CONNECT Juin 2019
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<strong>CONNECT</strong><br />
by<br />
06.<strong>2019</strong> Business Media<br />
Le magazine de la Confédération<br />
luxembourgeoise du commerce<br />
N°06<br />
GRAND FORMAT<br />
RECOURS COLLECTIF :<br />
LA FAUSSE BONNE IDÉE ?<br />
SOCIÉTÉ<br />
FRANÇOIS BAUSCH :<br />
« POUR LA MOBILITÉ AUSSI, IL FAUT<br />
MANIER LA CAROTTE ET LE BÂTON »<br />
EN COULISSE TRANSPORT<br />
LES SOCIÉTÉS<br />
DE TRANSPORT SURFENT<br />
SUR LA VAGUE VERTE<br />
ENTREVUE COMMERCE<br />
RÉPONDRE AUX ENJEUX<br />
DU COMMERCE URBAIN
06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Édito<br />
LE COMMERCE EN CHIFFRES, ENFIN !<br />
Chers Membres, Chers Lecteurs,<br />
NICOLAS HENCKES,<br />
DIRECTEUR clc<br />
IMAGE : JULIAN BENINI<br />
Avant l’été, Monsieur Lex Delles, Ministre<br />
des Classes Moyennes présentera le<br />
tout premier rapport national sur le<br />
commerce. Ce rapport est fondé sur<br />
le nouveau cadastre du commerce que<br />
nous vous avions présenté en détail<br />
dans notre numéro de décembre 2018.<br />
Je ne vais évidemment pas en déflorer<br />
les conclusions ici, mais je vous invite<br />
vivement à en prendre connaissance dès sa<br />
publication officielle. Ce rapport va en tout<br />
cas vous donner un avant-goût des analyses<br />
qui vont être désormais possibles, avec<br />
des chiffres crédibles et homogènes<br />
ainsi qu’une méthodologie analytique<br />
sérieuse. Ce n’est évidemment qu’un<br />
premier pas et ce cadastre va démontrer<br />
toute sa puissance dans les mois et les<br />
années à venir avec l’enrichissement de<br />
ces données et la création au fil du temps<br />
de séries statistiques utiles pour prévoir<br />
les évolutions futures. Ceci est en tout<br />
cas un bel exemple d’une collaboration<br />
public-privé réussie puisque ce projet<br />
et l’un des aboutissements du Pakt Pro<br />
Commerce que nous avons signé avec le<br />
Ministère de l’économie et la Chambre<br />
de Commerce en 2016.<br />
Un autre événement très positif dans<br />
ce contexte auront été les premières<br />
Assises du Commerce à Dudelange<br />
qui ont réuni près de 150 personnes<br />
sur une matinée d’échange autour du<br />
commerce de détail de centre-ville.<br />
Nul doute qu’il y aura des rééditions et<br />
que d’autres villes du pays emboîteront<br />
le pas de cette démarche volontariste<br />
menée par le bourgmestre (et député)<br />
Dan Biancalana avec la collaboration<br />
de la clc. En effet, pour éviter que nos<br />
villes ne se meurent à petit feu, il faut<br />
désormais une action concertée et<br />
dynamique qui s’appuie sur les acteurs<br />
qui sont prêts à agir. Il n’est plus temps<br />
de tenter de convaincre les derniers<br />
récalcitrants, travaillons avec celles et<br />
ceux qui sont prêts à changer !<br />
Autant célébrer ce genre de succès<br />
quand ils se présentent car, comme vous<br />
le savez de nos derniers numéros, le<br />
programme gouvernemental nous réserve<br />
probablement encore l’un ou l’autre<br />
désagrément. Notre dossier est justement<br />
consacré à l’un de ces projets, celui de<br />
l’instauration des recours collectifs en<br />
droit luxembourgeois. Ledit programme<br />
gouvernemental le prévoit explicitement<br />
et le Ministère de la protection des<br />
consommateurs a été créé principalement<br />
à cet effet, avec à sa tête Madame Paulette<br />
Lenert. En lisant notre dossier, vous<br />
comprendrez pourquoi nous estimons<br />
qu’il ne faut pas confondre vitesse et<br />
précipitation. S’il est désormais clair que<br />
ces recours collectifs deviendront une<br />
réalité au Luxembourg, notre pays ne<br />
peut se permettre de le faire en dilettante.<br />
L’Union des entreprises luxembourgeoises<br />
(UEL) suit ce dossier de près et espère<br />
être entendue, même si l’Union<br />
Luxembourgeoise des Consommateurs<br />
(ULC) a déjà des mois d’avance en termes<br />
de discussions directes avec le ministère.<br />
« TRAVAILLONS<br />
AVEC CELLES ET CEUX<br />
QUI SONT PRÊTS À CHANGER ! »<br />
Sinon, dans ce numéro, vous trouverez<br />
également une grande interview de<br />
Monsieur François Bausch, ministre, entre<br />
autres, de la Mobilité et c’est dans ce<br />
contexte que nous avons voulu en savoir<br />
plus sur sa vision des développements<br />
futurs. Comme d’habitude, vous trouverez<br />
nos avis d’experts qui couvriront cette<br />
fois-ci le nouveau crédit d’impôt sur le<br />
salaire social minimum, le RGPD et le<br />
licenciement d’un salarié en maladie.<br />
N’hésitez d’ailleurs pas à nous informer<br />
des sujets que vous souhaiteriez voir<br />
traités dans ces articles à l’avenir.<br />
Je vous souhaite une bonne lecture et<br />
d’ores et déjà un bel été !<br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 03
Sommaire<br />
BUSINESS MEDIA<br />
06.<strong>2019</strong><br />
SOMMAIRE<br />
AGENDA<br />
ENTREVUE COMMERCE<br />
Interview de Daniel Biancalana<br />
Répondre aux enjeux du commerce urbain<br />
EN COULISSE COMMERCE<br />
Quand le loisir sert le commerce<br />
NEWS COMMERCE<br />
L‘AVIS DE L’EXPERT // FISCALITÉ<br />
GRAND FORMAT<br />
Recours collectif : la fausse bonne idée ?<br />
3 QUESTIONS À… Myriam Brunel<br />
L‘AVIS DE L’EXPERT // DROIT SOCIAL<br />
ENTREVUE SERVICES<br />
Les crèches privées inquiètes pour leur avenir<br />
EN COULISSE SERVICES<br />
Voyages : la personnalisation a la cote<br />
NEWS SERVICES<br />
SOCIÉTÉ<br />
Interview de François Bausch<br />
« Pour la mobilité aussi, il faut manier la carotte et le bâton »<br />
L‘AVIS DE L’EXPERT // DROIT DES SOCIÉTÉS<br />
ENTREVUE SOCIAL<br />
Interview de Hervé Barge<br />
Le dossier de soins partagé bientôt accessible à tous<br />
EN COULISSE SOCIAL<br />
Lutter contre les médicaments falsifiés<br />
NEWS SOCIAL<br />
ENTREVUE DIGITAL<br />
Interview de Pascal Steichen<br />
L’humain, clé de voûte de la cybersécurité<br />
En coulisse DIGITAL<br />
Interview de Erwin et Simon Roob<br />
Introduction d’une nouvelle génération de tachygraphes, dits intelligents<br />
ENTREVUE TRANSPORT<br />
Les sociétés de transport surfent sur la vague verte<br />
EN COULISSE TRANSPORT<br />
Interview de Frank Schilling et Roland Fox<br />
Fluidifier le trafic grâce aux couloirs pour bus<br />
NEWS TRANSPORT<br />
LES DESSOUS DE LA CLC<br />
NEWS JURIDIQUE<br />
NETWORKING BY CLC<br />
06<br />
08<br />
10<br />
12<br />
14<br />
16<br />
22<br />
24<br />
26<br />
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32<br />
36<br />
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42<br />
44<br />
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48<br />
50<br />
52<br />
54<br />
55<br />
56<br />
P.08<br />
ENTREVUE COMMERCE<br />
Interview de Daniel Biancalana<br />
Répondre aux enjeux<br />
du commerce urbain<br />
P.44<br />
ENTREVUE DIGITAL<br />
Interview de Pascal Steichen<br />
L’humain, clé de voûte<br />
de la cybersécurité<br />
04 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce
06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Sommaire<br />
P.16<br />
GRAND FORMAT<br />
Recours collectif :<br />
la fausse bonne idée ?<br />
P.22<br />
3 QUESTIONS À…<br />
Myriam Brunel<br />
P.32<br />
SOCIÉTÉ<br />
Interview de François Bausch<br />
« Pour la mobilité aussi,<br />
il faut manier la carotte et le bâton »<br />
P.48<br />
ENTREVUE TRANSPORT<br />
Les sociétés de transport<br />
surfent sur la vague verte<br />
P.54<br />
LES DESSOUS DE LA CLC<br />
La clc et vous :<br />
l’accompagnement personnalisé<br />
de l’ADEM pour vos recrutements !<br />
P.56<br />
NETWORKING BY CLC<br />
OURS DEVENEZ MEMBRE !<br />
EDITEUR<br />
Confédération luxembourgeoise du commerce<br />
RÉDACTEUR-EN-CHEF<br />
Nicolas Henckes<br />
RÉDACTION<br />
Sarah Braun / Anne-Sophie Dantec / Quentin Deuxant<br />
Nicolas Henckes / Sébastien Lambotte / Tine Larsen<br />
Nelly Mazzarol / Marie-Laure Moreau / Régis Muller<br />
Michael Peiffer / Jeanne Renauld<br />
PHOTOGRAPHES<br />
Julian Benini / Marie De Decker<br />
SOCIÉTÉ ÉDITRICE<br />
Wat Editions<br />
74, rue Ermesinde<br />
L-1469 Luxembourg<br />
Tél.: +352 26 20 16 20<br />
RÉGIE PUBLICITAIRE<br />
Wat Editions<br />
Maria Pietrangeli<br />
maria.clc@wateditions.lu<br />
DIRECTION ARTISTIQUE & MISE EN PAGE<br />
Wat Editions<br />
Julie Mallinger & Dorothée Dillenschneider<br />
julie.clc@wateditions.lu<br />
Rendez-vous sur www.clc.lu sous l’onglet « Devenir membre »<br />
et demandez votre membership directement !<br />
NOUS CONTACTER<br />
Confédération luxembourgeoise du commerce<br />
7 Rue Alcide de Gasperi, L-1615 Luxembourg<br />
Tél.: +352 43 94 44 1 / info@clc.lu / / www.clc.lu<br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 05
Agenda<br />
BUSINESS MEDIA<br />
06.<strong>2019</strong><br />
09.07.19<br />
LEGAL BREAKFAST<br />
BY CLC<br />
Chambre de Commerce<br />
25.09.19<br />
FORUM<br />
DES RESSOURCES HUMAINES<br />
Chambre de Commerce<br />
07.10.19<br />
NETWORKING BY CLC<br />
(OPEN NETWORKING)<br />
Nordstrooss Shopping Mile Marnach<br />
Pour les membres clc exclusivement,<br />
ce petit déjeuner sur la thématique<br />
«des documents d'organisation interne<br />
à l'entreprise» se veut pratique<br />
et concret. Il sera question d’aborder<br />
notamment le règlement d’ordre<br />
intérieur et la charte informatique<br />
en tant que documents importants<br />
internes à l’entreprise.<br />
Le pôle juridique de la clc<br />
vous aiguillera en la matière au travers<br />
d’exemples pour cette session<br />
qui se déroulera de 9h30 à 11h30<br />
à la Chambre de Commerce.<br />
Inscriptions gratuites mais obligatoires<br />
réservées aux 18 premiers membres clc<br />
(2 personnes maximum par entreprise).<br />
Informations et inscriptions<br />
sur www.clc.lu<br />
« Evénements à venir »<br />
Le prochain FRH organisé par la clc<br />
se déroulera le Mercredi 25 septembre<br />
et portera sur «la longue maladie<br />
du salarié». Il réunira des experts<br />
du pays qui viendront vous apporter<br />
un éclairage sur le sujet à l’aide<br />
d’exemples parlants.<br />
Le FRH permettra également à la salle<br />
d’exposer ses sujets de discussion<br />
lors de la traditionnelle session<br />
de questions-réponses.<br />
Inscriptions gratuites mais obligatoires<br />
réservées aux membres clc.<br />
Informations et inscriptions<br />
sur www.clc.lu<br />
« Evénements à venir »<br />
Pour ce dernier Networking by clc<br />
de l’année <strong>2019</strong> pendant lequel<br />
le commerce dans le Nord<br />
du Luxembourg sera à l’honneur,<br />
la clc invite ses membres<br />
mais pas que, au Nordstrooss<br />
Shopping Mile Marnach à Hosingen.<br />
Pour cet événement, chaque membre<br />
pourra inviter l’un de ses contacts<br />
afin de lui faire découvrir la clc<br />
et les avantages d’y être membre<br />
pour son entreprise.<br />
Plus d’informations à venir<br />
prochainement dans la rubrique<br />
« Evénements à venir »<br />
sur www.clc.lu.<br />
06 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce
Entrevue Commerce<br />
BUSINESS MEDIA<br />
06.<strong>2019</strong><br />
RÉPONDRE AUX ENJEUX<br />
DU COMMERCE URBAIN<br />
Pour renforcer l’attractivité de son<br />
commerce local et dynamiser son<br />
centre-ville, la Ville de Dudelange a mis<br />
en place une stratégie globale innovante,<br />
qui se décline à travers différentes<br />
actions et mesures.<br />
Explications avec Daniel Biancalana,<br />
Député et Bourgmestre de la Ville<br />
de Dudelange.<br />
TEXTE : JEANNE RENAULD<br />
Daniel Biancalana<br />
D’un point de vue politique,<br />
quels sont les enjeux relatifs<br />
au commerce en centre-ville ?<br />
Pour toute ville, le commerce urbain agit<br />
comme un espace de rencontre, de convivialité,<br />
de proximité. Le commerce participe<br />
véritablement à la création de l’atmosphère<br />
d’une ville. Il a également des répercussions<br />
sur d’autres secteurs d’activité tels<br />
que la restauration ou les services. Or, face<br />
au développement croissant des achats<br />
sur Internet et des zones commerciales en<br />
périphérie, les rues des centres-villes ont<br />
tendance à se vider, faisant perdre à la ville<br />
son identité, son attractivité, son équilibre<br />
social et économique. Fort heureusement,<br />
la désertification des centres-villes n’affecte<br />
pas encore de manière aussi importante<br />
le Luxembourg que d’autres pays<br />
d’Europe. Mais nous devons tout de même<br />
être attentifs si nous voulons que nos villes<br />
restent attrayantes. Elles doivent parvenir<br />
à se positionner de manière complémentaire<br />
aux plateformes numériques et aux<br />
centres commerciaux. Si les villes veulent<br />
continuer à attirer du monde, elles doivent<br />
proposer une diversité de commerces pour<br />
les besoins du quotidien et pour des besoins<br />
de niche.<br />
Comment la Ville de Dudelange<br />
entend-elle répondre à ce grand défi ?<br />
Nous développons une politique volontariste,<br />
une approche proactive de soutien<br />
aux commerçants mais également<br />
d’amélioration et de modernisation des<br />
08 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce
06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Entrevue Commerce<br />
« SI LES VILLES VEULENT CONTINUER À ATTIRER,<br />
ELLES DOIVENT PROPOSER UNE DIVERSITÉ DE COMMERCES<br />
POUR LES BESOINS DU QUOTIDIEN<br />
ET POUR DES BESOINS DE NICHE »<br />
Vous avez aussi récemment engagé<br />
un city manager. Pour quelles raisons ?<br />
Son rôle consiste à mettre encore davantage<br />
en œuvre cette démarche active, en<br />
créant un réseau de relations et en attirant<br />
de nouveaux commerçants à Dudelange,<br />
répondant aux besoins identifiés. Le<br />
city manager agit comme un interlocuteur<br />
privilégié entre les locataires, les propriétaires,<br />
les investisseurs ou les promoteurs,<br />
pour permettre à chacun de trouver sa<br />
place dans la ville. Il est par exemple chargé<br />
d’identifier les cellules commerciales<br />
libres, de contacter directement leur propriétaire<br />
et de démarcher, de manière ciblée,<br />
des commerçants susceptibles d’être<br />
intéressés de s’y installer. Il en va de même<br />
pour les nouveaux projets de création de<br />
surfaces commerciales dans la ville. Cela<br />
nous permet de dynamiser le commerce et<br />
de le « diriger » dans le sens souhaité, pour<br />
avoir une offre intéressante à Dudelange.<br />
© Ville de Dudelange<br />
infrastructures publiques, afin de créer<br />
un centre-ville agréable et convivial pour<br />
tous. Nous avons choisi, en tant que Ville,<br />
de prendre les devants en mettant en<br />
place une stratégie commerciale. Celleci<br />
est destinée à renforcer l’attractivité de<br />
Dudelange en matière d’offre et de diversité<br />
des commerces, et se concrétise de<br />
plusieurs façons. Nous avons par exemple<br />
réalisé une campagne sur les réseaux sociaux,<br />
intitulée #Selfie, qui met en avant<br />
les commerçants de notre ville, les présente<br />
et explique pourquoi ils ont choisi<br />
Dudelange pour développer leur activité.<br />
Nous avons également transformé complètement<br />
notre artère commerciale principale<br />
en un « shared space », un espace<br />
public partagé accueillant. Notre but est<br />
de proposer à nos habitants et visiteurs<br />
une offre commerciale variée, répondant à<br />
leurs besoins. Afin de compléter et maîtriser<br />
la qualité de notre offre commerciale,<br />
nous avons notamment choisi de louer, au<br />
nom de la Ville de Dudelange, une surface<br />
libre, le long de l’avenue Grande-Duchesse<br />
Charlotte. Nous allons y déployer<br />
des pop-up stores et des commerces de<br />
niche. Enfin, nous avons organisé le 25<br />
avril dernier, en partenariat avec la Confédération<br />
luxembourgeoise de commerce<br />
et la Fédération des Commerçants et Artisans<br />
de la Ville de Dudelange, les premières<br />
Assises du Commerce.<br />
Quel était l’objectif de cet événement ?<br />
L’idée était de thématiser les grands enjeux<br />
liés au commerce dans nos centresvilles<br />
et d’identifier les pistes qui peuvent<br />
être développées afin de le soutenir et de<br />
le dynamiser. Durant cette matinée, les<br />
quelque 190 participants – commerçants<br />
locaux et externes à la Ville de Dudelange,<br />
city managers, fédérations et promoteurs<br />
immobiliers – ont pu partager leurs expériences.<br />
Nous avons vraiment ressenti le<br />
besoin, pour les différents interlocuteurs,<br />
d’échanger sur leurs réalisations quotidiennes<br />
et les stratégies à mettre en place<br />
pour renforcer le commerce urbain. C’est<br />
pourquoi nous organiserons à nouveau<br />
ces Assises de manière régulière, tous les<br />
deux ans certainement.<br />
Dudelange est la première ville à recourir<br />
aux services du cadastre du commerce<br />
développé dans le cadre du Pakt Pro<br />
Commerce. En quoi consiste cet outil ?<br />
Et comment vous est-il utile dans le<br />
cadre de votre stratégie commerciale ?<br />
Dans la continuité des projets destinés<br />
à redynamiser notre centre-ville, nous<br />
avions commencé à mettre en place un<br />
registre des cellules commerciales inoccupées<br />
sur notre territoire. De son côté, la<br />
clc, dans le cadre du Pakt Pro Commerce, a<br />
mené un travail similaire à l’échelle nationale,<br />
à travers la réalisation d’un cadastre<br />
du commerce pour lequel nous servons<br />
de ville pilote. Il s’agit d’une base de données<br />
détaillée permettant de cartographier<br />
l’ensemble de l’activité commerciale existante<br />
et de connaître son évolution dans<br />
le temps. Ce cadastre reprend ainsi les<br />
surfaces commerciales occupées et libres,<br />
leur nombre de mètres carrés, leur affectation,<br />
leur emplacement, etc. Grâce à cet<br />
outil, notre city manager dispose d’une vue<br />
globale et précise de l’offre commerciale<br />
de Dudelange et peut donc travailler plus<br />
efficacement, en contactant par exemple<br />
les propriétaires de cellules vacantes pour<br />
connaître leurs intentions, en orientant les<br />
commerçants désireux de s’implanter à<br />
Dudelange ou en prospectant. À plus long<br />
terme, le cadastre nous permettra également<br />
de dégager certaines tendances et<br />
évolutions, nécessaires pour adapter notre<br />
stratégie dans le bon sens.<br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 09
En coulisse Commerce<br />
BUSINESS MEDIA<br />
06.<strong>2019</strong><br />
QUAND LE LOISIR<br />
SERT LE COMMERCE<br />
Face à la croissance du commerce en ligne notamment, les centres commerciaux peinent aujourd’hui de plus en plus à attirer le visiteur.<br />
Pour répondre à ce défi, ils sont nombreux à miser sur les loisirs. Le Luxembourg ne devrait pas échapper à cette tendance.<br />
Photo Groupe Altiplano - Exalto<br />
TEXTE : JEANNE RENAULD<br />
2 à 3 %<br />
C’est, en moyenne,<br />
la diminution annuelle<br />
de la fréquentation<br />
des centres commerciaux<br />
en Europe<br />
A<br />
merican Dream Miami. Ce nom ne<br />
vous dit peut-être rien. Il s’agit<br />
pourtant du plus grand centre<br />
commercial jamais imaginé aux États-<br />
Unis, qui doit ouvrir ses portes d’ici 2022.<br />
Au-delà d’une importante zone commerciale,<br />
le complexe devrait intégrer un<br />
parc d'attractions, un parc aquatique,<br />
une grande roue, un centre Legoland, une<br />
piste de ski ou encore un lac artificiel.<br />
Pionniers, les États-Unis développent<br />
depuis les années 80 des centres commerciaux<br />
qui font la part belle aux loisirs.<br />
L’Asie et les Émirats arabes unis leur ont<br />
emboîté le pas, tandis que l’Europe en est<br />
seulement à ses prémices.<br />
CONTRER LA BAISSE<br />
DE FRÉQUENTATION<br />
« Depuis une dizaine d’années, la fréquentation<br />
des centres commerciaux est<br />
en baisse, indique Fabrice Deygas, Associé<br />
gérant du Groupe Altiplano, spécialisé<br />
dans l’exploitation de parcs, l’aménagement<br />
d’espaces de loisirs innovants et la<br />
consultance auprès de propriétaires fonciers<br />
désireux de développer une offre<br />
de loisirs. Chaque année, ces établissements<br />
perdent en moyenne 2 à 3 % de<br />
part de fréquentation entraînant, pour les<br />
commerçants et pour le propriétaire du<br />
centre, une baisse du chiffre d’affaires et<br />
de rentabilité. »<br />
Pour compenser l’attractivité d’Internet,<br />
ces établissements cherchent à proposer<br />
des activités difficiles, voire impossibles<br />
à réaliser sur la toile. « Il faut amener<br />
les gens à sortir de chez eux, explique<br />
Fabrice Deygas. À cet égard, les loisirs<br />
constituent une solution idéale. Même<br />
si l’on peut se faire livrer à manger via<br />
une application mobile, même si l’on peut<br />
regarder un film sur le web, on continue<br />
d’apprécier un bon repas au restaurant<br />
ou de se rendre au cinéma. »<br />
LA MUE<br />
DES CENTRES COMMERCIAUX<br />
Petit à petit, les centres commerciaux deviennent<br />
ainsi des lieux de vie, intégrant<br />
salles de sport, cabinets médicaux, expositions<br />
culturelles, etc., apportant une nouvelle<br />
dynamique. L’ouverture, l’année dernière,<br />
d’un bar doté d’une vague artificielle pour<br />
pratiquer le surf en indoor au sein du centre<br />
commercial Carré d'Or à Perpignan, a permis<br />
d’attirer une nouvelle clientèle. « Parce<br />
que l’offre est moins importante, les loisirs<br />
drainent une clientèle plus large que le shopping.<br />
» Cette tendance gagne également les<br />
centres des petites villes, confrontés eux aussi<br />
aux problèmes de désertification. « Taille et<br />
loyer des cellules commerciales obligent, on<br />
se tourne dans ce cas davantage vers le "petit<br />
loisir" – karaoké bar, escape room, bar de gamer<br />
– avec un volume de fréquentation élevé,<br />
capable de rembourser le prix des loyers. »<br />
UNE LOGIQUE WIN-WIN<br />
Si le commerce peut s’appuyer sur le loisir, ce<br />
dernier bénéficie lui aussi de son intégration<br />
dans les centres commerciaux. « Faute de<br />
pouvoir se payer une surface commerciale en<br />
centre-ville ou dans des shopping centers,<br />
les loisirs étaient auparavant relégués dans<br />
les zones industrielles, où le flux de passage<br />
est beaucoup plus faible. Aujourd’hui, en<br />
étant intégrés au commerce, ils disposent<br />
de locaux de meilleure qualité et profitent<br />
d’une visibilité accrue. En développant des<br />
synergies avec les autres exploitants du<br />
site, ils peuvent réaliser des économies en<br />
matière de communication. Ces montants<br />
peuvent être réinvestis dans le loyer. » Si le<br />
Luxembourg est encore relativement épargné<br />
par le phénomène de baisse de fréquentation,<br />
les acteurs locaux se montrent réceptifs à<br />
cette tendance. « Tous les opérateurs s’y<br />
intéressent, confie Fabrice Deygas. Dans<br />
moins de deux ans, le paysage du loisir à<br />
Luxembourg devrait fortement changer, avec<br />
l’arrivée d’une offre importante. »<br />
10 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce
News Commerce<br />
BUSINESS MEDIA<br />
06.<strong>2019</strong><br />
LEBENSMITTELHANDEL<br />
PERSONALISERTER ONLINE-SHOP<br />
FÜR MIGROS-KUNDEN<br />
Der Schweizer Handelsriese Migros ist auch Online eine Macht<br />
– stolze 60 % beträgt der Marktanteil der Unternehmenstochter<br />
Leshop.ch unter den Online-Supermärkten. Die Marktführerschaft<br />
macht scheinbar Mut für Experimente : Mit « my Migros »<br />
wird gerade in Bern eine neue Art von OnlineShop für Lebensmittel<br />
getestet. Das Besondere dabei: Bei « my Migros » bekommt<br />
der Kunde nur jene relevanten Produkte angezeigt, die auch<br />
seinem Einkaufsverhalten entsprechen – Online wie Offline.<br />
Das System greift dabei auf die Nutzer-Daten des firmeneigenen<br />
Loyalty-Programms ‘Cumulus’ zurück und bestimmt<br />
dadurch das Angebot im Onlineshop. Der Kunde bekommt also<br />
seinen ganz persönlichen Onlineshop auf Basis der eigenen<br />
Konsumpräferenzen.<br />
SOCIAL MEDIA<br />
INSTAGRAM WIRD ENDGÜLTIG ZUR EINKAUFSPLATTFORM<br />
Gute Neuigkeiten für Instagram-Nutzer. Die Nutzer des Foto-Netzwerks<br />
können ab sofort direkt über die App einkaufen. Ermöglicht wird das Ganze<br />
über die neue « Checkout-Funktion », über die der gesamte Einkaufsprozess,<br />
inklusive Bezahlung und Speicherung der Zahlungsinformationen abgewickelt<br />
werden kann. Die neue Funktion startet zunächst in den USA, wo zu Beginn<br />
23 bekannte Marken wie Nike, Adidas, H&M, Zara und Dior ihre Artikel<br />
zum direkten Kauf anbieten wollen. Ab wann auch andere Nutzer außerhalb<br />
der USA von der neuen Einkaufsfunktion profitieren können,<br />
ist jedoch noch nicht bekannt.<br />
LOGISTIK<br />
JD.COM VOR DEM DROHNEN-DURCHBRUCH IN INDONESIEN<br />
Kommt demnächst die Bücher-Drohne ? Die Zeichen stehen zumindest sehr<br />
gut. Der chinesische Handelsgigant JD.com hat bekannt gegeben, dass ein im<br />
Inselreich Indonesien durchgeführter Drohnen-Liefertest erfolgreich verlaufen<br />
ist – es war der erste Testflug, der offiziell von einer Regierung in Südostasien<br />
genehmigt worden war. Der Durchburch für den kommerziellen Drohneneinsatz<br />
rückt damit in greifbare Nähe. Der Testflug fand in West-Java statt, wo die Drohne<br />
eine Grundschule mit Büchern und Rucksäcken, die von JD gespendet wurden,<br />
belieferte. JD hat angekündigt, die Drohnen insbesondere zur Auslieferung<br />
lebenswichtiger, medizinischer und humanitärer Produkte in entlegenen<br />
Regionen nutzen zu wollen. Ein Novum in der Nahversorgung,<br />
die wegen der über 6000 bewohnten Inseln eine echte Herausforderung ist.<br />
12 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce
L’avis de l’expert // Fiscalité<br />
BUSINESS MEDIA<br />
06.<strong>2019</strong><br />
INSTAURATION DU CRÉDIT D'IMPÔT<br />
SALAIRE SOCIAL MINIMUM<br />
Nelly Mazzarol<br />
Le gouvernement avait promis en<br />
janvier <strong>2019</strong> une hausse de 100 € net<br />
par mois aux personnes percevant le<br />
salaire social minimum, soit environ<br />
60 000 personnes à Luxembourg. Une<br />
première hausse de 1,1 % avait déjà<br />
été octroyée au 1 er janvier dernier. Le<br />
dispositif est désormais complété par<br />
l’instauration du crédit d’impôt salaire<br />
social minimum destiné aux personnes<br />
dont les revenus avoisinent le salaire<br />
social minimum.<br />
TEXTE : NELLY MAZZAROL<br />
MANAGING DIRECTOR,<br />
PWC LUXEMBOURG SC<br />
IMAGE : JULIAN BENINI<br />
En effet, la loi du 26 avril <strong>2019</strong> a instauré<br />
rétroactivement au 1er janvier de cette année<br />
ce nouveau crédit d'impôt (CISSM) pour les<br />
personnes disposant d'un salaire mensuel<br />
brut compris entre 1 500 et 3 000 €.<br />
L'employeur est tenu de le verser via les<br />
salaires aux employés concernés dès lors<br />
qu’ils sont imposables à Luxembourg et<br />
qu’ils sont affiliés à un régime de sécurité<br />
sociale luxembourgeois ou étranger en<br />
vertu d’un accord bi- ou multilatéral de<br />
sécurité sociale.<br />
La régularisation du CISSM doit intervenir<br />
rétroactivement au 1 er janvier <strong>2019</strong> d'ici le<br />
mois de juillet via la paie à condition que<br />
le salarié concerné dispose d’une fiche de<br />
retenue d'impôt <strong>2019</strong>.<br />
Le CISSM est accordé mensuellement selon<br />
le niveau de salaire brut mensuel pour<br />
un temps plein. En cas de temps partiel,<br />
il convient d’extrapoler le salaire mensuel<br />
brut fictif que le salarié aurait gagné s’il<br />
avait travaillé à temps plein pour vérifier<br />
le droit au CISSM. Ce dernier est ensuite<br />
accordé au travailleur à temps partiel<br />
au prorata des heures effectivement<br />
travaillées.<br />
Le CISSM s’élève à 70 € par mois pour un<br />
salaire brut mensuel compris entre 1 500<br />
et 2 500 € pour un temps plein. Il devient<br />
dégressif pour un salaire brut mensuel<br />
entre 2 500 et 3 000 € selon la formule<br />
70/500 * (3 000 - salaire mensuel brut<br />
fictif). Les salaires supérieurs à 3 000 € ou<br />
inférieurs à 1 500 € n'ouvrent aucun droit à<br />
crédit d'impôt.<br />
Le salaire mensuel brut comprend tous les<br />
avantages et émoluments mensuels ainsi<br />
que les rémunérations non périodiques si<br />
ces dernières excèdent 3 000 € sur l'année.<br />
A titre d’exception, les rémunérations non<br />
périodiques versées en correction du salaire<br />
ordinaire sont d’office réintégrées dans le<br />
calcul du salaire de brut indépendamment<br />
du seuil de 3 000 € sur l’année.<br />
« LA RÉGULARISATION<br />
DU CISSM DOIT INTERVENIR<br />
RÉTROACTIVEMENT<br />
AU 1 ER JANVIER <strong>2019</strong><br />
D'ICI LE MOIS DE JUILLET »<br />
Dans ces conditions, des ajustements du<br />
CISSM sont à prévoir au cours de l’année<br />
en cas de variation(s) du temps de travail,<br />
du salaire mensuel et/ou de l'octroi<br />
d'une ou plusieurs rémunération(s) non<br />
périodique(s) durant l'année.<br />
Ainsi une personne qui perçoit un salaire<br />
mensuel brut de 2 300 € pour 40 heures par<br />
semaine bénéficie en principe d’un CISSM<br />
de 70 € par mois. Si elle travaille 18 heures<br />
supplémentaires en mars <strong>2019</strong> pour un<br />
montant de 239 €, le salaire du mois de<br />
mars s’élèvera à 2 539 € et change donc de<br />
tranche avec un CISSM réduit à 64,5 € sur<br />
ce mois.<br />
Les CISSM seront déduits de la retenue à<br />
la source mensuelle via la paie et seront<br />
portés sur la déclaration mensuelle de<br />
retenue d'impôt sur salaire.<br />
Pour parfaire le dispositif de 100 € net par<br />
mois pour les personnes percevant le salaire<br />
social minimum, une nouvelle hausse de<br />
ce dernier de 0,9 % devrait intervenir d’ici<br />
juillet <strong>2019</strong>. L’ensemble de ces mesures<br />
devrait donc permettre aux bas salaires de<br />
bénéficier d’une revalorisation substantielle<br />
de leur pouvoir d’achat au début de cet été.<br />
14 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce
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21-25 Allée Scheffer L-2520 Luxembourg<br />
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Frédéric Frabetti | frederic.frabetti@barreau.lu
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BUSINESS MEDIA<br />
06.<strong>2019</strong><br />
16 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce
06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Grand format<br />
GRAND FORMAT<br />
RECOURS COLLECTIF :<br />
LA FAUSSE BONNE IDÉE ?<br />
Sous l’impulsion de son nouveau ministère de la Protection des consommateurs,<br />
le gouvernement a fait part de sa volonté d’introduire rapidement une<br />
procédure de recours collectif en droit luxembourgeois. En vertu de la culture<br />
juridique luxembourgeoise et de la mise de côté par l’UE elle-même du projet<br />
de directive sur les recours collectifs, les représentants des entreprises ne<br />
plaident pas en faveur de ce projet qui demande réflexion et ne peut être traité<br />
à la hâte et sans tenir compte de l’expérience vécue dans les pays voisins.<br />
TEXTE : MICHAËL PEIFFER<br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 17
Grand format<br />
BUSINESS MEDIA<br />
06.<strong>2019</strong><br />
Le 11 juin 2013, la Commission européenne<br />
recommandait aux États membres d’instaurer<br />
un mécanisme d’action en réparation<br />
collective dans leur pays. Cinq ans plus<br />
tard, 19 d’entre eux ont répondu à l’invitation,<br />
chacun y allant de sa formule particulière,<br />
selon ses sensibilités et sa culture.<br />
Au point que les différences de champ<br />
d’application entre les États membres sont<br />
aujourd’hui considérables. « En Belgique<br />
par exemple, seuls les litiges en matière de<br />
consommation peuvent faire l’objet d’un<br />
recours collectif, tandis qu’en France, ces<br />
recours sont possibles dans les domaines<br />
de la consommation, de la concurrence, de<br />
la santé, de la discrimination et de l’environnement<br />
», relève le rapport de la Commission<br />
européenne publié sur le sujet en<br />
janvier 2018.<br />
Tout récemment encore, la Commission a<br />
renforcé les droits des consommateurs et<br />
leur application dans l’Union, appelant de<br />
tous ses vœux à la création d’un recours<br />
collectif à l’européenne. Grâce à celui-ci,<br />
« une entité qualifiée — par exemple, une<br />
organisation de défense des consommateurs<br />
—, pourra déposer un recours, sous<br />
forme d’indemnisation, de remplacement<br />
ou de réparation, pour le compte d’un<br />
groupe de consommateurs lésés par des<br />
pratiques commerciales illégales. » Mais<br />
s’il est bien un dossier complexe sur lequel<br />
les États membres de l’Union tardent à se<br />
mettre d’accord, c’est bien sur cette mise en<br />
place d’un recours collectif à l’européenne.<br />
UNE VOLONTÉ D’AVANCER<br />
COÛTE QUE COÛTE ?<br />
Le Luxembourg, en retard par rapport aux<br />
attentes de l’Europe depuis 2013, vu qu’il<br />
n’a rien fait jusqu’ici, semble vouloir désormais<br />
répondre aux appels du pied de<br />
Bruxelles. Depuis les dernières élections,<br />
le gouvernement a mis en place un ministère<br />
de la Protection des consommateurs,<br />
dirigé par Paulette Lenert. Cette dernière,<br />
bien décidée à démontrer le bien-fondé<br />
et l’utilité de son poste en multipliant<br />
les effets d’annonce, a déjà communiqué<br />
que « le ministère luxembourgeois de la<br />
Protection des consommateurs a décidé<br />
de ne pas attendre la proposition européenne,<br />
mais de se pencher sur une solution<br />
nationale. » Une prise de position<br />
qui inquiète quelque peu l’Union des entreprises<br />
luxembourgeoises (UEL) ainsi<br />
que la Confédération luxembourgeoise du<br />
commerce (clc), qui craignent le vote rapide<br />
d’une loi qui ne répondrait pas aux<br />
besoins réels du terrain.<br />
« Nous ne voulons certainement pas remettre<br />
en cause le droit légitime de tout<br />
consommateur à demander réparation,<br />
explique Nicolas Henckes, directeur de la<br />
clc et Président du Groupe de travail Protection<br />
des consommateurs de l’UEL. Nous<br />
sommes toutefois convaincus que le recours<br />
collectif n’est pas la solution adéquate<br />
aux difficultés rencontrées par les<br />
entreprises et les consommateurs et que<br />
son introduction rapide risque de poser<br />
plus de problèmes que d’apporter des<br />
solutions. Et si ce recours devait tout de<br />
même être introduit, nous recommandons<br />
au gouvernement d’y aller avec prudence<br />
et de façon progressive. »<br />
18 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce
06.<strong>2019</strong> 03.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Grand format<br />
Car le nombre de demandeurs pouvant former<br />
un recours collectif n’est pas défini. Un<br />
recours collectif pourrait donc être composé<br />
de seulement deux demandeurs.<br />
Pour les divers représentants des entreprises,<br />
la précipitation n’a pas sa place dans<br />
ce dossier. « Avant d’introduire la notion de<br />
recours collectif en droit luxembourgeois,<br />
nous pensons qu’il serait opportun de tirer<br />
les leçons de l’expérience vécue dans<br />
d’autres pays, et ce afin de mettre en place<br />
un système qui va réellement avoir une<br />
utilité, plaide Catherine Bourin, membre<br />
du comité exécutif de l’Association des<br />
Banques et Banquiers au Luxembourg. Rien<br />
ne sert d’agir dans l’urgence. Si l’on regarde<br />
ce qui se passe aux États-Unis, pays très<br />
avant-gardiste sur ces questions, on apprend<br />
notamment qu’un tiers des actions<br />
entamées ne sont pas justifiées sur le fond.<br />
Or, dès que l’action est rendue publique, le<br />
mal est fait. La réputation de l’entreprise<br />
incriminée, à tort ou à raison, est détruite.<br />
Le client perd confiance, les profits diminuent<br />
et il faut des années pour rebâtir une<br />
réputation, quand l’entreprise ne doit pas<br />
« AU LUXEMBOURG, LA TRÈS GRANDE MAJORITÉ<br />
DES ENTREPRISES SONT DE PETITE TAILLE<br />
ET POURRAIENT S’EFFONDRER SOUS LE POIDS<br />
D’UN RECOURS COLLECTIF »<br />
19<br />
Les recours collectifs en réparation<br />
existent dans 19 États membres,<br />
mais sont limités à des secteurs<br />
spécifiques dans plus de la moitié<br />
d’entre eux, en général aux litiges<br />
en matière de consommation<br />
mettre la clé sous le paillasson. Pour éviter<br />
cet écueil, il faut mettre en place un système<br />
très équilibré et qu’aucune publicité<br />
ne soit faite avant qu’une décision définitive<br />
sur le fond du dossier ne soit connue. »<br />
La Commission européenne, qui y va de ses<br />
recommandations, reconnaît qu’en matière<br />
d’information concernant les recours collectifs,<br />
il faudrait prendre en considération<br />
les droits des parties, y compris la liberté<br />
d’expression, le droit à l’information et le<br />
droit à la protection de la réputation de<br />
l’entreprise. L’équation impossible.<br />
UNE RÉPUTATION<br />
TROP FACILEMENT MISE À MAL<br />
Pour la clc, il est pourtant essentiel de<br />
préserver la présomption d’innocence et<br />
la réputation des entreprises. « L’image de<br />
la grosse multinationale toute puissante<br />
contre des consommateurs isolés et sans<br />
défense biaise trop souvent le débat, alors<br />
que la réalité est ailleurs, reprend Nicolas<br />
Henckes. Au Luxembourg notamment, la<br />
très grande majorité des entreprises sont<br />
de petites structures qui pourraient très<br />
facilement s’effondrer sous le poids d’un<br />
recours collectif. » Avec 95 % d’entreprises<br />
comptant moins de 50 salariés, le Luxembourg<br />
est un marché réduit où les entreprises<br />
employant plus de 1000 personnes<br />
sont peu nombreuses. Or, jusqu’ici, les<br />
instances défendant les intérêts des entreprises<br />
n’ont aucune information sur le<br />
projet qui se trouve sur le bureau de la ministre<br />
de la Protection des consommateurs.<br />
« Alors que la ministre discute depuis plusieurs<br />
mois avec l’Union luxembourgeoise<br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 19
Grand format<br />
BUSINESS MEDIA<br />
06.<strong>2019</strong><br />
DIFFICILE<br />
ACCORD EUROPÉEN<br />
La volonté de la Commission<br />
est d’instaurer un recours<br />
collectif à l’européenne,<br />
mais elle a dû stopper net<br />
son initiative vu la résistance<br />
des Etats membres ayant déjà<br />
leur propre système.<br />
Ces nouvelles règles font suite<br />
aux préoccupations soulevées par<br />
des récents scandales de masse<br />
ayant eu des conséquences<br />
transfrontalières (p.ex.<br />
Dieselgate). Elles permettraient<br />
des actions de groupe dans<br />
différents secteurs tels que la<br />
protection des données, les<br />
services financiers, les voyages<br />
et le tourisme, l’énergie,<br />
les télécommunications,<br />
l’environnement ou encore<br />
la santé. Toutefois, pour que<br />
cette nouvelle législation entre en<br />
vigueur, le Parlement et le Conseil<br />
doivent trouver un accord.<br />
Et les négociations ne pourront<br />
pas commencer tant que<br />
le Conseil n’aura pas arrêté<br />
sa position sur le sujet…<br />
des consommateurs, nous craignons de<br />
nous trouver devant le fait accompli, sans<br />
qu’aucune place ne soit laissée à la discussion<br />
constructive. Il est pourtant très<br />
important de donner un cadre strict au<br />
recours collectif qui pourrait être très dangereux<br />
pour des TPE et des PME. »<br />
En cas de litige, dans la plupart des cas,<br />
un échange constructif avec l’entreprise<br />
suffit à débloquer la situation. Il n’est pas<br />
rare que les géants du web remplacent<br />
un produit que vous considérez comme<br />
défaillant, sans même devoir retourner<br />
celui-ci. Les petits commerçants ne<br />
peuvent toutefois se permettre de telles<br />
pratiques. Par ailleurs, d’autres solutions<br />
existent pour régler un litige entre<br />
un consommateur et une entreprise. Au<br />
Luxembourg, le Centre de Médiation<br />
Civile et Commerciale (CMCC) propose<br />
un processus volontaire de résolution<br />
amiable des litiges civils, commerciaux<br />
ou sociaux. Il s’agit d’une alternative au<br />
règlement des conflits devant les tribunaux.<br />
L’objectif est d’aider les parties à<br />
parvenir à une solution négociée optimale<br />
ou, à défaut, acceptable pour l’ensemble<br />
des parties.<br />
D’AUTRES SOLUTIONS À PROMOUVOIR<br />
Afin d’encourager le règlement extrajudiciaire<br />
des litiges de consommation, le Service<br />
national du Médiateur de la consommation<br />
a été créé en 2016. Cette entité<br />
neutre et indépendante met à la disposition<br />
des consommateurs et des professionnels<br />
un processus volontaire et confidentiel<br />
qui a pour finalité de résoudre un litige<br />
de consommation, c’est-à-dire un litige<br />
né d’un contrat de vente ou d’un contrat<br />
de service conclu entre un consommateur<br />
et un professionnel, à l’amiable. D’autres<br />
entités sectorielles comme la Commission<br />
Luxembourgeoise des Litiges de Voyages<br />
(CLLV), le Médiateur en Assurances, l’Institut<br />
Luxembourgeois de Régulation (ILR)<br />
ou encore la Commission de Surveillance<br />
du Secteur Financier (CSSF) sont qualifiées<br />
pour recevoir les plaintes des consommateurs<br />
qui s’estiment lésés. Au niveau européen,<br />
il existe par ailleurs une procédure<br />
de règlement des petits litiges d’un montant<br />
maximal de 5000 euros. Elle permet<br />
de traiter avec agilité les litiges transfrontaliers<br />
entre un commerçant et un client.<br />
« Pourquoi recourir à un tribunal lorsqu’il<br />
ne s’agit pas d’interpréter le droit, mission<br />
première du juge, mais simplement de<br />
20 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce
06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Grand format<br />
« LE PLUS GRAND DANGER POUR LES ENTREPRISES<br />
LUXEMBOURGEOISES SERAIT ENCORE QU’AUCUNE LIMITE<br />
NE SOIT FIXÉE EN MATIÈRE DE DÉDOMMAGEMENT<br />
RÉSULTANT D’UN RECOURS COLLECTIF »<br />
Si l’on s’en réfère à la proposition de directive<br />
de la Commission européenne, le texte<br />
n’offre pas de garanties satisfaisantes pour<br />
éviter le risque de représentation multiple<br />
d’un même consommateur ou de multiplication<br />
de recours collectifs à l’égard<br />
d’un même professionnel pour un même<br />
fait. « Un autre risque, si l’on n’arrive pas<br />
à s’entendre sur une harmonisation européenne<br />
du recours collectif et que chaque<br />
pays y va de sa propre version, c’est que<br />
le consommateur parte à la recherche de<br />
l’État membre le plus généreux, soulève Nicolas<br />
Henckes. Si le gouvernement luxembourgeois<br />
vient à instaurer un recours<br />
collectif plus large et plus généreux que<br />
chez nos voisins, dans un souci purement<br />
électoraliste, on s’exposera à un afflux de<br />
recours, d’autant que notre pays abrite le<br />
siège européen de nombreuses grandes<br />
entreprises. » Une publicité qui pourrait finalement<br />
nuire à l’image du Luxembourg à<br />
l’étranger. D’autant que, toujours selon les<br />
recommandations de la Commission européenne,<br />
les États membres ne peuvent<br />
empêcher la participation de groupes de<br />
demandeurs étrangers ou d’entités représentatives<br />
étrangères à une action collective<br />
unique devant leurs juridictions.<br />
voir s’il y a lieu d’octroyer une indemnité<br />
en réparation d’un dommage estimé »,<br />
argumente Catherine Bourin, qui plaide<br />
pour que l’on donne plus de visibilité aux<br />
solutions existantes avant d’en créer de<br />
nouvelles. « Ces procédures sont méconnues<br />
et sous-utilisées aujourd’hui », ajoute<br />
Nicolas Henckes. Pourtant, elles sont plus<br />
rapides, plus simples et moins coûteuses<br />
qu’une action en justice.<br />
DES VERROUS POUR ÉVITER LES DÉRIVES<br />
Non informés des textes déposés et discutés<br />
dans les bureaux du ministère de<br />
la Protection des consommateurs, les représentants<br />
des entreprises attendent<br />
l’instauration d’un dialogue constructif<br />
entre toutes les parties. « À ce stade, nous<br />
n’avons aucune idée du périmètre et des<br />
domaines pour lesquels les consommateurs<br />
pourraient utiliser le recours collectif,<br />
résume Nicolas Henckes. Si un tel<br />
système devait être mis en place, nous<br />
pensons qu’il faut absolument se limiter à<br />
la stricte consommation de produits, aux<br />
dommages matériels. Imaginez qu’il soit<br />
possible à l’avenir d’introduire un recours<br />
collectif dans le domaine des services ou<br />
des soins de santé, de s’attaquer à un hôpital<br />
? De la même manière, l’élargissement<br />
du périmètre aux dommages moraux, notion<br />
bien trop subjective, ne mènerait qu’à<br />
des discussions sans fin. » Bien sûr, tout<br />
le monde a encore en mémoire le « Dieselgate<br />
», cette vente de voitures au diesel<br />
avec des valeurs d’émissions truquées<br />
par le Groupe VW. « Mais même dans cet<br />
exemple, on peut discuter longtemps de la<br />
notion du dommage. Certes, l’information<br />
fournie n’était pas la bonne et l’entreprise<br />
savait qu’elle transmettait cette information<br />
erronée. Mais que doit-on dédommager<br />
au juste ? Le client a acheté un véhicule<br />
et n’a subi aucun désagrément dans l’utilisation<br />
quotidienne de celui-ci », ajoute le<br />
directeur de la clc.<br />
Le plus grand danger pour les entreprises<br />
luxembourgeoises serait encore qu’aucune<br />
limite ne soit fixée en matière de dédommagement<br />
résultant d’un recours collectif.<br />
« Il faut absolument mettre des verrous.<br />
Imaginez qu’une société soit condamnée<br />
à verser un montant équivalent à 10 % de<br />
son chiffre d’affaires et qu’ensuite elle soit<br />
obligée de licencier du personnel. Est-ce<br />
que le gouvernement aura bien travaillé ? »<br />
Bien décidés à faire entendre leur voix dans<br />
les prochaines semaines, les représentants<br />
des entreprises appellent à la prudence,<br />
estimant que le recours collectif n’est pas<br />
la réponse absolue à tous les maux dans<br />
un marché européen bien trop fragmenté<br />
à l’heure actuelle.<br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 21
3 questions à…<br />
BUSINESS MEDIA<br />
06.<strong>2019</strong><br />
3 QUESTIONS À…<br />
MYRIAM BRUNEL<br />
Entretien avec Myriam Brunel, Présidente de l’OPAL<br />
TEXTE : SARAH BRAUN<br />
« NOUS DEVONS ÊTRE FORCE<br />
01 DE PROPOSITION<br />
03<br />
PRÉSENTEZ-NOUS L’OPAL,<br />
FÉDÉRATION DONT VOUS ÊTES<br />
LA PRÉSIDENTE ?<br />
ET PARTIE PRENANTE<br />
AU PROFIT DE L’INNOVATION »<br />
LE CÂBLAGE VERTICAL,<br />
AUTRE SUJET D’ACTUALITÉ<br />
POUR LES MEMBRES DE L’OPAL ?<br />
L’OPAL (Fédération des Opérateurs Alternatifs<br />
du Luxembourg), fédération dont j’ai<br />
repris la présidence depuis un an, a pour<br />
mission de promouvoir le marché des technologies<br />
de l’information et de la communication<br />
(TIC, ndlr.) au Grand-Duché.<br />
Regroupant la quasi-totalité des opérateurs<br />
alternatifs de Telecom au Luxembourg,<br />
nous représentons et défendons les intérêts<br />
de ceux-ci en nous positionnant comme un<br />
interlocuteur direct avec le gouvernement<br />
et/ou les institutions nationales et européennes.<br />
Nous participons ainsi proactivement<br />
à la régulation en travaillant ensemble<br />
sur les consultations nationales comme<br />
européennes mais aussi en étant mobilisés<br />
sur les défis législatifs, technologiques mais<br />
aussi économiques Et les sujets « chauds du<br />
moment » - bien que ce soient des projets à<br />
moyen et long terme également - ce sont le<br />
Nouveau Code Telecom Européen, la 5G et<br />
le câblage vertical des bâtiments. Ces sont<br />
des vecteurs d’importance pour veiller à un<br />
marché dynamique et diversifié au profit<br />
des clients.<br />
Retrouvez la brochure<br />
« Câblage vertical »<br />
sur www.opal.lu/files/<br />
OPAL_Brochure_Cablage_<br />
vertical_<strong>2019</strong>.pdf<br />
02<br />
JUSTEMENT, LE NOUVEAU CODE<br />
TELECOM EUROPÉEN :<br />
QUEL IMPACT CE DERNIER<br />
AURA-T-IL POUR LES<br />
OPÉRATEURS AU LUXEMBOURG ?<br />
Ce nouveau Code présente des avantages<br />
pour les consommateurs tels que la baisse des<br />
prix pour les appels intra EU (ndrl : en application<br />
depuis le 15 mai <strong>2019</strong>), même si les opérateurs<br />
luxembourgeois avaient déjà anticipé<br />
cela au travers de leurs offres forfaitaires.<br />
D’autres impacts restent encore à être plus<br />
clairement identifiés et analysés, notamment<br />
pour la mise en place de la 5G et les investissements<br />
des opérateurs dans le déploiement<br />
des réseaux/infrastructures. Nous devons<br />
être force de proposition et partie prenante<br />
au profit de l’innovation.<br />
Depuis sa publication au Journal Officiel de<br />
l’EU le 17 décembre 2018, le gouvernement<br />
de chaque Etat Membre, et en particulier le<br />
Service des médias et des communications<br />
(SMC) pour le Luxembourg, aura deux années<br />
pour transposer. L’OPAL ne manquera<br />
donc pas de collaborer avec le SMC, et si<br />
nécessaire tous les intervenants locaux tels<br />
que l’ILR (Institut Luxembourgeois de Régulation),<br />
pour parvenir à un juste équilibre<br />
entre opérateurs et consommateurs.<br />
Cela reste un sujet majeur parce qu’il est utile<br />
de nous assurer de la stimulation efficace du<br />
marché pour le bénéfice bien compris des<br />
clients finals, qu’ils soient des clients Entreprises<br />
(B2B) ou consommateurs (B2C), les<br />
nouvelles technologies, les nouveaux débits<br />
doivent arriver au bureau, au lieu d’exploitation,<br />
à l’appartement ou à la maison.<br />
Nous devons, dans certains cas, mettre à<br />
jour le câblage interne du client ; on parle de<br />
câblage vertical.<br />
L’OPAL s’est largement investi dans ce dossier<br />
et a particulièrement collaboré avec le SMC<br />
pour établir le Règlement du 17 août 2018<br />
qui crée un cadre plus adéquate, notamment<br />
dans les copropriétés.<br />
Nous avons par ailleurs élaboré une brochure<br />
qui permet de trouver le partenaire<br />
idéal pour ces travaux de câblage vertical.<br />
De plus, l’OPAL, qui depuis 2 ans renforce sa<br />
communication vers l’extérieur, ne compte<br />
pas s’arrêter en si bon chemin, puisque<br />
d’autres actions sont prévues pour être opérationnelles<br />
d’ici à la fin de l’année <strong>2019</strong>.<br />
22 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce
L’avis de l’expert // Droit social<br />
BUSINESS MEDIA<br />
06.<strong>2019</strong><br />
LA DÉLICATE PROBLÉMATIQUE<br />
DU LICENCIEMENT DES SALARIÉS<br />
EN INCAPACITÉ DE TRAVAIL<br />
Tout employeur est confronté au cours<br />
de la relation de travail à la problématique<br />
de l’absence de ses salariés pour<br />
cause de maladie. Un salarié absent<br />
pour cause de maladie qui a rempli ses<br />
obligations légales en matière d’information<br />
de son employeur est protégé<br />
contre le licenciement, que ce soit avec<br />
préavis ou avec effet immédiat, pendant<br />
une certaine période [1] .<br />
Toutefois, l’employeur peut, dans certains<br />
cas et sous certaines conditions,<br />
envisager de licencier un salarié absent<br />
pour cause de maladie.<br />
TEXTE : RÉGIS MULLER,<br />
CABINET MOLITOR<br />
IMAGE : JULIAN BENINI<br />
Régis Muller<br />
CONTRÔLE DE LA RÉALITÉ DE<br />
LA MALADIE ET LICENCIEMENT<br />
L’employeur peut soupçonner le salarié en<br />
incapacité de travail de ne pas être réellement<br />
malade, notamment si cette incapacité<br />
fait suite à des remontrances ou un<br />
incident au sein de l’entreprise.<br />
Le certificat médical remis par le salarié<br />
à l’employeur conformément aux dispositions<br />
légales [2] protège le salarié contre le<br />
licenciement, mais ne constitue cependant<br />
qu’une présomption simple d’incapacité<br />
de travail. L’employeur peut donc licencier<br />
le salarié s’il parvient à démontrer que celui-ci<br />
n’était en réalité pas médicalement<br />
incapable de travailler.<br />
Pour faire contrôler la réalité de la maladie<br />
de son salarié, l’employeur peut notamment<br />
demander au salarié de se soumettre<br />
à un contre-examen médical auprès d’un<br />
médecin choisi par l’employeur ou demander<br />
à la Caisse nationale de santé (CNS) de<br />
faire procéder à un contrôle administratif.<br />
Dans le premier cas, il est important de garder<br />
à l’esprit que l’avis du médecin choisi<br />
par l’employeur ne prime pas celui du médecin<br />
traitant du salarié et est de ce fait<br />
insuffisant pour justifier à lui seul un licenciement.<br />
Même si le médecin choisi par<br />
l’employeur conclu à l’aptitude du salarié, il<br />
faudra donc convoquer le salarié à au moins<br />
un second contre-examen médical auprès<br />
24 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce
06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Droit Social // L’avis de l’expert<br />
« L’EMPLOYEUR PEUT DONC LICENCIER<br />
LE SALARIÉ S’IL PARVIENT À DÉMONTRER<br />
QUE CELUI-CI N’ÉTAIT EN RÉALITÉ PAS MÉDICALEMENT<br />
INCAPABLE DE TRAVAILLER »<br />
d’un médecin différent pour pouvoir espérer<br />
renverser la présomption d’incapacité<br />
de travail que constitue le certificat du<br />
médecin traitant. Il convient néanmoins<br />
de rester très prudent car quand bien<br />
même ce troisième médecin conclurait à<br />
l’aptitude du salarié, l’examen de la jurisprudence<br />
montre qu’il n’y a pas de règle<br />
mathématique en la matière, et que tout<br />
est question d’espèce pour les juges saisis<br />
du licenciement d’un salarié déclaré apte<br />
au travail suite aux contre-examens médicaux<br />
demandés par son employeur [3] .<br />
Concernant le contrôle diligenté par la<br />
CNS, une demande peut être faite en ligne<br />
par l’employeur, mais la CNS n’est pas tenue<br />
d’y faire droit.<br />
La CNS peut en tout état de cause exercer<br />
deux types de contrôle :<br />
un contrôle à caractère administratif,<br />
effectué par les contrôleurs assermentés<br />
de la CNS au domicile du salarié malade<br />
ou en tout lieu où il séjourne [4] ; et/ou<br />
un contrôle d’ordre médical effectué<br />
par un médecin-conseil du Contrôle médical<br />
de la sécurité sociale (CMSS) [5] . Celui-ci<br />
ne sera pas à l’initiative de l’employeur.<br />
Le contrôle administratif est principalement<br />
destiné à vérifier si le salarié malade<br />
se conforme aux prescriptions de<br />
son arrêt de travail sur les sorties autorisées.<br />
En cas de violation des règles<br />
de sortie, le salarié en arrêt de travail<br />
encourt des sanctions financières (une<br />
amende d’ordre peut lui être infligée par<br />
le Président de la CNS) [6] .<br />
Il ne nous semble toutefois pas possible<br />
de licencier valablement un salarié malade<br />
pour ce seul motif. En l’absence de<br />
tout autre élément probant, le seul fait<br />
pour un salarié malade de ne pas respecter<br />
les heures de sorties prévues,<br />
le cas échéant, par son arrêt-maladie<br />
n’étant pas suffisant pour renverser la<br />
présomption que constitue le certificat<br />
médical du médecin traitant.<br />
Le contrôle médical diligenté par la CNS<br />
est quant à lui destiné à vérifier si le salarié<br />
en arrêt-maladie est médicalement<br />
capable d’exercer ses fonctions. Si le médecin-conseil<br />
du CMSS conclu que le salarié<br />
est capable de reprendre le travail,<br />
la CNS pourra décider d’arrêter la prise en<br />
charge du salarié, c’est-à-dire de cesser, à<br />
compter de la date retenue pour la reprise<br />
du travail, le paiement des indemnités pécuniaires<br />
de maladie. Dans le cas où c’est<br />
l’employeur qui, en vertu de son obligation<br />
légale de maintien de la rémunération, était<br />
tenu de verser le salaire du salarié malade,<br />
cette décision s’impose à lui et il doit également<br />
cesser de verser la rémunération du<br />
salarié à compter de la date retenue dans la<br />
décision de la CNS si le salarié ne reprend<br />
pas le travail à cette date [7][8] . Le salarié dispose<br />
d’un recours contre la décision de la<br />
CNS à exercer dans un délai de 40 jours à<br />
compter de sa notification.<br />
L’employeur peut-il pour autant licencier<br />
le salarié déclaré capable de reprendre le<br />
travail par le médecin-conseil du CMSS si<br />
celui-ci ne revient pas travailler à compter<br />
de la date indiquée ?<br />
Il ressort des dispositions du Code du<br />
travail [9] qu’il convient d’opérer une distinction,<br />
la protection du salarié contre le<br />
licenciement cessant :<br />
en l’absence de recours du salarié,<br />
à l’expiration du délai de recours de<br />
40 jours ;<br />
en cas de recours du salarié, à la<br />
survenance du premier de ces deux évènements<br />
:<br />
lorsque le recours est définitivement<br />
tranché ; ou<br />
lorsque la période de protection de<br />
26 semaines consécutives est atteinte.<br />
LICENCIEMENT FONDÉ SUR<br />
LA DÉSORGANISATION<br />
DE L’ENTREPRISE OU DU SERVICE<br />
La jurisprudence admet que l’absentéisme<br />
habituel pour raison de santé du salarié peut<br />
être une cause de licenciement lorsqu’il s’agit<br />
d’absences de longue durée ou d’absences<br />
nombreuses et répétées, qui causent une<br />
gêne considérable dans le fonctionnement<br />
de l’entreprise, sans certitude ou même probabilité<br />
d’amélioration de la santé du salarié<br />
dans un avenir proche [10] .<br />
L’employeur ne peut procéder qu’à un licenciement<br />
avec préavis et seulement (i) à l’issue<br />
des 26 semaines d’absences continues ou (ii)<br />
durant une phase de reprise du travail.<br />
Attention toutefois l’employeur devra toujours<br />
en principe apporter en sus la preuve<br />
que ces absences perturbent le fonctionnement<br />
de l’entreprise, y compris à l’issue du<br />
délai de 26 semaines [11] .<br />
[1] Sous réserve qu’il ait rempli ses obligations légales, à savoir<br />
: informer son employeur dès le 1 er jour de sa maladie et<br />
avoir remis son certificat médical le 3 ème jour de son absence<br />
au plus tard (et ainsi de suite en cas de renouvellement de<br />
l’arrêt de travail), le salarié malade est protégé pendant une<br />
période de 26 semaines continue à partir de la survenance de<br />
la maladie (article L.121-6 (1), (2) et (3) du Code du travail).<br />
A l’issue des 26 semaines, l’employeur recouvre le droit de<br />
licencier le salarié malade à condition toutefois de disposer<br />
de motifs réels et sérieux (articles L.121-6 (5) et L.124-11 du<br />
Code du travail)<br />
[2] Article L.121-6 (2) du Code du travail<br />
[3] CSJ, 14 juin 2012, n ° 37518 (les avis contraires de médecins<br />
généralistes ont été jugés comme permettant de renverser<br />
le certificat d’un médecin spécialiste) ; CSJ, 16 février 2017,<br />
n ° 42795 (les avis de deux autres médecins ne sont pas de<br />
nature à remettre en cause les conclusions d’un psychiatre)<br />
; CSJ 21 mai 2015, n ° 41911 (3 certificats d’aptitude de 2 médecins<br />
de contrôle mandatés par l’employeur ne sont pas<br />
supérieurs aux 3 certificats d’inaptitude émis par le seul médecin<br />
traitant du salarié) et CSJ, 26 juin 2014, n ° 39751 (2 certificats<br />
d’aptitude de 2 médecins de contrôle mandatés par<br />
l’employeur sont suffisants pour renverser les 5 certificats<br />
d’inaptitude émis par le médecin traitant du salarié)<br />
[4] Article 191 (2) des statuts de la CNS prévoyant également<br />
que le contrôle administratif peut avoir lieu dans des lieux<br />
publics ou dans des centres de soins dans lesquels le salarié<br />
malade reçoit des soins<br />
[5] Article 191 (4) des statuts de la CNS<br />
[6] Article 214 des statuts de la CNS<br />
[7] Article L.121-6 (3) alinéa 2 du Code du travail<br />
[8] L’arrêt du versement des indemnités pécuniaires (par la<br />
CNS) ou de la rémunération (par l’employeur) doit cesser à<br />
compter de la date retenue pour la reprise du travail, et ce<br />
même si le salarié bénéfice d’un certificat médical d’incapacité<br />
de travail de son médecin traitant couvrant la date de<br />
reprise et la période postérieure, sauf si le certificat du médecin<br />
traitant est fondé sur une nouvelle cause d’incapacité<br />
[9] Article L.121-6 (3) alinéa 2 et (5) du Code du travail<br />
[10] CSJ, 11 février 2010 n ° 34553 ; CSJ 13 novembre 2014,<br />
n ° 40225 et CSJ 25 janvier 2018, n ° 43612<br />
[11] Même si la jurisprudence admet souvent que la perturbation<br />
puisse être présumée en présence d’une incapacité de<br />
travail durable<br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 25
Entrevue Services<br />
BUSINESS MEDIA<br />
06.<strong>2019</strong><br />
LES CRÈCHES PRIVÉES<br />
INQUIÈTES POUR LEUR AVENIR<br />
Depuis 6 ans, le secteur de l’accueil de<br />
la petite enfance est sous le feu des<br />
réformes. De nouvelles contraintes<br />
pèsent lourdement sur toutes les<br />
structures. Les crèches et les foyers<br />
gérés par des opérateurs privés ne<br />
bénéficiant pas d’une convention<br />
avec l’Etat et les Communes (nonconventionnés)<br />
voient leur liberté<br />
d’action de plus en plus encadrée par<br />
le Gouvernement et s’inquiètent de<br />
la prise de contrôle grandissante de<br />
l’Etat sur leurs activités.<br />
TEXTE : SÉBASTIEN LAMBOTTE<br />
A<br />
u Luxembourg, l’accueil de la petite<br />
enfance a connu d’importants changements<br />
en quelques années. Depuis<br />
2012, plusieurs réformes majeures ont été<br />
mises en œuvre. Elles ont touché à la sécurité<br />
des infrastructures, aux conditions<br />
d’agrément, à la qualité de l’accueil mais<br />
aussi au financement du secteur. L’ensemble<br />
des acteurs, qu’ils soient conventionnés ou<br />
non-conventionnées, ont dû s’adapter. « On<br />
peut parler d’une véritable révolution : si ces<br />
réformes méritent, pour l’essentiel, d’être<br />
saluées, les changements sont considérables<br />
et leur mise en œuvre rapide pose un<br />
grand nombre de problèmes sur le terrain »,<br />
commente la Fédération Luxembourgeoise<br />
des Services d'Éducation et d'Accueil pour<br />
Enfants (FELSEA), affiliée à la clc.<br />
LE PRIVÉ REPRÉSENTE 68 %<br />
DES PLACES EN CRÈCHE<br />
Fin 2018, le secteur représentait près de<br />
59.260 places d’accueil dans les crèches et<br />
dans les foyers. Les non-conventionnés gèrent<br />
à ce jour 24 % de ce total et représentent environ<br />
2.000 emplois. 68 % des places en crèches<br />
proposées (+/- 11.000 places), sont offertes<br />
par les structures non-conventionnées. Leur<br />
rôle, dès lors, n’a rien d’anodin. Et face aux<br />
enjeux auxquels elles sont confrontées, ces<br />
structures entendent aujourd’hui mieux faire<br />
entendre leur voix. « Pour les crèches et foyers<br />
qui existaient avant la réforme de 2013, une<br />
période transitoire a été accordée afin de leur<br />
permettre de se mettre aux normes. La période<br />
transitoire prend fin au 15 juillet <strong>2019</strong>.<br />
Les conséquences réelles pour les acteurs<br />
du secteur restent très incertaines. De nombreuses<br />
structures voient leur nombre de<br />
places réduites lors de la procédure de renouvellement<br />
des agréments actuellement en<br />
cours. La pérennité de leur activité s’en trouve<br />
gravement menacée », souligne la FELSEA.<br />
Afin d’être force de proposition et de défendre<br />
les intérêts d’un secteur inquiet et<br />
épuisé par les réformes, la FELSEA s’est<br />
attelée à la rédaction d’un Livre Blanc qui<br />
26 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce
06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Entrevue Services<br />
« NOTRE MISSION EST DE FACILITER<br />
L’ACCÈS AU FINANCEMENT AUX PORTEURS DE PROJETS,<br />
EN NOUS PORTANT GARANTS AUPRÈS DE LEUR BANQUE »<br />
sera remis au Ministre de l’Education dans<br />
les prochaines semaines.<br />
LE POIDS DES CONTRAINTES<br />
Le Gouvernement a élevé les exigences en<br />
matière de sécurité. Le secteur privé a pleinement<br />
soutenu cette réforme et réalisé les<br />
investissements requis. La réforme « agrément<br />
» qui a suivi a, pour sa part, introduit un<br />
durcissement des conditions exigées pour<br />
pouvoir accueillir des enfants. Le nombre<br />
minimal de mètres carrés requis par enfant<br />
a été relevé. Ainsi, les crèches voient leur capacité<br />
d’accueil diminuer. Le ratio d’encadrement<br />
et de qualification au sein des équipes<br />
a été revu. Alors que le ratio de personnel<br />
qualifié au regard du droit du travail s’élevait<br />
à 50 % avant la réforme, il est désormais de<br />
90 %. Les charges, notamment salariales, ont<br />
ainsi augmenté d’environ 20 %.<br />
Ces exigences, auxquelles s’ajoute une obligation<br />
de proposer une équipe plurilingue,<br />
s’imposent dans un contexte de pénurie de<br />
main-d’œuvre.<br />
La situation devient difficilement soutenable<br />
alors que contrairement aux structures<br />
conventionnées, les opérateurs<br />
privés ne disposent pas d’autres sources<br />
de financement public (infrastructures<br />
et prise en charges des déficits) et que le<br />
montant du chèque service est resté inchangé<br />
depuis 2012 (6 euros par heure).<br />
ECONOMIES D’ÉCHELLE<br />
Du point de vue de la FELSEA, certaines<br />
structures n’auront pas d’autre choix que<br />
de cesser leur activité. Le pluralisme qui<br />
existe encore aujourd’hui au Luxembourg,<br />
risque d’être mis à mal.<br />
« Les structures non-conventionnées qui,<br />
demain, à côté de l’offre publique, parviendront<br />
à trouver une place sur le marché,<br />
sont celles qui pourront réaliser des<br />
économies d’échelle, autrement dit des<br />
structures d’une taille importante, souvent<br />
soutenues par d’importants groupes<br />
financiers », explique la FELSEA.<br />
QUEL AVENIR POUR LES ACTEURS<br />
NON-CONVENTIONNÉS ?<br />
Les opérateurs dans le domaine de l’accueil<br />
de la petite enfance voient progressivement<br />
leur liberté d’action de plus en<br />
plus restreinte. En 2016, le gouvernement<br />
a introduit une réforme avec pour objectif<br />
de garantir la qualité de l’accueil. Les<br />
structures sont désormais placées sous<br />
le contrôle pédagogique du Ministère de<br />
l’Education. Dès lors, la liberté pédagogique<br />
et la diversité de l’offre pourraient<br />
rapidement disparaitre face à des directives<br />
gouvernementales de plus en plus<br />
prescriptives et détaillées.<br />
Cette évolution s’est, par ailleurs, accompagnée<br />
d’un changement dans le mode<br />
de financement. « Par le passé, ce sont les<br />
parents qui bénéficiaient des chèques services,<br />
au titre de prestations sociales, précise<br />
la FELSEA. Désormais, le gouvernement<br />
a préféré la formule d’aide d’Etat aux<br />
structures d’accueil, conditionnant l’octroi<br />
de tels financements à l’accomplissement<br />
d’une mission de service public. » Les acteurs<br />
privés doivent donc désormais dans<br />
le cadre de leur mission de service public<br />
répondre à la vision gouvernementale de<br />
l’accueil de la petite enfance.<br />
Enfin, la dernière réforme des 20 h gratuites<br />
s’est heurtée à des réticences des<br />
structures, le dispositif aboutissant à un<br />
plafonnement de leurs tarifs. Les 20 heures<br />
gratuites hebdomadaires dont bénéficient<br />
tous les enfants de 1 à 4 ans, sont payées<br />
par l’Etat au prix de 6 euros de l’heure.<br />
S’y ajoutent 0,71 euro pour compenser,<br />
notamment, la hausse de 10 % de l’encadrement<br />
permettant de garantir une offre<br />
plurilingue. L’impossibilité de facturer aux<br />
parents un supplément sur ces 20h menace<br />
la survie de nombreuses petites structures.<br />
La FELSEA s’interroge sur la volonté du<br />
Gouvernement de plafonner à terme les<br />
prix du secteur non-conventionné.<br />
La FELSEA s’interroge également sur la légitimité<br />
d’un système de financement distinct<br />
(conventionnés/non-conventionnés)<br />
alors que l’ensemble des acteurs ont la<br />
même mission de service public.<br />
Alors que l’idée de gratuité totale fait son<br />
chemin, la FELSEA se demande quelle sera<br />
à l’avenir la place des acteurs non-conventionnés<br />
dans le domaine de l’accueil de la<br />
petite enfance au Luxembourg.<br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 27
En coulisse Services<br />
BUSINESS MEDIA<br />
06.<strong>2019</strong><br />
VOYAGES :<br />
LA PERSONNALISATION A LA COTE<br />
On ne voyage plus aujourd’hui de la même manière qu’il y a dix ans. Fernand Heinisch,<br />
président de l'Union Luxembourgeoise des Agences de Voyages (ULAV) et gérant-associé<br />
des Voyages Emile Weber, nous en dit plus sur les tendances actuelles.<br />
TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />
05<br />
Fernand Heinisch<br />
le nombre de pays européens<br />
encore au top des destinations<br />
préférées des voyageurs<br />
luxembourgeois (Italie, France,<br />
Espagne, Grèce et Portugal)<br />
A<br />
lors que le soleil pointe doucement<br />
le bout de son nez, les envies<br />
de vacances se font également<br />
sentir. Cette année, il est probable que<br />
vous vous dirigiez vers l’Asie ou l’Amérique<br />
du Sud, sans doute en personnalisant<br />
l’offre qui vous est proposée.<br />
Il s’agit en effet là de quelques-unes des<br />
tendances relevées par Fernand Heinisch,<br />
gérant-associé des Voyages Emile Weber et<br />
président de l’Union Luxembourgeoise des<br />
Agences de Voyages (ULAV). « Toutefois,<br />
certaines destinations européennes restent<br />
parmi les préférées des voyageurs luxembourgeois<br />
: la France, l’Italie, la Grèce, l’Espagne,<br />
énumère-t-il. On assiste aussi à un<br />
vrai retour des destinations comme le Maroc<br />
et la Tunisie ainsi que la Turquie. Nous<br />
ne sommes pas encore revenus à la situation<br />
d’avant les révolutions arabes, mais il<br />
y a du mieux. »<br />
COMPOSER AVEC DE NOMBREUX<br />
ÉLÉMENTS<br />
Il est vrai que les tendances en matière de<br />
destinations sont bien souvent définies<br />
par la situation politique dans ces pays.<br />
« La stabilité dans les pays de destination<br />
est en effet un élément important pour les<br />
voyageurs, mais ce n’est pas le seul, complète<br />
Fernand Heinisch. Pour connaître les<br />
tendances à venir, il faut surtout savoir<br />
écouter les clients et, parfois, lancer l’une<br />
ou l’autre nouveauté pour voir si cela fonctionne.<br />
Tout n’est pas toujours prévisible. »<br />
Fernand Heinisch cite ainsi l’exemple du Sri<br />
Lanka, pays extrêmement populaire depuis<br />
deux ans, mais qui va connaître un sérieux<br />
passage à vide au cours des prochains<br />
mois, suite aux attentats qui viennent<br />
de s’y produire. « Toutefois, je pense que<br />
toutes les réservations pour cette destination<br />
ne seront pas forcément annulées.<br />
Lorsque de tels événements surviennent,<br />
les voyageurs gardent plus leur sang-froid<br />
qu’auparavant. Nous verrons ce qu’il en est<br />
dans quelques mois. »<br />
D’autres destinations lointaines pourront<br />
certainement remplacer cette région du<br />
monde dans le cœur des voyageurs. « L’Asie<br />
– Bali, le Cambodge, le Vietnam, la Thaïlande<br />
– est devenue une destination très<br />
prisée. C’est aussi le cas de l’Amérique du<br />
Sud, avec des pays comme le Pérou ou le<br />
Chili », détaille Fernand Heinisch.<br />
LES CROISIÈRES AMUSENT<br />
Au-delà des destinations, ce sont également<br />
les manières de voyager qui ont<br />
évolué. On note ainsi un succès grandissant<br />
pour les croisières, qu’il s’agisse de<br />
navigation fluviale ou en pleine mer. « C’est<br />
particulièrement le cas des croisières en<br />
mer dans les pays du Nord, comme la Norvège<br />
ou les pays baltes. En ce qui concerne<br />
les croisières fluviales, les voyages sur le<br />
Douro ou le Danube sont très populaires »,<br />
détaille Fernand Heinisch.<br />
Cependant, la véritable tendance est<br />
sans doute la demande de personnalisation<br />
des offres des voyagistes. « Les<br />
voyages sur-mesure, à la carte, sont très<br />
tendance, confirme Fernand Heinisch.<br />
C’est par exemple le cas pour les jeunes<br />
qui voyagent loin. Mais on constate que,<br />
pour les voyages forfaitaires également, il<br />
y a des demandes de ce genre : les gens<br />
veulent notamment avoir des excursions<br />
personnalisées. » Les agences de voyages<br />
s’adaptent évidemment à ces nouvelles<br />
envies, en offrant de nombreuses possibilités.<br />
Ainsi, les hôtels choisis peuvent<br />
aussi, à présent, être « seulement pour<br />
adultes » ou « pour sportifs », etc. Cette<br />
capacité d’adaptation était indispensable<br />
dans un environnement en plein changement.<br />
« Nous n’assistons pas à une croissance<br />
énorme du marché, mais les affaires<br />
restent stables au Luxembourg. Il faudra<br />
continuer à être attentif aux nouveaux<br />
désirs qui s’expriment au sein de notre<br />
clientèle pour garder le bon cap », conclut<br />
Fernand Heinisch.<br />
28 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce
News Services<br />
BUSINESS MEDIA<br />
06.<strong>2019</strong><br />
ENVIRONNEMENT<br />
BON ANNIVERSAIRE<br />
ECOTREL ET ECOBATERRIEN<br />
Les asbl ECOTREL et ECOBATTERIEN ont fêté, respectivement,<br />
leur 15 ème et 10 ème anniversaire en mai de cette année.<br />
À cette occasion, une exposition de photos d’art a été organisée<br />
dans le hall d’accueil de la maison du savoir à l’UNI Belval du 16<br />
au 31 mai <strong>2019</strong>. Elle portait sur les matières collectées et traitées<br />
vues sous un angle artistique. Les deux associations actives<br />
dans l’endossement des obligations à charge des producteurs<br />
et importateurs d’équipements électriques et électroniques ainsi<br />
que des piles et accumulateurs, ont réussi à s’adapter au progrès<br />
technologique, à l’évolution du commerce, au développement<br />
de la mobilité électrique, mais aussi à de nouvelles notions<br />
telles que la gestion des matières premières stratégiques<br />
ou encore l’exploitation des mines urbaines pour positionner<br />
le Luxembourg parmi les meilleurs élèves en UE.<br />
Plus d’informations sur www.ecotrel.lu<br />
et www.ecobatterien.lu<br />
ENVIRONNEMENT<br />
ALTERNATIVES AUX OBJETS<br />
ET AUX SACS EN PLASTIQUE À USAGE UNIQUE<br />
Dans le but d'éviter que les produits en plastique à usage unique ne soient<br />
remplacés par d’autres produits qui polluent autant l'environnement<br />
que ceux qui viennent d'être interdits, un guide d'évaluation de différents<br />
produits alternatifs - sous forme de fiches techniques qui peuvent être<br />
téléchargées en ligne - a été élaboré et sera mis à jour continuellement.<br />
Plus d’informations sur https://environnement.public.lu/fr/offall-ressourcen/guide-alternatives/evaluation-sacs.html<br />
RSE<br />
PRIX DU PROGRÈS ÉCONOMIQUE<br />
La Fondation Alphonse Weicker, en collaboration avec l’INDR et l’UEL, attribuera<br />
cette année son premier Prix du progrès économique durable à une entreprise<br />
luxembourgeoise labellisée ESR. Le Prix du progrès économique durable<br />
récompensera une entreprise ayant démontré de manière exemplaire<br />
sa contribution au développement durable moyennant sa stratégie RSE qui tient<br />
compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux. Les critères<br />
d’évaluation porteront sur la pertinence et la matérialité des thématiques RSE<br />
adoptées, l’implication ou la consultation des parties prenantes, la création de valeur<br />
partagée, l’innovation et le partage. Par ce Prix, doté d’un montant de 10.000 euros,<br />
la Fondation Alphonse Weicker contribue à valoriser la stratégie RSE comme<br />
une nouvelle exigence envers les entreprises, promue d’ailleurs dans les standards<br />
internationaux tels ISO 26000 ou encore GRI, et décrite dans le chapitre<br />
sur la stratégie RSE du Guide ESR de l’INDR. BGL BNP Paribas s’associe<br />
à cette action par un deuxième prix d’un montant de 2.500 euros.<br />
Le règlement du Prix du progrès économique durable <strong>2019</strong><br />
et le formulaire en ligne à utiliser pour le dépôt des candidatures<br />
jusqu’au 31 mai <strong>2019</strong> sont disponibles sur : https://indr.lu/prix-du-progres<br />
30 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce
Société<br />
BUSINESS MEDIA<br />
06.<strong>2019</strong><br />
« POUR LA MOBILITÉ AUSSI,<br />
IL FAUT MANIER<br />
LA CAROTTE ET LE BÂTON »<br />
Pour atteindre son objectif de réduction<br />
des émissions de gaz à effet de serre<br />
de 50 % d’ici à 2030, par rapport à<br />
l’année 2005, le nouveau gouvernement<br />
poursuit sur la lancée de la précédente<br />
législature en adoptant une série de<br />
mesures incitatives ou contraignantes.<br />
François Bausch, ministre de la Mobilité,<br />
s’en explique.<br />
TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />
François Bausch, Ministre de la Mobilité<br />
Marco Boly et Claude Santini<br />
32 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce
06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Société<br />
PARMI LES MESURES PRISES<br />
POUR FAVORISER LA MOBILITÉ<br />
DURABLE, ON TROUVE LES AIDES<br />
FINANCIÈRES OCTROYÉES<br />
À L’ACHAT D’UN VÉHICULE<br />
À FAIBLES ÉMISSIONS.<br />
CONCERNENT-ELLES AUSSI<br />
LES ENTREPRISES ?<br />
Oui, les nouvelles aides financières pour<br />
véhicules automoteurs sont non seulement<br />
éligibles pour les personnes privées,<br />
mais aussi disponibles pour les<br />
personnes morales de droit privé, c’està-dire<br />
les professionnels. Ces primes ont<br />
été introduites en <strong>2019</strong>, mais elles ont<br />
vocation à être prolongées durant plusieurs<br />
années. Ainsi, si certains s’interrogent<br />
sur la durée pendant laquelle il<br />
sera possible d’obtenir la prime, qu’ils se<br />
rassurent : il n’est pas impératif de faire<br />
immatriculer son véhicule à basses émissions<br />
au cours de l’année pour pouvoir<br />
bénéficier de cette aide.<br />
QUELLES SONT LES AIDES<br />
QUI SOUTIENNENT<br />
LES PROFESSIONNELS<br />
DANS LEUR TRANSITION<br />
VERS UNE MOBILITÉ PLUS DURABLE ?<br />
A côté des nouvelles aides financières,<br />
l’utilisation de véhicules de service qui<br />
émettent peu de CO 2<br />
est favorisée d’un<br />
point de vue fiscal. En outre, nous travaillons<br />
à la mise en place d’un vrai « paquet<br />
mobilité » qui donnerait la possibilité de<br />
déduire fiscalement d’autres services de<br />
mobilité que la voiture individuelle, par<br />
exemple les abonnements de car-sharing,<br />
le covoiturage, les vélos en libre-service,<br />
etc. Le but est de permettre à chaque employé<br />
d’organiser sa mobilité comme il le<br />
souhaite, en utilisant des moyens alternatifs<br />
à la voiture individuelle. Celle-ci<br />
constitue un mode de déplacement qu’il<br />
faut aujourd’hui réellement chercher à<br />
proscrire si l’on souhaite promouvoir une<br />
mobilité plus durable.<br />
« POUR QUE LES GENS SE DIRIGENT<br />
VERS DES SOLUTIONS DE MOBILITÉ PLUS DURABLES,<br />
IL FAUT D’ABORD QUE DES ALTERNATIVES EXISTENT<br />
ET QU’ELLES SOIENT EFFICACES »<br />
ON VOIT ARRIVER SUR LE MARCHÉ<br />
LES PREMIERS VÉHICULES LOURDS<br />
100 % ÉLECTRIQUES OU HYBRIDES.<br />
DES AIDES SERONT-ELLES PRÉVUES<br />
POUR LES SOCIÉTÉS<br />
QUI LES UTILISENT ?<br />
Ce n’est pas prévu actuellement. En ce qui<br />
concerne les véhicules de transport de personnes,<br />
nous souhaitons électrifier au plus<br />
vite les lignes de bus RGTR. Le but est d’avoir<br />
une flotte électrique de 1.300 bus en 2030.<br />
RENDRE LA MOBILITÉ PLUS<br />
DURABLE, C’EST AUSSI<br />
LA FLUIDIFIER. QUELLES SONT<br />
LES SOLUTIONS ENVISAGÉES<br />
POUR RÉDUIRE LES EMBOUTEILLAGES<br />
AUX HEURES DE POINTE ?<br />
Pour la mobilité comme pour tout autre<br />
secteur, le maniement de la carotte et du<br />
bâton, d’une combinaison entre des incitants<br />
et des mesures plus punitives ou<br />
contraignantes, reste particulièrement efficace.<br />
Pour que les gens se dirigent vers<br />
des solutions de mobilité alternatives, plus<br />
durables, il faut d’abord que ces alternatives<br />
existent et qu’elles soient efficaces.<br />
Si c’est le cas, je suis convaincu que les<br />
gens les utiliseront massivement, comme<br />
cela a été prouvé dans d’autres régions du<br />
monde. C’est la seule solution pour éviter<br />
ces problématiques de congestion qui deviennent<br />
insupportables au Luxembourg.<br />
En effet, même si on construit des autoroutes<br />
à trois voies dans tout le pays, on<br />
ne parviendra pas à fluidifier le trafic si<br />
tout le monde continue à utiliser sa voiture<br />
de manière individuelle. Évidemment,<br />
il restera toujours quelques irréductibles<br />
qu’on n’arrivera pas à convaincre d’utiliser<br />
un autre moyen de transport que leur<br />
propre voiture. Ce sont eux qu’il faudra<br />
alors pouvoir viser à travers des mesures<br />
plus contraignantes, en utilisant le bâton<br />
plutôt que la carotte…<br />
UN PÉAGE URBAIN À LUXEMBOURG<br />
POURRAIT-IL FAIRE PARTIE<br />
DE CES MESURES<br />
CONTRAIGNANTES VISANT CEUX<br />
QUI CONTINUENT À PRIVILÉGIER<br />
LEUR VOITURE INDIVIDUELLE ?<br />
Le péage urbain ne peut être envisageable<br />
que si les transports en commun permettant<br />
de rejoindre la ville et de s’y déplacer<br />
sont véritablement efficaces. C’est la<br />
raison pour laquelle nous sommes actuellement<br />
dans une phase d’investissements<br />
massifs en faveur des transports en commun<br />
: le tram a été lancé, nous travaillons<br />
beaucoup à l’amélioration de l’offre ferroviaire,<br />
et une réforme concernant les bus<br />
sera mise en place en 2021. Grâce à toutes<br />
ces initiatives, nous allons procéder à un<br />
vrai saut qualitatif dans l’offre disponible.<br />
Si nous constatons que trop de personnes<br />
continuent à utiliser leur voiture individuelle<br />
pour rejoindre Luxembourg, malgré<br />
ces différentes améliorations, nous<br />
pourrons alors envisager la mise en place<br />
d’un péage urbain, en dernier recours.<br />
Ceci étant dit, je pense que les mentalités<br />
sont en train de changer, surtout auprès<br />
de la jeune génération, qui est déjà<br />
beaucoup moins encline que ma génération<br />
à passer son permis de conduire,<br />
par exemple. Avec l’offre de transports<br />
en commun qui sera disponible à terme<br />
au Luxembourg, la mobilité alternative<br />
devrait donc prendre un essor important.<br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 33
Société<br />
BUSINESS MEDIA<br />
06.<strong>2019</strong><br />
MODU 2.0,<br />
UNE AMBITIEUSE STRATÉGIE<br />
C’est en 2012 que la première<br />
stratégie pour la mobilité durable<br />
(MoDu) a été mise en place.<br />
Le 23 mai 2018, une nouvelle<br />
stratégie, intitulée Modu 2.0,<br />
a été approuvée par le Conseil<br />
de Gouvernement.<br />
Celle-ci se fixe quatre objectifs<br />
chiffrés pour améliorer la mobilité<br />
quotidienne au Luxembourg.<br />
Le premier est d’augmenter<br />
la part de transports en commun<br />
et de modes de mobilité plus<br />
actifs (piétons et cyclistes) utilisés<br />
pour le trajet domicile-travail.<br />
Le second est d’accroître le taux<br />
moyen d’occupation des voitures<br />
privées. L’augmentation de la part<br />
de transports en commun<br />
et de la mobilité active pour<br />
le trajet domicile-école constitue<br />
le troisième objectif. Enfin, le<br />
quatrième objectif est de rendre<br />
les transports en commun plus<br />
attractifs à travers une plus<br />
grande fiabilité, ponctualité<br />
et rapidité.<br />
COMMENT LES ENTREPRISES<br />
SERONT-ELLES AIDÉES POUR FAIRE<br />
FACE À LA NÉCESSITÉ<br />
DE TRANSFORMER LA MOBILITÉ<br />
DE LEURS EMPLOYÉS ?<br />
Dans notre stratégie globale, l’Etat a évidemment<br />
un rôle à jouer. Mais les individus<br />
et les entreprises, elles aussi, doivent<br />
apporter leur pierre à l’édifice. Ainsi, nous<br />
croyons beaucoup à la mise en place d’un<br />
plan de mobilité au sein de chaque entreprise.<br />
Il s’agit d’abord, pour les sociétés<br />
elles-mêmes, de réaliser une analyse de<br />
la situation en interne, afin de connaître<br />
exactement quels sont les besoins de chacun<br />
des collaborateurs. Ensuite, l’Etat peut<br />
aider les entreprises dans la mise en place<br />
de solutions de mobilité durable qui répondent<br />
précisément à ces besoins.<br />
Certaines grandes entreprises ont par ailleurs<br />
leur « coordinateur de mobilité ».<br />
C’est par exemple le cas chez PwC, où des<br />
solutions de car-sharing ou de covoiturage<br />
sont notamment gérées et promues en<br />
interne. Ces sociétés offrent par exemple<br />
un certain nombre de places de parking<br />
gratuites pour les personnes qui font du<br />
covoiturage. Mais il est vrai que les plus<br />
petites structures n’ont pas forcément les<br />
moyens de mettre en place ce genre de solutions<br />
et de les financer en propre. Mon<br />
ministère est tout à fait disposé à les aider,<br />
par exemple en collaboration avec la<br />
Chambre des métiers ou la CLC, qui pourraient<br />
contribuer à mieux coordonner ces<br />
programmes d’aide aux PME.<br />
LES OUTILS DIGITAUX PEUVENT<br />
AUSSI ÊTRE UTILES POUR RENDRE<br />
LA MOBILITÉ PLUS EFFICACE<br />
ET PLUS DURABLE. COMMENT<br />
EXPLIQUEZ-VOUS DÈS LORS QUE LES<br />
SOCIÉTÉS DE TRANSPORT SOIENT<br />
EXCLUES DES PROGRAMMES D’AIDE<br />
ÉTATIQUES COMME FIT4DIGITAL ?<br />
Il faut nous laisser un peu de temps pour<br />
développer ce programme et l’étendre à<br />
tous les secteurs. Mais il est évident que<br />
les entreprises de transport pourront, elles<br />
aussi, bénéficier à terme de ces aides et<br />
de ces programmes. Nous nous rendons<br />
bien compte que la digitalisation peut<br />
aussi être utile pour améliorer la mobilité,<br />
pour mieux la planifier notamment. A ce<br />
propos, je travaille d’ailleurs à une réorganisation<br />
du ministère qui vise à intégrer<br />
le Verkéiersverbond afin que les plans de<br />
mobilité pour les entreprises soient encore<br />
mieux coordonnés avec le ministère. Aujourd’hui,<br />
chacun travaille dans son coin,<br />
et cela manque un peu d’efficacité. Le but<br />
est de mieux associer les différentes forces<br />
vives de l’Etat pour mieux planifier la mobilité,<br />
notamment à l’aide d’outils digitaux.<br />
IL EXISTE AUJOURD’HUI<br />
DE NOMBREUSES ALTERNATIVES<br />
AU DIESEL. POURTANT,<br />
LES INFRASTRUCTURES ROUTIÈRES<br />
PERMETTANT DE FAIRE LE PLEIN<br />
DE GAZ, D’ÉLECTRICITÉ<br />
OU D’HYDROGÈNE SONT ENCORE<br />
TROP PEU NOMBREUSES.<br />
Y A-T-IL DES PROJETS À CE NIVEAU ?<br />
Je pense que l’électricité est l’énergie optimale<br />
pour propulser les voitures privées et<br />
la plupart des bus. Toutefois, l’hydrogène<br />
représente une solution d’avenir pour les<br />
poids lourds et les véhicules qui couvrent<br />
chaque journée de grandes distances. Ainsi,<br />
il faudra, en parallèle à l’important travail<br />
qui est déjà lancé par rapport aux bornes de<br />
recharge électrique, mettre en place les des<br />
stations de ravitaillement en hydrogène. Un<br />
premier projet de station d’hydrogène est<br />
d’ailleurs en cours d’élaboration. L’industrie<br />
automobile européenne s’est un peu reposée<br />
sur ses lauriers ces dernières années et<br />
les Chinois ont déjà pris une belle longueur<br />
d’avance dans l’électromobilité. Certes, les<br />
véhicules fonctionnant à l’électricité et avec<br />
des piles à combustible à hydrogène sont<br />
encore coûteux, mais on voit déjà que les<br />
prix sont en train de baisser et en même<br />
34 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce
06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA Société<br />
1.300<br />
c'est le nombre de bus électrique<br />
prévu pour 2030<br />
temps l’autonomie des voitures électriques<br />
augmente. S’y ajoutent les nouvelles primes<br />
que le gouvernement vient d’introduire. Je<br />
suis convaincu que, prochainement, le coût<br />
d’un véhicule électrique sera équivalent<br />
voire inférieur à celui d’un véhicule à moteur<br />
thermique. La transition vers ces nouvelles<br />
technologies se fera alors très rapidement.<br />
UNE PREMIÈRE AUGMENTATION<br />
DES ACCISES SUR LE DIESEL<br />
EST INTERVENUE AU PREMIER MAI.<br />
Y EN AURA-T-IL D’AUTRES<br />
DANS LE FUTUR, SACHANT QUE<br />
CE GENRE DE MESURE PEUT ÊTRE<br />
DOMMAGEABLE POUR CERTAINES<br />
ENTREPRISES ?<br />
Tout d’abord, il faut signaler que cette augmentation<br />
des accises de deux centimes par<br />
litre de diesel n’a évidemment pas pour but<br />
de pénaliser les entreprises. C’est la raison<br />
pour laquelle nous n’avons pas augmenté le<br />
diesel de cinq ou dix centimes en une fois,<br />
comme cela a été fait dans d’autres pays,<br />
car cela mettrait en difficulté les entreprises,<br />
notamment celles qui sont actives dans le<br />
secteur du transport. Notre première volonté<br />
est de réduire le tourisme à la pompe,<br />
et cette augmentation peut déjà avoir un effet<br />
à ce niveau. Nous allons observer ce que<br />
cette mesure donne au cours des prochains<br />
mois. Si elle n’a qu’un impact limité sur ce<br />
phénomène, nous devrons en remettre une<br />
couche en procédant à une nouvelle augmentation<br />
des accises sur le diesel.<br />
LES « GIGALINERS », CES CAMIONS<br />
DE GRANDE TAILLE PERMETTANT<br />
DE TRANSPORTER DES<br />
VOLUMES PLUS IMPORTANTS DE<br />
MARCHANDISES CONTRIBUENT À<br />
RÉDUIRE LE NOMBRE DE CAMIONS<br />
SUR LES ROUTES. ENVISAGEZ-VOUS<br />
DE LES AUTORISER À ROULER<br />
AU LUXEMBOURG ?<br />
Je ne suis pas favorable à la circulation<br />
de ces véhicules sur le territoire luxembourgeois.<br />
Nous avons un accord avec la<br />
Belgique et les Pays-Bas pour ne pas les<br />
bloquer durant la phase de test qui est en<br />
cours, mais nous avons stipulé dès le départ<br />
que le Luxembourg ne voulait pas<br />
autoriser durablement ces gigaliners dans<br />
le pays. C’est une question de philosophie<br />
mais aussi de sécurité routière. Pour éviter<br />
la congestion des axes routiers il n’est selon<br />
moi plus envisageable de transporter des<br />
marchandises sur des longues distances par<br />
la route. J’ai la conviction qu’il est préférable<br />
de développer le rail pour assurer le transport<br />
de marchandises. C’est la raison pour<br />
laquelle nous avons investi autant dans la<br />
plateforme multimodale de Bettembourg au<br />
cours des dernières années. Le train est une<br />
vraie solution, très efficace, pour répondre<br />
à l’exigence d’une mobilité plus durable. Il<br />
faut en outre prendre en compte la spécificité<br />
du réseau autoroutier luxembourgeois,<br />
qui comporte de nombreux échangeurs. La<br />
présence massive de véhicules très longs<br />
peut rendre l’entrée ou la sortie sur l’autoroute<br />
plus difficile pour d’autres véhicules.<br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 35
L’avis de l’expert // Droit des Sociétés<br />
BUSINESS MEDIA<br />
06.<strong>2019</strong><br />
RGPD, UN AN APRÈS – QUEL BILAN ?<br />
La Commission nationale pour la protection<br />
des données (CNPD) tire un premier<br />
bilan un après l’entrée en application<br />
du règlement général sur la protection<br />
des données (RGPD) le 25 mai 2018.<br />
TEXTE : TINE LARSEN,<br />
PRÉSIDENTE, CNPD<br />
Depuis l’entrée en vigueur du RGPD le<br />
25 mai 2018, la CNPD est passée d’un<br />
système de contrôle a priori vers un<br />
contrôle a posteriori des traitements de<br />
données personnelles. Ce changement de<br />
paradigme lui a permis de se concentrer<br />
davantage sur ses missions de sensibilisation<br />
du grand public, de guidance des<br />
responsables du traitement et d’enquête.<br />
UNE COMMISSION TRÈS SOLLICITÉE<br />
L’entrée en application des nouvelles<br />
règles a été accompagnée par une prise de<br />
conscience inédite des enjeux de protection<br />
des données auprès de professionnels<br />
et des particuliers. Cela a conduit à une<br />
augmentation importante des sollicitations<br />
de la CNPD.<br />
Ainsi, la CNPD a reçu 1.112 demandes de<br />
renseignement par écrit en 2018, soit plus<br />
du double qu’en 2017 où elle en avait reçu<br />
528. Ce nombre élevé s’explique par l’effet<br />
médiatique du RGPD et des acteurs de plus<br />
en plus sensibilisés.<br />
De nombreuses questions ont porté sur<br />
la mise en conformité à la nouvelle législation.<br />
D’autres demandes récurrentes<br />
concernaient notamment la vidéosurveillance<br />
(du domicile privé et sur le lieu de<br />
travail), le délégué à la protection des données<br />
ou encore le droit d’accès et les autres<br />
droits des personnes concernées (droit à<br />
l’effacement, droit d’opposition, droit de<br />
rectification, etc.).<br />
VERS PLUS DE GUIDANCE<br />
ET DE SENSIBILISATION<br />
De nombreuses mesures ont été prises lors<br />
des derniers mois, dont notamment :<br />
• l’organisation d’une campagne de sensibilisation<br />
qui consistait notamment dans<br />
36 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce
06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Droit des Sociétés // L’avis de l’expert<br />
l’organisation de plusieurs conférences, la<br />
distribution de 12.000 brochures, ainsi que<br />
l’intervention dans les médias ;<br />
• la création de deux nouvelles brochures<br />
(sur les obligations des organismes et sur<br />
les droits des citoyens) ;<br />
• l’élaboration de nouvelles lignes directrices<br />
en matière de vidéosurveillance,<br />
concernant le droit à l’image, relatives aux<br />
règles de protection des données dans<br />
le cadre des élections sociales et pour le<br />
monde associatif ;<br />
• la publication en ligne de plusieurs formulaires<br />
(notification de violations de<br />
données, déclaration du délégué à la protection<br />
des données, demande de consultation<br />
préalable) facilitant la tâche aux responsables<br />
du traitement ;<br />
• la formation de plus de 500 personnes<br />
lors de 12 sessions d’introduction à la protection<br />
des données ;<br />
• l’organisation du premier « DaPro Lab<br />
(CNPD’s Open Data Protection Laboratory)<br />
» sur l’évaluation des impacts sur les<br />
personnes concernées d’une violation de<br />
données dans le milieu hospitalier ;<br />
• l’organisation de workshops s’adressant<br />
aux utilisateurs du « GDPR Compliance<br />
Support Tool », un outil leur permettant de<br />
vérifier le niveau de maturité de leur organisation<br />
en matière de protection des données<br />
ou encore<br />
• la participation à plus de 86 conférences<br />
et formations à l’attention de publics<br />
spécialisés.<br />
UN NOMBRE RECORD<br />
DE RÉCLAMATIONS<br />
Le nombre de réclamations a plus que<br />
doublé par rapport à l’année précédente,<br />
de 200 en 2017 à 450 en 2018. Le RGPD<br />
a eu un impact important: lors des 5 premiers<br />
mois de l’année, la CNPD a reçu en<br />
moyenne 18 plaintes par mois, tandis que<br />
pour les 7 mois suivants, elle en a reçu 51<br />
par mois.<br />
Presqu’un quart des plaintes (24 %) a été<br />
motivé par le non-respect du droit d’accès<br />
par les responsables du traitement.<br />
Les demandes d’effacement ou de rectification<br />
de données auxquelles les suites<br />
souhaitées n’avaient pas été réservées ont<br />
constitué 16 % des plaintes. Dans 15 % des<br />
« LA CNPD A ÉGALEMENT RÉALISÉ DES CONTRÔLES<br />
RÉACTIFS SUR BASE D’INCIDENTS, DE RÉCLAMATIONS,<br />
D’INFORMATIONS RELAYÉES DANS LES MÉDIAS<br />
OU FAISANT SUITE À UN CONTRÔLE PRÉCÉDENT»<br />
cas, les plaignants ont demandé à la CNPD<br />
de vérifier la licéité de certaines pratiques<br />
administratives ou commerciales. Ils ont<br />
notamment remis en cause les conditions<br />
générales relatives à des commerces ou<br />
des services en ligne ou encore la durée de<br />
conservation des données collectées.<br />
RENFORCEMENT DE LA<br />
MÉTHODOLOGIE D’ENQUÊTE :<br />
AUDITS ET CONTRÔLES SUR PLACE<br />
La CNPD a adapté sa stratégie et mis en<br />
place des enquêtes dites « proactives ». Ces<br />
enquêtes sont effectuées sous la forme<br />
d’audits thématiques portant sur les nouvelles<br />
obligations du RGPD.<br />
Vu l’impact du nouveau rôle du délégué à<br />
la protection des données (DPD) et l’importance<br />
de son intégration dans l’entreprise,<br />
la CNPD a décidé de lancer une campagne<br />
d’enquête thématique sur la fonction du<br />
DPD. Ainsi, 25 procédures d’audit ont été<br />
ouvertes en 2018.<br />
La CNPD a également réalisé des contrôles<br />
réactifs sur base d’incidents, de réclamations,<br />
d’informations relayées dans les médias<br />
ou faisant suite à un contrôle précédent.<br />
12 enquêtes sur place ont eu lieu en<br />
2018 dans les domaines de la vidéosurveillance,<br />
de la géolocalisation, de la publicité<br />
et du marketing.<br />
CAUSE PRINCIPALE DES<br />
VIOLATIONS DE DONNÉES :<br />
L’ERREUR HUMAINE<br />
Depuis le 25 mai 2018, les responsables<br />
de traitement doivent notifier les violations<br />
de données à caractère personnel à<br />
la CNPD dans un délai de 72 heures après<br />
en avoir pris connaissance si la violation<br />
en question est susceptible d'engendrer<br />
un risque pour les droits et libertés des<br />
personnes concernées.<br />
En 2018, 172 violations de données ont été<br />
déclarées à la CNPD. La principale cause de<br />
violation de données à caractère personnel<br />
reste l’erreur humaine.<br />
Pour y remédier, les entreprises doivent donc<br />
renforcer le facteur humain. Cela passe avant<br />
tout par la sensibilisation et la formation du<br />
personnel qui doit être systématique et régulière.<br />
Beaucoup d’entreprises effectuent<br />
ces formations lors de l’embauche et ensuite<br />
« oublient » cette question.<br />
PERSPECTIVES D’AVENIR<br />
Une année après l’entrée en application<br />
du RGPD, la CNPD consolide ses nouvelles<br />
structures et procédures. En <strong>2019</strong>, elle<br />
poursuivra ses efforts d’accompagnement<br />
des acteurs dans l’application conforme<br />
de la législation en matière de protection<br />
des données personnelles et renforcera le<br />
contrôle du respect des obligations en découlant<br />
en coopération avec ses homologues<br />
européens.<br />
[1] Loi du 1 er août 2018 portant organisation de la CNPD et<br />
du régime général sur la protection des données et loi du 1er<br />
août 2018 relative à la protection des données en matière pénale<br />
ainsi qu’en matière de sécurité nationale (transposition<br />
de la Directive (UE) 2016/680)<br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 37
Entrevue Social<br />
BUSINESS MEDIA<br />
06.<strong>2019</strong><br />
LE DOSSIER DE SOINS PARTAGÉ<br />
BIENTÔT ACCESSIBLE À TOUS<br />
Le Dossier de Soins Partagé (DSP) est un<br />
outil digital qui permettra à tout patient<br />
de consulter ses données médicales en<br />
quelques clics et facilitera grandement la<br />
communication entre les professionnels<br />
de la santé. Après une phase de test<br />
de plusieurs années, il devrait devenir<br />
accessible à tous les Luxembourgeois dans<br />
le courant du mois d’octobre. Hervé Barge,<br />
directeur de l’Agence eSanté, qui a mis au<br />
point cet outil, nous expose ses atouts et<br />
les défis que sa mise en place a comportés.<br />
TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />
IMAGE : O. MINAIRE<br />
Hervé Barge<br />
POUVEZ-VOUS NOUS RAPPELER<br />
LE CONTEXTE DANS LEQUEL<br />
A ÉTÉ MIS AU POINT LE DOSSIER<br />
DE SOINS PARTAGÉ ?<br />
En 2010, une loi a été votée pour mettre<br />
en place l’Agence eSanté. Parmi ses objectifs<br />
prioritaires, figurait la création d’un<br />
Dossier de Soins Partagé, permettant de<br />
coordonner les soins entre les différents<br />
acteurs du secteur de la santé : médecins,<br />
pharmaciens, hôpitaux, laboratoires, infirmiers,<br />
etc. Evidemment, les patients<br />
ont également accès à leur DSP. Le but<br />
est d’offrir une meilleure prise en charge<br />
des soins de santé, que l’on soit malade<br />
ou pas. Ainsi, si vous êtes allergique à<br />
un produit, il peut être intéressant que<br />
le médecin qui vous prescrit un médicament<br />
dans lequel se trouve ce composant<br />
le sache…<br />
CONCRÈTEMENT, QUE RETROUVE-<br />
T-ON DANS CET OUTIL DIGITAL ?<br />
On y retrouve une série de documents placés<br />
par les professionnels de la santé ayant<br />
affaire, à un moment ou à un autre, avec le<br />
patient qui dispose d’un DSP. Il peut s’agir<br />
de documents « biologiques » édités suite<br />
à une analyse en laboratoire, mais aussi<br />
du « résumé patient », qui est une sorte de<br />
photographie de l’état de santé du patient<br />
à un moment précis. En outre, des résumés<br />
de prestations médicales peuvent également<br />
se retrouver dans le DSP.<br />
38 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce
06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Entrevue Social<br />
OÙ EN EST-ON DANS LA MISE<br />
EN PLACE EFFECTIVE DU DSP ?<br />
A la fin 2015, nous avons commencé une<br />
phase pilote avec les premiers patients.<br />
Aujourd’hui, ils sont entre 55.000 et<br />
60.000 à avoir ouvert leur DSP, ce qui est<br />
bien au-delà des attentes que nous avions.<br />
Cette phase nous a permis de tirer de<br />
nombreux enseignements sur l’utilisation<br />
du DSP.<br />
QUELS SONT-ILS ?<br />
On voit que cela fonctionne. Le succès<br />
inattendu de la formule s’illustre aussi<br />
par le très faible taux de fermeture de<br />
DSP : seuls 0,7 % des patients participant<br />
au projet pilote ont fermé leur Dossier de<br />
Soins Partagé. En outre, on constate que de<br />
nombreux documents ont été placés dans<br />
le DSP, puisqu’une moyenne de quatre documents<br />
par patient a été relevée. A titre<br />
de comparaison, en France, au bout de 10<br />
ans de phase pilote, on en était à un document<br />
par patient…<br />
L’UNE DES CRAINTES ÉTAIT ÉGA-<br />
LEMENT DE VOIR LES PERSONNES<br />
ÂGÉES LARGUÉES PAR LA NUMÉ-<br />
RISATION DU DOSSIER MÉDICAL.<br />
S’EST-ELLE VÉRIFIÉE ?<br />
Pas du tout, et c’est une grande satisfaction.<br />
65 % des participants à la phase test<br />
ont plus de 55 ans. Les personnes plus<br />
âgées ont réellement accroché au DSP. Il<br />
n’y a donc pas de « rupture technologique »<br />
à ce niveau. La facilité d’accès au DSP, grâce<br />
à une simple connexion Internet, participe<br />
sans doute à cette adoption aisée. Cela dit,<br />
l’essentiel est surtout que les professionnels<br />
adhèrent afin que le système soit réellement<br />
efficace.<br />
JUSTEMENT, QUEL A ÉTÉ<br />
LE RETOUR DES PROFESSIONNELS<br />
DE LA SANTÉ ?<br />
Il est difficile de tirer des conclusions, car<br />
nous n’en sommes encore qu’à une phase<br />
pilote, mais il est clair que le DSP constitue<br />
un formidable facilitateur d’échanges entre<br />
collègues. Il y a une certaine immédiateté<br />
qui permet au spécialiste de connaître<br />
« IL N’Y A PAS DE RUPTURE TECHNOLOGIQUE :<br />
LES PERSONNES PLUS ÂGÉES ONT ACCROCHÉ AU DSP »<br />
les résultats d’un examen ou d’une auscultation<br />
par un généraliste de manière<br />
instantanée. Au final, tout ceci permet<br />
d’améliorer la qualité de la prise en charge<br />
du patient, au Luxembourg mais aussi à<br />
l’étranger. En effet, grâce à l’avance que<br />
nous avons prise, nous avons eu la possibilité<br />
de rejoindre le programme européen<br />
CEF, qui permet d’échanger les données<br />
médicales entre plusieurs pays. A terme,<br />
on pourra ainsi beaucoup mieux prendre<br />
en charge un patient étranger et être mieux<br />
pris en charge à l’étranger.<br />
LA MISE EN PLACE DU DSP S’EST-<br />
ELLE HEURTÉE À DES DIFFICULTÉS,<br />
NOTAMMENT EN MATIÈRE<br />
DE PROTECTION DES DONNÉES<br />
ET DE SÉCURITÉ ?<br />
Les données médicales étant des données<br />
sensibles, nous avons, dès le départ et<br />
donc avant la promulgation du RGPD, mis<br />
en place les différents garde-fous nécessaires<br />
pour garantir la protection de ces<br />
données. Celles-ci sont hébergées sur le<br />
territoire luxembourgeois, dans un data<br />
centre de niveau Tier IV. L’accès à la plateforme<br />
numérique est sécurisé par Luxtrust.<br />
Nous avons donc réalisé un gros travail de<br />
sécurisation, tout en veillant à être suffisamment<br />
résilients en cas d’attaque. A ce<br />
niveau, nos échanges avec des professionnels<br />
issus d’autres secteurs ont été particulièrement<br />
enrichissants.<br />
A QUEL MOMENT LE DSP SERA-T-IL<br />
EFFECTIF POUR L’ENSEMBLE<br />
DES LUXEMBOURGEOIS ?<br />
Le règlement grand-ducal nécessaire pour<br />
généraliser le DSP à tous les assurés luxembourgeois<br />
est sorti il y a quelques jours. Il<br />
pourrait encore passer par le Conseil d’Etat<br />
et la CNPD. On s’attend toutefois à ce que<br />
la généralisation du DSP soit effective au<br />
mois d’octobre.<br />
UNE COMMUNICATION<br />
PLUS LARGE À VENIR<br />
Jusqu’ici, l’Agence eSanté<br />
a axé sa communication sur<br />
les professionnels de la santé.<br />
« Ceux-ci sont de véritables<br />
vecteurs de communication vers<br />
leurs patients, explique à ce<br />
propos Daisy Smet, Responsable<br />
du pôle administrationcommunication<br />
pour l’agence.<br />
Toutefois, nous allons bientôt<br />
communiquer de manière plus<br />
large vers le grand public, afin<br />
qu’il soit préparé à l’arrivée du<br />
DSP. Au-delà de conférences<br />
et communiqués de presse<br />
ainsi que des actions de<br />
communication ciblées aux<br />
patients, nous allons aussi<br />
continuer à informer les<br />
professionnels du secteur,<br />
pour dissiper leurs dernières<br />
craintes éventuelles. »<br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 39
En coulisse Social<br />
BUSINESS MEDIA<br />
06.<strong>2019</strong><br />
LUTTER CONTRE LES MÉDICAMENTS FALSIFIÉS<br />
À la manière des sacs à main, vêtements ou montres, les médicaments sont eux aussi<br />
sujets à la contrefaçon et à la falsification. Sous l’impulsion de la Commission européenne,<br />
un système vient d’être mis en place au Luxembourg pour endiguer ce marché<br />
juteux et garantir la sécurité des patients.<br />
TEXTE : JEANNE RENAULD<br />
5 ans<br />
C’est la période qui sera nécessaire<br />
pour que le nouveau système<br />
d’authentification et de contrôle<br />
des médicaments<br />
soit pleinement fonctionnel<br />
S<br />
elon l’Organisation Mondiale de la Santé,<br />
10 % des médicaments seraient falsifiés<br />
dans les pays à revenu faible ou<br />
intermédiaire. « Au Luxembourg, ces cas<br />
sont très rares, confie Marianne Meyers,<br />
pharmacienne et Administratrice au Syndicat<br />
des Pharmaciens Luxembourgeois (SPL).<br />
Mais d’autres pays d’Europe, ainsi que les<br />
circuits de vente parallèles, comme Internet,<br />
sont davantage concernés. »<br />
UN SYSTÈME CONÇU<br />
PAR LES ACTEURS DE TERRAIN<br />
Pour lutter contre ce commerce de contrefaçon<br />
et assurer la sécurité des patients,<br />
l’Union européenne a introduit une directive<br />
(2011/62/UE) visant à empêcher l’entrée<br />
de médicaments falsifiés dans la chaîne<br />
de distribution. « Habituellement, les directives<br />
s’adressent aux États membres.<br />
Pour la première fois, la Commission a<br />
encouragé un partenariat public-privé, incluant<br />
l’industrie pharmaceutique dans la<br />
boucle », précise Hendrik Kühne, Secrétaire<br />
général de l’Association Pharmaceutique<br />
Luxembourgeoise (APL) et Président de la<br />
LMVO (Luxembourg Medicines Verification<br />
Organisation), organe chargé de la mise en<br />
œuvre de la directive au Luxembourg.<br />
La directive prévoit que le système soit financé<br />
par l’industrie. La LMVO a choisi d’impliquer<br />
également les grossistes répartiteurs,<br />
les pharmaciens d’hôpital et d’officine. Pendant<br />
trois ans, ces acteurs ont donc réfléchi<br />
au meilleur système de vérification des médicaments<br />
à mettre en place au Grand-Duché,<br />
en étroite collaboration avec la BeMVO<br />
(Belgique). « 80 % des médicaments vendus<br />
au Luxembourg proviennent de Belgique, et<br />
il était alors assez logique que nous travaillions<br />
main dans la main. La création d’une<br />
base de données commune nous a surtout<br />
en effet permis de minimiser fortement les<br />
coûts », indique Hendrik Kühne.<br />
UNE AUTHENTIFICATION<br />
UNIQUE POUR CHAQUE BOÎTE<br />
C’est un système utilisant un numéro d’authentification<br />
unique, défini de manière aléatoire<br />
et valable à l’échelle européenne, qui a<br />
finalement été retenu. Concrètement, depuis<br />
le 9 février <strong>2019</strong>, chaque boîte de médicaments<br />
produite doit être dotée, en plus des<br />
informations habituelles – numéro de lot et<br />
date de péremption notamment – d’un numéro<br />
spécifique, présenté sous forme de<br />
code barre 2D. L’industrie est chargée d’apposer<br />
ce code sur la boîte et d’uploader les<br />
données qui y sont liées sur le hub européen<br />
d’authentification des médicaments, avant<br />
qu’elles ne basculent, en temps réel, vers les<br />
bases de données nationales. Tous les médicaments<br />
ne sont pas concernés. « Seuls ceux<br />
sur ordonnance sont soumis à la directive,<br />
précise Marianne Meyers, Vice-Présidente<br />
de la LMVO. Chaque État membre est ensuite<br />
libre d’élargir la réglementation s’il le souhaite.<br />
La Belgique, par exemple, intègre les<br />
médicaments remboursés. »<br />
« LES MÉDICAMENTS FALSIFIÉS<br />
CONSTITUENT<br />
UN RISQUE D’ATTEINTE<br />
À LA SANTÉ PUBLIQUE »<br />
Le contrôle est effectué au moment de la délivrance<br />
du médicament, via un scan de checkout.<br />
Si la boîte correspond au numéro présent<br />
dans la base de données, aucun problème : le<br />
système envoie une réponse quasi instantanée<br />
au pharmacien, qui peut vendre le médicament<br />
en toute sécurité. En revanche, si<br />
le système détecte une anomalie, la boîte est<br />
mise en quarantaine. « Il faut alors attendre la<br />
réponse du système pour connaître l’origine<br />
de l’incohérence, explique Marianne Meyers.<br />
Ce n’est pas forcément une falsification. Il<br />
peut également s’agir d’une date de péremption<br />
dépassée, d’informations qui ont été mal<br />
uploadées, etc. »<br />
Pour l’heure, on se trouve encore dans une<br />
phase transitoire et des couacs informatiques<br />
subsistent, provoquant de fausses<br />
alertes. Il faudra attendre cinq ans, jusqu’à<br />
ce que les dernières boîtes produites avant<br />
ce 9 février arrivent à expiration et disparaissent<br />
du stock, pour que le système soit<br />
totalement fonctionnel.<br />
40 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce
Horace, porteur<br />
du syndrome de Williams<br />
avec Emmanuelle Gaume,<br />
marraine de l’association,<br />
animatrice et productrice.<br />
©Andrane de Barry<br />
QUELQUES<br />
GÈNES<br />
EN MOINS,<br />
LA MÊME<br />
ENVIE<br />
D’ÊTRE<br />
AIMÉ.<br />
Le syndrome de Williams<br />
est une maladie génétique rare qui associe<br />
des malformations cardiaques, un retard<br />
de développement et des caractéristiques<br />
comportementales et physiques.<br />
Pour soutenir la recherche autourdeswilliams.org
News Social<br />
BUSINESS MEDIA<br />
06.<strong>2019</strong><br />
SANTÉ<br />
CALENDRIER DES VACCINS<br />
Le vaccino-sceptisme se répand de plus en plus, néanmoins<br />
des cas précis démontrent la nécessité de vaccinations<br />
régulières. Suite à l'information par les autorités sanitaires<br />
françaises qu'un foyer épidémique de rougeole a été identifié<br />
à Val Thorens, en Savoie, la Direction de la santé lance<br />
un appel à la population de veiller à ce que leurs vaccinations<br />
soient à jour. La vaccination systématique, c’est une protection<br />
individuelle et collective. Les vaccins nous protègent contre<br />
certaines maladies infectieuses et leurs conséquences<br />
sur notre santé. Afin de toujours être au courant de la validité<br />
de vos vaccinations, profitez du calendrier de vaccinations<br />
mis à disposition par le Ministère de la Santé.<br />
Pour toutes questions quant à la nécessité d’actualiser<br />
vos vaccinations, n’hésitez pas à demander conseil<br />
à votre médecin ou à votre pharmacien.<br />
Plus d'informations sur www.sante.public.lu<br />
rubrique « prévention »<br />
SANTÉ<br />
PHARMACIES DE GARDE<br />
On ne sait jamais à quel moment on aura besoin d’un médicament en urgence,<br />
que ce soit durant la nuit ou durant un des nombreux jours fériés.<br />
Heureusement on peut alors toujours compter sur les pharmacies de garde !<br />
Une pharmacie proche de chez vous est ainsi toujours ouverte de 19h00 à 8h00<br />
le lendemain. Les dimanches et les jours fériés, une garde est assurée<br />
durant 24 heures, de 8h00 à 8h00.<br />
Tous les pharmaciens disposant d’une officine propre participent à ce service<br />
universel. Le plan de garde est élaboré par le Syndicat des Pharmaciens<br />
Luxembourgeois (SPL) qui se charge de l’organiser de manière à assurer<br />
la meilleure desserte possible dans tout le Grand-Duché.<br />
Les pharmacies luxembourgeoises effectuent un total d’à peu près<br />
3300 gardes par an et ceci sur 8 régions géographiques du Luxembourg.<br />
Retrouvez les pharmacies de garde sur le site web du Syndicat<br />
des Pharmaciens Luxembourgeois (SPL): www.pharmacie.lu<br />
ENVIRONNEMENT<br />
ECOBOX – MÉI LANG GENÉISSEN<br />
Le projet ECOBOX – Méi lang genéissen, est en cours depuis 6 mois.<br />
Le but du projet, lancé par la Superdreckskéscht, est de lutter contre le gaspillage<br />
alimentaire. Le principe est simple, dans tous les restaurants participants,<br />
pour une consigne de 5 euros on peut emporter son repas grâce à l’ECOBOX.<br />
Lors de la prochaine visite dans un des restaurants participants, il est alors<br />
possible soit de redonner son ecobox, et donc de récupérer sa consigne, soit de<br />
l’échanger contre un nouveau récipient nettoyé pour reprendre un nouveau repas.<br />
Les ECOBOX défectueuses peuvent être échangées contre de nouveaux récipients<br />
dans tous les établissements participants. Ceux-ci sont ensuite retournés<br />
au producteur et utilisés comme matière première pour de nouveaux produits.<br />
N’oubliez donc pas de demander votre ECOBOX lors de votre prochain passage !<br />
Plus d’informations sur le projet et les restaurants participants<br />
peuvent être trouvées sur www.ecobox.lu<br />
42 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce
Entrevue Digital<br />
BUSINESS MEDIA<br />
06.<strong>2019</strong><br />
L’HUMAIN,<br />
CLÉ DE VOÛTE DE LA CYBERSÉCURITÉ<br />
À l’heure où la cybercriminalité diversifie<br />
ses angles d’attaque tout en se professionnalisant,<br />
devenant ainsi une véritable<br />
économie parallèle en <strong>2019</strong>, le<br />
Grand-Duché de Luxembourg est passé<br />
de la 36 e à la 11 e place dans le classement<br />
mondial de la cybersécurité, notamment<br />
grâce aux nombreuses initiatives prises<br />
par différents acteurs publics et privés.<br />
Les efforts doivent toutefois être<br />
poursuivis, et produits par tout un chacun.<br />
Le point avec Pascal Steichen, CEO<br />
du groupement d’intérêt économique<br />
SECURITYMADEIN.LU.<br />
TEXTE : ANNE-SOPHIE DANTEC<br />
IMAGE : JULIAN BENINI<br />
Pascal Steichen<br />
LA CYBERCRIMINALITÉ SE<br />
MANIFESTE SOUS DIFFÉRENTS<br />
VISAGES. QUELLES SONT<br />
PRÉCISÉMENT LES ATTAQUES<br />
LES PLUS FRÉQUENTES,<br />
ET COMMENT LES ÉVITER ?<br />
Après une période d’accalmie, le phishing –<br />
tentative de récupérer un mot de passe ou<br />
l’accès à un ordinateur par email, mais également<br />
par WhatsApp, SMS ou appel direct –<br />
a de nouveau sévi en 2018, tendance qui va<br />
se poursuivre en <strong>2019</strong>. La cible ultime étant la<br />
personne, le moyen de contrer ces attaques<br />
repose avant tout sur la vigilance humaine :<br />
quand on ne connaît pas la source, on ne clique<br />
pas ! Persistent également les attaques<br />
par ransomware, ces logiciels malveillants<br />
qui cryptent contre rançon toutes les données<br />
d’un poste voire d’un réseau. Ces données<br />
étant généralement perdues, la seule<br />
protection consiste à se doter d’un dispositif<br />
de sauvegardes. Malheureusement, dans la<br />
plupart des entreprises ce dispositif est défaillant<br />
! Enfin, l’usurpation de centrales téléphoniques<br />
à des fins pécuniaires est un<br />
autre type d’attaque qui se produira de plus<br />
en plus dans le futur, car les téléphones seront<br />
partout et tous seront connectés. Afin<br />
d’éviter ces attaques, l’ensemble des acteurs<br />
de la chaîne de valeur doit faire preuve de<br />
vigilance, depuis la conception des objets<br />
connectés jusqu’à leur mise en application.<br />
Les mêmes erreurs sont pourtant reproduites<br />
d’année en année…<br />
44 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce
06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Entrevue Digital<br />
« EN MATIÈRE DE CYBERSÉCURITÉ,<br />
IL EST VÉRITABLEMENT QUESTION DE « CYBER-HYGIÈNE »,<br />
UN OBJECTIF QUE LES ENTREPRISES DEVRAIENT AVOIR AU QUOTIDIEN »<br />
CERTAINS DISENT QUE<br />
L’ANTIVIRUS NE SERT PLUS<br />
À RIEN. QUEL EST VOTRE POINT<br />
DE VUE ? D’UNE MANIÈRE<br />
GÉNÉRALE. À QUELS OUTILS<br />
RECOURIR ?<br />
Il y a 10-15 ans, l’antivirus protégeait des<br />
attaques à 85 %. Aujourd’hui, l’antivirus<br />
offre 50 à 60 % de protection. Cette baisse<br />
s’explique par le fait qu’il y a de plus en<br />
plus de virus, qu’ils sont de plus en plus<br />
intelligents, alors que l’antivirus est standardisé,<br />
n’offrant ainsi qu’une protection<br />
imparfaite. Cependant, si l’antivirus est<br />
une technologie mourante, elle n’est pas<br />
inutile pour autant : être protégé à 50-60 %<br />
est toujours mieux qu’à 0 % ! L’antivirus doit<br />
être complété par d’autres outils tels que<br />
le pare-feu, le système de détection d’intrusion,<br />
le dispositif de sauvegardes. Étant<br />
évident que l’on ne peut pas tout couvrir,<br />
il est essentiel de se concentrer sur les<br />
principaux risques, de déployer les outils<br />
de protection à tous les niveaux (serveurs,<br />
mobiles, ordinateurs portables et de bureau),<br />
et de renforcer la sensibilisation et<br />
la vigilance !<br />
DANS UN ENVIRONNEMENT<br />
D’ATTAQUES TOUJOURS PLUS<br />
INNOVANTES ET COÛTEUSES,<br />
Y A-T-IL DES ENTREPRISES PLUS<br />
EXPOSÉES QUE D’AUTRES ?<br />
Le principal moteur des criminels est<br />
l’argent, représentant 50 à 70 % des attaques.<br />
Les banques étant plutôt bien protégées,<br />
les cyberattaques vont davantage<br />
cibler les clients des banques, plus vulnérables,<br />
en frappant notamment les systèmes<br />
bancaires qu’ils utilisent. Par ailleurs,<br />
les attaques visant l’information elle-même<br />
dans l’intention de nuire sont, bien que<br />
moins nombreuses, beaucoup plus douloureuses.<br />
De plus, à l’ère de l’« Industrie 4.0 »<br />
et des systèmes de contrôle industriel permettant<br />
aux machines de production d’être<br />
informatisées et contrôlées par des ordinateurs<br />
via Internet, la moindre faille peut<br />
faire l’objet d’attaques aux conséquences<br />
potentiellement graves. Enfin, les attaques<br />
dites « ludiques » perpétrées par des opportunistes<br />
avides de s’exercer, peuvent frapper<br />
n’importe qui, n’importe quand. Toute<br />
entreprise est donc exposée !<br />
S’AGISSANT DES INFORMATIONS<br />
À METTRE OU NE PAS METTRE<br />
SUR SON SITE INTERNET,<br />
QUELLES SONT VOS<br />
RECOMMANDATIONS ?<br />
La réglementation encadre largement la<br />
publication et protection des données.<br />
Cela étant, lorsqu’une information doit être<br />
rendue publique par l’entreprise (l’organigramme<br />
par exemple), cela doit nécessairement<br />
s’accompagner d’une sensibilisation<br />
accrue des équipes à des fins de vigilance.<br />
Dans tous les cas, il convient de ne pas prévoir<br />
sur son site Internet un accès direct au<br />
Content Management System (CMS), ce système<br />
qui permet de gérer le contenu de la<br />
page. Idéalement faudrait-il mettre celui-ci<br />
sur une adresse dédiée, accessible uniquement<br />
depuis l’entreprise et protégée. Pour<br />
l’entreprise, c’est le risque de réputation qui<br />
est en jeu !<br />
LE PASSE RÉCENT<br />
EST RICHE EN INITIATIVES<br />
DANS LE DOMAINE<br />
DE LA CYBERSÉCURITÉ.<br />
QUELLES SONT LES<br />
ORIENTATIONS POUR LE FUTUR ?<br />
La réglementation va s’étoffer, notamment<br />
avec la directive européenne « Network and<br />
Information Security » (NIS) qui vise à réguler<br />
tous les fournisseurs digitaux et qui est<br />
en cours de transposition actuellement. Par<br />
ailleurs, suite au lancement par les compagnies<br />
d’assurance de produits couvrant les<br />
risques liés à la cybercriminalité, on espère<br />
voir apparaître en <strong>2019</strong> des offres destinées<br />
aux petites entreprises. À son niveau,<br />
SECURITYMADEIN.LU va déployer une<br />
veille permanente technologique ainsi que<br />
des indicateurs par le biais de son centre de<br />
compétence, le C3 (Cybersecurity Competence<br />
Center), et souhaite fédérer l’écosystème<br />
de la sécurité dans la Grande Région<br />
afin d’adresser les questions de manière<br />
structurelle. Un gros effort a été produit<br />
par le gouvernement, certes, mais il reste<br />
de l’investissement à faire, notamment pour<br />
répondre à la pénurie d’experts en cybersécurité<br />
dont souffre le Luxembourg et qui va<br />
s’accentuer en 2020…<br />
SOUHAITEZ-VOUS ATTIRER<br />
L’ATTENTION SUR UN POINT<br />
EN PARTICULIER ?<br />
En matière de cybersécurité, il est véritablement<br />
question de « Cyber-Hygièn »,<br />
un objectif que les entreprises devraient<br />
avoir au quotidien. Tout le monde doit être<br />
impliqué, des cadres supérieurs aux employés,<br />
du département Communication à<br />
celui des Ressources Humaines en passant<br />
par la Finance et le Juridique, et un effort<br />
continu de sensibilisation doit être fourni.<br />
Mais pour que la cybersécurité fasse réellement<br />
partie de la culture d’entreprise,<br />
cela va prendre encore 10 ans !<br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 45
En coulisse Digital<br />
BUSINESS MEDIA<br />
06.<strong>2019</strong><br />
INTRODUCTION D’UNE NOUVELLE<br />
GÉNÉRATION DE TACHYGRAPHES,<br />
DITS INTELLIGENTS<br />
Erwin et Simon Roob, propriétaires de la société Weroco à Sandweiler, sont prêts<br />
pour l’introduction des nouveaux tachygraphes intelligents, qui vont entrer en vigueur<br />
le 15 juin <strong>2019</strong> dans toute l’Union Européenne. L’occasion pour nous d’en savoir plus<br />
sur les fonctionnalités et de comprendre leur champ d’action.<br />
TEXTE : SARAH BRAUN<br />
IMAGE : JULIAN BENINI<br />
Simon et Erwin Roob<br />
POUVEZ-VOUS NOUS EXPLIQUER<br />
CE QU’EST UN TACHYGRAPHE ?<br />
Les tachygraphes sont destinés à contrôler<br />
les temps de conduite et de repos des<br />
chauffeurs de poids lourds et de bus. A<br />
l’origine, les temps de conduite et de repos<br />
ont été enregistrés sur des disques<br />
en papier que le conducteur devait mettre<br />
en place au début de sa journée de travail.<br />
En 2006, la première génération de<br />
tachygraphes numériques, permettant<br />
d’enregistrer les temps de conduite sur<br />
une carte à puce numérique, est devenue<br />
obligatoire. À partir du 15 juin <strong>2019</strong> des<br />
tachygraphes encore plus sophistiqués seront<br />
obligatoires pour les nouveaux véhicules<br />
utilitaires.<br />
QUELLES SONT LES FONCTION-<br />
NALITÉS DES TACHYGRAPHES<br />
INTELLIGENTS ?<br />
La nouvelle génération de tachygraphes est<br />
plus adaptée et efficace car elle permet aux<br />
autorités d’effectuer des contrôles à distance.<br />
Grâce à une technologie de communication<br />
à distance, 19 différentes données<br />
seront transmises et d’éventuelles fraudes<br />
pourront ainsi être détectées ce qui permet<br />
de déceler des véhicules douteux et de<br />
faire des contrôles ciblés. Le tachygraphe<br />
intelligent est en outre connecté à un système<br />
de navigation par satellite permettant<br />
d’enregistrer toutes les 3 heures la localisation<br />
du véhicule ainsi que le lieu de début<br />
et de fin de fin de travail journalier.<br />
QUELS SONT LES OBJECTIFS<br />
DE L’UNION EUROPÉENNE ?<br />
Avec l’introduction de ce nouveau dispositif,<br />
L’UE veut renforcer le contrôle du respect<br />
des dispositions et ainsi lutter contre<br />
la concurrence déloyale et améliorer les<br />
conditions de travail des chauffeurs dans<br />
le secteur du transport. D’autres objectifs<br />
sont notamment l’accroissement de la performance<br />
technique des tachygraphes afin<br />
de combler des lacunes de sécurité ainsi<br />
que l’amélioration de la sécurité routière.<br />
« L’UE VEUT RENFORCER<br />
LE CONTRÔLE DU RESPECT DES<br />
DISPOSITIONS ET AINSI LUTTER<br />
CONTRE LA CONCURRENCE<br />
DÉLOYALE ET AMÉLIORER<br />
LES CONDITIONS DE TRAVAIL<br />
DES CHAUFFEURS DANS<br />
LE SECTEUR DU TRANSPORT »<br />
QUELS SONT LES CHAMPS<br />
D’APPLICATION DES NOUVEAUX<br />
TACHYGRAPHES ?<br />
La loi impose que chaque camion et bus,<br />
nouvellement mis en circulation à partir du<br />
15 juin <strong>2019</strong>, doit être équipé de la dernière<br />
génération de tachygraphes. Ainsi,<br />
un bus qui, en plus du chauffeur, dispose<br />
de 8 places assises et un poids lourd destiné<br />
au transport de marchandises dont<br />
la masse dépasse 3,5 tonnes, devra être<br />
équipé de ce nouveau dispositif.<br />
EST-CE QUE POUR WEROCO<br />
LA FAÇON DE TRAVAILLER<br />
VA CHANGER AVEC L’INTRO-<br />
DUCTION DES NOUVEAUX<br />
TACHYGRAPHES ?<br />
Les anciens systèmes restent encore en<br />
vigueur. Les dispositions légales concernant<br />
le délai de mise en conformité des<br />
anciennes catégories de tachygraphes ne<br />
sont pas encore connues. Cependant, le<br />
contrôle de la nouvelle génération de tachygraphes,<br />
qui a lieu tous les deux ans,<br />
demande un effort supplémentaire considérable.<br />
Notre personnel est d’ores est<br />
déjà formé et opérationnel.<br />
46 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce
Intis eaquas voloribeatur animaxi mpelis conse corum adiciist<br />
quo veligent, nossi corem denienissit ametur? Catiorita nesti<br />
dunt autem sus.<br />
Atemporem faccabore conest andae verferitatio omnimi,<br />
odit alistiis qui ium quiducit, vellupt asinusda et volore,<br />
verciunt autatio. Hendeni hiligen denihitatemo blaborempos<br />
dolupta essunt laut id qui dolupis eos ea sitianis dolectatur<br />
aut aute veliquu ntint, ut eatio. Am, occum sinis exero<br />
ipienih illanda eperore nonsequassum que nime volum voles<br />
comnimo sapidia nducipiet plaboribusam niasped ut esed<br />
et quam, sam ut ention reped quatati bea conem consed<br />
quidebis maxim ut et magnam, qui rernatia coreperorum as<br />
et, print solor print miliqui ssimpore si doluptatqui voluptae<br />
ipsae ellum quo torepudae quaerias rem. Nam dem cupidios<br />
acearupta ducius con nobit aut pelessit utam voluptia<br />
consedi omnimus, utem et volorent expe quatur sequae.<br />
Olorese quiatum rercit volore dest ab ipist pa sant lamus<br />
maio. Simi, sam remquiam volenit qui dolupta arunti same et<br />
et facculparit evel maio quidebit re, incid molor susapiduntur<br />
sae il imagnihil moluptas quo consequatur abo. Nequo totat<br />
voluptate dolupti con prati adit et imet libusda ium amus<br />
doluptata doluptatia dolest rerro ident fuga. Et quiam que<br />
minvelenem inctat quatemporro maiostis dolorrovit aut<br />
explatae et aspitio. Ducitae caeperum del is accatur, comnisi<br />
quae nia volest fugiasperum volore quame possum repudi<br />
dolute saestem in restibea siti opta dollent, consectem que<br />
doluptae. Nimin re dit, comnis ex exerati deris destet que<br />
solupta tincim faccaborit, evenis dere essi aspit volecti officie<br />
nimoluptae. Agnihicimus, qui ducit rent ullame nemo imil<br />
id es rest, vollicit ape cus alia dolores molum harumquis et<br />
doloris milistotam, nam aliquas perio. Natatur epudit volupta<br />
temodis ra doluptatetur audit la es mollupi derfera tiumet<br />
eum dolupti atibusdam quo dunt.<br />
Eperum il estor minus ulparchilis sunto magnatur, omnimet<br />
alitistotas mo voluptia volumen debiti dem quiantur? Qui<br />
cum quates dolupta tquias nonsequ aecusande nullabo.<br />
Xernatia corerio ipsum voluptur? Lorepeligent ea doluptat<br />
hiciis as sequos invel iunt aliquat landit que porem ea aut aut<br />
erae identité visuelle qui ducipsa periae. Nam none repel mo<br />
ium hitas est ea nimusant, que num latur? Quibusdae dolupta<br />
spitatur aut ut mincimpora nonsectur, venduciliquo ea am,<br />
nonseque saperum es sunt eat.<br />
Pa dolorum nonsent, cus.<br />
Busciminus aut laut atur, ut maio blaudae ma imagnis as<br />
doluptae dolorion nimustrum lis distrum volut eatint vent,<br />
officimus, cus autem quae minci unt.<br />
Doluptatis millit hit, veribus adit, esse mos rest, consequiat<br />
hariatquia doluptia int quod modis adio quo ilit, officte aut<br />
eum exces arumend essecusti in expliqui aut acepelecae<br />
dolut alignit quia con coremporrum non eosa de plique et<br />
desedit voluptur? Et et untio int officius, sitas quas maximet<br />
aut alis voluptincia eum harundis explaborro ipicit, omnis<br />
antur sit res quam dollabore pe nobitiur, esti dent offic to<br />
omnit ut latur, nonet fugiatur, to beribusda volupti con<br />
coreptatio. Itae maximendi ut aut paribea aut landandae<br />
susandesed quunt dem fugia et ma quaestio blatur res et, odi<br />
ut est ommolo cuptur se volutectum facea dus molorectem<br />
faceped quatus aut a nus id eum volut fugitae ipietur, quate<br />
quibea dolupti nostis nobitaquo id que soloris perit dites<br />
audaes exces iligeniminis aspe ipsam escilig natur?<br />
Vereptaqui re que ma ipsam ut voluptatet plit, aut ipsunt,<br />
neces seque aut fugitatenim simintur as aliquas di re, seribeatest,<br />
non nam si rerae. Sequam coribeatem etur?<br />
Occum fugiaepere, cuptationsed qui autem. Qui ad quos<br />
sum sitio verisquunt, presse tese laut quia quas plaborrum<br />
harum quas ea consed quae voluptatet pa nam faceptas<br />
aut eaquid mo intemporiae conesto maximagnim diatur?<br />
Ratin re, occustis que qui que nis unt occus mosam nimus,<br />
vendi debis alissed et alistrum adisintis entiam, sincid<br />
ullibus aut qui alias aut officimet et optate nobite offici<br />
temporpost, sinctor sequi arum quia eium volorem fugit<br />
quaepel enihitassus, sant quam re consequas reratibus<br />
dolore laut volorio. Nequistrum sequi odiciat iberibu<br />
sdaercipsam fugiati issunt parum dolut volupti con non<br />
eum solorrum sin corit alicate num debis evenduntur, cum<br />
atur, tem quo conempossum re venias etur modit vel iur,<br />
ute occaborent quuntur?<br />
Luptae sim ipsa voloris trupict ibusto inullecta voluptat.<br />
Que consequamus molorum que vel inciet officto est, ipienie<br />
nihitiaecum intius duci id experunt.<br />
Archicitem volest, aut di atiam, omnisit ut esto to et porum<br />
corum apis sus eici doluptasi que derum re conecus soluptae<br />
nisci con nobit, tem facest landiciam, vollaceped que suntio<br />
ellumeni delitia eptatem. Et fugitatum int inullam, unt, sam<br />
aut utet dolupitis nestotas rempere perios mos doleste<br />
natam core perrum aut magnis excest, soluptat magazine<br />
issiminctur?<br />
Intis eaquas voloribeatur animaxi mpelis conse corum<br />
adiciist quo veligent, nossi corem denienissit ametur? Catiorita<br />
nesti dunt autem sus.Atemporem faccabore conest<br />
andae verferit<br />
Atemporem faccabore conest régie publicitaire andae<br />
verferitatio omnimi, odit alistiis qui ium quiducit, vellupt<br />
asinusda et volore, verciunt autatio. Hendeni hiligen denihitatemo<br />
blaborempos dolupta essunt laut id qui dolupis eos<br />
ea sitianis dolectatur aut aute veliquu ntint, ut eatio. Am,<br />
occum sinis exero ipienih illanda eperore nonsequassum que<br />
nime volum voles comnimo sapidia nducipiet plaboribusam<br />
niasped ut esed et quam, sam ut ention reped quatati bea<br />
conem consed quidebis maxim ut et magnam, qui rernatia<br />
coreperorum as et, solor miliqui ssimpore si doluptatqui<br />
voluptae ipsae ellum quo torepudae quaerias rem. Nam dem<br />
cupidios acearupta ducius con nobit aut pelessit utam voluptia<br />
consedi omnimus, utem et volorent expe quatur sequae.<br />
Olorese quiatum rercit volore dest ab ipist pa sant lamus<br />
maio. Simi, sam remquiam volenit qui dolupta arunti same et<br />
et facculparit evel maio quidebit re, incid molor susapiduntur<br />
sae il imagnihil moluptas quo consequatur abo. Nequo totat<br />
voluptate dolupti con prati adit et imet libusda ium amus<br />
doluptata doluptatia dolest rerro ident fuga. Et quiam que<br />
minvelenem inctat quatemporro maiostis dolorrovit aut<br />
explatae et aspitio. Ducitae caeperum del is accatur, comnisi<br />
quae nia volest fugiasperum volore quame possum repudi<br />
dolute saestem in restibea siti opta dollent, consectem que<br />
doluptae. Nimin re dit, comnis ex exerati deris slogan destet<br />
que solupta tincim faccaborit, evenis dere essi aspit volecti<br />
officie nimoluptae. Agnihicimus, qui ducit rent ullame nemo<br />
imil id es rest, vollicit ape cus alia dolores molum harumquis<br />
et doloris milistotam, nam aliquas perio. Natatur epudit<br />
volupta temodis ra doluptatetur audit la es mollupi derfera<br />
tiumet eum dolupti atibusdam quo dunt.<br />
Eperum il estor minus ulparchilis sunto magnatur, omnimet<br />
alitistotas mo voluptia volumen debiti dem quiantur? Qui<br />
cum quates dolupta tquias nonsequ aecusande nullabo.<br />
Xernatia corerio ipsum voluptur? Lorepeligent ea doluptat<br />
hiciis as sequos invel iunt aliquat landit que porem ea aut aut<br />
erae qui ducipsa periae. Nam none repel mo ium hitas est<br />
ea nimusant, que num latur? Quibusdae dolupta spitatur aut<br />
ut mincimpora nonsectur, venduciliquo ea am, nonseque<br />
saperum es sunt eat.Atemporem faccabore conest andae<br />
verferit<br />
Pa dolorum nonsent, cus.<br />
Busciminus aut laut atur, ut maio blaudae ma imagnis as<br />
doluptae dolorion nimustrum lis distrum volut eatint vent,<br />
officimus, cus autem quae minci unt.<br />
Doluptatis millit hit, veribus adit, esse mos rest, consequiat<br />
hariatquia doluptia int quod modis adio quo ilit, officte aut<br />
eum exces arumend essecusti in expliqui aut acepelecae<br />
dolut alignit quia con éditions coremporrum non eosa de<br />
plique et desedit voluptur? Et et untio int officius, sitas quas<br />
maximet aut alis voluptincia eum harundis explaborro ipicit,<br />
omnis antur sit res quam dollabore pe nobitiur, esti dent offic<br />
to omnit ut latur, nonet fugiatur, to beribusda volupti con<br />
coreptatio. Itae maximendi ut aut paribea aut landandae susandesed<br />
quunt dem fugia et ma quaestio blatur res et, odi<br />
ut est ommolo cuptur se volutectum facea dus molorectem<br />
faceped quatus aut a nus id eum volut fugitae ipietur, quate<br />
quibea dolupti nostis nobitaquo id que soloris perit dites<br />
audaes exces iligeniminis aspe ipsam escilig natur?Atemporem<br />
faccabore conest andae verferit<br />
Atemporem faccabore conest andae verferit<br />
Intis eaquas voloribeatur animaxi mpelis conse corum adiciist<br />
quo veligent, nossi corem denienissit ametur? Catiorita<br />
nesti dunt autem sus.<br />
Atemporem faccabore conest andae verferitatio omnimi,<br />
odit alistiis qui ium quiducit, vellupt marketing asinusda<br />
et volore, verciunt autatio. Hendeni hiligen denihitatemo<br />
blaborempos dolupta essunt laut id qui dolupis eos ea sitianis<br />
dolectatur aut aute veliquu ntint, ut eatio. Am, occum sinis<br />
exero ipienih illanda eperore nonsequassum que nime volum<br />
voles comnimo sapidia nducipiet plaboribusam niasped<br />
ut esed et quam, sam ut ention reped quatati bea conem<br />
consed quidebis maxim ut et magnam, qui rernatia coreperorum<br />
as et, solor miliqui ssimpore si doluptatqui voluptae<br />
ipsae ellum quo torepudae quaerias rem. Nam dem cupidios<br />
acearupta ducius con nobit aut pelessit utam voluptia<br />
consedi omnimus, utem et volorent expe quatur sequae.<br />
Olorese quiatum rercit volore dest ab ipist pa sant lamus<br />
maio. Simi, sam remquiam volenit qui dolupta arunti same et<br />
et facculparit evel maio quidebit re, incid molor susapiduntur<br />
sae il imagnihil moluptas quo consequatur abo. Nequo totat<br />
voluptate dolupti con prati adit et imet libusda ium amus<br />
doluptata doluptatia dolest rerro ident fuga. Et quiam que<br />
minvelenem inctat quatemporro maiostis dolorrovit aut<br />
explatae et aspitio. Ducitae caeperum del is accatur, comnisi<br />
quae nia volest fugiasperum volore quame possum repudi<br />
dolute saestem in restibea siti opta dollent, consectem que<br />
doluptae. Nimin re dit, comnis ex exerati deris destet que<br />
solupta tincim faccaborit, evenis dere essi aspit volecti officie<br />
nimoluptae. Agnihicimus, qui ducit rent ullame nemo imil<br />
id es rest, vollicit ape cus alia dolores molum harumquis et<br />
doloris milistotam, nam aliquas perio. Natatur epudit volupta<br />
temodis ra doluptatetur audit la es mollupi derfera tiumet<br />
eum dolupti atibusdam quo dunt.<br />
Eperum il estor minus ulparchilis sunto magnatur, omnimet<br />
alitistotas mo voluptia volumen debiti dem quiantur? Qui<br />
cum quates dolupta tquias nonsequ aecusande nullabo.<br />
Xernatia corerio ipsum voluptur? Lorepeligent ea doluptat<br />
hiciis as sequos invel iunt aliquat landit que porem ea aut<br />
aut erae qui ducipsa periae. Nam none repel mo ium hitas<br />
est ea nimusant, que num latur? Quibusdae dolupta spitatur<br />
aut ut mincimpora nonsectur, venduciliquo ea am, nonseque<br />
saperum es sunt eat. Atemporem faccabore conest<br />
andae verferit.<br />
Pa dolorum nonsent, cus.<br />
Busciminus aut laut atur, ut maio blaudae ma imagnis as<br />
doluptae dolorion nimustrum lis distrum volut eatint vent,<br />
officimus, cus autem quae print minci unt.<br />
Doluptatis millit hit, veribus adit, esse mos rest, consequiat<br />
hariatquia doluptia int quod modis adio quo ilit, officte aut<br />
eum exces arumend essecusti in expliqui aut acepelecae<br />
dolut alignit quia con coremporrum non eosa de plique et<br />
desedit voluptur? Et et untio int officius, sitas quas maximet<br />
aut alis voluptincia eum harundis explaborro ipicit, omnis antur<br />
sit res quam dollabore pe nobitiur, esti dent offic to omnit<br />
ut latur, nonet fugiatur, to beribusda volupti con coreptatio.<br />
Itae maximendi ut aut paribea aut landandae susandesed<br />
quunt dem fugia et ma quaestio blatur res et, odi ut est ommolo<br />
cuptur se volutectum graphisme facea dus molorectem<br />
faceped quatus aut a nus id eum volut fugitae ipietur, quate<br />
quibea dolupti nostis nobitaquo id que soloris perit dites<br />
audaes exces iligeniminis aspe ipsam escilig natur?<br />
Vereptaqui re que ma ipsam ut voluptatet plit, aut ipsunt,<br />
neces seque aut fugitatenim simintur as aliquas di re, seribeatest,<br />
non nam si rerae. Sequam coribeatem etur?<br />
Occum fugiaepere, cuptationsed qui autem. Qui ad quos<br />
sum sitio verisquunt, tese laut quia quas plaborrum harum<br />
quas ea consed web quae voluptatet pa nam faceptas aut<br />
eaquid mo intemporiae conesto maximagnim diatur? Ratin<br />
re, occustis que qui que nis unt occus mosam nimus, vendi<br />
debis alissed et alistrum adisintis entiam, sincid ullibus aut qui<br />
alias aut officimet et optate nobite offici temporpost, sinctor<br />
sequi arum quia eium volorem fugit quaepel enihitassus, sant<br />
quam re consequas reratibus dolore laut volorio. Nequistrum<br />
sequi odiciat iberibu sdaercipsam fugiati issunt parum dolut<br />
volupti con non eum solorrum sin corit alicate num debis<br />
evenduntur, cum atur, tem quo conempossum re venias etur<br />
modit vel iur, ute occaborent quuntur?<br />
Luptae sim ipsa voloris trupict ibusto inullecta voluptat.<br />
Que consequamus molorum que vel inciet officto est, ipienie<br />
nihitiaecum intius duci id experunt.<br />
MAISON D’ÉDITION<br />
74, rue Ermesinde L-1469 Luxembourg<br />
T.: (+352) 26 45 85 86 | F.: (+352) 26 45 84 94
Entrevue Transport<br />
BUSINESS MEDIA<br />
06.<strong>2019</strong><br />
LES SOCIÉTÉS DE TRANSPORT<br />
SURFENT SUR LA VAGUE VERTE<br />
Alors que les véhicules lourds sont souvent<br />
pointés du doigt pour leur impact<br />
sur l’environnement, les sociétés de<br />
transport déploient d’importants efforts<br />
pour être plus écologiques. En construisant<br />
de nouveaux bâtiments aux technologies<br />
ingénieuses, ou en remplaçant à<br />
grande vitesse leur flotte, elles contribuent<br />
énormément à la protection de<br />
l’environnement au Luxembourg.<br />
TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />
IMAGE : JULIAN BENINI<br />
L<br />
’époque des bus qui crachent une<br />
fumée noire dans un vrombissement<br />
infernal est révolue. Aujourd’hui, la<br />
technologie a énormément évolué et les<br />
bus diesel sont devenus extrêmement<br />
propres. Par ailleurs, les véhicules hybrides<br />
et électriques gagnent du terrain<br />
dans les sociétés de transport. Celles-ci<br />
ne s’arrêtent toutefois pas à la transformation<br />
de leur flotte, puisqu’elles sont<br />
nombreuses à adopter des démarches<br />
RSE globales, qui concernent l’ensemble<br />
de leur activité. Cette attitude est-elle<br />
une forme d’opportunisme par rapport<br />
à la tendance verte ? « Si la tendance<br />
était de tout gaspiller, je ne la suivrais<br />
pas pour autant. Je suis convaincu qu’il<br />
est nécessaire de faire d’importants efforts<br />
pour l’environnement », explique<br />
Jean Clement, Administrateur-gérant des<br />
Jean Clement<br />
Voyages Josy Clement. La société vient de<br />
s’installer à Junglinster, dans un bâtiment<br />
flambant neuf. « Il est en classe énergétique<br />
B. Pour le chauffage, nous utilisons<br />
une pompe à chaleur et une installation<br />
solaire thermique. Un plafond refroidi<br />
dans lequel circule de l’eau rafraîchie par<br />
la pompe à chaleur permet de garder une<br />
température agréable même en cas de<br />
forte chaleur. »<br />
ECLAIRAGE, EAU,<br />
EMPREINTE CARBONE…<br />
Au sein de l’entreprise Voyages Josy<br />
Clement, d’importants efforts ont également<br />
été réalisés par rapport à l’éclairage,<br />
puisque la lumière naturelle est favorisée<br />
au maximum dans les hangars, aux toits<br />
partiellement vitrés, mais aussi dans les<br />
48 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce
06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Entrevue Transport<br />
« SI LA TENDANCE ÉTAIT DE TOUT GASPILLER,<br />
JE NE LA SUIVRAIS PAS POUR AUTANT »<br />
la société de Bascharage est l’électrification.<br />
« Au cours des trois dernières années,<br />
nous avons investi 1,5 million d’euros dans<br />
l’électrification de nos dépôts. Nous avons<br />
aujourd’hui 30 bus 100 % électriques,<br />
15 bus électriques-hybrides et 50 bus hybrides.<br />
Ce qui nous aiderait, c’est que l’Etat<br />
développe les infrastructures nécessaires<br />
pour recharger les bus… », signale Georges<br />
Hilbert. L’Etat pourrait également mieux<br />
aider les entreprises en adaptant la réglementation<br />
sur le photovoltaïque. « Si nous<br />
avions couvert tous nos toits de panneaux,<br />
nous aurions été considérés comme producteurs,<br />
ce qui n’est vraiment pas avantageux.<br />
Cette réglementation devrait être<br />
modifiée », conclut Jean Clement.<br />
70.000<br />
bureaux où l’éclairage artificiel – du LED –<br />
se module automatiquement en fonction<br />
de l’intensité de la lumière naturelle.<br />
« Nous récupérons également l’eau de<br />
pluie, poursuit Jean Clement. Un bassin<br />
de 70.000 litres sert de réservoir pour<br />
le nettoyage des bus. L’eau est ensuite<br />
recyclée pour être réutilisée. »<br />
Plus largement, c’est l’empreinte carbone<br />
de l’ensemble de l’entreprise qui est<br />
rationnalisée, notamment en limitant le<br />
nombre de passages des fournisseurs, en<br />
utilisant des voitures de service électriques,<br />
etc. « Pour éviter de polluer les sols dans<br />
l’atelier, nous avons également installé<br />
un revêtement en dalles de PVC recyclé<br />
qui sont soudées par vulcanisation. Elles<br />
en deviennent complètement étanches »,<br />
ajoute Jean Clement.<br />
L’ATTRAIT POUR L’INNOVATION<br />
Des technologies comparables ont été<br />
mises en place chez Sales-Lentz (à noter<br />
que Sales-Lentz et Voyages Josy Clement<br />
sont toutes deux labellisées ESR de l’INDR).<br />
Aux arguments énoncés par Jean Clement,<br />
Georges Hilbert et Fabrizio Romano, Directeurs<br />
généraux de la société, ajoutent l’attrait<br />
pour l’innovation. Cela fait 10 ans que<br />
la protection de l’environnement fait partie<br />
de nos priorités, indique Fabrizio Romano.<br />
Nos halls sont couverts de panneaux photovoltaïques<br />
depuis 16 ans. Ils nous permettent<br />
d’alimenter l’équivalent de trois<br />
bus 100 % électriques pendant un an. Nous<br />
aimons cette idée d’être des pionniers, des<br />
‘early adopters’. » Sales-Lentz récupère<br />
également l’eau de pluie pour laver les bus<br />
et tous les tubes néons ont été remplacés<br />
par des LED. Mais l’autre grand sujet pour<br />
la capacité, en litres,<br />
du réservoir d’eau de pluie dédié<br />
au nettoyage des bus<br />
chez Voyages Josy Clement<br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 49
En coulisse Transport<br />
BUSINESS MEDIA<br />
06.<strong>2019</strong><br />
FLUIDIFIER LE TRAFIC<br />
GRÂCE AUX COULOIRS POUR BUS<br />
Alors que le Luxembourg est confronté à d’importants défis en matière de mobilité,<br />
Frank Schilling, président de la Fédération Luxembourgeoise des Exploitants d’Autobus<br />
et d’Autocars (FLEAA) et Roland Fox, Directeur des Ponts et Chaussées, nous livrent leur<br />
regard sur la situation du transport par bus et les solutions innovantes qui pourraient être<br />
déployées dans le pays afin de répondre à ces enjeux.<br />
TEXTE : JEANNE RENAULD<br />
LE TRANSPORT PAR BUS CONSTI-<br />
TUE-T-IL UNE SOLUTION ADAPTÉE<br />
POUR RÉPONDRE AUX PROBLÈMES<br />
DE CONGESTION RENCONTRÉS<br />
AU LUXEMBOURG ?<br />
FRANK SCHILLING La stratégie globale pour<br />
une mobilité durable "Modu 2.0", approuvée<br />
par le gouvernement en mai 2018, a notamment<br />
pour objectif de réduire la congestion<br />
aux heures de pointe d’ici 2025, tout<br />
en transportant 20 % de personnes de plus<br />
qu’en 2017. Parallèlement, il s’agit d’offrir<br />
aux usagers des temps de trajets attractifs<br />
entre leur point de départ et leur destination.<br />
Alors qu’une voiture en milieu urbain dispose<br />
d’une capacité horaire comprise entre<br />
1.000 et 1.200 personnes (par heure et par<br />
sens), et circule à une vitesse moyenne de<br />
15 à 35 km/h, un bus articulé peut transporter<br />
jusqu’à 2.500 personnes, avec une<br />
vitesse moyenne comprise entre 16 et<br />
20 km/h. En transportant plus du double<br />
de personnes en une heure, le bus semble<br />
donc constituer une solution adaptée aux<br />
problèmes de mobilité, si le confort et la<br />
rapidité de circulation se montrent toutefois<br />
identiques, voire meilleures, que ce qu’offre<br />
la voiture personnelle.<br />
Pour permettre aux utilisateurs de se déplacer<br />
rapidement, le bus doit donc pouvoir<br />
circuler sans être ralenti par les embouteillages.<br />
À cet égard, les couloirs aménagés<br />
spécialement pour les bus se révèlent particulièrement<br />
efficaces. Ils permettent en effet<br />
aux bus de progresser sans encombre, mais<br />
également de réduire le stress du chauffeur<br />
qui peut se concentrer sur sa conduite et<br />
d’augmenter le confort des usagers qui ne<br />
sont pas soumis au stress des embouteillages<br />
et des retards involontaires.<br />
LA PLACE RÉSERVÉE AUX BUS<br />
EST-ELLE AUJOURD’HUI ASSEZ<br />
IMPORTANTE AU LUXEMBOURG ?<br />
LES COULOIRS SONT-ILS ASSEZ<br />
DÉVELOPPÉS ET ADAPTÉS<br />
AU TRAFIC EN VILLE ?<br />
FRANK SCHILLING La population et les besoins<br />
en mobilité augmentent, et il y a au<br />
Luxembourg un important retard au niveau<br />
du développement des infrastructures. Elles<br />
doivent évoluer, de manière à favoriser l’utilisation<br />
et la circulation des bus. Des parkings<br />
P+R doivent être construits en nombre<br />
suffisant en périphérie afin de permettre aux<br />
utilisateurs d’emprunter les bus facilement<br />
pour se rendre en centre-ville. De nouvelles<br />
lignes doivent également être créées selon<br />
les besoins. Enfin, les horaires et les trajets<br />
doivent être adaptés en fonction de l’affluence<br />
et des destinations.<br />
Si certains facteurs rendent la mise en place<br />
des couloirs de bus plus difficile, comme<br />
l’étroitesse d’une rue ou un problème de sécurité<br />
à certains endroits par exemple, ces<br />
équipements doivent être prévus ou aménagés<br />
dès que cela s’avère possible.<br />
AU REGARD D’AUTRES PAYS,<br />
LE LUXEMBOURG CONNAÎT-IL<br />
EFFECTIVEMENT UN CERTAIN<br />
RETARD ?<br />
ROLAND FOX Nous pouvons paraître en<br />
retard par rapport à d’autres villes. Cependant,<br />
la situation de Luxembourg et la dynamique<br />
de son évolution sont atypiques.<br />
Les villes bien développées en matière de<br />
mobilité ont toujours été d’une taille importante.<br />
Luxembourg, elle, a fortement grandi<br />
en peu de temps. Aujourd’hui, nous devons<br />
50 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce
06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA Entrevue Transport<br />
et Waldhof, pour rejoindre et quitter plus<br />
facilement le Kirchberg. En fonction du trafic,<br />
cette voie peut être empruntée soit dans le<br />
sens Gonderange – Waldhof (au matin), soit<br />
dans le sens inverse (le soir).<br />
SERAIT-IL ENVISAGEABLE<br />
DE METTRE LES COULOIRS DE BUS<br />
À DISPOSITION D’AUTRES UTILISA-<br />
TEURS EN HEURE DE POINTE<br />
TEL QUE PROPOSÉ PAR L’AUTOMO-<br />
BILE CLUB DU LUXEMBOURG ?<br />
FRANK SCHILLING Ce serait totalement<br />
contreproductif puisque les bus ne pourraient<br />
progresser rapidement et respecter<br />
leurs horaires. Le bus doit constituer une alternative<br />
attrayante à la voiture. N’oublions<br />
pas non plus que le programme du gouvernement<br />
tend vers une mobilité plus durable<br />
et vise 25 % des déplacements motorisés en<br />
transport en commun. À cet égard, le bus<br />
constitue un moyen de transport beaucoup<br />
plus écologique que la voiture. Le ministre<br />
François Bausch envisage d’ailleurs de déployer<br />
une flotte de bus RGTR zéro émission<br />
pour 2030. Les exploitants d’autobus<br />
et d’autocars privés, eux aussi, se préparent<br />
à cette évolution vers l’électrique, bien que<br />
les investissements restent très lourds. La<br />
mutation électrique des bus sera certainement<br />
encore plus rapide que celle des voitures<br />
au Luxembourg.<br />
appuyer sur le champignon pour rattraper<br />
ce retard. C’est pourquoi nous travaillons<br />
sans relâche sur le déploiement et la mise en<br />
œuvre de solutions adaptées. Nous pouvons<br />
et nous devons aller encore plus loin, pour<br />
déployer des concepts et des infrastructures<br />
en faveur de la multimodalité, afin de faciliter<br />
la connexion entre les différents modes<br />
de transport et, notamment, l’usage des<br />
bus. Une vingtaine de projets allant dans ce<br />
sens sont en cours. Aux endroits où l’aménagement<br />
de couloirs de bus n’est pas réalisable<br />
ou en complément de ceux-ci, nous<br />
souhaitons mettre en place une priorisation<br />
des bus aux feux tricolores. Une centaine de<br />
feux sont ainsi en train d’être modernisés sur<br />
les routes étatiques à l’approche de Luxembourg,<br />
en faveur du bus.<br />
QUE PENSEZ-VOUS DES COU-<br />
LOIRS DE BUS DYNAMIQUES TELS<br />
QU’ILS EXISTENT DANS D’AUTRES<br />
GRANDES VILLES COMME LYON ?<br />
ROLAND FOX Nous suivons attentivement<br />
ce que la Métropole de Lyon a développé, à<br />
savoir une gestion dynamique de la voirie.<br />
Lorsque cela s’avère nécessaire, des LED au<br />
sol et des panneaux lumineux de rabattement<br />
indiquent aux automobilistes de dégager la<br />
voie dédiée aux bus. Au Luxembourg, nous<br />
avons développé un principe similaire : la<br />
mise en place d’une voie bidirectionnelle,<br />
pour permettre aux bus de remonter les files<br />
aux heures de pointe et de contourner les<br />
embouteillages. Un projet-pilote est en cours<br />
de planification sur la N11 entre Gonderange<br />
UN GROUPE DE TRAVAIL<br />
DÉDIÉ AUX BUS<br />
Depuis plus de dix ans, un groupe<br />
de travail regroupant différents acteurs<br />
(ministère de la Mobilité et des Travaux<br />
publics, administration des Ponts<br />
et Chaussées, bureaux d’études,<br />
Ville de Luxembourg, FLEAA, etc.)<br />
a été mis en place afin de favoriser<br />
le transport par bus au Luxembourg.<br />
Le groupe mène depuis plusieurs<br />
années des études de faisabilité<br />
et des projets afin d’assurer<br />
une plus grande priorité aux bus<br />
dans l’ensemble du pays.<br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 51
News Transport<br />
BUSINESS MEDIA<br />
06.<strong>2019</strong><br />
REGLEMENTATION<br />
PARUTION DE LA BROCHURE ADR <strong>2019</strong><br />
La clc et le Groupement Transports publient, depuis 1998<br />
«L’essentiel de l’ADR » qui reprend les grandes lignes<br />
de la réglementation du transport de matières dangereuses.<br />
Les nouvelles dispositions de l’ADR sont entrées en vigueur<br />
le 01 janvier <strong>2019</strong>, avec une phase transitoire jusqu’au<br />
30 juin <strong>2019</strong>. L’essentiel de l’ADR est un ouvrage utile pour<br />
les intervenants dans le transport de marchandises dangereuses,<br />
telle que les chauffeurs ou les services administratifs en charge<br />
de la rédaction des documents de transport.<br />
Pour de plus amples informations,<br />
n’hésitez pas à contacter la clc ou visitez le site<br />
du Groupement Transports sur www.groupement-transport.lu<br />
PACTE MUSCAT<br />
SIGNATURE DU PACTE MUSCAT<br />
La Fédération Luxembourgeoise des exploitants d’Autobus et Autocars<br />
(FLEAA), membre actif de l’IRU a signé le Pacte Muscat ce 9 mai <strong>2019</strong><br />
à Genève. Le pacte Muscat est fondé sur des principes visant à encourager<br />
les gouvernements et l'industrie des transports à mieux travailler ensemble<br />
pour réaliser un changement durable. Le pacte incarne une vision d’action<br />
collective sur l’avenir des personnes, du transport, de la mobilité,<br />
du commerce, de l’environnement et de l’innovation.<br />
Plus d’informations sur www.fleaa.lu<br />
IRU<br />
MUTATION DANS LE DOMAINE DU TRANSPORT<br />
L’Assemblée Générale de l’IRU (International Road Union) s’est tenue<br />
le 10 mai <strong>2019</strong> à Genève. Le constat fait par tous les pays,<br />
est celui qu’au niveau mondial, le secteur du transport se trouve<br />
dans une phase de changement que l’on pourrait comparer à<br />
l’internet dans les années 90. La grande tendance pour<br />
les prochaines décennies pourrait se définir par le mot « ACES »<br />
(Autonomous, Connectivity, Electrification and Shared Mobility).<br />
À côté des opérateurs traditionnels, de nouveaux acteurs vont<br />
apparaitre. Cette mutation est en cours et ne peut être stoppée.<br />
Les sociétés de transports sont face à de nombreux enjeux.<br />
Elles ne peuvent rester passives dans un rôle d’observateur<br />
mais doivent s’adapter aux changements pour « rester à la place<br />
du conducteur et ne pas devenir un simple passager ».<br />
Plus d’informations sur www.iru.org<br />
52 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce
Les dessous de la clc BUSINESS MEDIA<br />
06.<strong>2019</strong><br />
LA CLC ET VOUS :<br />
L’ACCOMPAGNEMENT PERSONNALISÉ DE L’ADEM<br />
POUR VOS RECRUTEMENTS !<br />
Recruter la bonne personne relève parfois<br />
du parcours du combattant ! Rédiger la<br />
bonne annonce, la poster au bon endroit,<br />
attirer le bon profil et enfin, engager la<br />
perle rare... Savez-vous que l’ADEM peu<br />
mettre en place un accompagnement<br />
dédié à votre entreprise à l’aide d’outils<br />
et de services conçus autour de chaque<br />
besoins spécifiques ?<br />
TEXTE : MARIE-LAURE MOREAU,<br />
RESPONSABLE COMMUNICATION CLC<br />
Dans l’édition de juin 2018<br />
du <strong>CONNECT</strong> by clc, nous avions abordé<br />
dans cette rubrique toutes les formations<br />
que l’ADEM peut organiser<br />
pour votre entreprise et qui peuvent<br />
accompagner vos besoins et difficultés<br />
en recrutement. Il est notamment<br />
possible de mettre en place des cycles<br />
de formation spécialisés pour un métier<br />
en particulier afin de vous permettre<br />
d’embaucher directement après<br />
les personnes formées.<br />
N’hésitez pas à consulter ce numéro<br />
disponible notamment en ligne sur<br />
www.clc.lu rubrique “<strong>CONNECT</strong> by clc”.<br />
C'est donc dans le cadre du Service employeurs<br />
de l’ADEM que toute entreprise<br />
peut demander, gratuitement, un rendez-vous<br />
pour élaborer ensemble, une<br />
stratégie de recrutement selon ses attentes.<br />
Ce service dispose de conseillers<br />
employeurs expérimentés vous assurant<br />
un point de contact direct et unique ainsi<br />
qu’un suivi de votre dossier. Consultez<br />
la liste disponible sur le Portail de l’emploi<br />
www.adem.lu - rubrique Employeurs,<br />
pour accéder à toutes ces coordonnées ou<br />
contactez par email le service concerné sur<br />
employeur@adem.etat.lu.<br />
RECRUTEMENT INDIVIDUALISÉ<br />
Lorsque vous avez un besoin en recrutement,<br />
diverses options s’offrent à vous : la<br />
simple déclaration du poste vacant auprès<br />
de votre conseiller ADEM qui est obligatoire<br />
(également possible via MyGuichet ou sur<br />
www.adem.lu) et qui déclenche une publication<br />
de l’annonce d’emploi anonyme sur<br />
le Job Board de l’ADEM et l’assignation de<br />
candidats à se présenter en entretien ; ou<br />
bien le rendez-vous avec votre conseiller<br />
pour mettre en place une formule efficace<br />
de recrutement pouvant passer par l’organisation<br />
d’ateliers de recrutement ou de<br />
Jobsdays par exemple (également gratuits),<br />
notamment si le nombre de recrutements à<br />
effectuer est important.<br />
ÉVÉNEMENTS<br />
DE RECRUTEMENT<br />
Sur demande, l’ADEM se rend à l’écoute de<br />
chaque entreprise, petite ou grande, et apporte<br />
sa flexibilité en fonction du projet. Les<br />
ateliers de recrutement se font sur la base<br />
d’une sélection en amont de candidats qui<br />
sont ensuite conviés à une séance d’entretien<br />
en groupe ou individuel en présence du<br />
chef d’entreprise. Selon la localisation de la<br />
société, l’ADEM dispose de locaux à travers<br />
le pays où elle peut organiser l’atelier (ou<br />
dans les locaux de l’entreprise) et être ainsi<br />
au plus près des candidats. Selon les besoins<br />
d’un ou de plusieurs secteurs, des Jobdays<br />
peuvent être organisés par l’ADEM qui prend<br />
en charge la pré-sélection des candidats et<br />
les invitations. Vous n’avez plus qu’à vous<br />
concentrer sur vos entretiens à mener !<br />
Pour une approche personnalisée, n’hésitez<br />
pas à contacter le Contact Center de l’ADEM<br />
au 247-88000 !<br />
54 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce
06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />
News juridique<br />
DROIT DU TRAVAIL<br />
INDEMNITÉ COMPENSATOIRE<br />
POUR NON-RESPECT<br />
DU PRÉAVIS<br />
Jurisprudence – droit du travail –<br />
démission du salarié en CDI –<br />
délai de préavis - art. L.124-6 du Code<br />
du travail – indemnité compensatoire<br />
pour non-respect des délais de préavis<br />
au bénéfice de l’employeur (oui) –<br />
modification a posteriori du délai<br />
de préavis (non) – Cour de cassation,<br />
14/02/<strong>2019</strong>, n°4092<br />
La démission du salarié, acte unilatéral<br />
irrévocable, une fois notifiée, échappe<br />
à la volonté de son auteur qui ne peut,<br />
par sa seule volonté, revenir sur le délai<br />
de préavis qu’il a indiqué dans l’acte<br />
de démission et qui fait partie intégrante<br />
de celui-ci.<br />
DROIT COMMERCIAL<br />
THÉORIE<br />
DE LA FACTURE ACCEPTÉE<br />
DROIT DU TRAVAIL<br />
REPORT DU CONGÉ SUR PLUSIEURS ANNÉES<br />
Jurisprudence – droit du travail – congés annuels non pris pour cause de maladie<br />
longue durée – report sur plusieurs années - art. L.233-10 du Code du travail –<br />
indemnité compensatoire pour congés non pris (oui) – limitation de la période<br />
de référence (oui) - CSJ, 8/11/2018, n°45143<br />
Le droit au congé ne peut s’accumuler indéfiniment, mais doit se limiter<br />
à une période définie qui, en l’occurrence est l’année du calendrier<br />
avec possibilité d’un report de trois mois suivant accord des parties.<br />
La jurisprudence communautaire va dans le même sens en précisant<br />
qu’un « droit à un tel cumul illimité de droits au congé annuel payé,<br />
acquis durant une telle période d’incapacité de travail, ne répondrait plus<br />
à la finalité même du droit au congé annuel payé. »<br />
Jurisprudence – droit commercial –<br />
théorie de la facture acceptée - art. 109<br />
du Code de commerce – contrat de vente<br />
commercial (oui) - contrat d’entreprise<br />
(honoraires d’agent immobilier) (non) –<br />
Cour de cassation, 24/01/<strong>2019</strong>, n°4072<br />
L’article 109 du code de commerce<br />
instaure une présomption légale,<br />
irréfragable, de l’existence de la créance<br />
affirmée dans la facture acceptée<br />
par le seul contrat de vente ;<br />
que pour les autres contrats<br />
commerciaux, la facture acceptée<br />
n’engendre qu’une présomption simple<br />
de l’existence de la créance, le juge<br />
étant libre d’admettre ou de refuser<br />
l’acceptation de la facture comme<br />
présomption suffisante de l’existence<br />
de la créance affirmée.<br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 55
Networking by clc<br />
BUSINESS MEDIA<br />
06.<strong>2019</strong><br />
29.04.<strong>2019</strong><br />
TOUS ÉCO-RESPONSABLE !<br />
Le 29 avril dernier, le désormais rituel<br />
Networking by clc était placé sous<br />
le sceau de la consommation raisonnée<br />
et responsable.<br />
Les membres de la clc ont ainsi été invités<br />
à un véritable retour aux sources,<br />
puisque c’est à la Ferme Dudel-Magie, à<br />
Sprinckange, que cette nouvelle édition du<br />
Networking s’est tenue.<br />
Marc Emering, Fermier, Président vun der<br />
BIOG (Bio-Bauere-Genossenschaft Lëtzebuerg<br />
- Coopérative des fermiers bio du<br />
Luxembourg), a en effet repris cette ferme<br />
d’élévage familiale en 1995, avant d’opérer<br />
un premier virage décisif en 1999 : il décide<br />
alors de la transformer en une ferme<br />
100 % biologique. Le second virage a, lui,<br />
été opéré en 2007 : Marc Emering délaisse<br />
l’élevage bovin pour celui des volailles et<br />
entreprend de fabriquer des pâtes artisanales,<br />
élaborées à partir de matières<br />
première de qualité supérieures, et biologiques,<br />
bien évidemment.<br />
Après une visite des lieux, tous les membres<br />
ont ainsi été conviés à réaliser des pâtes<br />
artisanales, à partir des œufs bio de la<br />
ferme. Puis, tous ont réfléchi aux enjeux<br />
et défis consécutifs à la production et à la<br />
consommation locales, grâce à l’intervention<br />
de plusieurs orateurs : Marc Emering<br />
(Dudel-Magie), Georges Eischen (associé<br />
gérant de la Provençale), Denys Vandenrijt<br />
(directeur régional LIDL) et Jérôme Bricart<br />
(gestionnaire de Fonds Capital@Work).<br />
Issus d’horizons très différents, tous ont<br />
permis d’élargir la réflexion et d’aborder les<br />
nombreux challenges qui découlent de ces<br />
nouveaux modes de consommation.<br />
TEXTE : SARAH BRAUN<br />
IMAGES : MARIE DE DECKER<br />
56 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce
06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA Networking by clc<br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 57
Networking by clc<br />
BUSINESS MEDIA<br />
06.<strong>2019</strong><br />
58 - <strong>CONNECT</strong><br />
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