« PARFOIS, LES RÉPONSES LES PLUS PROFONDES VIENNENT DE SOI-MÊME. »
McCastle s’entraîne dans le parc forestier de Portland en portant des cordes et un sac rempli de 38 kilos de sable. qu’il a menés tout au long de sa vie ? Il ne peut rien y faire aujourd’hui. « J’ai laissé filer les choses auxquelles je n’avais pas besoin de me raccrocher », expliquet-il. Dix heures plus tard, il réalise ce qui est considéré comme son premier record du monde, même si aucun organe officiel n’était présent. Il avale un énorme steak, avant de se traîner chez lui puis dans son lit. Dès lors, Mike McCastle est tout entier dévoué à ses Douze Travaux. En mai 2015, il grimpe une corde pendant 27 heures pour simuler l’ascension du mont Everest, afin de sensibiliser le grand public à la recherche sur la maladie de Parkinson et récolter des fonds. En septembre 2015, il réitère avec les tractions, une fois encore en l’honneur des vétérans blessés au combat. Cette fois-ci, il réalise 5 804 tractions sans blessure grave, tout en portant un poids de quinze kilos. En mai 2016, Mike McCastle loue un camion Ford F-150, il emporte 70 litres d’eau et se met en route vers la vallée de la Mort. Son objectif : attirer l’attention du grand public sur le suicide chez les vétérans. À l’époque, on estime que 22 vétérans se donnent la mort chaque jour. Certains d’entre eux faisaient partie de ses amis. Le désert était le symbole de leur morosité. Mike McCastle avait prévu d’attacher un harnais à sa poitrine, d’installer une courroie et de tirer le camion sur 35 km. « Je voyais cela comme l’occasion de réaliser ma propre introspection, racontet-il. Les réponses les plus profondes viennent parfois de soi-même. » Les heures passent et la température grimpe. Seul dans le désert, Mike McCastle fait alors l’expérience d’une solitude écrasante, telle qu’il ne l’a jamais connue. Chaque cellule de son corps lui hurle d’abandonner. Mais de temps en temps, il lève les yeux et voit les feux arrière d’un inconnu : l’espoir. Au bout de 19 heures, il atteint son but. En 2018, Mike McCastle est physiquement épuisé, mais prêt pour un nouveau type de challenge. Alors qu’il étudie la psychologie à l’université et travaille en tant qu’entraîneur à Portland (Oregon), il reçoit un e-mail de sollicitation de la part d’un certain Colin O’Brady. Aujourd’hui, son nom est associé au record de la traversée de l’Antarctique en 54 jours, lors d’un périple que Colin O’Brady a lui-même baptisé <strong>The</strong> Impossible First. Mais à l’époque, il n’est pas connu. Après s’être jaugés mutuellement pendant deux minutes, Colin O’Brady sait que Mike McCastle est le coach qu’il lui faut. Le programme élaboré par Mike McCastle tient en trois éléments clés : la force, l’endurance et la concentration mentale. Selon Colin O’Brady, c’est d’ailleurs le mental, la concentration maximale, qui « fait la différence entre échec et réussite ». Jamais Colin O’Brady, athlète professionnel, n’a vécu une telle expérience. Mike lui demande par exemple de faire la planche avec ses deux mains dans des seaux de glace, puis de rester en position de squat, les deux pieds dans des seaux de glace. En même temps, il doit construire des Lego, faire des dizaines de nœuds, ou encore résoudre des problèmes mathématiques. Puis, les pieds gelés, il fait des tests d’équilibre, d’agilité, etc. Mike McCastle consigne chaque erreur de Colin O’Brady, même la plus insignifiante. « Pendant tous ces exercices, Colin devait se focaliser sur une seule chose : contrôler sa respiration », précise Mike McCastle. Si vous contrôlez votre respiration, vous contrôlez votre esprit. Et dans les moments de stress intense, cela peut vous aider à rester en vie. Comme lorsque vous essayez de monter une tente par – 20 °C. Lorsque les fonctions de motricité fine sont ralenties par vos mains gelées. Lorsque le cerveau est sonné et que le corps doit lutter contre des vents à 130 km/h. Si Colin O’Brady parvient à être en transe pendant ces exercices, il peut retarder le temps de réaction du cerveau reptilien. Et s’il est capable de garder l’esprit clair un peu plus longtemps, cela peut littéralement lui sauver la vie. « Une fois arrivé en Antarctique, raconte Colin O’Brady, je me suis rendu compte à quel point ce type était génial. » Plusieurs fois par semaine, Mike McCastle se rend au Forest Park de Portland, l’une des plus grandes forêts urbaines des États-Unis. Dans la brume et la fraîcheur de l’air, sous une canopée d’arbres couverts de mousse qui s’élèvent à plus de 60 mètres, il se sent chez lui. Alors que la piste commence à monter, il accumule les pauses afin de remplir le sac qu’il porte sur ses épaules avec 38 kilos de sable au total. Il s’entraîne pour sa prochaine tâche : escalader le mont Whitney, le plus haut sommet des États-Unis, en dehors de l’Alaska. Il prévoit de porter un haltère de 75 kilos afin d’allier force et endurance. Pourquoi ? Pour faire connaître la maladie de Parkinson. Cet haltère symbolise le poids que ces hommes et ces femmes portent lors de leur combat contre la maladie. Jusqu’au sommet, il le jure : « Je porterai ce fardeau. » Instagram : @mikemccastle 77
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