Charles Quint, devenu empereur chrétien, mandaPedro Navarro, son homme de main, en Afrique duNord, de récupérer ces forces vives appartenantà l’Espagne. A Bejaia, il faisait tatouer sur la figureles Andalous évadés en Algérie d’un S avec un clou:esclavo pour toujours. Il est probable que dans cecontexte atroce, les femmes kabyles aient choiside réaffirmer leur tradition du tatouage facialafin d’éviter celui des catholiques ( sur un visagetatoué, on ne voyait plus si bien le «S clavo» faisantla gloire des maîtres espagnols).Cette politique, menée aux quatre coins del’empire espagnol catholique (et même auxfrontières), finit par provoquer la rébellion justifiéedes musulmans et des métis et l’Islam devint lareligion de la libération.Bab Aruç, marin grec, après deux ans de torturecontinue dans la chambre des horreurs de lacitadelle chrétienne de Bodrum, des chevaliers deSaint-Jean de Rhodes (qui devinrent les chevaliersde Malte après avoir été expulsés de Rhodespar Suleyman le Magnifique), devint le Bénévole,petit père des peuples opprimés, dé-chaineurd’esclaves, en collaboration avec l’esclave devenuempereur ottoman, et pour lequel la libérationdes esclaves de chrétiens et leur conversionà l’islam, afin de ne plus jamais être esclaves,était une priorité. Il devint le premier roi d’Algeret, avec Mimar Sinan, juif Calabrais converti àl’Islam et ingénieur civil de génie, fit construirela jetée reliant le fort espagnol à la ville, ainsique ses astucieuses défenses hydrauliques, quiprovoquèrent l’écrasante défaite de Charles V.Dans cette ère dite « ottomane » d’Alger, bien peuvinrent de Turquie, d’autant que le roi Hassan PachaVeneziano, vénitien comme l’indique son nom,parvint à faire en sorte que n’importe quel habitantd’Alger puisse se faire janissaire et ainsi participerà la défense de la ville. Ce privilège unique danstout l’empire ottoman limitait aussi les entrées dejanissaires turcs ou roumains à Alger, définissantle royaume comme autosuffisant. Ceux qui, dans«Topographie et Histoire Générale d’Alger», sontnommés comme « Turcs de profession » en réalitéproviennent de :« En commençant par les provinces lointaines 1 del’Europe, on trouve des renégats moscovites, russes,géorgiens, valaques 2 , bulgares, polonais, hongrois,bohêmes, tudesques, norvégiens et danois 3 ,écossais, anglais, irlandais, flamands, bourguignons 4 ,français, navarrais, basques 5 , castillans, galiciens,portugais, andalous, de Valence, aragonais, catalans,majorquins, sardes, corses, siciliens, calabrais,napolitains, romains, toscans, génois, savoyards 6 ,piémontais, lombards, vénitiens, slovènes 7 , albanais,bosniaques, arnautes 8 , grecs, crétois, chypriotes,syriens, égyptiens et même des abechinos 9 , etdes indiens des Indes du Portugal 10 , du Brésil, etde la Nouvelle Espagne 11 ». A ces nouvelles sourcesgénétiques, il faut ajouter les milliers d’esclavesportugais ou espagnols qui se convertirent àl’islam (au moins 30%) et se fondirent dans lasociété algéroise.Les épidémies de malaria ayant tué plus de 60%de la population adulte (ce qui démontre bienson caractère de maladie nouvelle en Algérie), lesFrançais ne firent qu’enfoncer une porte béanteen 1840, se livrant au pillage des anciens alliésdont ils connaissaient les richesses. Les Socialistesfrançais primitifs se mirent à rêver d’un El Dorado,où ils pourraient développer une société plusjuste, sur les bases de la révolution française. Il nesuffisait que « d’exproprier les barbares », selonAdrien Berbrugger.1Eloignées de l’Espagne2Des Balkans3La Norvège était alors comme une province duDanemark ; ce détail démontre une fine connaissanceen politique internationale de la part de l’Auteur4Louis XIV ne parvint à s’approprier du duché deBourgogne qu’en 16785La Biscaye était alors une seigneurie indépendante,bien que déjà unie à la Castille, ainsi que les suivantesrégions espagnoles et italiennes6La Savoie ne faisait pas encore partie de la France7L’Auteur dit Esclavones8L’Auteur dit Arnautas, qui signifie albanais installésdans l’île de Nios (Ios), au service des pachas turcs.9L’auteur dit Abexinos ; les universitaires prétendentque les abexinos étaient soumis au Prêtre Jean, unmythe catholique sur un apôtre égaré en Orient ;certains vinrent à croire qu’il y possédait des arméeset ont avancé qu’il s’agit ici de Huns, convertis auchristianisme. En réalité, il s’agit d’Abyssins convertisà l’islam, recrutés lors du voyage de Suleyman leMagnifique en Inde, « Travel from Alexandria toIndia, 1538 » relaté par le même Antonio Manutius,qui a écrit aussi le présent ouvrage, avec Miguel deCervantes.10Les comptoirs portugais en Inde, comme Goa11Le Mexique ; il est très étrange que ces indigènessoient mentionnés, car la politique de l’Espagne quantà ses colonies était de ne pas ramener vers les terreseuropéennes des indigènes, qu’ils suspectaient d’êtreles juifs des tribus perdues.14 Novembre • Décembre • Janvier 2019/20 - ineffable
La maison d'un esclave (S clavo) à Madrid (Espagne)Références :• Vitruvius. The Ten Books on Architecture. Morris Hicky Morgan ed.• Valturio Roberto. Les douze livres de Robert Valturin touchant la discipline militaire, 1555. Traduitde langue latin en français par Louis Meygret Lyonnais. (Repris des travaux de Vitruvius)• Infant Don Fernando de Bougie, vassal de l’empereur Charles Quint ( ou la politique espagnole del’horreur en Kabylie) pdf en espagnol• Dans la citadelle chrétienne de Bodrum, surtout dans la Tour Gatineau, Dieu est absent• Monique Bodin-Payre. La mise en place d’une vérité historique au XIXème s. en Algérie , (CNRS)• Jean-Louis Marçot. Comment est née l’Algérie Française (1830-1850). La belle utopie.Novembre • Décembre • Janvier 2019/20 - ineffable15