre entité très renommée<br />

à Cestas – un laboratoire de 2 200 m² destiné à compléter<br />

l’offre des laboratoires de SGS France Transportation.<br />

À l’image des autres composantes de la filiale bordelaise,<br />

celle-ci abrite un nombre impressionnant d’équipements de<br />

pointe, à commencer par un parc de neuf vibrateurs simulant<br />

les contraintes mécaniques en roulage, de nombreuses<br />

machines de chocs recréant les passages violents de dos d’âne<br />

ou de nid de poule ou encore une imposante ligne de treize<br />

enceintes climatiques reproduisant les conditions extrêmes<br />

de température (chaudes et froides). Parmi elles figurent deux<br />

enceintes à compensation d’énergie pour des composants et<br />

des pièces nécessitant des tests d’ampérage ; « ces machines<br />

permettent de générer un flux d’air dans un environnement<br />

climatique afin de tester l’endurance climatique et mécanique<br />

combinée des pièces », explique Fabien Spittler.<br />

Mais au-delà de juxtaposition de machines et d’équipements<br />

de test et de mesure, ce qui propulse l’entité girondine de<br />

SGS France vers les sommets dans le haut degré d’expertise<br />

et de savoir-faire en matière d’essai, c’est le passage d’état de<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018 I51


mesures<br />

« simple » laboratoire à la celui d’usine<br />

de tests à part entière. Car plus qu’un<br />

symbole, cette évolution de la structure<br />

s’illustre par le recrutement d’experts<br />

en qualité et même d’un responsable de<br />

l’amélioration continue ; l’objectif pour<br />

la PME – qui emploie aujourd’hui 140<br />

salariés, dont 110 à Cestas (et une trentaine<br />

à Belfort) – est de répondre coûte<br />

que coûte à une demande qui explose et<br />

à la réalité d’un marché en pleine croissance<br />

depuis la fin de la crise qui a sévèrement<br />

touché l’automobile.<br />

Combo Vibrateur + Table 120 kN<br />

Offrir une plage d’essai la plus large<br />

possible<br />

Ces tests, quels sont-ils ? De natures très diverses, ils vont<br />

des essais mécaniques aux mesures électriques en passant<br />

par les essais environnementaux, et ce sur une multitude de<br />

pièces et de composants… à l’exemple d’un banc de dégradation<br />

de cosses – baptisé « Slow Motion Test – ou de ce banc<br />

d’usure de gaines chargées de protéger le câblage : « on les<br />

fait frotter entre elles ou contre des bouts tranchants. À ce test<br />

d’abrasion s’ajoute le passage de la gaine en enceinte climatique<br />

avant de subir un essai de caractérisation électrique »,<br />

précise Fabien Spittler. Plus loin, une « Splash Water Test »<br />

permet de simuler en condition réelle les composants d’un<br />

véhicule roulant en hiver sur une route mouillée. La particularité<br />

de ces machines, c’est que la plupart d’entre elles<br />

sont nées de développements internes à l’entreprise ; une<br />

compétence rare dont ne se cache pas le directeur commercial<br />

en détaillant la complexité de l’enceinte Splash Water<br />

nécessaire pour atteindre un niveau de sévérité maximal afin<br />

de tester tout élément susceptible de subir les aléas climatiques<br />

(feux avant ou arrière de véhicule, calculateurs etc.).<br />

Pour ce faire, on introduit la pièce dans un environnement<br />

chaud puis on l’asperge simultanément à la fois d’eau froide,<br />

de sel et de sable.<br />

Dans le domaine électronique, le nouveau laboratoire offre<br />

une large plage d’essais mécaniques donnant la possibilité<br />

aux équipes de SGS France d’effectuer par exemple des tests<br />

complets sur des fils électriques allant de l’abrasion (mesure<br />

de leur tenue aux frottements ou leur résistance à l’abrasion<br />

d’un isolant) à la tenue à l’enroulement (capacité de<br />

résistance d’un câble à la à la flexion à basse température)<br />

en passant par les essais de traction sur le fil et de fatigue<br />

en flexion (Bending) via des cycles de pliages aller/retour.<br />

D’autres tests concernent aussi les connecteurs sur lesquels<br />

on procède à des mesures d’efforts et à des essais sur d’endurance<br />

l’ensemble mâle/femelle.<br />

Des suivis de test en temps réel<br />

Ce n’est pas parce qu’on se trouve dans un laboratoire d’essais<br />

que l’on s’interdit de parler d’industrie 4.0. Ici aussi, on<br />

intègre des capteurs aux pièces testées ; « chacune d’entre elles<br />

est monitorée pour être suivie durant toute la phase d’essai<br />

afin d’enrichir l’historique grâce à une cinquantaine de voies<br />

d’acquisition disponibles sur le réseau et accessibles en permanence<br />

». Avant d’être testés, les équipements électroniques<br />

sont d’abord caractérisés en salle de préparation dotée de<br />

poste de soudage et de mesure afin d’évaluer leur résistivité<br />

(conduite d’électricité), leur rigidité électrique, leur résistance<br />

de contact et d’isolement ainsi que la continuité de<br />

masse. « On y mesure également des connecteurs sur la tenue<br />

des broches, le clipage-déclipage ou encore le capteur en pressant<br />

sur un petit moteur électrique. On caractérise également<br />

les radiateurs et autres leds ».<br />

Banc de test de fil de câbles entièrement développé en interne<br />

Un éventail de mesure vaste mais incontournable avant d’envoyer<br />

les pièces vers la partie du laboratoire dédiée aux essais<br />

de vibrations. Ici encore le suivi de l’essai est précisément assuré<br />

par des capteurs intégrés sur les vibrateurs 3 axes couplés à<br />

des enceintes climatiques permettant de combiner des essais<br />

de vibration, climatiques et électriques sur des capteurs de<br />

pneus intelligents par exemple, mais aussi sur des moteurs de<br />

52I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018


mesUres<br />

lève-vitres électriques ou des moteurs situés dans les claquants<br />

d’ouvrant de portes ou de coffre. Mais « le clou du spectacle »,<br />

comme s’amuse à le rappeler Fabien Spittler, c’est une imposante<br />

machine de vibration – la plus grande de l’atelier – de 120<br />

kN couplée à une enceinte climatique VRT (variation rapide<br />

de température) ; « opérationnelle depuis la fin du mois d’octobre,<br />

cette machine va nous permettre de tester des éléments<br />

de grande taille comme des sièges ou des planches de bord ».<br />

La visite s’achève sur la partie consacrée à un autre pan essentiel<br />

des tests en automobile, touchant en partie l’électronique,<br />

à savoir la corrosion. Situé dans un autre laboratoire,<br />

ce domaine d’expertise met en œuvre des essais de corrosion<br />

saline ; le test de brouillard salin neutre (jusqu’à 2 000 heures)<br />

offre en effet la possibilité de déterminer si les pièces et les<br />

équipements sont résistants à la corrosion. Cependant, il peut<br />

être remplacé par des tests de corrosion alternée (impliquant<br />

le brouillard, l’humidité et le séchage) dont le but est de mieux<br />

représenter des conditions naturelles. « Ce cycle, à l’image de<br />

certains cycles complexes, est pour le moment assuré de façon<br />

manuelle mais nous souhaitons l’automatiser à l’avenir. Quant<br />

aux autres essais de corrosion alternée, ils sont déjà effectués<br />

dans des enceintes automatiques depuis plus de vingt ans, et<br />

Banc d’essais<br />

haute-fréquence pour<br />

support moteur<br />

depuis dix ans dans des machines fabriquées ici ». Pour automatiser<br />

le reste, SGS France retrofitera les machines concernées,<br />

un savoir-faire que l’entreprise a su développer au fil des<br />

années tout comme le développement de machines « maison<br />

», comme ces deux enceintes de 2 m 3 ; un choix judicieux<br />

tant en matière de coût (cela évite de racheter des machines<br />

neuves lorsque c’est possible) et de maîtriser ses approvisionnements<br />

; d’autant que l’entreprise possède de précieuses<br />

ressources sur lesquelles elle ne manquera pas de s’appuyer<br />

pour faire face à une demande toujours plus forte. ●<br />

olivier Guillon<br />

La plus grande machine de vibration de l’atelier<br />

– de 120 kN couplée à une enceinte climatique VRT<br />

www.ahlersheinel.de<br />

© Fraunhofer © Fraunhofer LBF, Darmstadt LBF, Darmstadt<br />

Banc de tests permettant de mesurer<br />

la Banc raideur tests dynamique permettant et le de facteur mesurer<br />

de<br />

perte la raideur supports dynamique élastomères, et le facteur avec de<br />

une perte plage de supports de fréquence élastomères, allant de avec<br />

50 une Hz plage à 3 000 de fréquence Hz, et une allant précharge de<br />

pouvant 50 Hz à 3 être 000 comprise Hz, et une entre précharge 0 et<br />

5 pouvant 000 N. être comprise entre 0 et<br />

5 000 N.<br />

Solution clé-en-main bénéficiant<br />

de Solution notre clé-en-main expérience en bénéficiant<br />

expertise<br />

et de en notre conception expérience de banc en expertise<br />

d’essais.<br />

et en conception de banc d’essais.<br />

m+p international Sarl<br />

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78360 5, rue du Montesson Chant des Oiseaux<br />

Tél. 78360 : +33 Montesson 130 157874<br />

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ESSAiS & SiMULATioNS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018 I53


FoCUs ProdUits<br />

POLYVALENTS<br />

Deux nouveaux générateurs<br />

de signaux Rohde & Schwarz<br />

rohde & schwarz présente deux nouveaux générateurs de signaux<br />

compacts de milieu de gamme. le générateur de signaux rF analogique<br />

r&s smB100B et le générateur de signaux vectoriel r&s smBV100B<br />

établissent de nouveaux standards dans leur catégorie, proposant<br />

une pureté spectrale et une puissance de sortie élevées, ainsi<br />

qu’un fonctionnement facilité à l’aide d’un écran tactile intuitif.<br />

EMBARQUÉS<br />

De nouveaux outils pour<br />

le test et la simulation<br />

des calculateurs<br />

embarqués (ECU)<br />

Distribués par ISIT en France et<br />

dédiés aux tests et à la simulation<br />

des calculateurs embarqués<br />

utilisés dans l’Automobile (ECU),<br />

les nouveaux outils Ixxat FRC-<br />

EP170 et FRC-EP190 de HMS /<br />

IXXAT sont des plates-formes<br />

matérielles universelles destinées<br />

à des applications sur banc<br />

d’essai ou dans le véhicule.<br />

ACCESSIBLE<br />

MVG démocratise le test<br />

des objets connectés<br />

Le MiniLAB I 6 GHz OTA<br />

permet d’effectuer rapidement<br />

des mesures OTA (Over The Air)<br />

y compris les mesures de<br />

sensibilité. Cet appareil s’adresse<br />

particulièrement aux start-up<br />

développant des objets<br />

communicants et non expertes<br />

de la mesure des ondes<br />

électromagnétiques.<br />

CONNECTÉS<br />

Une nouvelle gamme<br />

de prises de test<br />

Cotelec a lancé une nouvelle<br />

solution de test sur connecteurs<br />

haute vitesse. Développée par<br />

Ingun, cette gamme de prises<br />

USB3.X offre un test fiable des<br />

connecteurs. Leur conception<br />

permet d’effectuer une mesure<br />

fiable et précise dans des<br />

connecteurs à haute vitesse<br />

jusqu’à 5 Gbit/s.<br />

L’ACTU<br />

Vector met la main<br />

sur Squoring Technologies<br />

Vector, spécialiste allemand du test de composants pour l’électronique<br />

embarquée dans l’automobile, a acquis 100% des actions de Squoring<br />

Technologies. La société toulousaine est spécialisée dans les solutions<br />

d’évaluation et de pilotage des projets de développements logiciels<br />

et systèmes dans les environnements industriels, notamment<br />

dans l’aéronautique, le spatial, l’automobile et le ferroviaire.<br />

Siège social du groupe Vector à Stuttgart<br />

© Vector Informatik GmbH<br />

54I ESSAiS & SiMULATioNS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018


mesUres<br />

MATÉRIELS & LOGICIELS INNOVANTS<br />

•<br />

• CONDITIONNEURS UNIVERSELS :<br />

SYSTÈMES CHAÎNABLES JUSQU’À DES<br />

MILLIERS DE VOIES<br />

ACCÉLÉROMÈTRE, MICROPHONE, CHARGE,<br />

THERMOCOUPLE,<br />

m<br />

LVDT,<br />

PT100,<br />

COMPATIBILES TEDS<br />

• SYNCHRONISATION PARFAITE DES<br />

DONNÉES :<br />

•<br />

ANALOGIQUES, NUMÉRIQUES, VIDÉO, CAN<br />

JUSQU’À 1Méch/s, 160dB DE DYNAMIQUE<br />

• ISOLATION GALVANIQUE ENTRE VOIES,<br />

VOIES/MASSE<br />

• LOGICIEL D’ACQUISITION<br />

SIQUE PERSONNALISABLE ET INTUITIF<br />

•<br />

APPLICATIFS AVANCÉS : POWER, NVH,<br />

ADAS, COMBUSTION, FATIGUE...<br />

• INSTALLATION LIBRE<br />

TRAVAIL<br />

• INTERFACE UTILISATEUR EN FRANÇAIS<br />

• MISE À JOUR GRATUITE À VIE<br />

• PLATEFORME GRATUITE EN LIGNE<br />

D’AUTO-FORMATION À LA MESURE<br />

DEWESoft France - www.dewesoft.fr - france@dewesoft.com


mesures<br />

entretien<br />

Loïc Siret<br />

Directeur France<br />

de DEWESoft<br />

Rester à la pointe<br />

de l’innovation<br />

Installée à Ivry/Seine, aux portes de Paris, et<br />

spécialisée depuis près de vingt ans dans le domaine<br />

de l’acquisition de données, DEWESoft est devenue<br />

une incontournable dans ce métier, notamment<br />

à travers ses instruments de mesure et son logiciel<br />

éponyme. Des solutions qui permettent aujourd’hui<br />

à la société de relever les défis des industriels.<br />

À quelles problématiques sont aujourd’hui confrontés<br />

vos clients dans l’industrie et les laboratoires d’essais ?<br />

En outre, les attentes évoluent, et de plus en plus de nos<br />

clients sont amenés à réaliser des essais dans plusieurs<br />

domaines de la mesure. L’utilisation des systèmes dédiés<br />

par types de mesures entraîne une maîtrise de plusieurs<br />

systèmes d’acquisitions et autant de logiciels, ce type d’essais<br />

ne permettant pas de corréler les différentes données, ni<br />

d’établir un diagnostic précis. DEWESoft marque un changement<br />

majeur en offrant des solutions généralistes qui<br />

synchronisent les différentes mesures, incluent des enregistreurs<br />

multi-physiques avec stockage et traitement de<br />

toutes les données sur un seul logiciel.<br />

En quoi l’acquisition des données représente-t-elle<br />

un enjeu majeur et grandissant ?<br />

Le développement toujours plus rapide de notre monde<br />

entraîne des défaillances qui sont malheureusement à l’origine<br />

d’évènements tragiques, comme l’effondrement du<br />

pont de Gênes en septembre. L’acquisition de données et la<br />

surveillance de nos ouvrages d’art, mais aussi les prototypes,<br />

et les versions de pré-productions permettent à nos industriels<br />

de d’évaluer les défaillances même les plus enfouies,<br />

dans le but de prévenir un maximum les risques. Afin de<br />

rester toujours à la pointe de l’innovation, DEWESoft intègre<br />

les dernières technologies de capteurs, capteurs sans fils,<br />

vidéo les plus rapide, afin d’offrir le plus grand nombre de<br />

possibilités à nos clients pour que de telles catastrophes ne<br />

se reproduisent plus.<br />

Dans un monde où tout doit se faire au mieux, au plus vite,<br />

nos clients doivent réaliser leurs essais et tests au plus vite,<br />

avec peu ou pas de programmation / configuration et bien<br />

sûr avec un risque d’erreur le plus minime possible. C’est sur<br />

cet aspect que nous concentrons une partie de nos forces afin<br />

de rendre nos systèmes et notre logiciel les plus conviviaux<br />

et intuitifs possibles. Nous intégrons les capteurs intelligents<br />

(TEDS) ; notre logiciel ne nécessite aucun développement<br />

informatique et propose des pré-configurations, minimisant<br />

ainsi les erreurs de mesures.<br />

Pour nos clients les plus importants, la mutualisation et le<br />

groupement des services de mesures impliquent une budgétisation<br />

des renouvellements des systèmes d’acquisition en<br />

commun. Les besoins peuvent être de quelques voies sur<br />

un essai jusqu’à des centaines de voies l’essai suivant. Afin<br />

de répondre à cette problématique grandissante DEWE-<br />

Soft développe des systèmes flexibles, avec un seul logiciel<br />

de mesure, totalement gratuit, ne limitant plus le nombre<br />

de postes de mesures. Le même logiciel leur permet ainsi<br />

de traiter et analyser leurs données sur plusieurs postes<br />

sans surcoût.<br />

Quelles solutions leur proposez-vous et en quoi<br />

apportent-elles un avantage technologique par rapport<br />

à des équipements standard ?<br />

Notre première priorité est de répondre au mieux, et d’offrir<br />

la meilleure solution en fonction des applications.<br />

Notre logiciel est remis à jour régulièrement en réponse<br />

56I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018


mesures<br />

aux demandes de nos clients. Nous<br />

développons en permanences de<br />

nouveaux systèmes pour répondre à<br />

leurs toujours plus poussées. Nous<br />

innovons dans le monde l’acquisition<br />

de mesures, en intégrant des capteurs<br />

numériques, les dernières technologies<br />

de capteurs sans fils, mais aussi en intégrant<br />

de l’acquisition vidéo.<br />

De plus, nous élargissons nos domaines<br />

de compétences, en intégrant des fonctionnalités<br />

et outils mathématiques les<br />

plus pointus dans notre logiciel. Pour<br />

une grande partie de la population, il<br />

semble impossible de vivre sans un<br />

smartphone capable d’enregistrer des<br />

photos et des vidéos, de payer sans<br />

contact ou encore de vous donner la<br />

météo, le nombre de pas effectués dans<br />

votre journée et plus encore. Le tout<br />

avec un logiciel qui réunit toutes les<br />

informations de façon intuitive. Nous<br />

sommes entourés de capteurs qui mesurent en permanence<br />

notre environnement. C’est dans cette idée et sur ce modèle<br />

que nous développons et concevons toutes nos solutions<br />

logicielles et matérielles. ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018 I57


mesures<br />

nouveauté<br />

Un nouveau système<br />

d’acquisition<br />

16 voies pour jauge<br />

de contrainte<br />

Acquisys a présenté l’EX1403 sur le salon Enova Paris<br />

qui s’est tenu à la Porte de Versailles les 23 et 24<br />

octobre derniers. Présenté sur le stand avec l’EX1401,<br />

le EX1403 fournit 16 voies d’acquisition Tension avec<br />

isolation 1000 V.<br />

VTI Instruments, filiale du groupe Ametek vient de<br />

compléter sa gamme de produits d’acquisition de<br />

données avec l’EX1403. Cet instrument de mesure<br />

de pont de précision et de jauge de contrainte établit une<br />

nouvelle norme en matière de contrainte et d’essais de fatigue,<br />

offrant les performances de mesure plus élevées tout en<br />

contrôlant les coûts globaux du matériel de test. Avec 16<br />

voies de mesure de contrainte ou de tension avec convertisseurs<br />

CAN 24 bits indépendants par voie, un filtrage sélectionnable<br />

par logiciel et un conditionnement de signaux<br />

indépendants, l’EX1403 offre des performances de précision<br />

et de fiabilité particulièrement élevées.<br />

Le conditionnement de signal intégré, l’excitation programmable<br />

et la configuration de pont sélectionnable, intégré dans<br />

l’instrument et configurable voie par voie, simplifie grandement<br />

l’installation et la configuration du système. Avec<br />

des performances, une précision et une fiabilité inégalées,<br />

l’EX1403 se présente comme une solution adaptée aux applications<br />

de test structurel les plus complexes du monde. ●<br />

interview<br />

Bruno Cathala<br />

Business<br />

Development<br />

Manager Western<br />

Europe pour HBM<br />

Des systèmes d’acquisition<br />

de données pour gagner<br />

un maximum de temps<br />

Véritable composante de l’industrie 4.0, l’acquisition<br />

de données représente aussi un sujet à part entière<br />

dans le monde des essais industriels. Avec comme<br />

principal argument, gagner toujours plus de temps,<br />

comme l’affirme Bruno Cathala, de la société HBM.<br />

Comment ont évolué les besoins des laboratoires<br />

d’essais ?<br />

Les problématiques liées aux changements conjoncturels<br />

sont multiples (digitalisation, réduction des délais, optimisation<br />

des investissements, etc.). Toutefois, si je devais<br />

n’en citer qu’une, je dirais que la pression que subissent nos<br />

clients pour « la mise à disposition des données d’essais » les<br />

conduit à être de plus en plus à l’écoute du bénéfice induit<br />

(en matière de gain de temps) par chacune des solutions<br />

qu’ils envisagent. De ce fait, il est bien plus courant de voir<br />

certains de nos clients appréhender leur investissement non<br />

pas en termes de finance (en € investis initialement) mais de<br />

gain de temps ! Le gain de temps procuré par certaines solutions<br />

hardware et software permet de réaliser des économies<br />

non négligeables.<br />

Quelle place occupe aujourd’hui l’acquisition des données ?<br />

L’acquisition des données fait bien souvent le lien entre<br />

la conception et la production. À ce titre, la performance<br />

attendue et les enjeux sont considérables car plus aucune<br />

société n’accepte de fonctionner par itération en lançant « X<br />

» campagnes d’amélioration avant d’arriver à un produit fini,<br />

fiable et performant. Tous les acteurs industriels souhaitent<br />

dès la première version obtenir un rendement technico/<br />

économique performant. Dans ce contexte, le lien entre la<br />

58I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018


mesures<br />

modélisation et la production est essentiel ; ce lien s’illustre<br />

par des phases de validation et d’essai dont les données sont<br />

collectées par nos systèmes d’acquisition.<br />

En quoi vos solutions offrent-elles un avantage pour<br />

les laboratoires d’essai et les industriels ?<br />

Répondre aux attentes conjoncturelles d’optimisation de<br />

temps d’essais, HBM l’a intégré dans son approche stratégique<br />

depuis plus de dix ans. Nos logiciels et nos électroniques<br />

de mesure sont conçus en prenant en compte les attentes –<br />

le « bénéfice induit par l’usage de nos produits » – de nos<br />

clients partenaires. Nous ne souhaitons pas uniquement à<br />

atteindre une « performance technique » ; nous cherchons<br />

à atteindre une très bonne performance technique tout en<br />

faisant gagner du temps !<br />

heures lors de la mise au point des<br />

systèmes et de l’ajustement des signaux.<br />

Avec de tels atouts, nos clients peuvent<br />

optimiser leur délai global d’installation<br />

et ainsi améliorer leur rentabilité financière.<br />

Plus tard lors du Post-Process des<br />

données, nos solutions permettront de<br />

gérer des dizaines de fichiers, incluant<br />

des dizaines de méta-données différentes<br />

et d’en faire l’analyse en quelques<br />

minutes quand les solutions standard le<br />

font en plusieurs heures. ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

Concrètement, nos électroniques sont ultra-modulaires avec<br />

une très grande facilité de connectique et de mise au point. Je<br />

peux vous donner plusieurs exemples : comptez entre 10 à 20<br />

secondes pour afficher une donnée issue d’un capteur en unité<br />

physique (N, Kg, PSI, °C, etc.). Mise à l’échelle, filtrage et<br />

résolution d’affichage sont inclus dans ces quelques secondes.<br />

Autre exemple, tous nos modules hardware disposent d’entrées<br />

isolées de très grande qualité. Au-delà de l’argument<br />

commercial, cet avantage permet de réduire le bruit « intervoie<br />

» et permet de ce fait à nos clients d’économiser des<br />

© Gamme QuantumX<br />

© HBM<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018 I59


publi communiqué<br />

Prestataire de service 4.0<br />

– au-delà du besoin client exprimé<br />

Les clients se contentent de moins en moins du service minimum. Étant de vrais partenaires dans l’optimisation<br />

des installations et l’amélioration de la production, le prestataire de service 4.0 regarde l’intégralité de chaque<br />

situation d’intervention – au-delà du besoin client exprimé.<br />

« Bonjour, je vous appelle car des techniciens<br />

opérateurs me font remonter des<br />

problèmes de fissurations dans certaines<br />

tuyauteries de process. Pourtant, les<br />

tuyaux en question sont loin d’être en<br />

fin de vie. Est-ce que vous pouvez intervenir<br />

sur site la semaine prochaine pour<br />

essayer de comprendre ce qui se passe ? »<br />

Oui, des ingénieurs et techniciens<br />

VibraTec pourront venir : nous prendrons<br />

les infos que le client est en<br />

mesure de nous donner pour établir<br />

un devis, permettant de lancer une<br />

commande d’intervention pouvant être<br />

mise en place rapidement – en fonction<br />

des délais de démarches administratives.<br />

Une fois sur place (souvent offshore<br />

mais pas exclusivement) :<br />

• nos experts commencent par une<br />

analyse globale de la situation pour<br />

identifier/confirmer les zones à<br />

étudier en détail, puis<br />

• installent le matériel de mesure le plus<br />

adapté à la situation, et enfin<br />

• mesurent en fonctionnement (déformées<br />

opérationnelles, pressions dynamiques,<br />

contraintes…) et à l’arrêt<br />

(analyse modale, FRF).<br />

Tout ceci pour quantifier le problème et en comprendre l’origine. Un post-traitement<br />

de base se fait dans la foulée afin de partager des résultats préliminaires<br />

avec les équipes client sur place, voire préconiser des modifications simples pour<br />

améliorer le fonctionnement défectueux ou des tests de principe pour valider les<br />

hypothèses.<br />

Mais la mission sur site ne s’arrête pas là.<br />

La moitié du temps, nos équipes entendent du « ça tombe bien, puisque vous êtes<br />

là, vous ne pourriez pas jeter un coup d’œil à… ? » Dans d’autres occasions, ce sont<br />

nos collaborateurs qui relèvent des soucis « invisibles » jusqu’alors mais prêts à<br />

faire surface – et sont force de proposition pour optimiser leur présence sur site<br />

pour aller au-delà du cahier des charges initial, après accord client – VibraTec.<br />

Le post-traitement détaillé a toujours lieu au retour à VibraTec. Il permet de confirmer<br />

les résultats préliminaires et de détailler les causes profondes. Les préconisations<br />

de solution à implémenter sont validées par simulation numérique lorsque<br />

cela s’avère nécessaire.<br />

Dans certains cas, même à ce moment-là, la mission / le rôle de VibraTec se poursuit<br />

: une deuxième campagne de mesures sur site peut être souhaitable après<br />

implémentation des modifications, pour quantifier l’efficacité des modifications<br />

et valider le bon fonctionnement de l’installation.<br />

60I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018


Page-pub-02BAT.indd 1 07/11/16 20:56


FORMATIONS 2019<br />

Thèmes Cycles Code<br />

Mécanique vibratoire<br />

Mesure et analyses des phénomènes vibratoires<br />

(Niveau 1)<br />

Mesure et analyses des phénomènes vibratoires<br />

(Niveau 2)<br />

Application au domaine industriel<br />

MV1<br />

Formation de<br />

Base ou<br />

Spécifique<br />

Intervenant et lieu<br />

Durée en<br />

jours<br />

MV2 3<br />

MV3<br />

B<br />

B<br />

IUT du Limousin<br />

SOPEMEA (78)<br />

3<br />

3<br />

Prix<br />

Adhérent<br />

ASTE HT<br />

1 570 €<br />

1 570 €<br />

1 570 €<br />

Dates<br />

proposées<br />

26-28 mars<br />

3-5 sept.<br />

10-12 sept<br />

8-10 octobre<br />

Chocs mécaniques : mesures, spécifications, essais et<br />

analyses de risques<br />

MV4<br />

S<br />

Christian LALANNE, Henri<br />

GRZESKOWIAK et Yvon<br />

MORI (78)<br />

3 1 570 €<br />

19-21 mars<br />

19-21 nov<br />

Acquisition et traitement des<br />

signaux<br />

Pilotage des générateurs de<br />

vibrations<br />

Principes de base et caractérisation des signaux TS1 B IUT du Limousin 3 1 570 € 21-23 mai<br />

Traitement du signal avancé des signaux vibratoires TS2 S<br />

Pierre-Augustin<br />

GRIVELET et Bruno<br />

COLIN (78)<br />

3 1 570 € 17-19 sept<br />

Principes utilisés et applications PV S SOPEMEA (78) 4 1 890 € 25-28 nov<br />

Analyse modale expérimentale et Initiation aux<br />

SOPEMEA ou AIRBUS<br />

Analyse modale AM S<br />

3 1 570 €<br />

calculs de structure et essais<br />

D&S (31)<br />

1-3 octobre<br />

Climatique<br />

Principes de base et mesure des phénomènes<br />

thermiques<br />

CL1 B IUT du Limousin 3 1 570 € 12-14 nov<br />

Application au domaine industriel CL2 B AIRBUS D&S (31) 3 1 570 € 4-6 déc<br />

Electromagnétisme<br />

Sensibilisation à la compatibilité électromagnétique EL1 S IUT du Limousin 3 1 570 € 11-13 juin<br />

Compatibilité ÉlectroMagnétique (CEM) Exploitation<br />

des normes<br />

EL2 S EMITECH (78)<br />

2 1 170 €<br />

21-22 mars<br />

Prise en compte de l'environnement dans un<br />

programme industriel (norme NFX-50144-1)<br />

Henri GRZESKOWIAK<br />

P1 S<br />

2 1 170 €<br />

(78)<br />

11-12 sept<br />

Personnalisation du produit à<br />

son environnement<br />

Prise en compte de l’environnement mécanique<br />

(norme NFX-50144-3)<br />

Prise en compte de la norme NFX-50144 dans la<br />

conception des systèmes<br />

P2<br />

P3<br />

S<br />

S<br />

Bruno COLIN et Pascal<br />

LELAN (78)<br />

Bruno COLIN (78)<br />

3<br />

3<br />

1 570 € 8-10 octobre<br />

1 570 €<br />

19-21 nov<br />

Prise en compte de l’environnement climatique<br />

(norme NFX-50144-4)<br />

Henri GRZESKOWIAK et<br />

P4 S<br />

3<br />

Henri TOLOSA (78)<br />

1 570 €<br />

24-26 sept<br />

Extensomètrie : collage de jauge, analyse des<br />

résultats et de leur qualité<br />

M1<br />

S<br />

Raymond BUISSON (78)<br />

3 1 570 €<br />

3-5 déc<br />

Mesure<br />

Concevoir, réaliser, exploiter une campagne de<br />

mesures<br />

M2<br />

B<br />

Pascal LELAN (78) 2<br />

1 170 €<br />

10-11 déc<br />

Mesure tridimensionnelle M3 B IUT de LIMOGES 1 900 € 3 avril et 5 nov<br />

Fiabilité et <strong>Essais</strong><br />

Conception et validation de la fiabilité -<br />

dimensionnement des essais pour la validation de la<br />

conception des produits<br />

E1 S<br />

Alaa CHATEAUNEF (78) 3 1 570 €<br />

Dates à définir<br />

Les essais accélérés et aggravés E2 S Alaa CHATEAUNEF (78) 2 1 170 € Dates à définir<br />

Simulation<br />

Qualité et métrologie<br />

Fatigue des matériaux métalliques :<br />

<strong>Essais</strong>, dimensionnement et calcul de durée de vie<br />

sous chargement complexe<br />

La simulation numérique et les essais :<br />

complémentarités - comparaisons<br />

Gestion d’une Salle blanche : application dans un<br />

Centre d’<strong>Essais</strong><br />

L’assurance qualité dans les laboratoires d’essais<br />

selon le référentiel EN ISO/CEI 17025<br />

E3 S Alexis BANVILLET 2 1 170 € 26-28 nov<br />

S1<br />

ME1<br />

B<br />

S<br />

Jean-Paul PRULHIERE et<br />

Philippe PASQUET (78)<br />

AIRBUS D&S (31)<br />

1 170 €<br />

10-11 sept<br />

9-10 oct<br />

ME 2 S EMITECH (78) 2 1 170 € 25-26 sept<br />

2<br />

2<br />

1 170 €<br />

62I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018


Vie de l’aste<br />

Journée technique ASTE – MBDA « <strong>Essais</strong> multi-axes »<br />

l’aste organise le 28 novembre prochain en partenariat avec mBda,<br />

sur le site de Bourges, la journée technique sur les essais multi-axes.<br />

PRoGRAMME<br />

Matin : accueil et présentations techniques<br />

8h30 - 9h00 Accueil des participants<br />

9h00 - 9h20 Présentation de l’ASTE et du programme de la journée<br />

9h20 - 9h50 Conférence MBDA<br />

9h50 - 10h20 Conférence AllianTech<br />

10h40 - 11h10 Procédure de définition automatique d’une cible minimale<br />

pour les tests de contrôle aléatoires multi-axes<br />

(Raphaël Hallez – Siemens Industry Software)<br />

11h10 - 11h40 Conférence MTS<br />

11h40 - 12h10 Conférence Université de Ferrara - Prof. Emiliano Mucci<br />

12h10 - 12h40 Conférence Gaztransport & Technigaz - Youssef Atik<br />

titre à définir<br />

12h45 - 14h00 Déjeuner<br />

Après-midi : conférences - suite et visite<br />

14h10 - 14h40 Conférence ESA (European Space Agency) - Matteo Apolloni<br />

14h40 - 16h40 Visite des moyens d’essais de MBDA Bourges :<br />

les laboratoires BS (environnement, éléments réels, et soufflerie)<br />

16h40 - 17h00 Retour en salle pour le débriefing et la clôture de la journée<br />

Un nouveau président<br />

pour l’AStE<br />

Au cours de la dernière réunion<br />

du Conseil de l’ASTE qui a eu lieu<br />

le 13 septembre chez Sopemea, le<br />

nouveau bureau de l’association<br />

a été élu. Daniel Leroy, président<br />

d’Alliantech, a été élu au poste de<br />

président, Joseph Merlet au poste<br />

de vice-président, Bernard Colomies<br />

(Sopemea) au poste de trésorier et<br />

Jean-Paul Prulhière (Metexo) à celui<br />

de secrétaire. Le prochain conseil<br />

d’administration de l’ASTE aura lieu<br />

le 13 décembre à 14 heures toujours<br />

chez Sopemea.<br />

CONtACt > Patrycja Perrin<br />

pperrin@aste.asso.fr - Tél. : 01 61 38 96 32<br />

Un carrefour d’échanges incontournable pour les experts,<br />

les ingénieurs et les techniciens de l’environnement<br />

Rejoignez-nous<br />

pour enrichir vos connaissances et participer activement à la promotion, à la<br />

diffusion et à la mise en œuvre au sein de l’industrie française des dernières<br />

techniques d’essais et de simulation de l’environnement.<br />

Nos adhérents bénéficient de réductions substantielles sur les tarifs<br />

de nos stages de formation, journées techniques, colloques, salons,<br />

ouvrages et guides techniques.<br />

Depuis 1967, nous avons formé plus de 6 000 scientifiques, ingénieurs<br />

et techniciens. Nos formations sont dispensées par les meilleurs experts<br />

du moment, sélectionnés au sein des sociétés et laboratoires français<br />

de pointe.<br />

Qui est concerné par notre activité ?<br />

• Les laboratoires d’essais, les équipementiers,<br />

les concepteurs et intégrateurs de systèmes<br />

• Les scientifiques, ingénieurs et techniciens<br />

en charge de la conception, des essais,<br />

de la fabrication et de la qualité<br />

• Les concepteurs, constructeurs et vendeurs<br />

des moyens d’essais<br />

• Les étudiants et les enseignants<br />

Association pour le développement des Sciences et Techniques de l’Environnement - Association régie par la loi 1901<br />

1, place Charles de Gaulle - 78180 MONTIGNY LE BRETONNEUX - www.aste.asso.fr - Tel : 01 61 38 96 32<br />

ESSAiS & SiMULATioNS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018 I63


index<br />

Au sommaire du prochain numéro :<br />

dossier<br />

Automotive Testing Expo Europe : l’événement mondial<br />

des essais dans les transports ouvre ses portes à Stuttgart !<br />

ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

Spécial Matériaux : essais sur<br />

composites, multi-matériaux,<br />

caractérisation et impression 3D<br />

mesures<br />

Deux focus : quelles solutions dans<br />

la CEM et l’analyse industrielle ?<br />

© DR<br />

© Foucha Muyard<br />

ACQUISYS.............................................................. 58<br />

AIRBUS GROUP..................................................... 16<br />

ANEO...................................................................... 29<br />

aste.............................................................. 62 et 63<br />

ATRON METROLOGY.................................... 47 et 59<br />

CETIM GRAND EST............. 3 e de couverture et 36<br />

Comsol........................................ 4 e de couverture<br />

COTELEC................................................................ 54<br />

DB VIB...................................................................... 4<br />

DEWEFRANCE.............................................. 55 et 56<br />

DJB INSTRUMENTS.............................................. 33<br />

ESI GROUP........................... 2 e de couverture et 39<br />

FAURECIA.............................................................. 30<br />

HBM........................................................................ 59<br />

ICA MOTION........................................................... 27<br />

IXXAT...................................................................... 54<br />

M+P INTERNATIONAL.......................................... 53<br />

MAHINDRA............................................................ 43<br />

MESURES & TESTS............................................... 57<br />

METROSTAT........................................................... 61<br />

MIDDLEVR............................................................. 41<br />

MINES PARISTECH............................................... 28<br />

MOV’EO................................................................... 28<br />

MSC SOFTWARE.......................................... 10 et 25<br />

NAFEMS FRANCE.................................... 9, 12 et 14<br />

OROS......................................................................... 2<br />

ROHDE & SCHWARZ............................................. 54<br />

SGS FRANCE......................................................... 50<br />

SIA........................................................... 24, 26 et 63<br />

SIEMENS PLM SOFTWARE............................. 7 et 8<br />

UTAC CERAM......................................................... 32<br />

V2I........................................................................... 20<br />

VIBRATEC...................................................... 51 et 60<br />

WISEBATT.............................................................. 46<br />

41%<br />

C’est la part des Français – en âge de conduire – qui<br />

se déclarent prêts à se déplacer en véhicules autonomes,<br />

selon une étude menée par le cabinet Wavestone<br />

en partenariat avec Elabe sur la mobilité de demain.<br />

Réalisée en octobre 2018 auprès de 1001 individus, cette<br />

enquête met en lumière plusieurs tendances fortes<br />

à commencer par le respect de l’environnement et l’idée<br />

que la mobilité dans son ensemble devra être inclusive,<br />

notamment envers les personnes isolées, âgées et<br />

handicapées. Autre donnée marquante, 50% des sondés<br />

possesseurs d’une voiture sont prêts à l’abandonner<br />

pour une solution alternative.<br />

Retrouvez nos anciens numéros sur :<br />

www.essais-simulations.com<br />

64I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018


Simulation des systèmes<br />

Optimisez la durabilité de vos produits<br />

Rendez-vous de la mécanique organisé le 27 novembre 2018 de 14h à 18h au Cetim<br />

Grand Est, 21 rue de Chemnitz à Mulhouse (68).<br />

Couplez essais et simulation pour :<br />

Limiter les boucles d’essais<br />

Réduire le temps de développement<br />

Optimiser le coût<br />

… et améliorez votre productivité<br />

Intervenants :<br />

Lieu et date :<br />

Mulhouse<br />

au Cetim Grand Est,<br />

Haut-Rhin (68)<br />

27 novembre 2018<br />

organisé par le Cetim et la FIM<br />

Jérémy Tomczak, Responsable du pôle Ingénierie et <strong>Essais</strong> d’Endurance au Cetim Grand<br />

Est.<br />

Alexandre Vartanian, Responsable commercial du pôle SIM au Cetim.<br />

Jocelyn Lanusse, Chef de projet à l’IRT System X.<br />

Jérôme Grund, Ingénieur d’affaires au Cetim Grand Est.<br />

Programme<br />

Accueil des participants par Carmen Muller et Jérôme Grund.<br />

Comment concevoir un programme d’essais représentatifs des conditions d’usage réelles d’un<br />

produit ? par Jérémy Tomczak.<br />

Besoins industriels, enjeux et problématiques associées<br />

Démarche pour une reproduction de sollicitations optimisée<br />

Illustration par des cas concrets d’applications industrielles, par Jérémy Tomczak.<br />

Quels sont les enjeux pour relever les défis de l’Industrie du Futur ?, par Jérémy Tomczak.<br />

Le jumeau numérique au service de l’optimisation, par Alexandre Vartanian.<br />

Présentation de SIMSEO, programme national d’accompagnement des TPE et PME à l’usage<br />

de la simulation numérique dans l’industrie mécanique et le BTP, par Jocelyn Lanusse.<br />

Présentation du Cetim Grand Est, par Jérôme Grund.<br />

Visite du Cetim Grand Est avec démonstrations. Merci de vous munir de vos chaussures de<br />

sécurité.<br />

Débat et réponses aux questions des participants.<br />

À l’issue de la réunion, un cocktail permettra de poursuivre les discussions.<br />

Inscription<br />

Tél : 03 44 67 36 82 - sqr@cetim.fr<br />

ou<br />

Inscrivez-vous sur cetim.fr rubrique Actualités - Agenda


Inventé au 19ième siècle. Optimisé pour aujourd’hui.<br />

Distribution des contraintes de von Mises dans le carter d’un moteur à<br />

induction avec prise en compte des effets électromécaniques.<br />

Au 19ème siècle, deux scientifiques ont inventé séparément<br />

le moteur à induction AC. Aujourd’hui, c’est un composant<br />

commun en robotique. Comment y sommes nous arrivé, et<br />

comment les ingénieurs d’aujourd’hui peuvent-ils continuer<br />

d’améliorer ces moteurs?<br />

Le logiciel COMSOL Multiphysics® est utilisé pour simuler des<br />

produits, des systèmes et des procédés dans tous les domaines<br />

de l’ingénierie, de la fabrication et de la recherche. Découvrez<br />

comment l’appliquer pour vos designs.<br />

comsol.blog/induction-motor

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