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CONNECT Juin 2019

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<strong>CONNECT</strong><br />

by<br />

06.<strong>2019</strong> Business Media<br />

Le magazine de la Confédération<br />

luxembourgeoise du commerce<br />

N°06<br />

GRAND FORMAT<br />

RECOURS COLLECTIF :<br />

LA FAUSSE BONNE IDÉE ?<br />

SOCIÉTÉ<br />

FRANÇOIS BAUSCH :<br />

« POUR LA MOBILITÉ AUSSI, IL FAUT<br />

MANIER LA CAROTTE ET LE BÂTON »<br />

EN COULISSE TRANSPORT<br />

LES SOCIÉTÉS<br />

DE TRANSPORT SURFENT<br />

SUR LA VAGUE VERTE<br />

ENTREVUE COMMERCE<br />

RÉPONDRE AUX ENJEUX<br />

DU COMMERCE URBAIN


06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Édito<br />

LE COMMERCE EN CHIFFRES, ENFIN !<br />

Chers Membres, Chers Lecteurs,<br />

NICOLAS HENCKES,<br />

DIRECTEUR clc<br />

IMAGE : JULIAN BENINI<br />

Avant l’été, Monsieur Lex Delles, Ministre<br />

des Classes Moyennes présentera le<br />

tout premier rapport national sur le<br />

commerce. Ce rapport est fondé sur<br />

le nouveau cadastre du commerce que<br />

nous vous avions présenté en détail<br />

dans notre numéro de décembre 2018.<br />

Je ne vais évidemment pas en déflorer<br />

les conclusions ici, mais je vous invite<br />

vivement à en prendre connaissance dès sa<br />

publication officielle. Ce rapport va en tout<br />

cas vous donner un avant-goût des analyses<br />

qui vont être désormais possibles, avec<br />

des chiffres crédibles et homogènes<br />

ainsi qu’une méthodologie analytique<br />

sérieuse. Ce n’est évidemment qu’un<br />

premier pas et ce cadastre va démontrer<br />

toute sa puissance dans les mois et les<br />

années à venir avec l’enrichissement de<br />

ces données et la création au fil du temps<br />

de séries statistiques utiles pour prévoir<br />

les évolutions futures. Ceci est en tout<br />

cas un bel exemple d’une collaboration<br />

public-privé réussie puisque ce projet<br />

et l’un des aboutissements du Pakt Pro<br />

Commerce que nous avons signé avec le<br />

Ministère de l’économie et la Chambre<br />

de Commerce en 2016.<br />

Un autre événement très positif dans<br />

ce contexte auront été les premières<br />

Assises du Commerce à Dudelange<br />

qui ont réuni près de 150 personnes<br />

sur une matinée d’échange autour du<br />

commerce de détail de centre-ville.<br />

Nul doute qu’il y aura des rééditions et<br />

que d’autres villes du pays emboîteront<br />

le pas de cette démarche volontariste<br />

menée par le bourgmestre (et député)<br />

Dan Biancalana avec la collaboration<br />

de la clc. En effet, pour éviter que nos<br />

villes ne se meurent à petit feu, il faut<br />

désormais une action concertée et<br />

dynamique qui s’appuie sur les acteurs<br />

qui sont prêts à agir. Il n’est plus temps<br />

de tenter de convaincre les derniers<br />

récalcitrants, travaillons avec celles et<br />

ceux qui sont prêts à changer !<br />

Autant célébrer ce genre de succès<br />

quand ils se présentent car, comme vous<br />

le savez de nos derniers numéros, le<br />

programme gouvernemental nous réserve<br />

probablement encore l’un ou l’autre<br />

désagrément. Notre dossier est justement<br />

consacré à l’un de ces projets, celui de<br />

l’instauration des recours collectifs en<br />

droit luxembourgeois. Ledit programme<br />

gouvernemental le prévoit explicitement<br />

et le Ministère de la protection des<br />

consommateurs a été créé principalement<br />

à cet effet, avec à sa tête Madame Paulette<br />

Lenert. En lisant notre dossier, vous<br />

comprendrez pourquoi nous estimons<br />

qu’il ne faut pas confondre vitesse et<br />

précipitation. S’il est désormais clair que<br />

ces recours collectifs deviendront une<br />

réalité au Luxembourg, notre pays ne<br />

peut se permettre de le faire en dilettante.<br />

L’Union des entreprises luxembourgeoises<br />

(UEL) suit ce dossier de près et espère<br />

être entendue, même si l’Union<br />

Luxembourgeoise des Consommateurs<br />

(ULC) a déjà des mois d’avance en termes<br />

de discussions directes avec le ministère.<br />

« TRAVAILLONS<br />

AVEC CELLES ET CEUX<br />

QUI SONT PRÊTS À CHANGER ! »<br />

Sinon, dans ce numéro, vous trouverez<br />

également une grande interview de<br />

Monsieur François Bausch, ministre, entre<br />

autres, de la Mobilité et c’est dans ce<br />

contexte que nous avons voulu en savoir<br />

plus sur sa vision des développements<br />

futurs. Comme d’habitude, vous trouverez<br />

nos avis d’experts qui couvriront cette<br />

fois-ci le nouveau crédit d’impôt sur le<br />

salaire social minimum, le RGPD et le<br />

licenciement d’un salarié en maladie.<br />

N’hésitez d’ailleurs pas à nous informer<br />

des sujets que vous souhaiteriez voir<br />

traités dans ces articles à l’avenir.<br />

Je vous souhaite une bonne lecture et<br />

d’ores et déjà un bel été !<br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 03


Sommaire<br />

BUSINESS MEDIA<br />

06.<strong>2019</strong><br />

SOMMAIRE<br />

AGENDA<br />

ENTREVUE COMMERCE<br />

Interview de Daniel Biancalana<br />

Répondre aux enjeux du commerce urbain<br />

EN COULISSE COMMERCE<br />

Quand le loisir sert le commerce<br />

NEWS COMMERCE<br />

L‘AVIS DE L’EXPERT // FISCALITÉ<br />

GRAND FORMAT<br />

Recours collectif : la fausse bonne idée ?<br />

3 QUESTIONS À… Myriam Brunel<br />

L‘AVIS DE L’EXPERT // DROIT SOCIAL<br />

ENTREVUE SERVICES<br />

Les crèches privées inquiètes pour leur avenir<br />

EN COULISSE SERVICES<br />

Voyages : la personnalisation a la cote<br />

NEWS SERVICES<br />

SOCIÉTÉ<br />

Interview de François Bausch<br />

« Pour la mobilité aussi, il faut manier la carotte et le bâton »<br />

L‘AVIS DE L’EXPERT // DROIT DES SOCIÉTÉS<br />

ENTREVUE SOCIAL<br />

Interview de Hervé Barge<br />

Le dossier de soins partagé bientôt accessible à tous<br />

EN COULISSE SOCIAL<br />

Lutter contre les médicaments falsifiés<br />

NEWS SOCIAL<br />

ENTREVUE DIGITAL<br />

Interview de Pascal Steichen<br />

L’humain, clé de voûte de la cybersécurité<br />

En coulisse DIGITAL<br />

Interview de Erwin et Simon Roob<br />

Introduction d’une nouvelle génération de tachygraphes, dits intelligents<br />

ENTREVUE TRANSPORT<br />

Les sociétés de transport surfent sur la vague verte<br />

EN COULISSE TRANSPORT<br />

Interview de Frank Schilling et Roland Fox<br />

Fluidifier le trafic grâce aux couloirs pour bus<br />

NEWS TRANSPORT<br />

LES DESSOUS DE LA CLC<br />

NEWS JURIDIQUE<br />

NETWORKING BY CLC<br />

06<br />

08<br />

10<br />

12<br />

14<br />

16<br />

22<br />

24<br />

26<br />

28<br />

30<br />

32<br />

36<br />

38<br />

40<br />

42<br />

44<br />

46<br />

48<br />

50<br />

52<br />

54<br />

55<br />

56<br />

P.08<br />

ENTREVUE COMMERCE<br />

Interview de Daniel Biancalana<br />

Répondre aux enjeux<br />

du commerce urbain<br />

P.44<br />

ENTREVUE DIGITAL<br />

Interview de Pascal Steichen<br />

L’humain, clé de voûte<br />

de la cybersécurité<br />

04 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce


06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Sommaire<br />

P.16<br />

GRAND FORMAT<br />

Recours collectif :<br />

la fausse bonne idée ?<br />

P.22<br />

3 QUESTIONS À…<br />

Myriam Brunel<br />

P.32<br />

SOCIÉTÉ<br />

Interview de François Bausch<br />

« Pour la mobilité aussi,<br />

il faut manier la carotte et le bâton »<br />

P.48<br />

ENTREVUE TRANSPORT<br />

Les sociétés de transport<br />

surfent sur la vague verte<br />

P.54<br />

LES DESSOUS DE LA CLC<br />

La clc et vous :<br />

l’accompagnement personnalisé<br />

de l’ADEM pour vos recrutements !<br />

P.56<br />

NETWORKING BY CLC<br />

OURS DEVENEZ MEMBRE !<br />

EDITEUR<br />

Confédération luxembourgeoise du commerce<br />

RÉDACTEUR-EN-CHEF<br />

Nicolas Henckes<br />

RÉDACTION<br />

Sarah Braun / Anne-Sophie Dantec / Quentin Deuxant<br />

Nicolas Henckes / Sébastien Lambotte / Tine Larsen<br />

Nelly Mazzarol / Marie-Laure Moreau / Régis Muller<br />

Michael Peiffer / Jeanne Renauld<br />

PHOTOGRAPHES<br />

Julian Benini / Marie De Decker<br />

SOCIÉTÉ ÉDITRICE<br />

Wat Editions<br />

74, rue Ermesinde<br />

L-1469 Luxembourg<br />

Tél.: +352 26 20 16 20<br />

RÉGIE PUBLICITAIRE<br />

Wat Editions<br />

Maria Pietrangeli<br />

maria.clc@wateditions.lu<br />

DIRECTION ARTISTIQUE & MISE EN PAGE<br />

Wat Editions<br />

Julie Mallinger & Dorothée Dillenschneider<br />

julie.clc@wateditions.lu<br />

Rendez-vous sur www.clc.lu sous l’onglet « Devenir membre »<br />

et demandez votre membership directement !<br />

NOUS CONTACTER<br />

Confédération luxembourgeoise du commerce<br />

7 Rue Alcide de Gasperi, L-1615 Luxembourg<br />

Tél.: +352 43 94 44 1 / info@clc.lu / / www.clc.lu<br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 05


Agenda<br />

BUSINESS MEDIA<br />

06.<strong>2019</strong><br />

09.07.19<br />

LEGAL BREAKFAST<br />

BY CLC<br />

Chambre de Commerce<br />

25.09.19<br />

FORUM<br />

DES RESSOURCES HUMAINES<br />

Chambre de Commerce<br />

07.10.19<br />

NETWORKING BY CLC<br />

(OPEN NETWORKING)<br />

Nordstrooss Shopping Mile Marnach<br />

Pour les membres clc exclusivement,<br />

ce petit déjeuner sur la thématique<br />

«des documents d'organisation interne<br />

à l'entreprise» se veut pratique<br />

et concret. Il sera question d’aborder<br />

notamment le règlement d’ordre<br />

intérieur et la charte informatique<br />

en tant que documents importants<br />

internes à l’entreprise.<br />

Le pôle juridique de la clc<br />

vous aiguillera en la matière au travers<br />

d’exemples pour cette session<br />

qui se déroulera de 9h30 à 11h30<br />

à la Chambre de Commerce.<br />

Inscriptions gratuites mais obligatoires<br />

réservées aux 18 premiers membres clc<br />

(2 personnes maximum par entreprise).<br />

Informations et inscriptions<br />

sur www.clc.lu<br />

« Evénements à venir »<br />

Le prochain FRH organisé par la clc<br />

se déroulera le Mercredi 25 septembre<br />

et portera sur «la longue maladie<br />

du salarié». Il réunira des experts<br />

du pays qui viendront vous apporter<br />

un éclairage sur le sujet à l’aide<br />

d’exemples parlants.<br />

Le FRH permettra également à la salle<br />

d’exposer ses sujets de discussion<br />

lors de la traditionnelle session<br />

de questions-réponses.<br />

Inscriptions gratuites mais obligatoires<br />

réservées aux membres clc.<br />

Informations et inscriptions<br />

sur www.clc.lu<br />

« Evénements à venir »<br />

Pour ce dernier Networking by clc<br />

de l’année <strong>2019</strong> pendant lequel<br />

le commerce dans le Nord<br />

du Luxembourg sera à l’honneur,<br />

la clc invite ses membres<br />

mais pas que, au Nordstrooss<br />

Shopping Mile Marnach à Hosingen.<br />

Pour cet événement, chaque membre<br />

pourra inviter l’un de ses contacts<br />

afin de lui faire découvrir la clc<br />

et les avantages d’y être membre<br />

pour son entreprise.<br />

Plus d’informations à venir<br />

prochainement dans la rubrique<br />

« Evénements à venir »<br />

sur www.clc.lu.<br />

06 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce


Entrevue Commerce<br />

BUSINESS MEDIA<br />

06.<strong>2019</strong><br />

RÉPONDRE AUX ENJEUX<br />

DU COMMERCE URBAIN<br />

Pour renforcer l’attractivité de son<br />

commerce local et dynamiser son<br />

centre-ville, la Ville de Dudelange a mis<br />

en place une stratégie globale innovante,<br />

qui se décline à travers différentes<br />

actions et mesures.<br />

Explications avec Daniel Biancalana,<br />

Député et Bourgmestre de la Ville<br />

de Dudelange.<br />

TEXTE : JEANNE RENAULD<br />

Daniel Biancalana<br />

D’un point de vue politique,<br />

quels sont les enjeux relatifs<br />

au commerce en centre-ville ?<br />

Pour toute ville, le commerce urbain agit<br />

comme un espace de rencontre, de convivialité,<br />

de proximité. Le commerce participe<br />

véritablement à la création de l’atmosphère<br />

d’une ville. Il a également des répercussions<br />

sur d’autres secteurs d’activité tels<br />

que la restauration ou les services. Or, face<br />

au développement croissant des achats<br />

sur Internet et des zones commerciales en<br />

périphérie, les rues des centres-villes ont<br />

tendance à se vider, faisant perdre à la ville<br />

son identité, son attractivité, son équilibre<br />

social et économique. Fort heureusement,<br />

la désertification des centres-villes n’affecte<br />

pas encore de manière aussi importante<br />

le Luxembourg que d’autres pays<br />

d’Europe. Mais nous devons tout de même<br />

être attentifs si nous voulons que nos villes<br />

restent attrayantes. Elles doivent parvenir<br />

à se positionner de manière complémentaire<br />

aux plateformes numériques et aux<br />

centres commerciaux. Si les villes veulent<br />

continuer à attirer du monde, elles doivent<br />

proposer une diversité de commerces pour<br />

les besoins du quotidien et pour des besoins<br />

de niche.<br />

Comment la Ville de Dudelange<br />

entend-elle répondre à ce grand défi ?<br />

Nous développons une politique volontariste,<br />

une approche proactive de soutien<br />

aux commerçants mais également<br />

d’amélioration et de modernisation des<br />

08 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce


06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Entrevue Commerce<br />

« SI LES VILLES VEULENT CONTINUER À ATTIRER,<br />

ELLES DOIVENT PROPOSER UNE DIVERSITÉ DE COMMERCES<br />

POUR LES BESOINS DU QUOTIDIEN<br />

ET POUR DES BESOINS DE NICHE »<br />

Vous avez aussi récemment engagé<br />

un city manager. Pour quelles raisons ?<br />

Son rôle consiste à mettre encore davantage<br />

en œuvre cette démarche active, en<br />

créant un réseau de relations et en attirant<br />

de nouveaux commerçants à Dudelange,<br />

répondant aux besoins identifiés. Le<br />

city manager agit comme un interlocuteur<br />

privilégié entre les locataires, les propriétaires,<br />

les investisseurs ou les promoteurs,<br />

pour permettre à chacun de trouver sa<br />

place dans la ville. Il est par exemple chargé<br />

d’identifier les cellules commerciales<br />

libres, de contacter directement leur propriétaire<br />

et de démarcher, de manière ciblée,<br />

des commerçants susceptibles d’être<br />

intéressés de s’y installer. Il en va de même<br />

pour les nouveaux projets de création de<br />

surfaces commerciales dans la ville. Cela<br />

nous permet de dynamiser le commerce et<br />

de le « diriger » dans le sens souhaité, pour<br />

avoir une offre intéressante à Dudelange.<br />

© Ville de Dudelange<br />

infrastructures publiques, afin de créer<br />

un centre-ville agréable et convivial pour<br />

tous. Nous avons choisi, en tant que Ville,<br />

de prendre les devants en mettant en<br />

place une stratégie commerciale. Celleci<br />

est destinée à renforcer l’attractivité de<br />

Dudelange en matière d’offre et de diversité<br />

des commerces, et se concrétise de<br />

plusieurs façons. Nous avons par exemple<br />

réalisé une campagne sur les réseaux sociaux,<br />

intitulée #Selfie, qui met en avant<br />

les commerçants de notre ville, les présente<br />

et explique pourquoi ils ont choisi<br />

Dudelange pour développer leur activité.<br />

Nous avons également transformé complètement<br />

notre artère commerciale principale<br />

en un « shared space », un espace<br />

public partagé accueillant. Notre but est<br />

de proposer à nos habitants et visiteurs<br />

une offre commerciale variée, répondant à<br />

leurs besoins. Afin de compléter et maîtriser<br />

la qualité de notre offre commerciale,<br />

nous avons notamment choisi de louer, au<br />

nom de la Ville de Dudelange, une surface<br />

libre, le long de l’avenue Grande-Duchesse<br />

Charlotte. Nous allons y déployer<br />

des pop-up stores et des commerces de<br />

niche. Enfin, nous avons organisé le 25<br />

avril dernier, en partenariat avec la Confédération<br />

luxembourgeoise de commerce<br />

et la Fédération des Commerçants et Artisans<br />

de la Ville de Dudelange, les premières<br />

Assises du Commerce.<br />

Quel était l’objectif de cet événement ?<br />

L’idée était de thématiser les grands enjeux<br />

liés au commerce dans nos centresvilles<br />

et d’identifier les pistes qui peuvent<br />

être développées afin de le soutenir et de<br />

le dynamiser. Durant cette matinée, les<br />

quelque 190 participants – commerçants<br />

locaux et externes à la Ville de Dudelange,<br />

city managers, fédérations et promoteurs<br />

immobiliers – ont pu partager leurs expériences.<br />

Nous avons vraiment ressenti le<br />

besoin, pour les différents interlocuteurs,<br />

d’échanger sur leurs réalisations quotidiennes<br />

et les stratégies à mettre en place<br />

pour renforcer le commerce urbain. C’est<br />

pourquoi nous organiserons à nouveau<br />

ces Assises de manière régulière, tous les<br />

deux ans certainement.<br />

Dudelange est la première ville à recourir<br />

aux services du cadastre du commerce<br />

développé dans le cadre du Pakt Pro<br />

Commerce. En quoi consiste cet outil ?<br />

Et comment vous est-il utile dans le<br />

cadre de votre stratégie commerciale ?<br />

Dans la continuité des projets destinés<br />

à redynamiser notre centre-ville, nous<br />

avions commencé à mettre en place un<br />

registre des cellules commerciales inoccupées<br />

sur notre territoire. De son côté, la<br />

clc, dans le cadre du Pakt Pro Commerce, a<br />

mené un travail similaire à l’échelle nationale,<br />

à travers la réalisation d’un cadastre<br />

du commerce pour lequel nous servons<br />

de ville pilote. Il s’agit d’une base de données<br />

détaillée permettant de cartographier<br />

l’ensemble de l’activité commerciale existante<br />

et de connaître son évolution dans<br />

le temps. Ce cadastre reprend ainsi les<br />

surfaces commerciales occupées et libres,<br />

leur nombre de mètres carrés, leur affectation,<br />

leur emplacement, etc. Grâce à cet<br />

outil, notre city manager dispose d’une vue<br />

globale et précise de l’offre commerciale<br />

de Dudelange et peut donc travailler plus<br />

efficacement, en contactant par exemple<br />

les propriétaires de cellules vacantes pour<br />

connaître leurs intentions, en orientant les<br />

commerçants désireux de s’implanter à<br />

Dudelange ou en prospectant. À plus long<br />

terme, le cadastre nous permettra également<br />

de dégager certaines tendances et<br />

évolutions, nécessaires pour adapter notre<br />

stratégie dans le bon sens.<br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 09


En coulisse Commerce<br />

BUSINESS MEDIA<br />

06.<strong>2019</strong><br />

QUAND LE LOISIR<br />

SERT LE COMMERCE<br />

Face à la croissance du commerce en ligne notamment, les centres commerciaux peinent aujourd’hui de plus en plus à attirer le visiteur.<br />

Pour répondre à ce défi, ils sont nombreux à miser sur les loisirs. Le Luxembourg ne devrait pas échapper à cette tendance.<br />

Photo Groupe Altiplano - Exalto<br />

TEXTE : JEANNE RENAULD<br />

2 à 3 %<br />

C’est, en moyenne,<br />

la diminution annuelle<br />

de la fréquentation<br />

des centres commerciaux<br />

en Europe<br />

A<br />

merican Dream Miami. Ce nom ne<br />

vous dit peut-être rien. Il s’agit<br />

pourtant du plus grand centre<br />

commercial jamais imaginé aux États-<br />

Unis, qui doit ouvrir ses portes d’ici 2022.<br />

Au-delà d’une importante zone commerciale,<br />

le complexe devrait intégrer un<br />

parc d'attractions, un parc aquatique,<br />

une grande roue, un centre Legoland, une<br />

piste de ski ou encore un lac artificiel.<br />

Pionniers, les États-Unis développent<br />

depuis les années 80 des centres commerciaux<br />

qui font la part belle aux loisirs.<br />

L’Asie et les Émirats arabes unis leur ont<br />

emboîté le pas, tandis que l’Europe en est<br />

seulement à ses prémices.<br />

CONTRER LA BAISSE<br />

DE FRÉQUENTATION<br />

« Depuis une dizaine d’années, la fréquentation<br />

des centres commerciaux est<br />

en baisse, indique Fabrice Deygas, Associé<br />

gérant du Groupe Altiplano, spécialisé<br />

dans l’exploitation de parcs, l’aménagement<br />

d’espaces de loisirs innovants et la<br />

consultance auprès de propriétaires fonciers<br />

désireux de développer une offre<br />

de loisirs. Chaque année, ces établissements<br />

perdent en moyenne 2 à 3 % de<br />

part de fréquentation entraînant, pour les<br />

commerçants et pour le propriétaire du<br />

centre, une baisse du chiffre d’affaires et<br />

de rentabilité. »<br />

Pour compenser l’attractivité d’Internet,<br />

ces établissements cherchent à proposer<br />

des activités difficiles, voire impossibles<br />

à réaliser sur la toile. « Il faut amener<br />

les gens à sortir de chez eux, explique<br />

Fabrice Deygas. À cet égard, les loisirs<br />

constituent une solution idéale. Même<br />

si l’on peut se faire livrer à manger via<br />

une application mobile, même si l’on peut<br />

regarder un film sur le web, on continue<br />

d’apprécier un bon repas au restaurant<br />

ou de se rendre au cinéma. »<br />

LA MUE<br />

DES CENTRES COMMERCIAUX<br />

Petit à petit, les centres commerciaux deviennent<br />

ainsi des lieux de vie, intégrant<br />

salles de sport, cabinets médicaux, expositions<br />

culturelles, etc., apportant une nouvelle<br />

dynamique. L’ouverture, l’année dernière,<br />

d’un bar doté d’une vague artificielle pour<br />

pratiquer le surf en indoor au sein du centre<br />

commercial Carré d'Or à Perpignan, a permis<br />

d’attirer une nouvelle clientèle. « Parce<br />

que l’offre est moins importante, les loisirs<br />

drainent une clientèle plus large que le shopping.<br />

» Cette tendance gagne également les<br />

centres des petites villes, confrontés eux aussi<br />

aux problèmes de désertification. « Taille et<br />

loyer des cellules commerciales obligent, on<br />

se tourne dans ce cas davantage vers le "petit<br />

loisir" – karaoké bar, escape room, bar de gamer<br />

– avec un volume de fréquentation élevé,<br />

capable de rembourser le prix des loyers. »<br />

UNE LOGIQUE WIN-WIN<br />

Si le commerce peut s’appuyer sur le loisir, ce<br />

dernier bénéficie lui aussi de son intégration<br />

dans les centres commerciaux. « Faute de<br />

pouvoir se payer une surface commerciale en<br />

centre-ville ou dans des shopping centers,<br />

les loisirs étaient auparavant relégués dans<br />

les zones industrielles, où le flux de passage<br />

est beaucoup plus faible. Aujourd’hui, en<br />

étant intégrés au commerce, ils disposent<br />

de locaux de meilleure qualité et profitent<br />

d’une visibilité accrue. En développant des<br />

synergies avec les autres exploitants du<br />

site, ils peuvent réaliser des économies en<br />

matière de communication. Ces montants<br />

peuvent être réinvestis dans le loyer. » Si le<br />

Luxembourg est encore relativement épargné<br />

par le phénomène de baisse de fréquentation,<br />

les acteurs locaux se montrent réceptifs à<br />

cette tendance. « Tous les opérateurs s’y<br />

intéressent, confie Fabrice Deygas. Dans<br />

moins de deux ans, le paysage du loisir à<br />

Luxembourg devrait fortement changer, avec<br />

l’arrivée d’une offre importante. »<br />

10 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce


News Commerce<br />

BUSINESS MEDIA<br />

06.<strong>2019</strong><br />

LEBENSMITTELHANDEL<br />

PERSONALISERTER ONLINE-SHOP<br />

FÜR MIGROS-KUNDEN<br />

Der Schweizer Handelsriese Migros ist auch Online eine Macht<br />

– stolze 60 % beträgt der Marktanteil der Unternehmenstochter<br />

Leshop.ch unter den Online-Supermärkten. Die Marktführerschaft<br />

macht scheinbar Mut für Experimente : Mit « my Migros »<br />

wird gerade in Bern eine neue Art von OnlineShop für Lebensmittel<br />

getestet. Das Besondere dabei: Bei « my Migros » bekommt<br />

der Kunde nur jene relevanten Produkte angezeigt, die auch<br />

seinem Einkaufsverhalten entsprechen – Online wie Offline.<br />

Das System greift dabei auf die Nutzer-Daten des firmeneigenen<br />

Loyalty-Programms ‘Cumulus’ zurück und bestimmt<br />

dadurch das Angebot im Onlineshop. Der Kunde bekommt also<br />

seinen ganz persönlichen Onlineshop auf Basis der eigenen<br />

Konsumpräferenzen.<br />

SOCIAL MEDIA<br />

INSTAGRAM WIRD ENDGÜLTIG ZUR EINKAUFSPLATTFORM<br />

Gute Neuigkeiten für Instagram-Nutzer. Die Nutzer des Foto-Netzwerks<br />

können ab sofort direkt über die App einkaufen. Ermöglicht wird das Ganze<br />

über die neue « Checkout-Funktion », über die der gesamte Einkaufsprozess,<br />

inklusive Bezahlung und Speicherung der Zahlungsinformationen abgewickelt<br />

werden kann. Die neue Funktion startet zunächst in den USA, wo zu Beginn<br />

23 bekannte Marken wie Nike, Adidas, H&M, Zara und Dior ihre Artikel<br />

zum direkten Kauf anbieten wollen. Ab wann auch andere Nutzer außerhalb<br />

der USA von der neuen Einkaufsfunktion profitieren können,<br />

ist jedoch noch nicht bekannt.<br />

LOGISTIK<br />

JD.COM VOR DEM DROHNEN-DURCHBRUCH IN INDONESIEN<br />

Kommt demnächst die Bücher-Drohne ? Die Zeichen stehen zumindest sehr<br />

gut. Der chinesische Handelsgigant JD.com hat bekannt gegeben, dass ein im<br />

Inselreich Indonesien durchgeführter Drohnen-Liefertest erfolgreich verlaufen<br />

ist – es war der erste Testflug, der offiziell von einer Regierung in Südostasien<br />

genehmigt worden war. Der Durchburch für den kommerziellen Drohneneinsatz<br />

rückt damit in greifbare Nähe. Der Testflug fand in West-Java statt, wo die Drohne<br />

eine Grundschule mit Büchern und Rucksäcken, die von JD gespendet wurden,<br />

belieferte. JD hat angekündigt, die Drohnen insbesondere zur Auslieferung<br />

lebenswichtiger, medizinischer und humanitärer Produkte in entlegenen<br />

Regionen nutzen zu wollen. Ein Novum in der Nahversorgung,<br />

die wegen der über 6000 bewohnten Inseln eine echte Herausforderung ist.<br />

12 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce


L’avis de l’expert // Fiscalité<br />

BUSINESS MEDIA<br />

06.<strong>2019</strong><br />

INSTAURATION DU CRÉDIT D'IMPÔT<br />

SALAIRE SOCIAL MINIMUM<br />

Nelly Mazzarol<br />

Le gouvernement avait promis en<br />

janvier <strong>2019</strong> une hausse de 100 € net<br />

par mois aux personnes percevant le<br />

salaire social minimum, soit environ<br />

60 000 personnes à Luxembourg. Une<br />

première hausse de 1,1 % avait déjà<br />

été octroyée au 1 er janvier dernier. Le<br />

dispositif est désormais complété par<br />

l’instauration du crédit d’impôt salaire<br />

social minimum destiné aux personnes<br />

dont les revenus avoisinent le salaire<br />

social minimum.<br />

TEXTE : NELLY MAZZAROL<br />

MANAGING DIRECTOR,<br />

PWC LUXEMBOURG SC<br />

IMAGE : JULIAN BENINI<br />

En effet, la loi du 26 avril <strong>2019</strong> a instauré<br />

rétroactivement au 1er janvier de cette année<br />

ce nouveau crédit d'impôt (CISSM) pour les<br />

personnes disposant d'un salaire mensuel<br />

brut compris entre 1 500 et 3 000 €.<br />

L'employeur est tenu de le verser via les<br />

salaires aux employés concernés dès lors<br />

qu’ils sont imposables à Luxembourg et<br />

qu’ils sont affiliés à un régime de sécurité<br />

sociale luxembourgeois ou étranger en<br />

vertu d’un accord bi- ou multilatéral de<br />

sécurité sociale.<br />

La régularisation du CISSM doit intervenir<br />

rétroactivement au 1 er janvier <strong>2019</strong> d'ici le<br />

mois de juillet via la paie à condition que<br />

le salarié concerné dispose d’une fiche de<br />

retenue d'impôt <strong>2019</strong>.<br />

Le CISSM est accordé mensuellement selon<br />

le niveau de salaire brut mensuel pour<br />

un temps plein. En cas de temps partiel,<br />

il convient d’extrapoler le salaire mensuel<br />

brut fictif que le salarié aurait gagné s’il<br />

avait travaillé à temps plein pour vérifier<br />

le droit au CISSM. Ce dernier est ensuite<br />

accordé au travailleur à temps partiel<br />

au prorata des heures effectivement<br />

travaillées.<br />

Le CISSM s’élève à 70 € par mois pour un<br />

salaire brut mensuel compris entre 1 500<br />

et 2 500 € pour un temps plein. Il devient<br />

dégressif pour un salaire brut mensuel<br />

entre 2 500 et 3 000 € selon la formule<br />

70/500 * (3 000 - salaire mensuel brut<br />

fictif). Les salaires supérieurs à 3 000 € ou<br />

inférieurs à 1 500 € n'ouvrent aucun droit à<br />

crédit d'impôt.<br />

Le salaire mensuel brut comprend tous les<br />

avantages et émoluments mensuels ainsi<br />

que les rémunérations non périodiques si<br />

ces dernières excèdent 3 000 € sur l'année.<br />

A titre d’exception, les rémunérations non<br />

périodiques versées en correction du salaire<br />

ordinaire sont d’office réintégrées dans le<br />

calcul du salaire de brut indépendamment<br />

du seuil de 3 000 € sur l’année.<br />

« LA RÉGULARISATION<br />

DU CISSM DOIT INTERVENIR<br />

RÉTROACTIVEMENT<br />

AU 1 ER JANVIER <strong>2019</strong><br />

D'ICI LE MOIS DE JUILLET »<br />

Dans ces conditions, des ajustements du<br />

CISSM sont à prévoir au cours de l’année<br />

en cas de variation(s) du temps de travail,<br />

du salaire mensuel et/ou de l'octroi<br />

d'une ou plusieurs rémunération(s) non<br />

périodique(s) durant l'année.<br />

Ainsi une personne qui perçoit un salaire<br />

mensuel brut de 2 300 € pour 40 heures par<br />

semaine bénéficie en principe d’un CISSM<br />

de 70 € par mois. Si elle travaille 18 heures<br />

supplémentaires en mars <strong>2019</strong> pour un<br />

montant de 239 €, le salaire du mois de<br />

mars s’élèvera à 2 539 € et change donc de<br />

tranche avec un CISSM réduit à 64,5 € sur<br />

ce mois.<br />

Les CISSM seront déduits de la retenue à<br />

la source mensuelle via la paie et seront<br />

portés sur la déclaration mensuelle de<br />

retenue d'impôt sur salaire.<br />

Pour parfaire le dispositif de 100 € net par<br />

mois pour les personnes percevant le salaire<br />

social minimum, une nouvelle hausse de<br />

ce dernier de 0,9 % devrait intervenir d’ici<br />

juillet <strong>2019</strong>. L’ensemble de ces mesures<br />

devrait donc permettre aux bas salaires de<br />

bénéficier d’une revalorisation substantielle<br />

de leur pouvoir d’achat au début de cet été.<br />

14 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce


DES AVOCATS<br />

À VOTRE ÉCOUTE<br />

POUR DES CONSEILS AVISÉS<br />

ET PERSONNALISÉS<br />

20 ANS<br />

D’EXPÉRIENCE<br />

>Droit du travail<br />

> Contentieux / recouvrement<br />

de créances<br />

>Droit immobilier<br />

>Droit de la construction<br />

>Droit des sociétés<br />

>Droit des contrats<br />

>Procédures d’insolvabilité<br />

>Droit de la propriété intellectuelle<br />

21-25 Allée Scheffer L-2520 Luxembourg<br />

Carmen Rimondini | carmen.rimondini@barreau.lu<br />

Frédéric Frabetti | frederic.frabetti@barreau.lu


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BUSINESS MEDIA<br />

06.<strong>2019</strong><br />

16 - <strong>CONNECT</strong><br />

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06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Grand format<br />

GRAND FORMAT<br />

RECOURS COLLECTIF :<br />

LA FAUSSE BONNE IDÉE ?<br />

Sous l’impulsion de son nouveau ministère de la Protection des consommateurs,<br />

le gouvernement a fait part de sa volonté d’introduire rapidement une<br />

procédure de recours collectif en droit luxembourgeois. En vertu de la culture<br />

juridique luxembourgeoise et de la mise de côté par l’UE elle-même du projet<br />

de directive sur les recours collectifs, les représentants des entreprises ne<br />

plaident pas en faveur de ce projet qui demande réflexion et ne peut être traité<br />

à la hâte et sans tenir compte de l’expérience vécue dans les pays voisins.<br />

TEXTE : MICHAËL PEIFFER<br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 17


Grand format<br />

BUSINESS MEDIA<br />

06.<strong>2019</strong><br />

Le 11 juin 2013, la Commission européenne<br />

recommandait aux États membres d’instaurer<br />

un mécanisme d’action en réparation<br />

collective dans leur pays. Cinq ans plus<br />

tard, 19 d’entre eux ont répondu à l’invitation,<br />

chacun y allant de sa formule particulière,<br />

selon ses sensibilités et sa culture.<br />

Au point que les différences de champ<br />

d’application entre les États membres sont<br />

aujourd’hui considérables. « En Belgique<br />

par exemple, seuls les litiges en matière de<br />

consommation peuvent faire l’objet d’un<br />

recours collectif, tandis qu’en France, ces<br />

recours sont possibles dans les domaines<br />

de la consommation, de la concurrence, de<br />

la santé, de la discrimination et de l’environnement<br />

», relève le rapport de la Commission<br />

européenne publié sur le sujet en<br />

janvier 2018.<br />

Tout récemment encore, la Commission a<br />

renforcé les droits des consommateurs et<br />

leur application dans l’Union, appelant de<br />

tous ses vœux à la création d’un recours<br />

collectif à l’européenne. Grâce à celui-ci,<br />

« une entité qualifiée — par exemple, une<br />

organisation de défense des consommateurs<br />

—, pourra déposer un recours, sous<br />

forme d’indemnisation, de remplacement<br />

ou de réparation, pour le compte d’un<br />

groupe de consommateurs lésés par des<br />

pratiques commerciales illégales. » Mais<br />

s’il est bien un dossier complexe sur lequel<br />

les États membres de l’Union tardent à se<br />

mettre d’accord, c’est bien sur cette mise en<br />

place d’un recours collectif à l’européenne.<br />

UNE VOLONTÉ D’AVANCER<br />

COÛTE QUE COÛTE ?<br />

Le Luxembourg, en retard par rapport aux<br />

attentes de l’Europe depuis 2013, vu qu’il<br />

n’a rien fait jusqu’ici, semble vouloir désormais<br />

répondre aux appels du pied de<br />

Bruxelles. Depuis les dernières élections,<br />

le gouvernement a mis en place un ministère<br />

de la Protection des consommateurs,<br />

dirigé par Paulette Lenert. Cette dernière,<br />

bien décidée à démontrer le bien-fondé<br />

et l’utilité de son poste en multipliant<br />

les effets d’annonce, a déjà communiqué<br />

que « le ministère luxembourgeois de la<br />

Protection des consommateurs a décidé<br />

de ne pas attendre la proposition européenne,<br />

mais de se pencher sur une solution<br />

nationale. » Une prise de position<br />

qui inquiète quelque peu l’Union des entreprises<br />

luxembourgeoises (UEL) ainsi<br />

que la Confédération luxembourgeoise du<br />

commerce (clc), qui craignent le vote rapide<br />

d’une loi qui ne répondrait pas aux<br />

besoins réels du terrain.<br />

« Nous ne voulons certainement pas remettre<br />

en cause le droit légitime de tout<br />

consommateur à demander réparation,<br />

explique Nicolas Henckes, directeur de la<br />

clc et Président du Groupe de travail Protection<br />

des consommateurs de l’UEL. Nous<br />

sommes toutefois convaincus que le recours<br />

collectif n’est pas la solution adéquate<br />

aux difficultés rencontrées par les<br />

entreprises et les consommateurs et que<br />

son introduction rapide risque de poser<br />

plus de problèmes que d’apporter des<br />

solutions. Et si ce recours devait tout de<br />

même être introduit, nous recommandons<br />

au gouvernement d’y aller avec prudence<br />

et de façon progressive. »<br />

18 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce


06.<strong>2019</strong> 03.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Grand format<br />

Car le nombre de demandeurs pouvant former<br />

un recours collectif n’est pas défini. Un<br />

recours collectif pourrait donc être composé<br />

de seulement deux demandeurs.<br />

Pour les divers représentants des entreprises,<br />

la précipitation n’a pas sa place dans<br />

ce dossier. « Avant d’introduire la notion de<br />

recours collectif en droit luxembourgeois,<br />

nous pensons qu’il serait opportun de tirer<br />

les leçons de l’expérience vécue dans<br />

d’autres pays, et ce afin de mettre en place<br />

un système qui va réellement avoir une<br />

utilité, plaide Catherine Bourin, membre<br />

du comité exécutif de l’Association des<br />

Banques et Banquiers au Luxembourg. Rien<br />

ne sert d’agir dans l’urgence. Si l’on regarde<br />

ce qui se passe aux États-Unis, pays très<br />

avant-gardiste sur ces questions, on apprend<br />

notamment qu’un tiers des actions<br />

entamées ne sont pas justifiées sur le fond.<br />

Or, dès que l’action est rendue publique, le<br />

mal est fait. La réputation de l’entreprise<br />

incriminée, à tort ou à raison, est détruite.<br />

Le client perd confiance, les profits diminuent<br />

et il faut des années pour rebâtir une<br />

réputation, quand l’entreprise ne doit pas<br />

« AU LUXEMBOURG, LA TRÈS GRANDE MAJORITÉ<br />

DES ENTREPRISES SONT DE PETITE TAILLE<br />

ET POURRAIENT S’EFFONDRER SOUS LE POIDS<br />

D’UN RECOURS COLLECTIF »<br />

19<br />

Les recours collectifs en réparation<br />

existent dans 19 États membres,<br />

mais sont limités à des secteurs<br />

spécifiques dans plus de la moitié<br />

d’entre eux, en général aux litiges<br />

en matière de consommation<br />

mettre la clé sous le paillasson. Pour éviter<br />

cet écueil, il faut mettre en place un système<br />

très équilibré et qu’aucune publicité<br />

ne soit faite avant qu’une décision définitive<br />

sur le fond du dossier ne soit connue. »<br />

La Commission européenne, qui y va de ses<br />

recommandations, reconnaît qu’en matière<br />

d’information concernant les recours collectifs,<br />

il faudrait prendre en considération<br />

les droits des parties, y compris la liberté<br />

d’expression, le droit à l’information et le<br />

droit à la protection de la réputation de<br />

l’entreprise. L’équation impossible.<br />

UNE RÉPUTATION<br />

TROP FACILEMENT MISE À MAL<br />

Pour la clc, il est pourtant essentiel de<br />

préserver la présomption d’innocence et<br />

la réputation des entreprises. « L’image de<br />

la grosse multinationale toute puissante<br />

contre des consommateurs isolés et sans<br />

défense biaise trop souvent le débat, alors<br />

que la réalité est ailleurs, reprend Nicolas<br />

Henckes. Au Luxembourg notamment, la<br />

très grande majorité des entreprises sont<br />

de petites structures qui pourraient très<br />

facilement s’effondrer sous le poids d’un<br />

recours collectif. » Avec 95 % d’entreprises<br />

comptant moins de 50 salariés, le Luxembourg<br />

est un marché réduit où les entreprises<br />

employant plus de 1000 personnes<br />

sont peu nombreuses. Or, jusqu’ici, les<br />

instances défendant les intérêts des entreprises<br />

n’ont aucune information sur le<br />

projet qui se trouve sur le bureau de la ministre<br />

de la Protection des consommateurs.<br />

« Alors que la ministre discute depuis plusieurs<br />

mois avec l’Union luxembourgeoise<br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 19


Grand format<br />

BUSINESS MEDIA<br />

06.<strong>2019</strong><br />

DIFFICILE<br />

ACCORD EUROPÉEN<br />

La volonté de la Commission<br />

est d’instaurer un recours<br />

collectif à l’européenne,<br />

mais elle a dû stopper net<br />

son initiative vu la résistance<br />

des Etats membres ayant déjà<br />

leur propre système.<br />

Ces nouvelles règles font suite<br />

aux préoccupations soulevées par<br />

des récents scandales de masse<br />

ayant eu des conséquences<br />

transfrontalières (p.ex.<br />

Dieselgate). Elles permettraient<br />

des actions de groupe dans<br />

différents secteurs tels que la<br />

protection des données, les<br />

services financiers, les voyages<br />

et le tourisme, l’énergie,<br />

les télécommunications,<br />

l’environnement ou encore<br />

la santé. Toutefois, pour que<br />

cette nouvelle législation entre en<br />

vigueur, le Parlement et le Conseil<br />

doivent trouver un accord.<br />

Et les négociations ne pourront<br />

pas commencer tant que<br />

le Conseil n’aura pas arrêté<br />

sa position sur le sujet…<br />

des consommateurs, nous craignons de<br />

nous trouver devant le fait accompli, sans<br />

qu’aucune place ne soit laissée à la discussion<br />

constructive. Il est pourtant très<br />

important de donner un cadre strict au<br />

recours collectif qui pourrait être très dangereux<br />

pour des TPE et des PME. »<br />

En cas de litige, dans la plupart des cas,<br />

un échange constructif avec l’entreprise<br />

suffit à débloquer la situation. Il n’est pas<br />

rare que les géants du web remplacent<br />

un produit que vous considérez comme<br />

défaillant, sans même devoir retourner<br />

celui-ci. Les petits commerçants ne<br />

peuvent toutefois se permettre de telles<br />

pratiques. Par ailleurs, d’autres solutions<br />

existent pour régler un litige entre<br />

un consommateur et une entreprise. Au<br />

Luxembourg, le Centre de Médiation<br />

Civile et Commerciale (CMCC) propose<br />

un processus volontaire de résolution<br />

amiable des litiges civils, commerciaux<br />

ou sociaux. Il s’agit d’une alternative au<br />

règlement des conflits devant les tribunaux.<br />

L’objectif est d’aider les parties à<br />

parvenir à une solution négociée optimale<br />

ou, à défaut, acceptable pour l’ensemble<br />

des parties.<br />

D’AUTRES SOLUTIONS À PROMOUVOIR<br />

Afin d’encourager le règlement extrajudiciaire<br />

des litiges de consommation, le Service<br />

national du Médiateur de la consommation<br />

a été créé en 2016. Cette entité<br />

neutre et indépendante met à la disposition<br />

des consommateurs et des professionnels<br />

un processus volontaire et confidentiel<br />

qui a pour finalité de résoudre un litige<br />

de consommation, c’est-à-dire un litige<br />

né d’un contrat de vente ou d’un contrat<br />

de service conclu entre un consommateur<br />

et un professionnel, à l’amiable. D’autres<br />

entités sectorielles comme la Commission<br />

Luxembourgeoise des Litiges de Voyages<br />

(CLLV), le Médiateur en Assurances, l’Institut<br />

Luxembourgeois de Régulation (ILR)<br />

ou encore la Commission de Surveillance<br />

du Secteur Financier (CSSF) sont qualifiées<br />

pour recevoir les plaintes des consommateurs<br />

qui s’estiment lésés. Au niveau européen,<br />

il existe par ailleurs une procédure<br />

de règlement des petits litiges d’un montant<br />

maximal de 5000 euros. Elle permet<br />

de traiter avec agilité les litiges transfrontaliers<br />

entre un commerçant et un client.<br />

« Pourquoi recourir à un tribunal lorsqu’il<br />

ne s’agit pas d’interpréter le droit, mission<br />

première du juge, mais simplement de<br />

20 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce


06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Grand format<br />

« LE PLUS GRAND DANGER POUR LES ENTREPRISES<br />

LUXEMBOURGEOISES SERAIT ENCORE QU’AUCUNE LIMITE<br />

NE SOIT FIXÉE EN MATIÈRE DE DÉDOMMAGEMENT<br />

RÉSULTANT D’UN RECOURS COLLECTIF »<br />

Si l’on s’en réfère à la proposition de directive<br />

de la Commission européenne, le texte<br />

n’offre pas de garanties satisfaisantes pour<br />

éviter le risque de représentation multiple<br />

d’un même consommateur ou de multiplication<br />

de recours collectifs à l’égard<br />

d’un même professionnel pour un même<br />

fait. « Un autre risque, si l’on n’arrive pas<br />

à s’entendre sur une harmonisation européenne<br />

du recours collectif et que chaque<br />

pays y va de sa propre version, c’est que<br />

le consommateur parte à la recherche de<br />

l’État membre le plus généreux, soulève Nicolas<br />

Henckes. Si le gouvernement luxembourgeois<br />

vient à instaurer un recours<br />

collectif plus large et plus généreux que<br />

chez nos voisins, dans un souci purement<br />

électoraliste, on s’exposera à un afflux de<br />

recours, d’autant que notre pays abrite le<br />

siège européen de nombreuses grandes<br />

entreprises. » Une publicité qui pourrait finalement<br />

nuire à l’image du Luxembourg à<br />

l’étranger. D’autant que, toujours selon les<br />

recommandations de la Commission européenne,<br />

les États membres ne peuvent<br />

empêcher la participation de groupes de<br />

demandeurs étrangers ou d’entités représentatives<br />

étrangères à une action collective<br />

unique devant leurs juridictions.<br />

voir s’il y a lieu d’octroyer une indemnité<br />

en réparation d’un dommage estimé »,<br />

argumente Catherine Bourin, qui plaide<br />

pour que l’on donne plus de visibilité aux<br />

solutions existantes avant d’en créer de<br />

nouvelles. « Ces procédures sont méconnues<br />

et sous-utilisées aujourd’hui », ajoute<br />

Nicolas Henckes. Pourtant, elles sont plus<br />

rapides, plus simples et moins coûteuses<br />

qu’une action en justice.<br />

DES VERROUS POUR ÉVITER LES DÉRIVES<br />

Non informés des textes déposés et discutés<br />

dans les bureaux du ministère de<br />

la Protection des consommateurs, les représentants<br />

des entreprises attendent<br />

l’instauration d’un dialogue constructif<br />

entre toutes les parties. « À ce stade, nous<br />

n’avons aucune idée du périmètre et des<br />

domaines pour lesquels les consommateurs<br />

pourraient utiliser le recours collectif,<br />

résume Nicolas Henckes. Si un tel<br />

système devait être mis en place, nous<br />

pensons qu’il faut absolument se limiter à<br />

la stricte consommation de produits, aux<br />

dommages matériels. Imaginez qu’il soit<br />

possible à l’avenir d’introduire un recours<br />

collectif dans le domaine des services ou<br />

des soins de santé, de s’attaquer à un hôpital<br />

? De la même manière, l’élargissement<br />

du périmètre aux dommages moraux, notion<br />

bien trop subjective, ne mènerait qu’à<br />

des discussions sans fin. » Bien sûr, tout<br />

le monde a encore en mémoire le « Dieselgate<br />

», cette vente de voitures au diesel<br />

avec des valeurs d’émissions truquées<br />

par le Groupe VW. « Mais même dans cet<br />

exemple, on peut discuter longtemps de la<br />

notion du dommage. Certes, l’information<br />

fournie n’était pas la bonne et l’entreprise<br />

savait qu’elle transmettait cette information<br />

erronée. Mais que doit-on dédommager<br />

au juste ? Le client a acheté un véhicule<br />

et n’a subi aucun désagrément dans l’utilisation<br />

quotidienne de celui-ci », ajoute le<br />

directeur de la clc.<br />

Le plus grand danger pour les entreprises<br />

luxembourgeoises serait encore qu’aucune<br />

limite ne soit fixée en matière de dédommagement<br />

résultant d’un recours collectif.<br />

« Il faut absolument mettre des verrous.<br />

Imaginez qu’une société soit condamnée<br />

à verser un montant équivalent à 10 % de<br />

son chiffre d’affaires et qu’ensuite elle soit<br />

obligée de licencier du personnel. Est-ce<br />

que le gouvernement aura bien travaillé ? »<br />

Bien décidés à faire entendre leur voix dans<br />

les prochaines semaines, les représentants<br />

des entreprises appellent à la prudence,<br />

estimant que le recours collectif n’est pas<br />

la réponse absolue à tous les maux dans<br />

un marché européen bien trop fragmenté<br />

à l’heure actuelle.<br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 21


3 questions à…<br />

BUSINESS MEDIA<br />

06.<strong>2019</strong><br />

3 QUESTIONS À…<br />

MYRIAM BRUNEL<br />

Entretien avec Myriam Brunel, Présidente de l’OPAL<br />

TEXTE : SARAH BRAUN<br />

« NOUS DEVONS ÊTRE FORCE<br />

01 DE PROPOSITION<br />

03<br />

PRÉSENTEZ-NOUS L’OPAL,<br />

FÉDÉRATION DONT VOUS ÊTES<br />

LA PRÉSIDENTE ?<br />

ET PARTIE PRENANTE<br />

AU PROFIT DE L’INNOVATION »<br />

LE CÂBLAGE VERTICAL,<br />

AUTRE SUJET D’ACTUALITÉ<br />

POUR LES MEMBRES DE L’OPAL ?<br />

L’OPAL (Fédération des Opérateurs Alternatifs<br />

du Luxembourg), fédération dont j’ai<br />

repris la présidence depuis un an, a pour<br />

mission de promouvoir le marché des technologies<br />

de l’information et de la communication<br />

(TIC, ndlr.) au Grand-Duché.<br />

Regroupant la quasi-totalité des opérateurs<br />

alternatifs de Telecom au Luxembourg,<br />

nous représentons et défendons les intérêts<br />

de ceux-ci en nous positionnant comme un<br />

interlocuteur direct avec le gouvernement<br />

et/ou les institutions nationales et européennes.<br />

Nous participons ainsi proactivement<br />

à la régulation en travaillant ensemble<br />

sur les consultations nationales comme<br />

européennes mais aussi en étant mobilisés<br />

sur les défis législatifs, technologiques mais<br />

aussi économiques Et les sujets « chauds du<br />

moment » - bien que ce soient des projets à<br />

moyen et long terme également - ce sont le<br />

Nouveau Code Telecom Européen, la 5G et<br />

le câblage vertical des bâtiments. Ces sont<br />

des vecteurs d’importance pour veiller à un<br />

marché dynamique et diversifié au profit<br />

des clients.<br />

Retrouvez la brochure<br />

« Câblage vertical »<br />

sur www.opal.lu/files/<br />

OPAL_Brochure_Cablage_<br />

vertical_<strong>2019</strong>.pdf<br />

02<br />

JUSTEMENT, LE NOUVEAU CODE<br />

TELECOM EUROPÉEN :<br />

QUEL IMPACT CE DERNIER<br />

AURA-T-IL POUR LES<br />

OPÉRATEURS AU LUXEMBOURG ?<br />

Ce nouveau Code présente des avantages<br />

pour les consommateurs tels que la baisse des<br />

prix pour les appels intra EU (ndrl : en application<br />

depuis le 15 mai <strong>2019</strong>), même si les opérateurs<br />

luxembourgeois avaient déjà anticipé<br />

cela au travers de leurs offres forfaitaires.<br />

D’autres impacts restent encore à être plus<br />

clairement identifiés et analysés, notamment<br />

pour la mise en place de la 5G et les investissements<br />

des opérateurs dans le déploiement<br />

des réseaux/infrastructures. Nous devons<br />

être force de proposition et partie prenante<br />

au profit de l’innovation.<br />

Depuis sa publication au Journal Officiel de<br />

l’EU le 17 décembre 2018, le gouvernement<br />

de chaque Etat Membre, et en particulier le<br />

Service des médias et des communications<br />

(SMC) pour le Luxembourg, aura deux années<br />

pour transposer. L’OPAL ne manquera<br />

donc pas de collaborer avec le SMC, et si<br />

nécessaire tous les intervenants locaux tels<br />

que l’ILR (Institut Luxembourgeois de Régulation),<br />

pour parvenir à un juste équilibre<br />

entre opérateurs et consommateurs.<br />

Cela reste un sujet majeur parce qu’il est utile<br />

de nous assurer de la stimulation efficace du<br />

marché pour le bénéfice bien compris des<br />

clients finals, qu’ils soient des clients Entreprises<br />

(B2B) ou consommateurs (B2C), les<br />

nouvelles technologies, les nouveaux débits<br />

doivent arriver au bureau, au lieu d’exploitation,<br />

à l’appartement ou à la maison.<br />

Nous devons, dans certains cas, mettre à<br />

jour le câblage interne du client ; on parle de<br />

câblage vertical.<br />

L’OPAL s’est largement investi dans ce dossier<br />

et a particulièrement collaboré avec le SMC<br />

pour établir le Règlement du 17 août 2018<br />

qui crée un cadre plus adéquate, notamment<br />

dans les copropriétés.<br />

Nous avons par ailleurs élaboré une brochure<br />

qui permet de trouver le partenaire<br />

idéal pour ces travaux de câblage vertical.<br />

De plus, l’OPAL, qui depuis 2 ans renforce sa<br />

communication vers l’extérieur, ne compte<br />

pas s’arrêter en si bon chemin, puisque<br />

d’autres actions sont prévues pour être opérationnelles<br />

d’ici à la fin de l’année <strong>2019</strong>.<br />

22 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce


L’avis de l’expert // Droit social<br />

BUSINESS MEDIA<br />

06.<strong>2019</strong><br />

LA DÉLICATE PROBLÉMATIQUE<br />

DU LICENCIEMENT DES SALARIÉS<br />

EN INCAPACITÉ DE TRAVAIL<br />

Tout employeur est confronté au cours<br />

de la relation de travail à la problématique<br />

de l’absence de ses salariés pour<br />

cause de maladie. Un salarié absent<br />

pour cause de maladie qui a rempli ses<br />

obligations légales en matière d’information<br />

de son employeur est protégé<br />

contre le licenciement, que ce soit avec<br />

préavis ou avec effet immédiat, pendant<br />

une certaine période [1] .<br />

Toutefois, l’employeur peut, dans certains<br />

cas et sous certaines conditions,<br />

envisager de licencier un salarié absent<br />

pour cause de maladie.<br />

TEXTE : RÉGIS MULLER,<br />

CABINET MOLITOR<br />

IMAGE : JULIAN BENINI<br />

Régis Muller<br />

CONTRÔLE DE LA RÉALITÉ DE<br />

LA MALADIE ET LICENCIEMENT<br />

L’employeur peut soupçonner le salarié en<br />

incapacité de travail de ne pas être réellement<br />

malade, notamment si cette incapacité<br />

fait suite à des remontrances ou un<br />

incident au sein de l’entreprise.<br />

Le certificat médical remis par le salarié<br />

à l’employeur conformément aux dispositions<br />

légales [2] protège le salarié contre le<br />

licenciement, mais ne constitue cependant<br />

qu’une présomption simple d’incapacité<br />

de travail. L’employeur peut donc licencier<br />

le salarié s’il parvient à démontrer que celui-ci<br />

n’était en réalité pas médicalement<br />

incapable de travailler.<br />

Pour faire contrôler la réalité de la maladie<br />

de son salarié, l’employeur peut notamment<br />

demander au salarié de se soumettre<br />

à un contre-examen médical auprès d’un<br />

médecin choisi par l’employeur ou demander<br />

à la Caisse nationale de santé (CNS) de<br />

faire procéder à un contrôle administratif.<br />

Dans le premier cas, il est important de garder<br />

à l’esprit que l’avis du médecin choisi<br />

par l’employeur ne prime pas celui du médecin<br />

traitant du salarié et est de ce fait<br />

insuffisant pour justifier à lui seul un licenciement.<br />

Même si le médecin choisi par<br />

l’employeur conclu à l’aptitude du salarié, il<br />

faudra donc convoquer le salarié à au moins<br />

un second contre-examen médical auprès<br />

24 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce


06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Droit Social // L’avis de l’expert<br />

« L’EMPLOYEUR PEUT DONC LICENCIER<br />

LE SALARIÉ S’IL PARVIENT À DÉMONTRER<br />

QUE CELUI-CI N’ÉTAIT EN RÉALITÉ PAS MÉDICALEMENT<br />

INCAPABLE DE TRAVAILLER »<br />

d’un médecin différent pour pouvoir espérer<br />

renverser la présomption d’incapacité<br />

de travail que constitue le certificat du<br />

médecin traitant. Il convient néanmoins<br />

de rester très prudent car quand bien<br />

même ce troisième médecin conclurait à<br />

l’aptitude du salarié, l’examen de la jurisprudence<br />

montre qu’il n’y a pas de règle<br />

mathématique en la matière, et que tout<br />

est question d’espèce pour les juges saisis<br />

du licenciement d’un salarié déclaré apte<br />

au travail suite aux contre-examens médicaux<br />

demandés par son employeur [3] .<br />

Concernant le contrôle diligenté par la<br />

CNS, une demande peut être faite en ligne<br />

par l’employeur, mais la CNS n’est pas tenue<br />

d’y faire droit.<br />

La CNS peut en tout état de cause exercer<br />

deux types de contrôle :<br />

un contrôle à caractère administratif,<br />

effectué par les contrôleurs assermentés<br />

de la CNS au domicile du salarié malade<br />

ou en tout lieu où il séjourne [4] ; et/ou<br />

un contrôle d’ordre médical effectué<br />

par un médecin-conseil du Contrôle médical<br />

de la sécurité sociale (CMSS) [5] . Celui-ci<br />

ne sera pas à l’initiative de l’employeur.<br />

Le contrôle administratif est principalement<br />

destiné à vérifier si le salarié malade<br />

se conforme aux prescriptions de<br />

son arrêt de travail sur les sorties autorisées.<br />

En cas de violation des règles<br />

de sortie, le salarié en arrêt de travail<br />

encourt des sanctions financières (une<br />

amende d’ordre peut lui être infligée par<br />

le Président de la CNS) [6] .<br />

Il ne nous semble toutefois pas possible<br />

de licencier valablement un salarié malade<br />

pour ce seul motif. En l’absence de<br />

tout autre élément probant, le seul fait<br />

pour un salarié malade de ne pas respecter<br />

les heures de sorties prévues,<br />

le cas échéant, par son arrêt-maladie<br />

n’étant pas suffisant pour renverser la<br />

présomption que constitue le certificat<br />

médical du médecin traitant.<br />

Le contrôle médical diligenté par la CNS<br />

est quant à lui destiné à vérifier si le salarié<br />

en arrêt-maladie est médicalement<br />

capable d’exercer ses fonctions. Si le médecin-conseil<br />

du CMSS conclu que le salarié<br />

est capable de reprendre le travail,<br />

la CNS pourra décider d’arrêter la prise en<br />

charge du salarié, c’est-à-dire de cesser, à<br />

compter de la date retenue pour la reprise<br />

du travail, le paiement des indemnités pécuniaires<br />

de maladie. Dans le cas où c’est<br />

l’employeur qui, en vertu de son obligation<br />

légale de maintien de la rémunération, était<br />

tenu de verser le salaire du salarié malade,<br />

cette décision s’impose à lui et il doit également<br />

cesser de verser la rémunération du<br />

salarié à compter de la date retenue dans la<br />

décision de la CNS si le salarié ne reprend<br />

pas le travail à cette date [7][8] . Le salarié dispose<br />

d’un recours contre la décision de la<br />

CNS à exercer dans un délai de 40 jours à<br />

compter de sa notification.<br />

L’employeur peut-il pour autant licencier<br />

le salarié déclaré capable de reprendre le<br />

travail par le médecin-conseil du CMSS si<br />

celui-ci ne revient pas travailler à compter<br />

de la date indiquée ?<br />

Il ressort des dispositions du Code du<br />

travail [9] qu’il convient d’opérer une distinction,<br />

la protection du salarié contre le<br />

licenciement cessant :<br />

en l’absence de recours du salarié,<br />

à l’expiration du délai de recours de<br />

40 jours ;<br />

en cas de recours du salarié, à la<br />

survenance du premier de ces deux évènements<br />

:<br />

lorsque le recours est définitivement<br />

tranché ; ou<br />

lorsque la période de protection de<br />

26 semaines consécutives est atteinte.<br />

LICENCIEMENT FONDÉ SUR<br />

LA DÉSORGANISATION<br />

DE L’ENTREPRISE OU DU SERVICE<br />

La jurisprudence admet que l’absentéisme<br />

habituel pour raison de santé du salarié peut<br />

être une cause de licenciement lorsqu’il s’agit<br />

d’absences de longue durée ou d’absences<br />

nombreuses et répétées, qui causent une<br />

gêne considérable dans le fonctionnement<br />

de l’entreprise, sans certitude ou même probabilité<br />

d’amélioration de la santé du salarié<br />

dans un avenir proche [10] .<br />

L’employeur ne peut procéder qu’à un licenciement<br />

avec préavis et seulement (i) à l’issue<br />

des 26 semaines d’absences continues ou (ii)<br />

durant une phase de reprise du travail.<br />

Attention toutefois l’employeur devra toujours<br />

en principe apporter en sus la preuve<br />

que ces absences perturbent le fonctionnement<br />

de l’entreprise, y compris à l’issue du<br />

délai de 26 semaines [11] .<br />

[1] Sous réserve qu’il ait rempli ses obligations légales, à savoir<br />

: informer son employeur dès le 1 er jour de sa maladie et<br />

avoir remis son certificat médical le 3 ème jour de son absence<br />

au plus tard (et ainsi de suite en cas de renouvellement de<br />

l’arrêt de travail), le salarié malade est protégé pendant une<br />

période de 26 semaines continue à partir de la survenance de<br />

la maladie (article L.121-6 (1), (2) et (3) du Code du travail).<br />

A l’issue des 26 semaines, l’employeur recouvre le droit de<br />

licencier le salarié malade à condition toutefois de disposer<br />

de motifs réels et sérieux (articles L.121-6 (5) et L.124-11 du<br />

Code du travail)<br />

[2] Article L.121-6 (2) du Code du travail<br />

[3] CSJ, 14 juin 2012, n ° 37518 (les avis contraires de médecins<br />

généralistes ont été jugés comme permettant de renverser<br />

le certificat d’un médecin spécialiste) ; CSJ, 16 février 2017,<br />

n ° 42795 (les avis de deux autres médecins ne sont pas de<br />

nature à remettre en cause les conclusions d’un psychiatre)<br />

; CSJ 21 mai 2015, n ° 41911 (3 certificats d’aptitude de 2 médecins<br />

de contrôle mandatés par l’employeur ne sont pas<br />

supérieurs aux 3 certificats d’inaptitude émis par le seul médecin<br />

traitant du salarié) et CSJ, 26 juin 2014, n ° 39751 (2 certificats<br />

d’aptitude de 2 médecins de contrôle mandatés par<br />

l’employeur sont suffisants pour renverser les 5 certificats<br />

d’inaptitude émis par le médecin traitant du salarié)<br />

[4] Article 191 (2) des statuts de la CNS prévoyant également<br />

que le contrôle administratif peut avoir lieu dans des lieux<br />

publics ou dans des centres de soins dans lesquels le salarié<br />

malade reçoit des soins<br />

[5] Article 191 (4) des statuts de la CNS<br />

[6] Article 214 des statuts de la CNS<br />

[7] Article L.121-6 (3) alinéa 2 du Code du travail<br />

[8] L’arrêt du versement des indemnités pécuniaires (par la<br />

CNS) ou de la rémunération (par l’employeur) doit cesser à<br />

compter de la date retenue pour la reprise du travail, et ce<br />

même si le salarié bénéfice d’un certificat médical d’incapacité<br />

de travail de son médecin traitant couvrant la date de<br />

reprise et la période postérieure, sauf si le certificat du médecin<br />

traitant est fondé sur une nouvelle cause d’incapacité<br />

[9] Article L.121-6 (3) alinéa 2 et (5) du Code du travail<br />

[10] CSJ, 11 février 2010 n ° 34553 ; CSJ 13 novembre 2014,<br />

n ° 40225 et CSJ 25 janvier 2018, n ° 43612<br />

[11] Même si la jurisprudence admet souvent que la perturbation<br />

puisse être présumée en présence d’une incapacité de<br />

travail durable<br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 25


Entrevue Services<br />

BUSINESS MEDIA<br />

06.<strong>2019</strong><br />

LES CRÈCHES PRIVÉES<br />

INQUIÈTES POUR LEUR AVENIR<br />

Depuis 6 ans, le secteur de l’accueil de<br />

la petite enfance est sous le feu des<br />

réformes. De nouvelles contraintes<br />

pèsent lourdement sur toutes les<br />

structures. Les crèches et les foyers<br />

gérés par des opérateurs privés ne<br />

bénéficiant pas d’une convention<br />

avec l’Etat et les Communes (nonconventionnés)<br />

voient leur liberté<br />

d’action de plus en plus encadrée par<br />

le Gouvernement et s’inquiètent de<br />

la prise de contrôle grandissante de<br />

l’Etat sur leurs activités.<br />

TEXTE : SÉBASTIEN LAMBOTTE<br />

A<br />

u Luxembourg, l’accueil de la petite<br />

enfance a connu d’importants changements<br />

en quelques années. Depuis<br />

2012, plusieurs réformes majeures ont été<br />

mises en œuvre. Elles ont touché à la sécurité<br />

des infrastructures, aux conditions<br />

d’agrément, à la qualité de l’accueil mais<br />

aussi au financement du secteur. L’ensemble<br />

des acteurs, qu’ils soient conventionnés ou<br />

non-conventionnées, ont dû s’adapter. « On<br />

peut parler d’une véritable révolution : si ces<br />

réformes méritent, pour l’essentiel, d’être<br />

saluées, les changements sont considérables<br />

et leur mise en œuvre rapide pose un<br />

grand nombre de problèmes sur le terrain »,<br />

commente la Fédération Luxembourgeoise<br />

des Services d'Éducation et d'Accueil pour<br />

Enfants (FELSEA), affiliée à la clc.<br />

LE PRIVÉ REPRÉSENTE 68 %<br />

DES PLACES EN CRÈCHE<br />

Fin 2018, le secteur représentait près de<br />

59.260 places d’accueil dans les crèches et<br />

dans les foyers. Les non-conventionnés gèrent<br />

à ce jour 24 % de ce total et représentent environ<br />

2.000 emplois. 68 % des places en crèches<br />

proposées (+/- 11.000 places), sont offertes<br />

par les structures non-conventionnées. Leur<br />

rôle, dès lors, n’a rien d’anodin. Et face aux<br />

enjeux auxquels elles sont confrontées, ces<br />

structures entendent aujourd’hui mieux faire<br />

entendre leur voix. « Pour les crèches et foyers<br />

qui existaient avant la réforme de 2013, une<br />

période transitoire a été accordée afin de leur<br />

permettre de se mettre aux normes. La période<br />

transitoire prend fin au 15 juillet <strong>2019</strong>.<br />

Les conséquences réelles pour les acteurs<br />

du secteur restent très incertaines. De nombreuses<br />

structures voient leur nombre de<br />

places réduites lors de la procédure de renouvellement<br />

des agréments actuellement en<br />

cours. La pérennité de leur activité s’en trouve<br />

gravement menacée », souligne la FELSEA.<br />

Afin d’être force de proposition et de défendre<br />

les intérêts d’un secteur inquiet et<br />

épuisé par les réformes, la FELSEA s’est<br />

attelée à la rédaction d’un Livre Blanc qui<br />

26 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce


06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Entrevue Services<br />

« NOTRE MISSION EST DE FACILITER<br />

L’ACCÈS AU FINANCEMENT AUX PORTEURS DE PROJETS,<br />

EN NOUS PORTANT GARANTS AUPRÈS DE LEUR BANQUE »<br />

sera remis au Ministre de l’Education dans<br />

les prochaines semaines.<br />

LE POIDS DES CONTRAINTES<br />

Le Gouvernement a élevé les exigences en<br />

matière de sécurité. Le secteur privé a pleinement<br />

soutenu cette réforme et réalisé les<br />

investissements requis. La réforme « agrément<br />

» qui a suivi a, pour sa part, introduit un<br />

durcissement des conditions exigées pour<br />

pouvoir accueillir des enfants. Le nombre<br />

minimal de mètres carrés requis par enfant<br />

a été relevé. Ainsi, les crèches voient leur capacité<br />

d’accueil diminuer. Le ratio d’encadrement<br />

et de qualification au sein des équipes<br />

a été revu. Alors que le ratio de personnel<br />

qualifié au regard du droit du travail s’élevait<br />

à 50 % avant la réforme, il est désormais de<br />

90 %. Les charges, notamment salariales, ont<br />

ainsi augmenté d’environ 20 %.<br />

Ces exigences, auxquelles s’ajoute une obligation<br />

de proposer une équipe plurilingue,<br />

s’imposent dans un contexte de pénurie de<br />

main-d’œuvre.<br />

La situation devient difficilement soutenable<br />

alors que contrairement aux structures<br />

conventionnées, les opérateurs<br />

privés ne disposent pas d’autres sources<br />

de financement public (infrastructures<br />

et prise en charges des déficits) et que le<br />

montant du chèque service est resté inchangé<br />

depuis 2012 (6 euros par heure).<br />

ECONOMIES D’ÉCHELLE<br />

Du point de vue de la FELSEA, certaines<br />

structures n’auront pas d’autre choix que<br />

de cesser leur activité. Le pluralisme qui<br />

existe encore aujourd’hui au Luxembourg,<br />

risque d’être mis à mal.<br />

« Les structures non-conventionnées qui,<br />

demain, à côté de l’offre publique, parviendront<br />

à trouver une place sur le marché,<br />

sont celles qui pourront réaliser des<br />

économies d’échelle, autrement dit des<br />

structures d’une taille importante, souvent<br />

soutenues par d’importants groupes<br />

financiers », explique la FELSEA.<br />

QUEL AVENIR POUR LES ACTEURS<br />

NON-CONVENTIONNÉS ?<br />

Les opérateurs dans le domaine de l’accueil<br />

de la petite enfance voient progressivement<br />

leur liberté d’action de plus en<br />

plus restreinte. En 2016, le gouvernement<br />

a introduit une réforme avec pour objectif<br />

de garantir la qualité de l’accueil. Les<br />

structures sont désormais placées sous<br />

le contrôle pédagogique du Ministère de<br />

l’Education. Dès lors, la liberté pédagogique<br />

et la diversité de l’offre pourraient<br />

rapidement disparaitre face à des directives<br />

gouvernementales de plus en plus<br />

prescriptives et détaillées.<br />

Cette évolution s’est, par ailleurs, accompagnée<br />

d’un changement dans le mode<br />

de financement. « Par le passé, ce sont les<br />

parents qui bénéficiaient des chèques services,<br />

au titre de prestations sociales, précise<br />

la FELSEA. Désormais, le gouvernement<br />

a préféré la formule d’aide d’Etat aux<br />

structures d’accueil, conditionnant l’octroi<br />

de tels financements à l’accomplissement<br />

d’une mission de service public. » Les acteurs<br />

privés doivent donc désormais dans<br />

le cadre de leur mission de service public<br />

répondre à la vision gouvernementale de<br />

l’accueil de la petite enfance.<br />

Enfin, la dernière réforme des 20 h gratuites<br />

s’est heurtée à des réticences des<br />

structures, le dispositif aboutissant à un<br />

plafonnement de leurs tarifs. Les 20 heures<br />

gratuites hebdomadaires dont bénéficient<br />

tous les enfants de 1 à 4 ans, sont payées<br />

par l’Etat au prix de 6 euros de l’heure.<br />

S’y ajoutent 0,71 euro pour compenser,<br />

notamment, la hausse de 10 % de l’encadrement<br />

permettant de garantir une offre<br />

plurilingue. L’impossibilité de facturer aux<br />

parents un supplément sur ces 20h menace<br />

la survie de nombreuses petites structures.<br />

La FELSEA s’interroge sur la volonté du<br />

Gouvernement de plafonner à terme les<br />

prix du secteur non-conventionné.<br />

La FELSEA s’interroge également sur la légitimité<br />

d’un système de financement distinct<br />

(conventionnés/non-conventionnés)<br />

alors que l’ensemble des acteurs ont la<br />

même mission de service public.<br />

Alors que l’idée de gratuité totale fait son<br />

chemin, la FELSEA se demande quelle sera<br />

à l’avenir la place des acteurs non-conventionnés<br />

dans le domaine de l’accueil de la<br />

petite enfance au Luxembourg.<br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 27


En coulisse Services<br />

BUSINESS MEDIA<br />

06.<strong>2019</strong><br />

VOYAGES :<br />

LA PERSONNALISATION A LA COTE<br />

On ne voyage plus aujourd’hui de la même manière qu’il y a dix ans. Fernand Heinisch,<br />

président de l'Union Luxembourgeoise des Agences de Voyages (ULAV) et gérant-associé<br />

des Voyages Emile Weber, nous en dit plus sur les tendances actuelles.<br />

TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />

05<br />

Fernand Heinisch<br />

le nombre de pays européens<br />

encore au top des destinations<br />

préférées des voyageurs<br />

luxembourgeois (Italie, France,<br />

Espagne, Grèce et Portugal)<br />

A<br />

lors que le soleil pointe doucement<br />

le bout de son nez, les envies<br />

de vacances se font également<br />

sentir. Cette année, il est probable que<br />

vous vous dirigiez vers l’Asie ou l’Amérique<br />

du Sud, sans doute en personnalisant<br />

l’offre qui vous est proposée.<br />

Il s’agit en effet là de quelques-unes des<br />

tendances relevées par Fernand Heinisch,<br />

gérant-associé des Voyages Emile Weber et<br />

président de l’Union Luxembourgeoise des<br />

Agences de Voyages (ULAV). « Toutefois,<br />

certaines destinations européennes restent<br />

parmi les préférées des voyageurs luxembourgeois<br />

: la France, l’Italie, la Grèce, l’Espagne,<br />

énumère-t-il. On assiste aussi à un<br />

vrai retour des destinations comme le Maroc<br />

et la Tunisie ainsi que la Turquie. Nous<br />

ne sommes pas encore revenus à la situation<br />

d’avant les révolutions arabes, mais il<br />

y a du mieux. »<br />

COMPOSER AVEC DE NOMBREUX<br />

ÉLÉMENTS<br />

Il est vrai que les tendances en matière de<br />

destinations sont bien souvent définies<br />

par la situation politique dans ces pays.<br />

« La stabilité dans les pays de destination<br />

est en effet un élément important pour les<br />

voyageurs, mais ce n’est pas le seul, complète<br />

Fernand Heinisch. Pour connaître les<br />

tendances à venir, il faut surtout savoir<br />

écouter les clients et, parfois, lancer l’une<br />

ou l’autre nouveauté pour voir si cela fonctionne.<br />

Tout n’est pas toujours prévisible. »<br />

Fernand Heinisch cite ainsi l’exemple du Sri<br />

Lanka, pays extrêmement populaire depuis<br />

deux ans, mais qui va connaître un sérieux<br />

passage à vide au cours des prochains<br />

mois, suite aux attentats qui viennent<br />

de s’y produire. « Toutefois, je pense que<br />

toutes les réservations pour cette destination<br />

ne seront pas forcément annulées.<br />

Lorsque de tels événements surviennent,<br />

les voyageurs gardent plus leur sang-froid<br />

qu’auparavant. Nous verrons ce qu’il en est<br />

dans quelques mois. »<br />

D’autres destinations lointaines pourront<br />

certainement remplacer cette région du<br />

monde dans le cœur des voyageurs. « L’Asie<br />

– Bali, le Cambodge, le Vietnam, la Thaïlande<br />

– est devenue une destination très<br />

prisée. C’est aussi le cas de l’Amérique du<br />

Sud, avec des pays comme le Pérou ou le<br />

Chili », détaille Fernand Heinisch.<br />

LES CROISIÈRES AMUSENT<br />

Au-delà des destinations, ce sont également<br />

les manières de voyager qui ont<br />

évolué. On note ainsi un succès grandissant<br />

pour les croisières, qu’il s’agisse de<br />

navigation fluviale ou en pleine mer. « C’est<br />

particulièrement le cas des croisières en<br />

mer dans les pays du Nord, comme la Norvège<br />

ou les pays baltes. En ce qui concerne<br />

les croisières fluviales, les voyages sur le<br />

Douro ou le Danube sont très populaires »,<br />

détaille Fernand Heinisch.<br />

Cependant, la véritable tendance est<br />

sans doute la demande de personnalisation<br />

des offres des voyagistes. « Les<br />

voyages sur-mesure, à la carte, sont très<br />

tendance, confirme Fernand Heinisch.<br />

C’est par exemple le cas pour les jeunes<br />

qui voyagent loin. Mais on constate que,<br />

pour les voyages forfaitaires également, il<br />

y a des demandes de ce genre : les gens<br />

veulent notamment avoir des excursions<br />

personnalisées. » Les agences de voyages<br />

s’adaptent évidemment à ces nouvelles<br />

envies, en offrant de nombreuses possibilités.<br />

Ainsi, les hôtels choisis peuvent<br />

aussi, à présent, être « seulement pour<br />

adultes » ou « pour sportifs », etc. Cette<br />

capacité d’adaptation était indispensable<br />

dans un environnement en plein changement.<br />

« Nous n’assistons pas à une croissance<br />

énorme du marché, mais les affaires<br />

restent stables au Luxembourg. Il faudra<br />

continuer à être attentif aux nouveaux<br />

désirs qui s’expriment au sein de notre<br />

clientèle pour garder le bon cap », conclut<br />

Fernand Heinisch.<br />

28 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce


News Services<br />

BUSINESS MEDIA<br />

06.<strong>2019</strong><br />

ENVIRONNEMENT<br />

BON ANNIVERSAIRE<br />

ECOTREL ET ECOBATERRIEN<br />

Les asbl ECOTREL et ECOBATTERIEN ont fêté, respectivement,<br />

leur 15 ème et 10 ème anniversaire en mai de cette année.<br />

À cette occasion, une exposition de photos d’art a été organisée<br />

dans le hall d’accueil de la maison du savoir à l’UNI Belval du 16<br />

au 31 mai <strong>2019</strong>. Elle portait sur les matières collectées et traitées<br />

vues sous un angle artistique. Les deux associations actives<br />

dans l’endossement des obligations à charge des producteurs<br />

et importateurs d’équipements électriques et électroniques ainsi<br />

que des piles et accumulateurs, ont réussi à s’adapter au progrès<br />

technologique, à l’évolution du commerce, au développement<br />

de la mobilité électrique, mais aussi à de nouvelles notions<br />

telles que la gestion des matières premières stratégiques<br />

ou encore l’exploitation des mines urbaines pour positionner<br />

le Luxembourg parmi les meilleurs élèves en UE.<br />

Plus d’informations sur www.ecotrel.lu<br />

et www.ecobatterien.lu<br />

ENVIRONNEMENT<br />

ALTERNATIVES AUX OBJETS<br />

ET AUX SACS EN PLASTIQUE À USAGE UNIQUE<br />

Dans le but d'éviter que les produits en plastique à usage unique ne soient<br />

remplacés par d’autres produits qui polluent autant l'environnement<br />

que ceux qui viennent d'être interdits, un guide d'évaluation de différents<br />

produits alternatifs - sous forme de fiches techniques qui peuvent être<br />

téléchargées en ligne - a été élaboré et sera mis à jour continuellement.<br />

Plus d’informations sur https://environnement.public.lu/fr/offall-ressourcen/guide-alternatives/evaluation-sacs.html<br />

RSE<br />

PRIX DU PROGRÈS ÉCONOMIQUE<br />

La Fondation Alphonse Weicker, en collaboration avec l’INDR et l’UEL, attribuera<br />

cette année son premier Prix du progrès économique durable à une entreprise<br />

luxembourgeoise labellisée ESR. Le Prix du progrès économique durable<br />

récompensera une entreprise ayant démontré de manière exemplaire<br />

sa contribution au développement durable moyennant sa stratégie RSE qui tient<br />

compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux. Les critères<br />

d’évaluation porteront sur la pertinence et la matérialité des thématiques RSE<br />

adoptées, l’implication ou la consultation des parties prenantes, la création de valeur<br />

partagée, l’innovation et le partage. Par ce Prix, doté d’un montant de 10.000 euros,<br />

la Fondation Alphonse Weicker contribue à valoriser la stratégie RSE comme<br />

une nouvelle exigence envers les entreprises, promue d’ailleurs dans les standards<br />

internationaux tels ISO 26000 ou encore GRI, et décrite dans le chapitre<br />

sur la stratégie RSE du Guide ESR de l’INDR. BGL BNP Paribas s’associe<br />

à cette action par un deuxième prix d’un montant de 2.500 euros.<br />

Le règlement du Prix du progrès économique durable <strong>2019</strong><br />

et le formulaire en ligne à utiliser pour le dépôt des candidatures<br />

jusqu’au 31 mai <strong>2019</strong> sont disponibles sur : https://indr.lu/prix-du-progres<br />

30 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce


Société<br />

BUSINESS MEDIA<br />

06.<strong>2019</strong><br />

« POUR LA MOBILITÉ AUSSI,<br />

IL FAUT MANIER<br />

LA CAROTTE ET LE BÂTON »<br />

Pour atteindre son objectif de réduction<br />

des émissions de gaz à effet de serre<br />

de 50 % d’ici à 2030, par rapport à<br />

l’année 2005, le nouveau gouvernement<br />

poursuit sur la lancée de la précédente<br />

législature en adoptant une série de<br />

mesures incitatives ou contraignantes.<br />

François Bausch, ministre de la Mobilité,<br />

s’en explique.<br />

TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />

François Bausch, Ministre de la Mobilité<br />

Marco Boly et Claude Santini<br />

32 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce


06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Société<br />

PARMI LES MESURES PRISES<br />

POUR FAVORISER LA MOBILITÉ<br />

DURABLE, ON TROUVE LES AIDES<br />

FINANCIÈRES OCTROYÉES<br />

À L’ACHAT D’UN VÉHICULE<br />

À FAIBLES ÉMISSIONS.<br />

CONCERNENT-ELLES AUSSI<br />

LES ENTREPRISES ?<br />

Oui, les nouvelles aides financières pour<br />

véhicules automoteurs sont non seulement<br />

éligibles pour les personnes privées,<br />

mais aussi disponibles pour les<br />

personnes morales de droit privé, c’està-dire<br />

les professionnels. Ces primes ont<br />

été introduites en <strong>2019</strong>, mais elles ont<br />

vocation à être prolongées durant plusieurs<br />

années. Ainsi, si certains s’interrogent<br />

sur la durée pendant laquelle il<br />

sera possible d’obtenir la prime, qu’ils se<br />

rassurent : il n’est pas impératif de faire<br />

immatriculer son véhicule à basses émissions<br />

au cours de l’année pour pouvoir<br />

bénéficier de cette aide.<br />

QUELLES SONT LES AIDES<br />

QUI SOUTIENNENT<br />

LES PROFESSIONNELS<br />

DANS LEUR TRANSITION<br />

VERS UNE MOBILITÉ PLUS DURABLE ?<br />

A côté des nouvelles aides financières,<br />

l’utilisation de véhicules de service qui<br />

émettent peu de CO 2<br />

est favorisée d’un<br />

point de vue fiscal. En outre, nous travaillons<br />

à la mise en place d’un vrai « paquet<br />

mobilité » qui donnerait la possibilité de<br />

déduire fiscalement d’autres services de<br />

mobilité que la voiture individuelle, par<br />

exemple les abonnements de car-sharing,<br />

le covoiturage, les vélos en libre-service,<br />

etc. Le but est de permettre à chaque employé<br />

d’organiser sa mobilité comme il le<br />

souhaite, en utilisant des moyens alternatifs<br />

à la voiture individuelle. Celle-ci<br />

constitue un mode de déplacement qu’il<br />

faut aujourd’hui réellement chercher à<br />

proscrire si l’on souhaite promouvoir une<br />

mobilité plus durable.<br />

« POUR QUE LES GENS SE DIRIGENT<br />

VERS DES SOLUTIONS DE MOBILITÉ PLUS DURABLES,<br />

IL FAUT D’ABORD QUE DES ALTERNATIVES EXISTENT<br />

ET QU’ELLES SOIENT EFFICACES »<br />

ON VOIT ARRIVER SUR LE MARCHÉ<br />

LES PREMIERS VÉHICULES LOURDS<br />

100 % ÉLECTRIQUES OU HYBRIDES.<br />

DES AIDES SERONT-ELLES PRÉVUES<br />

POUR LES SOCIÉTÉS<br />

QUI LES UTILISENT ?<br />

Ce n’est pas prévu actuellement. En ce qui<br />

concerne les véhicules de transport de personnes,<br />

nous souhaitons électrifier au plus<br />

vite les lignes de bus RGTR. Le but est d’avoir<br />

une flotte électrique de 1.300 bus en 2030.<br />

RENDRE LA MOBILITÉ PLUS<br />

DURABLE, C’EST AUSSI<br />

LA FLUIDIFIER. QUELLES SONT<br />

LES SOLUTIONS ENVISAGÉES<br />

POUR RÉDUIRE LES EMBOUTEILLAGES<br />

AUX HEURES DE POINTE ?<br />

Pour la mobilité comme pour tout autre<br />

secteur, le maniement de la carotte et du<br />

bâton, d’une combinaison entre des incitants<br />

et des mesures plus punitives ou<br />

contraignantes, reste particulièrement efficace.<br />

Pour que les gens se dirigent vers<br />

des solutions de mobilité alternatives, plus<br />

durables, il faut d’abord que ces alternatives<br />

existent et qu’elles soient efficaces.<br />

Si c’est le cas, je suis convaincu que les<br />

gens les utiliseront massivement, comme<br />

cela a été prouvé dans d’autres régions du<br />

monde. C’est la seule solution pour éviter<br />

ces problématiques de congestion qui deviennent<br />

insupportables au Luxembourg.<br />

En effet, même si on construit des autoroutes<br />

à trois voies dans tout le pays, on<br />

ne parviendra pas à fluidifier le trafic si<br />

tout le monde continue à utiliser sa voiture<br />

de manière individuelle. Évidemment,<br />

il restera toujours quelques irréductibles<br />

qu’on n’arrivera pas à convaincre d’utiliser<br />

un autre moyen de transport que leur<br />

propre voiture. Ce sont eux qu’il faudra<br />

alors pouvoir viser à travers des mesures<br />

plus contraignantes, en utilisant le bâton<br />

plutôt que la carotte…<br />

UN PÉAGE URBAIN À LUXEMBOURG<br />

POURRAIT-IL FAIRE PARTIE<br />

DE CES MESURES<br />

CONTRAIGNANTES VISANT CEUX<br />

QUI CONTINUENT À PRIVILÉGIER<br />

LEUR VOITURE INDIVIDUELLE ?<br />

Le péage urbain ne peut être envisageable<br />

que si les transports en commun permettant<br />

de rejoindre la ville et de s’y déplacer<br />

sont véritablement efficaces. C’est la<br />

raison pour laquelle nous sommes actuellement<br />

dans une phase d’investissements<br />

massifs en faveur des transports en commun<br />

: le tram a été lancé, nous travaillons<br />

beaucoup à l’amélioration de l’offre ferroviaire,<br />

et une réforme concernant les bus<br />

sera mise en place en 2021. Grâce à toutes<br />

ces initiatives, nous allons procéder à un<br />

vrai saut qualitatif dans l’offre disponible.<br />

Si nous constatons que trop de personnes<br />

continuent à utiliser leur voiture individuelle<br />

pour rejoindre Luxembourg, malgré<br />

ces différentes améliorations, nous<br />

pourrons alors envisager la mise en place<br />

d’un péage urbain, en dernier recours.<br />

Ceci étant dit, je pense que les mentalités<br />

sont en train de changer, surtout auprès<br />

de la jeune génération, qui est déjà<br />

beaucoup moins encline que ma génération<br />

à passer son permis de conduire,<br />

par exemple. Avec l’offre de transports<br />

en commun qui sera disponible à terme<br />

au Luxembourg, la mobilité alternative<br />

devrait donc prendre un essor important.<br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 33


Société<br />

BUSINESS MEDIA<br />

06.<strong>2019</strong><br />

MODU 2.0,<br />

UNE AMBITIEUSE STRATÉGIE<br />

C’est en 2012 que la première<br />

stratégie pour la mobilité durable<br />

(MoDu) a été mise en place.<br />

Le 23 mai 2018, une nouvelle<br />

stratégie, intitulée Modu 2.0,<br />

a été approuvée par le Conseil<br />

de Gouvernement.<br />

Celle-ci se fixe quatre objectifs<br />

chiffrés pour améliorer la mobilité<br />

quotidienne au Luxembourg.<br />

Le premier est d’augmenter<br />

la part de transports en commun<br />

et de modes de mobilité plus<br />

actifs (piétons et cyclistes) utilisés<br />

pour le trajet domicile-travail.<br />

Le second est d’accroître le taux<br />

moyen d’occupation des voitures<br />

privées. L’augmentation de la part<br />

de transports en commun<br />

et de la mobilité active pour<br />

le trajet domicile-école constitue<br />

le troisième objectif. Enfin, le<br />

quatrième objectif est de rendre<br />

les transports en commun plus<br />

attractifs à travers une plus<br />

grande fiabilité, ponctualité<br />

et rapidité.<br />

COMMENT LES ENTREPRISES<br />

SERONT-ELLES AIDÉES POUR FAIRE<br />

FACE À LA NÉCESSITÉ<br />

DE TRANSFORMER LA MOBILITÉ<br />

DE LEURS EMPLOYÉS ?<br />

Dans notre stratégie globale, l’Etat a évidemment<br />

un rôle à jouer. Mais les individus<br />

et les entreprises, elles aussi, doivent<br />

apporter leur pierre à l’édifice. Ainsi, nous<br />

croyons beaucoup à la mise en place d’un<br />

plan de mobilité au sein de chaque entreprise.<br />

Il s’agit d’abord, pour les sociétés<br />

elles-mêmes, de réaliser une analyse de<br />

la situation en interne, afin de connaître<br />

exactement quels sont les besoins de chacun<br />

des collaborateurs. Ensuite, l’Etat peut<br />

aider les entreprises dans la mise en place<br />

de solutions de mobilité durable qui répondent<br />

précisément à ces besoins.<br />

Certaines grandes entreprises ont par ailleurs<br />

leur « coordinateur de mobilité ».<br />

C’est par exemple le cas chez PwC, où des<br />

solutions de car-sharing ou de covoiturage<br />

sont notamment gérées et promues en<br />

interne. Ces sociétés offrent par exemple<br />

un certain nombre de places de parking<br />

gratuites pour les personnes qui font du<br />

covoiturage. Mais il est vrai que les plus<br />

petites structures n’ont pas forcément les<br />

moyens de mettre en place ce genre de solutions<br />

et de les financer en propre. Mon<br />

ministère est tout à fait disposé à les aider,<br />

par exemple en collaboration avec la<br />

Chambre des métiers ou la CLC, qui pourraient<br />

contribuer à mieux coordonner ces<br />

programmes d’aide aux PME.<br />

LES OUTILS DIGITAUX PEUVENT<br />

AUSSI ÊTRE UTILES POUR RENDRE<br />

LA MOBILITÉ PLUS EFFICACE<br />

ET PLUS DURABLE. COMMENT<br />

EXPLIQUEZ-VOUS DÈS LORS QUE LES<br />

SOCIÉTÉS DE TRANSPORT SOIENT<br />

EXCLUES DES PROGRAMMES D’AIDE<br />

ÉTATIQUES COMME FIT4DIGITAL ?<br />

Il faut nous laisser un peu de temps pour<br />

développer ce programme et l’étendre à<br />

tous les secteurs. Mais il est évident que<br />

les entreprises de transport pourront, elles<br />

aussi, bénéficier à terme de ces aides et<br />

de ces programmes. Nous nous rendons<br />

bien compte que la digitalisation peut<br />

aussi être utile pour améliorer la mobilité,<br />

pour mieux la planifier notamment. A ce<br />

propos, je travaille d’ailleurs à une réorganisation<br />

du ministère qui vise à intégrer<br />

le Verkéiersverbond afin que les plans de<br />

mobilité pour les entreprises soient encore<br />

mieux coordonnés avec le ministère. Aujourd’hui,<br />

chacun travaille dans son coin,<br />

et cela manque un peu d’efficacité. Le but<br />

est de mieux associer les différentes forces<br />

vives de l’Etat pour mieux planifier la mobilité,<br />

notamment à l’aide d’outils digitaux.<br />

IL EXISTE AUJOURD’HUI<br />

DE NOMBREUSES ALTERNATIVES<br />

AU DIESEL. POURTANT,<br />

LES INFRASTRUCTURES ROUTIÈRES<br />

PERMETTANT DE FAIRE LE PLEIN<br />

DE GAZ, D’ÉLECTRICITÉ<br />

OU D’HYDROGÈNE SONT ENCORE<br />

TROP PEU NOMBREUSES.<br />

Y A-T-IL DES PROJETS À CE NIVEAU ?<br />

Je pense que l’électricité est l’énergie optimale<br />

pour propulser les voitures privées et<br />

la plupart des bus. Toutefois, l’hydrogène<br />

représente une solution d’avenir pour les<br />

poids lourds et les véhicules qui couvrent<br />

chaque journée de grandes distances. Ainsi,<br />

il faudra, en parallèle à l’important travail<br />

qui est déjà lancé par rapport aux bornes de<br />

recharge électrique, mettre en place les des<br />

stations de ravitaillement en hydrogène. Un<br />

premier projet de station d’hydrogène est<br />

d’ailleurs en cours d’élaboration. L’industrie<br />

automobile européenne s’est un peu reposée<br />

sur ses lauriers ces dernières années et<br />

les Chinois ont déjà pris une belle longueur<br />

d’avance dans l’électromobilité. Certes, les<br />

véhicules fonctionnant à l’électricité et avec<br />

des piles à combustible à hydrogène sont<br />

encore coûteux, mais on voit déjà que les<br />

prix sont en train de baisser et en même<br />

34 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce


06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA Société<br />

1.300<br />

c'est le nombre de bus électrique<br />

prévu pour 2030<br />

temps l’autonomie des voitures électriques<br />

augmente. S’y ajoutent les nouvelles primes<br />

que le gouvernement vient d’introduire. Je<br />

suis convaincu que, prochainement, le coût<br />

d’un véhicule électrique sera équivalent<br />

voire inférieur à celui d’un véhicule à moteur<br />

thermique. La transition vers ces nouvelles<br />

technologies se fera alors très rapidement.<br />

UNE PREMIÈRE AUGMENTATION<br />

DES ACCISES SUR LE DIESEL<br />

EST INTERVENUE AU PREMIER MAI.<br />

Y EN AURA-T-IL D’AUTRES<br />

DANS LE FUTUR, SACHANT QUE<br />

CE GENRE DE MESURE PEUT ÊTRE<br />

DOMMAGEABLE POUR CERTAINES<br />

ENTREPRISES ?<br />

Tout d’abord, il faut signaler que cette augmentation<br />

des accises de deux centimes par<br />

litre de diesel n’a évidemment pas pour but<br />

de pénaliser les entreprises. C’est la raison<br />

pour laquelle nous n’avons pas augmenté le<br />

diesel de cinq ou dix centimes en une fois,<br />

comme cela a été fait dans d’autres pays,<br />

car cela mettrait en difficulté les entreprises,<br />

notamment celles qui sont actives dans le<br />

secteur du transport. Notre première volonté<br />

est de réduire le tourisme à la pompe,<br />

et cette augmentation peut déjà avoir un effet<br />

à ce niveau. Nous allons observer ce que<br />

cette mesure donne au cours des prochains<br />

mois. Si elle n’a qu’un impact limité sur ce<br />

phénomène, nous devrons en remettre une<br />

couche en procédant à une nouvelle augmentation<br />

des accises sur le diesel.<br />

LES « GIGALINERS », CES CAMIONS<br />

DE GRANDE TAILLE PERMETTANT<br />

DE TRANSPORTER DES<br />

VOLUMES PLUS IMPORTANTS DE<br />

MARCHANDISES CONTRIBUENT À<br />

RÉDUIRE LE NOMBRE DE CAMIONS<br />

SUR LES ROUTES. ENVISAGEZ-VOUS<br />

DE LES AUTORISER À ROULER<br />

AU LUXEMBOURG ?<br />

Je ne suis pas favorable à la circulation<br />

de ces véhicules sur le territoire luxembourgeois.<br />

Nous avons un accord avec la<br />

Belgique et les Pays-Bas pour ne pas les<br />

bloquer durant la phase de test qui est en<br />

cours, mais nous avons stipulé dès le départ<br />

que le Luxembourg ne voulait pas<br />

autoriser durablement ces gigaliners dans<br />

le pays. C’est une question de philosophie<br />

mais aussi de sécurité routière. Pour éviter<br />

la congestion des axes routiers il n’est selon<br />

moi plus envisageable de transporter des<br />

marchandises sur des longues distances par<br />

la route. J’ai la conviction qu’il est préférable<br />

de développer le rail pour assurer le transport<br />

de marchandises. C’est la raison pour<br />

laquelle nous avons investi autant dans la<br />

plateforme multimodale de Bettembourg au<br />

cours des dernières années. Le train est une<br />

vraie solution, très efficace, pour répondre<br />

à l’exigence d’une mobilité plus durable. Il<br />

faut en outre prendre en compte la spécificité<br />

du réseau autoroutier luxembourgeois,<br />

qui comporte de nombreux échangeurs. La<br />

présence massive de véhicules très longs<br />

peut rendre l’entrée ou la sortie sur l’autoroute<br />

plus difficile pour d’autres véhicules.<br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 35


L’avis de l’expert // Droit des Sociétés<br />

BUSINESS MEDIA<br />

06.<strong>2019</strong><br />

RGPD, UN AN APRÈS – QUEL BILAN ?<br />

La Commission nationale pour la protection<br />

des données (CNPD) tire un premier<br />

bilan un après l’entrée en application<br />

du règlement général sur la protection<br />

des données (RGPD) le 25 mai 2018.<br />

TEXTE : TINE LARSEN,<br />

PRÉSIDENTE, CNPD<br />

Depuis l’entrée en vigueur du RGPD le<br />

25 mai 2018, la CNPD est passée d’un<br />

système de contrôle a priori vers un<br />

contrôle a posteriori des traitements de<br />

données personnelles. Ce changement de<br />

paradigme lui a permis de se concentrer<br />

davantage sur ses missions de sensibilisation<br />

du grand public, de guidance des<br />

responsables du traitement et d’enquête.<br />

UNE COMMISSION TRÈS SOLLICITÉE<br />

L’entrée en application des nouvelles<br />

règles a été accompagnée par une prise de<br />

conscience inédite des enjeux de protection<br />

des données auprès de professionnels<br />

et des particuliers. Cela a conduit à une<br />

augmentation importante des sollicitations<br />

de la CNPD.<br />

Ainsi, la CNPD a reçu 1.112 demandes de<br />

renseignement par écrit en 2018, soit plus<br />

du double qu’en 2017 où elle en avait reçu<br />

528. Ce nombre élevé s’explique par l’effet<br />

médiatique du RGPD et des acteurs de plus<br />

en plus sensibilisés.<br />

De nombreuses questions ont porté sur<br />

la mise en conformité à la nouvelle législation.<br />

D’autres demandes récurrentes<br />

concernaient notamment la vidéosurveillance<br />

(du domicile privé et sur le lieu de<br />

travail), le délégué à la protection des données<br />

ou encore le droit d’accès et les autres<br />

droits des personnes concernées (droit à<br />

l’effacement, droit d’opposition, droit de<br />

rectification, etc.).<br />

VERS PLUS DE GUIDANCE<br />

ET DE SENSIBILISATION<br />

De nombreuses mesures ont été prises lors<br />

des derniers mois, dont notamment :<br />

• l’organisation d’une campagne de sensibilisation<br />

qui consistait notamment dans<br />

36 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce


06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Droit des Sociétés // L’avis de l’expert<br />

l’organisation de plusieurs conférences, la<br />

distribution de 12.000 brochures, ainsi que<br />

l’intervention dans les médias ;<br />

• la création de deux nouvelles brochures<br />

(sur les obligations des organismes et sur<br />

les droits des citoyens) ;<br />

• l’élaboration de nouvelles lignes directrices<br />

en matière de vidéosurveillance,<br />

concernant le droit à l’image, relatives aux<br />

règles de protection des données dans<br />

le cadre des élections sociales et pour le<br />

monde associatif ;<br />

• la publication en ligne de plusieurs formulaires<br />

(notification de violations de<br />

données, déclaration du délégué à la protection<br />

des données, demande de consultation<br />

préalable) facilitant la tâche aux responsables<br />

du traitement ;<br />

• la formation de plus de 500 personnes<br />

lors de 12 sessions d’introduction à la protection<br />

des données ;<br />

• l’organisation du premier « DaPro Lab<br />

(CNPD’s Open Data Protection Laboratory)<br />

» sur l’évaluation des impacts sur les<br />

personnes concernées d’une violation de<br />

données dans le milieu hospitalier ;<br />

• l’organisation de workshops s’adressant<br />

aux utilisateurs du « GDPR Compliance<br />

Support Tool », un outil leur permettant de<br />

vérifier le niveau de maturité de leur organisation<br />

en matière de protection des données<br />

ou encore<br />

• la participation à plus de 86 conférences<br />

et formations à l’attention de publics<br />

spécialisés.<br />

UN NOMBRE RECORD<br />

DE RÉCLAMATIONS<br />

Le nombre de réclamations a plus que<br />

doublé par rapport à l’année précédente,<br />

de 200 en 2017 à 450 en 2018. Le RGPD<br />

a eu un impact important: lors des 5 premiers<br />

mois de l’année, la CNPD a reçu en<br />

moyenne 18 plaintes par mois, tandis que<br />

pour les 7 mois suivants, elle en a reçu 51<br />

par mois.<br />

Presqu’un quart des plaintes (24 %) a été<br />

motivé par le non-respect du droit d’accès<br />

par les responsables du traitement.<br />

Les demandes d’effacement ou de rectification<br />

de données auxquelles les suites<br />

souhaitées n’avaient pas été réservées ont<br />

constitué 16 % des plaintes. Dans 15 % des<br />

« LA CNPD A ÉGALEMENT RÉALISÉ DES CONTRÔLES<br />

RÉACTIFS SUR BASE D’INCIDENTS, DE RÉCLAMATIONS,<br />

D’INFORMATIONS RELAYÉES DANS LES MÉDIAS<br />

OU FAISANT SUITE À UN CONTRÔLE PRÉCÉDENT»<br />

cas, les plaignants ont demandé à la CNPD<br />

de vérifier la licéité de certaines pratiques<br />

administratives ou commerciales. Ils ont<br />

notamment remis en cause les conditions<br />

générales relatives à des commerces ou<br />

des services en ligne ou encore la durée de<br />

conservation des données collectées.<br />

RENFORCEMENT DE LA<br />

MÉTHODOLOGIE D’ENQUÊTE :<br />

AUDITS ET CONTRÔLES SUR PLACE<br />

La CNPD a adapté sa stratégie et mis en<br />

place des enquêtes dites « proactives ». Ces<br />

enquêtes sont effectuées sous la forme<br />

d’audits thématiques portant sur les nouvelles<br />

obligations du RGPD.<br />

Vu l’impact du nouveau rôle du délégué à<br />

la protection des données (DPD) et l’importance<br />

de son intégration dans l’entreprise,<br />

la CNPD a décidé de lancer une campagne<br />

d’enquête thématique sur la fonction du<br />

DPD. Ainsi, 25 procédures d’audit ont été<br />

ouvertes en 2018.<br />

La CNPD a également réalisé des contrôles<br />

réactifs sur base d’incidents, de réclamations,<br />

d’informations relayées dans les médias<br />

ou faisant suite à un contrôle précédent.<br />

12 enquêtes sur place ont eu lieu en<br />

2018 dans les domaines de la vidéosurveillance,<br />

de la géolocalisation, de la publicité<br />

et du marketing.<br />

CAUSE PRINCIPALE DES<br />

VIOLATIONS DE DONNÉES :<br />

L’ERREUR HUMAINE<br />

Depuis le 25 mai 2018, les responsables<br />

de traitement doivent notifier les violations<br />

de données à caractère personnel à<br />

la CNPD dans un délai de 72 heures après<br />

en avoir pris connaissance si la violation<br />

en question est susceptible d'engendrer<br />

un risque pour les droits et libertés des<br />

personnes concernées.<br />

En 2018, 172 violations de données ont été<br />

déclarées à la CNPD. La principale cause de<br />

violation de données à caractère personnel<br />

reste l’erreur humaine.<br />

Pour y remédier, les entreprises doivent donc<br />

renforcer le facteur humain. Cela passe avant<br />

tout par la sensibilisation et la formation du<br />

personnel qui doit être systématique et régulière.<br />

Beaucoup d’entreprises effectuent<br />

ces formations lors de l’embauche et ensuite<br />

« oublient » cette question.<br />

PERSPECTIVES D’AVENIR<br />

Une année après l’entrée en application<br />

du RGPD, la CNPD consolide ses nouvelles<br />

structures et procédures. En <strong>2019</strong>, elle<br />

poursuivra ses efforts d’accompagnement<br />

des acteurs dans l’application conforme<br />

de la législation en matière de protection<br />

des données personnelles et renforcera le<br />

contrôle du respect des obligations en découlant<br />

en coopération avec ses homologues<br />

européens.<br />

[1] Loi du 1 er août 2018 portant organisation de la CNPD et<br />

du régime général sur la protection des données et loi du 1er<br />

août 2018 relative à la protection des données en matière pénale<br />

ainsi qu’en matière de sécurité nationale (transposition<br />

de la Directive (UE) 2016/680)<br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 37


Entrevue Social<br />

BUSINESS MEDIA<br />

06.<strong>2019</strong><br />

LE DOSSIER DE SOINS PARTAGÉ<br />

BIENTÔT ACCESSIBLE À TOUS<br />

Le Dossier de Soins Partagé (DSP) est un<br />

outil digital qui permettra à tout patient<br />

de consulter ses données médicales en<br />

quelques clics et facilitera grandement la<br />

communication entre les professionnels<br />

de la santé. Après une phase de test<br />

de plusieurs années, il devrait devenir<br />

accessible à tous les Luxembourgeois dans<br />

le courant du mois d’octobre. Hervé Barge,<br />

directeur de l’Agence eSanté, qui a mis au<br />

point cet outil, nous expose ses atouts et<br />

les défis que sa mise en place a comportés.<br />

TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />

IMAGE : O. MINAIRE<br />

Hervé Barge<br />

POUVEZ-VOUS NOUS RAPPELER<br />

LE CONTEXTE DANS LEQUEL<br />

A ÉTÉ MIS AU POINT LE DOSSIER<br />

DE SOINS PARTAGÉ ?<br />

En 2010, une loi a été votée pour mettre<br />

en place l’Agence eSanté. Parmi ses objectifs<br />

prioritaires, figurait la création d’un<br />

Dossier de Soins Partagé, permettant de<br />

coordonner les soins entre les différents<br />

acteurs du secteur de la santé : médecins,<br />

pharmaciens, hôpitaux, laboratoires, infirmiers,<br />

etc. Evidemment, les patients<br />

ont également accès à leur DSP. Le but<br />

est d’offrir une meilleure prise en charge<br />

des soins de santé, que l’on soit malade<br />

ou pas. Ainsi, si vous êtes allergique à<br />

un produit, il peut être intéressant que<br />

le médecin qui vous prescrit un médicament<br />

dans lequel se trouve ce composant<br />

le sache…<br />

CONCRÈTEMENT, QUE RETROUVE-<br />

T-ON DANS CET OUTIL DIGITAL ?<br />

On y retrouve une série de documents placés<br />

par les professionnels de la santé ayant<br />

affaire, à un moment ou à un autre, avec le<br />

patient qui dispose d’un DSP. Il peut s’agir<br />

de documents « biologiques » édités suite<br />

à une analyse en laboratoire, mais aussi<br />

du « résumé patient », qui est une sorte de<br />

photographie de l’état de santé du patient<br />

à un moment précis. En outre, des résumés<br />

de prestations médicales peuvent également<br />

se retrouver dans le DSP.<br />

38 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce


06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Entrevue Social<br />

OÙ EN EST-ON DANS LA MISE<br />

EN PLACE EFFECTIVE DU DSP ?<br />

A la fin 2015, nous avons commencé une<br />

phase pilote avec les premiers patients.<br />

Aujourd’hui, ils sont entre 55.000 et<br />

60.000 à avoir ouvert leur DSP, ce qui est<br />

bien au-delà des attentes que nous avions.<br />

Cette phase nous a permis de tirer de<br />

nombreux enseignements sur l’utilisation<br />

du DSP.<br />

QUELS SONT-ILS ?<br />

On voit que cela fonctionne. Le succès<br />

inattendu de la formule s’illustre aussi<br />

par le très faible taux de fermeture de<br />

DSP : seuls 0,7 % des patients participant<br />

au projet pilote ont fermé leur Dossier de<br />

Soins Partagé. En outre, on constate que de<br />

nombreux documents ont été placés dans<br />

le DSP, puisqu’une moyenne de quatre documents<br />

par patient a été relevée. A titre<br />

de comparaison, en France, au bout de 10<br />

ans de phase pilote, on en était à un document<br />

par patient…<br />

L’UNE DES CRAINTES ÉTAIT ÉGA-<br />

LEMENT DE VOIR LES PERSONNES<br />

ÂGÉES LARGUÉES PAR LA NUMÉ-<br />

RISATION DU DOSSIER MÉDICAL.<br />

S’EST-ELLE VÉRIFIÉE ?<br />

Pas du tout, et c’est une grande satisfaction.<br />

65 % des participants à la phase test<br />

ont plus de 55 ans. Les personnes plus<br />

âgées ont réellement accroché au DSP. Il<br />

n’y a donc pas de « rupture technologique »<br />

à ce niveau. La facilité d’accès au DSP, grâce<br />

à une simple connexion Internet, participe<br />

sans doute à cette adoption aisée. Cela dit,<br />

l’essentiel est surtout que les professionnels<br />

adhèrent afin que le système soit réellement<br />

efficace.<br />

JUSTEMENT, QUEL A ÉTÉ<br />

LE RETOUR DES PROFESSIONNELS<br />

DE LA SANTÉ ?<br />

Il est difficile de tirer des conclusions, car<br />

nous n’en sommes encore qu’à une phase<br />

pilote, mais il est clair que le DSP constitue<br />

un formidable facilitateur d’échanges entre<br />

collègues. Il y a une certaine immédiateté<br />

qui permet au spécialiste de connaître<br />

« IL N’Y A PAS DE RUPTURE TECHNOLOGIQUE :<br />

LES PERSONNES PLUS ÂGÉES ONT ACCROCHÉ AU DSP »<br />

les résultats d’un examen ou d’une auscultation<br />

par un généraliste de manière<br />

instantanée. Au final, tout ceci permet<br />

d’améliorer la qualité de la prise en charge<br />

du patient, au Luxembourg mais aussi à<br />

l’étranger. En effet, grâce à l’avance que<br />

nous avons prise, nous avons eu la possibilité<br />

de rejoindre le programme européen<br />

CEF, qui permet d’échanger les données<br />

médicales entre plusieurs pays. A terme,<br />

on pourra ainsi beaucoup mieux prendre<br />

en charge un patient étranger et être mieux<br />

pris en charge à l’étranger.<br />

LA MISE EN PLACE DU DSP S’EST-<br />

ELLE HEURTÉE À DES DIFFICULTÉS,<br />

NOTAMMENT EN MATIÈRE<br />

DE PROTECTION DES DONNÉES<br />

ET DE SÉCURITÉ ?<br />

Les données médicales étant des données<br />

sensibles, nous avons, dès le départ et<br />

donc avant la promulgation du RGPD, mis<br />

en place les différents garde-fous nécessaires<br />

pour garantir la protection de ces<br />

données. Celles-ci sont hébergées sur le<br />

territoire luxembourgeois, dans un data<br />

centre de niveau Tier IV. L’accès à la plateforme<br />

numérique est sécurisé par Luxtrust.<br />

Nous avons donc réalisé un gros travail de<br />

sécurisation, tout en veillant à être suffisamment<br />

résilients en cas d’attaque. A ce<br />

niveau, nos échanges avec des professionnels<br />

issus d’autres secteurs ont été particulièrement<br />

enrichissants.<br />

A QUEL MOMENT LE DSP SERA-T-IL<br />

EFFECTIF POUR L’ENSEMBLE<br />

DES LUXEMBOURGEOIS ?<br />

Le règlement grand-ducal nécessaire pour<br />

généraliser le DSP à tous les assurés luxembourgeois<br />

est sorti il y a quelques jours. Il<br />

pourrait encore passer par le Conseil d’Etat<br />

et la CNPD. On s’attend toutefois à ce que<br />

la généralisation du DSP soit effective au<br />

mois d’octobre.<br />

UNE COMMUNICATION<br />

PLUS LARGE À VENIR<br />

Jusqu’ici, l’Agence eSanté<br />

a axé sa communication sur<br />

les professionnels de la santé.<br />

« Ceux-ci sont de véritables<br />

vecteurs de communication vers<br />

leurs patients, explique à ce<br />

propos Daisy Smet, Responsable<br />

du pôle administrationcommunication<br />

pour l’agence.<br />

Toutefois, nous allons bientôt<br />

communiquer de manière plus<br />

large vers le grand public, afin<br />

qu’il soit préparé à l’arrivée du<br />

DSP. Au-delà de conférences<br />

et communiqués de presse<br />

ainsi que des actions de<br />

communication ciblées aux<br />

patients, nous allons aussi<br />

continuer à informer les<br />

professionnels du secteur,<br />

pour dissiper leurs dernières<br />

craintes éventuelles. »<br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 39


En coulisse Social<br />

BUSINESS MEDIA<br />

06.<strong>2019</strong><br />

LUTTER CONTRE LES MÉDICAMENTS FALSIFIÉS<br />

À la manière des sacs à main, vêtements ou montres, les médicaments sont eux aussi<br />

sujets à la contrefaçon et à la falsification. Sous l’impulsion de la Commission européenne,<br />

un système vient d’être mis en place au Luxembourg pour endiguer ce marché<br />

juteux et garantir la sécurité des patients.<br />

TEXTE : JEANNE RENAULD<br />

5 ans<br />

C’est la période qui sera nécessaire<br />

pour que le nouveau système<br />

d’authentification et de contrôle<br />

des médicaments<br />

soit pleinement fonctionnel<br />

S<br />

elon l’Organisation Mondiale de la Santé,<br />

10 % des médicaments seraient falsifiés<br />

dans les pays à revenu faible ou<br />

intermédiaire. « Au Luxembourg, ces cas<br />

sont très rares, confie Marianne Meyers,<br />

pharmacienne et Administratrice au Syndicat<br />

des Pharmaciens Luxembourgeois (SPL).<br />

Mais d’autres pays d’Europe, ainsi que les<br />

circuits de vente parallèles, comme Internet,<br />

sont davantage concernés. »<br />

UN SYSTÈME CONÇU<br />

PAR LES ACTEURS DE TERRAIN<br />

Pour lutter contre ce commerce de contrefaçon<br />

et assurer la sécurité des patients,<br />

l’Union européenne a introduit une directive<br />

(2011/62/UE) visant à empêcher l’entrée<br />

de médicaments falsifiés dans la chaîne<br />

de distribution. « Habituellement, les directives<br />

s’adressent aux États membres.<br />

Pour la première fois, la Commission a<br />

encouragé un partenariat public-privé, incluant<br />

l’industrie pharmaceutique dans la<br />

boucle », précise Hendrik Kühne, Secrétaire<br />

général de l’Association Pharmaceutique<br />

Luxembourgeoise (APL) et Président de la<br />

LMVO (Luxembourg Medicines Verification<br />

Organisation), organe chargé de la mise en<br />

œuvre de la directive au Luxembourg.<br />

La directive prévoit que le système soit financé<br />

par l’industrie. La LMVO a choisi d’impliquer<br />

également les grossistes répartiteurs,<br />

les pharmaciens d’hôpital et d’officine. Pendant<br />

trois ans, ces acteurs ont donc réfléchi<br />

au meilleur système de vérification des médicaments<br />

à mettre en place au Grand-Duché,<br />

en étroite collaboration avec la BeMVO<br />

(Belgique). « 80 % des médicaments vendus<br />

au Luxembourg proviennent de Belgique, et<br />

il était alors assez logique que nous travaillions<br />

main dans la main. La création d’une<br />

base de données commune nous a surtout<br />

en effet permis de minimiser fortement les<br />

coûts », indique Hendrik Kühne.<br />

UNE AUTHENTIFICATION<br />

UNIQUE POUR CHAQUE BOÎTE<br />

C’est un système utilisant un numéro d’authentification<br />

unique, défini de manière aléatoire<br />

et valable à l’échelle européenne, qui a<br />

finalement été retenu. Concrètement, depuis<br />

le 9 février <strong>2019</strong>, chaque boîte de médicaments<br />

produite doit être dotée, en plus des<br />

informations habituelles – numéro de lot et<br />

date de péremption notamment – d’un numéro<br />

spécifique, présenté sous forme de<br />

code barre 2D. L’industrie est chargée d’apposer<br />

ce code sur la boîte et d’uploader les<br />

données qui y sont liées sur le hub européen<br />

d’authentification des médicaments, avant<br />

qu’elles ne basculent, en temps réel, vers les<br />

bases de données nationales. Tous les médicaments<br />

ne sont pas concernés. « Seuls ceux<br />

sur ordonnance sont soumis à la directive,<br />

précise Marianne Meyers, Vice-Présidente<br />

de la LMVO. Chaque État membre est ensuite<br />

libre d’élargir la réglementation s’il le souhaite.<br />

La Belgique, par exemple, intègre les<br />

médicaments remboursés. »<br />

« LES MÉDICAMENTS FALSIFIÉS<br />

CONSTITUENT<br />

UN RISQUE D’ATTEINTE<br />

À LA SANTÉ PUBLIQUE »<br />

Le contrôle est effectué au moment de la délivrance<br />

du médicament, via un scan de checkout.<br />

Si la boîte correspond au numéro présent<br />

dans la base de données, aucun problème : le<br />

système envoie une réponse quasi instantanée<br />

au pharmacien, qui peut vendre le médicament<br />

en toute sécurité. En revanche, si<br />

le système détecte une anomalie, la boîte est<br />

mise en quarantaine. « Il faut alors attendre la<br />

réponse du système pour connaître l’origine<br />

de l’incohérence, explique Marianne Meyers.<br />

Ce n’est pas forcément une falsification. Il<br />

peut également s’agir d’une date de péremption<br />

dépassée, d’informations qui ont été mal<br />

uploadées, etc. »<br />

Pour l’heure, on se trouve encore dans une<br />

phase transitoire et des couacs informatiques<br />

subsistent, provoquant de fausses<br />

alertes. Il faudra attendre cinq ans, jusqu’à<br />

ce que les dernières boîtes produites avant<br />

ce 9 février arrivent à expiration et disparaissent<br />

du stock, pour que le système soit<br />

totalement fonctionnel.<br />

40 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce


Horace, porteur<br />

du syndrome de Williams<br />

avec Emmanuelle Gaume,<br />

marraine de l’association,<br />

animatrice et productrice.<br />

©Andrane de Barry<br />

QUELQUES<br />

GÈNES<br />

EN MOINS,<br />

LA MÊME<br />

ENVIE<br />

D’ÊTRE<br />

AIMÉ.<br />

Le syndrome de Williams<br />

est une maladie génétique rare qui associe<br />

des malformations cardiaques, un retard<br />

de développement et des caractéristiques<br />

comportementales et physiques.<br />

Pour soutenir la recherche autourdeswilliams.org


News Social<br />

BUSINESS MEDIA<br />

06.<strong>2019</strong><br />

SANTÉ<br />

CALENDRIER DES VACCINS<br />

Le vaccino-sceptisme se répand de plus en plus, néanmoins<br />

des cas précis démontrent la nécessité de vaccinations<br />

régulières. Suite à l'information par les autorités sanitaires<br />

françaises qu'un foyer épidémique de rougeole a été identifié<br />

à Val Thorens, en Savoie, la Direction de la santé lance<br />

un appel à la population de veiller à ce que leurs vaccinations<br />

soient à jour. La vaccination systématique, c’est une protection<br />

individuelle et collective. Les vaccins nous protègent contre<br />

certaines maladies infectieuses et leurs conséquences<br />

sur notre santé. Afin de toujours être au courant de la validité<br />

de vos vaccinations, profitez du calendrier de vaccinations<br />

mis à disposition par le Ministère de la Santé.<br />

Pour toutes questions quant à la nécessité d’actualiser<br />

vos vaccinations, n’hésitez pas à demander conseil<br />

à votre médecin ou à votre pharmacien.<br />

Plus d'informations sur www.sante.public.lu<br />

rubrique « prévention »<br />

SANTÉ<br />

PHARMACIES DE GARDE<br />

On ne sait jamais à quel moment on aura besoin d’un médicament en urgence,<br />

que ce soit durant la nuit ou durant un des nombreux jours fériés.<br />

Heureusement on peut alors toujours compter sur les pharmacies de garde !<br />

Une pharmacie proche de chez vous est ainsi toujours ouverte de 19h00 à 8h00<br />

le lendemain. Les dimanches et les jours fériés, une garde est assurée<br />

durant 24 heures, de 8h00 à 8h00.<br />

Tous les pharmaciens disposant d’une officine propre participent à ce service<br />

universel. Le plan de garde est élaboré par le Syndicat des Pharmaciens<br />

Luxembourgeois (SPL) qui se charge de l’organiser de manière à assurer<br />

la meilleure desserte possible dans tout le Grand-Duché.<br />

Les pharmacies luxembourgeoises effectuent un total d’à peu près<br />

3300 gardes par an et ceci sur 8 régions géographiques du Luxembourg.<br />

Retrouvez les pharmacies de garde sur le site web du Syndicat<br />

des Pharmaciens Luxembourgeois (SPL): www.pharmacie.lu<br />

ENVIRONNEMENT<br />

ECOBOX – MÉI LANG GENÉISSEN<br />

Le projet ECOBOX – Méi lang genéissen, est en cours depuis 6 mois.<br />

Le but du projet, lancé par la Superdreckskéscht, est de lutter contre le gaspillage<br />

alimentaire. Le principe est simple, dans tous les restaurants participants,<br />

pour une consigne de 5 euros on peut emporter son repas grâce à l’ECOBOX.<br />

Lors de la prochaine visite dans un des restaurants participants, il est alors<br />

possible soit de redonner son ecobox, et donc de récupérer sa consigne, soit de<br />

l’échanger contre un nouveau récipient nettoyé pour reprendre un nouveau repas.<br />

Les ECOBOX défectueuses peuvent être échangées contre de nouveaux récipients<br />

dans tous les établissements participants. Ceux-ci sont ensuite retournés<br />

au producteur et utilisés comme matière première pour de nouveaux produits.<br />

N’oubliez donc pas de demander votre ECOBOX lors de votre prochain passage !<br />

Plus d’informations sur le projet et les restaurants participants<br />

peuvent être trouvées sur www.ecobox.lu<br />

42 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce


Entrevue Digital<br />

BUSINESS MEDIA<br />

06.<strong>2019</strong><br />

L’HUMAIN,<br />

CLÉ DE VOÛTE DE LA CYBERSÉCURITÉ<br />

À l’heure où la cybercriminalité diversifie<br />

ses angles d’attaque tout en se professionnalisant,<br />

devenant ainsi une véritable<br />

économie parallèle en <strong>2019</strong>, le<br />

Grand-Duché de Luxembourg est passé<br />

de la 36 e à la 11 e place dans le classement<br />

mondial de la cybersécurité, notamment<br />

grâce aux nombreuses initiatives prises<br />

par différents acteurs publics et privés.<br />

Les efforts doivent toutefois être<br />

poursuivis, et produits par tout un chacun.<br />

Le point avec Pascal Steichen, CEO<br />

du groupement d’intérêt économique<br />

SECURITYMADEIN.LU.<br />

TEXTE : ANNE-SOPHIE DANTEC<br />

IMAGE : JULIAN BENINI<br />

Pascal Steichen<br />

LA CYBERCRIMINALITÉ SE<br />

MANIFESTE SOUS DIFFÉRENTS<br />

VISAGES. QUELLES SONT<br />

PRÉCISÉMENT LES ATTAQUES<br />

LES PLUS FRÉQUENTES,<br />

ET COMMENT LES ÉVITER ?<br />

Après une période d’accalmie, le phishing –<br />

tentative de récupérer un mot de passe ou<br />

l’accès à un ordinateur par email, mais également<br />

par WhatsApp, SMS ou appel direct –<br />

a de nouveau sévi en 2018, tendance qui va<br />

se poursuivre en <strong>2019</strong>. La cible ultime étant la<br />

personne, le moyen de contrer ces attaques<br />

repose avant tout sur la vigilance humaine :<br />

quand on ne connaît pas la source, on ne clique<br />

pas ! Persistent également les attaques<br />

par ransomware, ces logiciels malveillants<br />

qui cryptent contre rançon toutes les données<br />

d’un poste voire d’un réseau. Ces données<br />

étant généralement perdues, la seule<br />

protection consiste à se doter d’un dispositif<br />

de sauvegardes. Malheureusement, dans la<br />

plupart des entreprises ce dispositif est défaillant<br />

! Enfin, l’usurpation de centrales téléphoniques<br />

à des fins pécuniaires est un<br />

autre type d’attaque qui se produira de plus<br />

en plus dans le futur, car les téléphones seront<br />

partout et tous seront connectés. Afin<br />

d’éviter ces attaques, l’ensemble des acteurs<br />

de la chaîne de valeur doit faire preuve de<br />

vigilance, depuis la conception des objets<br />

connectés jusqu’à leur mise en application.<br />

Les mêmes erreurs sont pourtant reproduites<br />

d’année en année…<br />

44 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce


06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Entrevue Digital<br />

« EN MATIÈRE DE CYBERSÉCURITÉ,<br />

IL EST VÉRITABLEMENT QUESTION DE « CYBER-HYGIÈNE »,<br />

UN OBJECTIF QUE LES ENTREPRISES DEVRAIENT AVOIR AU QUOTIDIEN »<br />

CERTAINS DISENT QUE<br />

L’ANTIVIRUS NE SERT PLUS<br />

À RIEN. QUEL EST VOTRE POINT<br />

DE VUE ? D’UNE MANIÈRE<br />

GÉNÉRALE. À QUELS OUTILS<br />

RECOURIR ?<br />

Il y a 10-15 ans, l’antivirus protégeait des<br />

attaques à 85 %. Aujourd’hui, l’antivirus<br />

offre 50 à 60 % de protection. Cette baisse<br />

s’explique par le fait qu’il y a de plus en<br />

plus de virus, qu’ils sont de plus en plus<br />

intelligents, alors que l’antivirus est standardisé,<br />

n’offrant ainsi qu’une protection<br />

imparfaite. Cependant, si l’antivirus est<br />

une technologie mourante, elle n’est pas<br />

inutile pour autant : être protégé à 50-60 %<br />

est toujours mieux qu’à 0 % ! L’antivirus doit<br />

être complété par d’autres outils tels que<br />

le pare-feu, le système de détection d’intrusion,<br />

le dispositif de sauvegardes. Étant<br />

évident que l’on ne peut pas tout couvrir,<br />

il est essentiel de se concentrer sur les<br />

principaux risques, de déployer les outils<br />

de protection à tous les niveaux (serveurs,<br />

mobiles, ordinateurs portables et de bureau),<br />

et de renforcer la sensibilisation et<br />

la vigilance !<br />

DANS UN ENVIRONNEMENT<br />

D’ATTAQUES TOUJOURS PLUS<br />

INNOVANTES ET COÛTEUSES,<br />

Y A-T-IL DES ENTREPRISES PLUS<br />

EXPOSÉES QUE D’AUTRES ?<br />

Le principal moteur des criminels est<br />

l’argent, représentant 50 à 70 % des attaques.<br />

Les banques étant plutôt bien protégées,<br />

les cyberattaques vont davantage<br />

cibler les clients des banques, plus vulnérables,<br />

en frappant notamment les systèmes<br />

bancaires qu’ils utilisent. Par ailleurs,<br />

les attaques visant l’information elle-même<br />

dans l’intention de nuire sont, bien que<br />

moins nombreuses, beaucoup plus douloureuses.<br />

De plus, à l’ère de l’« Industrie 4.0 »<br />

et des systèmes de contrôle industriel permettant<br />

aux machines de production d’être<br />

informatisées et contrôlées par des ordinateurs<br />

via Internet, la moindre faille peut<br />

faire l’objet d’attaques aux conséquences<br />

potentiellement graves. Enfin, les attaques<br />

dites « ludiques » perpétrées par des opportunistes<br />

avides de s’exercer, peuvent frapper<br />

n’importe qui, n’importe quand. Toute<br />

entreprise est donc exposée !<br />

S’AGISSANT DES INFORMATIONS<br />

À METTRE OU NE PAS METTRE<br />

SUR SON SITE INTERNET,<br />

QUELLES SONT VOS<br />

RECOMMANDATIONS ?<br />

La réglementation encadre largement la<br />

publication et protection des données.<br />

Cela étant, lorsqu’une information doit être<br />

rendue publique par l’entreprise (l’organigramme<br />

par exemple), cela doit nécessairement<br />

s’accompagner d’une sensibilisation<br />

accrue des équipes à des fins de vigilance.<br />

Dans tous les cas, il convient de ne pas prévoir<br />

sur son site Internet un accès direct au<br />

Content Management System (CMS), ce système<br />

qui permet de gérer le contenu de la<br />

page. Idéalement faudrait-il mettre celui-ci<br />

sur une adresse dédiée, accessible uniquement<br />

depuis l’entreprise et protégée. Pour<br />

l’entreprise, c’est le risque de réputation qui<br />

est en jeu !<br />

LE PASSE RÉCENT<br />

EST RICHE EN INITIATIVES<br />

DANS LE DOMAINE<br />

DE LA CYBERSÉCURITÉ.<br />

QUELLES SONT LES<br />

ORIENTATIONS POUR LE FUTUR ?<br />

La réglementation va s’étoffer, notamment<br />

avec la directive européenne « Network and<br />

Information Security » (NIS) qui vise à réguler<br />

tous les fournisseurs digitaux et qui est<br />

en cours de transposition actuellement. Par<br />

ailleurs, suite au lancement par les compagnies<br />

d’assurance de produits couvrant les<br />

risques liés à la cybercriminalité, on espère<br />

voir apparaître en <strong>2019</strong> des offres destinées<br />

aux petites entreprises. À son niveau,<br />

SECURITYMADEIN.LU va déployer une<br />

veille permanente technologique ainsi que<br />

des indicateurs par le biais de son centre de<br />

compétence, le C3 (Cybersecurity Competence<br />

Center), et souhaite fédérer l’écosystème<br />

de la sécurité dans la Grande Région<br />

afin d’adresser les questions de manière<br />

structurelle. Un gros effort a été produit<br />

par le gouvernement, certes, mais il reste<br />

de l’investissement à faire, notamment pour<br />

répondre à la pénurie d’experts en cybersécurité<br />

dont souffre le Luxembourg et qui va<br />

s’accentuer en 2020…<br />

SOUHAITEZ-VOUS ATTIRER<br />

L’ATTENTION SUR UN POINT<br />

EN PARTICULIER ?<br />

En matière de cybersécurité, il est véritablement<br />

question de « Cyber-Hygièn »,<br />

un objectif que les entreprises devraient<br />

avoir au quotidien. Tout le monde doit être<br />

impliqué, des cadres supérieurs aux employés,<br />

du département Communication à<br />

celui des Ressources Humaines en passant<br />

par la Finance et le Juridique, et un effort<br />

continu de sensibilisation doit être fourni.<br />

Mais pour que la cybersécurité fasse réellement<br />

partie de la culture d’entreprise,<br />

cela va prendre encore 10 ans !<br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 45


En coulisse Digital<br />

BUSINESS MEDIA<br />

06.<strong>2019</strong><br />

INTRODUCTION D’UNE NOUVELLE<br />

GÉNÉRATION DE TACHYGRAPHES,<br />

DITS INTELLIGENTS<br />

Erwin et Simon Roob, propriétaires de la société Weroco à Sandweiler, sont prêts<br />

pour l’introduction des nouveaux tachygraphes intelligents, qui vont entrer en vigueur<br />

le 15 juin <strong>2019</strong> dans toute l’Union Européenne. L’occasion pour nous d’en savoir plus<br />

sur les fonctionnalités et de comprendre leur champ d’action.<br />

TEXTE : SARAH BRAUN<br />

IMAGE : JULIAN BENINI<br />

Simon et Erwin Roob<br />

POUVEZ-VOUS NOUS EXPLIQUER<br />

CE QU’EST UN TACHYGRAPHE ?<br />

Les tachygraphes sont destinés à contrôler<br />

les temps de conduite et de repos des<br />

chauffeurs de poids lourds et de bus. A<br />

l’origine, les temps de conduite et de repos<br />

ont été enregistrés sur des disques<br />

en papier que le conducteur devait mettre<br />

en place au début de sa journée de travail.<br />

En 2006, la première génération de<br />

tachygraphes numériques, permettant<br />

d’enregistrer les temps de conduite sur<br />

une carte à puce numérique, est devenue<br />

obligatoire. À partir du 15 juin <strong>2019</strong> des<br />

tachygraphes encore plus sophistiqués seront<br />

obligatoires pour les nouveaux véhicules<br />

utilitaires.<br />

QUELLES SONT LES FONCTION-<br />

NALITÉS DES TACHYGRAPHES<br />

INTELLIGENTS ?<br />

La nouvelle génération de tachygraphes est<br />

plus adaptée et efficace car elle permet aux<br />

autorités d’effectuer des contrôles à distance.<br />

Grâce à une technologie de communication<br />

à distance, 19 différentes données<br />

seront transmises et d’éventuelles fraudes<br />

pourront ainsi être détectées ce qui permet<br />

de déceler des véhicules douteux et de<br />

faire des contrôles ciblés. Le tachygraphe<br />

intelligent est en outre connecté à un système<br />

de navigation par satellite permettant<br />

d’enregistrer toutes les 3 heures la localisation<br />

du véhicule ainsi que le lieu de début<br />

et de fin de fin de travail journalier.<br />

QUELS SONT LES OBJECTIFS<br />

DE L’UNION EUROPÉENNE ?<br />

Avec l’introduction de ce nouveau dispositif,<br />

L’UE veut renforcer le contrôle du respect<br />

des dispositions et ainsi lutter contre<br />

la concurrence déloyale et améliorer les<br />

conditions de travail des chauffeurs dans<br />

le secteur du transport. D’autres objectifs<br />

sont notamment l’accroissement de la performance<br />

technique des tachygraphes afin<br />

de combler des lacunes de sécurité ainsi<br />

que l’amélioration de la sécurité routière.<br />

« L’UE VEUT RENFORCER<br />

LE CONTRÔLE DU RESPECT DES<br />

DISPOSITIONS ET AINSI LUTTER<br />

CONTRE LA CONCURRENCE<br />

DÉLOYALE ET AMÉLIORER<br />

LES CONDITIONS DE TRAVAIL<br />

DES CHAUFFEURS DANS<br />

LE SECTEUR DU TRANSPORT »<br />

QUELS SONT LES CHAMPS<br />

D’APPLICATION DES NOUVEAUX<br />

TACHYGRAPHES ?<br />

La loi impose que chaque camion et bus,<br />

nouvellement mis en circulation à partir du<br />

15 juin <strong>2019</strong>, doit être équipé de la dernière<br />

génération de tachygraphes. Ainsi,<br />

un bus qui, en plus du chauffeur, dispose<br />

de 8 places assises et un poids lourd destiné<br />

au transport de marchandises dont<br />

la masse dépasse 3,5 tonnes, devra être<br />

équipé de ce nouveau dispositif.<br />

EST-CE QUE POUR WEROCO<br />

LA FAÇON DE TRAVAILLER<br />

VA CHANGER AVEC L’INTRO-<br />

DUCTION DES NOUVEAUX<br />

TACHYGRAPHES ?<br />

Les anciens systèmes restent encore en<br />

vigueur. Les dispositions légales concernant<br />

le délai de mise en conformité des<br />

anciennes catégories de tachygraphes ne<br />

sont pas encore connues. Cependant, le<br />

contrôle de la nouvelle génération de tachygraphes,<br />

qui a lieu tous les deux ans,<br />

demande un effort supplémentaire considérable.<br />

Notre personnel est d’ores est<br />

déjà formé et opérationnel.<br />

46 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce


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dunt autem sus.<br />

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ellumeni delitia eptatem. Et fugitatum int inullam, unt, sam<br />

aut utet dolupitis nestotas rempere perios mos doleste<br />

natam core perrum aut magnis excest, soluptat magazine<br />

issiminctur?<br />

Intis eaquas voloribeatur animaxi mpelis conse corum<br />

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andae verferit<br />

Atemporem faccabore conest régie publicitaire andae<br />

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officie nimoluptae. Agnihicimus, qui ducit rent ullame nemo<br />

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Itae maximendi ut aut paribea aut landandae susandesed<br />

quunt dem fugia et ma quaestio blatur res et, odi ut est ommolo<br />

cuptur se volutectum graphisme facea dus molorectem<br />

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neces seque aut fugitatenim simintur as aliquas di re, seribeatest,<br />

non nam si rerae. Sequam coribeatem etur?<br />

Occum fugiaepere, cuptationsed qui autem. Qui ad quos<br />

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quas ea consed web quae voluptatet pa nam faceptas aut<br />

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debis alissed et alistrum adisintis entiam, sincid ullibus aut qui<br />

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sequi odiciat iberibu sdaercipsam fugiati issunt parum dolut<br />

volupti con non eum solorrum sin corit alicate num debis<br />

evenduntur, cum atur, tem quo conempossum re venias etur<br />

modit vel iur, ute occaborent quuntur?<br />

Luptae sim ipsa voloris trupict ibusto inullecta voluptat.<br />

Que consequamus molorum que vel inciet officto est, ipienie<br />

nihitiaecum intius duci id experunt.<br />

MAISON D’ÉDITION<br />

74, rue Ermesinde L-1469 Luxembourg<br />

T.: (+352) 26 45 85 86 | F.: (+352) 26 45 84 94


Entrevue Transport<br />

BUSINESS MEDIA<br />

06.<strong>2019</strong><br />

LES SOCIÉTÉS DE TRANSPORT<br />

SURFENT SUR LA VAGUE VERTE<br />

Alors que les véhicules lourds sont souvent<br />

pointés du doigt pour leur impact<br />

sur l’environnement, les sociétés de<br />

transport déploient d’importants efforts<br />

pour être plus écologiques. En construisant<br />

de nouveaux bâtiments aux technologies<br />

ingénieuses, ou en remplaçant à<br />

grande vitesse leur flotte, elles contribuent<br />

énormément à la protection de<br />

l’environnement au Luxembourg.<br />

TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />

IMAGE : JULIAN BENINI<br />

L<br />

’époque des bus qui crachent une<br />

fumée noire dans un vrombissement<br />

infernal est révolue. Aujourd’hui, la<br />

technologie a énormément évolué et les<br />

bus diesel sont devenus extrêmement<br />

propres. Par ailleurs, les véhicules hybrides<br />

et électriques gagnent du terrain<br />

dans les sociétés de transport. Celles-ci<br />

ne s’arrêtent toutefois pas à la transformation<br />

de leur flotte, puisqu’elles sont<br />

nombreuses à adopter des démarches<br />

RSE globales, qui concernent l’ensemble<br />

de leur activité. Cette attitude est-elle<br />

une forme d’opportunisme par rapport<br />

à la tendance verte ? « Si la tendance<br />

était de tout gaspiller, je ne la suivrais<br />

pas pour autant. Je suis convaincu qu’il<br />

est nécessaire de faire d’importants efforts<br />

pour l’environnement », explique<br />

Jean Clement, Administrateur-gérant des<br />

Jean Clement<br />

Voyages Josy Clement. La société vient de<br />

s’installer à Junglinster, dans un bâtiment<br />

flambant neuf. « Il est en classe énergétique<br />

B. Pour le chauffage, nous utilisons<br />

une pompe à chaleur et une installation<br />

solaire thermique. Un plafond refroidi<br />

dans lequel circule de l’eau rafraîchie par<br />

la pompe à chaleur permet de garder une<br />

température agréable même en cas de<br />

forte chaleur. »<br />

ECLAIRAGE, EAU,<br />

EMPREINTE CARBONE…<br />

Au sein de l’entreprise Voyages Josy<br />

Clement, d’importants efforts ont également<br />

été réalisés par rapport à l’éclairage,<br />

puisque la lumière naturelle est favorisée<br />

au maximum dans les hangars, aux toits<br />

partiellement vitrés, mais aussi dans les<br />

48 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce


06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Entrevue Transport<br />

« SI LA TENDANCE ÉTAIT DE TOUT GASPILLER,<br />

JE NE LA SUIVRAIS PAS POUR AUTANT »<br />

la société de Bascharage est l’électrification.<br />

« Au cours des trois dernières années,<br />

nous avons investi 1,5 million d’euros dans<br />

l’électrification de nos dépôts. Nous avons<br />

aujourd’hui 30 bus 100 % électriques,<br />

15 bus électriques-hybrides et 50 bus hybrides.<br />

Ce qui nous aiderait, c’est que l’Etat<br />

développe les infrastructures nécessaires<br />

pour recharger les bus… », signale Georges<br />

Hilbert. L’Etat pourrait également mieux<br />

aider les entreprises en adaptant la réglementation<br />

sur le photovoltaïque. « Si nous<br />

avions couvert tous nos toits de panneaux,<br />

nous aurions été considérés comme producteurs,<br />

ce qui n’est vraiment pas avantageux.<br />

Cette réglementation devrait être<br />

modifiée », conclut Jean Clement.<br />

70.000<br />

bureaux où l’éclairage artificiel – du LED –<br />

se module automatiquement en fonction<br />

de l’intensité de la lumière naturelle.<br />

« Nous récupérons également l’eau de<br />

pluie, poursuit Jean Clement. Un bassin<br />

de 70.000 litres sert de réservoir pour<br />

le nettoyage des bus. L’eau est ensuite<br />

recyclée pour être réutilisée. »<br />

Plus largement, c’est l’empreinte carbone<br />

de l’ensemble de l’entreprise qui est<br />

rationnalisée, notamment en limitant le<br />

nombre de passages des fournisseurs, en<br />

utilisant des voitures de service électriques,<br />

etc. « Pour éviter de polluer les sols dans<br />

l’atelier, nous avons également installé<br />

un revêtement en dalles de PVC recyclé<br />

qui sont soudées par vulcanisation. Elles<br />

en deviennent complètement étanches »,<br />

ajoute Jean Clement.<br />

L’ATTRAIT POUR L’INNOVATION<br />

Des technologies comparables ont été<br />

mises en place chez Sales-Lentz (à noter<br />

que Sales-Lentz et Voyages Josy Clement<br />

sont toutes deux labellisées ESR de l’INDR).<br />

Aux arguments énoncés par Jean Clement,<br />

Georges Hilbert et Fabrizio Romano, Directeurs<br />

généraux de la société, ajoutent l’attrait<br />

pour l’innovation. Cela fait 10 ans que<br />

la protection de l’environnement fait partie<br />

de nos priorités, indique Fabrizio Romano.<br />

Nos halls sont couverts de panneaux photovoltaïques<br />

depuis 16 ans. Ils nous permettent<br />

d’alimenter l’équivalent de trois<br />

bus 100 % électriques pendant un an. Nous<br />

aimons cette idée d’être des pionniers, des<br />

‘early adopters’. » Sales-Lentz récupère<br />

également l’eau de pluie pour laver les bus<br />

et tous les tubes néons ont été remplacés<br />

par des LED. Mais l’autre grand sujet pour<br />

la capacité, en litres,<br />

du réservoir d’eau de pluie dédié<br />

au nettoyage des bus<br />

chez Voyages Josy Clement<br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 49


En coulisse Transport<br />

BUSINESS MEDIA<br />

06.<strong>2019</strong><br />

FLUIDIFIER LE TRAFIC<br />

GRÂCE AUX COULOIRS POUR BUS<br />

Alors que le Luxembourg est confronté à d’importants défis en matière de mobilité,<br />

Frank Schilling, président de la Fédération Luxembourgeoise des Exploitants d’Autobus<br />

et d’Autocars (FLEAA) et Roland Fox, Directeur des Ponts et Chaussées, nous livrent leur<br />

regard sur la situation du transport par bus et les solutions innovantes qui pourraient être<br />

déployées dans le pays afin de répondre à ces enjeux.<br />

TEXTE : JEANNE RENAULD<br />

LE TRANSPORT PAR BUS CONSTI-<br />

TUE-T-IL UNE SOLUTION ADAPTÉE<br />

POUR RÉPONDRE AUX PROBLÈMES<br />

DE CONGESTION RENCONTRÉS<br />

AU LUXEMBOURG ?<br />

FRANK SCHILLING La stratégie globale pour<br />

une mobilité durable "Modu 2.0", approuvée<br />

par le gouvernement en mai 2018, a notamment<br />

pour objectif de réduire la congestion<br />

aux heures de pointe d’ici 2025, tout<br />

en transportant 20 % de personnes de plus<br />

qu’en 2017. Parallèlement, il s’agit d’offrir<br />

aux usagers des temps de trajets attractifs<br />

entre leur point de départ et leur destination.<br />

Alors qu’une voiture en milieu urbain dispose<br />

d’une capacité horaire comprise entre<br />

1.000 et 1.200 personnes (par heure et par<br />

sens), et circule à une vitesse moyenne de<br />

15 à 35 km/h, un bus articulé peut transporter<br />

jusqu’à 2.500 personnes, avec une<br />

vitesse moyenne comprise entre 16 et<br />

20 km/h. En transportant plus du double<br />

de personnes en une heure, le bus semble<br />

donc constituer une solution adaptée aux<br />

problèmes de mobilité, si le confort et la<br />

rapidité de circulation se montrent toutefois<br />

identiques, voire meilleures, que ce qu’offre<br />

la voiture personnelle.<br />

Pour permettre aux utilisateurs de se déplacer<br />

rapidement, le bus doit donc pouvoir<br />

circuler sans être ralenti par les embouteillages.<br />

À cet égard, les couloirs aménagés<br />

spécialement pour les bus se révèlent particulièrement<br />

efficaces. Ils permettent en effet<br />

aux bus de progresser sans encombre, mais<br />

également de réduire le stress du chauffeur<br />

qui peut se concentrer sur sa conduite et<br />

d’augmenter le confort des usagers qui ne<br />

sont pas soumis au stress des embouteillages<br />

et des retards involontaires.<br />

LA PLACE RÉSERVÉE AUX BUS<br />

EST-ELLE AUJOURD’HUI ASSEZ<br />

IMPORTANTE AU LUXEMBOURG ?<br />

LES COULOIRS SONT-ILS ASSEZ<br />

DÉVELOPPÉS ET ADAPTÉS<br />

AU TRAFIC EN VILLE ?<br />

FRANK SCHILLING La population et les besoins<br />

en mobilité augmentent, et il y a au<br />

Luxembourg un important retard au niveau<br />

du développement des infrastructures. Elles<br />

doivent évoluer, de manière à favoriser l’utilisation<br />

et la circulation des bus. Des parkings<br />

P+R doivent être construits en nombre<br />

suffisant en périphérie afin de permettre aux<br />

utilisateurs d’emprunter les bus facilement<br />

pour se rendre en centre-ville. De nouvelles<br />

lignes doivent également être créées selon<br />

les besoins. Enfin, les horaires et les trajets<br />

doivent être adaptés en fonction de l’affluence<br />

et des destinations.<br />

Si certains facteurs rendent la mise en place<br />

des couloirs de bus plus difficile, comme<br />

l’étroitesse d’une rue ou un problème de sécurité<br />

à certains endroits par exemple, ces<br />

équipements doivent être prévus ou aménagés<br />

dès que cela s’avère possible.<br />

AU REGARD D’AUTRES PAYS,<br />

LE LUXEMBOURG CONNAÎT-IL<br />

EFFECTIVEMENT UN CERTAIN<br />

RETARD ?<br />

ROLAND FOX Nous pouvons paraître en<br />

retard par rapport à d’autres villes. Cependant,<br />

la situation de Luxembourg et la dynamique<br />

de son évolution sont atypiques.<br />

Les villes bien développées en matière de<br />

mobilité ont toujours été d’une taille importante.<br />

Luxembourg, elle, a fortement grandi<br />

en peu de temps. Aujourd’hui, nous devons<br />

50 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce


06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA Entrevue Transport<br />

et Waldhof, pour rejoindre et quitter plus<br />

facilement le Kirchberg. En fonction du trafic,<br />

cette voie peut être empruntée soit dans le<br />

sens Gonderange – Waldhof (au matin), soit<br />

dans le sens inverse (le soir).<br />

SERAIT-IL ENVISAGEABLE<br />

DE METTRE LES COULOIRS DE BUS<br />

À DISPOSITION D’AUTRES UTILISA-<br />

TEURS EN HEURE DE POINTE<br />

TEL QUE PROPOSÉ PAR L’AUTOMO-<br />

BILE CLUB DU LUXEMBOURG ?<br />

FRANK SCHILLING Ce serait totalement<br />

contreproductif puisque les bus ne pourraient<br />

progresser rapidement et respecter<br />

leurs horaires. Le bus doit constituer une alternative<br />

attrayante à la voiture. N’oublions<br />

pas non plus que le programme du gouvernement<br />

tend vers une mobilité plus durable<br />

et vise 25 % des déplacements motorisés en<br />

transport en commun. À cet égard, le bus<br />

constitue un moyen de transport beaucoup<br />

plus écologique que la voiture. Le ministre<br />

François Bausch envisage d’ailleurs de déployer<br />

une flotte de bus RGTR zéro émission<br />

pour 2030. Les exploitants d’autobus<br />

et d’autocars privés, eux aussi, se préparent<br />

à cette évolution vers l’électrique, bien que<br />

les investissements restent très lourds. La<br />

mutation électrique des bus sera certainement<br />

encore plus rapide que celle des voitures<br />

au Luxembourg.<br />

appuyer sur le champignon pour rattraper<br />

ce retard. C’est pourquoi nous travaillons<br />

sans relâche sur le déploiement et la mise en<br />

œuvre de solutions adaptées. Nous pouvons<br />

et nous devons aller encore plus loin, pour<br />

déployer des concepts et des infrastructures<br />

en faveur de la multimodalité, afin de faciliter<br />

la connexion entre les différents modes<br />

de transport et, notamment, l’usage des<br />

bus. Une vingtaine de projets allant dans ce<br />

sens sont en cours. Aux endroits où l’aménagement<br />

de couloirs de bus n’est pas réalisable<br />

ou en complément de ceux-ci, nous<br />

souhaitons mettre en place une priorisation<br />

des bus aux feux tricolores. Une centaine de<br />

feux sont ainsi en train d’être modernisés sur<br />

les routes étatiques à l’approche de Luxembourg,<br />

en faveur du bus.<br />

QUE PENSEZ-VOUS DES COU-<br />

LOIRS DE BUS DYNAMIQUES TELS<br />

QU’ILS EXISTENT DANS D’AUTRES<br />

GRANDES VILLES COMME LYON ?<br />

ROLAND FOX Nous suivons attentivement<br />

ce que la Métropole de Lyon a développé, à<br />

savoir une gestion dynamique de la voirie.<br />

Lorsque cela s’avère nécessaire, des LED au<br />

sol et des panneaux lumineux de rabattement<br />

indiquent aux automobilistes de dégager la<br />

voie dédiée aux bus. Au Luxembourg, nous<br />

avons développé un principe similaire : la<br />

mise en place d’une voie bidirectionnelle,<br />

pour permettre aux bus de remonter les files<br />

aux heures de pointe et de contourner les<br />

embouteillages. Un projet-pilote est en cours<br />

de planification sur la N11 entre Gonderange<br />

UN GROUPE DE TRAVAIL<br />

DÉDIÉ AUX BUS<br />

Depuis plus de dix ans, un groupe<br />

de travail regroupant différents acteurs<br />

(ministère de la Mobilité et des Travaux<br />

publics, administration des Ponts<br />

et Chaussées, bureaux d’études,<br />

Ville de Luxembourg, FLEAA, etc.)<br />

a été mis en place afin de favoriser<br />

le transport par bus au Luxembourg.<br />

Le groupe mène depuis plusieurs<br />

années des études de faisabilité<br />

et des projets afin d’assurer<br />

une plus grande priorité aux bus<br />

dans l’ensemble du pays.<br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 51


News Transport<br />

BUSINESS MEDIA<br />

06.<strong>2019</strong><br />

REGLEMENTATION<br />

PARUTION DE LA BROCHURE ADR <strong>2019</strong><br />

La clc et le Groupement Transports publient, depuis 1998<br />

«L’essentiel de l’ADR » qui reprend les grandes lignes<br />

de la réglementation du transport de matières dangereuses.<br />

Les nouvelles dispositions de l’ADR sont entrées en vigueur<br />

le 01 janvier <strong>2019</strong>, avec une phase transitoire jusqu’au<br />

30 juin <strong>2019</strong>. L’essentiel de l’ADR est un ouvrage utile pour<br />

les intervenants dans le transport de marchandises dangereuses,<br />

telle que les chauffeurs ou les services administratifs en charge<br />

de la rédaction des documents de transport.<br />

Pour de plus amples informations,<br />

n’hésitez pas à contacter la clc ou visitez le site<br />

du Groupement Transports sur www.groupement-transport.lu<br />

PACTE MUSCAT<br />

SIGNATURE DU PACTE MUSCAT<br />

La Fédération Luxembourgeoise des exploitants d’Autobus et Autocars<br />

(FLEAA), membre actif de l’IRU a signé le Pacte Muscat ce 9 mai <strong>2019</strong><br />

à Genève. Le pacte Muscat est fondé sur des principes visant à encourager<br />

les gouvernements et l'industrie des transports à mieux travailler ensemble<br />

pour réaliser un changement durable. Le pacte incarne une vision d’action<br />

collective sur l’avenir des personnes, du transport, de la mobilité,<br />

du commerce, de l’environnement et de l’innovation.<br />

Plus d’informations sur www.fleaa.lu<br />

IRU<br />

MUTATION DANS LE DOMAINE DU TRANSPORT<br />

L’Assemblée Générale de l’IRU (International Road Union) s’est tenue<br />

le 10 mai <strong>2019</strong> à Genève. Le constat fait par tous les pays,<br />

est celui qu’au niveau mondial, le secteur du transport se trouve<br />

dans une phase de changement que l’on pourrait comparer à<br />

l’internet dans les années 90. La grande tendance pour<br />

les prochaines décennies pourrait se définir par le mot « ACES »<br />

(Autonomous, Connectivity, Electrification and Shared Mobility).<br />

À côté des opérateurs traditionnels, de nouveaux acteurs vont<br />

apparaitre. Cette mutation est en cours et ne peut être stoppée.<br />

Les sociétés de transports sont face à de nombreux enjeux.<br />

Elles ne peuvent rester passives dans un rôle d’observateur<br />

mais doivent s’adapter aux changements pour « rester à la place<br />

du conducteur et ne pas devenir un simple passager ».<br />

Plus d’informations sur www.iru.org<br />

52 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce


Les dessous de la clc BUSINESS MEDIA<br />

06.<strong>2019</strong><br />

LA CLC ET VOUS :<br />

L’ACCOMPAGNEMENT PERSONNALISÉ DE L’ADEM<br />

POUR VOS RECRUTEMENTS !<br />

Recruter la bonne personne relève parfois<br />

du parcours du combattant ! Rédiger la<br />

bonne annonce, la poster au bon endroit,<br />

attirer le bon profil et enfin, engager la<br />

perle rare... Savez-vous que l’ADEM peu<br />

mettre en place un accompagnement<br />

dédié à votre entreprise à l’aide d’outils<br />

et de services conçus autour de chaque<br />

besoins spécifiques ?<br />

TEXTE : MARIE-LAURE MOREAU,<br />

RESPONSABLE COMMUNICATION CLC<br />

Dans l’édition de juin 2018<br />

du <strong>CONNECT</strong> by clc, nous avions abordé<br />

dans cette rubrique toutes les formations<br />

que l’ADEM peut organiser<br />

pour votre entreprise et qui peuvent<br />

accompagner vos besoins et difficultés<br />

en recrutement. Il est notamment<br />

possible de mettre en place des cycles<br />

de formation spécialisés pour un métier<br />

en particulier afin de vous permettre<br />

d’embaucher directement après<br />

les personnes formées.<br />

N’hésitez pas à consulter ce numéro<br />

disponible notamment en ligne sur<br />

www.clc.lu rubrique “<strong>CONNECT</strong> by clc”.<br />

C'est donc dans le cadre du Service employeurs<br />

de l’ADEM que toute entreprise<br />

peut demander, gratuitement, un rendez-vous<br />

pour élaborer ensemble, une<br />

stratégie de recrutement selon ses attentes.<br />

Ce service dispose de conseillers<br />

employeurs expérimentés vous assurant<br />

un point de contact direct et unique ainsi<br />

qu’un suivi de votre dossier. Consultez<br />

la liste disponible sur le Portail de l’emploi<br />

www.adem.lu - rubrique Employeurs,<br />

pour accéder à toutes ces coordonnées ou<br />

contactez par email le service concerné sur<br />

employeur@adem.etat.lu.<br />

RECRUTEMENT INDIVIDUALISÉ<br />

Lorsque vous avez un besoin en recrutement,<br />

diverses options s’offrent à vous : la<br />

simple déclaration du poste vacant auprès<br />

de votre conseiller ADEM qui est obligatoire<br />

(également possible via MyGuichet ou sur<br />

www.adem.lu) et qui déclenche une publication<br />

de l’annonce d’emploi anonyme sur<br />

le Job Board de l’ADEM et l’assignation de<br />

candidats à se présenter en entretien ; ou<br />

bien le rendez-vous avec votre conseiller<br />

pour mettre en place une formule efficace<br />

de recrutement pouvant passer par l’organisation<br />

d’ateliers de recrutement ou de<br />

Jobsdays par exemple (également gratuits),<br />

notamment si le nombre de recrutements à<br />

effectuer est important.<br />

ÉVÉNEMENTS<br />

DE RECRUTEMENT<br />

Sur demande, l’ADEM se rend à l’écoute de<br />

chaque entreprise, petite ou grande, et apporte<br />

sa flexibilité en fonction du projet. Les<br />

ateliers de recrutement se font sur la base<br />

d’une sélection en amont de candidats qui<br />

sont ensuite conviés à une séance d’entretien<br />

en groupe ou individuel en présence du<br />

chef d’entreprise. Selon la localisation de la<br />

société, l’ADEM dispose de locaux à travers<br />

le pays où elle peut organiser l’atelier (ou<br />

dans les locaux de l’entreprise) et être ainsi<br />

au plus près des candidats. Selon les besoins<br />

d’un ou de plusieurs secteurs, des Jobdays<br />

peuvent être organisés par l’ADEM qui prend<br />

en charge la pré-sélection des candidats et<br />

les invitations. Vous n’avez plus qu’à vous<br />

concentrer sur vos entretiens à mener !<br />

Pour une approche personnalisée, n’hésitez<br />

pas à contacter le Contact Center de l’ADEM<br />

au 247-88000 !<br />

54 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce


06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />

News juridique<br />

DROIT DU TRAVAIL<br />

INDEMNITÉ COMPENSATOIRE<br />

POUR NON-RESPECT<br />

DU PRÉAVIS<br />

Jurisprudence – droit du travail –<br />

démission du salarié en CDI –<br />

délai de préavis - art. L.124-6 du Code<br />

du travail – indemnité compensatoire<br />

pour non-respect des délais de préavis<br />

au bénéfice de l’employeur (oui) –<br />

modification a posteriori du délai<br />

de préavis (non) – Cour de cassation,<br />

14/02/<strong>2019</strong>, n°4092<br />

La démission du salarié, acte unilatéral<br />

irrévocable, une fois notifiée, échappe<br />

à la volonté de son auteur qui ne peut,<br />

par sa seule volonté, revenir sur le délai<br />

de préavis qu’il a indiqué dans l’acte<br />

de démission et qui fait partie intégrante<br />

de celui-ci.<br />

DROIT COMMERCIAL<br />

THÉORIE<br />

DE LA FACTURE ACCEPTÉE<br />

DROIT DU TRAVAIL<br />

REPORT DU CONGÉ SUR PLUSIEURS ANNÉES<br />

Jurisprudence – droit du travail – congés annuels non pris pour cause de maladie<br />

longue durée – report sur plusieurs années - art. L.233-10 du Code du travail –<br />

indemnité compensatoire pour congés non pris (oui) – limitation de la période<br />

de référence (oui) - CSJ, 8/11/2018, n°45143<br />

Le droit au congé ne peut s’accumuler indéfiniment, mais doit se limiter<br />

à une période définie qui, en l’occurrence est l’année du calendrier<br />

avec possibilité d’un report de trois mois suivant accord des parties.<br />

La jurisprudence communautaire va dans le même sens en précisant<br />

qu’un « droit à un tel cumul illimité de droits au congé annuel payé,<br />

acquis durant une telle période d’incapacité de travail, ne répondrait plus<br />

à la finalité même du droit au congé annuel payé. »<br />

Jurisprudence – droit commercial –<br />

théorie de la facture acceptée - art. 109<br />

du Code de commerce – contrat de vente<br />

commercial (oui) - contrat d’entreprise<br />

(honoraires d’agent immobilier) (non) –<br />

Cour de cassation, 24/01/<strong>2019</strong>, n°4072<br />

L’article 109 du code de commerce<br />

instaure une présomption légale,<br />

irréfragable, de l’existence de la créance<br />

affirmée dans la facture acceptée<br />

par le seul contrat de vente ;<br />

que pour les autres contrats<br />

commerciaux, la facture acceptée<br />

n’engendre qu’une présomption simple<br />

de l’existence de la créance, le juge<br />

étant libre d’admettre ou de refuser<br />

l’acceptation de la facture comme<br />

présomption suffisante de l’existence<br />

de la créance affirmée.<br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 55


Networking by clc<br />

BUSINESS MEDIA<br />

06.<strong>2019</strong><br />

29.04.<strong>2019</strong><br />

TOUS ÉCO-RESPONSABLE !<br />

Le 29 avril dernier, le désormais rituel<br />

Networking by clc était placé sous<br />

le sceau de la consommation raisonnée<br />

et responsable.<br />

Les membres de la clc ont ainsi été invités<br />

à un véritable retour aux sources,<br />

puisque c’est à la Ferme Dudel-Magie, à<br />

Sprinckange, que cette nouvelle édition du<br />

Networking s’est tenue.<br />

Marc Emering, Fermier, Président vun der<br />

BIOG (Bio-Bauere-Genossenschaft Lëtzebuerg<br />

- Coopérative des fermiers bio du<br />

Luxembourg), a en effet repris cette ferme<br />

d’élévage familiale en 1995, avant d’opérer<br />

un premier virage décisif en 1999 : il décide<br />

alors de la transformer en une ferme<br />

100 % biologique. Le second virage a, lui,<br />

été opéré en 2007 : Marc Emering délaisse<br />

l’élevage bovin pour celui des volailles et<br />

entreprend de fabriquer des pâtes artisanales,<br />

élaborées à partir de matières<br />

première de qualité supérieures, et biologiques,<br />

bien évidemment.<br />

Après une visite des lieux, tous les membres<br />

ont ainsi été conviés à réaliser des pâtes<br />

artisanales, à partir des œufs bio de la<br />

ferme. Puis, tous ont réfléchi aux enjeux<br />

et défis consécutifs à la production et à la<br />

consommation locales, grâce à l’intervention<br />

de plusieurs orateurs : Marc Emering<br />

(Dudel-Magie), Georges Eischen (associé<br />

gérant de la Provençale), Denys Vandenrijt<br />

(directeur régional LIDL) et Jérôme Bricart<br />

(gestionnaire de Fonds Capital@Work).<br />

Issus d’horizons très différents, tous ont<br />

permis d’élargir la réflexion et d’aborder les<br />

nombreux challenges qui découlent de ces<br />

nouveaux modes de consommation.<br />

TEXTE : SARAH BRAUN<br />

IMAGES : MARIE DE DECKER<br />

56 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce


06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA Networking by clc<br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 57


Networking by clc<br />

BUSINESS MEDIA<br />

06.<strong>2019</strong><br />

58 - <strong>CONNECT</strong><br />

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