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Kevin Durant, qui<br />
a joué un match à<br />
Dyckman en 2011, y<br />
a fait une visite surprise<br />
l’été dernier.<br />
Ce qui est remarquable quand on s’y<br />
intéresse, c’est le nombre de personnes<br />
impliquées à Dyckman. Les familles du<br />
quartier dont les enfants participent aux<br />
matches travaillent aussi à subvenir à<br />
leurs propres besoins en vendant des saucisses,<br />
des chiche-kebabs et des boissons<br />
sur des stands tout autour du terrain.<br />
Côté spectateurs, les habitués ont des<br />
sièges assignés de facto, de sorte que les<br />
nouveaux arrivants qui tentent de s’y<br />
incruster se font refouler vers l’arrière.<br />
Lors des plus grosses soirées, la foule<br />
déborde sur le terrain...<br />
Si vous visitez le Monsignor Kett<br />
Playgound à l’heure du déjeuner n’importe<br />
quel jour de l’été, vous n’y verrez<br />
rien de plus que des paniers et des sièges<br />
vides, quelques enfants et un ballon.<br />
L’endroit semble plus propre et plus pimpant<br />
que la plupart des autres terrains<br />
de jeu municipaux, mais sinon c’est exactement<br />
comme à l’époque où Kenny<br />
« Les gosses<br />
d’ici ne rêvent<br />
pas de devenir<br />
assez bons<br />
pour jouer en<br />
NBA. Ils rêvent<br />
de devenir<br />
assez bons<br />
pour jouer<br />
à Dyckman. »<br />
Stevens, Omar Booth et Michael Jenkins<br />
se retrouvaient pour s’affronter sur ces<br />
mètres carrés qui allaient devenir la place<br />
forte du basket new-yorkais.<br />
Vers 16 heures, à Dyckman, l’atmosphère<br />
change. On lance les préparatifs et<br />
soudainement, il y a de l’électricité dans<br />
l’air. « Vous détournez votre attention, dit<br />
Bond, et tout cela se produit en quelques<br />
secondes. »<br />
À 18 heures, alors que la chaleur poisseuse<br />
perd un peu de sa vigueur et que<br />
les ombres s’allongent, les 1 600 places<br />
assises se remplissent, la plupart par<br />
des gens du quartier. Un DJ pousse la<br />
musique et les speakers prennent leurs<br />
micros. Les équipes se rassemblent pour<br />
un entre-deux sur le terrain central ; la<br />
soirée est lancée.<br />
Cette transformation est surprenante,<br />
sauf pour quiconque a vécu autour de<br />
Dyckman et la voit se reproduire systématiquement<br />
à chaque fin de journée, l’été,<br />
depuis trente ans. Ceux qui ont assisté<br />
au tout premier tournoi organisé à la hâte<br />
ont encore du mal à assimiler le fait<br />
que Dyckman soit maintenant devenu<br />
« <strong>The</strong> » Dyckman.<br />
Sauf que, au fond, ce qui se passe<br />
maintenant au Monsignor Kett<br />
Playground est exactement<br />
comme lorsque les trois amis<br />
ont débuté : le même terrain, la même<br />
communauté et le même jeu, mis en<br />
valeur dans toute sa grâce et sa force,<br />
sa férocité et sa beauté.<br />
Pour Stevens, qui est toujours un<br />
bon ami de Booth et de Jenkins, et qui<br />
entraîne maintenant les fils des joueurs<br />
de playground qu’il a entraînés quand il<br />
était plus jeune, Dyckman reflète la vie<br />
elle-même. Vous pouvez gagner en âge et<br />
devenir plus sage, mais vous n’avez pas<br />
besoin de grandir totalement, parce que<br />
vous avez toujours le jeu.<br />
« Beaucoup de choses se sont passées<br />
depuis, articule Stevens dans un rire<br />
léger. Je ne réalise même pas que cela fait<br />
trente ans, parce que j’ai l’impression que<br />
c’était encore hier. »<br />
L’édition <strong>2019</strong> du tournoi de Dyckman<br />
se tiendra à New York et aura lieu sept<br />
jours sur sept, pendant dix semaines,<br />
de juin à août.<br />
dyckmanbasketball.com<br />
THE RED BULLETIN 63