Le Chevalier - N°57
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<strong>Le</strong> « Roi de la raclette parmi nous.<br />
EDDY BAILLIFARD À LA MANŒUVRE<br />
Qui mieux que celui que l’on qualifie de «Roi de la raclette» pour nous accompagner<br />
lors de ce chapitre? <strong>Le</strong> Bagnard, véritable ambassadeur de cet<br />
emblème culinaire valaisan, parcourt régulièrement le monde pour en assurer<br />
la promotion. En l’occurrence, le terme d’ambassadeur n’est en rien<br />
usurpé: «Je viens à Bruxelles trois à quatre fois par année pour des soirées<br />
spéciales. Ces événements affichent toujours complet. <strong>Le</strong> personnel diplomatique<br />
adore nos raclettes», expliquait-il ce printemps dans la presse.<br />
Hormis sa personnalité haute en couleur qui lui garantit un fort capital de<br />
sympathie, le ressortissant de Bruson est avant tout un fin connaisseur de nos fromages valaisans. Il<br />
aura sans nul doute à cœur de le démontrer à Grächen.<br />
www.eddy-baillifard.com<br />
Entre histoire et légendes<br />
Une spécialité culinaire aussi atypique que la raclette ne pouvait que véhiculer son lot d’interprétations<br />
quant à son origine. Lorsqu’on se plonge dans les arcanes de son histoire, on découvre, sans surprise,<br />
des informations que nous qualifierons prudemment d’hétéroclites. <strong>Le</strong>s sources les plus audacieuses<br />
n’hésitent pas à faire remonter l’existence de notre célèbre fromage cantonal au IVe siècle avant Jésus-Christ.<br />
On prétend que les contemporains de l’Empire romain l’auraient tenu en haute estime.<br />
Beaucoup de trous<br />
Bizarrement, la chronologie disponible s’interrompt ensuite pendant pas moins de dix siècles, sans<br />
que l’on sache de quelle manière aura évolué notre spécialité durant ce laps de temps. <strong>Le</strong>s historiens<br />
recommencent à produire des commentaires sur une période qui court du XIV au XIXe siècle. En les<br />
lisant, on apprend que nos fameuses meules auraient notamment servi de monnaie et de moyen de<br />
rémunération. Elles auraient en outre fait l’objet de premières exportations.<br />
<strong>Le</strong> père fondateur<br />
Voilà pour le produit. Mais qu’en est-il de la recette du fromage fondu elle-même? En consultant les<br />
travaux des chercheurs mentionnés ci-dessus, on découvre qu’un viticulteur valaisan prénommé Léon<br />
(on ignore en revanche son nom de famille) aurait inventé cette méthode de préparation inimitable.<br />
Par une froide journée, ledit Léon aurait réchauffé un morceau de fromage sur son feu de bois et l’aurait<br />
dégusté, se laissant conquérir par le résultat obtenu de la sorte.<br />
Baptisé<br />
Pour les amateurs de datation, on estime que le fromage fondu était connu en Valais dès 1574. Son<br />
appellation «raclette» ne lui aurait cependant été rattachée qu’en 1874. Quelles qu’aient été les étapes<br />
qui ont conduit à son évolution, cette spécialité fait aujourd’hui partie des symboles majeurs du Valais.<br />
<strong>Le</strong> Chapitre de Grächen nous offrira une opportunité idéale pour nous en convaincre en explorant une<br />
sélection de produits issus de diverses zones géographiques. D’ores et déjà, un excellent appétit à vous<br />
toutes et à vous tous!<br />
François Praz<br />
Épistolier<br />
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