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Production Maintenance n° 68

Le Printemps de la maintenance du futur

Le Printemps de la maintenance du futur

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DOSSIER 16

Global Industrie, CFIA…

Le printemps de la

Maintenance du futur

ENQUÊTE

Exclusif !

Les chiffres du marché

de la maintenance

industrielle 2019

MAINTENANCE EN

PRODUCTION

Le secteur

agroalimentaire à

l’honneur à Rennes

N° 68 | janvier-février-mars 2020 | Trimestriel | 20€

10 32 50 62

MANAGEMENT

Télémaintenance,

analyse de données et

GMAO comme clefs de

réussite

MAINTENANCE

MÉCANIQUE

Pharmacosmetech, le

salon des industries de

process de retour en avril


NOUVEAU !

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ÉDITORIAL

Un langage commun entre les hommes

pour faire dialoguer les machines

Un peu comme au moment du massage de la charrette à l’automobile il y a plus de 120

ans, deux métiers qui jadis s’ignoraient entraient alors en contact direct. D’un côté les

concepteurs de moteur à explosion, de l’autre les fabricants de voitures (tirées par des

chevaux bien sûr !). Plus exactement, ces deux domaines d’activités, l’un ayant plusieurs

milliers d’années d’existence, l’autre encore embryonnaire, travaillaient chacun de son

côté avant de passer à l’intégration des deux éléments.

Olivier Guillon

Rédacteur en chef

Mais lorsque, très vite, il a fallu

prendre en compte l’aérodynamisme,

le design et la propulsion, ils ont

bien dû commencer à travailler

ensemble, main dans la main,

avant d’unir véritablement leurs

forces et leurs savoir-faire pour enfin

créer l’automobile que l’on connaît

aujourd’hui.

« Les métiers de l’IT viennent à la

rencontre de ceux de la production et

de la maintenance ; encore faut-il leur

faire adopter un langage commun pour

qu’ils se comprennent… »

Actuellement, nous vivons la même histoire dans l’industrie, à peu de choses près. Sauf

qu’ici, ce sont les métiers de l’IT qui viennent à la rencontre de ceux de la production et

de la maintenance. Il n’est donc pas difficile d’imaginer que, dans un contexte accéléré

de transformation digitale des entreprises industrielles, bon nombre d’opérateurs, de

techniciens et de responsables maintenance ont du mal à s’imprégner des technologies

(même si beaucoup sont utilisées quotidiennement) et du vocabulaire employé par le

service informatique. Le vocabulaire étant à cet effet le principal frein à la mise en place

de l’industrie du futur. Dans cette démarche, il est indispensable de trouver un meneur,

un chef de projet capable de faire communiquer ces deux mondes pour qu’enfin les

machines puissent un jour se parler entre elles… ●

Envie de réagir ?

@productionmaint

ÉDITEUR

MRJ Informatique

Le Trèfle

22, boulevard Gambetta

92130 Issy-les-Moulineaux

Tel : 01 73 79 35 67

Fax : 01 34 29 61 02

/Facebook.com/

productionmaint

/@productionmaint

Direction :

Michaël Lévy

Directeur de publication :

Jérémie Roboh

Rédacteur en chef :

Olivier Guillon

o.guillon@mrj-corp.fr

COMMERCIALISATION

Publicité :

Sonia Cheniti

s.cheniti@mrj-corp.fr

Diffusion et Abonnements :

vad.mrj-presse.fr

Prix au numéro :

20 €

Abonnement 1 an :

85 € / 4 numéros

Étranger :

100 €

Règlement par chèque

bancaire à l’ordre de MRJ

RÉALISATION

Conception graphique :

Eden Studio

Maquette :

Gaëlle Vivien

Impression :

Rivadeneyra, sa

Calle Torneros, 16

Poligono Industrial de Los Angeles

28906 Gerafe - Madrid

N°ISSN :

1632 - 4153

Commission paritaire :

0419T83214

Dépôt légal : à parution

Périodicité : Trimestrielle

Numéro : 68

Date : janvier-février-mars 2020

RÉDACTION

Ont collaboré à ce numéro :

Jean-Jacques Enrich

(Valouy Conseil),

Florian Gimenez

(dB Vib Instrumentation),

Daniel Mazières

(UESystems France),

Jean-Paul Souris

(S Consultants SAS)

Membre du réseau REPM-EMPN

CRÉDITS

photo de couverture :

Photo : Shutterstock

Crédit : ©Zapp2Photo

Toute reproduction, totale ou

partielle, est soumise à l’accord

préalable de la société MRJ.

Ce numéro comporte :

Une brochure piquée

Automation 24.

Une brochure collée Megger.

PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020 ı1


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SOMMAIRE

DOSSIER

ENQUÊTE

Exclusif !

Les chiffres du marché

de la maintenance

industrielle 2019

MAINTENANCE EN

PRODUCTION

Le secteur

agroalimentaire à

l’honneur à Rennes

DOSSIER 16

Global Industrie, CFIA…

Le printemps de la

Maintenance du futur

10 32 50 62

MANAGEMENT

Télémaintenance,

analyse de données et

GMAO comme clefs de

réussite

MAINTENANCE

MÉCANIQUE

Pharmacosmetech, le

salon des industries de

process de retour en avril

16

16 La maintenance du futur à l’honneur sur Global Industrie Paris

SPÉCIAL MAINTENANCE DU FUTUR

18 Maintenance 4.0 : l’industrie française doit réagir, selon le cabinet IAC

Partners

22 Le MES conforte l’usine nantaise de Daher dans sa transformation digitale

24 Duncha France améliore la qualité de ses process avec le MES

28 De la maintenance à distance grâce à la technologie des ultrasons

N° 68 | janvier-février-mars 2020 | Trimestriel | 20€

Actualités

06 Formation technique EPI :

prochaine session du 16 au 20

mars

06 Innova Maintenance revient le 9

avril prochain

06 SKF inaugure son Centre de

services dédié aux couronnes

d’orientation

06 Atos accompagne la croissance

de Goli Nutrition avec des

technologies de maintenance

prévisionnelle

08 Smart Industries : des

nouveautés en rafale sur le stand

Schaeffler

08 Megger et Electro Rent signent

un accord européen

08 Maintivox : le 1er podcast

qui donne la parole à la

communauté maintenance

08 Emploi : les industriels bordelais

se rassemblent pour le 1 er jobdating

de la maintenance

10 Exclusivité Production

Maintenance - les tendances

économiques du marché de la

maintenance industrielle

Maintenance en

production

Spécial CFIA

32 Le secteur agroalimentaire à

l’honneur à Rennes !

34 Immersion dans la maintenance

de l’usine Heineken de

Schiltigheim

41 Quand le MES s’invite dans les

Grands Moulins de Paris

44 Un outil de MES pour répondre

aux exigences de production de

pains à hamburgers

46 La stratégie d’OET et de la

holding Altenov pour répondre

aux besoins de l’industrie

agroalimentaire

48 Audité par l’IFS Food : source

d’inquiétude ou opportunité ?

49 Des solutions garanties sans

MOSH ni MOAH pour le secteur

alimentaire

Ligne de production Mecatherm

Management

Télémaintenance-

Données-GMAO

50 La GMAO de Carl au chevet de la

maintenance d’ArianeGroup

54 L’analyse des données, le

préalable à la Maintenance 4.0.

©Boehringer

58 Plus de dix ans de retour

d’expérience GMAO pour

Multibase (groupe DuPont)

Maintenance

mécanique

Spécial pharmacosmetech

62 Pharmacosmetech, le rendezvous

des industries de process

de retour début avril !

63 Double victoire pour la

technologie hydraulique « stop

and start » certifiée

64 Simplification et mobilité via SAP

dans l’industrie pharmaceutique

65 Focus sur le TRS, pour une mise

en place et un ROI rapides

68 Maintenance conditionnelle : un

nouveau capteur pour l’analyse

d’huile

Outils

70 Agenda

72 Au sommaire du prochain

numéro

72 Index des entreprises citées et

des annonceurs

72 Le chiffre à retenir

PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020 ı3



NOS DOSSIERS EN UN CLIN D’ŒIL

TECHNOLOGIES

Le printemps de la Maintenance

du futur p. 16 à 30

© O. Guillon

Si le terme d’Industrie 4.0 est sur toutes les lèvres, il n’est plus

seulement évoqué par les institutionnels et autres hommes

politiques bien conscients de la carte à jouer pour redynamiser

l’économie de nos territoires. L’industrie 4.0 suscite aussi un

vif et réel intérêt de la part des acteurs du terrain, à savoir les

professionnels de la production, mais aussi la maintenance.

En visitant le salon Global Industrie, ils pourront découvrir de

nombreuses solutions technologiques en la matière.

MAINTENANCE EN PRODUCTION

Le secteur agroalimentaire

à l’honneur au CFIA Rennes p. 32 à 49

© Grands Moulins de Paris

À l’heure où la filière agricole subit les conséquences de

politiques françaises et européennes qui l’ont incitée à produire

toujours plus, l’industrie de l’agroalimentaire a choisi l’heure

du 4.0. Dans ce dossier spécial CFIA Rennes 2020 – événement

dont le magazine Production Maintenance est partenaire média

– seront abordés différents aspects technologiques de l’industrie

agroalimentaire, à commencer par différents exemples

d’applications de solutions de MES.

MANAGEMENT

Quelles clefs de réussite

pour la Maintenance 4.0 p. 50 à 60

© dr

Pas de maintenance du futur sans un outil logiciel performant

tel qu’une GMAO, mais aussi de bonnes pratiques de départ

à commencer par la connaissance de l’enjeu lié au recueil et

à l’analyse des données. Outre deux reportages consacrés à

l’implémentation d’outils de GMAO, l’un chez ArianeGroup, l’autre

chez DuPont-Multibase, ce focus verra intervenir un spécialiste

MAINTENANCE MÉCANIQUE

Pharmacosmetec met les

industries de process en lumière

p. 62 à 70

©Sean Breithaupt

Le printemps est une saison propice au renouveau des espèces.

Il l’est également pour les salons. Outre Global Industrie et

le CFIA, un autre salon qui a fait son apparition l’an dernier

revient pour sa deuxième édition ; Pharmacosmetec, implanté à

Chartres, est consacré cette fois à l’industrie du process dans la

pharmacie et la cosmétique.

PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020 ı5


ACTUALITÉS

EN BREF

SKF inaugure son Centre

de services dédié aux

couronnes d’orientation

SKF a inauguré le 21 janvier

dernier, sur son site de Saint-

Cyr-sur-Loire (Indre-et-Loire),

un centre de services destiné

à la réparation et la production

de pièces de rechange pour

les couronnes d’orientation.

Outre l’utilisation d’appareils

de mesure 3D et de machines

digitalisées et autonomes, le

centre aura la possibilité de suivre

le comportement des couronnes

à distance et en temps réel grâce

à des capteurs installés dans les

roulements. ●

Atos accompagne la

croissance de Goli Nutrition

avec des technologies de

maintenance prévisionnelle

Atos, leader international de la

transformation digitale, et Goli

Nutrition, entreprise innovante du

domaine de la santé et créatrice

de la première gomme au vinaigre

de cidre de pomme au monde

(les gommes ACV), annoncent

aujourd’hui qu’Atos accompagnera

Goli avec ses technologies de

maintenance prédictive as-a-

Service (Predictive Maintenanceas-a-Service)

de son portefeuille

de solutions et services Codex.

Celles-ci permettront d’améliorer

le contrôle de la qualité, ainsi

que d’augmenter la durée de vie

et la capacité des équipements

et processus de fabrication

automatisés de Goli, contribuant

ainsi au succès et à la croissance

de l’entreprise. ●

L’ACTU DE NOTRE PARTENAIRE

Formation technique EPI :

prochaine session du 16 au 20 mars

La formation Technique EPI est un module complet sur les équipements de protection

individuelle, animée par de véritables experts dans leur domaine. Cette formation,

d’une durée de 32 heures réparties sur cinq jours - du 16 au 20 mars, a lieu à Paris,

dans les locaux du Synamap, Syndicat national des acteurs du marché de la prévention

et de la protection. Elle s’adresse aux utilisateurs et prescripteurs d’EPI, ainsi qu’à tous

les acteurs du marché de la prévention et de la protection au travail.

Cette formation permettra d’acquérir les connaissances indispensables sur les EPI en

abordant les différents types de protection et la réglementation en vigueur : protection

auditive, protection des mains, protection des pieds, protection des voies respiratoires,

protection de la tête, protection des yeux, protection haute-visibilité, protection contre

les chutes de hauteur, vêtements de protection. Démonstrations produits, cas pratiques,

vidéos, les intervenants de cette formation associent la pratique à la théorie, ce qui permet

aux stagiaires de bénéficier d’une approche «terrain». Le côté concret permet de mieux

visualiser les problématiques réglementaires et évaluer l’acquisition de connaissances. ●

EN SAVOIR PLUS > www.synamap.fr

Contact > Laure Ferrus - lferrus@synamap.fr

EN SAVOIR PLUS > iutlps.unistra.fr

ÉVÉNEMENT

Innova

Maintenance

revient le 9 avril

prochain

Le Pôle Maintenance de l’IUT Louis Pasteur de Schiltigheim (université de

Strasbourg), en collaboration avec l’Association française des ingénieurs et

responsables de maintenance (Afim) organisera le 9 avril prochain, à partir de

9 heures, une journée en direct sur le thème : « Maintenance & Innovation » dans le

cadre d’Innova-Maintenance à l’IUT Louis Pasteur de Schiltigheim (67).

Au programme de cette journée annuelle, de multiples conférences portant, globalement,

sur des questions liées à la « maintenance du futur ». Parmi les sujets retenus, le concept

machine M-Cube de Würth, la mise en œuvre de la solutin Securafim, l’exploitation

des « data sciences », la lubrification intelligente ou encore le deep learning et la place

de l’IA dans la maintenance prévisionnelle. ●

6ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020


Contrôles

qualité

PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020 ı7


ACTUALITÉS

EN BREF

Maintivox : le 1 er podcast

qui donne la parole à la

communauté maintenance

Maintivox, le nouveau podcast original

dédié à l’univers de la maintenance

proposé par la plateforme

Emploi-MaintenanceIndustrielle,

est disponible depuis le 1er février

2020. Le podcast constitue un moyen

de trouver du contenu de qualité

disponible à la demande. Partant

du constat que les métiers de la

maintenance sont passionnants et

souvent méconnus, Emploi-MaintenanceIndustrielle

souhaite donner

la parole à ceux qui en parlent le

mieux, les professionnels de la

maintenance. À travers des interviews

de professionnels, sont

abordés le quotidien d’un métier,

une thématique d’actualité ou une

expertise spécifique. L’objectif est

de permettre à l’auditeur de rentrer

dans le quotidien de cette profession,

de lui apporter un témoignage, des

pistes de réflexion et des solutions.

Le format d’une interview est d’environ

30 minutes. À ces interviews

bi-mensuelles s’ajoute une émission

« Actu » qui en 7 minutes fait le point

sur les événements maintenance de

la semaine. Il est à retrouver sur le

site emploi-maintenanceindustrielle.

com/podcast-maintivox/ et sur les

plateformes habituelles (Itunes,

Deezer, Spotify, Google Podcasts...). ●

Emploi : les industriels

bordelais se rassemblent

pour le 1er job-dating de la

maintenance

Le premier job-dating exclusivement

dédié aux métiers de maintenance

de la région bordelaise aura lieu le

17 mars prochain. À cette occasion,

plus d’une dizaine d’industriels de

la région seront présents à l’Espace

Beaulieu pour rencontrer des

professionnels de la maintenance

des équipements industriels en

vue de recruter sur ces métiers en

tension. ●

SOLUTIONS

Smart Industries : des nouveautés

en rafale sur le stand Schaeffler

À

l’occasion du salon Smart Industries 2020, Schaeffler présentera sur son stand (4Q60,

hall 4) ses dernières nouveautés dans le domaine des systèmes mécatroniques, mais

également des solutions industrie 4.0 et ses services digitaux pour la maintenance.

L‘ application pour smartphone de Schaeffler entend offrir une nouvelle façon de surveiller

les installations. La société présentera sur le salon les systèmes d’alerte précoce pour

l’enregistrement et la visualisation de tous types de données d’exploitation. Quant à

l’application ConditionAssistant Schaeffler, celle-ci permet au technicien de surveiller

facilement les machines et leurs roulements et de faire une première évaluation de l’état

des unités telles que les moteurs électriques, les pompes, les ventilateurs, etc.

Enfin, le service numérique Schaeffler ConditionAnalyzer propose des analyses encore

plus approfondies. Ce service digital analyse automatiquement les données vibratoires des

capteurs et, le cas échéant, annonce l’imminence d’un dommage. Le service numérique

identifie les composants endommagés du roulement sans l‘intervention d’experts qualifiés. ●

EN SAVOIR PLUS > www.schaeffler.fr

LOCATION

Megger et Electro Rent

signent un accord européen

Electro Rent, intégrant à présent Microlease and Livingston, a conclu un accord

majeur avec Megger portant des solutions de location flexibles couplées à des

conseils et une assistance d’experts. Ce nouvel accord permettra aux clients

d’Electro Rent d’accéder aux outils industriels de pointe de Megger en matière de test

et mesure électrique.

Complétant la gamme d’équipements proposés par Electro Rent, cet accord fournira

aux industriels un accès direct à toute une série d’outils essentiels dans la production

et distribution électrique (équipements pour les tests d’isolement et de résistance, des

transformateurs, des relais de protection, des disjoncteurs, des batteries, des machines

tournantes ou encore des câbles). ●

EN SAVOIR PLUS > fr.megger.com

8ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020


C A P T E U R D E

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ACTUALITÉS

EXCLUSIVITÉ

Les tendances économiques du marché

de la maintenance industrielle

L’équipe de l’Observatoire Réseau maintenance, spécialisée dans le marché de la maintenance industrielle

depuis 1988, réalise chaque année une enquête de conjoncture auprès des donneurs d’ordres industriels afin

d’avoir une vision précise de l’évolution des dépenses de maintenance et des budgets de sous-traitance qui

en résultent. Le résultat de ces travaux est mis en perspective avec les prévisions macro-économiques et

sectorielles réalisées par Pair-Conseil et Valouy Conseil.

UNE REPRISE EUROPÉENNE QUI S’ESSOUFFLE

EN 2019, PÉNALISÉE PAR LES DIFFICULTÉS

INDUSTRIELLES

Le contexte international est caractérisé par un coup de frein

au commerce mondial qui s’est poursuivi en 2019. Plusieurs

facteurs ont pesé : les tensions commerciales Sino-américaines,

le long et incertain feuilleton du BREXIT, les difficultés

spécifiques du secteur automobile avec les nouvelles normes

de motorisation. Mais aussi, la baisse des importations chinoises

avec une transition entamée de l’empire du Milieu vers une

économie plus orientée « services ». Heureusement, en raison

du nouveau poids du pétrole de schiste, le prix du pétrole est

resté de marbre aux tensions géopolitiques au Moyen orient,

permettant une désinflation favorable au pouvoir d’achat des

ménages occidentaux. Enfin, l’euro est resté stable, pour partie

en raison du nouveau round d’assouplissement monétaire

initié par la BCE.

Dans ce contexte, l’économie européenne a confirmé son

coup de frein significatif en deçà de son rythme potentiel

désormais de 1,5% par an (faiblesse des gains de productivité,

démographie en nette inflexion). La croissance allemande,

en première ligne du coup de froid industriel, et en

particulier de l’investissement, a fortement freiné. Enfin

la croissance française, qui a plutôt bien résisté grâce aux

mesures budgétaires de fin 2018 en faveur des ménages,

a toutefois été pénalisée par les grèves du T4. Ensuite la

politique budgétaire européenne a levé le pied sur l’austérité

et la BCE a réactivé ses achats d’actifs obligataires et a baissé

ses taux directeurs entrainant les taux d’intérêt sur les dettes

publiques des pays du cœur de la zone € en territoire négatifs

(redonnant ainsi des marges de manœuvre budgétaires aux

Etats).

Après 1,2% en 2018, l’économie française devrait croître de

1,1% en 2020, en deçà de son faible potentiel (1,4% par an).

Les facteurs baissiers sont nombreux (négociations de la

future relation commerciale UK/UE, craintes de tensions

commerciales avec les USA de D.Trump, incertitudes sur

la durée de l’épidémie de Coronavirus) en dépit du fait que

les indicateurs industriels les plus récents avancés suggèrent

une modeste reprise de l’activité au niveau mondial. Mais, la

politique économique est contracyclique avec une mobilisation

progressive (et encore insuffisante) de l’outil budgétaire pour

redynamiser l’économie européenne (en Allemagne aussi !),

tandis que la BCE a vite réagi. L’investissement des entreprises

freinerait mais ne se contracterait pas avec des taux d’utilisation

des capacités encore élevés.

UNE INDUSTRIE FRANÇAISE PLUTÔT RÉSISTANTE

EN 2019, MAIS QUI MONTRE DES SIGNES DE

RALENTISSEMENT PLUS MARQUÉS SUR LE DERNIER

TRIMESTRE

Alors même que l’industrie allemande accusait un net

ralentissement dès le début d’année 2019, plombée par

ses marchés à l’export et les difficultés de mise en œuvre

des nouvelles normes environnementales dans le secteur

automobile ; les industriels français pouvaient se réjouir de

connaître une situation nettement moins alarmiste que celle

de leurs voisins d’outre Rhin.

Les premières estimations, réalisées par l’Insee, montrent que

la production industrielle nationale en volume aurait progressé

de +0.4% par rapport à 2018. Mais les incertitudes pour la

période à venir restent de mise car le dernier trimestre de

l’année a été marqué par un repli de la production de -0.8%

comparé à la même période de l’année précédente.

10ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020


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ACTUALITÉS

Ce décrochage de fin d’année traduit une chute de la production

dans le secteur du raffinage (-28,3%) et dans une moindre

mesure dans ceux de la fabrication de matériels de transports

(-3,3%), des biens d’équipements (-2%) et dans les industrie

extractives, l’énergie et l’eau (-1%).

Évolution des valeurs et des grands ratios

de la maintenance sur longue période

À l’inverse les autres industries et les productions

agroalimentaires continuent de résister puisqu’elles progressent

respectivement de +0,6% et +0,3%. Il faut toutefois garder en

tête que même si la conjoncture industrielle se dégrade, le

taux d’utilisation des capacités de production reste au-dessus

de sa moyenne de longue période et que de fait, même si

les perspectives d’activités sont moins bonnes, elles restent

meilleures que celles du passé récent.

Évolution du taux d’utilisation des capacités de production dans l’industrie manufacturière (%)

La dernière enquête de l’Observatoire

Réseau Maintenance,

conduite en 2019 auprès d’un

échantillon représentatif de

l’ensemble des activités industrielles,

montrait que les dépenses

annuelles de maintenance

devaient continuer à progresser

mais sur un rythme plus modéré

avec une croissance estimée

à +0,9% pour cette période.

Ce ralentissement est à mettre

en perspective avec un double

phénomène.

Ce sont surtout les évolutions à court terme qui vont dessiner

les tendances d’activité pour 2020. Indépendamment des

évolutions géopolitiques qui sont des marqueurs traditionnels

de l’activité industrielle, l’évolution de l’industrie mondiale sera

très dépendante de la situation sanitaire chinoise. Si l’épidémie

arrive à être rapidement endiguée, l’industrie ne devrait être que

peu impactée par la crise épidémique. A l’inverse, une flambée

du nCov-2019 pourrait entraîner une crise d’approvisionnement

des industriels en matières premières et produits semi-finis.

LES DÉPENSES TOTALES DE MAINTENANCE

RESTENT SOUS VIGILANCE POUR FAIRE FACE AUX

INCERTITUDES DE L’ÉVOLUTION CONJONCTURELLE

En 2018, les dépenses totales de maintenance de l’industrie

française avaient marqué une progression de +1,3%, pour s’établir

à 22,7 milliards d’euros courants.

D’une part, dans les secteurs

de l’énergie, le grand carénage

nucléaire est désormais dans

son rythme de croisière avec un

volume annuel de dépenses qui se stabilise autour de 4 milliards

d’euros par an, il est donc moins contributeur à l’évolution des

dépenses totales que par le passé récent.

D’autre part, les industriels du secteur manufacturier, étant

soumis à des incertitudes sur les évolutions conjoncturelles

court-terme, s’inscrivent dans des stratégies de pilotage de

la production par la maîtrise des coûts fixes. La maintenance

étant l’un des principaux leviers pour y parvenir. Il est toutefois

important de noter que cette dynamique ne traduit pas des

coupes franches sur les budgets de maintenance, mais plutôt

des phénomènes de rationalisation des dépenses qui passent,

soit par de l’optimisation technique (gestion plus efficiente des

échéances de maintenance), soit par de l’optimisation financière

(révision des périmètres de dépenses externes qui peuvent

par exemple conduire à des regroupements de prestations

contractualisées pour réaliser des économies d’échelle sur les

coûts internes de gestion induits).

12ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020


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International Conference & Exhibition

10 - 12 juin 2020 Anvers, Belgique

La 4e révolution industrielle, l’IdO et les analyses

prédictifs offrent des possibilités inédites pour la

maintenance, la fiabilité et la surveillance de l’état.

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une occasion unique d’apprendre comment les nouvelles

technologies 4.0 renforcent l’exploitation, la maintenance et

la gestion des actifs pour atteindre une plus grande fiabilité

et une meilleure rentabilité des installations.

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disruptives et les applications réelles de l’IdO et du

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020 ı13


ACTUALITÉS

Structure des dépenses totales en maintenance industrielle

suivant les grands secteurs (millions d’euros)

Structure des dépenses de sous-traitance en maintenance

industrielle suivant les grands secteurs (millions d’euros)

PRIS DANS LEUR ENSEMBLE, LES MARCHÉS DE LA

MAINTENANCE SOUS-TRAITÉE SE PORTENT BIEN

MAIS REFLÈTENT DES SITUATIONS HÉTÉROGÈNES

SUIVANT LES ACTIVITÉS INDUSTRIELLES

En 2019, le marché de la maintenance industrielle accessible

aux prestataires est estimé à 8,7 milliards d’euros soit son

plus haut niveau historique depuis qu’il est mesuré dans le

cadre de l’Observatoire Réseau Maintenance.

Ce constat est à mettre en lien avec l’évolution de la part des

travaux de maintenance réalisés pour la prolongation des

centrales nucléaires et qui représente près de 40% du marché

de la sous-traitance en 2019 contre 20% en 2011. Mais compte

tenu de l’évolution du programme de grand carénage, cette

part devrait rester assez stable d’ici 2025.

Dans l’industrie manufacturière, l’activité de la sous-traitance

reste hétérogène suivant les différentes activités industrielles.

Celle en lien avec les secteurs de l’industrie lourde pâtie des

difficultés structurelles auxquelles sont confrontés les industriels.

Avec l’intensification de la concurrence internationale

dans le cadre d’un ralentissement industriel mondial, la

France a connu de nouvelles fermetures d’usines et des chutes

de production qui sont autant de facteurs qui ont pénalisés

les marchés des sous-traitants, le tout dans un contexte de

fortes pressions sur les prix.

Le secteur du manufacturier léger s’en tire un peu mieux, mais

les sous-traitants sont également soumis aux fortes cyclicités

des donneurs d’ordres qui adaptent en permanence leurs

recours à la sous-traitance pour maîtriser leurs dépenses.

Finalement sur ces segments de marchés, l’activité est restée

stable mais elle a traduit des volumes unitaires d’affaires

moins importants, le prix de vente restant l’un des critères

les plus discriminants pour gagner les contrats.

Sur la période, l’investissement industriel est resté dynamique

permettant aux prestataires de services de disposer de relais

de croissance intéressants en travaux neufs pour contrer

l’atonie des marchés de la maintenance courante.

LES DIFFICULTÉS DE RECRUTEMENT EN

MAINTENANCE NE CESSENT DE S’AMPLIFIER,

UNE SITUATION À RISQUE POUR TOUS LES

INDUSTRIELS

L’emploi reste une problématique majeure chez les maintenanciers

qu’ils soient du côté des donneurs d’ordres ou

du côté des prestataires. Alors que depuis plusieurs années

on constate que l’activité maintenance nécessite le recours

à une montée des niveaux de qualification à l’embauche (à

mettre en lien avec une diffusion croissante de la technologie

dans l’appareil de production), la filière de formation initiale

manque encore cruellement d’attractivité et ne produit pas

suffisamment de candidats pour répondre aux besoins des

entreprises.

Outre les difficultés à disposer d’une main d’œuvre suffisante

pour assurer les besoins en maintenance tout en maîtrisant

la masse salariale consacrée aux personnels de maintenance,

c’est également un problème plus préoccupant qui se dessine.

Comment pérenniser un savoir-faire stratégique pour la

compétitivité des entreprises industrielles françaises si l’industrie

ne parvient pas à attirer des candidats pour renouveler

la pyramide des âges vieillissante de ses maintenanciers ?

Depuis sa création, l’enquête « Besoin en main d’œuvre »

réalisée par pôle emploi montre que les projets de

recrutements en maintenance s’accélèrent, or il ne faut pas

s’y tromper, dans un contexte où la part de l’industrie dans

l’économie nationale reste stable ce n’est pas de nouveaux

emplois dont elle a principalement besoin, mais bien du

14ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020


Évolution du nombre de projets de recrutements en maintenance

dans l’industrie

Les rendez-vous Experts

du pilotage

de l’entreprise industrielle

renouvellement de ceux existants. S’il n’y avait qu’un

défi à relever en maintenance, c’est sans nul doute celui

d’attirer le public vers ces métiers ! ●

Jean-Jacques Enrich

Valouy Conseil

Contact : jjenrich@valouy.com

Tél : 06 63 91 63 00

L’Observatoire Réseau Maintenance de

l’Afim est réalisé en partenariat avec Valouy

Conseil et Pair-Conseil.

Il fédère des décideurs industriels autour de la veille

économique sur l’industrie et les marchés de la

maintenance afin de favoriser le débat et l’échange

entre professionnels acteurs de ces marchés.

Valouy Conseil est une société d’études indépendante

spécialisée dans les approches économiques des

secteurs industriels et des services à l’environnement.

Pair-Conseil est une société d’études indépendante,

sa vocation est d’aider les décideurs à comprendre et

anticiper l’évolution de leur environnement.

L’Afim (Association française des ingénieurs et

responsables de maintenance) est une association

loi 1901 qui fédère 1 600 adhérents appartenant à 1

100 entreprises industrielles. Elle a pour vocation

la promotion et l’évolution des métiers liés à la

maintenance, fonction essentielle de la performance

des entreprises

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020 ı15


TECHNOLOGIES

MAINTENANCE DU FUTUR

ÉVÉNEMENT

La maintenance du futur à l’honneur

sur Global Industrie Paris

Du 31 mars au 3 avril prochains aura lieu au parc des expositions de Paris-Nord Villepinte l’édition

2020 de Global Industrie qui réunira sous la même coupe les salons Industrie Lyon, Midest, Tolexpo

et Smart Industries, salon duquel le magazine Production Maintenance (groupe MRJ Presse) est

partenaire presse.

Au total, pas moins de 2 500 exposants seront présents sur 110 000 m 2 afin d’accueillir les 45 000 visiteurs

prévus. Au programme, de nombreux temps forts comme la remise des Trophées de l’innovation le mardi

soir, un Campus de 1 500 m 2 , un Espace Recherche sur Smart Industries et une Usine connectée de plus de

1 000 m 2 , sans oublier de nombreuses conférences ainsi que, pour la première fois, l’organisation des Golden

Tech, un concours inédit qui distinguera et récompensera les meilleurs professionnels de tous les métiers

industriels (tous âges confondus).

À l’occasion de la troisième édition du salon Global Industrie – la deuxième à Paris, la rédaction de Production

Maintenance a choisi de mettre l’accent sur ces technologies d’aujourd’hui qui font l’usine de demain et

qui, utilisées en partie pour mieux suivre l’outil de production, impactent inévitablement les métiers de

la maintenance ; peut-on alors parler de « maintenance 4.0 » ? Oui, d’un point de vue marketing mais pas

tellement d’un point de vue métier ; la quatrième révolution concernant davantage la production. Néanmoins,

au regard de ce dossier, il va sans dire que la maintenance entre dans une nouvelle ère et celle-ci se traduit

non pas seulement pas la numérisation des processus mais bien par l’interaction entre différents services de

l’entreprise, de la production aux méthodes en passant par la qualité et les achats... ●

Olivier Guillon

LE DOSSIER EN DÉTAIL

18 Maintenance 4.0 : l’industrie

française doit réagir, selon le

cabinet IAC Partners

22 Le MES conforte l’usine

nantaise de Daher dans sa

transformation digitale

24 Duncha France améliore la

qualité de ses process avec

le MES

28 De la maintenance

à distance grâce à la

technologie des ultrasons

16ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020

Global Industrie signe

sa deuxième édition parisienne,

après un salon en 2018 placé

sous la signe du succès

© Foucha


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PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020 ı17


TECHNOLOGIES

MAINTENANCE DU FUTUR

ENQUÊTE

Jean-Baptiste Guillaume,

Directeur associé chez IAC Partners, Jean-Baptiste Guillaume est arrivé au sein du

cabinet de conseil il y a six ans. Il est en charge de la partie « Products Excellence »

couvrant les approches compétitives d’un produit, depuis son positionnement à sa

maintenance.

Maintenance 4.0 :

l’industrie française doit

réagir, selon le cabinet IAC

Partners

Dans son étude publiée fin 2019, le cabinet de conseil revient sur la maintenance 4.0 et son déploiement à

travers les cinq continents (hors Afrique Sub-saharienne) ainsi que ses prévisions du marché à sept ans de

2019 à 2025. L’étude met également en lumière des solutions techniques permettant d’atteindre un niveau

de « maintenance prévisionnelle », étape que les entreprises françaises ont encore du mal à franchir, selon

Jean-Baptiste Guillaume, co-auteur du rapport.

Il y a des études qui se veulent

optimistes, des rapports colportant

les bienfaits de l’industrie du

futur – ou « 4.0 » – et son corolaire

pour la maintenance dite « predictive

maintenance » ou « maintenance

prévisionnelle » en bon français. Et

d’autres rapports qui en disent long sur

l’état réel de l’industrie, en particulier dans

l’Hexagone où le retard d’un pan entier

de l’économie industrielle en matière

de la maintenance prévisionnelle est

patent. C’est le cas d’un rapport mené

par le cabinet de conseil française IAC

Partner qui, en se penchant sur The

Predictive Maintenance Market: Key

Stakes and Benefits (c’est son titre…),

révèle que si l’industrie de process a depuis

déjà plusieurs années mis en œuvre une

démarche de maintenance prévisionnelle,

le reste des usines françaises n’ont toujours

pas emboîté le pas.

Selon le co-auteur du rapport – mené avec

la consultante chez IAC Partners Capucine

Fargier, « il existe une dualité entre les

industries de process et celles produisant

des biens d’équipements, ces dernières

parlant beaucoup d’industrie 4.0 mais au

final, ne réalisant rien de concret ». Jean-

Baptiste Guillaume ajoute qu’à l’exception

de quelques contre-exemples, on ne voit

apparaître, y compris chez les gros acteurs

du marché, aucun retour d’expérience

permettant de mettre en avant des gains

substantiels de coûts de maintenance

grâce aux nouvelles technologies…

« rien que des essais, des pilotes et des

concepts certes très séduisants sur le papier

mais difficilement transposables dans un

environnement industriel ».

UN PROJET ANALYTIQUE AVANT

D’ÊTRE TECHNOLOGIQUE

Dans son rapport, IAC Partners ne

déplore pas le retard pris par la plupart des

entreprises françaises dans la maintenance

prévisionnelle ou 4.0. Il s’évertue au

contraire à donner des pistes afin de

les convaincre de franchir le cap et à

montrer les avantages qu’apporte une telle

démarche par rapport à la maintenance

préventive ou curative, tout en insistant

sur un point crucial : « avant de se lancer

dans la maintenance prévisionnelle, il est

essentiel de se poser la question de savoir

18ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020


Smart Solutions pour

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nos composants et solutions innovants deviennent digitaux. Sur la base des

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020 ı19


TECHNOLOGIES

MAINTENANCE DU FUTUR

quel en est l’intérêt, rappelle Jean-Baptiste

Guillaume. Avant même de barder mes

équipements de capteurs et de technologies

de toute sorte, qu’est-ce que cela va changer

dans le fonctionnement de l’entreprise et sa

supply-chain, quel va en être le gain réel ?

Car avant d’être un projet technologique,

la maintenance prévisionnelle répond

à une approche à la fois analytique et

pragmatique ».

Ainsi, sur les huit facteurs de succès

identifiés pour une transformation

durable vers le prévisionnel, seulement

trois reposent sur la technologie. Ces

huit leviers énumérés par l’étude sont

les suivants ; tout d’abord, la vente la

maintenance en tant que service grâce

à des modèles commerciaux innovants,

la nécessité d’une intégration complète

dans un écosystème numérique ou

encore le fait que l’intégration dans la

phase de conception du produit optimise

l’intégration du matériel, du logiciel et du

micrologiciel. Autres leviers énoncés :

déterminer les causes profondes des

défaillances majeures et définir les bonnes

données à surveiller avec des capteurs

optimisés, définir des modèles prédictifs

basés sur l’analyse de données historiques

et en temps réel, améliorer les modèles

prédictifs basés sur la comparaison des

prévisions historiques et des échecs

réels. Enfin, il est nécessaire d’inculquer

une culture de l’organisation orientée

vers l’analyse des processus et que les

mesures d’entretien réactives doivent

être conformes aux prévisions.

UN MARCHÉ EN FORTE

PROGRESSION

Le marché mondial de la maintenance

prédictive devrait atteindre 14,7 milliards

de dollars d’ici 2025, contre 4,2 milliards

de dollars en 2019. Selon le rapport

d’IAC Partners, l’industrialisation

croissante, l’essor des équipements et

des usinages technologiquement avancés

ainsi que la pression croissante sur les

coûts opérationnels dans un contexte

de forte concurrence ont conduit à la

première adoption de la maintenance

prévisionnelle. Cette dernière apporte

des avantages tangibles à toutes les

industries, notamment l’énergie, la santé,

l’aéronautique et la défense, les transports

et la fabrication.

Toujours selon le cabinet, le marché

mondial de la maintenance prévisionnelle

devrait connaître une croissance

continue, avec un TCAC de 23%, sur

une période de six ans pour atteindre

14,7 milliards de dollars d’ici 2025 (cf.

graphique). Si les États-Unis ont été le

plus grand marché ces dernières années,

en abritant notamment la plupart des

principaux acteurs de la « predictive

maintenance », IAC estime qu’en 2025,

le plus grand marché de la maintenance

prédictive sera situé en Asie. L’Europe et

l’Amérique du Nord poursuivront leur

croissance régulière sur le marché car

de plus en plus d’entreprises intégreront

la maintenance prédictive. « Nous

entrevoyons un avenir prometteur pour

la maintenance prévisionnelle, stimulée

par l’essor mondial de l’industrie 4.0 et

des données massives », indiquent les

auteurs du rapport. La partie n’est donc

pas perdue mais il convient de réagir vite

et dès maintenant ! ●

Olivier Guillon

EN SAVOIR PLUS > www.iacpartners.com

20ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020


4.0, C’EST MAINTENANT !

L’industrie 4.0 c’est MAINTENANT. C’est exactement ce que SICK présentera au Salon Smart Industries du 31

mars au 3 avril 2020 avec notamment une retransmission de l’usine SICK 4.0 NOW de Fribourg. Du capteur au

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020 ı21


TECHNOLOGIES

MAINTENANCE DU FUTUR

REPORTAGE

Le MES conforte l’usine nantaise

de Daher dans sa transformation

digitale

Dans le cadre de sa transformation digitale, l’usine nantaise de Daher, spécialiste mondial de l’aéronautique, a

choisi de s’appuyer sur une solution de MES de l’éditeur Astrée Software. Dans cette usine labellisée en 2016

« Vitrine Industrie du Futur », une ligne pilote de clips thermoplastiques repose aujourd’hui sur le système

Aquiweb, lequel sera à terme déployé sur d’autres sites.

L’Occitanie n’est pas le seul terreau

fertile de la filière aéronautique

française. D’autres régions lui

emboitent le pas dans ce secteur à haute

valeur ajoutée marqué ces dernières

années par une croissance significative.

Parmi elles, les Pays de la Loire et son

agglomération allant de Nantes à Saint-

Nazaire. Ce territoire, composé des pôles

EMC2 et Élastopôle mais aussi du cluster

Neopolia, de nombreux établissements

de recherche, laboratoires, campus et

entreprises – à commencer par Airbus

et Stelia Aerospace ou encore le groupe

Thales – abrite un savoir-faire hors du

commun mais toujours plus soumis à

une concurrence mondiale effrénée, à des

montées en cadences et à des réductions

de coûts de leurs produits. Dans ce

contexte, certaines entreprises ont choisi

de s’engager dans une transformation

digitale de leurs usines, une démarche

vue comme une étape clef pour relever

les défis de demain.

C’est le cas de Daher, industriel aux

multiples facettes (à la fois avionneur,

équipementier aéronautique et prestataire

de services logistiques) de près de 140 ans

d’existence et de 10 000 employés, dont

350 ici à Nantes. Sur ce site récent âgé

d’une dizaine d’années – appartenant à la

branche Aerospace & Defense de Daher

Ligne pilote ayant intégré la solution de MES

Supervision de ligne à partir de l’outil MES

© Philippe Cauneau

22ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020


TECHNOLOGIES

MAINTENANCE DU FUTUR

Nicolas Bournigal, opérateur de contrôle qualité

– sont produites chaque année près de

3 000 références de pièces composites

thermoplastiques et thermodurs.

Alors que ces derniers nécessitent un

process plus contraignant, la part des

thermoplastiques ne fait qu’augmenter,

au point qu’Édouard Rousseau, chef de

projet R&D Services 4.0 chez Daher,

les considère comme « l’avenir de la

production en raison de leur simplicité de

mise en œuvre ». Et c’est ce qui l’a motivé

à convaincre sa direction d’implémenter

un logiciel de MES sur une ligne pilote de

clips thermoplastiques dans le cadre du

projet Oddicea ; d’un montant de 3,4 M€

et financé par la région à hauteur d’1,4 M€,

ce projet de quatre ans démarré en 2017

vise à développer des méthodologies et

des techniques digitales appliquées à la

production afin, initialement, de répondre

aux montées en cadences de l’A320. « Les

thermoplastiques représentent un enjeu

majeur pour notre industrie et nécessitent

de nous orienter vers la mise en place d’un

logiciel MES, révèle Erwan Kermeur,

directeur de l’usine nantaise. Mais

déployer un tel système sur toute l’usine

puis à travers nos sites était risqué. Avec le

projet Oddicea, nous avons eu l’opportunité

de créer un démonstrateur et tester le MES

sur un périmètre restreint ».

UN BESOIN D’AGILITÉ MAXIMALE

Cette ligne pilote de pièces de jonction

de fuselage répond à un process bien

défini allant de la réception des plaques

à la découpe jet d’eau. Les pièces sont

ensuite chargées par un robot pour

être chauffées et estampées, puis mises

sous presse avant d’être mises en forme

et placées dans deux machines de

détourage. Elles subissent un contrôle

minutieux pour être enfin assemblées,

collées et soumises à une ultime étape

de finition.

Ici, depuis juin 2019, date de déploiement

effectif du MES sur cette ligne, un

maximum d’informations relevant du

suivi de production et de la qualité est

transmis en temps réel. « Le MES a facilité

nos tâches quotidiennes ; par exemple, le

système nous évite désormais de badger

systématiquement l’ordre de fabrication

et de nous déplacer à chaque fois qu’on

reçoit une pièce, précise Nicolas Bournigal,

opérateur de contrôle qualité. Nous avons

également la possibilité de créer des fiches

de non conformité sans passer par un

logiciel tiers ». En matière de contrôle

qualité, les postes peuvent communiquer

entre eux à tout moment et avertir du

moindre défaut ; « au moindre doute,

on bloque et on vérifie si on a affaire à

une pièce conforme ou non ». Toutes les

informations sont remontées en temps

réel ; « l’information ne descend plus

de l’ERP ; désormais, elle remonte de la

production à d’autres services comme les

méthodes par exemple ».

SORTIR DE SA TOUR D’IVOIRE

Édouard Rousseau rappelle que « ce qui

fait le ROI, ce n’est pas le MES mais le

projet. Le MES n’est qu’un moyen ». Le

spécialiste 4.0 ne manque pas d’affirmer

également que « l’une des clefs de réussite

du projet est de rédiger nous-mêmes le

cahier des charges, ne pas se reposer sur

l’éditeur ». De son côté, Nicolas Stori,

cofondateur d’Astrée Software, confirme

que « ce n’est pas à nous d’imposer tel ou

tel paramètre mais au client de le formuler

clairement ; sans quoi, le projet est voué

à l’échec ».

Pour Thierry Guillaume, chef de projet

MES, « ce projet nécessite de sortir de

sa tour d’ivoire et de dialoguer avec le

terrain. Pour cela, nous avons bénéficié

de la maîtrise d’Astrée Software en matière

de méthodes agiles. Nous avons également

mené une conduite du changement qui

nous a été facilitée par une solution

à l’interface simple d’utilisation et

paramétrable. Mais avant tout, ce que

nous avons privilégié, outre les formations

en salle, c’est l’accompagnement terrain,

directement sur la ligne de production ».

En d’autres termes, l’idée est de travailler

« main dans la main » afin de faire du

MES un projet fédérateur. Mathias Luais

(du service DSI) dévoile à ce titre que

« l’IT n’est dès lors plus considéré comme

un service support mais un partenaire à

part entière du projet ».

Si la première étape de l’entreprise est de

connecter les machines entre elles et au

MES afin d’en extraire des indicateurs de

taux de rendement et de panne, la seconde

permettra d’enrichir le Big Data ; « l’enjeu,

ce sont les données et c’est l’un des objectifs

du projet Oddicea », souligne Édouard

Rousseau. À terme, une soixantaine de

personnes devraient travailler sur la

ligne et, en parallèle, Aquiweb devrait

être déployé sur l’ensemble de l’usine puis

dans une douzaine de sites du groupe,

à commencer par les plus gros comme

Saint-Hilaire-de-Chaléons, Tarbes ou

encore Tanger et Casablanca. ●

Olivier Guillon

Pièce de jonction en thermoplastiques

produite à partir de la ligne pilote

PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020 ı23


TECHNOLOGIES

MAINTENANCE DU FUTUR

REPORTAGE

Duncha France améliore la qualité de

ses process avec le MES

L’usine Senior Flexonics de Blois (Loir-et-Cher) n’a pas attendu son rachat en 2019 par l’équipementier

automobile sud-coréen Duncha pour s’équiper d’une solution de Manufacturing Execution System (MES). Doté

du logiciel de l’éditeur Alpha-3i, la PME a su gagner en productivité en prenant conscience de ces réelles causes

d’arrêt et de perte grâce au MES.

Anciennement Senior Flexonics,

l’usine de Blois rachetée il y

a un an par Duncha figure

aujourd’hui comme le seul site de

production européen du groupe

sud-coréen. Celle-ci est spécialisée

dans la production de composants

pour le diesel, plus particulièrement

sur des composants d’injection et de

systèmes d’injection à rampe commune

(common-rail) ainsi que pour les

moteurs essence, les poids-lourds et les

engins de chantier… fruits d’un virage

stratégique vers la diversification de ses

activités (une orientation qui se révèle

aujourd’hui d’autant plus pertinente

face au retournement de marché que

subit actuellement le diesel).

Au total, le site emploie 160 personnes

dont la moitié dans des activités

directes de production. Celles-ci

produisent des pièces en grandes séries

destinées à de célèbres constructeurs

automobiles, de poids-lourds et

d’engins de chantier. La production est soutenue et le niveau

de qualité élevé ; néanmoins, Catherine Onfroy, responsable

logistique et informatique, souhaitait avec l’ensemble de l’équipe

compléter les fonctionnalités de l’ERP dans certains domaines

et apporter des pistes d’amélioration afin de réduire de manière

significative les arrêts machines. « C’est à ce moment-là qu’est

née l’idée de mettre en place un logiciel de MES ». L’objectif est

clair : faire face aux défaillances grâce à un suivi efficace de

la production équipement par équipement, c’est-à-dire un

suivi à la fois quantitatif avec le nombre de rebuts, et qualitatif

Catherine Onfroy, en charge de

l’implémentation du ME dans l’usine,

tenant entre les mains une pièce commonrail,

l’une des spécialités de l’entreprise

permettant de mettre en avant et de

comptabiliser les temps d’arrêt des

machines et d’en connaître les raisons.

« Pour cela, nous devions absolument

connaître le rendement des machines

et le niveau de TRS, et cela de manière

entièrement automatisée. Auparavant,

les suivis de production était uniquement

effectué de façon manuelle et externe,

sous format Excel, avant d’être envoyés

vers l’ERP de l’entreprise. »

Outre l’analyse des équipements,

l’entreprise souhaitait pouvoir

analyser les coûts et les prix de revient

par rapport à des temps non plus

« standard » ou paramétrés à l’avance,

mais bien par rapport à des temps réels,

permettant de mieux déterminer la

rentabilité d’un projet. « Le MES nous

a permis de collecter des données précieuses sur les différents

équipements et de les remonter à l’ERP de façon synthétisée.

Nous avons des lors été capables d’extraire des données fiables

et pertinentes. »

IDENTIFIER EN PRIORITÉ LA CAUSE DES PERTES ET

DE NON-QUALITÉ

Implémenté il y a un peu moins de quatre ans, le logiciel

développé par l’éditeur Alpha3i a d’abord été déployé sur un

secteur en particulier afin de mettre en avant tout ce qu’il était

24ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020


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MAINTENANCE DU FUTUR

À l’aide d’écran de ce type, le MES permet un management visuel très

apprécié des opérateurs et des techniciens

D’impressionnants embarreurs viennent alimenter des machines

spéciales

essentiel d’améliorer. Ce déploiement consiste en trois phases : la

première étant le suivi quantitatif et qualitatif des équipements, la

deuxième portant sur le suivi des consommations de matière et

leur bonne traçabilité. Enfin, la troisième phase visait à améliorer

la maintenance préventive et le suivi de la qualité. Finalement,

au cours de ces premières années de déploiement, le système

s’est tellement révélé efficace dans le suivi des équipements que

la phase 1 a été jugée prioritaire et appliquée un plus grand

nombre d’îlots que prévu initialement. « Nous avons néanmoins

pour ambition à partir du mois de mars de démarrer les phases 2

et 3 » ; il faut dire que pour une PME, implémenter un logiciel

de MES n’est pas chose simple, notamment lorsque les différents

acteurs doivent également exercer leurs tâches au quotidien. Le

site de Blois s’est donc adapté et est néanmoins parvenu à bâtir

un atelier à 80% supervisé par l’outil MES, gagnant sur certains

îlots de fabrication près de 30% de gains de productivité en

identifiant la cause des pertes et de non-qualité !

Premier secteur sur lequel a été déployé le logiciel, les machines

UCA – des unités de cintrage automatisé. Ces machines

dédiées à la réalisation de produits spécifiques pour différents

constructeurs, cintrent les tubes pour leur donner leur forme

définitive puis les « autoffrettent » pour leur permettre de mieux

résister à la pression puis les dépolluent. « Ces machines sont

très complexes. En réalisant plusieurs étapes process en un, ces

machines ne doivent absolument pas tomber en panne car cela

interromprait le flux de livraison client ».

DES RÉSULTATS PLUS QUE CONCLUANTS MAIS DES

RÈGLES À RESPECTER POUR LA RÉUSSITE DU PROJET

Les premiers effets de la mise en œuvre du MES ne s’est pas

fait attendre. « Dans les débuts, c’était assez magique, s’amuse

Catherine Onfroy. La simple présence du logiciel a naturellement

impliqué les opérateurs, notamment dans le renseignement

rigoureux de l’état de production et des arrêts machines. Il faut

dire que nous avons mené un gros travail de formation qui a

permis entre autres à faire accepter le MES et à convaincre qu’il

ne s’agit en aucun cas d’un outil de «flicage» mais d’une solution

Suivi du process en temps réel sur un poste de travail

nous aidant à mieux comprendre les causes de défaillance. En

cela, tout le monde s’est senti impliqué en contribuant à un projet

d’entreprise ». Car pour Catherine Onfroy, le MES n’est qu’un

outil et pas une fin en soi ; il doit être considéré comme tel

même s’il joue un rôle majeur : « le MES nous permet d’identifier

les vrais problèmes et de toucher là où ça fait mal ! Par exemple,

les services de production et de maintenance ne se renvoient

plus la balle pour savoir qui est responsable d’un arrêt ou d’une

baisse de rendement ». En somme, on lit dans le MES comme

dans un livre ouvert…

Autres points importants évoqués par la responsable logistique

et informatique pour la bonne réussite du projet d’intégration

d’un MES, ne pas voir trop grand mais au contraire, adopter

une démarche progressive ; « il faut être ambitieux tout en

restant raisonnable, et rédiger un cahier des charges exhaustif

pour bien travailler en partenariat avec l’éditeur, ne pas hésiter

à imposer ses idées et que les demandes soient claires et bien

comprises afin qu’elles ne soient pas mal interprétées ». Pour

information, Catherine Onfroy et son équipe ont mis près

d’un an à réaliser le cahier des charges ; prendre le temps de

bien faire vaut toujours mieux que faire vite… ●

Olivier Guillon

26ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020


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PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020 ı27


TECHNOLOGIES

MAINTENANCE DU FUTUR

AVIS D’EXPERT

De la maintenance à distance grâce

à la technologie des ultrasons

La capacité à surveiller l’état des équipements industriels 24 heures sur 24 et sept jours sur sept, depuis

n’importe quel PC connecté à Internet, devient la tendance des opérations de maintenance 4.0. En tant que

solution innovante de surveillance, les ultrasons jouent un rôle majeur grâce à une nouvelle technologie de

capteurs et au développement de nouveaux systèmes de surveillance à distance totalement autonomes.

Tout comme la technologie s’est

rapidement développée dans les

domaines des télécommunications,

l’analyse des données, les systèmes

intelligents et les infrastructures, il en va de

même pour la surveillance des équipements.

Quelles sont les avancées technologiques

concernant la maintenance à distance

des équipements industriels et quel est

l’avenir de cette discipline passionnante ?

La technologie des ultrasons s’est imposée

comme un outil de diagnostic essentiel à

plusieurs titres. Il ne s’agit plus de simples

détecteurs de fuites, mais d’une technologie

qui permet aux équipes de maintenance

d’identifier les défaillances de façon très

précoce.

Daniel Mazières

Directeur d’UESystems

France

soigneusement établis. Les différents acteurs de

maintenance et exploitation de sites industriels (ou

autres), pourront ainsi garder un œil – et une oreille –

sur les équipements critiques de leurs installations. Ces

nouvelles techniques de surveillance nécessitant moins

de ressources humaines, elles permettront également de

surveiller des équipements non suivis au préalable par

manque de personnel. Cette stratégie s’applique aussi

bien aux systèmes mécaniques qu’électriques et peuvent

être installés sur tout type d’installation.

Il y a peu de limitations à la mise en place de surveillance

à distance par ultrasons. Toutes les situations où des

diagnostics ultrasonores manuels sont effectués peuvent

La surveillance à distance mise en œuvre

avec les capteurs ultrasonores de nouvelle

génération constitue un de ces changements

de paradigme. L’analyse ultrasonore des

défaillances est d’autant plus efficace que l’on

dispose d’un grand nombre d’informations

recueillies. Ceci facilite l’identification des

modèles, l’établissement des références et la

détection des changements de modes des

équipements ainsi monitorés. Ce type de

surveillance est particulièrement adapté

aux équipements critiques et évite un grand

nombre d’arrêts non planifiés.

Cette méthode de diagnostic à distance

permettra de focaliser l’attention des

équipes de maintenance sur les équipements

atteignant des seuils de pré-défaillances

Capteurs ultrasonores de nouvelle génération

28ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020


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TECHNOLOGIES

MAINTENANCE DU FUTUR

Autres cas d’utilisation, l’inspection et le diagnostic des

installations électriques (détection précoce d’effets corona,

décharges partielles, amorçages, desserrages) ou encore

l’inspection et le diagnostic de machines tournantes : roulements,

paliers, moteurs, pompes, réducteurs… tous types de machines

tournantes en somme.

Monitoring de machines tournantes

être déclinées en surveillance permanente et à distance. Dans

d’autres cas, pour les équipements difficiles d’accès - dangereux,

éloignés, isolés, immergés – où des inspections ultrasonores

par intervention humaines sont impossibles à réaliser, on

pourra aisément instrumenter ces équipements des capteurs

ultrasonores adéquats et en réaliser une surveillance à distance

très efficace et performante. On note beaucoup de possibilités

pour ce type de surveillance ultrasonore, à n’en pas douter, il

s’agit d’une évolution des diagnostics manuels qui présentent

déjà pas mal d’avantages.

Au-delà des avantages liés au grand nombre de données et à la

collecte à distance, ces solutions de surveillance à distance sont

faciles à installer et offrent des possibilités de communications

sans fil. Autant de points qui en font un choix très efficace et

rentable.

Pour chacune de ces familles d’applications une approche

triple peut être déployée : diagnostic in-situ, suivi dans le

temps, surveillance permanente à distance. À titre d’exemple,

le système de surveillance ultrasonore à distance de machines

tournantes : pour la surveillance des paliers et des roulements,

l’innovation technologique consiste à installer une nouvelle

génération de capteurs ultrasonores permettant une détection

très précoce des niveaux de défaillance. Ces capteurs reliés à

un boîtier d’acquisition automatique des données permettront

une surveillance permanente et à distance. Les techniciens de

maintenance pourront ainsi être alertés en temps réel lorsque tel

ou tel palier atteint un niveau d’alarme soigneusement paramétré

lors de la configuration initiale du système. Plusieurs formes

d’alertes sont possibles : SMS, email, tableau de bord sur logiciel

de pilotage.

Une fois qu’un seuil d’alarme est atteint, un enregistrement

automatique du signal ultrasonore est également effectué.

L’enregistrement de ce signal est directement envoyé par

email lors du déclenchement de l’alarme. Ces solutions de

monitoring connectées et à distance permettront une bien

meilleure surveillance avec beaucoup moins d’intervention

humaine. Telles sont les évolutions que la technologie permet

déjà d’implémenter de façon très simple, rapide et efficace. ●

CAS D’UTILISATION ET

APPLICATIONS DE SURVEILLANCE

ET DIAGNOSTIC PAR ULTRASONS

Voici quelques-unes des applications

ultrasonores les plus courantes permettant

d’améliorer la fiabilité des installations,

à commencer par la détection de fuites

externes : il existe un énorme potentiel

d’économies d’énergie et d’amélioration

des process industriels ; tous types de

gaz sous pression, systèmes sous-vide

et étanchéité de contenants. Autre

application, la détection de fuites internes

qui concerne les vannes sur tout type de

canalisation (liquides et gaz) ainsi que

les purgeurs de vapeur.

Schéma de principe : surveillance ultrasonore de machine tournante

30ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020


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PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020 ı31

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MAINTENANCE EN PRODUCTION

SPÉCIAL CFIA

ÉVÉNEMENT

Le secteur agroalimentaire à l’honneur

à Rennes !

Les industriels de l’agroalimentaire se donneront rendez-vous au salon CFIA qui ouvrira ses portes du 10 au 12

mars prochain à Rennes. En un peu plus de vingt ans, l’événement référent de la filière est devenu une véritable

plateforme de business pour l’ensemble des acteurs du premier secteur industriel français aussi bien en termes de

chiffre d’affaires que d’emplois. Durant trois jours, le CFIA réunira plus de 22 000 professionnels et 1 600 sociétés de toutes

tailles rassemblant l’intégralité de l’offre du secteur. La position stratégique du salon au cœur de la Bretagne, première

région agroalimentaire européenne, constitue un lieu privilégié pour les industriels.

Comme chaque année, le magazine Production Maintenance est partenaire presse de l’événement. À ce titre, la rédaction a

choisi de consacrer un dossier spécial sur ce secteur qui connais aujourd’hui de nombreuses évolutions, fruits notamment

des scandales sanitaires survenus ces dernières années, relevant au maximum les exigences de qualité, mais aussi des

changements dans les habitudes alimentaires et les tendances, sinon vers l’agriculture biologique, vers des produits plus

naturels et à la traçabilité parfaite, tant en amont qu’en aval de leur production.

Une large partie de ce dossier mettra en lumière l’intégration d’outils de suivi et de supervision de la production tels que

des logiciels de Manufacturing Execution System (MES), à l’image d’un reportage réalisé sur le site de Gennevilliers des

Grands Moulins de Paris. ●

Bonne lecture !

Olivier Guillon

LE DOSSIER EN DÉTAIL

34 Immersion dans la maintenance de

l’usine Heineken de Schiltigheim

41 Quand le MES s’invite dans les

Grands Moulins de Paris

44 Un outil de MES pour répondre aux

exigences de production de pains à

hamburgers

46 La stratégie d’OET et de la holding

Altenov pour répondre aux besoins

de l’industrie agroalimentaire

48 Audité par l’IFS Food : source

d’inquiétude ou opportunité ?

49 Des solutions garanties sans

MOSH ni MOAH pour le secteur

alimentaire

32ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020


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PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020 ı33


MAINTENANCE EN PRODUCTION

SPÉCIAL CFIA

ZOOM

Immersion dans la maintenance de

l’usine Heineken de Schiltigheim

La Brasserie de l’Espérance, l’usine alsacienne du célèbre brasseur hollandais, a accepté de répondre à nos

questions à propos de l’organisation de sa production et de lever le voile sur sa stratégie de maintenance.

Salle de brassage

Le groupe Heineken est un poids lourd de la bière. Présent

partout dans le monde, le groupe néozélandais fabrique

en partie dans l’Hexagone. Dans le pays, il maintient sa

position de brasseur leader, notamment avec son produit phare

(première bière consommée en France) mis en embouteille

dans ce que l’on nomme parfois ce « vert Heineken », paré de

son étoile rouge. Et les millions de produits vendus chaque

année son acheminés par France Boissons, une entreprise

du groupe également leader sur le marché français dans la

distribution hors domicile.

En ce qui concerne la production, l’usine de Schiltigheim (Bas-Rhin),

aujourd’hui forte de 243 collaborateurs, possède une capacité de

production annuelle d’1,5 millions d’hectolitres, ce qui représente

au bas mot pas moins de 16% de la production brassicole de la

région. Les marques produites sont bien connues du plus grand

nombre : Heineken, Desperados, Edelweiss et Fischer ; par ailleurs,

pas moins de 133 références y sortent également des lignes de

production. Actuellement dirigée par Stéphane Crépel, la Brasserie

de l’Espérance a été fondée en 1862 à Schiltigheim. Celle-ci a été la

première brasserie choisie par Heineken pour s’implanter en France,

34ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020


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PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020 ı35


MAINTENANCE EN PRODUCTION

SPÉCIAL CFIA

en 1972. En 1981, la première Heineken y

était brassée. C’est également en Alsace que

la bière Desperados a été créée en 1995, et

que le centre de R&D de Heineken se trouve,

pour être au cœur de l’institution.

Ligne d’embouteillage

Le bon fonctionnement de la Brasserie

lui a valu diverses récompenses au sein

du groupe, notamment deux premières

places aux Heineken Brewery Awards, qui

évaluent la qualité de la bière Heineken.

L’établissement participe également à la

vie culturelle locale en étant partenaire

de la Fête de la Bière et s’implique dans

des associations professionnelles locales

comme les Brasseurs d’Alsace ou bien

l’Aria Alsace, l’association régionale des

industries alimentaires. Élément clef de

l’identité de la brasserie, le « Made in

Alsace » se traduit par un partenariat

avec le Comptoir agricole permettant la

production de la Fischer avec du houblon

100% alsacien.

Agissant pour une amélioration continue

de ses sites de production, ce ne sont

pas moins de 40 millions d’euros qui

ont été investis par Heineken dans la

brasserie depuis 2010, avec notamment

un investissement de 6 millions d’euros

en 2019 qui a permis d’installer la

technologie 0.0. Le démarrage de la

production de Heineken 0.0 est prévu

dans le courant du printemps 2020.

LA SÉCURITÉ AU CŒUR DE LA

PRIORITÉ DU GROUPE ET DES

ÉQUIPES DE MAINTENANCE

« La brasserie comporte deux process

spécifiques : fabrication de la bière

et le conditionnement de la bière

(embouteillage) », explique Jérôme Colombier, responsable

maintenance de la brasserie. Les spécificités du process « Fab »

de la bière résident dans des cuves entièrement automatisées

pilotées par un système de supervision avec beaucoup d’appareils

de contrôles en ligne. Quant à la fabrication de la bière, celle-ci

nécessite de la fabrication de vapeur ainsi qu’un système de

refroidissement et de traitement d’eau. Au niveau des spécificités

du process Conditionnement, des machines automatisées

permettent de réaliser le soutirage, l’étiquetage et la mise en pack

de la bière. « La brasserie étant une industrie agro-alimentaire,

les contrôles qualité sont présents tout au long des deux process »,

rappelle le responsable maintenance.

L’effectif de la maintenance s’élève à trente personnes qui, au-delà

du maintien en condition opérationnelle des équipements, a

pour priorité absolue la sécurité est la pour le groupe Heineken.

36ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020



MAINTENANCE EN PRODUCTION

SPÉCIAL CFIA

« De ce fait, en fonction du niveau d’intervention, nous suivons

un mode opératoire spécifique, détaille Jérôme Colombier. Par

exemple, la consignation de l’équipement avant les interventions,

où chaque intervenant appose son cadenas sur la machine pour

garantir sa sécurité lors du dépannage ». Le Pôle opérationnel

est constitué de techniciens de maintenance en horaire posté.

Leurs missions : au sein d’une équipe, ils sont chargés d’assurer

le bon fonctionnement d’installations comprenant plusieurs

technologies (mécanique, électrique, pneumatique, hydraulique,

électrotechnique, informatique, automatismes, etc.) en participant

à leur définition et à leur mise en œuvre, à leur modification, et en

assurant les interventions de maintenance curative et préventive

dans le respect des exigences sécurité, qualité, coûts, délais et

environnement.

Le pôle Méthodes regroupe quant à lui les gestionnaires

Équipement dont les missions relèvent de la stratégie de

maintenance de chacun de leur secteur dans le but d’atteindre

le meilleur rapport coût / performance. Chaque gestionnaire

est également garant de la conformité règlementaire des

équipements de sa zone avec l’appui du service sécurité. Ses

missions principales résident dans la fiabilisation des plans de

Aperçu du magasin de pièces détachées

maintenance, la planification des interventions, la formation

technique, l’animation des démarches de progrès et le recueil

des axes d’amélioration. Le gestionnaire Équipement est aussi

responsable de l’élaboration des stratégies de maintenance et de

la veille technologique dans son domaine. Il est support dans

les interventions de maintenance complexes de son domaine

de responsabilité et il organise et pilote la sous-traitance dans

le respect des normes de sécurité, hygiène et environnement.

Quant aux Experts métier, ils couvrent les domaines du préventif,

de l’automatisme et de l’instrumentation.

Les défis pour l’équipe de maintenance sont doubles. Le défi

relève d’une part du préventif :

Vue de l’atelier de conditionnement

« Nous assistons une dynamique d’augmentation du niveau du

préventif depuis deux ans dans le but de diminuer notre curatif,

d’optimiser nos coûts de maintenance et de minimiser les arrêts

planifiés de production », confie Jérôme Colombier. Second

défi, celui des compétences. L’objectif pour l’entreprise est

d’accompagner et de maintenir le niveau d’expertise de ses

techniciens de maintenance au regard des technologies en place

(qui représentent un investissement massif depuis trois ans avec

l’intégration de nouvelles technologies) afin d’être autonomes

sur la maîtrise et la maintenance de ces nouveaux équipements.

« Enfin, nous poursuivons le transfert de la maintenance de premier

niveau aux équipes de production ».

Mais ce n’est pas tout. Depuis 2006, la brasserie est engagée dans

une démarche TPM (Lean Management) ayant pour objectif

d’éradiquer tous types de pertes. Tous les services et l’ensemble

du personnel sont impliqués dans la démarche. Par ailleurs,

dans l’usine sont mis en œuvre des démarches de management

visuel et 5S dans toute la brasserie. Concernant le département

maintenance, le 5S est en place dans le magasin pièces détachées

et l’atelier maintenance. « Enfin, nous utilisons tous les outils du

Lean : SMED- analyse de pannes- réduction des micro arrêts… »

Parmi les technologies intégrées dans l’usine figurent, sur les

installations critiques, des système d’analyse vibratoire. Des

tablettes pour la rédaction des anomalies (TAG) et pour les

permis des sous-traitants ont également fait leur apparition.

Quant à la gestion des pièces détachées, l’ordre de travail curatif

et préventif est généré sous SAP. En matière de performance sur

l’embouteillage et sur la fabrication, un outil de supervision garde

un œil sur le bon déroulement du process ; une manière d’assurer

la production pour les centaines de milliers de consommateurs,

spectateurs et téléspectateurs de compétitions sportives, concerts

et autres moments de convivialité... ●

Olivier Guillon

38ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020


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PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020 ı39


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PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020

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MAINTENANCE EN PRODUCTION

SPÉCIAL CFIA

REPORTAGE

Quand le MES s’invite dans les

Grands Moulins de Paris

Alors qu’ils viennent de célébrer un siècle d’existence, les Grands Moulins de Paris nous ont exceptionnellement

ouvert les portes du site nord-parisien de Gennevilliers afin de dévoiler la mise en œuvre d’un outil de

MES Qubes.

Francine, créée en 1965) mais aussi son

expertise (comme l’accompagnement des

boulangers via des services sur mesure ou

l’aide à l’installation) dans près de 65 pays.

ASSURER LA SURVEILLANCE D’UN

PROCESS INDUSTRIEL EN CONTINU

«

Meunier, tu dors ? » Non, toujours

pas... Mais depuis plus d’un siècle

d’existence, les Grands Moulins de

Paris (GMP) – qui ont fêté leurs 100

ans l’an dernier – ont beaucoup évolué

et ne ressemblent désormais en rien aux

premières installations ailées construites

par Ernest Vilgrain à la demande du

Président Clémenceau en 1917 pour

enrayer les menaces de famine alors que

la guerre s’enlisait dans une interminable

destinée meurtrière. Deux ans plus

tard, le conflit terminé, la société prend

officiellement forme avec la construction

du plus grand moulin du monde, Quai

de la Gare à Paris. C’est l’entrée dans l’âge

de la meunerie industrielle avec près de

6 000 quintaux de blé moulus chaque jour

et destinés à 4 000 boulangers de Paris et

Vue extérieure du site de Gennevilliers

sa banlieue.

Un siècle plus tard, l’entreprise existe

toujours et se compose de huit moulins

et d’une unité de production de mélanges

meuniers répartis dans l’Hexagone ; elle

en compte plusieurs dans le nord-est,

un dans le Centre, deux en Nouvelle-

Aquitaine et même un à Marseille. À ce

jour, plus de 800 000 tonnes de blé sont

moulues chaque année et l’entreprise

(dont le chiffre d’affaires a atteint l’an

passé les 400 M€ et un millier de salariés),

appartenant à Nutrixo, lui-même passé en

2012 sous le giron du groupe coopératif

rémois Vivescia, exporte ses farines,

améliorants ou compositions de farine

pour les professionnels et les particuliers

(à travers notamment l’illustre marque

Les équipements ont beau évoluer et les

technologies s’agglomérer autour des

moulins au fil des années, rehaussant

toujours un peu plus les capacités d’une

production soumise à des contrôles qualité

drastiques, tout en réduisant les temps de

fabrication, un moulin reste un moulin.

Et le principe de production de farine

répond toujours au même enchaînement

ininterrompu d’étapes successives allant

de la réception du blé au conditionnement

(du sachet de 250 g. aux big bags et le

vrac) en passant par le mouillage intensif

des grains, le nettoyage, le repos puis la

mouture et l’écrasement au moulin (800

tonnes chaque 24 heures pour le moulin

de Gennevilliers par exemple, en Seine-

Saint-Denis), pour finir par le mélange

et l’habillage, c’est-à-dire l’assemblage des

différents ingrédients (céréales, fruits, etc.).

En Île-de-France, berceau des Grands

Moulins de Paris, si le siège social se situe

aujourd’hui à Ivry/Seine, à la frontière

parisienne, l’usine est implantée de l’autre

côté de la capitale, à Gennevilliers, en

bord de Seine. Et pour cause puisque la

livraison de deux tiers des 800 tonnes

de matières premières s’effectuent par

PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020 ı41


MAINTENANCE EN PRODUCTION

SPÉCIAL CFIA

Lignes de broyeurs

péniche. Mais ce n’est pas ce qui est le plus

remarquable sur le site du nord parisien

qui abrite une immense tour composée

de deux moulins pneumatiques écrasant

chacun quotidiennement quelque 400

tonnes de blé six jours sur sept. Ce qui

implique, sur les différents étages de la

structure, la mise en musique de milliers

d’équipements allant des 180 conduits de la

zone d’aiguillage aux nombreuses machines

de broyage en passant par la quarantaine de

cellules de stockage, la station de mélange

ou encore les robots de palettisation sur les

lignes de conditionnement et des armoires

électriques entièrement rétrofitées.

Tout ce process en continu nécessite une

surveillance de tous les instants. D’autant

qu’outre les besoins relatifs aux contrôles

qualité (les usines GMP sont certifiées ISO

22000 et Bio depuis 1997, l’une d’entre elles

ayant également reçu le « Label Rouge »),

les vingt-deux sites du groupe Nutrixo

faisaient l’objet à l’époque d’une « tradition

informatique » jugée très diverses et de fait

d’une traçabilité disparate. De même, l’ERP

n’impliquait pas les usines de la même

Plansichters à l’œuvre

manière ; d’où le souhait du groupe en

2010 d’uniformiser l’ensemble de ses

usines à travers une solution MES unique,

répondant aux besoins de planification

de la production de chaque site, du plus

petit (Surgères, en Charente-Maritime) au

plus gros (Gennevilliers), et de pouvoir

s’interfacer avec l’ERP. « Ce besoin

d’intégrer un outil de MES s’est d’autant plus

fait ressentir que les usines commençaient

aussi à communiquer davantage entre elles

et qu’il fallait adopter un langage commun,

notamment en matière de contrôle de

gestion », précise Benoît Huvet, directeur

technique de GMP, qui souligne le besoin

de plus d’interaction et de réactivité dans

les échanges. À cela se sont ajoutées,

depuis l’intégration de l’entreprise dans

le groupe Vivescia, les exigences d’une

démarche RSE entamée il y a plusieurs

années impliquant – notamment – une

réduction de la consommation d’électricité

(principalement) et de trouver des

alternatives aux énergies fossiles ; « un

contrat a d’ailleurs été conclu avec RTE

portant sur notre capacité à effacer un

mégawatt et à être rémunéré en conséquence

par l’organisme ». On n’a pas de mal

à imaginer, dans ce contexte, quelle

importance peut avoir un suivi drastique

de chaque ligne d’équipements, si possible

en temps réel.

VERS LE CHOIX D’UN LOGICIEL DE

MES

Cette surveillance de tous les instants n’est

rendue possible que grâce à peu d’outils

existants aujourd’hui sur le marché ; parmi

lesquels le Manufacturing Execution System

(MES), dont les applications concernent

certes tous les secteurs industriels mais

se révèlent parfaitement adaptées aux

42ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020


MAINTENANCE EN PRODUCTION

SPÉCIAL CFIA

besoins multiples des process de la

filière agroalimentaire. En témoigne

l’implémentation du logiciel Qubes et la

capacité de l’éditeur lyonnais Creative IT à

répondre aux différents points composant

le cahier des charges afin d’en créer une

solution dédiée. « Le démarrage du projet ne

s’est pas fait à Gennevilliers mais dans l’usine

bordelaise du groupe, dont l’organisation s’est

trouvée remise en question avec un important

programme d’automatisation. Aujourd’hui,

pas moins de neuf usines du groupe ont

déployé l’outil Qubes ; dans quatre d’entre

elles, le MES s’interface déjà entièrement

avec tous les automatismes de l’atelier ». Le

déploiement s’achèvera d’ici trois ans dans

l’ensemble du groupe.

« Le MES, c’est ce qui lie l’opérateur et son

outil de production », résume Marc-Antoine

Sérillon, responsable communication de

Creative IT, générant ici tous les ordres

de fabrication automatiquement, de la

production de farine au conditionnement,

Zone d’aiguillage dans laquelle s’entremêlent

des dizaines de tuyaux

tout en générant de nombreux et précieux

indicateurs (TRS notamment) en temps

réel à la dizaine de personnes du service

maintenance. Dans le moulin, composé

de plusieurs étages, les écrans indiquent

la production en temps réel et l’état de

fonctionnement de chaque équipement

à travers une interface développée sur

mesure pour GMP, allant jusqu’au choix

de chacun des icônes et des couleurs

employées, et des fonctionnalités telles

que les interventions de maintenance

ou la gestion des stocks et le planning

des ateliers... Avec Qubes, il est possible

de comptabiliser tous les arrêts et d’en

connaître la raison. De même, la traçabilité

s’inscrit au cœur des fonctionnalités du

MES ; « l’analyse est tellement fine qu’elle

nous donne la possibilité de pallier les

problèmes des silos vides : avec Qubes, il

est possible de paramétrer une charge limite

et de disperser l’écoulement de la matière

première à d’autres endroits, en fonction

de la capacité de chaque silo ».

À l’avenir, il est envisagé d’intégrer

dans Qubes l’interface en temps réel

avec des lignes de production, des

afficheurs dynamiques de diagnostic de

la performance, d’analyse des défaut ou

de d’anticipation de panne ou de perte

de cadence, exemples d’applications

qui permettent aux Grands Moulins de

Paris d’aborder avec sérénité un nouveau

siècle. ●

Olivier Guillon

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°67 • octobre-novembre-décembre 2019 ı43


MAINTENANCE EN PRODUCTION

SPÉCIAL CFIA

REPORTAGE

Romain Clément

Diplômé d’école supérieure de commerce, Romain Clément occupe le poste de directeur

général-adjoint de Bimbo QSR France (division restauration rapide de Bimbo). Il est

entré dans le groupe en 2010, soit sept ans avant le rachat de l’entreprise par le groupe

mexicain Bimbo en 2017.

Un outil de MES pour répondre aux

exigences de production de pains à

hamburgers

Sortie de terre il y a un peu plus d’un an, la nouvelle usine de Bimbo QSR France, spécialisée dans la

production de pain à hamburgers destinés aux chaînes de fast-food, a été l’élément déclencheur de

la recherche d’un outil permettant de mieux suivre la qualité et la traçabilité, mais aussi d’optimiser

la performance des lignes de production. Le choix s’est porté sur une solution de MES de l’éditeur VIF

Software.

La construction d’une nouvelle usine a toujours quelque

chose de fascinant. D’autant plus quand celle-ci se fait

le pilote de la transformation digitale d’une entreprise

entière. C’est un peu ce qui s’est passé pour Bimbo QSR France

(anciennement East-Balt France), une entité représentant

aujourd’hui près de 250 personnes et appartenant à un géant

mondial, le Mexicain Bimbo. Fin 2018 est érigé le nouveau

site du Plessis-Pâté, dans l’Essonne ; « c’est à cette occasion que

s’est posée la question de refondre de notre système métiers et de

l’intégration d’un logiciel de MES », confirme Romain Clément

directeur général-adjoint de la filiale française du groupe Bimbo

(spécialiste mondial du pain de mie), en charge des grands

projets et de la partie financière de l’entreprise.

Dotée d’une importante ligne capable de produire jusqu’à 72

mini-pains par heure soit 480 millions de pains par an, cette

nouvelle usine a pour objectif de répondre à une demande en

forte hausse due au grand retour de Burger King dans l’Hexagone.

À l’intérieur du site, le processus de production est bien rôdé.

Les lignes abritent deux machines de pétrissage avec des temps

de fermentation de quatre heures avant le repétrissage puis le

cheminement de la matière dans une diviseuse ; celle-ci est

ensuite découpée en pâtons avant de tomber sur un tapis pour

en faire une boule qui une fois farinée sera aplatie en galette.

Après un passage à l’étuve, les futurs pains à hamburgers prennent

la direction du four. Ils sont ensuite démoulés et refroidis à

température ambiante à l’air libre avant d’être emballés dans

de grands sacs composés de vingt à trente pains, et prendre la

direction du site de distribution. « Au total, le process représente

plusieurs kilomètres de lignes dont on doit assurer l’entretien et

la surveillance de tous les instants afin de respecter les temps

de production, d’autant qu’il s’agit d’un cycle cours pour que les

produits soient chaque jour livrés frais chez le client final. »

LA NÉCESSITÉ DE RECOURIR À UN LOGICIEL DE MES

Depuis déjà longtemps, le groupe avait la volonté de s’orienter vers

le zéro papier. Et déjà des systèmes permettaient d’informatiser

beaucoup d’étapes du process ; « néanmoins, nous désirions

accroître la fiabilité en raison notamment de l’augmentation du

nombre de références et d’ateliers d’emballage, de clients et des

recettes, exigeant plus de temps d’intervention de la part des

opérateurs ».

Mais Romain Clément insiste sur la notion clé et prioritaire de

44ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020


MAINTENANCE EN PRODUCTION

SPÉCIAL CFIA

l’entreprise, celle de la traçabilité des produits. « Il s’agit d’un

véritable point fort chez nous, nous permettant de répondre aux

exigences croissantes de nos clients en matière de santé et de sécurité

alimentaire ». À cela s’ajoute la nécessité parfois de se montrer

très réactif vis-à-vis des réseaux sociaux ; en cas d’attaque sur

l’image d’une entreprise, il faut être en mesure d’apporter au

client une réponse à la fois claire, rapide et précise avec la date,

l’heure et le lieu de la production ou encore le numéro de lot ;

en d’autres termes, il faut démontrer la traçabilité parfaite visà-vis

des fournisseurs. Tous les contrôles qualité doivent être

associés à l’ordre de fabrication, qu’il s’agisse de la qualité des

produits ou des contrôles en matière de sécurité alimentaire et

des équipements de production. « Avec le MES, il est possible

de raccorder tous ces contrôles à notre production et à ses étapes

en un clic. »

UNE IMPLÉMENTATION EN DEUX TEMPS

Dès la première année, l’intégration du logiciel sur le site du

Plessis-Pâté a d’abord concerné la traçabilité et le contrôle

qualité puis, dans un second temps, le suivi de performances

en matière de productivité et de rendement avec la création

d’indicateurs, « sorte de cerise sur le gâteau. Cette étape était

en effet moins cruciale pour nous que le contrôle qualité.

D’ailleurs, nous réfléchissons actuellement au moyen de renvoyer

l’information de performance directement vers l’opérateur ».

Ensuite, le déploiement du logiciel MES a démarré sur les sites

d’Aix-en-Provence et de Fleury-Mérogis. Au final, le logiciel

VIF sera utilisé sur les trois sites, lesquels réunissent près

de 250 salariés. « L’entreprise demeure une PME même si elle

appartient à un grand groupe mondial de l’agroalimentaire. En

cela, nous avons apprécié la facilité de mise en œuvre de prise

en main de l’outil mais aussi le fait que l’éditeur VIF Software

édite également un logiciel d’ERP ; or nous savons que s’il est

nécessaire d’ajouter une brique visant à faire le lien entre le

MES et l’ERP, et qu’il est plus confortable de n’avoir qu’un seul

éditeur pour la traçabilité, le contrôle qualité et d’expédition

jusqu’aux prévisionnels de vente, VIF saura relever ce défi. » Il

est en effet prévu que VIF MES Performance et Opérations

soit interfacé avec l’ERP SAP et les systèmes de supervision et

ses automates de lignes situées dans les trois usines françaises

de Bimbo QSR. Affaire à suivre… ●

Olivier Guillon

PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020 ı45


MAINTENANCE EN PRODUCTION

SPÉCIAL CFIA

ENTRETIEN

La stratégie d’OET et de la holding

Altenov pour répondre aux besoins

de l’industrie agroalimentaire

Pour la holding Altenov (rassemblant de multiples sociétés telles que l’éditeur de logiciel de MES OET), l’usine

du futur correspond à une nouvelle façon d’organiser les moyens de production. L’objectif est la mise en place

d’usines « intelligentes », connectées, et capables d’une plus grande adaptabilité dans la production, et d’une

allocation plus efficace des ressources. Détails dans cette interview qui revient sur les applications dans le

secteur de l’agroalimentaire.

Outil de supervision dans le secteur agroalimentaire

À quels besoins industriels répondez-vous, tant aux

niveaux de la production que de la maintenance ?

Aujourd’hui l’industriel cherche à avoir des outils performants,

avec une traçabilité complète. L’objectif étant d’assurer une

rentabilité et une performance économique sur tout son processus

interne : de la production à la maintenance afin de garantir la

satisfaction de ses clients. L’un des enjeux pour l’industriel est

de pouvoir piloter et suivre son usine en temps réel. L’offre et

l’accompagnement M.E.S (Manufacturing Execution System)

d’OET répond à ce besoin d’optimisation de la performance ;

nous accompagnons les industriels de la définition du projet à

la mise en service, la formation et la maintenance des systèmes.

Nos solutions mises en œuvre couvrent l’ensemble des onze

fonctions du M.E.S avec notamment, la gestion de production en

temps réel, l’ordonnancement, la traçabilité avec généalogie des

lots, le contrôle et suivi de la qualité, l’analyse des performances,

la gestion de la maintenance. Pour chaque projet, nous mettons

en place une solution qui facilite la maintenance des outils

industriels. En effet, nous travaillons en étroite collaboration avec

le service de maintenance afin de définir la meilleure architecture

système possible permettant d’assurer un diagnostic facile et un

dépannage rapide par la mise en place de transmission d’alarmes,

de système de redondance, virtualisation…Mais nous allons

plus loin en misant sur la maintenance prévisionnelle avec la

technologie IoT (objets connectés) et l’analyse des données en

temps réel afin d’anticiper et planifier les interventions.

En quoi le fait d’être à la fois éditeur et intégrateur est-il

un « plus » pour les industriels ?

L’intérêt pour nous est de continuer à enrichir les partenariats

avec les éditeurs de M.E.S afin de fournir la solution la plus

adaptée aux besoins de nos clients tout en continuant à faire

Solution de supervision au cœur de l’atelier

46ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020


PHARMACO20-COSMETIQUE-B2C-90x274.pdf 1 21/02/2020 08:48

MAINTENANCE EN PRODUCTION

SPÉCIAL CFIA

DU 31 MARS

AU 02 AVRIL 2020

2 ème

ÉDITION

CHARTRES

Utilisation d’un MES

dans l’agroalimentaire

côté photovoltaïque,

devenant un moyen

de baisser les factures

d’électricité et

améliorer les marges

évoluer notre propre solution M.E.S. Aujourd’hui, on voit

souvent ces notions d’ergonomie, d’expérience utilisateur

et de ce fait, les projets sont travaillés avec le client et un

partenaire UX Design (User Expérience) afin de fournir

la solutions clé en main correspondant le mieux aux

différents utilisateurs du M.E.S. Ainsi, dans ces cas le

client n’intègre plus une solution M.E.S standard mais la

solution M.E.S la mieux adaptée à son besoin. Un autre

atout est cette volonté par la Holding Altenov d’apporter

plus de R&D et donc d’entrevoir de nouvelles pistes

d’amélioration pour les fonctionnalités M.E.S : avec des

solutions capteurs, des solutions autonomes statistiques.

Avez-vous un exemple de mise en œuvre marquant à

nous dévoiler dans l’industrie agroalimentaire ?

Nous pouvons en citer plusieurs, à commencer par

Kermené chez qui les MES est en cours de déploiement

(suivi de production, traçabilité sur les lignes de

conditionnement de jambons, de saucisses), Sill (en cours

de développement sur une nouvelle unité de production de

poudre de lait infantile assurant le suivi de la production,

la traçabilité, le suivi de la qualité et de la performance

jusqu’à la sérialisation des produits finis, la biscuiterie

Saint-Michel (développement d’un core model de suivi

et pilotage de la production sur deux sites) sans oublier

Saria avec une solution dédiée à l’activité de valorisation

des coproduits issus des abattoirs déployée sur plusieurs

unités de production en France. ●

Olivier Guillon

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020 ı47


MAINTENANCE EN PRODUCTION

SPÉCIAL CFIA

SOLUTION

Audité par l’IFS

Food : source

d’inquiétude ou

opportunité ?

L’IFS Food, référentiel destiné à l’audit de la

qualité et de la sécurité des procédés et des

produits des industries agro-alimentaires

concerne les sociétés de transformation

alimentaire ou de conditionnement de

produits nus.

La certification IFS 7, qui doit sortir au 1er

trimestre 2020, avec une mise en application

en 2021, contient de nouvelles exigences :

homogénéisation du référentiel qualité dans

plusieurs pays européens, analyse et contrôle des

emballages, contrôle des approvisionnements en matières premières

renforcé… Les industriels vont donc devoir s’organiser dès maintenant

et être tout particulièrement vigilants à la zone de production, là où

les contrôles seront accrus.

La solution Coox et ses différents modules, notamment avec ses fonctions

de traçabilité systématique, tant au niveau du procédé que des

flux de matières, est votre allié. Elle simplifie considérablement la

mise en conformité d’une unité de production agroalimentaire avec

l’IFS Food, sa certification initiale et le maintien de sa certification,

en enregistrant toutes les informations importantes de réception, de

production et de distribution. Même s’il n’est pas obligatoire et peut

parfois se révéler contraignant en termes de temps et de ressources, cet

audit est un bon moyen de se prémunir contre les risques. Il permet

également de mieux se positionner face aux concurrents et d’accroître

sa notoriété grâce à la qualité des produits reconnue. ●

48ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020


MAINTENANCE EN PRODUCTION

SPÉCIAL CFIA

LUBRIFICATION

Des solutions

garanties sans MOSH

ni MOAH pour le

secteur alimentaire

La production de denrées alimentaires impose

de hautes exigences pour la formulation de

lubrifiants, car la protection du consommateur

est essentielle. Fuchs Lubrifiant présentera

sur le CFIA à Rennes des huiles et des graisses

répondant aux normes de sécurité les plus

élevées, totalement exempts de MOSH et MOAH,

substances potentiellement préoccupantes pour

la santé.

Tous les lubrifiants

alimentaires Fuchs

sont enregistrés

par NSF international.

Son site de fabrication à

Kaiserslautern ainsi que

les lubrifiants alimentaires

produits sur place sont certifiés

ISO 21469. Cette norme

détermine les exigences

© Fuchs Lubrifiant

d’hygiène pour la composition,

la fabrication et l’utilisation de lubrifiants qui peuvent avoir un

contact accidentel avec des produits alimentaires. Les lubrifiants sont

aussi totalement exempts d’allergènes, conformément à l’annexe II du

règlement « UE » n° 1169/2011.

Au vu des propriétés cancérigènes des MOAH, le groupe scientifique a

considéré que l’exposition à ce type d’huiles minérales était potentiellement

préoccupante. Les produits de la gamme Cassida ne contiennent

ni MOSH ni MOAH, car basés sur des huiles entièrement synthétiques

donc par définition exemptes d’huiles minérales. ●

Les plastiques intelligents

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Industrie 4.0 : Les plastiques intelligents augmentent la sécurité face aux défaillances.

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020 ı49


MANAGEMENT

TÉLÉMAINTENANCE-DONNÉES-GMAO

REPORTAGE

Pierre-Guillaume Ritter

Actuellement responsable de Méthodes support maintenance chez ArianeGroup,

Pierre-Guillaume Ritter a démarré sa carrière en tant que technicien de maintenance

dans l’industrie pétrolière avant d’intégrer le géant suédois Ikea à la maintenance

puis de reprendre des études d’ingénieur. Son diplôme en poche en 2013, il entre chez

ArianeGroup (ex Snecma) en septembre 2014. Le 29 janvier dernier, sur le Sepem de

Rouen, Pierre-Guillaume Ritter est venu détailler l’utilisation de l’outil GMAO au sein de

l’entreprise.

La GMAO, outil stratégique de la

maintenance d’ArianeGroup

Le site de production de moteurs de fusée d’ArianeGroup est une institution à Vernon (Eure), employant

un millier de personnes (sur les 9 000 collaborateurs du groupe). Porté par la concurrence acharnée

dans le spatial due en partie à l’arrivée de nouveaux acteurs, la co-entreprise d’Airbus et de Safran n’a

d’autres choix que d’améliorer en permanence la production de ses appareils, à commencer par la mise

en service d’Ariane VI et de son moteur Prometheus. Mais au niveau de la maintenance aussi, les pistes

d’amélioration et d’optimisation se révèlent stratégiques... ce qui ne fait que confirmer l’utilisation fine

d’un outil de gestion de maintenance assistée par ordinateur (GMAO).

Le lieu est bucolique, paisible et

verdoyant, y compris en ce mois

de janvier. Mais l’épaisse forêt de

Vernon (dans l’Eure) n’abrite pas qu’une

nature généreuse. Pas moins de 130 hectares

dont près de 50 000 m² de locaux tertiaires,

d’ateliers et une quinzaine de bureaux,

d’usines et de laboratoires, et 116 hectares

entièrement dédiés aux essais physiques

des moteurs de fusées ! Oui, car bien loin

de la zone de lancement de la fusée Ariane

à Kourou, en Guyane, le site de Vernon

s’impose comme le lieu de la conception, la

production et les tests des moteurs équipant

Ariane V puis, à compter de cette année,

Ariane VI. Plus précisément, la première

zone, appelée CAT (centre administratif

et technique), réunit sur 15 ha le bureau

de conception et définition des moteurs,

un hall consacré aux procédés spéciaux, la

50ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020



MANAGEMENT

TÉLÉMAINTENANCE-DONNÉES-GMAO

partie production et usinage, le laboratoire

de chimie matériaux et procédés, le

montage des moteurs HM7 et de la ligne

Vulcain, et enfin le projet Prometheus, le

fameux « moteur du futur » qui équipera les

nouvelles fusées. « Ce moteur sera environ

dix fois moins cher à produire et atteindra

10 tonnes de poussée ; il sera en partie

fabriqué en impression 3D et intégrera de

l’intelligence embarquée », résume Félicien

Banzokou, chargé du pôle Visites du

site. Dans la partie dédiée aux essais en

environnement, l’imposant site abrite de

grands réservoirs d’ergols cryotechniques

permettant de mener des tests grandeur

nature et en températures plus élevées que

le magma !

Au total, une quarantaine de personnes

effectuent des interventions de maintenance

et près de 300 personnes sont impliquées

dans le métier ; « sur le site, les activités

de maintenance se répartissent autour des

moyens industriels de production et de

montage, des infrastructures et de facility

management, et enfin des moyens d’essais »,

explique Pierre-Guillaume Ritter, responsable

de Méthodes support maintenance,

qui opère sur différents sites du groupe. Face

aux nombreux équipements de production

et de mesure – une centaines de machines

(centres d’usinage, tours, machines d’assemblage

et deux d’impression 3D métal),

robots industriels, moyens de contrôle non

destructif (CND), de traitement de surface

et de métrologie (endoscopie par exemple),

la maintenance est principalement assurée

par des prestataires de service, imposant un

suivi des fournisseurs et des prestataires,

des contrats de maintenance et des interventions.

En revanche, en ce qui concerne

les activités liées aux essais moteurs, toute

la maintenance est « internalisée ». Les

personnels dits « œuvrant » sont des salariés

ArianeGroup. Les nombreux essais

impliquent des campagnes en conditions

extrêmes et nécessitent des moyens peu

communs, à l’image des bancs dédiés au

système de propulsion hydrogène méthane,

aux chambres de combustion et autres turbopompes,

clapets et systèmes intégrés,

aux prototypes et aux moyens fluidiques.

La zone d’essais est d’ailleurs classée Seveso

seuil haut ; une classification qui n’est pas

étrangère au choix d’une solution GMAO.

LA GMAO COMME CLEF DE VOÛTE

DE LA MAINTENANCE

« Très tôt, au cours de mon expérience

professionnelle, j’ai compris que la GMAO

joue pleinement un rôle stratégique pour la

maintenance », révèle Pierre-Guillaume

Ritter. Difficile de prêcher un convaincu,

d’autant que le responsable Méthodes

support maintenance utilise de nombreux

modules ; « il faut reconnaître que depuis

toutes ces années, nous avons acquis une

solide expérience en la matière, allant jusqu’à

développer des fonctionnalités nous-mêmes,

sans avoir à solliciter les équipes de l’éditeur

Carl Software. Certes, ces développements

nécessitent des spécialistes en informatique

mais ces évolutions ont été possibles grâce

au système à la fois ouvert et évolutif de

Carl Source ». Si près de 300 personnes utilisent

quotidiennement ou régulièrement

la GMAO, l’outil est ouvert au millier de

collaborateurs du site ; « cela va du ‘‘simple’’

lecteur aux 200 intervenants en maintenance

en passant par la vingtaine de chargés

d’affaires qui réceptionnent et aiguillent les

interventions ».

Parmi les fonctionnalités utilisées figurent

le module Équipements (utilisé à 90% des

fonctionnalités comme l’arborescence,

les matériels, les points de structure, les

modèles, les fiches sécurité), le module

Travaux pour les demandes d’interventions

et les interventions elles-mêmes, les

comptes rendus, les gammes ou encore

les fiches de maintenance et les plans

préventifs. Autres modules également très

utilisés, les Stocks (pour la gestion d’articles,

les inventaires, les entrées et sorties, les

réservations et les réapprovisionnements),

les modules Analyse et Système

(paramétrage, droits, KPI, formulaires

personnalisés, rapports, interfaces, logs,

traces). Sont aussi utilisés, mais dans une

moindre mesure, les modules Achat (par

52ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020


MANAGEMENT

TÉLÉMAINTENANCE-DONNÉES-GMAO

D’AUTRES ÉVOLUTIONS À VENIR

les fournisseurs et certaines demandes

d’achats), Ressources et Comptes.

Utilisateur de la GMAO Carl Source V3

depuis 2013 (Carl Master avant cela),

ArianeGroup évolue aujourd’hui avec Carl

Source V5. « L’outil offre une analyse des

données très poussée », notamment grâce à

l’écran d’accueil doté d’indicateurs issus des

recherches multicritères et d’indicateurs

reposant sur des requêtes SQL. Des seuils

peuvent être mis en place avec le lancement

automatique d’emails. Des rapports sont

directement créés dans l’application grâce

à la fonction « assistant de création de

rapport ».

À Vernon, la sécurité et plus

particulièrement les mesures de la

maîtrise des risques (MMR) sont au

cœur des priorités de l’entreprise. En

cela, l’option « Carl Control’S » s’avère

particulièrement adaptée. Elle permet

de gérer automatiquement le suivi des

rapports de contrôle dans la GMAO, de

leur intégration, au déclenchement des

interventions pour lever les réserves, à la

mise à jour des rapports dans les plateformes

des différents organismes de contrôle.

Carl Control’S devrait être installée en fin

d’année ; cette action est aujourd’hui réalisée

manuellement par les pilotes maintenance.

Autre projet d’envergure, la fusion d’ici le

premier semestre 2021 des trois GMAO des

activités FM / MI / Essais au sein de Carl

Source ; « pour ce faire, l’application ‘‘Carl

Loader’’ devrait nous permettre de réaliser

cette fusion en interne ». ●

Olivier Guillon

PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020 ı53


MANAGEMENT

TÉLÉMAINTENANCE-DONNÉES-GMAO

AVIS D’EXPERT

L’analyse des données,

le préalable à la Maintenance 4.0

La digitalisation de la maintenance, faisant entrer la maintenance dans une ère du 4.0, nécessite la mise en

œuvre rigoureuse de méthodes et de moyens. L’enjeu réside dans l’analyse de ces nombreuses données

devenues stratégiques pour l’entreprise.

CONSTATS

Jean-Paul Souris

Fondateur de

la société S

Consultants SAS

La Maintenance 4.0 participe à l’Industrie 4.0

avec de nombreuses solutions : la digitalisation

des documents mis à disposition aux techniciens

sur des tablettes, à condition que ce

qui est digitalisé soit à jour (...), l’analyse des

données disponibles à partir des informations

existantes délivrées par les API des équipements,

à condition de pouvoir et savoir les

capter et les transmettre, le complément par

les capteurs complémentaires rajoutés (extrusifs),

plus adaptés à la communication des

données. La Maintenance 4.0 intervient enfin

en conception en intégrant des capteurs au

stade des études (intrusifs) avec une réflexion

plus en amont... Le tout avec l’utilisation de

modèles d’analyse statistique et structurelle

des données.

Malheureusement, les entreprises possèdent

une mine d’or qui n’est pas exploitée. L’ensemble

des données disponibles « gratuitement

» sur les machines sont ainsi perdues

car pas identifiées ni concentrées dans des Big

Data, et donc dans l’impossibilité d’être analysées.

Le manque de culture statistique dans

les entreprises, et surtout en Maintenance, est

une des causes de cette situation. Les causes

premières sont toutes d’origines humaines ;

elles proviennent d’erreurs dans les décisions,

dans les réalisations des familles suivantes, à ne

pas confondre avec le diagramme d’Ishikawa

qui mélange tout :

1. Erreurs de conception (choix de matériels,

matériaux, maintenabilité, ...)

2. Erreurs de montage, de mise en œuvre,

oubli d’éléments à l’intérieur des équipements

au démarrage

3. Manque de procédures méthodes, de

standards, de détrompeurs

4. Erreurs d’exploitation (conduite, changement

d’outillages, erreurs opérateurs)

5. Erreurs de maintenance (politique, stratégie,

logistique d’intervention, diagnostic,

fiabilisation...)

Elles sont toutes maîtrisables sauf deux :

d’une part, les conditions d’environnement

(orage, inondations, températures, etc.),

d’autre part la mort subite des composants

électroniques (courbe en baignoire).

MISE EN ŒUVRE ET SOLUTIONS

Dans la mise en oeuvre de la Maintenance

4.0, on sépare les données que les

équipements produisent (data existantes

et/ou celles fournies par des capteurs

complémentaires) de leur traitement

cognitif à base de réseaux de neurones,

bayésiens, des corrélations, régressions,

voire des développements spécifiques

avec des langages dédiés (Java script, R,

C++, Python…). Par conséquent, ce ne

sont plus les acteurs de la maintenance

qui définissent le plan de préventif, mais

l’analyse prédictive des « data » qui va

proposer une maintenance qui va devenir

proactive. En fait, on renverse le processus

d’élaboration du préventif...

Chaque équipement étant spécifique

(exceptés les robots qu’on achète pratiquement

sur catalogue), il est nécessaire

de concevoir un Métamodèle1, qui est en

réalité un jumeau numérique, allant s’affiner

au fur et à mesure de l’apprentissage2

incontournable et que l’on va comparer

au comportement de l’équipement surveillé.

Mais de plus en plus, avec le retour

d’expérience se construisent des modèles

d’expérience par familles de matériels.

La Maintenance 4.0 change la donne dans

la mesure où les capteurs sont dissociés

de leur système propre de mesure mais

transmettent des données à un Big Data

à partir duquel les informations sont

traitées avec des logiciels d’intelligence

artificielle dédiés.

54ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020


MANAGEMENT

TÉLÉMAINTENANCE-DONNÉES-GMAO

Ces solutions informatiques se répartissent

en plusieurs familles :

1. Les automates programmables qui possèdent

les données de fonctionnement

des équipements

2. Les PC industriels qui collectent les

données des API selon des protocoles

de communication selon les entreprises,

transfèrent vers le Cloud interne ou

externe les données utiles qui ont changé

selon des conditions prédéfinies (Lora,

Sigfox, DASSH7, RFID, OPC UA, ...)

3. Les jumeaux numériques, les robots

d’analyse qui testent tous les modèles

de traitement des données « sur étagère

», afin de ne retenir par convergence

des résultats qui sont les plus efficaces

et utilisant des réseaux de neurones,

bayésiens, certains voir accessibles gratuitement

sur Internet, d’autres payants

et complémentaires à Minitab comme

SPM.

Ce sont principalement des outils de

modélisation prédictifs de machine

learning :

Lorsque le système identifie des situations

anormales, un message est envoyé aux

exploitants et à la maintenance afin de

prendre les décisions nécessaires, avant

d’éviter le problème. Mais le plus important

est de soigner les données à injecter

dans le processus de traitement pour éviter

un traitement inutile de données non

significatives. L’apprentissage permettra

de converger vers deux ou trois modèles

les plus performants en identification des

variables à surveiller.

LES AXES D’ACTIONS

Dans les premières phases de mise en

place de la Maintenance 4.0 rappelées par

le schéma suivant3, la première étape est

de faire l’inventaire sur les installations

identifiées à risques, les informations

suivantes :

1. Techniques produites par les équipements

(températures, intensités, débits,

pressions, vitesses, ...)

2. D’exploitation (cadences, vitesses,

réglages, ...)

3. Logistique et achats (caractéristiques

des matières premières, numéros de

lots)

4. Qualité (nombre et nature de défauts,

dates et heures d’apparition)

5. Maintenance (historique des incidents

classés par natures technologiques,

actions correctives effectuées, antécédents

de l’apparition des défauts

qualité, où pannes)

6. Autres (conditions d’environnement,

concomitances) au moment de l’apparition

du symptôme.

PRODUCTION MAINTENANCE • N°67 • octobre-novembre-décembre 2019 ı55


MANAGEMENT

TÉLÉMAINTENANCE-DONNÉES-GMAO

L’important dans l’enregistrement des données, c’est qu’elles soient

identifiées en fonction du temps, selon la fréquence adaptée à

l’évolution des phénomènes physiques :

ACTIONS À ENTREPRENDRE

Afin de pouvoir réaliser ce qu’on pourrait

appeler une pré-étude à la mise en œuvre

d’un projet pédagogique à la Maintenance

4.0, les actions suivantes doivent être mise

en place avec très peu d’investissement

initial matériel ou informatique, mais

pratiquement uniquement par de l’accompagnement.

1. Conception d’une grille de criticité

(si non existante) adaptée aux risques

de l’entreprise pour identifier les équipements,

les lignes de production critiques,

susceptibles de mettre en place

une analyse des données structurée.

2. Inventaire des données existantes

(décrites au paragraphe précédent)

3. Conception d’une maquette pour un

test en temps réel

4. Mise en œuvre du recueil des données

5. Analyses et recommandations

6. Déploiement

CONCLUSIONS

La Maintenance 4.0 n’est envisageable dans

une entreprise que si les fondamentaux

sont acquis. Une démarche 6 Sigma n’est

pas du luxe et l’utilisation d’une méthode

efficace en Maintenance4 a déjà montré

son efficacité sur la réduction des coûts

directs et indirects et l’optimisation des

processus majeurs et supports. Une autre

réflexion est à envisager, c’est l’impact de

la Maintenance 4.0 sur les méthodes et

outils existants, comme l’Amdec moyen

et la GMAO qui deviennent obsolètes.

1. L’Amdec pourrait évoluer vers le choix

de capteurs à choisir à partir des modes

de défaillance des objets à surveiller,

puisque la criticité ne sert plus à rien

ni les actions préventives à mettre en

œuvre, puisque ce sont les analyses

prédictives qui vont les proposer.

2. La GMAO n’enregistre ce qui s’est passé,

sans plus, il est nécessaire de faire évoluer

les comptes-rendus d’intervention

avec plus de précision sur le processus

d’apparition de la défaillance afin

d’identifier dans une phase d’analyse

ultérieure la cause première.

Et pour que les modèles d’analyse puisent

enrichir le processus de traitement des

données, il est nécessaire de mettre en

place une base de donnée de retour d‘expérience.

Jean-Paul Souris - S Consultants SAS

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56ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020


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Géolocalisation et guidage vers le lieu de son intervention

même à l’intérieur des bâtiments.

Guidage sécurisé des techniciens, notification en temps réel

des zones dangereuses et des mesures préventives à respecter.

Consultation des informations sur l’équipement concerné :

historique des interventions, documentations techniques…

Dictée vocale, photos, code-barres, RFID / NFC...

Contrôle présentiel d’intervention via tag NFC.

Réception des travaux par la signature électronique du client.

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de bord en temps réel, meilleure gestion des déplacements, garantie

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020 ı57


MANAGEMENT

TÉLÉMAINTENANCE-DONNÉES-GMAO

EN APPLICATION

Plus de dix ans de retour

d’expérience GMAO pour

Multibase (groupe DuPont)

Implantée à Saint-Laurent-du-Pont, dans le département de l’Isère, la société Multibase, filiale du groupe

DuPont spécialisée dans la transformation des matières plastiques et composites, s’est équipée il y a plus de

dix ans d’un outil de GMAO de l’éditeur Dimo Maint. Un choix que l’entreprise ne regrette pas, d’autant qu’elle

compte le déployer à d’autres services que la maintenance.

De la donnée, il en est fortement question dans la mesure où celle-ci

représente un enjeu désormais crucial, « encore faut-il bien renseigner

les informations, rappelle Bernard Quenin. Et avec plus de 2 260

équipements, il est important d’être le plus rigoureux possible ». Il faut

dire que depuis le temps que Multibase utilise un outil de GMAO,

l’entreprise a pu considérablement enrichir sa base d’information et

en tirer de précieux indicateurs lui permettant notamment de générer

des rapports afin de justifier des investissements, certains bons de

travaux ou encore la modification de planning. Ces nombreux indicateurs

viennent également enrichir un tableau de bord spécifique

permettant notamment d’honorer les objectifs de Bernard Quenin

(également en charge du processus de maintenance de Multibase),

à savoir l’optimisation de la valeur du stock du magasin de pièces de

rechange et la réduction des arrêts de maintenance.

UN LOGICIEL INTUITIF ET ERGONOMIQUE

Pour une entreprise comme Multibase, la principale

problématique de production et de maintenance réside

dans l’arrêt de production. En outre, le parc de machines

est particulièrement varié et se compose d’équipements modernes

côtoyant des plus anciens dans le but d’assurer une production en

temps et en heure. « Il va sans dire que nos indicateurs de performance

de maintenance et le nombre d’heures d’arrêt n’ont fait que s’améliorer

avec le temps ; et ceci est dû en grande partie à la GMAO, constate

Bernard Quenin, technicien de maintenance dans cette usine d’une

centaine de salariés. Le TRS affiche des performances toujours plus

élevées car le logiciel nous apporte davantage de précisions dans les

informations de départ, depuis la demande d’intervention à sa clôture.

Cela nous permet de mieux intervenir et d’interpréter les données de

manière plus fine ».

Multibase utilise un outil de GMAO depuis 1996. Travaillant à

l’époque sur un logiciel de conception « maison », spécifiquement

pour la maintenance préventive et la gestion des pièces de rechange,

l’entreprise a choisi d’investir en 2008 dans la solution DIMO Maint.

Au fil des années et des nouvelles versions, Multibase a su tirer profit

des nombreuses fonctionnalités mais également de l’ergonomie du

logiciel. « Nous avons beau appartenir à un groupe américain, nous avons

toujours refusé de passer dans un système SAP ; ici, nous sommes tous

58ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020


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PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020 ı59


MANAGEMENT

TÉLÉMAINTENANCE-DONNÉES-GMAO

«pro-GMAO». En somme, nous faisons office d’irréductibles gaulois »,

ironise Bernard Quenin. Plus sérieusement, Abdel-Nacer Languer,

actuellement en école d’ingénieur et en stage chez Multibase afin

notamment de gérer des projets d’amélioration, de maintenance et

de travailler sur la performance énergétique, précise que « l’outil de

GMAO se révèle être très convivial

et simple d’utilisation ; de plus, il

nous permet d’être plus proches des

machines et des opérateurs que si

nous travaillions à partir d’un ERP

et d’un écran d’ordinateur. Le logiciel

de DIMO Maint est particulièrement

intuitif et facile d’accès pour la

quinzaine de personnes qui s’en sert

quotidiennement ; parmi elles, certaines

sont issues de la production. »

Par ailleurs, Bernard Quenin précise qu’à partir du logiciel sont

organisées quotidiennement des réunions avec des personnes de

la maintenance visant à planifier les interventions et à lancer les

bons de travaux. Puis les entreprises extérieures – qui se chargent

de l’essentiel de la maintenance des équipements mécanique et électriques

– accèdent aux bons de travaux qu’ils peuvent également

enrichir avec des photos, des éléments de codification ou des prises

de rechange, jusqu’à la clôture de celui-ci. « Nous leur avons donné

la main sur l’outil ».

60ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020

Si la solution Dimo Maint a dix ans

d’utilisation quotidienne chez Multibase,

l’équipe de maintenance a de nouvelles

perspectives pour faire évoluer la GMAO

VERS UN DÉPLOIEMENT MULTI-SERVICES

Si la solution a « fêté » ses 10 ans d’utilisation quotidienne

dans la société, l’équipe de maintenance n’en a pas moins de

nouvelles perspectives pour faire évoluer encore davantage

la GMAO. « Nous envisageons de

migrer vers une nouvelle version et

d’utiliser l’outil pour former d’autres

services de Multibase comme la qualité

dans le cadre d’audits par exemple

ou répondre aux exigences de certifications

dans l’automobile sans oublier

le contrôle réglementaire », révèle

Bernard Quenin.

Des nouvelles applications qui vont

au-delà du service de maintenance

en raison des nombreux fichiers pouvant être attachés (certificats,

rapports, photos etc.), de manière à fournir une

base de données complète. « Nous allons axer l’arborescence

vers les services de qualité et de sécurité ou encore vers la

production pour la récurrence de panne. De même, si au sein

du service de production on doute d’une dimension d’une

pièce ou d’une vanne, on pourra désormais passer par une

arborescence complète reposant sur des données croisées et

utiles pour l’ensemble de nos actions ». Affaire à suivre…. ●

Olivier Guillon


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PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020 ı61


MAINTENANCE MÉCANIQUE

PHARMACOSMETECH

ÉVÉNEMENT

Pharmacosmetech,

le rendez-vous des

industries de process

de retour début avril !

La deuxième édition de Pharmacosmetech, salon

des services, équipements et process pour les

industries pharmaceutique et cosmétique, la

parfumerie et la chimie fine, ouvrira ses portes du

31 mars au 2 avril à Chartres.

Plus de 300 exposants seront présents lors de cette deuxième

édition. Parmi eux, des fabricants et des distributeurs

de matériels, équipements ou services destinés

à l’industrie pharmaceutique, à l’industrie cosmétique, à la

parfumerie et à la chimie fine, répondant à des besoins de

production, de maintenance, de logistique, de sécurité ou

d’environnement des sites de production.

Le concept a convaincu les deux associations emblématiques

des industries cosmétique et pharmaceutique : la Cosmetic

Valley et le Polepharma. Partenaires du salon, elles y ont vu

la possibilité de fédérer en un seul lieu les industries qui les

concernent. Un pari qui a déjà rassemblé lors de la première

édition l’an passé plus de 300 exposants. Il faut dire que l’organisateur

Even Pro (groupe GL Events) a reproduit le concept

gagnant de ses salons Sepem Industries lancés en 2006 : trente

éditions régionales en douze ans, entre 400 et 750 exposants

et jusqu’à 7 500 visiteurs suivant les éditions. ●

EN SAVOIR PLUS > www.pharmacosmetech.com

©Sean Breithaupt

Servier célèbre les 30 ans de son site d’Arklow en Irlande

62ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020


Article réalisé par

Artema, partenaire du

magazine Production

Maintenance

MAINTENANCE MÉCANIQUE

PHARMACOSMETECH

PAGE PARTENAIRE

Double victoire pour la technologie hydraulique

« stop and start » certifiée

Artema s’est mobilisé

dès 2015 sur deux projets

de fiches CEE (Certificat

d’Economie d’Energie)

visant à équiper les

engins mobiles à

moteur thermique d’un

dispositif « Stop & start »

hydraulique. Dans un

contexte national de

remise en question de

la pérennité du moteur

thermique, Artema a eu

raison de tenir bon.

En effet, après un fil rouge de cinq ans sujet à de nombreuses tergiversations, Artema,

avec le soutien d’Evolis pour les engins de TP et la FIM, a réussi à convaincre l’ATEE,

l’Ademe et la DGEC (1) que l’hydraulique permet de réaliser des économies d’énergie.

Ce sujet a été matérialisé par la publication de la fiche CEE AGRI-EQ-105 « Stop & start » pour

véhicules agricoles à moteur et par la seconde fiche CEE TRA-EQ-122 « Stop & start» pour

les engins mobiles non routiers maintenant publiée au JO depuis le 30 janvier 2020 (Arrêté

ministériel du 10 janvier 2020 modifiant l’arrêté du 22 décembre 2014 définissant les opérations

standardisées d’économies d’énergie ).

Artema est engagé par essence sur le sujet de l’efficacité énergétique car il est le syndicat des

industriels de « Mécatronique » (alliance de la mécanique, de l’électronique, de l’informatique et

de l’Internet des objets). Moteur des technologies modernes, la mécatronique contribue notamment

dans le milieu industriel à limiter la consommation d’énergie jusqu’à 90% et à gagner en

productivité. Les transmissions hydrauliques font partie des professions défendues par Artema,

porteuses de cette technologie. ●

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020 ı63


MAINTENANCE MÉCANIQUE

PHARMACOSMETECH

DIGITALISATION

Simplification et mobilité via SAP dans

l’industrie pharmaceutique

Afin de réduire ses coûts et supprimer les impressions papier sur ses activités de maintenance, Aspen NdB

(groupe Aspen) a fait appel au cabinet de conseil Assist Evolution dans l’objectif de trouver une solution viable,

digitale et RSE en créant une application reliée à SAP ; cette solution devant être validée suivant les référentiels

de l’industrie pharmaceutique.

Ligne Mirage

Zone de remplissage

La création de la suite applicative

baptisée Nom@d au sein d’Aspen

NdB (spécialiste dans la production

d’anti-thrombotiques et d’anesthésiques) s’est

déroulée en plusieurs phases, étalées sur deux

ans. Au début de ce projet, un grand nombre

d’objectifs ont été déterminé dans le but de

répondre aux besoins du client. Parmi eux,

notons les suppression des impressions papier

des ordres de travail, le gain en performance

par la réactivité des interventions et leurs

suivis, le gain en fiabilité et en dépannage grâce

à la disponibilité des documents existants, la

prise de photos et la recherche de pièces au

plus près de l’installation...

Mais il était également nécessaire de revaloriser

les métiers de technicien maintenance en

se focalisant sur les actions à valeur ajoutée

tout en optimisant les temps administratifs

grâce à la convivialité de l’interface, ou encore

de rendre plus robuste d’un point de vue

qualité l’enregistrement des interventions

par la saisie en temps réel, traçabilité des

informations facilement exploitable et avec

la signature électronique possible pour AQ.

Enfn, autre priorité pour l’entreprise : gagner

en gestion des préventifs avec la gestion des

check list digitalisées.

DE MULTIPLES CLEFS DE

RÉUSSITE

Dans une démarche d’appropriation de la

solution, Assist Evolution a veillé tout au long

du projet à la mise en place de la conduite

du changement. Cela s’est concrétisé par des

ateliers avec les équipes concernées, le choix

du nom de l’application par vote et sondage,

création d’une identité graphique projet, diffusion

de newsletters…

L’objectif premier fut de créer une interface

plus simple d’utilisation et graphiquement plus

agréable que SAP afin de réduire au maximum

les actions devenues « inutiles ». Une fois la

mise en place terminée, un retour d’expérience

conjoint entre Aspen NdB et Assist Evolution

a permis de dégager les clefs de réussites.

Celles-ci vont du re-engineering de processus

indispensables pour intégrer un digital « utile

64ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020


MAINTENANCE MÉCANIQUE

PHARMACOSMETECH

et efficient » à la collaboration de qualité avec

une forte implication de tous les acteurs en

passant par la mobilité (ré-orchestration,

saisies simplifiées et responsive…). Enfin,

outre la mise en place d’une solution basée sur

SAP UI5 à la fois fiable et aboutie, le support

modèle s’est lui aussi révélé efficace, contrat

de maintenance étant intégré dès le début

de la prestation.

Template Nom@d

LES PIÈGES À ÉVITER

Néanmoins, dans ce type de projet, il convient

d’éviter de commettre certains écueils et à ne

pas intégrer des processus complets dans la

démarche (pas des tâches unitaires et morcelées),

continuer à penser SAP et Excel, minimiser

l’accompagnement au changement et la

charge de qualification, ne pas synchroniser les

évolutions en infrastructures et matériels ou

encore à négliger les évolutions nécessaires du

back-end SAP et des corrections de données.

Après un an de mise en place sur le terrain,

« nous pouvons dire que la création de cette

interface est une réelle réussite. L’ensemble de

l’équipe maintenance l’utilise de façon régulière

et autonome », souligne-t-on chez Assist

Evolution. ●

TRIBUNE

Focus sur le TRS, pour une mise en

place et un ROI rapides

Marché exigeant, concurrence accrue, marges qui diminuent, coûts en hausse, les industries de la santé, de

la beauté et du bien-être sont amenées à optimiser leur organisation et leurs outils pour rester compétitives.

Comme nous l’avons senti lors du dernier colloque PolePharma Industrie du futur de Rouen, il flotte comme un

parfum de challenge pour dégager de nouveaux gisements de productivité, en travaillant notamment son taux

de rendement synthétique (TRS).

Qui dit TRS, dit captation des données. Les datas sont

issues des flux, il est donc important que la mesure de

la donnée soit faite au bon endroit, quel que soit votre

contexte industriel, le type d’équipement et les automatismes

en place. Faut-il tout connecter pour autant ?

Un acteur mondial dans le domaine du diagnostic in vitro a

choisi d’utiliser pour un site pilote notre solution logicielle

MES intégrant le suivi du TRS. Une fois l’outil paramétré et les

connexions testées par notre équipe informatique industrielle,

le comptage a commencé dès le premier jour, grâce à un capteur

placé sur la ligne. Les premiers indicateurs ont été rapidement

calculés et mis à disposition de l’équipier ou du management

terrain et ce, en temps réel. On peut encore gagner en efficience,

si ces données sont croisées avec les autres SI de l’entreprises

comme l’ERP par exemple.

PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020 ı65


MAINTENANCE MÉCANIQUE

PHARMACOSMETECH

Thierry Charrier,

chef de produit MES

chez VIF, éditeur

de logiciels pour

l’industrie

Denis Poissel, consultant

RECUEILLIR LA DONNÉE ET L’HISTORISER C’EST BIEN,

L’EXPLOITER, L’ANALYSER C’EST MIEUX

Mesurer les temps d’arrêts, identifier les causes de « non TRS »,

pouvoir les hiérarchiser afin de déterminer les causes impactant

significativement la performance : temps de changement de

format, temps de réglage, pannes etc. Autant d’informations

pertinentes permettant de construire les plans d’actions visant

à améliorer l’efficacité de l’outil de production.

mettre en place, évolutive, gage d’un ROI rapide. Cela peut être

un attrait supplémentaire pour les opérateurs qui manipulent

l’outil au quotidien. Vérifiez que votre solution soit conçue

pour répondre précisément aux besoins de ses utilisateurs et

qu’elle les « guide ».

RESPONSABILISER L’OPÉRATEUR ET VALORISER

SA MISSION AVEC DE LA TECHNOLOGIE

FACILITANT SON TRAVAIL

NE CHERCHEZ PAS À TOUT CONNECTER, RECHERCHEZ

SURTOUT LA PERTINENCE

Il est conseillé, afin de ne pas se perdre dans une multitude de

données, de ne pas aller chercher le « tout connecté ». Dans

un premier temps, il est judicieux

de chercher à identifier de façon

factuelle et fiable les origines des

arrêts sur une ligne de façon macro,

de façon à voir « surgir » les têtes de

Pareto. Dans un second temps, il est

toujours possible d’aller « attaquer »

ces têtes de Pareto afin d’identifier

les causes racines en affinant les

causes d’arrêt ou en connectant un

équipement par exemple. Puis, petit

à petit, il sera toujours possible d’aller

de plus en plus loin dans la finesse de

la compréhension des phénomènes,

et de leur analyse.

Le meilleur des outils

ne sera d’aucune utilité

s’il n’est pas (ou peu) utilisé

par des équipes peu convaincues

de son intérêt.

L’évolution des paramétrages et des axes d’analyse est par exemple

possible avec VIF MES Performance, cela rend possible une

démarche d’analyse progressive des causes de non TRS. Pour

piloter votre performance industrielle, choisissez une solution

et 100% Web, simple à appréhender par les opérateurs, rapide à

L’embarquement des équipes est tout aussi essentiel. Le meilleur

des outils ne sera d’aucune utilité s’il n’est pas (ou peu) utilisé

par des équipes peu convaincues de son intérêt. Les bénéfices

et les gains apportés par une solution facile et rapide à mettre

en oeuvre sont déjà de bons arguments. Une phase pilote pour

se « tester » est une bonne façon de

valider les réponses obtenues. Associer

l’encadrement intermédiaire pour faire

le lien entre les équipes terrain et les

sponsors des projets est un impératif.

Accompagner les premiers jours par

une présence terrain est un gage de

succès. Enfin, l’outil est un vecteur de

l’amélioration continue : ce n’est pas la

solution logicielle qui est importante

mais ce que vous allez en faire.

Après avoir été formées, les équipes

projet en interne se « font la main »

et acquièrent la compétence sur une

première ligne pilote avant d’étendre le périmètre à plusieurs

autres lignes et en multisites. Grâce à des données centralisées

ces entreprises peuvent ainsi benchmarker les différentes lignes

de leurs sites de production, uniformiser les modalités de calcul

de leurs différents indicateurs, les comparer dans des tableaux

de bord utilisant la Business Intelligence. ●

66ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020


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des machines

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faciles et conviviaux sans outil

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020 ı67


MAINTENANCE MÉCANIQUE

PHARMACOSMETECH

RÉDUCTEURS

Maintenance conditionnelle :

un nouveau capteur

pour l’analyse d’huile

L’analyse d’huile est un véritable descripteur de la maintenance conditionnelle tout comme l’analyse vibratoire,

la détection ultrasonore et la thermographie infrarouge. À cet égard, elle permet aux industriels d’améliorer

leur production, de réduire les coûts de maintenance et de diminuer les consommations énergétiques. Cet

article a pour objectif d’expliquer le fonctionnement des capteurs de débris d’huile.

de composant (comme l’écaillage des dents

ou la dégradation des roulements).

Aujourd’hui, afin de maintenir les lignes de production

en fonctionnement, les entreprises utilisent différents

capteurs afin de détecter une large gamme de défaillance.

Cela permet également de réduire davantage les frais

généraux, en programmant une intervention de maintenance

que lorsqu’elle est requise.

UN CAPTEUR DE PARTICULES FERREUSES

L’huile étant en contact avec toutes les pièces en mouvement

des réducteurs, celle-ci fournit de nombreuses informations sur

l’état de santé des machines. Ainsi, pour pouvoir analyser l’huile,

une sonde est installée sur les réducteurs en remplacement du

bouchon de vidange ou autres accès. Cette sonde est insérée

directement dans l’huile de lubrification et contient un aimant

puissant dans sa pointe pour attirer et retenir les débris ferreux

qui peuvent provenir de l’usure ou du début d’une défaillance

UN CAPTEUR INTELLIGENT

Le capteur peut différencier les particules

fines des particules grossières, ce qui

permet d’analyser la défaillance. Les

particules d’usure fines se suivent à l’aide

d’une courbe de tendance dans le temps. Si

la tendance augmente soudainement, cela

induit un signe précoce d’usure anormale.

Les mesures réalisées montrent que cet

indicateur évolue avant que les niveaux

vibratoires augmentent. La présence de

particules grossières nécessite une attention

plus immédiate.

Le capteur est doté d’une technologie d’induction à semiconducteurs

pour déterminer la quantité et l’ampleur de

l’accumulation de débris avec précision. Le capteur inductif est

opérationnel à des températures de -40 ° C à + 150 ° C, offrant

aux opérateurs une collecte en temps réel et une visualisation en

temps réel. Deux canaux de sorties indépendants sont fournis

par le capteur, le premier (configuré pour une sortie de 2,25 à

4,25V) pour indiquer l’accumulation de débris fins et le second

(0,5 à 4,25V) dans le but d’indiquer la présence de particules

grossières. Lorsque les débris sont détectés sur la pointe des

capteurs, la tension de sortie augmente proportionnellement

aux débris collectés.

Ces deux canaux indépendants fournissent aux agents de

68ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020


Zone sécurisée.

Solution performante.

De meilleures perspectives.

Les concepteurs d’installations et les constructeurs en sont

conscients : la surveillance des zones dangereuses est tout aussi

indispensable pour l’automatisation que la sécurité en montagne.

Les risques doivent être détectés immédiatement et gérés en

toute fiabilité. Grâce à de nombreuses années d’expérience dans

le domaine des capteurs optoélectroniques, Pilz franchit une

étape de plus avec une nouvelle famille de produits : les

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MAINTENANCE MÉCANIQUE

PHARMACOSMETECH

maintenance un aperçu précis de l’état

de contamination par l’usure ferreuse du

lubrifiant, indiquant quand l’huile doit

être changée ou prévenant qu’un élément

se dégrade. Ce constat permet une

intervention de maintenance préventive

avant la défaillance

complète du composant

évitant les temps d’arrêt

imprévus.

UNE MISE EN

ŒUVRE SIMPLE

Comme le capteur est

immergé dans l’huile, il

peut également mesurer

la température de l’huile

ainsi que la présence

d’eau. Cela donne un bon aperçu de la

santé des réducteurs. Enfin, le capteur

peut être fourni avec un indicateur

lumineux simple et coloré pour faciliter

la lecture du diagnostic. Bien qu’il puisse

également être connecté directement à un

automate, l’affichage lumineux supprime

le besoin de toute formation spécialisée

en analyse de données.

De plus, le capteur d’état d’huile ne

nécessite pas d’étalonnage métrologique

comme requis par des équipements tels

que des capteurs de vibration. Ce capteur

peut donc être directement connecté à

un automate (Sortie 4/20 mA ou 0/10V).

Cependant, nous conseillons de le coupler

à un système de surveillance vibratoire

on-line. ●

Florian Gimenez

Ingénieur commercial

dB Vib Instrumentation

AGENDA

Du 10 au 12 mars 2020

Du 31 mars au 3 avril 2020

Le 8 avril 2020

CFIA Rennes

En rassemblant les industriels de

l’agroalimentaire au cœur de la

première région agroalimentaire

européenne, le CFIA propose une offre

exclusive répartie en trois secteurs :

Ingrédients et PAI, équipements

et procédés, Emballages et

conditionnements.

À Rennes

www.cfiaexpo.com

Global Industrie

Composée de toutes les compétences,

expertises, solutions, savoir-faire des

40 principaux secteurs industriels,

l’événement annuel de l’industrie

réunit quatre grands salons leaders

hexagonaux que sont Smart Industries,

Industrie, Midest, et Tolexpo (solutions

et équipements pour la tôlerie).

Au parc des expositions Paris-Nord

Villepinte

www.global-industrie.com/fr

Production Temps Réel

Production Temps Réel, l’évènement

industriel réunissant des directions

d’usines et techniques concernées

par les besoins de digitalisation et

d’amélioration de la performance de

leur production, aura lieu à Lyon.

À Lyon

production-temps-reel.com

Le 9 avril 2020

Le 25 mars 2020

Production Temps Réel

Production Temps Réel, l’évènement

industriel réunissant des directions

d’usines et techniques concernées

par les besoins de digitalisation et

d’amélioration de la performance de

leur production, aura lieu à Lille.

À Lille

production-temps-reel.com

Du 31 mars au 2 avril 2020

Pharmacosmetech

La deuxième édition de

Pharmacosmetech, salon des

services, équipements et process

pour les industries pharmaceutique et

cosmétique, la parfumerie et la chimie

fine, ouvrira ses portes à Chartres.

À Chartres

www.pharmacosmetech.com

Innova Maintenance

Le Pôle Maintenance de l’IUT Louis

Pasteur de Schiltigheim – Université

de Strasbourg, en collaboration avec

l’Afim – organise le 9 avril 2020 à

partir de 9h une journée en direct

sur le thème : « Maintenance &

Innovation » dans le cadre d’Innova-

Maintenance.

À l’IUT Louis Pasteur de Schiltigheim (67)

iutlps.unistra.fr

70ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020


SALON DES SERVICES, ÉQUIPEMENTS, PROCESS ET MAINTENANCE

LA RÉPONSE À TOUTES VOS PROBLÉMATIQUES :

PRODUCTION, MAINTENANCE,

SÉCURITÉ, ENVIRONNEMENT...

PROCHAINE

DATE

COLMAR

AVIGNON

7 SALONS NATIONAUX

EN RÉGIONS

09>11 JUIN 2020

Pôle Sous-traitance

DOUAI

29 SEPT. > 01 OCT. 2020

Pôle Sous-traitance

Forum de l’électronique

TOULOUSE

CRÉDIT PHOTO : ISTOCK / RÉALISATION PUBLIROM

ANGERS

12>14 OCTOBRE 2021

Pôle Sous-traitance

Forum de l’électronique

ROUEN

25>27 JANVIER 2022

Pôle Sous-traitance

26>28 JANVIER 2021

Pôle Sous-traitance &

Pôle Machine-outil & robotique

GRENOBLE

08>10 FÉVRIER 2022

Pôle Sous-traitance

Forum de l’électronique

01>03 JUIN 2021

Pôle Sous-traitance

Forum de l’électronique

TORINO

TURIN

ITALIE

17>19 NOVEMBRE

2020 - TURIN

SALON

PERMANENT

DATA

DES MILLIERS D’ÉQUIPEMENTS

ET DE SERVICES

24H/7J

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INDUSTRIELS MULTI-REQUÊTES

63 350 sites de production / 276 800 mails directs

WWW.SEPEM-DATA.COM

Le salon de l’innovation et des solutions électroniques

MÊMES LIEUX / MÊMES DATES

SEPEM Avignon 2020

SEPEM Toulouse 2021

SEPEM Angers 2021

SEPEM Grenoble 2022

En partenariat avec

PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020 ı71

WWW.SEPEM-INDUSTRIES.COM I 05 53 36 78 78 I CONTACT@EVEN-PRO.COM


INDEX

© Constellium

Au sommaire du prochain numéro :

TECHNOLOGIES

Maintenance des machines tournantes

Dans ce numéro spécial «performance»,

l’accent sera mis

sur la maintenance

préventive et

conditionnelle

des machines

tournantes

MAINTENANCE EN PRODUCTION

Asset management et gestion

de stocks/pièces détachées

Comment les démarches et outils d’asset

management permet d’optimiser la

© iStock

gestion des stocks et du magasin de

pièces détachées ?

MANAGEMENT

Mener une démarche d’industrie 4.0

Au-delà des témoignages de grandes

entreprises, de PME et de start-up,

focus sur les

technologies

IoT pour la

maintenance.

MAINTENANCE MÉCANIQUE

La Lubrification à l’heure du 4.0

© Assa Bloy

Faire de la lubrification la moyen de

gagner en performances de production

et de réduire les casses machines –

quelles solutions et bonnes pratiques ?

PRÉVENTION DES RISQUES

Dossier HSE

À l’occasion

de Préventica

Lyon, Production

Maintenance

mettra à

l’honneur les

métiers liés à

l’hygiène, sécurité, environnement –

quels outils, moyens de protection et

mise en œuvre ?

Liste des entreprises citées et index des annonceurs

AFIM...................................................................15 et 70

ALPHA 3I..................................................................... 24

ALTENOV-OET...................................................35 et 46

ARIANEGROUP.......................................................... 57

ARTEMA...................................................................... 63

ASPEN NdB................................................................ 64

ASSIST EVOLUTIO….................................................. 64

ASTREE SOFTWARE…......................................22 et 33

ATOS…........................................................................... 6

AUTOMATION 24........................................................ 11

BEMAS…...................................................................... 13

BIMBO QSR................................................................. 44

CARL SOFTWARE.............................................50 et 57

CFIA RENNES…........................................... 23, 40 et 70

CORIM........................................................................... 4

CREATIVE IT..................................................... …7 et 41

DB VIB..................................................................9 et 68

DIMO SOFTWARE…...........................................29 et 58

DSD SYSTEM…............................................................. 2

DUNCHA...................................................................... 24

DUPONT-MULTIBASE............................................... 58

EMPLOI-MAINTENANCEINDUSTRIELLE.COM....... 8

FUCHS LUBRIFIANT ........................................39 et 49

GLOBAL INDUSTRIE................................... 16, 59 et 70

GRANDS MOULINS DE PARIS.................................. 41

HEINEKEN.................................................................. 34

IAC PARTNERS…........................................................ 18

IFM ELECTRONIC…................................................... 25

IGUS............................................................................. 49

INNOVA MAINTENANCE....................................6 et 70

MAINNOVATION......................................................... 51

MAINTENANCE&CO.................................................. 47

MEGGER FRANCE....................... 8 et 3 e de couverture

MESURES-ET-TESTS................................................ 69

MOLYDAL.................................................................... 61

NORELEM................................................................... 63

ORDINAL............................................................37 et 48

PHARMACOSMETECH............................... 63, 68 et 70

PHOENIX CONTACT................................................... 17

PILZ….......................................................................... 69

PRODUCTION TEMPS RÉEL….........................15 et 70

RS COMPONENTS.............................. 4 e de couverture

S CONSULTANT…..............................................53 et 54

SCHAEFFLER......................................................8 et 19

SCHMERSAL.............................................................. 67

SICK….......................................................................... 21

SKF................................................................................ 6

SYNAMAP….................................................................. 6

SYNERGYS TECHNOLOGIES….......... 2 e de couverture

TSC PARTNERS.......................................................... 43

UE SYSTEM….....................................................27 et 28

VALOUY CONSEILS....................................................10

VIF SOFTWARE......................................... 21, 44 ET 65

57%

C’est la part des entreprises françaises voyant «

positivement l’industrie 4.0 », selon le premier Baromètre

Gfi-Opinionway-BFM Business. Cependant, l’étude menée

auprès de 200 dirigeants d’entreprises industrielles – de 100

salariés et plus – révèle que si les ETI sont convaincues par

la transformation digitale, seule une entreprise sur cinq a

débuté sa transformation et la grande majorité revendique

un accompagnement renforcé. La majorité des dirigeants

estime qu’il faut entre trois et cinq ans pour passer toute

ou une partie de son organisation en mode Industrie 4.0. Si

le départ est jugé timide, il véhicule un impact largement

positif pour 86% des entreprises qui estiment que « la

transformation est une réussite ».

Retrouvez nos anciens numéros sur :

www.production-maintenance.com

72ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°68 • janvier-février-mars 2020


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